[Lyon Tasting] La Bourgogne de Prissé à Beaune

Une douzaine d’exposants bourguignons étaient présents ce week-end à Lyon Tasting, démontrant la réjouissante variété de vins prenant naissance entre le Mâconnais et le Chablisien. Au registre des actualités, la coopérative des Vignerons des Terres Secrètes (Prissé, 71) et la maison Louis Latour (Beaune, 21) avaient des choses à dire. Et à faire déguster.

Alors que la quatrième édition de Lyon Tasting s’apprête à fermer ses portes, il est temps de jeter un dernier coup d’œil sur les exposants bourguignons qui ont ravi les papilles des amateurs pendant ces deux jours. Nous avons déjà parlé ici du château de Saint-Aubin, ici encore de la famille Picard à Mercurey, et là enfin, de la master class consacrée aux vins des Hospices de Beaune. La Bourgogne, on le sait, est un océan de diversité, qui désamorce constamment les idées reçues tant les expressions du pinot noir et du chardonnay (ses deux « cépages rois », en rouge et en blanc) sont différentes selon les terroirs et les vignerons.

Des exemples de cette diversité, on en trouve à foison du côté des Vignerons des Terres Secrètes, groupement coopératif réunissant quelque 300 adhérents, 140 exploitants (900 hectares au total), portant haut la bannière des vins du Mâconnais. En guise d’apothéose de son « Automne Week » qui commence demain, la cave, située à Prissé (71), organise un week-end « Moments de partage », les 16 et 17 octobre, durant lequel le grand public sera invité à découvrir la nouvelle cave à fûts, récemment terminée. Abritant plus de 1000 fûts, ces nouvelles installations, fruits de plus d’un an de travaux, sont appelées à être la pierre angulaire d’une nouvelle offre œnotouristique pour les Terres Secrètes, dont nous serons amenés à vous reparler prochainement.
En attendant, les amateurs pouvaient déguster, ce week-end, quelques pépites de la coopérative, comme le Saint-Véran Croix de Montceau 2019 (charnu et gourmand, à la matière tapissante ponctuée par une agréable fraîcheur, 12,30 €) et le Gevrey-Chambertin « Clos du Chapitre » 2017 sous la bannière Nuiton-Beaunoy, un monopole de moins d’un hectare déclinant déjà une jolie complexité, un côté fumé qui se pose sur le fruit noir, le lilas, la pivoine, beaucoup de délicatesse dans le touche de bouche (58 €).

Une centaine de kilomètres séparent Prissé de Beaune – à l’échelle de la Bourgogne c’est un univers. La Maison Louis Latour y écrit son histoire depuis 1797 : une histoire qui continue de s’écrire avec le lancement, tout récemment, d’un nouveau Bâtard-Montrachet « Clos Poirier », issu d’une parcelle familiale de 80 ares dont Louis Latour assure la moitié de l’exploitation. Le millésime 2019 a été dévoilé il y a quelques jours. Le Clos Poirier vient rejoindre la famille des grands blancs portée de longue date par la maison, dont les visiteurs de Lyon Tasting ont pu avoir un aperçu pendant le week-end avec le remarquable Corton-Charlemagne 2018 (170 €), un modèle du genre – malgré sa jeunesse – avec ses notes de noisette fraîche et son élevage subtilement vanillé, escortant une matière à la fois riche aérienne. Mais on pouvait aussi savourer un grand pinot noir sur le stand de Louis Latour, en la « personne » du Château Corton Grancey Grand Cru 2018 (115 €) : cet assemblage de différentes parcelles bénéficiant d’altitudes et d’emplacements différents sur la colline de Corton, toutes vinifiées et élevées séparément avant d’être sélectionnées pour composer le résultat final, un vin vibrant et salin, à la texture ciselée et séveuse, irisée de gines notes poivrées. Une nouvelle illustration, si besoin était, du savoir-faire de Louis Latour sur cette zone de Corton, où la maison possède plus de 27 hectares (sur 48 hectares en propre).

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