« Deux zéro zéro deux » : Orpale s’offre une réédition du 2002 en zéro dosage

Avec sept coopératives situées sur la Côte des blancs, l’Union Champagne et sa marque de Saint-Gall est évidemment une référence en matière de chardonnays. Aussi lorsqu’elle nous propose une réédition de l’opus 2002 de sa cuvée Orpale, on se précipite. Cédric Jacopin, son chef de caves, nous en dit plus sur ce flacon d’exception.

Pourquoi cette nouvelle sortie d’Orpale 2002 ?

En général, les cuvées Orpale sortent au bout de dix ans de cave. Le millésime 2002 était donc arrivé une première fois sur le marché en 2012, et nous l’avons commercialisé jusqu’en 2015, puis 2004 a suivi et 2008 depuis deux ans.  Nous laissons toujours les millésimes précédents en collection. Mais spécifiquement pour 2002, à l’occasion des vingt ans de ce millésime extraordinaire, nous avons souhaité proposer une édition limitée qui diffère un peu. Alors qu’en collection, il était encore dosé à 3 g, nous l’avons sorti en zéro dosage, d’où ce nom en forme de clin d’œil « deux zéro zéro deux ». Le caractère très solaire du millésime, sa puissance, auxquels se sont ajoutés vingt ans de vieillissement, nous en ont donné la possibilité, le vin se suffisant désormais largement à lui-même. Symboliquement, ce sont 2002 bouteilles avec un habillage spécial (cacheté de cire !) qui sont commercialisées.

Pourriez-vous nous refaire l’historique de la campagne viticole 2002 ?

Les conditions climatiques étaient idéales, y compris pendant la maturation. Il y avait eu des pluies fin août mais on a commencé à cueillir le 12 septembre sous le soleil. Le rendement peu élevé se situait dans la moyenne décennale autour de 12.000 kg/ha et on est arrivé avec des raisins qui avaient absolument tout, la fraîcheur, le charnu… 2002, c’est pour moi le plus beau millésime des vingt dernières années ! D’ailleurs, en dehors d’Orpale, tous les 2002 que l’on a sortis avaient cette même puissance, possédant d’emblée cet équilibre naturel, si bien qu’on ne les a jamais dosés au-delà de 7 grammes.

Comment l’assemblage a-t-il été pensé ?

Comme toujours sur Orpale, il s’agit des quatre grands crus de la Côte des Blancs, Mesnil-sur-Oger, Oger, Avize et Cramant, avec quand même une proportion plus importante de Mesnil et d’Oger qui forment le squelette du vin. Dans cette cuvée, nous avons aussi pour règle de mêler des vins qui ont fait leur fermentation malolactique à d’autres qui ne l’ont pas faite. On renforce ainsi la fraîcheur tout en conservant le côté crémeux, parce qu’Orpale, c’est aussi cela, cette dualité entre la salinité de terroirs comme le Mesnil, et en même temps un certain gras comme celui d’Oger. 2002 en est l’archétype. Si la tension est bien présente, le cœur de bouche a cet aspect onctueux à la bourguignonne. On retrouve le style des Meursault, des Chassagne… Ce lien de parenté est beaucoup plus fort par exemple que sur le 2008, lequel est davantage un millésime à la champenoise, sur la tension…

Comment décririez-vous l’aromatique ?

Alors qu’on était lors de sa première sortie sur un registre vanillé/toasté, on arrive sur des notes plus beurrées et une ambiance de sous bois. Néanmoins, comme le vin a été récemment dégorgé (juin dernier), il a encore une belle fraîcheur aromatique et il est évident que si vous la conservez encore un ou deux ans vous reviendrez progressivement à des notes plus camphrées. C’est une cuvée très vivante qu’il faut laisser s’ouvrir. Au bout de cinq minutes, on arrive sur des arômes épicés, chocolatés, de miel, de thé… Ce n’est pas une ineptie d’ailleurs de la carafer. Souvent, lorsque je la sers, j’utilise des verres de type bourgogne, grands et évasés pour maximiser la prise d’oxygène, cela permet d’avoir l’aromatique plus rapidement.

Aujourd’hui, le vin a trop évolué pour rester sur des fruits de mer. On n’est plus sur un chardonnay floral. Compte tenu de sa puissance, il faut aller vers des choses plus consistantes, une viande blanche, une poularde de Bresse à la crème… A la rigueur, il peut encore fonctionner sur un poisson parce que grâce au zéro dosage on conserve quand même une certaine minéralité. Mais alors un poisson gras avec un accompagnement relevé.

Prix : 150 €

www.de-saint-gall.com

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