Canard-Duchêne : l’assemblage, une affaire d’intuition

En Champagne, c’est la saison des assemblages, ce moment clef où le chef de caves déguste les vins clairs pour constituer ses futures cuvées, avec un objectif, retrouver le style qui fait l’identité de la Maison. Terre de Vins vous emmène chez Canard-Duchêne, où Laurent Fédou nous a initiés aux mystères de cet art très intuitif.

Laurent Fédou, chef de caves de la Maison Canard-Duchêne, a accepté de nous recevoir pour nous faire découvrir sa manière très personnelle d’assembler les vins. Pour lui, tout commence par l’épreuve du doute : “Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je suis prêt ? Est-ce que je connais assez ma cuverie ?” Le défi est chaque année d’autant plus redoutable que chez Canard-Duchêne, on travaille sans recette. On ne détermine pas à l’avance, selon la cuvée, la proportion de tel ou tel cépage, ou de telle ou telle région… D’ailleurs, pour se mettre à l’abri des préjugés sur les caractéristiques qu’on prête aux différents crus, Laurent Fédou compose à l’aveugle. Il ne veut se fier qu’à son intuition. Il n’est pas rare de voir ainsi un grand cru, d’habitude élégant, frais, structuré, ressortir plat, avec des arômes végétaux, alors qu’un village un peu moins prestigieux de l’Aube offre un feu d’artifices de sensations.

Quant aux repères analytiques, ils ne sont d’aucune aide. “J’ai retrouvé des cahiers d’assemblage vieux de trente ans. C’était beaucoup plus normé, on s’appuyait sur les analyses de laboratoire, on regardait le pH, en se disant attention il faut rajouter de l’acide. Aujourd’hui, on ne corrige plus avec les analyses, elles ne sont réalisées qu’à postériori, à titre informatif, comme un élément de compréhension. Il faut se dire qu’autrefois on élaborait d’abord du champagne alors qu’aujourd’hui on crée un vin.”

Un code couleur pour chaque échantillon

Pour cette future cuvée millésimée 2020 à laquelle il s’attelle devant nous, Laurent a aligné devant lui 14 échantillons. Il les déguste un par un, notant ses observations avec un certain nombre de critères : fraîcheur, longueur aromatique, qualité, corps, puissance. Il utilise aussi un code couleur. “Si on est sur des fruits tendres, je vais mettre rose girly, un vin très citronné, jaune… De cette manière, quand je veux ajouter une dimension qui me manque, je sais quelle couleur je cherche, c’est plus rapide que de relire toutes mes notes”. Le chef de caves se transforme ainsi en peintre impressionniste nous plongeant dans l’univers rimbaldien des correspondances poétiques entre les sens.

On pourrait s’attendre une fois cette première dégustation terminée à voir le chef de caves procéder de manière progressive : assembler d’abord deux échantillons ensemble, déguster cette première addition, puis compléter avec un autre échantillon et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ait rempli son éprouvette. Il n’en est rien. Laurent Fédou s’appuie d’emblée sur ce qu’il a noté et mémorisé lors de la première dégustation, pour réunir en une seule fois dans l’éprouvette les différentes proportions d’échantillons qui selon lui permettront d’élaborer la cuvée. Et il procède directement à la dégustation du résultat final. En fonction de ce qu’il observe, il peut procéder à d’autres essais en composant de nouvelles versions. “Mais ces deuxièmes ou troisièmes opus ne sont souvent que des ‘bâtards’ qui me servent surtout à confirmer la pertinence du premier opus. Ils sont là pour me rassurer. Tu te dis je vais mettre un peu plus de fraîcheur, et effectivement tu obtiens quelque chose d’un peu plus frais, mais avec moins de personnalité”.

Ce travail très fin a participé au nouvel élan de cette vieille Maison (1868) après son rachat par le Groupe Thiénot. “La marque avait gardé une notoriété très forte. Mais pour beaucoup de gens, c’était surtout le champagne qu’ils avaient bu avec leurs grands-parents”. Laurent Fédou a alors opéré tout un travail de repositionnement en commençant par exclure une partie des stocks qu’il estimait non conformes aux nouvelles attentes des consommateurs. Il a aussi fait de Canard-Duchêne la première Maison de négoce à se lancer dans le bio, avec une cuvée certifiée dès 2009, pour un tirage qui représente aujourd’hui 180.000 bouteilles, soit sur ce segment plus de 50% de la distribution en France. “C’était la meilleure manière d’annoncer cette renaissance. Au début la clientèle n’a pas été très réceptive. Le bio dans le vin n’avait pas encore la cote. Aujourd’hui, nos bouteilles sont contingentées”

(P. 181 – Extra brut – Bio 27,50 €).

www.canard-duchene.fr

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2000 bouteilles de Romanée Grand Cru aux enchères

La célèbre maison d’enchères Baghera/wines crée de nouveau l’événement en annonçant sa prochaine vente : « La Romanée Memories ». Prévue pour le 18 avril à Genève, elle proposera près de 2 000 flacons de la Romanée Grand Cru, exhumés des caves de la prestigieuse maison Bouchard Père & Fils.

C’est à une immense verticale sur plus d’un siècle et demi (1862-2005) que nous convie la maison genevoise Baghera/wines en mettant à la vente 331 lots comprenant 33 millésimes (dont 1862, 1865, 1906, 1949, 1978, 1985, 1990, 2005) avec 1 819 bouteilles, 106 magnums et un jéroboam (300 cl).

Ces bouteilles, « attestant d’un état de conservation proche de la perfection », proviennent des caves de Bouchard Père & Fils, l’une des plus prestigieuses maisons de Bourgogne, en activité ininterrompue depuis près de trois siècles. Son domaine de 130 hectares, le plus étendu en Premiers et Grands Crus de la Côte-d’Or, illustre une centaine de « climats » sur 55 kilomètres du nord au sud entre Gevrey-Chambertin et Montrachet.

« La production annuelle de la Romanée – le plus petit des Grands Crus de Bourgogne – est en moyenne de 3 600 bouteilles, provenant des 85 ares qui composent cette parcelle, c’est dire l’importance, la valeur et la rareté de ces bouteilles », expliquent Michael Ganne et Julie Carpentier, fondateurs de Baghera/wines. « Couvrant une production allant du XIXe siècle jusqu’à 2005, ce sont les dernières bouteilles en possession de la maison Bouchard Père & Fils qui seront proposées à la vente. Compte tenu du caractère exceptionnel de cet événement, la maison Bouchard a appliqué son savoir-faire lié à l’art du rebouchage, soigneusement cultivé depuis toujours, aux 1926 bouteilles. Au prix du sacrifice nécessaire de l’une d’entre elle parfois, chaque bouteille a été dégustée au nez et rebouchée avec le plus grand soin puis étiquetée. Les bouteilles ont reçu de nouvelles capsules de cire ainsi qu’un système de traçage ProofTag spécialement conçu pour cet événement – offrant aux collectionneurs une garantie supplémentaire de provenance. »

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Ardèche : le domaine Walbaum prend un nouveau cap

À Vallon-Pont-d’Arc (07), Ludovic et Chloëe Walbaum ont restructuré leur vignoble bordé par les gorges de l’Ardèche pour en écrire une nouvelle page autour d’un hôtel de luxe, de l’agritourisme et d’une cave à taille humaine. Récit.

Au printemps prochain, l’Hôtel Villa Walbaum classé 4*, ouvrira ses portes à Vallon-Pont-d’Arc (07) face aux gorges de l’Ardèche. Depuis la somptueuse terrasse, la grotte Chauvet et les falaises Salavert se dessinent à l’horizon. “Ce lieu est l’ancienne maison familiale que nous avons décidé de réhabiliter en 2018, explique Ludovic Walbaum. Il est aussi le point de départ de notre réflexion sur la restructuration du domaine.” Le vigneron et son épouse Chloëe ont hérité d’une vaste propriété de 96 hectares, dont une partie plantée en vignes. “Une exploitation de cette dimension, c’est beaucoup d’aléas à gérer, poursuit Ludovic Walbaum. Nous avons décidé d’anticiper plutôt que de subir les éventuels coups durs afin de transmettre à nos enfants une exploitation saine et équilibrée.”

Un vignoble réduit et une marque relancée

La cave du domaine, un édifice fait de voûtes en pierres, est aussi surdimensionnée. En 2019, le couple se sépare d’une trentaine d’hectares dont 9 de vignes, les plus éloignés du domaine, et cède l’outil de vinification ainsi que le nom du domaine, domaine du Colombier. “Nous nous sommes recentrés sur 25 hectares de vignoble, précise Ludovic. Et, nous avons changé d’identité en devenant tout simplement domaine Walbaum.”

Désormais, il se lance dans l’étape d’après, la construction d’une “éco-cave” à taille humaine, 500 à 600 hl de capacité de vinification, soit une production de 50 à 60 000 flacons. Les plans sont quasiment terminés. Cette structure compacte doit sortir de terre en 2022. D’ici-là, Ludovic s’est entendu avec l’acquéreur de son ancienne cave pour pouvoir encore vinifier dans cette dernière. “Nous allons également refondre et resserrer la gamme de nos vins que nous produisons en indication géographique protégée (IGP) Ardèche.” Agriculteur dans l’âme, il a également commencé à planter des oliviers, des chênes truffiers et du lavandin, une trilogie qu’il commercialisera en plus du vin. Quant à l’hôtel, qui abrite 30 chambre et s’ouvre sur de somptueux espaces extérieurs, Chloëe et Ludovic veulent en faire une expérience axée sur l’art de vivre et l’agritourisme. Ouverture prévue, en avril prochain.

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Joseph Drouhin célèbre 100 ans de Clos des Mouches

En 1921, Maurice Drouhin achetait les premières parcelles de cette terre beaunoise. Un siècle plus tard, ses héritiers sont à la tête d’une propriété de 80 hectares, dont 14 de ce Premier Cru aussi prisé en rouge qu’en blanc. L’une des plus belles histoires de la viticulture française.


Aux commandes d’une grande maison de Bourgogne et propriétaire de deux domaines en Oregon, la famille Drouhin aime se rappeler ses origines. Une histoire dans laquelle trois mots reviennent en boucle : Clos des Mouches. Terre du sud de Beaune, voisine de Pommard, ce premier cru tire son nom des “mouches à miel”, comme on appelait les abeilles au Moyen-Âge.

En 1921, la Bourgogne sort tant bien que mal de la grande guerre et du phylloxéra, et cette terre ne passionne pas grand monde. Maurice Drouhin, qui reprend l’entreprise de son père Joseph, flaire la bonne affaire. Pour mieux maîtriser sa production, ce modeste négociant veut investir dans ses premières vignes. Avec une obsession : le Clos des Mouches. “Il a acheté, bout à bout, 40 parcelles différentes pour remembrer le clos”, s’émerveille Frédéric Drouhin. “Il s’y rendait à cheval depuis le centre de Beaune”, tente d’imaginer l’actuel directeur de la maison, petit-fils de Maurice.

Un grand blanc né d’un oubli

La famille exploite aujourd’hui plus de la moitié de ce premier cru, soit 14 hectares. Une terre on ne peut plus bourguignonne, dont la complexité géologique donne le tournis. “Il y a plus de dix terroirs en un terroir ! On a fait des fosses pour analyser le sol, c’est incroyable les différences qu’il peut y avoir, à seulement 30 mètres d’intervalle!”, s’étonne encore Véronique Boss-Drouhin, œnologue de la maison.


Pour cette raison, pinot comme chardonnay s’y plaisent. Et pour les blancs, c’est une erreur qui a révélé le potentiel de la parcelle. “Il y a un siècle, on n’y faisait que du rouge, avec tous les cépages mélangés. Mais en 1928, notre grand-père a vendangé trop tard les chardonnays, et n’a pas pu les assembler au reste. Il les a vinifiés à part, ce fut une révélation.” Et une bénédiction, puisque aujourd’hui le Clos des Mouches donne l’un des rares blancs de Beaune, également l’un des plus réputés de Bourgogne. 


Tout cela fait du Clos des Mouches un lieu unique pour la famille Drouhin. “On s’y promène, on y puise l’inspiration. C’est là qu’on y a fait les premiers essais en biodynamie”, confie Frédéric, évoquant cette pratique aujourd’hui étendue à tout le domaine. Une philosophie de respect des terroirs qui amène aujourd’hui à labourer la parcelle à cheval. “Comme il y a un siècle… cela fait réfléchir !”



Beaune 1er cru Clos des mouches blanc 2019, maison Joseph Drouhin : Dès le nez une grande complexité se dégage, que l’on retrouve en bouche, avec des notes très élégantes de fleurs, de noisette et de poivre blanc. Au toucher, l’onctuosité séduit, mais sans lourdeur grâce à une belle acidité et une fraîcheur presque mentholée. Un délice aujourd’hui, imaginez dans 4 à 7 ans…

Beaune 1er cru Clos des mouches rouge 2019, maison Joseph Drouhin : Des fruits rouges croquants et une nuance cacaotée portés par un tanin à la fois structurant et feutré : l’équilibre et la complexité que l’on exige des grands pinots sont là, la longueur aussi. Taillé pour la garde.

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Plus de 45 000 euros pour un cognac de 1777

Un cognac de 1777 a été adjugé à 40.500 livres britanniques (environ 46.000 euros) sur le site Whisky.Auction, faisant de cette bouteille l’une des plus chères du monde pour du cognac d’après ce site.

Distillé à l’époque de Louis XVI par la propriété Yvon, près de Cognac, en grande champagne (la zone de l’AOC qui produit les eaux-de-vie les plus fines), ce cognac faisait partie de la collection de Jacques Hardy, décédé en 2006 après avoir dirigé la maison Hardy, en Charente, pendant près de 50 ans.
Selon le site de vente, ce flacon d'”histoire liquide” a été conservé en fûts de chêne pendant plus de 100 ans puis transféré en dame-jeanne avant d’être embouteillé en 1936.

Cinq autres bouteilles de cognac de l’ancienne collection de Jacques Hardy, datées de 1802, 1812, 1856, 1906 et 1914, ont été vendues à l’unité lors cette vente, pour un total de 49.600 livres (environ 56.500 euros), selon Whisky.Auction.

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Alsace : la famille Trapet signe un gewurztraminer orange

Nommée “Ambre”, cette nouvelle cuvée donne un bel exemple de la créativité de cette famille à la fois bourguignonne et alsacienne, et dans laquelle la nouvelle génération multiplie les expériences.

Sa robe mêle orange et rosé, comme on le voit dans le ciel certains soirs. Une curiosité que l’on retrouve au nez et en bouche : les effluves florales de ce gewurztraminer sec laissent place à d’intenses notes de zestes d’agrumes et à une subtile touche amère, l’ensemble exprimant la fraîcheur. Avec la cuvée Ambre 2019 (20€), “on est dans un autre univers”, résument Andrée et Jean-Louis Trapet. En se mariant, les vignerons ont réuni deux anciens domaines, l’un à Gevrey-Chambertin (famille Trapet) et l’autre à Riquewihr (famille Grayer), aujourd’hui tous deux nommés “domaine Trapet”.

“Même au bleu il tient tête !”

Depuis quelques années, leurs fils Pierre et Louis leur prêtent la main, multipliant les allers et retours entre les deux vignobles. Pour leur première cuvée, les deux frères ont choisi un blanc de macération, ou “vin orange”. Soit un raisin à peau blanche – ici du gewurztraminer – vinifié comme un raisin à peau rouge. “C’est un vin que j’adore car on peut le marier avec tout”, s’enthousiasme Louis. “Il combine les avantages d’un blanc et ceux d’un rouge, je trouve ça fabuleux avec un fromage”. Sa mère Andrée confirme : “même au bleu il tient tête !”

Depuis qu’ils s’impliquent dans les deux domaines, Pierre et Louis multiplient les expériences. Vignes sur échalas (un piquet par cep) dans les grands crus de Gevrey, vignes en franc de pied (non greffées) en Alsace, autres cépages blancs macérés… “La transmission est extrêmement importante pour nous, et pour cela les jeunes doivent pouvoir s’exprimer entièrement”, insiste Jean-Louis Trapet.

Une famille, deux domaines en biodynamie :
– À Gevrey Chambertin (Bourgogne) depuis 1859, avec aujourd’hui plus de 17 hectares, dont quatre en grands crus
– À Riquewir (Alsace) sur près de 15 hectares, comprenant les grands crus Schlossberg, Schoenenbourg, Sporen et Sonnenglanz

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LVMH prend 50% d’Armand de Brignac, le champagne de Jay-Z

Le géant du luxe LVMH a pris, via sa maison Moët Hennessy, une participation de 50% dans la marque de champagne Armand de Brignac du célèbre rappeur et producteur américain Jay-Z, a-t-on appris lundi, confirmant une information du Wall Street Journal.

Cet accord comprend une participation de 50% dans Armand de Brignac par Moët Hennessy ainsi que la reprise de la distribution mondiale, est-il précisé dans le communiqué. “Nous nous engageons dans un accord sur un pied d’égalité avec Jay-Z et sa famille”, précise Philippe Schaus, président-directeur général de Moët Hennessy.

“Je suis fier d’associer la famille Arnault à notre aventure”, déclare Jay-Z dans le communiqué. “C’est une alliance stratégique qui m’a toujours semblé évidente”, ajoute-t-il, “nous sommes convaincus que la puissance du réseau de distribution mondial de Moët Hennessy, la force inégalée de son portefeuille et son excellence reconnue de longue date dans le développement de marques de luxe donneront à Armand de Brignac la puissance commerciale dont elle a besoin pour se développer”.

La marque de champagne du rappeur américain connaît un succès mondial grâce à une forte présence en Amérique du Nord, en Asie et en Europe, avec plus de 500.000 bouteilles vendues en 2019, précise le communiqué.

Cette prise de participation intervient alors que la consommation de champagne a drastiquement chuté en 2020 avec l’arrêt du tourisme et de l’hôtellerie en raison de la crise sanitaire. Les ventes mondiales ont plongé de 18%, obligeant les producteurs et négociants à limiter collectivement leur production de raisin et de vin en 2020 pour éviter un effondrement des prix lié à la surproduction.

Le groupe LVMH, qui détient les maisons Dom Pérignon, Moët & Chandon, Mercier, Krug, Ruinart ou Veuve Clicquot, avait indiqué fin janvier “qu’après une baisse sensible des volumes au second trimestre” 2020, l’activité champagne avait connu “une amélioration des tendances au second semestre, en particulier aux États-Unis”. De fait, le champagne est le seul vin français à ne pas subir la surtaxe de 25% imposée par l’administration Trump, qui pèse sur la filière viticole française car le marché américain est son premier débouché à l’exportation.

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Nouvelle labellisation biodiversité pour Buzet

La coopérative “Nous, Les Vignerons de Buzet” vient d’être officiellement reconnue “Entreprise Engagée pour la Nature”. La saga de la cave fait par ailleurs l’objet d’un livre retraçant son “aventure collective” aux éditions Cairn.

Le label “Entreprise Engagée pour la Nature”, lancé en 2019 par le Ministère de la Transition Écologique et solidaire via l’Office Français de la Biodiversité (OFB), permet désormais aux entreprises d’être accompagnées dans la formulation et la mise en œuvre de leurs engagements. A ce jour, 25 entreprises françaises bénéficient de cette reconnaissance et de la mise en lumière de leurs programmes d’actions concrètes et mesurables en faveur de la nature, notamment lors de temps forts dédiés à la biodiversité (Forum Biodiversité et Économie, Assises Nationales de la Biodiversité, etc.) Le label valorise les démarches des Vignerons de Buzet-sur-Baïse (47) concernant la réduction de l’usage de la chimie (utilisation d’engrais organiques), la restauration de la biodiversité (nichoirs, ruches, plantations de haies, enherbement, fleurs mellifères, réintroduction des tulipes d’Agen…- Buzet est également labellisé HVE, Bee Friendly, refuge LPO), sur la préservation et la régénération du capital sol (couverts végétaux, vigne expérimentale autofertile), la gestion des ressources naturelles (station de phytoépuration, écoconception de la cave). La mise en œuvre et les résultats du plan d’actions sont ensuite contrôlés par un évaluateur externe, mandaté par l’OFB. La coopérative buzequaise est engagée depuis une quinzaine d’années dans la RSE et en faveur de la biodiversité avec un plan d’actions sur 5 ans.

Une aventure conjointe cave-appellation

La coopérative du Lot-et-Garonne vient d’éditer aux éditions Cairn un livre retraçant l’épopée de la cave depuis sa création en 1953, “Les vignerons de Buzet, une aventure collective” signés par trois historiens, Pierre Courroux, Laurent Jalabert et Stéphane Le Bras. Il retrace l’histoire passionnante de la cave qui rejoint celle de l’appellation dont elle représente 95% de la production depuis l’origine. Créée pour sauver un vignoble en danger au sortir de la guerre, la coopérative s’est d’abord employé à développer les vins des Côtes-de-Buzet en VDQS produits sur huit communes avant le passage en AOC en 1973 sur 27 communes et le changement de nom en 1986 pour l’AOC Buzet. Elle a compté jusqu’à 471 adhérents en 1968 avant de se stabiliser autour de 300 pendant plusieurs décennies, 230 aujourd’hui. Si le nombre d’adhérents a chuté à cause du remembrement et de l’exode rural, la cave représente toujours 95% des surfaces. L’amélioration qualitative n’a cessé d’être son moteur mais alors qu’au début des années 60, les ventes étaient tirées par les bonbonnes de 10 litres de vins hors appellation, la cave, vingt ans plus tard, vend les trois-quarts de sa production en AOP rouge grâce à de gros investissements en cave, dans des chais de vieillissement pour de nouvelles cuvées haut de gamme (châteaux Bouchet, Balesté, Gueyze…) et dans la commercialisation en direct. Les ventes franchissent le cap des 5 millions de bouteilles en 1983. La coopérative incite ses adhérents à replanter des cépages plus qualitatifs. Exit le bouchalès, arrivent en force le merleau (merlot) aux côtés du cabernet franc et du cabernet sauvignon.

Des hommes forts qui jalonnent son histoire

Des hommes ont marqué de leur empreinte l’histoire de la cave, Jean Dassart, le premier président, Maurice Luxembourg pour le travail d’histoire retraçant l’évolution des “vins de Nérac”, le populaire homme de réseaux Marcel Combabessouse, l’œnologue Jean Mermillod, ancien régisseur de Château Lafite-Rothschild qui prend la direction dans les années 60, le charismatique Jean-Marie Hébrard qui donnera à la cave une dimension nationale, Réné Champemont qui a conduit le fil rouge de la politique qualitative jusqu’au début des années 2000, Serge Lhérisson, président pendant 20 ans, Vincent Leyre, jeune président du conseil de surveillance depuis dix ans, et bien sûr Pierre Philippe qui conduit la cave depuis plus de 15 ans avec une gestion rigoureuse sur le chemin du développement durable. Une saga qui n’a pas été un long fleuve tranquille pour la coopérative produisant aujourd’hui environ 100 000 hl par an (près de 12 millions de bouteilles) avec 160 adhérents sur 1800 ha (25,6 M€ de CA en 2019). Les vins aux deux tiers rouges, près d’un tiers rosés et quelques pour-cents de blancs sont commercialisés à près de 20% à l’export. Et Buzet a racheté en 2018 le château de Buzet pour faire le lien avec son histoire.

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Cognac Hine : Précis de composition

Aux côtés des gammes traditionnelles (VS, VSOP, XO), une nouvelle vague de créations voit le jour avec des millésimés, des finish cask et dans le cas présent un single estate doublé d’un millésimé. Cette sélection parcellaire 2010 est signée Hine.

Cette eau-de-vie trouve son origine sur la commune de Bonneuil. Nous sommes au cœur de la Grande Champagne – le Premier Cru de l’AOC -, entourés d’autres villages réputés pour le cognac que sont Bouteville (maison Paul Giraud…) ou Lignières-Sonneville (maison Dudognon…) Dans ces terroirs vallonnés à la forte densité calcaire, la maison Hine est propriétaire d’un vignoble de 80 hectares. Il reste à révéler un millésime… “Lorsque les conditions climatiques sont particulièrement favorables, la maison Hine décide d’isoler une récolte et offre ainsi aux amoureux du cognac une toute nouvelle expérience : celle de pouvoir déguster l’expression d’une seule vendange non assemblée”, explique le maître de chai Eric Forget avant d’ajouter : “Chaque nouvelle édition de Bonneuil révèle la minéralité du terroir calcaire et se fait la photographie d’une année, à l’image des grands vins, un grand cognac est avant tout un grand vin blanc”.

Après les 18 fûts du 2005 et les 19 fûts du 2006, voici le 2010 qui se libère sur des notes d’agrumes (mandarine, écorce d’orange…), de gelée de coings, de fleurs jaunes et de légères épices. “C’est le reflet du terroir calcaire de la Grande Champagne dans son expression la plus précise, notre philosophie est d’aller au plus près du vin et de révéler la personnalité des sols”, souligne Raphaëlle Chavanne, en charge du marketing et de la communication. En 2010, après les pluies du mois de juin, le cépage ugni blanc s’est épanoui lors du bel été avec des vendanges ensoleillées automnales. Riche d’une magnifique matière mais aussi d’une heureuse acidité – idéale pour la distillation -, ce single estate Bonneuil est doté d’un très bel équilibre qui marie la complexité aromatique à la fraîcheur. 18 fûts ont été retenus soit un peu plus de 8000 bouteilles numérotées pour un cognac qui titre à 42,1%. Il reste un flacon très épuré et marqué des quatre lettres rouges. Le monde de la sommellerie est averti.

Prix : 110€

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