[Escapade Coteaux d’Aix] Château Vignelaure : cabernet sauvignon d’abord

À la limite septentrionale des Coteaux-d’Aix-en-Provence, au nord de l’agglomération aixoise, quelques domaines et une coopérative ont su valoriser les terroirs les plus froids de l’appellation, à l’abri du massif de Vautubière ou de la chaîne de la Trévaresse. Ici, les rouges ont su se faire une place au soleil. Démonstration en 6 étapes.

Retrouvez l’intégralité de cette Escapade dans le Terre de vins n°69, disponible sur notre kiosque digital.

Épisode 2 : Château Vignelaure

Cabernet sauvignon d’abord
À Vignelaure, la moitié du vignoble, cabernet sauvignon, syrah et grenache, date de l’époque de Georges Brunet, quand ce Bordelais, propriétaire du cru classé La Lagune, est venu s’installer en Provence, à la fin des années 1960. Sur ce plateau froid à 350 mètres d’altitude, entre Jouques (13) et Rians (83), il avait planté des cépages blancs, arrachés avant même de produire au vu du succès de ses rouges à base de syrah-cabernet sauvignon, le grenache étant utilisé seulement pour les rosés à partir des années 1980. Ce fut l’un des premiers vignerons à planter du cabernet sauvignon en Provence et à opter pour des élevages longs dans des fûts de différents tonneliers. Le domaine connaît alors son heure de gloire, mais, après le changement de propriétaire dans les années 1990, il faudra attendre l’arrivée, en 2007, d’un couple d’investisseurs scandinaves et d’un nouvel œnologue pour réveiller la belle endormie. Mette et Bengt Sundstrom, qui ont fait fortune dans la vente aux enchères de meubles et d’objets de décoration, cherchent une belle maison de vacances au soleil du Sud ; ils ont un coup de cœur pour cette propriété de 275 hectares, dont une cinquantaine de vignes. Ils ne découvrent que sur le tard qu’ils sont tombés sur une vraie pépite. Pour la valoriser, ils recrutent un directeur-œnologue : Philippe Bru vient d’un terroir méridional, celui de la cave de Rasteau, et il n’était « pas familier des équilibres des terroirs froids, ni du cabernet sauvignon », reconnaît-il. Il travaille d’emblée avec moins d’extractions, moins de bois neuf pour les élevages mais laisse toujours le vin se reposer avant la commercialisation (actuellement le Château Vignelaure 2015 – 25 €). Vignelaure est encore réputé pour ses rouges, même si leur part de cabernet sauvignon a diminué, mais il commence à faire connaître ses blancs aux cépages variés. Philippe Bru a démarré le travail en bio dès 2009, d’abord pour les rosés et les blancs – il faut attendre 2018 pour la certification en rouge. « Pour les propriétaires, le bio était une évidence, tout comme la plantation de cépages blancs », avoue Philippe Bru. Aujourd’hui, le vignoble ne compte pas moins de 11 cépages. Les gammes ont été repensées dans les trois couleurs : Château Vignelaure, Le Page, La Source et le dernier-né, L’Or de Vignelaure, un sauvignon blanc en vendanges botrytisées (25 € les 50 cl). Philippe Bru, toujours en quête d’équilibre, se passionne pour les assemblages, estimant que 1 + 1 font souvent 3. Le domaine, peuplé d’œuvres d’art, des caves à la maison, en passant par le parc arboré, a incontestablement redoré son blason.

83560 Rians
04 94 37 21 10 – Site internet

Épisode 1 : Château Revelette

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