Theo Fabergé X Champagne Château de Bligny : une co-création de grand style

En collaboration avec Château de Bligny, la St-Pétersbourg Collection qui gère les créations du joaillier Theo Fabergé a conçu un œuf pour célébrer le centenaire de la naissance de l’artiste, un objet extraordinaire, pour une édition très limitée. L’œuvre a été présentée à une vingtaine de collectionneurs venus du monde entier mardi soir dans la somptueuse demeure auboise restaurée par la famille Rapeneau.

On retrouve les premières traces de la famille Fabergé au XVIe siècle, non loin de la Champagne, en Picardie, dans un village dont le nom « La Bouteille » semblait prédestiner cette future collaboration avec le monde du vin. L’abrogation de l’Édit de Nantes, qui priva le royaume de nombreux talents, provoqua le départ de ces fervents Huguenots. Après avoir erré en Europe de l’Est, ils s’établirent à Saint-Pétersbourg où Gustave Fabergé fonda en 1842 la Maison Fabergé. Son fils Pierre-Karl formé chez les plus grands joaillers européens, sera le principal artisan de la renommée de la marque en parvenant à attirer l’attention d’Alexandre III. C’est en effet le Tsar qui lui passa commande en 1885 de son premier œuf, un œuf de Pâques, cadeau destiné à l’impératrice à l’occasion des vingt ans de leurs fiançailles. Le succès de cette œuvre conduira à la création de toute une collection. Après la mort de Pierre-Karl exilé en Suisse à la suite de la révolution de 1917, plusieurs de ses descendants ont perpétué la tradition, dont Theo Fabergé né en 1922. Son père, Nicholas Fabergé, était le fils cadet de Pierre-Karl à qui avait été confié en 1906 la gestion de la branche londonienne de la Maison.

Né d’une relation extraconjugale, Theo n’a découvert ses origines que tardivement et avait déjà sans le savoir suivi la voie de son grand-père en se consacrant dès les années 1950 à l’élaboration d’objets d’art en bois et en ivoire. Il s’est ainsi passionné pour la technique du tournage ornemental pour laquelle il avait restauré un tour Holtzapffel de 1861 (vieil outil de tournage). Très vite reconnu, il a reçu des commandes de personnes collectionnant les œuvres de Pierre-Karl Fabergé et de différents musées comme le Virginia Museum of fine arts. Il a même produit un œuf pour le président des Etats-Unis à l’occasion des 200 ans de la construction de la Maison Blanche ! En 1985, il a lancé avec l’homme d’affaires Philipp Birkenstein la St-Pétersbourg Collection destinée à commercialiser sur le marché international toutes ses créations de joaillerie. Décédé en 2007, la St-Pétersbourg Collection célèbre le centenaire de la naissance de l’artiste.

Comme pour tout anniversaire, le champagne est de la fête. S’agissant d’un joailler héritier d’une vieille dynastie, on se devait de faire appel à une maison elle aussi familiale. Le choix s’est porté sur Château de Bligny et la famille Rapeneau. Lundi soir, une vingtaine de collectionneurs du monde entier ont été réunis dans cette splendide demeure auboise du XVIIIe siècle où ils ont pu découvrir une œuvre spéciale, fruit de la collaboration des deux maisons : un œuf conçu autrefois par Theo Fabergé qui n’avait jamais été commercialisé, utilisé comme écrin pour accueillir le flacon du Clos de Bligny, la parcelle poule aux œufs d’or de la marque.

L’étiquette en étain de la bouteille, reprend la forme de la partie supérieure de l’œuf, complétant ainsi la vasque de Theo Fabergé. Ainsi, lorsque l’on dispose le flacon à l’intérieur de l’écrin, se forme un œuf complet. Les six rubis incrustés dans l’ouvrage qui mêle laiton, argent et feuille d’or, symbolisent les six cépages du clos. Celui-ci en effet, en plus des trois cépages dominants en Champagne (pinot noir, chardonnay et meunier), intègre trois cépages rares (le petit meslier, l’arbane et le pinot blanc).

On l’aura compris, cette cuvée est elle-même un diamant brut ou plutôt brut nature. Le choix s’est porté sur le millésime 2013, la dernière année froide qu’ait connu la Champagne et que beaucoup de maisons n’ont pas osé millésimer. Elle fait pourtant souvent figure d’outsider rivalisant largement avec 2008 et 2012, plus connus. Sur le calcaire kimméridgien, ce vin offre une belle fraîcheur saline balancée par des notes de coing typiques de l’arbane. Jean-Remy Rapeneau nous confie : « Les cépages d’antan donnent à la cuvée une forte expression, c’est un champagne minéral et caractériel, comme nous ! ». Une recommandation d’accord ? Un œuf à la coque !

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