Trophée Gosset : Stéphane Bern à l’honneur

Hier soir, lors de sa 26e édition, le trophée Gosset a été remis à Stéphane Bern, en hommage à son action en faveur du patrimoine. La cérémonie s’est tenue dans un lieu symbolique, la Bourse de commerce récemment restaurée par la famille Pinault. L’occasion pour le lauréat de rappeler les liens qu’entretiennent le monde du champagne avec celui du patrimoine et pour le champagne Gosset de nous présenter une nouvelle cuvée : Celebris Rosé 2008, fruit d’un savoir-faire qui connaît lui aussi l’importance du temps.

Le trophée Gosset récompense habituellement des acteurs du monde de la gastronomie. Cette année, il a choisi de prendre plus de hauteur, en distinguant Stéphane Bern, une personnalité dévouée plus globalement à la défense du patrimoine matériel et immatériel français. Lors de son discours de remerciement, le lauréat de cette 26ème édition, a évoqué les liens étroits qui unissent justement patrimoine et gastronomie : le repas français est lui aussi classé à l’Unesco, et les maisons de champagne, à l’image de Gosset, propriétaire de magnifiques caves creusées au XIXe siècle, sont elles-mêmes riches d’un patrimoine bâti ancien. La Champagne représente ainsi à la fois un patrimoine matériel et immatériel que le monde nous envie, l’orateur faisant au passage un clin d’œil au conflit qui oppose en ce moment la Champagne à la Russie.

L’animateur de « Secrets d’Histoire » a tenu à ce titre à rappeler que cette défense était l’affaire de chacun et non simplement celle du gouvernement. « Victor Hugo disait qu’il y a en réalité deux propriétaires, celui qui possède le lieu et nous tous, parce que la beauté se partage et que le goût appartient à tout le monde. C’est la raison pour laquelle nous sommes tous responsables de la préservation de ce patrimoine, il ne faut pas toujours attendre que l’Etat classe, il faut aussi que nous-mêmes, nous sachions défendre notre culture, notre amour des bons vins, notre gastronomie. Je n’ai pas mis les pieds dans un fastfood depuis trente ans. Je crois que l’acte de défense du patrimoine commence là, par respecter ce que l’on aime, ce que l’on mange. Cela m’amuse toujours de voir que les gens sont inquiets à cause des vaccins, mais il faut voir ce que parfois ils acceptent d’ingurgiter ! »

Stéphane Bern a enfin souligné le lien qui existe souvent entre l’ancienneté, les longues traditions, donc ce qui relève du patrimoine, et la qualité : « votre maison de champagne puise ses racines dans l’histoire, la nôtre. Évidemment, tout ce qui est patiné par le temps a une saveur à nulle autre pareille. Les gens me disent : ‘on n’en peut plus de l’hérédité au pouvoir’, cela m’est un peu passé, mais faites l’expérience, offrez un champagne d’une maison dont la fondation remonte au XVIe siècle et un autre qui vient d’ouvrir. Je ne sais pas pourquoi, mais vous comme moi irons davantage vers un champagne qui a fait ses preuves au fil du temps. »

Celebris Rosé 2008 : un champagne de gastronomie

Une remarque fort à propos compte tenue de la nouvelle cuvée présentée à cette occasion par la Maison Gosset, le champagne Celebris Rosé 2008, sur laquelle l’œuvre des années (12 ans de vieillissement sur lies !) a apporté une magnifique complexité. Odilon de Varine, le chef de caves, nous confie : « Plus je vieillis, plus je crois à la valeur du temps. Sur cette cuvée, je suis allé chercher des rides d’expression. Ce n’est pas vieux, ce n’est plus jeune, ce sont juste ces rides qui te font penser que cette personne a quand même dû bien s’amuser, parce qu’elle a des rides que n’ont pas les gens qui ont fait la tête toute leur vie ». Ce rosé étonne aussi par son expression peu académique sur les fruits jaunes. « C’est un rosé de conséquence. Nous ne nous sommes pas focalisés sur ce que devait être un rosé, nous avons essayé d’élaborer un vin de gastronomie sur des millésimes qui sont capables de les donner. C’est pour cette raison qu’il n’y en a eu jusqu’ici que quatre. Mon idée était vraiment d’utiliser le vin rouge comme un ingrédient. Le problème c’est qu’à ce moment-là, dès qu’on met du vin rouge, c’est un rosé ! L’objectif était d’obtenir un vin complémentaire dans la gamme Celebris, avec plus de profondeur, sans perdre ni la fraîcheur du début de bouche, ni la minéralité de la fin de bouche, mais grâce à cet apport de vin rouge donner un peu plus de structure en milieu de bouche, en aucun cas aller chercher des arômes de fruits rouges un peu évidents. »

Prix recommandé : 175 €
www.champagne-gosset.com

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