[EXCLU] EPI rachète Isole e Olena, domaine emblématique de Chianti Classico

Après Biondi Santi, c’est une nouvelle pépite qui rejoint le groupe EPI (J.M. Weston, Charles Heidsieck…), le domaine Isole e Olena, l’un des fameux super toscans. Riche de 56 hectares sur la partie Ouest de l’appellation Chianti Classico, ses vins légers et élégants ont été portés au sommet grâce au travail méticuleux mené par Paolo De Marchi depuis près d’un demi-siècle.

Outre les marques J.M. Weston et Bonpoint, le groupe familial EPI possède un bel empire dans le monde du vin avec le Château La Verrerie dans le Luberon, acquis en 1981, les maisons de champagne Piper-Heidsieck, Rare Champagne et Charles Heidsieck cédées en 2011 par Rémy Cointreau, Tardieu-Laurent dans la Vallée du Rhône (2018) ou encore Biondi Santi en Toscane (2016). Une région dont Christopher Descours, actionnaire de la holding, semble être tombé amoureux puisqu’il vient d’annoncer le rachat du domaine « Isole e Olena » de Paolo De Marchi. Cette propriété de 56 hectares est située sur des sols de galestro (schiste argileux) entre 300 et 500 mètres d’altitude, sur la partie Ouest du Chianti Classico, exposée aux vents venus de la mer. Une zone de l’appellation très recherchée.

L’histoire débute en 1956, lorsque le père de Paolo, Francesco De Marchi, un avocat originaire du Piémont, rachète plusieurs fermes gérées par des métayers, réparties sur deux hameaux, Isole et Olena. Ils ne formeront désormais plus qu’un seul et même domaine. Nous sommes au milieu des Trente Glorieuses et Francesco suit comme beaucoup le courant productiviste, abandonnant les antiques terrasses et plantant des vignes à haut rendement. Une stratégie dont son fils Paolo, visionnaire, va prendre l’exact contrepied à partir des années 1970. Le jeune homme, après avoir étudié l’agriculture à l’université de Turin, s’est formé dans différents domaines en France et en Californie. Lorsqu’il reprend les rênes en 1976, il s’oriente vers une approche résolument artisanale. Tandis que son père privilégiait une plantation large facilitant le passage des tracteurs, il opte pour une très haute densité et reconstruit les terrasses. Côté vinification, il est le premier dans la région à abandonner les fûts en châtaignier au profit des fûts en chêne.

Le vigneron se passionne aussi pour le sangiovese. A l’époque, il est obligatoire de l’assembler avec du trebbiano et de la malvasia si l’on souhaite bénéficier de l’AOC Chianti. Paolo décide au contraire d’élaborer une cuvée composée à 100 % de ce cépage, donnant naissance en 1980 à son fameux Cepparello. Il fait ainsi de Isole e Olera l’un des premiers « super toscans », ces domaines qui estiment que le cahier des charges du Chianti est trop étriqué, et préfèrent s’en affranchir. Dans ce même esprit, s’il continue à explorer le potentiel des variétés locales comme le canaiolo en menant un travail très précis de sélection massale, il plante également des cépages internationaux tels que le chardonnay, le cabernet sauvignon ou la syrah.

Dans cette cession, tout a été pensé pour préserver l’esprit du domaine. Si Giampiero Bertolini prendra la direction tout en demeurant également CEO de Biondi Santi, Paolo De Marchi conservera son rôle d’œnologue. Paolo De Marchi se réjouit de voir Isole e Olena rejoindre un groupe qui partage son souci de « la transmission du savoir-faire, de la valorisation des terroirs et de la recherche d’excellence ». Il précise : « Cette transaction ne concerne pas ma propriété familiale de Lessona (Alto Piemonte) dirigée par mon fils Luca qui bénéficiera ainsi de mon soutien et de mon expérience » Quant à Damien Lafaurie, directeur général d’EPI Wine & Champagne, il confie : « C’est un honneur de poursuivre le travail remarquable accompli par Paolo De Marchi depuis plus de quarante ans pour développer Isole e Olena et l’appellation Chianti Classico. Nous sommes convaincus du potentiel de croissance des grands vins italiens sur les principaux marchés internationaux et sommes déterminés à continuer à investir dans la qualité de nos vins, de nos marques et nos réseaux de distribution, pour qu’ils soient reconnus mondialement comme faisant partie des meilleurs vins au monde ».

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[Table ronde 2/3] Bordeaux et les enjeux environnementaux

Cinq personnalités incarnant la « nouvelle génération » du monde du vin bordelais ont été réunies en couverture du n°77 dédié aux Primeurs du millésime 2021. À cette occasion, « Terre de Vins » organisé une table ronde pour leur demander d’échanger leurs visions sur la « désirabilité » de Bordeaux, en trois thématiques.

Anne Le Naour, directrice exécutive de CA Grands Crus (Château Grand Puy Ducasse, Château Meyney…), Laure Canu, directrice générale des châteaux Cantemerle et Grand-Corbin, Aymeric de Gironde, directeur général du château Troplong-Mondot, David Suire, directeur du château Laroque, et Pierre-Olivier Clouet, directeur technique du château Cheval Blanc, sont en couverture du n°77 de « Terre de Vins » sorti en kiosques il y a quelques jours. Un numéro largement dédié aux Primeurs 2021, un millésime « cousu main » où le savoir-faire de cette nouvelle génération de professionnels s’est avéré décisif. À l’occasion de la réalisation de cette couverture, nous avons demandé à ces cinq personnalités de se prêter au jeu d’une table ronde autour de la « désirabilité » des vins de Bordeaux. « Trop cher », « trop classique », « trop ringard », « trop boisé », « trop parkerisé« … Pendant plusieurs années, Bordeaux a beaucoup perdu de sa superbe auprès des amateurs internationaux, et son image a été écornée dans le monde entier. Le Bordeaux Bashing a prospéré, pourtant aujourd’hui Bordeaux se réveille et se réinvente. Bordeaux est-il de nouveau désirable ?

Deuxième partie : Bordeaux et les enjeux environnementaux

Anne Le Naour : encore une fois, on revient à des identités de lieu auxquelles nous devons adapter nos pratiques : au sein de CA Grands Crus, nous avons des approches environnementales différentes selon les propriétés. Pendant longtemps la monoculture a tout dominé, beaucoup d’arbres et de haies ont disparu, la biodiversité s’est amenuisée… Aujourd’hui on fait marche arrière. Sans que tous aillent vers l’agroforesterie ou l’agroviticulture, on est en train de réintroduire de la biodiversité dans nos milieux, on fait des audits en ce sens pour identifier les espèces présentes sur nos sites, adapter nos plantations pour les préserver etc. C’est à bénéficie réciproque pour nos vignes et pour la faune et flore. Les enjeux et les leviers ne sont pas les mêmes selon qu’on soit à Meyney ou à Grand Puy Ducasse. C’est aussi un grand travail collectif entre voisins au sein d’une même appellation, comme avec la confusion sexuelle par exemple, qui se développe dans une prise de conscience collective.

Laure Canu : selon que l’on soit à Grand Corbin ou à Cantemerle, évidemment les stratégies sont différentes. Cantemerle c’est presque 200 ha dont 98 de vignes, beaucoup de parcs, de forêts, de prairie, forcément la biodiversité est inscrite dans l’histoire et la configuration des lieux. On est aussi entouré de beaucoup d’habitations, donc cela nous oblige en termes de cohabitation avec les riverains depuis une quinzaine d’années. La nature est prédominante mais aussi la notion de vivre ensemble, et c’est un sujet qui est toujours en évolution.

Aymeric de Gironde : Troplong avait planté des haies depuis 1998, la sensibilité à l’environnement était en germe, aujourd’hui on accélère, depuis notre restaurant (circuit court, gestion des déchets) jusqu’à chaque aspect du volet de production viticole. On a été récemment reconnu par l’association IWCA créée par les familles Jackson et Torres, avec l’objectif d’avoir un bilan carbone divisé par deux en 2030 et égal à zéro en 2050. J’ai conscience que cela engage les générations après moi… C’est un projet audité extérieurement, donc cela nous tire vers le haut. L’empreinte carbone est un marqueur très global qui nous engage à tous les niveaux, amont, aval, dans toutes nos actions du quotidien, c’est mesurable et de toute façon on n’a pas le choix, il faut prendre nos responsabilités. Cela inclut nos relations avec nos fournisseurs de bouteilles, nos tonneliers, tous les emballages, etc. Jusqu’à nos clients ! Tout le monde doit s’y mettre. C’est notre axe et on y croit beaucoup. De manière générale je suis contre le dogme. On doit tous s’interroger sur ce que l’on peut améliorer, y compris sur le plan économique : cela pose des questions jusque dans notre usage du carburant sur l’exploitation.

Anne Le Naour : d’autant que les années se suivent et ne se ressemblent pas, il faut donc rester pragmatique et avoir un souci d’efficacité globale – mais aussi très adapté au territoire sur lequel on exerce. On ne fait pas la même chose en Bourgogne et à Bordeaux, en revanche le fil conducteur est la réduction de notre impact environnemental et plus globalement, une démarche RSE qui va inclure l’humain dans la réflexion durable.

Laure Canu : on voit aujourd’hui à Bordeaux une volonté de démarche globale, SME, RSE, ou une initiative comme Bordeaux Cultivons Demain, mais aussi les moyens de lutte collective contre la grêle mis en place à Saint-Emilion par exemple, qui montrent ces efforts collectifs.

Pierre-Olivier Clouet : à Cheval Blanc, notre démarche environnementale est le fruit d’une longue réflexion, on parle aujourd’hui d’agroécologie mais on ne sait pas trop comment ça s’appelle quand on commence. Cela a démarré vers 2010-2012 quand on a repris la Tour du Pin pour faire du blanc : on y a installé nos poules, nos cochons, un potager, un verger… une sorte de ferme en autonomie, on voulait bien comprendre comment tout cela fonctionne. On a commencé par tourner autour du vignoble. La force de l’agroécologie c’est que chacun va piocher dans un grand sac ce qui l’intéresse : arrêt des labours, couverts végétaux, etc. La tragédie de l’agriculture du XXème siècle c’est la monoculture. Or dès qu’on met des animaux ensemble ils sont moins malades, dès qu’on met des plantes ensemble elles sont moins malades. Pour nous l’agroécologie est la bonne solution ; le souci c’est que chacun y pioche ce qu’il veut, qu’il n’y a pas de certification, et que ça laisse beaucoup de place à la peinture verte… il faut donc s’assurer qu’il y a une réalité derrière les postures. Il y a 50 façons différentes de s’occuper de l’environnement. Ce qui est sûr c’est que le « conventionnel » qu’on a connu ces dernières décennies n’aura plus sa place demain, il faut accompagner sa mutation. Ensuite il y a le bio. Personnellement j’ai du mal à voir comment en 2021 avec 23 traitements on fait du bien à l’environnement, avec des sols farcis de cuivre, des passages à répétition… C’est une solution qui ne nous convient pas. La biodynamie est un angle intéressant mais il faut des convictions fortes, or on a mis en place à Cheval Blanc une viticulture qui repose sur des principes agronomiques et scientifiques solides – on a besoin de savoir pourquoi les bateaux flottent et les avions volent… donc aujourd’hui la biodynamie est une pratique avec laquelle on n’est pas à l’aise, et quand on n’est pas à l’aise avec quelque chose on le fait mal. C’est pour cela qu’on est allé chercher une démarche différente, qui part de l’observation de la nature, où l’on travaille la fertilité des sols… On a planté un peu plus de 2000 arbres pour rééquilibrer tout l’écosystème. Ce n’est pas novateur en fait, c’est un retour aux sources, avec un peu plus de connaissance scientifique qu’autrefois.

David Suire : la clé, c’est de revenir à des pratiques de « bon sens paysan ». Il n’a jamais été totalement perdu. Je suis fils et petit-fils de vignerons, toutes ces valeurs, ce savoir-faire ancien, ce respect de la terre dont on vit et qui nous nourrit, ne s’est jamais perdu. La quête de performance et le productivisme nous a parfois amenés à nous égarer, mais soyons honnête, nous parlons d’un produit, le vin, dont on peut se passer pour vivre. Donc pourquoi rechercher la performance ? Laroque est une propriété unique à Saint-Emilion, c’est un ensemble de plus de 80 hectares, les ¾ plantés en vigne, on a plus de 20 ha de prairies, bois, haies, qui participent à l’équilibre des lieux. On passe beaucoup de temps à en prendre soin. On ne réinvente rien, on essaie juste de poursuivre ce que les anciens faisaient.

Mais du point de vue du grand public, le plus « lisible » n’est-il pas de se convertir tout simplement au bio ?

Pierre-Olivier Clouet : on le paiera cher, si c’est ça l’unique solution. Je m’explique. Au-delà de tirer profit de notre terre, on a un engagement fort à avoir pour le monde agricole dans son ensemble. Les vignerons ne doivent pas se sentir une « partie noble » de l’agriculture – il y a un message agricole mondial à diffuser, pour une agriculture non seulement respectueuse de la planète, mais qui surtout est une solution pour la planète de demain. Aujourd’hui  on voit des agriculteurs montrés du doigt comme des pollueurs, alors qu’ils ont toutes les cartes en main pour contribuer à sauver la planète. Regardons les endroits où l’on remet du végétal comme la solution de demain : les paysans et les vignerons doivent faire leur part. Alors les choses ne sont pas si simples, bien sûr. Quand on est à un colloque et que quelqu’un nous demande « vous êtes en bio ? », soit on l’est, on répond oui et on peut passer le reste du temps imparti à dérouler sur les autres sujets, soit on ne l’est pas, on prend le temps d’expliquer pourquoi et à la fin, 1/3 de l’auditoire a compris la démarche, 1/3 se dit qu’on n’a fait que répéter des éléments de langage fournis par le grand groupe de luxe qui nous embauche, et le dernier 1/3 nous fustige sur les réseaux sociaux. La vérité c’est qu’en allant vers le bio « par facilité », il faudra dans quelques années répondre aux questions comme « ah mais en fait, en bio vous traitez ? Ah bon avec du sulfate de cuivre ? Ah bon avec ce bilan carbone ? »

Laure Canu : se convertir en bio, même si ce n’est pas facile à Bordeaux, cela pourrait sembler la solution la plus « simple » en termes d’image et c’est tentant, mais cela soulève beaucoup de questions, sur le bilan carbone, sur les doses de cuivre…

Aymeric de Gironde : je suis d’accord. En 2021, on a comparé les modes de culture, on a fait 10 passages sur la vigne en « conventionnel » avec seulement 2 produits de synthèse, en bio on a fait 20 passages ! Il ne faut pas prendre le consommateur pour un imbécile, il faut prendre le temps de lui expliquer tout ça. C’est sûr que si on était en Languedoc ou en Provence, le bio devrait être quasiment obligatoire. Mais à Bordeaux, avec l’humidité que l’on a, ce n’est pas si évident. Je crois aussi beaucoup dans la recherche. Les fournisseurs de traitements phytosanitaires, avec la pression environnementale et sociétale, sont en train de sortir de nouveaux produits sans CMR, sans molécules dangereuses, plus efficaces aussi. La recherche avance également sur les algues, sur plein d’autres alternatives intéressantes, qui obligent tout le monde à imaginer la solution d’après.

Le n°77 de Terre de Vins « spécial Primeurs » est depuis le 18 mai 2022 dans les kiosques.

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Estivales à Pessac-Léognan

Les 11 et 12 juin 2022, 27 châteaux de l’Appellation Pessac-Léognan seront ouverts. Visites de propriétés, dégustations de vin, des balades dans les parcs des châteaux, et des animations sont au programme.

Parmi les animations, on pourra citer les 4 Ateliers scientifiques, animés par des chercheurs du château Couhins pour mieux comprendre la vigne et le vin ainsi qu’une Sieste poétique bercée par des lectures de poètes qui parlent du vin. Au château Bouscaut, ce sera, entre autres, un Atelier Vins & Chocolat. Au château La Louvière, Fabrication et chauffe artisanales de barriques par des maîtres tonneliers de la Tonnellerie Bordelaise ou une introduction à l’Atelier Sophro-tasting en compagnie de Justine Colson, sophrologue certifiée RNCP, passionnée de vin. Et si vous voulez vous essayer à faire votre vin à partir de plusieurs cuvées, il y aura l‘Atelier d’assemblage sur les Vins Blancs au château Lafargue.

Pour se restaurer sur place, plusieurs formules avec des “déjeuners champêtres” organisés uniquement le samedi (40€ par personne) composés d’un panier garni qui varie d’un château à l’autre, avec le vin de la propriété. Au château Couhins, vous pourrez partager le repas avec les chercheurs. Des assiettes d’huîtres et de palourdes cuites à la plancha seront servies au château Haut Lagrange. Mais peut-être préfèrerez-vous les Food-truck comme à la Louvière ou un bar à grillades comme au château Bardins.

Un grand jeu concours aura lieu où deux lots sont à gagner par tirage au sort, l’un de 12 bouteilles et l’autre de 6 bouteilles. Avant de remettre votre bulletin (à détacher du flyer téléchargeable ou à disposition dans les châteaux) il faudra le faire tamponner dans 3 châteaux.

Informations pratiques:

Les inscriptions sont obligatoires auprès du Syndicat Viticole de Pessac-Léognan au 05.56.00.21.90 ou par mail à info@pessac-leognan.com. Les places sont limitées, si le beau temps n’est pas de la partie, il faudra pouvoir de se rapatrier à l’intérieur.

www.pessac-leognan.com

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Saint-Émilion : Château La Gaffelière se retire du classement

Nouveau rebondissement dans le classement 2022 des grands crus de Saint-Émilion, qui doit être dévoilé en septembre : le château La Gaffelière, Premier Grand Cru Classé, annonce son retrait du processus par la voix de son propriétaire, Alexandre de Malet Roquefort.

Il semble écrit que, jusqu’au bout, le classement de Saint-Émilion sera soumis à d’inlassables rebondissements. Après les retraits de Cheval Blanc et Ausone, puis d’Angelus, laissant le seul Château Pavie dans le club des Premiers Grands Crus Classés ‘A’, un autre Premier Grand Cru Classé (faisant partie du groupe que l’on désigne de façon non officielle comme les ‘B’, et dont certains lorgnent désormais légitimement vers la marche du dessus) annonce son retrait du processus de classement, qui doit rendre son verdict avant les vendanges – selon la règle de renouvellement décennal qui est normalement en vigueur. C’est le château La Gaffelière qui se retire de la course, par la voix d’Alexandre de Malet Roquefort, qui préside aux destinées de cette propriété figurant dans sa famille depuis plus de 300 ans et neuf générations.

Alexandre de Malet Roquefort met en cause les critères d’évaluation du classement 2022, tant sur l’approche terroir que dans la dégustation des millésimes, indiquant dans un communiqué ne plus reconnaître « ses valeurs dans les critères d’évaluation des grands terroirs et des grands vins de Saint-Émilion établis par la Commission du Classement. Un premier rapport remet en question le niveau qualitatif d’un terroir plébiscité et distingué par les instances viticoles de l’AOC depuis plus de 65 ans. Le système de notation mis en place pour la dégustation vient, quant à lui contredire toutes les notes obtenues par le Château La Gaffelière depuis plusieurs années par les plus grands professionnels du vin. » Situé en grande partie sur le plateau calcaire et les coteaux de Saint-Émilion, le château La Gaffelière est reconnu Premier Grand Cru Classé depuis l’origine du classement de Saint-Emilion, en 1959.

« 1600 ans d’histoire ignorés »

Contacté par « Terre de Vins », Alexandre de Malet Roquefort détaille cette décision : « sincèrement, nous ne voulions pas quitter ce classement auquel nous étions historiquement attachés – n’oublions pas que mon père a contribué à sa naissance il y a plus de 65 ans. Mais là, nous sommes attaqués. Il y a eu dans l’évaluation de notre dossier, une remise en cause explicite de la qualité de notre terroir, qui pourtant n’a pas changé depuis des milliers d’années et dont la configuration est pratiquement la même, à 60 ares près dédiés à la production de vin blanc, qu’en 2012 pour le dernier classement ! Quant à la dégustation, elle est pleine d’aberrations ! On a été jugé par des amateurs recrutés de façon illisible, qui ont mieux noté un millésime comme 2013 que 2018 ou 2019. C’en est trop. »

La décision de se retirer du classement a été prise en famille : « j’ai bien sûr consulté mes frères et sœurs et nous sommes tombés d’accord sur le fait de ne pas batailler avec des gens qui ignorent 1600 ans d’histoire. Le terroir de La Gaffelière est connu et reconnu depuis l’époque gallo-romaine ! De toute façon, depuis le retrait de nos deux ‘phares’ que sont Ausone et Cheval Blanc du classement, nous étions déjà orphelins. Là, cela a été le coup de trop. » Soulignant que les premiers retours des équipes en charge du classement sont « totalement à contre-courant de la dynamique suivie par La Gaffelière depuis quelques années et des notes attribuées à nos vins », Alexandre de Malet Roquefort se déclare « persuadé qu’avec ou sans classement, La Gaffelière s’en sortira très bien et continuera d’écrire son histoire. » La suite au prochain épisode ?

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Hors-série Œnotourisme : le retour des beaux jours

Le hors-série Œnotourisme de « Terre de Vins » fait son retour, comme chaque année à l’approche des beaux jours. 400 adresses à découvrir au cœur des vignobles français, dont les lauréats des derniers Trophées de l’Œnotourisme.

Quelques jours après la divulgation du palmarès des derniers Trophées de l’Œnotourisme, organisés par Terre de Vins et Atout France, le traditionnel hors-série fait son arrivée dans les kiosques. Les 100 lauréats des Trophées, et bien sûr les 18 lauréats sacrés le 23 mai dernier, figurent en bonne place dans ce hors-série qui compile pas moins de 400 bonnes adresses au cœur des différents vignobles français : du Languedoc au Jura, de Bordeaux à la Bourgogne, de la Provence à la Loire, de la Champagne à la Corse, de Cognac à la Vallée du Rhône, les lecteurs sont invités à découvrir tous les bons plans récompensés, pour partie, par le jury des Trophées et, pour le reste, par la rédaction de « Terre de Vins ».

Visites, dégustations, hébergements, restauration, balades ludiques, ateliers gourmands, activités pédagogiques ou animations insolites sont au programme, pour embellir votre été. À noter que la sélection se distingue, cette année, entre deux catégorie de « super lauréats », comme le souligne la rédactrice en chef Sylvie Tonnaire dans son éditorial : les offres exceptionnelles émanant de structures d’ampleur, véritables entreprises où les prestations touristiques constituent une activité à part entière, dotées d’équipes dédiées, et les offres remarquables, proposées par des domaines familiaux. Pas de distinction qualitative entre ces deux types de récompenses, mais bien un indicateur sur la taille des structures qui accueilleront les visiteurs. À vous de jouer !

« Terre de Vins » hors-série Œnotourisme, 156 pages, 7 €.
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