[L’avent du vin N°22] : Vieilles Vignes 2013, le goût d’avant

On dit que pour réussir sa vie, un homme doit faire un enfant, écrire un livre et planter un arbre. On oublie d’ajouter qu’il doit aussi avoir goûté au moins une fois à la cuvée Vieilles Vignes de la Maison Bollinger, un voyage dont on ne revient pas indemne et un joli cadeau pour Noël

Le greffage a sauvé le vignoble du phylloxéra. Mais a-t-il vraiment été sans conséquence sur les qualités organoleptiques du champagne ? L’identité du vin n’a-t-elle pas alors évolué ? Telle était la grande crainte des Champenois et la raison pour laquelle ils préférèrent pendant longtemps recourir au coûteux et assez peu efficace sulfure de carbone, pour maintenir coûte que coûte l’ancien mode de culture. Si vous souhaitez avoir la réponse, il vous faudra déguster la fameuse cuvée Vieilles Vignes de Bollinger, issue d’un clos de vignes encore « franches de pieds ». Son dernier millésime, 2013, est parlant. Alors que cette année froide est plutôt connue pour l’austérité de ses vins, vous découvrirez un champagne étonnamment mûr, opulent et chaleureux aux arômes de pâte d’abricot, de coing, de miel et de cannelle, le tout porté par une belle tension !

Prix : 2100 €
À retrouver sur :
champagne-bollinger.com

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Hecht & Bannier, première entreprise de vin provençale certifiée B Corp

Le producteur-négociant Hecht & Bannier est le premier opérateur provençal à décrocher la certification BCorp (Benefice Corporation) qui récompense l’action vertueuse d’une entreprise du point de vue environnemental, social et économique.

Avec un score de 97,2 sur 200 (un minimum de 80 points est nécessaire pour être certifié), Hecht & Bannier, la maison de négoce-élevage de vins de Méditerranée, du Roussillon à la Provence, vient d’intégrer le cercle de la trentaine d’entreprises du secteur viti-vinicole certifiées (sur un total de 160 en France). « L’obtention de la certification B Corp est une grande fierté, souligne Gregory Hecht. Elle couronne 20 ans d’engagements et d’efforts pour faire de notre maison une entreprise responsable et garante des meilleures pratiques dans le domaine viti-vinicole. Nous sommes loin d’avoir atteint tous les objectifs que nous nous sommes fixés, mais nous sommes sur la bonne voie et continuons d’apporter notre contribution pour une viticulture d’avenir ».

A impact carbone moindre

Créée en 2002 par deux diplômés de master de commerce international, Grégory Hecht (ex-acheteur Vins du groupe Flo) et François Bannier (ex-Veuve Clicquot et Charles Heidsieck), la maison basée à Aix-en-Provence est passée progressivement à partir de 2007 à des approvisionnements en bio. Un objectif atteint en 2018 pour les raisins du Languedoc et qui le sera en 2025 pour ceux de Provence. Elle a établi une charte environnementale qui reprend tous ses engagements ainsi que pour ses vignerons partenaires. Elle a réalisé son premier bilan carbone en 2020 en intégrant toute la chaîne d’activités et en comptabilisant émissions directes et indirectes (déplacements, véhicules de transport et de livraison, déchets, tonnage de verre…). Hecht & Bannier a également travaillé sur son impact grâce à l’analyse du cycle de vie de ses produits dès leur conception (diminution du poids des bouteilles, utilisation de plus de verre recyclé, d’étiquettes et cartons fabriqués à partir de papiers recyclés, de contenants alternatifs à moindre impact carbone comme les BIB, fûts et canettes, bouchage en liège issu de forêts responsables et pérennes labellisées FSC…). La maison inscrit également sa démarche responsable dans une pratique agricole de préservation de la ressource.

Par ailleurs, l’entreprise reverse à l’association 1 % for the Planet un pourcentage de son chiffre d’affaires réalisé par les marques Nouvelle Vague, Coup de Savate et Le Languedoc. Elle soutient également des associations dont les engagements s’alignent sur ses ambitions sociales et sa stratégie de décarbonation et de captation carbone, telles que Surfrider Foundation Europe pour la protection et la sauvegarde des océans et du littoral. Et Des Enfants et des Arbres qui développe l’agroforesterie en impliquant des écoliers et des agriculteurs en France.

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Le safran au cœur des vignes du Château Couhins

Le château Couhins, propriété de l’INRAE (Institut national de la recherche agronomique), expérimente avec succès la culture du crocus, destinée à produire du safran. 10 000 bulbes ont été plantés depuis août 2021, pour une première récolte en octobre 2022. Quels sont les objectifs de cet investissement ?

C’est Jérôme Miramon, le chef de culture du château, qui a eu l’idée de planter des crocus, une plante vivace. « J’en produis chez moi à titre personnel ». Mais quel intérêt d’en mettre entre les pieds de vignes ?  « Le crocus fleurit en automne, fin octobre. Après la récolte des fleurs, il sort ses feuilles qui vont retomber et couvrir le sol pendant tout l’hiver. Le crocus va concurrencer les mauvaises herbes à la bonne période ». Il va occuper utilement le terrain et éviter ainsi d’avoir à décavaillonner (enlever les mauvaises herbes).

« Cela nous économise deux passages de tracteur par an sur les surfaces plantées de crocus » précise Jérôme Miramon. Quand on sait que « le coût de l’heure d’un tracteur est estimé à 60 € » et que 10 hectares demandent une semaine pour décavaillonner, on fait vite le calcul. Cette couverture végétale bienvenue génère un gain de temps et évite des dépenses : mais ce n’est pas le seul avantage.

Un revenu complémentaire

Concernant les charges, il faut bien entendu acheter les bulbes. « Le prix d’un bulbe est de 16 centimes ». Couhins en a planté 10 000 sur 500 m2, pour lancer son expérimentation. Coût de l’achat : 1 600 €. À cela s’ajoutent les frais liés à la récolte. Le crocus, malgré sa petite taille (5 cm), possède de grandes fleurs aux pétales mauves ainsi que trois étamines jaunes et un pistil rouge qui se divise en trois stigmates. Le safran provient de ces stigmates rouges qu’il faut récolter. Pour ces 10 000 bulbes, « cela demande 15 heures de travail comprenant la récolte de la fleur et l’émondage (enlèvement du stigmate). Pour 1 hectare il faut donc compter 300 heures » calcule Jérôme.

Couhins souhaitant développer cette production, « nous allons vite basculer sur des emplois de saisonniers locaux » précise Jérôme Miramon. Le prix du safran français varie de 30 € à 45 € le gramme soit entre 30 000 € et 45 000 € le kilo. 45 grammes ont été récoltés sur les 500 m2 : le revenu est de 1350 € pour cette année. C’est peu ? Mais comme le précise Jérôme, « il s’agit de la première floraison. Or, les bulbes grossissent, se développent et produisent jusqu’à 12 ou 13 fleurs au bout de 4 années ». Le safran bio a tendance à être un petit peu plus cher : ça tombe bien, le château Couhins sera certifié en bio pour son millésime 2022. 

En outre, s’il faut acheter des bulbes pour lancer la production, le stock initial de bulbes se multiplie. « Il faut les déterrer tous les 4 ans pour trier l’agrégat de bulbes, les diviser, les calibrer et les replanter ». Plus besoin d’acheter.

Des débouchés assurés

Les débouchés du safran se font pour l’essentiel vers la cuisine. La médecine s’intéresse aussi à lui car ses propriétés sont reconnues : c’est un calmant et un antidouleur. Sa puissance de coloration est également intéressante : comme il colore 10 000 fois son volume en eau, il est utilisé pour colorer en laboratoire les cellules cancéreuses. Les fleurs mauves, qui étaient jetées jusqu’à présent, sont utilisées désormais pour entrer dans la composition de crèmes anti-âge. Couhins a le projet de développer, pour le moment, une vente essentiellement tournée vers la cuisine.

La recherche de diversification est une donnée montante dans les châteaux. Le safran représente une voie possible pour le château Couhins, mais ce ne sera pas la seule puisque 150 oliviers seront plantés, en avril 2023, dans les vignes ou en bordure. Une jolie dynamique.

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[L’avent du vin N°21] : La boxe vin, un cadeau qui dure

Vous cherchez le cadeau de Noël idéal pour un amateur de vin ? Voilà une belle idée de cadeau, qui en plus de ça, dure plusieurs mois et prolonge le plaisir d’offrir : la box de vin. Vous offrez chaque mois un nouveau moment de dégustation à vos proches

Trois fois vins

Depuis 2010, ces abonnements font des heureux à Noël : un cadeau qui dure plusieurs mois, pour découvrir chaque mois de nouveaux domaines confidentiels, avec un livret de dégustation détaillé et offrant les meilleurs vins sélectionnés parmi des milliers. Disponibles en cartes cadeaux, c’est le format idéal pour faire plaisir plusieurs mois de suite ! Chaque mois, la fondatrice de Trois fois vins Marie-Dominique Bradford parcourt les vignobles pour dénicher de vraies pépites, avec à cœur de ne travailler qu’avec des vignerons soucieux de leur impact sur l’environnement.

Voici l’abonnement “coup de cœur des abonnés” : La Box Buissonniers

La Box permet de recevoir, chaque mois, trois bouteilles de vin : deux bouteilles au profil gourmand et une dernière, plus complexe en bouche. C’est l’abonnement vin idéal pour les épicuriens qui souhaitent être surpris, sans se tromper. Vous avez le choix d’offrir un abonnement pour 3, 6, 9 ou 12 mois.

Prix de l’abonnement 6 mois de la box Buissonniers : 39,90€ / mois
Pour découvrir les différents abonnements :
troisfoisvin.com

Chai les filles, la box de vin des vigneronnes

Lancé en décembre 2015 par Mélanie Dauphin, le site marchand Chai les Filles séduit avec son offre de box de vins sur abonnement exclusivement élaborés par des vigneronnes. Les filles adorent et les garçons en redemandent !

La formule d’abonnement fonctionne sur un, trois, six ou douze mois. La box (de deux ou trois bouteilles) est livrée tous les mois en point relais ou à domicile et propose systématiquement deux, voire trois découvertes vigneronnes sélectionnées sur l’ensemble du territoire français, avec une préférence en Languedoc, région de lancement.

Un concept original, qui permet de découvrir le formidable travail des vigneronnes françaises !

Prix : Box vin 2 bouteilles (29,90 €) et box vin 3 bouteilles (39,90 €)
Retrouvez ces boxs sur : chailesfilles.fr

L’abonnement box de vin Sommellerie de France

Pour une idée cadeau originale ou simplement pour se faire plaisir, Sommellerie de France vous propose l’abonnement à une box de vin. Pendant la durée de votre choix, la box œnologie vous offre l’opportunité de découvrir chaque mois de nouvelles bouteilles de vin. Chacune d’elle est soigneusement sélectionnée par des sommeliers, savant comment vous faire plaisir et explorer vos sens. 

4 abonnements box de dégustation de vin sont disponibles :
Gourmande (37,90 €/mois), BIO (21,90 €/mois), Prestige (29,90 €/mois) et Coup de cœur (17,90 €/mois).

Retrouvez-les sur le site internet : sommelleriedefrance.com

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[Loire] Domaine Grosbois : la polyculture, un retour aux sources enthousiasmant

Sans fanfare ni trompette, les deux frères Grosbois, Nicolas et Sylvain, développent dans leur domaine familial en appellation Chinon un modèle vertueux de polyculture où l’homme réapprend à vivre en bonne intelligence avec son environnement.

Sérénité. Sans hésitation, voici le premier mot qui vient en tête lorsque l’on se rend à Panzoult, petit village d’Indre-et-Loire posé entre les cours de la Loire et de la Vienne. Une vieille ferme du XVe siècle, hors du temps, posée à mi-coteau attire l’attention. C’est ici que Jacques et Jocelyne ont décidé de revenir en 1991 après 25 ans comme arboriculteurs. Comme une évidence, car la famille est présente sur cette terre au moins depuis la Révolution française. Leurs enfants Nicolas et Sylvain auraient pu continuer à vivre et travailler à l’étranger, comme leurs nombreuses expériences viticoles semblaient le laisser présager, mais l’envie de revenir à la maison s’est progressivement imposée. Tôt pour Nicolas, dès le milieu des années 2000. Pour Sylvain, le cheminement sera plus long, mais il finira par être convaincu que son avenir devait s’écrire également ici. Et on le comprend. Impossible de ne pas balayer du regard un environnement protégé où de très vieilles vignes plus que centenaires (1910 !) en côtoient de plus récentes, rythmées par des arbres qui s’y épanouissent doucement. Au-dessus du domaine, la forêt de Chinon et ses feuillus vers lesquels on se sent irrésistiblement attiré. Et plus loin, en contrebas, là où se perd le regard, des prairies et du bocage humide. De quoi évidemment imaginer et mettre en œuvre un très beau projet de polyculture associant viticulture évidemment, céréales sur une quarantaine d’hectares (orge, tournesol, blé en rotation), élevage d’un cheptel de black Angus et de cochons de Longuet, une race rustique et locale remise en avant par une association dès les années 1980, et enfin du maraîchage. Une conception traditionnelle de l’agriculture, faisant écho à l’approche par écosystème que développe la biodynamie. Ici elle prend tout son sens et se pratique donc au quotidien.

L’éloge du temps long

A rebours de l’empressement généralisé qui pousse tant de vignerons à se hâter au détriment parfois d’une réflexion globale sur le sens et la portée à long terme de leur action, on sait prendre son temps ici. Ce projet prendra des décennies et se construit par touches successives. Les serres sont construites au fur et à mesure pour donner plus de volume à l’activité maraîchère. Les cochons s’appréhendent progressivement, en écoutant des spécialistes et en expérimentant. A voir l’enthousiasme de ces derniers lorsque Sylvain ou Nicolas les appellent au cœur des grandes parcelles ouvertes disséminées dans la forêt sur 5 hectares, on se dit que les 2 frères suivent la bonne voie. Il en va de même dans la volonté farouche de ramener de la biodiversité animale dans le vignoble. Pour cela, la création de véritables corridors écologiques est nécessaire mais ne s’improvise pas. Aux haies larges de près de 6 mètres en succèdent de moins imposantes, puis des alignements d’arbres fruitiers et enfin des arbres isolés. Un véritable palais pour faune sauvage bienvenue. Tous ces projets ne sauraient bien entendu exister sans une équipe nombreuse, tout aussi convaincue que Sylvain et Nicolas du bien-fondé de cette démarche. Côté vins, le cabernet franc est roi sur ce terroir où le sable joue un rôle déterminant dans la maturation optimale des baies. De la cuvée Gabare au fruité éclatant et très gourmand à Montet et son côté plus séveux, en passant par le Clos du Noyer ou la cuvée Clôture, les vins sont tous d’une grande sincérité et surtout procurent de très belles émotions de dégustation à des prix encore doux.

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Colin, un champagne de terroir

Voici une maison relativement discrète de la Côte des Blancs où deux frères produisent des cuvées de très belle qualité, marquées par la typicité de leur terroir. Une belle découverte.

A l’approche des fêtes, c’est toujours la même question. Quel champagne choisir pour célébrer dignement les réveillons ? Certains se tourneront vers les grandes Maisons, d’autres s’aventureront davantage vers des vignerons indépendants. Mais le choix est ici très vaste et il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Outre les stars dont il est souvent difficile de trouver les vins (et surtout à quel prix), nombre de passionnés proposent de très belles cuvées pourvoyeuses de belles émotions viniques. Parmi eux, les frères Colin, Richard et Romain, qui ont fait prendre en 1997 un virage sans précédent à l’entreprise familiale qui possède des vignes depuis… 1829 ! Jusqu’ici, comme beaucoup de leurs voisins, 6 générations successives de viticulteurs s’étaient succédé, apportant une matière première de qualité aux coopératives locales de Vertus et Bergères-lès-Vertus, au sud de la Côte des Blancs. Et puis, l’envie de pouvoir produire leurs propres cuvées les a conduits à sortir de ce système pour devenir vignerons. Grand bien leur en a pris puisque la gamme est d’une très belle homogénéité avec des champagnes très bien définis, équilibrés et pourvoyeurs d’émotions.

Finesse et élégance

Une récente dégustation nous a permis de regoûter plusieurs cuvées de la gamme. L’élégance était assurément le qualificatif commun aux différents vins proposés. Une très grande majorité de chardonnay évidemment sur les 11 hectares du domaine, essentiellement plantés autour de Vertus, classé en premier cru, mais aussi sur Oiry et Cramant en grand cru.

La cuvée Castille (33,5€) est un point d’entrée très intéressant puisqu’elle est composée uniquement de raisins issus de Vertus dont 40% proviennent d’une réserve perpétuelle constituée depuis 2004. De quoi apprécier un style très charmeur, oscillant entre des notes de fruits jaunes et exotiques, porté par une belle salinité et des élans épicés précis. L’ensemble est énergique et flatteur. De son côté, la cuvée Parallèle (36,5€), de composition similaire, gagne en vivacité avec un dosage extra-brut (3g/l) et exprime une très belle profondeur de matière. Un vin qui jouera parfaitement la transition entre la fin d’apéritif et l’entrée notamment s’il s’agit de Saint-Jacques.

De quoi poursuivre sur un très beau La Croix Saint-Ladre 2016 (56,7€) qui réussit à exprimer la générosité d’un sol argileux et limono-crayeux, avec un côté sanguin et profond, à la droiture d’un sous-sol crayeux. Le vin est large et frais, bien équilibré avec un dosage à 4g /l juste. Et pour des mets d’exception, comme un très beau foie gras, la cuvée Les Prôles et Chétivins 2008 (65,5€) est tout indiquée. Issue de vieilles vignes de 60 ans qui ont donné leurs noms à l’ensemble, elle emporte le dégustateur dans l’univers de très beaux champagne patinés par plus d’une décennie de vieillissement sur lies. Le nez, très charmeur, évolue sans cesse dans le verre et varie entre notes boulangères et de noisette mais aussi de brioche et de fruits secs. La bouche rappelle pour sa part la grandeur de ce terroir crayeux avec une grande droiture et une allonge très appréciable. Un vrai vin de fêtes !

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Artémis Domaines prend le contrôle de Jacquesson

Après être entrée en début d’année au capital de Jacquesson, Artémis Domaines, la branche de la famille Pinault dédiée aux investissements viticoles, annonce la prise de contrôle intégrale de la maison champenoise.

Artémis Domaines, qui détenait depuis février 2022 une participation minoritaire dans le capital de Jacquesson aux côtés de la famille Chiquet, vient d’acquérir le solde et devient ainsi l’actionnaire unique de cette maison de champagne emblématique, qui était entre les mains de la famille Chiquet depuis 1974. Une façon, détaille un communiqué, de “pérenniser l’avenir” de la maison “et en confier les rênes à un groupe rompu à la culture de terroirs prestigieux et réputé pour produire des vins d’exception dans un respect strict de l’environnement”.

En effet, Artémis Domaines compte déjà dans son portefeuille plusieurs joyaux des vignobles français et américains. Majoritairement détenu par la famille Pinault aux côtés de la famille Henriot, Artémis Domaines est propriétaire de Château Latour, 1er grand cru classé 1855 à Pauillac, du Clos de Tart à Morey-Saint-Denis et du domaine d’Eugénie à Vosne-Romanée en Bourgogne, du vignoble de Château Grillet dans la vallée du Rhône, Bouchard Père et Fils à Beaune, William Fèvre à Chablis, Champagne Henriot à Reims, ou encore le domaine Eisele Vineyard situé dans la Napa Valley en Californie et Beaux Frères dans l’Oregon.

Frédéric Engerer, directeur général d’Artémis Domaines, déclare dans le même communiqué : “L’extraordinaire travail de la famille Chiquet, qui a su faire de la Maison Jacquesson un incontournable de la Champagne, reconnue par les amateurs du monde entier et saluée par les plus grands critiques. Son positionnement d’excellence et le tempérament vigneron de ses vins résonnent parfaitement avec les valeurs et les savoir-faire d’Artémis Domaines. Après une période de transmission des savoirs pendant l’année 2022, nous sommes très honorés de pouvoir prendre la relève.” La direction générale de la Maison Jacquesson continuera d’être assurée par Jean Garandeau nommé en septembre 2022. Jean-Hervé Chiquet continuera de siéger au Conseil d’Administration.

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Nomacorc Blue Line, premiers bouchons synthétiques labelisés « Net Zero Plastic to Nature »

L’entreprise Vinventions productrice des bouchons Nomacorc vient d’obtenir ce label exigeant garantissant un impact environnemental neutre pour sa dernière gamme lancée en mai 2021.

La démarche est courageuse, reconnaissons-le. Une entreprise, dont les produits sont à l’heure actuelle essentiellement réalisés à partir de plastique d’origine fossile, s’expose nécessairement lorsqu’elle communique sur son impact environnemental. Pour autant, c’est avec une transparence encore assez rare que Vinventions a présenté ses initiatives permettant de mesurer et de compenser l’impact lié à la production de sa gamme Blue Line. Déjà, de quoi s’agit-il ? Romain Thomas, chef de produit Nomacorc, nous explique ainsi qu’actuellement, « l’entreprise propose à ses clients 3 gammes différentes. La Red Line (32,5% de la production), la plus ancienne, est composée de bouchons d’entrée de gamme entièrement composés de plastiques d’origine fossile. Conscients de l’empreinte carbone liée et des évolutions indispensables pour lutter notamment contre le réchauffement climatique, la Green Line (60% de la production) a ainsi été développée et mise sur le marché à partir de 2013. Les différents bouchons qui sont ainsi estampillés proviennent de matières premières durables et renouvelables, dérivées de la canne à sucre. Enfin, la Blue Line (7,5% de la production) vient apporter une solution notamment aux attentes de la grande distribution en matière d’utilisation de plastiques recyclés dans tout ce qui touche aux emballages dont les bouchons font partie ». Cette Blue Line se compose donc de bouchons fabriqués à part égale de plastique d’origine fossile ainsi que de plastique recyclé. Green et Blue lines sont en constante progression dans la production globale de l’entreprise, « l’objectif étant de ne plus avoir de Red Line à terme » précise Romain. Si la Green Line était déjà reconnue avoir une empreinte carbone neutre, VInventions a souhaité que sa gamme Blue Line puisse avoir pour sa part une empreinte plastique neutre sur l’environnement.

Un label obtenu après 2 ans de travail

Après avoir identifié plusieurs entreprises susceptibles de délivrer des labels relatifs à l’empreinte plastique, Vinventions s’est tourné vers South Pole, une entreprise reconnue pour la qualité de ses actions en la matière. « Nous avons travaillé pendant 2 ans avec South Pole, initialement à partir d’estimations de production puis en réajustant nos données avec des chiffres réels » poursuit Romain. 3 étapes successives ont été nécessaires. Tout d’abord, estimer la quantité de plastiques utilisés au regard de la production et, in fine, la part rejetée dans la nature. Selon les marchés où les produits sont présents, les politiques publiques de collecte des déchets ne sont pas toutes aussi efficaces. « Si 95% de nos produits sont collectés par les municipalités en France, l’un de nos marchés principaux, ce taux tombe à 75%/80% en Italie, autre marché clé », renchérit Romain. Par conséquent, les actions de collecte complémentaire à mettre en œuvre ne sont pas de dimensions similaires selon les pays. En tout état de cause, dans cet objectif d’empreinte plastique neutre, des bacs de collecte doivent donc être installés pour capter une part complémentaire de produits non classiquement récupérés. C’est ainsi que l’entreprise a par exemple mis en place ces bacs dans les magasins Nicolas en France auxquels s’ajouteront en 2023 une centaine de points de collecte complémentaires grâce à un partenaire dans la grande distribution. Mais bien sûr, il demeure un reliquat de quantité de plastique non traité. C’est là que South Pole indique à Vinventions le montant à investir pour soutenir des associations luttant pour la récupération de plastique dans la nature. La société a souhaité s’associer avec M. et Mme Recyclage, partenaire qui la met en lien avec plusieurs associations spécialisées intervenant sur ces problématiques en Méditerranée (4 à ce jour : MILVI, Clean my calanque, 1 déchet par jour et Sauvage Méditerranée). 12 500€ ont été ainsi donnés pour financer des projets en 2022, le double étant attendu compte tenu de la part croissante de la Blue Line dans la production (et à isopérimètre en matière de taux de collecte publique). In fine, la société utilise bien évidemment du plastique mais celui-ci est en partie recyclable et surtout son engagement permet de limiter l’utilité négative de son action.

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Château Lagrange, quarante ans d’une révolution silencieuse

Au commencement des eighties, Georges Duboeuf donnait au Beaujolais nouveau son grade d’ambassadeur. Emissaire des intérêts rhodaniens, la bouteille de gamay fraîchement vendangé devenait un hit international, best-seller au pays du Soleil Levant. Derrière nos écrans, on découvrait ébahis lesdits Japonais qui, hilares, plongeaient – tête la première – dans un bassin rempli du vin de Brouilly, Morgon ou Fleury. Depuis les rives de la Garonne, on soulignait tant la réussite commerciale que l’hérésie de cette vinothérapie en bikini. L’œnophile nippon touchait le fond, sa crédibilité prenait l’eau, en faisant un amateur de pédiluve. Dans ce contexte, l’arrivée de la famille Saji au château Lagrange suscite le plus grand scepticisme de la part du vignoble médocain. Verrait-on sortir, pendant les primeurs, palmes et bonnets pour un bain de saint-julien, troisième Grand Cru classé de surcroît ?

De ces craintes et angoisses à peine exagérées, il ne fut rien, bien au contraire. En 1983, Keizo Saji – président du Groupe Suntory – fait partie des premiers extrême-orientaux à investir les vignes bordelaises. S’il est un chef d’entreprise sourcilleux,  Saji n’en est pas moins sybarite et amoureux sincère des vins de la Rive Gauche. A la tête de la plus ancienne société de fabrication et distribution de boissons alcoolisées du Japon, l’homme est familier du beau, amoureux du bon. Depuis sa création en 1899, l’identité de la marque Suntory est intimement liée à ces notions.

La  meilleure illustration de la réussite de l’entreprise s’incarne d’abord par le succès de son whisky, nouvel étendard japonais. Shinjiro Torii – père de Keizo – fait bâtir en 1923 la distillerie Yamazaki à Shimamoto, entre Kyoto et Osaka. Un siècle plus tard, son single malt 25 ans d’âge est désigné meilleur whisky du monde lors des World Whiskies Awards. Face au spiritueux nippon, lords écossais et gentlemen irlandais sont renvoyés à leurs chères tourbières.

Alors, qu’importe le flacon, Keizo Saji a conscience du prix de l’excellence. Les 57 hectares de la propriété, en net déclin depuis la fin de la guerre, sont vendus par la famille Cendoya pour 65 millions de francs. Preuve de son ambition pour le cru, l’investisseur japonais investira le triple de ce montant pour redonner au domaine son lustre passé. En leurs temps, Thomas Jefferson ou Pierre Saint-Amant avaient déjà témoigné du potentiel de Lagrange, propriété avant-gardiste par ses systèmes de drainage, essentiels dans le contexte local. 

Pour mener la restructuration du domaine, l’homme d’affaires confie les rênes de la propriété à Marcel Ducasse, épaulé par le professeur Emile Peynaud. Les chais et le château sont rénovés en 1986 et le vignoble s’étend désormais sur 118 hectares, plus vaste surface de l’appellation. Les Fiefs de Lagrange, second vin devenu référence du genre, sont créés dès le premier millésime de l’ère Saji, permettant un travail de sélection accru sur son aîné. Les Arums, assemblage de sauvignon blanc, gris et sémillon sont produits à partir de 1996. Le Pagus de Lagrange, Haut-Médoc de la propriété, vient compléter la gamme.

« Dès le départ, les propriétaires ont consenti à tous les efforts visant à une progression des vins » affirme Matthieu Bordes, actuel directeur technique. Le chai compte 102 cuves soit autant que le nombre de parcelles recensées, une illustration parmi d’autres de l’exigence devenue mot d’ordre du château Lagrange. Les deux croupes de graves günziennes, iconiques du domaine, sont plantées à 67 % de cabernet sauvignon, 28 % de merlot et 5 % de petit verdot.

2021 ne fut pas de tout repos, « un millésime néo-rétro » selon les mots du maître d’œuvre : les affres d’un climat « à l’ancienne » tempérées par les apports certains des technologies nouvelles. Au diable, conservatisme hypocrite ! En résulte un vin d’une élégante rondeur, charnu, marqué par la fraîcheur du fruit noir et des tanins de belle finesse. Sa régularité au fil des ans fait de Lagrange un incontournable de l’appellation, sinon du Médoc. La propriété détonne également par les prix exercés, une quarantaine d’euros pour le premier vin. « Lagrange a été le premier grand cru que j’ai pu m’offrir, c’est une opportunité formidable pour les jeunes amateurs », souligne Matthieu Bordes.

Depuis 1983 et l’arrivée de la famille Saji, Lagrange a entamé sa révolution silencieuse. L’empreinte japonaise s’inscrit avec une étonnante discrétion au cœur du vignoble médocain. Les influences nippones sont suggérées au visiteur, ne s’imposent jamais. Quelques estampes noyées dans un mobilier classique ou encore la cuisine brillante et métissée de Taichi Sato permettent un trait d’union évident entre les deux cultures. La pensée japonaise du wabi-sabi, concept esthétique subtil mêlant le travail des hommes à un héritage passé, traduit le credo de la famille Saji au château Lagrange. Rien ne se perd, tout se transforme.

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