[Étrennes du vin N°1] : Le coup de cœur de Jacquart en 2016

Vous cherchez un cadeau un peu disruptif pour les étrennes ? Tout le monde connaît les chardonnays de la Côte des blancs, alors que ceux de la Montagne sont beaucoup moins célèbres. Ils réservent pourtant de belles surprises, et ce n’est pas un hasard si les chefs de caves se les arrachent…

C’est désormais une tradition, le champagne Jacquart qui bénéficie d’une mosaïque de près de 60 crus différents pour ses assemblages, met en lumière l’un de ses ingrédients à travers la sortie d’une nouvelle cuvée éphémère. À chaque fois, il s’agit du cru pour lequel son comité de dégustation a eu un coup de cœur spécial sur le millésime. Pour l’année 2014, Jacquart avait ainsi mis en avant le village de Chouilly sur la Côte des blancs. Pour 2016, la coopérative présente cette fois un chardonnay de la Montagne, issu du Village de Villers-Marmey. Alors que ce cru se présente parfois de manière un peu austère, il avait au contraire offert sur ce millésime solaire une très belle maturité, donnant à cette cuvée l’allure d’un petit chérubin, avec des arômes tendres et délicats de cédrat, de chasselas et de reine-claude.

Prix : 90 €
À retrouver sur : www.champagne-jacquart.com

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[Haut Médoc] Château Malleret : la révolution du palais

Ce très beau château, emblématique de l’appellation Haut Médoc, est dans les mains de la famille Clossmann depuis 1859. Il est courant d’attendre la reprise d’un domaine par des investisseurs aux reins solides pour voir d’importants investissements se faire et redonner un nouveau souffle à la propriété. Malleret est une exception.

Et c’est tout à l’honneur des cousines Clossmann (les actuelles propriétaires) que d’avoir su mobiliser les finances nécessaires pour commander un audit, refaire à neuf un cuvier, un chai à barriques et des locaux dédiés à l’accueil du public et de séminaires, repenser l’encépagement et les méthodes de vinification. Tout un chantier ! C’est en 2017 que le nouvel outil est livré. Mais le virage s’était déjà véritablement amorcé dès 2013, lors de l’arrivée d’un nouveau directeur général, Paul Bordes, qui avait qualifié la propriété, lors de son audit préliminaire, de « domaine à l’abandon ». Ne dit-il pas qu’il y avait « un challenge à relever, car le potentiel était bien là ».

Paul Bordes résume son diagnostic et son projet : « lorsqu’on arrive sur un domaine, on a des idées, mais il faut surtout écouter le domaine et apprendre à le connaître. A Malleret, on a découvert des terroirs qu’on ne soupçonnait pas d’être aussi qualitatifs. L’objectif était de faire un vin qui pouvait rivaliser avec des grands crus. C’était la feuille de route que les propriétaires nous avaient donnée ».

La nouvelle définition des vins

10 millésimes plus tard, comment se juge le travail accompli ? Quelle évolution peut-on constater à l’occasion de cette belle verticale, de 2013 à 2022 ? Car il s’agit moins de commenter chaque millésime que d’essayer de voir la trajectoire prise par le château. Depuis dix années, on s’emploie ici à faire parler de manière sincère le terroir, à mieux définir l’identité des vins, des vins que l’on a cherché à faire gagner en qualité.

2013 et 2017 ont surpris les dégustateurs, chacun ayant su éviter les écueils de leur millésime difficile. Ils ont tiré véritablement leur épingle du jeu : on peut y lire déjà une preuve de compétence en matière de vinification et de courage, car il a fallu trier. Le 2015 est conforme à ce qu’on attend de l’année : il y a le côté mûr, le grain des tanins et la mâche typique du millésime : réussi. Le virage se confirme dès le 2016 : la souplesse, l’élégance, la finesse et l’expression aromatique se dessinent nettement. Le fruit est là, fruits rouges ou fruits noirs : c’est selon le millésime et l’assemblage surtout, car rarement, on aura observé, selon l’année, des assemblages avec des changements aussi radicaux : tantôt, le cabernet domine nettement, tantôt, c’est le merlot. Il faut y voir la preuve qu’on sélectionne avec courage et rigueur les lots pour sortir le meilleur. 2018, 2019 et 2020 confirme cette évolution forte et consacre le château. Le nez est expressif, souvent flatteur, toujours sur le fruit, et, souvent, sur des senteurs de sureau séduisantes. La bouche est subtilement texturée, savoureuse, très élégante, fine et longue. Et toujours cette fraîcheur mentholée (ou d’eucalyptus). Jamais astringent, toujours souple, mais avec un certain potentiel de garde. L’équilibre en tout. Voilà le dénominateur commun, et donc … la nouvelle identité. Une révolution du palais, toujours flatté.

On ne saurait terminer sans évoquer le blanc, car en Médoc, on produit de manière confidentielle un blanc qui se distingue. Ce 100 % sauvignon évite la « claque » que l’incisivité du sauvignon peut proposer dès qu’il est sur des sols calcaires. Ici, on est sur les Graves. Le résultat est un modèle d’équilibre entre fraîcheur et rondeur. Un vin de gastronomie, très aromatique, sur une bouche un peu grasse (élevage sur lie) et une finale sur le citron jaune : beaucoup d’amplitude.

La révolution du palais s’est accomplie. Paul Bordes décrit l’inflexion observée depuis 10 années. « Les vins body buildés ne sont plus. à Malleret, on est fait pour faire des vins qui ont de l’élégance, de la finesse et du fruit. On respecte le terroir ». Un terroir pour lequel il n’essaie pas de lui faire produire ce qu’il ne peut pas produire mais dont il valorise ce qu’il a de mieux à donner.

Et c’est ainsi que Malleret a été classé en 2020, avec 13 autres châteaux, cru bourgeois exceptionnel. Point final ? Non. Malleret est en conversion bio : premier millésime bio en 2023. Et puis Paul Bordes a toujours la capacité à entrainer ses équipes vers de nouveaux projets : celles-ci seront tournées désormais vers l’œnotourisme : rendez-vous d’ici peu.

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[Étrennes du vin N°2] : L’armagnac en fête

Suivez la belle tradition des étrennes, et trouvez de belles bouteilles d’Armagnac pour faire plaisir à vos proches ou même vous faire plaisir ! Voici quelques idées signées Terre de vins

Dartigalongue, série limitée 1993

Cette 100 % folle-blanche millésimée, vieillie 27 ans en fûts de chêne gascon, est un bonheur pour connaisseurs ! Un nez superbe en profondeur, on sent le savoir-faire du négociant-éleveur (on devrait dire affineur) qui sait sublimer sa matière première. Grande complexité aromatique, équilibre entre force et délicatesse, bois de santal, safran, cardamome, touche de praline. La bouche est ciselée, tracée au pixel près : caractère caressant de la matière, belle arête de fraîcheur et grande délicatesse d’arômes. C’est un armagnac de grande race, avec de fines notes de rancio qui viennent nous reprendre par le col à la fin.

Prix : 150 €
À retrouver sur : dartilongue.com ou chez les meilleurs cavistes

Domaine D’espérance

Attention, énorme coup de cœur ! Claire de Montesquiou signe un 2002 100 % folle-blanche de toute beauté. On aime d’emblée le caractère aérien, suspendu, très lumineux de cet armagnac de 20 ans qui semble hors du temps. Toute la palette aromatique est en dentelle, sans que rien ne dépasse, en suspension et en grâce. La bouche est superbe de définition, un voile soyeux qui se dépose sur une courbe sensuelle. Salinité et persistance sont les maitres mots de ce grand armagnac qui s’étire à n’en plus finir.

Prix : 115 €
Découvrez cet armagnac sur : armagnac-esperance.com

Château Lacquy 3 ans

Ce jeune armagnac propose une belle couleur soutenue, au doré généreux. Palette aromatique enveloppante, ou la prune confite affleure, escortée de légères notes de fruit à coque. L’assemblage, qui dénote d’une certaine complexité, nous laisse deviner qu’il y a des eaux-de-vie de bien plus de trois ans dans ce VS ! En bouche, une belle matière charnue et savoureuse rehaussée d’un tour d’épices, un boisé fondu, une certaine délicatesse de fruit confit.

Prix : 51 €
Disponible sur le site : chateaudelacquy.com

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Billecart-Salmon : le clos est clos !

Le réaménagement dont vient de bénéficier le Clos Saint-Hilaire de la maison Billecart-Salmon, à Mareuil-sur-Aÿ, offre à cette cuvée déjà légendaire un écrin qui permet de mieux en comprendre l’histoire et la typicité

À l’emplacement du Clos Saint-Hilaire se trouvait jadis un parc confié à la libre initiative des enfants qui y cultivaient chacun leur lopin, multipliant avec la curiosité de leur jeunesse les expériences gustatives et esthétiques. Entre le grand noyer de Saint Gilles et le petit jardin à l’anglaise, il faisait bon vivre. La guerre vint troubler cette quiétude. Charles Roland-Billecart fit couper les arbres pour les remplacer par un vaste potager et un verger. Alors que la nourriture était désormais rationnée, il s’agissait de pourvoir aux besoins des familles des salariés. Les premiers pieds de pinot noir ne furent plantés qu’en 1964 par Jean Roland-Billecart. Il est vrai que Renée, l’épouse de Charles, en bonne grand-mère soucieuse des loisirs de ses petits-enfants, s’y opposa longtemps.

Situé au pied de la colline du Gruguet, dans la partie la plus basse, au point de pénétrer à l’intérieur même du village, le sol est ici d’une épaisseur rare pour le vignoble de Mareuil-sur-Aÿ. L’accumulation de limons et d’argile au-dessus de la craie atteint jusqu’à trois mètres. D’où la richesse du vin issu du Clos. L’exposition sud-est est également intéressante. « Le sud permet de garder de la maturité, l’est, une certaine fraîcheur » explique Denis Blée, directeur vignes et vins.

La naissance du Clos

Cette qualité a d’abord été valorisée pour élaborer le vin rouge nécessaire à la cuvée rosée Elisabeth Salmon lancée en 1988. Puis, en 1995, alors que les vignes avaient désormais plus de trente ans, François Roland-Billecart a décidé d’aller plus loin en transformant la parcelle en clos et en lui consacrant une cuvée. Denis a alors abandonné la taille classique en cordon de Royat, lui préférant le cordon permanent, presque introuvable en Champagne, qui renforce la concentration, surtout qu’elle est ici combinée à des vendanges en vert. Ceci explique les rendements très limités qui oscillent entre 3 000 et 6 000 bouteilles sur à peine un hectare.

La cuvée est d’autant plus rare, qu’à chaque étape de la vinification, elle peut être déclassée. « En 2001, l’examen visuel des grappes a suffi. Pour 2016, nous avons constaté au stade des vins clairs qu’ils étaient trop boisés, les pluies ne leur avaient pas donné la concentration nécessaire pour résister à la vinification sous bois. Enfin, nous n’avons pas hésité à remettre en cercle le millésime 2004, à l’issue d’un vieillissement sur latte de douze ans. »

Chaque année, pour cette vinification, Denis sélectionne au nez une douzaine de fûts parmi les 400 de la maison, qu’il marque d’un fil d’or. « Je retiens les plus élégants, ils ont en général une vingtaine d’années. On n’est pas sur un apport boisé mais dans ce rapport patine, oxydation ménagée où c’est le vin qui va se révéler et pas le bois qui va aider à supporter et agrandir le vin. »

Retour aux sources

François, puis son successeur Mathieu Roland-Billecart, ont aussi souhaité retrouver l’ancienne vocation du jardin. À commencer par son aspect expérimental. Toutes les nouvelles techniques agronomiques utilisées par la maison ont d’abord été testées ici. Que ce soit l’enherbement, les traitements avec des décoctions végétales… Le clos est même muni d’une station météorologique. L’idée est aussi de s’en servir de vitrine pour créer un effet d’entraînement. « Si vous montrez à vos vignerons partenaires que vous êtes prêt à prendre le risque d’adopter une nouvelle technique pour le plus cher de vos vins, cela a du poids », explique Mathieu.

L’année dernière, la maison a même réactualisé le rôle philanthropique qu’avait eu l’endroit pendant la guerre en créant une fondation qui reçoit cinq pourcents du chiffre d’affaires du Clos. Elle finance déjà une association d’aide alimentaire et le restaurant L’ExtrA, ouvert à Reims, où officient en salle et en cuisine des personnes handicapées mentales. À l’avenir, elle devrait également attribuer des bourses à des jeunes chercheurs en viticulture.

Les aménagements qui seront dévoilés au printemps multiplient eux aussi les clins d’œil à l’histoire. L’ancienne serre du jardinier a été rebâtie pour servir aux préparations de Denis. Sans recréer un potager, sur la partie basse, les vignes seront entreplantées de légumes, et sur la partie haute on a commencé à replanter des fruitiers. Des ruches placées dans des demi-muids ont été installées. Un mur au portail majestueux est venu remplacer les portions constituées de haies et de grillage. Une fontaine dominée par un lévrier en bronze fait référence aux armes de la maison, tandis qu’un préau surplombé d’une charpente impressionnante, permet de déguster la cuvée au milieu des vignes sous la lumière d’un vitrail commandé à l’atelier Simon-Marq, une famille qui entretient les vitraux de la cathédrale de Reims depuis le XVIIe siècle. Plus qu’une simple parcelle, le Clos est définitivement devenu un lieu unique !

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[Cognac] Hennessy célèbre le zodiaque chinois

L’année du lapin approche. Le négociant charentais a demandé à l’artiste Yan Pei-Ming d’habiller de couleurs écarlates des séries limitées VSOP, XO et Paradis.

Le 22 janvier 2023, la Chine entrera dans l’année du lapin. On dit l’animal chanceux. Il incarne l’élégance et la paix. Bien des maisons de cognac ont décliné sa silhouette sur de belles bouteilles en séries limitées à destination de Pékin, Shangaï et Canton. Hennessy ne déroge pas à cette tradition commerciale, artistique et festive.

Après avoir travaillé avec les peintres Zhang Enli en 2022, Liu Wei en 2021 et Zhang Huan en 2020, le négociant s’est rapproché de Yan Pei-Ming, 62 ans, « artiste mondialement reconnu pour ses tableaux de taille monumentale, souvent monochromes, brossés à larges coups de pinceaux » (dixit la conservatrice du musée Unterlinden à Colmar). Hennessy lui a commandé une toile XXL dont certains motifs habillent de couleurs écarlates et dorées des flacons sur le marché asiatique.

600 × 350 cm : la peinture que Pei-Ming a créée dans son atelier d’Ivry, près de Paris, est monumentale ! Intitulée « La Grande course », elle ne montre pas seulement le lapin mais tous les animaux du zodiaque chinois dans un galop effréné. Le bestiaire fait vibrer toutes les nuances de rouge. Il joue avec l’ambre et la lumière : les couleurs du cognac.

“Célébration joyeuse”

Hennessy y voit une « célébration joyeuse, symbole d’inclusivité et d’espoir », une allégorie de « l’unité dans la diversité ». La « composition vibrante » serait une « promesse », un « élan vers l’avant après une période difficile » (comprenez la crise du Covid).

L’artiste, lui, dit avoir imaginé une toile « dense et inédite », dont le mouvement est inspiré de la course de chars du péplum « Ben-Hur ». Il ajoute avoir renoncé au noir, couleur qu’il aime tant, préférant s’inspirer des teintes des eaux-de-vie qu’il a goûtées à Cognac et de la lumière scintillante et humide des cieux de Charente.

Des éléments de la peinture sont déclinés sur des séries limitées VSOP et XO. Pei-Ming a également personnalisé une carafe Hennessy Paradis en porcelaine façonnée par la manufacture Bernardaud à Limoges. Seules 888 pièces (contenance 1 litre) ont été produites. Le prix n’est pas communiqué. L’an passé, la carafe similaire décorée par Zhang Enli était vendue 8 800 euros pièce.

Les affaires des Charentais en Chine sont anciennes. Hennessy y a expédié ses premières caisses en 1859. Le marché a décollé en 2002, après l’entrée du pays dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a été conforté en 2009 avec la reconnaissance de l’appellation d’origine contrôlée cognac par l’administration chinoise. Il pèse aujourd’hui plus de 40 millions de bouteilles.

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[L’avent du vin N°24] : pour Noël, un abonnement « Terre de vins »

En ce jour de réveillon de Noël, nous vous proposons une idée cadeau autour de notre magazine. Vous cherchez une idée de toute dernière minute pour un de vos proches ? Et pourquoi pas… un abonnement à « Terre de Vins » !

C’est le jour J ! Tout est fin prêt pour le réveillon : Le sapin est décoré, le menu du réveillon est en cours de préparation, la table sera bientôt mise… et la magie est au rendez-vous.

Petite surprise pour les fêtes… À partir de janvier 2023, « Terre de Vins » devient mensuel !

C’est donc le moment idéal pour offrir un abonnement à un de vos proches amoureux du vin. Faites glisser chaque mois un numéro « Terre de Vins » (plus les hors-série) dans leur boîte aux lettres, durant toute l’année. Autant de conseils d’achat, de notes de dégustation, de pépites dénichées dans toutes les appellations, de portraits de vignerons, d’interviews, de sagas consacrées aux grandes familles du monde viticole, d’idées d’accords mets et vins, de recettes de cuisine, d’explorations de terroirs, de bonnes adresses à partager…

« Terre de Vins », c’est un compagnon de route pour tous les amateurs du vin, débutants ou chevronnés, qui aiment pousser la porte de leur caviste, qui aiment ouvrir de belles bouteilles entre amis, qui aiment prendre leur voiture pour aller à la rencontre de celles et ceux qui font le vin.

Alors, emballé par cette idée de cadeau pour ces fêtes de Noël ?

Prix : abonnement annuel 39,90 €


6 magazines et 3 hors-sériesLe magazine en format numérique Accès à 10 ans d’archives en illimité

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Jean Coussau : 20 ans de passion d’un chef-vigneron

Implantée à Magescq dans les Landes depuis 70 ans, la famille Coussau cultive aussi bien la transmission de la grande cuisine française que la passion du vin. Avec plus de cinq décennies de 2 macarons Michelin au compteur, le chef Jean Coussau célèbre ainsi le vingtième anniversaire de son vignoble confidentiel, La Petite Lagune.

Dans la famille Coussau, hasard ou coïncidence, on aime particulièrement les années en « 1 » ou en « 2 » : elles ont toujours été synonymes de moments forts dans l’histoire familiale, et ce depuis plus d’un siècle et demi. C’est en effet en 1851 que les arrière-grands-parents de Jean Coussau font l’acquisition d’une petite auberge à Laluque dans les Landes. La génération suivante s’installera pour sa part à Herm, pour ouvrir une épicerie bar-restaurant. En 1952, Bernard Coussau, troisième génération, ouvre son restaurant à Magescq, dans une maison au bord de la nationale 10 : il ne faudra pas longtemps pour que l’adresse soit prisée des amateurs et, à la faveur d’un article élogieux dans « L’Équipe » suite au passage du Tour de France dans la région, qu’elle s’impose comme un incontournable repaire de gastronomes. Le Guide Michelin attribue un premier macaron à l’établissement en 1968. Deux ans plus tard, Jean, le fils aîné de Bernard Coussau, rejoint son père en cuisine après avoir fait son apprentissage auprès de grandes institutions comme Paul Bocuse, le Savoy à Londres ou encore le Ritz à Madrid. En 1971, c’est une deuxième étoile qui est attribuée par le guide rouge – et qui n’a jamais été retirée depuis.

En 1972, les Coussau déménagent et s’installent de l’autre côté de la nationale, au Relais de la Poste qui, cinquante ans plus tard, est toujours là et bien là – entretemps, il a rejoint le groupe des Relais & Châteaux avec ses 17 chambres et suites, son spa et son parc de 7 hectares. Cinquante ans (ou soixante-dix selon le côté de la route où l’on regarde) de bonheur pour les gourmets qui s’y régalent d’une cuisine bien ancrée dans son terroir, fidèle aux fondamentaux de la gastronomie française, à ses techniques, son amour du produit et sa science des sauces, tout en s’adaptant nécessairement aux évolutions du temps. Jean Coussau, qui a pris seul les rênes en cuisine suite au décès de son père en 1998, est un amoureux des Landes et de la Gascogne, comme il nous le disait déjà lors de son passage à Saint-Émilion il y a trois ans : tous ses produits, à de rares exceptions, sont sourcés localement ou régionalement, et scrupuleusement respectueux du rythme des saisons. Que l’on vienne pour le gibier en automne (le lièvre à la royale est un incontournable) ou pour le saumon sauvage de l’Adour au printemps, que l’on chérisse la sole aux cèpes ou le foie de canard chaud aux raisins, ici les « grands classiques » si prisés ne sont pas à la carte toute l’année, et c’est comme un appel à revenir dès que l’occasion se présente.

Au côté de Jean Coussau, son frère cadet Jacques officie en salle, déclinant avec humour et élégance son sens de l’accueil et son amour des vins. « Tombé dans la sommellerie » dans sa jeunesse, il a cultivé avec son frère (et avec son chef sommelier Daniel Giust, récemment nommé directeur du restaurant) une passion des beaux flacons, composant au fil du temps une cave que pourraient jalouser beaucoup d’établissements. Les vieux millésimes de Petrus, de Latour ou de Romanée-Conti voisinent avec Clos Rougeard, La Grange des Pères, Rayas et bien des pépites venues de tous les vignobles français, même si chez les Coussau, on revendique un très fort attachement aux vins de Bordeaux.

Cette passion du vin, elle s’incarne aussi, à quelques mètres du restaurant, dans un vignoble confidentiel – on pourrait même dire « de poche » : La Petite Lagune. Une belle histoire de famille et d’amitié, née pour les 50 ans de Jean Coussau, en 1999 : « mes amis m’avaient offert cinquante arbres fruitiers, et mon frère Jacques m’a offert un millier de pieds de vignes. Nous avons la chance, dans ce terroir essentiellement sableux, d’être sur une veine d’argile propice à la production de bon vin. Nous avons donc planté ces ceps, qui ont produit leur premier millésime en 2002 ». Vingt ans plus tard, La Petite Lagune et ses 15 ares fait aussi le bonheur des amis de Jean Coussau (ils sont une soixantaine à prêter main forte pour les vendanges) mais aussi des clients du restaurant, qui sont les seuls à pouvoir goûter le nectar du chef-vigneron – à l’exception de quelques « copains » comme le chef Alain Dutournier qui le met aussi à sa carte. L’œnologue-consultant Philippe Garcia, qui a notamment œuvré comme maître de chai au château Malartic-Lagravière (Cru Classé de Graves) pendant une vingtaine d’années et accompagne aujourd’hui de nombreuses propriétés du Bordelais à la Loire, en passant par la Charente, apporte son expertise technique afin de hisser sans cesse le niveau des vins, tant en perfectionnant la partie viticole qu’en optimisant les vinifications dans le cuvier (lui aussi) « de poche » situé dans une superbe maison landaise du XIXème siècle remontée pierre à pierre par un Compagnon du Tour de France. « Avec vingt ans de recul, nous savons maintenant quel est le joli potentiel de ce vignoble et nous voulons aller plus loin », explique Philippe Garcia, « sans doute en créant une deuxième cuvée en rouge, davantage sur le fruit que celle existante, afin de pouvoir offrir de nouvelles possibilités d’accords avec la cuisine du chef. Nous avons beaucoup d’autres idées pour les années à venir et pour continuer de progresser ». La Petite Lagune, dont l’encépagement se répartit entre 50% de merlot, 30% de tannat et 20% de cabernet sauvignon, produit aussi, dans certains millésimes, un rosé de saignée.

Même si l’objectif n’est pas d’agrandir le vignoble, La Petite Lagune a encore de belles années devant elle pour poursuivre sa montée en gamme, et c’est tout à l’honneur de la famille Coussau que de continuer à cultiver son héritage familial tout en regardant obstinément vers l’avenir. C’est dans ce sens que la fille de Jacques, Clémentine, a récemment rejoint son oncle Jean en cuisine, incarnant la cinquième génération en marche. Une belle histoire qui nous parle de transmission, d’ancrage, de saveurs, de fidélité aussi, dans ce coin des Landes où la vie est si douce et où l’on sait faire aussi, qu’on se le dise, du bon vin.

La Petite Lagune 2018 : un vin tout en souplesse charnue, cohérent de l’attaque à la finale. La maturité est présente mais il ne roule pas des mécaniques, déployant une fine sucrosité soulignée par des tannins soyeux, et ponctuée par une jutosité réglissée en finale. Superbe sur un foie gras poêlé.

La Petite Lagune 2010 : une certaine concentration se discerne d’emblée dans ce vin qui n’a pas encore dompté toute la fougue de sa jeunesse. Les tannins ont encore de la fermeté, et une jolie acidité nous indique qu’il n’est pas au bout de son potentiel de garde, loin s’en faut. Un bel éclat de fruit noir, sanguin et délicatement fumé, se déroule en bouche, laissant deviner de très fines notes tertiaires qui commencent à apparaître. Parfait avec une biche servie saignante, nappée d’une belle sauce corsée.

La Petite Lagune 2003 : seulement le second millésime de La Petite Lagune, et une jolie promesse tenue, qui a réussi à éviter les écueils d’un millésime caniculaire. Nez finement giboyeux, touche de cuir, léger viandé, mais aussi fruit compoté voire confit (datte, pruneau). En bouche on retrouve la même souplesse de la matière et des tannins fondus, un côté très digeste, caressant. Une merveille sur un lièvre à la royale.

Le Relais de la Poste
24 Avenue de Maremne, 40140 Magescq
Téléphone : 05 58 47 70 25
www.relaisposte.com

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[L’avent du vin N°23] : Noël aux ateliers

Noël c’est demain…! Vous n’avez toujours pas d’idées de cadeaux à offrir ? En voici quelques unes avec notre calendrier de l’avent du vin. Aujourd’hui, c’est un cadeau que vous pouvez faire de chez vous en réservant un atelier autour du vin et spiritueux. Parfait pour la dernière minute !

Atelier château Rayne VigneauBommes, Gironde

La visite « découverte de Rayne Vigneau » comblera toutes celles et ceux qui désirent mieux comprendre les étapes de la dégustation en découvrant trois vins de la propriété. Pour les amateurs, l’expérience est encore plus immersive : l’atelier d’assemblage permet de prendre la place du maître de chai, le temps d’un instant partagé avec un professionnel de la propriété. Une expérience unique qui fait découvrir l’ensemble des univers aromatiques de leurs cépages blancs. Vous assemblerez des lots sélectionnés de leur millésime encore en élevage puis repartirez avec votre 1er Grand Cru Classé de Sauternes personnalisé.

Le château Rayne Vigneaub propose une offre oenotouristique très complète et diversifiée. Labellisé : Vignobles et chais en Bordelais, Vignoble et Découverte, Best of Wine Tourism 2016, Best of Wine Tourism 2018.

Prix pour deux personnes : 180 €
Retrouvez tous les ateliers sur : raynevigneau.fr

Atelier de distillation de gin chez Baccae – Paris

Cette distillerie urbaine installée dans le 4ème à Paris produit depuis 2018 des spiritueux issus de l’agriculture biologique française. Ayant à cœur de partager son savoir-faire, Baccae est également la première distillerie française à proposer à la fois aux professionnels et aux particuliers de créer leur recette de gin sur-mesure. Depuis sa création, plus de 2 000 personnes ont participé à ces ateliers de création ! Au programme : initiation au gin, dégustation de trois cocktails aux spiritueux de la maison, visite de la distillerie et création de son gin (200 ml).

Prix : 65€ – Durée : 2h30
Réservations sur : baccae.fr et wecandoo.fr  

Atelier d’assemblage au Chai Saint Olive – Lyon

Découvrez le secret des assemblages et composez votre propre cuvée avec Marie, maîtresse de Chai. Après une visite du chai et une explication du processus de vinification et des différents types d’élevage, vous dégusterez individuellement les 4 cépages emblématiques du chai (Chardonnay, Viognier, Syrah et Gamay). Cela vous permettra d’apprécier leurs caractéristiques en fonction notamment de leur mode d’élevage : en cuve, en barrique. 

Vous serez ensuite formés sur les techniques de dégustation (visuel, olfactive et gustative). 

Une fois ces étapes réalisées, vous réaliserez vos propres assemblages selon vos envies et vos goûts ! Une fois le bon assemblage trouvé, vous mettrez en bouteille votre cuvée et repartirez avec votre bouteille fait maison ! Un moment authentique orchestré par Marie, Franck ou Grégoire.

Prix : 75 €  / personne
Retrouvez l’atelier sur : wecandoo.fr

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Domaine de l’Ostal, la Livinière tout en fraîcheur

En l’espace d’une décennie, la famille Cazes a réussi à faire de cette propriété languedocienne un exemple de précision produisant des vins frais, accessibles au potentiel de vieillissement évident.

« À la fin des années 1990, début des années 2000, mon père souhaitait acheter une propriété dans le Languedoc« , rappelle Jean-Charles Cazes. Aidé par Daniel Llose, son compagnon de route depuis 1976 et accessoirement Directeur de toutes les propriétés familiales, Jean-Michel Cazes a ainsi sillonné à cette époque plusieurs appellations. Il aurait pu s’arrêter à Pic Saint Loup ou Faugères mais le sort en a décidé autrement. Il va décider finalement de jeter son dévolu sur Minervois et notamment La Livinière que Jean-Charles décrit avec un brin d’espièglerie comme « le Pomerol du Languedoc, tant par sa taille similaire à l’appellation de la rive droite, que par son grand potentiel qualitatif« . Après le rachat de 2 propriétés voisines (Vipur et La Gardiole) réunies en un seul ensemble de 150 hectares dont 60 de vignes et 25 d’oliviers, s’en est suivie une décennie de restructuration. Arrachage nombreux, replantations et surgreffages de syrah notamment pour en renforcer la part dans l’encépagement général. Quelques vieilles vignes ont été maintenues, notamment de carignan. Du côté des oliviers, la tâche a été tout aussi ardue. « Les 4500 arbres n’avaient pas été taillés depuis des années faute de moyens« . Initialement baptisé L’Ostal Cazes, le domaine adoptera finalement sa dénomination actuelle, Domaine de l’Ostal, le célèbre patronyme bordelais n’ayant pas joué un rôle de facilitateur commercial comme initialement imaginé par la famille.

Des vins éclatants

Ce qu’il y a de bien avec le Languedoc, c’est qu’il y a encore un certain nombre de consommateurs qui n’imaginent pas y trouver des vins d’une grande élégance tarifés à des prix doux. Pourvu que ça dure, car on se régale véritablement de vins comme ceux de l’Ostal. Albe, la cuvée blanc est ainsi d’un éclat magnifique. Nez profond, bouche ample mais délicate, fraîcheur et salinité en font un excellent rapport qualité-prix (12/15€). Le reste de la gamme comprend Estibals, une cuvée plus simple, tout en fuit et moins délicate que sa grande sœur classiquement intitulée « Grand Vin ». Ce dernier est admirable de fondant de texture, porté par des tannins d’une grande souplesse bien que présents. Le 2019 (20/25€) bientôt en vente s’avère aujourd’hui fougueux. En pleine jeunesse, cet assemblage de syrah (73%), carignan, grenache et mourvèdre clame haut et fort son caractère fruité ou le rouge et le noir se font écho. Son milieu de bouche dense, encore un peu saillant, en font en outre un excellent candidat à un oubli certain en cave, 2 ou 3 ans au moins même s’il sera difficile de ne pas succomber tout de suite à son charme. Les vins vieillissent en effet avec classe. Le 2016 impose par exemple son harmonie, bercé entre des tannins veloutés et un fruit encore vibrant. Mais c’est véritablement avec les 2013 et 2010 que tout le potentiel de garde de ces vins s’affirme. Le premier s’avère à ce stade très sanguin et séveux quand le second affirme un côté large, rond, apaisé et complet. Deux millésimes qui continueront de se patiner harmonieusement encore plusieurs années. Mention spéciale pour la cuvée 100% mourvèdre qui n’a pour le moment été produite qu’en 2017 (30€) car, comme le rappelle Delphine Glangetas la Directrice technique de l’Ostal, « cette année-là toutes les planètes étaient alignées pour faire quelque chose de grandiose avec ce cépage ». Et c’est vrai que le résultat est très intéressant avec un vin sphérique, très gourmand et profond. Un prélude, peut-être à d’autres cuvées en monocépage, hypothèse actuelle de travail à la propriété. Cette dernière sera par ailleurs entièrement certifiée en bio en 2024, un tournant initié par Delphine après son arrivée en 2016.

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[Hérault] Le domaine Guinand à la verticale du temps

Lors d’une soirée organisée à Saint-Christol, dans l’Hérault, le domaine Guinand a ouvert la boite de pandore en proposant une verticale de la Grande Cuvée, son vin iconique. Un moment suspendu pour un exercice de haute voltige. Compte-rendu.

Saint-Christol, haut lieu de la culture du vin dans l’Hérault, un terroir d’exception entre Cévennes et Méditerranée. C’est ici qu’une vingtaine de privilégiés se pressent dans la nouvelle salle de séminaire du domaine Guinand (65 hectares). Les sourires sont de rigueur, c’est une soirée de gala qui attend les convives. Moyennant 45€, ils vont avoir la chance de participer à un atelier « verticale » d’une cuvée pas comme les autres. « La Grande Cuvée, c’est un peu notre emblème, notre petit bébé dont on prend très soin », explique Sophie Guinand en accueillant un couple de Lunel. A deux pas, son frère, Fabien, a un regard tout aussi bienveillant : « Nos parents ont lancé cette cuvée en 2001 pour tenter de sortir de la crise viticole en lançant un vin haut de gamme. Ce n’était pas forcément très courant à une époque où le Languedoc n’avait pas la cote mais ça a bien fonctionné. » Une sorte de précurseur pour un vin qui fait désormais référence puisqu’il a notamment récolté deux étoiles au Guide Hachette sur les millésimes 2017, 2018 et 2019. Hormis 2002, en raison des inondations, la Grande Cuvée (Syrah/Grenache à hauteur de 60/40) a toujours livré son verdict en bouteilles.

Une verticale sur sept millésimes !

Retour dans le vif du sujet. Sur la table de dégustation, à côté d’un buffet gargantuesque, les convives jettent un œil averti aux bouteilles. Ce soir-là, il est possible de déguster 2011, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2019. « On a toujours eu cette culture de l’œnothèque, ajoute le vigneron dans sa pièce secrète, fermée à double tour. Ici, c’est un peu la mémoire de notre famille ! » Mais avant de débuter, le duo propose de goûter le millésime 2021, ce dernier est encore en cours de vieillissement en barriques de 225 litres (au total, un an en fût neuf). « Vous sentez rapidement la trame de la cuvée avec ces fruits noirs et ces notes très poivrées liées à l’élevage », glisse Fabien Guinand, pipette en main, mais c’est surtout ce côté tapenade et Zan qui flatte le palais. Puis la verticale débute sur le 2019 où les tanins ronds livrent une bouche onctueuse et réglissée, un côté bien mûr très « Châteauneuf », plutôt prometteur, et ce fumé légué par le chêne. 2017 est une apothéose de rondeur et de douceur sur la tapenade bien noire et cette finale cacao qui fleure bon le sud. Le 2016 a du mal à rivaliser avec ce côté végétal moins digeste pendant que le 2015 remet la fraîcheur au goût du jour avec une magnifique ouverture sur les fruits mûrs et les épices. 2014 tranche par son côté plus chaleureux et cette touche d’eucalyptus qui lui confère une finale exquise. Enfin, 2011 a de l’allure malgré son âge avancé, fraîcheur et plongée dans la garrigue assurée. A l’issue de ce voyage dans le temps, et d’une surprise de dernière minute (un 2003 succulent sur des notes de sous-bois dégusté avec un moelleux au chocolat !), la joyeuse troupe repart avec des souvenirs plein la tête. Et un palais rompu à l’exercice. Une vraie réussite.

Millésimes à la vente :

2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019 (en bouteilles)

2014 et 2017 (en magnums)

Possibilité d’acheter sur https://domaineguinand.com/la-boutique/

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