La bouteille à moins de 10 € : Vin Orange 2021

Parce que la qualité d’un vin ne dépend pas de son prix, nous vous présentons chaque semaine une cuvée à moins de 10 euros qui nous a particulièrement enthousiasmés. Sans oublier les quelques accords mets-vin qui l’accommoderont au mieux.

Cave de Tain (26)
Vin Orange
IGP Collines Rhodaniennes
9,95€

C’est quoi ?

On ne se lasse pas de vanter le travail de la Cave de Tain basée, comme son nom l’indique, dans la vallée du Rhône septentrionale, à Tain L’Hermitage. Elle fait partie sans conteste des toutes meilleures caves de l’Hexagone. Des crus Hermitage, Crozes-Hermitage, Saint-Joseph, Saint-Péray, Cornas aux bios et sans sulfites en passant par le reste de la gamme, les vins sont toujours de très grande qualité. Le coup de cœur est à l’endroit d’une originalité qui a le vent en poupe, c’est-à-dire le vin orange et la cave de Tain a réussi sa sortie !

Pourquoi ?

Il faut se méfier des modes afin qu’elles n’entament pas notre regard critique. Le vin orange est « bankable » mais cela ne veut pas dire qu’ils sont tous bons. Pour les néophytes, le vin orange est un vin vinifié comme un vin blanc mais avec la pulpe et la peau du raisin. Cette macération lui donne cette teinte orangée et cette catégorie lui permet de s’ajouter aux vins blanc, rouge, rosé et jaune. A la cave de Tain, on a élaboré ce vin orange à partir de 60% de viognier et de 40% de marsanne. Le vin a ensuite été élevé 7 à 8 mois dans des fûts de 400 litres. Et c’est très bon !

Avec quoi ?

La couleur est sublime et peut-être a-t-elle une influence sur les notes de gelées de coings et d’écorces d’oranges qui chatouillent le nez ? L’attaque est aussi avenante avec une complexité aromatique autour du foin, des agrumes ou encore de coing. C’est un vin équilibré, suave et digeste. Il donne libre cours à une palette d’accords mets et vins, il est formidable à l’apéritif avec des tapas et la Cave de Tain conseille aussi de l’accompagner avec une paëlla, des volailles rôties ou un dos de cabillaud au curry. Il faut essayer.  
Se renseigner auprès du domaine : 04 75 08 91 86 ou www.cavedetain.com

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Les lauréats de la 111e édition du tastevinage sont …

Ce vendredi 24 mars 2023 s’est tenue la 111e édition du Tastevinage au Château du Clos de Vougeot. A cette occasion, les jurés dégustateurs, professionnels de la filière se sont réunis pour déguster 385 vins de Bourgogne et sélectionner les vins les plus représentatifs de leurs appellations et de leurs millésimes. Sur l’ensemble de ces vins, 122 ont été sélectionnés pour recevoir le sceau du Tastevinage que vous pouvez consulter en cliquant ici.

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Cognac Camus : Le travail d’orfèvre

La maison Camus délivre la septième édition de sa Cuvée 4.186 Electrum, réunion d’or, de cristal et des plus beaux lots de vielles eaux-de-vie de la célèbre marque. Un petit bijou… rare.  

« Toutes les créations ont un sens, racontent une histoire unique et créent des émotions fortes dans le cœur de ceux qui ont la chance de les posséder et le privilège de les partager », préviennent Cyril Camus et ses équipes. Et ce discours est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de la Cuvée 4.186 renfermant quatre lots de cognacs dont la somme des âges est égale à 186 ans. À savoir des cognacs de 31, 65, 49 et 41 ans, respectivement issus des crus de Fins Bois, Grande-Champagne, Bons Bois et Borderies. « L’ambition est de proposer pour chaque édition un assemblage unique et non-reproductible d’eaux-de-vie parmi les plus précieuses qui patientent dans les chais de la Maison », précise Cyril Camus. Le choix s’est naturellement fait avec le précieux nez de la maître de chai Julie Landreau. Pour le contenant, c’est une édition limitée de carafes numérotées en cristal Baccarat. Les courbes et les arêtes ont été pensées par le sculpteur français Serge Mansau. Le terme Electrum rappelle l’alliage d’or et d’argent utilisé par les Romains pour frapper leur monnaie. Appelé or vert, l’alliage se compose de 58,3% d’or, 32,5% d’argent, 9% de cuivre et 0,2% de zinc. Seulement 315 carafes ont été créées pour cette septième édition. Pour rendre hommage à l’histoire millénaire des terroirs du cognaçais et aux cinq générations de la famille Camus, le coffret a été orné d’une face en pierre gravée d’une citation de Virgile : « Je chante les moissons, je dirai sous quel signe, il faut ouvrir la terre et marier la vigne ». Ce bijou, aussi bien dans le contenant que le contenu, a un prix : 12 800€.

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Toujours boire moins mais mieux

Les trois associés de l’agence conseil SoWine, Marie Mascré, Sylvain Dadé et Arnaud Daphy, ont présenté le dernier baromètre SoWine/Dynata sur les tendances d’achats et de consommation des vins et spiritueux.

Dans le classement des boissons alcoolisées préférées des Français*, selon le Baromètre Sowine/Dynata 2023, le vin (55%) est désormais au coude-à-coude et vient même d’être doublé par la bière (56%) devant le champagne sur la troisième marche du podium (37%). 15% des Français déclarent désormais ne pas consommer d’alcool dont près d’un quart des 18 -25 ans, contre seulement 10% de seniors de 50-65 ans. Une tendance accrue chez les femmes et dans les foyers à faibles revenus. La tendance des « no/low » (à faible teneur en alcool ou sans alcool) se confirme également principalement pour « consommer moins d’alcool » et « faire attention à sa santé ». Ce qui ne change pas, c’est l’intérêt des Français pour l’univers du vin, pour près de la moitié des personnes interrogées et le niveau de connaissance revendiqué qui s’est stabilisé avec autant d’amateurs éclairés que de néophytes. 

Le blanc d’abord

Le vin blanc reste en tête des préférences depuis le confinement et augmente encore de 2 points, cité par 93% de consommateurs. En termes de cépages, la préférence va de loin au chardonnay (40%), devant le merlot (27%) et le pinot noir (27%), suivis par le cabernet sauvignon (24%), le riesling (19%) et le sauvignon blanc (16%). Comme en 2022, arrivent en tête des régions Bordeaux, Bourgogne et Champagne, ce dernier étant surreprésenté en Ile-de-France. A noter que le Beaujolais fait son entrée dans le top 5 des régions préférées chez les connaisseurs/experts, doublant le Languedoc. Le Rhône reste dans le top 5 des connaisseurs et amateurs, la Provence dans celui des amateurs et néophytes, tandis que l’Alsace n’apparaît que dans les citations principales des néophytes.

Quel que soit le flacon, pourvu qu’on ait l’allégresse de boire en famille puisque la principale occasion de consommation est le repas (surtout avec des rouges), suivi par l’apéritif, davantage plébiscité pour les blancs et les rosés, et en soirée. 

Hors France

Le Baromètre révèle également que 7 Français sur 10 consomment des vins étrangers, principalement européens (en particulier d’Italie et d’Espagne, et du Portugal pour les plus jeunes) mais également dans une moindre mesure du Nouveau Monde, surtout du Chili, d’Afrique du Sud, et d’Argentine. Si la moitié de ces consommateurs ouvrent une bouteille à domicile, 43 % le font plutôt au restaurant et un quart en voyage avec comme motivations majeures « pour essayer de nouvelles choses » et « pour leur goût », le prix n’étant pas un critère dans ce cas. 

Le prix reste le premier critère

« La tendance du boire moins mais mieux se confirme avec une consommation le samedi et le week-end de bouteilles plus chères, commente Marie Mascré. Il ne reste plus d’ailleurs que 2 % d’acheteurs de bouteilles à moins de 5 € » . Si la région d’origine du vin reste le deuxième critère de choix pour les Français (43%) loin devant l’appellation, le prix reste décisif dans l’acte d’achat (49%). La notion de millésime n’intervient qu’en cinquième critère de choix mais reste importante pour les seniors et les experts. En 2023, le budget moyen alloué à l’achat d’une bouteille de vin reste similaire à 2022 avec une large majorité se situant entre 11 et 20 €.

En matière de labels environnementaux, 55 % des acheteurs prennent le temps de regarder si une bouteille affiche une certification environnementale, une tendance accrue chez les jeunes de moins de 36 ans. En tête des labels reconnus, toujours le logo AB du bio par 86 % des consommateurs (avec l’eurofeuille bio européen par 43 % mentionné pour la première année) devant Vignerons Engagés, talonnés par HVE, en progression, et Terra Vitis. 94 % des grands acheteurs de vin sur internet regardent presque toujours cette information avant d’acheter. 

Des ventes en ligne qui marquent le pas

Les achats de vins en ligne semblent d’ailleurs marquer le pas, en léger recul depuis 2021 après une forte hausse pendant la crise sanitaire. Sans surprise, ils sont plus nombreux chez les moins de 35 ans (52 % contre une moyenne de 38 %). « On constate, sur ce circuit, une baisse des d’acheteurs et de la fréquence d’achat mais une hausse du budget moyen avec là encore une plus forte progression de la tranche des 11-20€ et même plus » précise Sylvain Dadé. Le prix et les frais de livraison restent les premiers critères de choix devant la qualité des informations et les avis. Quant aux canaux de vente en ligne privilégiés, arrivent en tête les sites de la Grande Distribution, ceux des producteurs, puis des cavistes et les opérateurs de ventes privées. En tête des réseaux sociaux consultés, YouTube, Facebook et Instagram, TikTok et Instagram étant toutefois perçus comme les plateformes les plus « engageantes » sur le sujet des vins et spiritueux, mais aussi les plus dynamiques avec un taux de pénétration en progression, générations Y-Z obligent .

(À suivre mi-avril les tendances Spiritueux du baromètre SoWine/Dynata)

* Basé sur un panel de 1032 personnes de 18 à 65 ans interrogées en décembre 2022

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Des bouteilles plates en PET

La société anglaise Packamama qui a bousculé les codes de l’embouteillage du vin s’associe à la société Vinventions pour bénéficier de son réseau commercial et ainsi se développer sur le marché français.

Ce fut, à n’en pas douter, l’une des informations les plus surprenantes du monde du vin français en 2022. Le lancement de Galoupet Nomade 2021 avec un packaging particulièrement innovant. Une bouteille plate jusqu’ici inconnue sur le marché français réalisée en PET recyclé, elle-même entièrement recyclable. Un poids extrêmement réduit de 63g et un design absolument unique et novateur qui mettaient un coup de projecteur sur la société Packamama à l’origine de cette innovation. Cela aurait pu être un coup marketing. Or, ce n’est pas le cas et l’intérêt est réel en matière de développement durable. Cette bouteille porte une empreinte carbone bien moins élevée qu’une bouteille en verre. Cela ne doit pas faire oublier que de très larges progrès ont été réalisés ces dernières années pour limiter cet impact négatif avec, entre autres, l’apparition de bouteilles allégées ainsi que la remise au goût du jour de systèmes de consigne. Pour autant, ce nouveau packaging risque fort de connaître un succès fulgurant dans les prochaines années. « De grandes marques l’utilisent déjà sur certains marchés européens comme le Royaume-Uni ou la Suède. Le Danemark se montre également très intéressé », explique Romaine Thomas de Vinventions. Pour le moment, Packamama n’est présent que de manière anecdotique sur le marché français. Il lui fallait donc un partenaire qui y soit déjà très implanté pour permettre son développement.

Des clients très ciblés

Romain Thomas s’avère très lucide sur la faible capacité du marché français à accepter une telle innovation en matière de packaging. Il convient donc de s’adresser à des clients très ciblés sensibles à l’innovation et présents sur des marchés export sensibles à cette bouteille plate. Peu de chances donc que cette dernière envahisse dans les prochains mois les rayonnages des grandes surfaces ou des cavistes. Le partenariat noué entre les 2 entreprises va consister à mettre à disposition la force commerciale de Vinventions en France où « la société vend 1 bouchon sur 4 et est donc partout présente » comme le rappelle Romain. Les équipes vont donc intervenir comme apporteur d’affaires auprès de certains de leurs clients en leur proposant ce packaging innovant qui, s’il apporte une certaine réponse aux problématiques de développement durable, vient également offrir une solution aux difficultés conjoncturelles (et peut-être durables à terme) d’approvisionnement en bouteilles en verre. Les objectifs en termes de vente demeurent prudents, tout juste Romain évoque-t-il « quelques millions de bouteilles dans un premier temps, une goutte d’eau en comparaison des 1,3 milliards de bouteilles vendues annuellement en France ». Pour le moment, les bouteilles packamama sont bouchées avec des capsules Novatwist en prolypropylène et polyéthylène. Vinventions ne propose pas ce type de bouchage. Mais Romain l’assure, « nous regardons avec intérêt ce produit même si nous n’avons pas encore beaucoup avancé sur le sujet ». De quoi à terme permettre au géant du bouchage de diversifier son offre et d’accompagner ce mouvement disruptif.

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[Champagne] Nicolas Feuillatte lance l’atelier  « EFFERV’ & SENS »

Ludique et pédagogique, la nouvelle offre œnotouristique du champagne Nicolas Feuillatte vient reposer les bases de ce qui différencie les trois grands cépages champenois, en nous proposant un petit exercice à l’aveugle des plus stimulants. Pour des non connaisseurs qui chercheraient une porte d’entrée sur l’appellation, l’expérience est idéale.

La grande critique que l’on peut adresser aujourd’hui à certains acteurs de l’œnotourisme réside dans cette volonté de vouloir entrer d’emblée dans la complexité, et de ne plus offrir de première approche simple pour les non connaisseurs. On veut déconstruire avant même d’avoir construit ! A l’image de ce qui se passe aujourd’hui dans l’Education nationale… Pourquoi les anciens manuels d’histoire ont autant de succès auprès des parents d’élèves ? Parce qu’ils donnent une structure simplifiée en n’ayant pas peur des raccourcis et des images d’Epinal (Charlemagne a inventé l’école pour tous etc…). Ces stéréotypes font partie de la culture et sont utiles pour organiser les premières bases d’une connaissance. Une fois que celles-ci seront maîtrisées, alors seulement il sera temps de les relativiser et de les discuter. Ainsi, on présente parfois à des touristes qui ne savent même pas qu’habituellement le pinot noir est plutôt vineux et puissant, des pinots noirs de la face nord en leur montrant qu’on pourrait presque les confondre par leur élégance avec des chardonnays … 

C’est ce qu’a très bien compris le champagne Nicolas Feuillatte qui inaugure une nouvelle offre œnotouristique idéale pour ceux qui voudraient découvrir de la manière la plus simple qui soit le champagne. Baptisée « EFFERV’& SENS », l’idée est de comprendre la spécificité et la complémentarité des trois cépages à l’aide de mystérieux pots, contenant textile, confiture, parfum, cailloux… qu’il faut reconnaître. L’expérience permet ainsi de répondre à des questions toutes simples : pourquoi dit-on que le pinot noir est structurant et que signifie ce terme ? En quoi le chardonnay est-il « féminin » ? Le meunier est qualifié de rustique, mais n’est-il pas surtout, entre ces deux caractères forts, un diplomate indispensable par sa rondeur et son charme ? Quels sont les arômes qui les différencient ? Vient ensuite une dégustation à l’aveugle de trois cuvées réunissant deux monocépages et un assemblage qui permettent de vérifier en partie ces clichés tout en commençant à les relativiser et à apporter quelques nuances au schéma initial. Car si les notions données dans la première partie aident à identifier les cuvées, l’exercice n’est pas toujours si évident, surtout quand le vieillissement du vin s’en mêle…

A noter que cette expérience est toujours introduite par une visite des caves de la Maison, une autre grande réussite de Nicolas Feuillatte. L’œnotourisme en Champagne sent en effet parfois la naphtaline, et chez bon nombre de vignerons et de maisons, on continue à ne montrer aux touristes de passage que les tables de remuage, une simple vitrine, alors même que pour l’essentiel, ces acteurs utilisent comme tout le monde des gyropalettes. C’est l’une des raisons pour lesquelles Terre de vins avait récompensé en 2021 Nicolas Feuillatte du grand prix d’or du Trophée de l’œnotourisme. La coopérative ne cache rien ! Elle assume pleinement sa dimension industrielle parce qu’elle est gage de précision et de qualité. Celui qui veut découvrir tout le process du champagne pourra donc y contempler aussi bien le remuage mécanique que le balai magique des bouteilles sur les lignes de dégorgement… 

Prix 57 €, pour s’inscrire, réservation sur le site web de la Maison.

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[Cuisine et vin] Grenouilles aux morilles et vin jaune

Grand gagnant du Tour des Cartes 2023 (catégorie Brasseries, bistrots et restaurants bistronomiques), l’hôtel des Bains, à Charavines, est une terre de contrastes qui mettra tout le monde d’accord. En exclusivité dans le n°83 de Terre de vins, ses deux chefs, Fa Bertrand et Sally Ghezal vous proposent trois recettes qui ont contribué à faire de leur carte la vainqueur 2023. Pour accompagner ces plats, des propositions d’accords mets-vins par le sommelier de l’établissement, Julien Petracci.

Ingrédients pour 4 personnes

800 g de cuisses de grenouilles (fraîches, idéalement, ou congelées)
4 gousses d’ail hachées
1 échalote ciselée
100 g de morilles
Sel, poivre
Vin blanc, vin jaune

Si vous utilisez des cuisses de grenouille congelées, choisir des 16/20 et les mettre à décongeler au frigo dans du lait.

Morilles

Si fraîches : procéder à un nettoyage minutieux, souffler dans les alvéoles, passer le chapeau au pinceau, les couper en deux.

Verser un peu d’huile d’olive et 10 g de beurre dans une poêle, à feu doux. Après 5 mn, évacuer l’eau et cuire au moins 15 mn (la morille pouvant être toxique si elle est trop peu cuite).

Si déshydratées : les placer la veille dans un bol d’eau fraîche 15 mn, évacuer l’eau, rincer et recouvrir de lait. Le lendemain, les cuire 20 mn dans un léger bouillon de volaille. Réserver.

Cuisson

Disposer les grenouilles dans un plat et ajouter l’ail, l’échalote, les morilles cuites, sel, poivre et un vin blanc sec (un côtes-du-jura ouillé, par exemple) à hauteur. Cuire à feu doux jusqu’à réduction complète, puis ajouter la crème, un bon trait de vin jaune et réduire jusqu’à obtenir une consistance sirupeuse.

Servir le plat quand il bout encore.

Accord contrasté

Un vin blanc, un vin rouge ; un vin jaune, un grand Bourgogne ; un accord évident, un accord inattendu.
Pascal n’en finit pas de jouer les audaces pour être encore et toujours dans la composition d’un plaisir maximal. Fidèle à la tradition immémoriale de marier le vin utilisé pour la recette, l’arbois de Fumey-Chatelain 2014 s’imposait de lui-même comme trait d’union entre le plat et le verre, faisant voyager le palais des morilles aux arômes de noix, de la douceur et la tendresse des cuisses de grenouille au profil plus charpenté du vin jaune. Quant au corton grand cru Les Paulands du domaine Comte Senard en 2005, il arrive comme un seigneur pour faire écho aux morilles et les sublimer en grandes dames, tout en respectant la finesse de la chair des petits amphibiens.

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Adieu à Lucien Lurton, grande figure du Bordelais

C’est une grande figure du vignoble bordelais qui s’en va. Né en 1925, fils de François Lurton et frère d’André, Lucien laisse l’image d’un bâtisseur mais plus que jamais discret.

Après des études à Purpan et quelques mois passés à bourlinguer en Amérique du Sud, Lucien Lurton est très vite revenu sur ses terres bordelaises – notamment au Château Brane-Cantenac – pour ne plus jamais les quitter. Il a connu les années de crise qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui. Dans les années 1950, les domaines ne valent plus un sou. Mais Lucien Lurton se persuade que les vents tourneront. Il acquiert petit à petit Durfort-Vivens (Second dans le classement 1855), Desmirail (Troisième dans le classement 1855), La Tour de Bessan (Margaux), Villegeorge (Haut-Médoc), Duplessis (Moulis). Viendront aussi Climens (Premier Cru Sauternes), Doisy-Dubroca (Second Cru Sauternes), Bouscaut (Cru Classé des Graves), Haut-Nouchet en Pessac-Léognan et Camarsac dans l’entre-deux-mers. « Je ne suis fier de rien, j’aurais pu aussi acheter le Tertre et Cantenac-Brown, c’était une époque où les prix étaient ridicules, je voulais sauver ces domaines, voilà tout », confiait-il un jour à Terre de vins. Avec son épouse Marie-Jeanne, ils ont élevé 11 enfants et le leg s’est opéré en 1992. Avec un sens aigu de la transmission et de l’amour des terroirs – il combattra notamment l’exploitation des gravières -, Lucien Lurton faisait figure de sage.

Il part à 97 ans. Terre de vins tient à saluer une trajectoire admirable et fait part de ses sincères condoléances à la famille Lurton. 

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[Cognac] Cinq choses à savoir sur le projet de l’architecte Wilmotte

Le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a dévoilé les plans de son futur siège social sur les bords de Charente.

Ce mardi 28 mars 2023 à Paris et la veille à Cognac, l’architecte Jean-Michel Wilmotte a présenté à la presse les grandes lignes du nouveau siège social que le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) va faire construire sur les quais de la Charente à Cognac. L’ensemble immobilier sera constitué de trois bâtiments autour d’un parc arboré. Le chantier débutera en septembre 2023 pour une livraison espérée en mai 2025. Voici ce qu’il faut retenir de ce projet dont le coût s’élève à 18,4 millions d’euros HT.

1. L’ensemble sera « sobre et élégant, ancré dans le passé et ouvert sur l’avenir »
Jean-Michel Wilmotte a privilégié un geste architectural « intemporel » qui puisse « défier les modes ». Les trois bâtiments, d’une surface totale de 6 600 mètres carrés, font appel aux matériaux nobles, pierre, bois, verre et acier. Ils seront reliés par deux passerelles. La façade du bâtiment principal, face au fleuve, sera percée de larges baies. Un jeu de failles et de rainures dans le calcaire (les spécialistes parlent d’engravures) dessinera des silhouettes de bouteilles et carafes. 

2. Le lieu choisi est bien placé, face au port de plaisance
Le futur siège du BNIC sera construit sur un terrain de près de 15 000 m², face au port de plaisance. Le site est éminemment symbolique, là où l’épopée commerciale du cognac a débuté, là où les gabarres ont charrié tant de fûts et de bouteilles sur le fleuve. Nous sommes ici près du Musée des savoir-faire du cognac et près des maisons Otard, Hennessy et Martell.

3. Viticulteurs et négociants veulent en faire un « vrai lieu de travail et de réception »
Le futur siège du BNIC regroupera la centaine de salariés de la structure privée investie de missions de service public : ceux des bureaux vieillissants des allées Guionnet et ceux du pôle scientifique bien à l’étroit rue de Bellefonds. Le premier bâtiment sera doté d’espaces de réception ; le second abritera les bureaux ; le troisième les laboratoires. Viticulteurs et négociants ont imaginé un « lieu de travail transversal et collaboratif ».

4. Le projet associe de nombreux partenaires
Le cabinet Wilmotte & Associés travaille ici avec les architectes du cabinet A40 et les paysagistes de l’agence Sempervirens, sous la houlette du groupe Redman. Ce promoteur intervient ici « en qualité de mandataire principal » d’un contrat de promotion immobilière (CPI) signé avec le BNIC. L’investissement porté par le BNIC, soutenu par la Banque des territoires en Nouvelle-Aquitaine et un pool bancaire privé (les deux caisses du Crédit Agricole, Charente-Périgord et Charente-Maritime Deux-Sèvres, la Caisse d’Épargne et le Crédit Mutuel Sud-Ouest).

5. L’architecte choisi a une renommée internationale

Jean-Michel Wilmotte, 75 ans, dirige l’agence Wilmotte & Associés depuis 1975. C’est un architecte, urbaniste et designer bardé de prix et de récompenses, qui a signé plus d’une centaine de bâtiments dans le monde. On lui doit, entre autres, le Grand Palais éphémère à Paris, le Musée d’art islamique de Doha et la rénovation du Palais des congrès du Touquet. Il connaît le monde des vins et des spiritueux. En 2015, il signait l’extension du château Pédesclaux à Pauillac (Gironde). Jean-Michel Wilmotte a déjà dessiné et construit un grand et beau bâtiment à Cognac : c’était en 1996, quai Maurice Hennessy, pour le négociant Hennessy.

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Retour des îles : l’étonnante cuvée voyageuse de château Le Puy

Cette cuvée très rare produite par le château Le Puy est le fruit d’une expérimentation : celle de faire voyager les vins pendant plusieurs mois à travers les océans de la planète pour les patiner et les éduquer différemment. Un résultat surprenant confirmé lors d’une dégustation récente.

Entrer dans l’univers des vins de château Le Puy s’avère toujours être une expérience différente, unique. La famille Amoreau n’a pas entendu que la viticulture respectueuse de l’environnement devienne un enjeu de société pour suivre cette voie. Se reposer sur ses acquis ? Voilà exactement ce qui ne risque pas d’arriver à cette famille vigneronne sans cesse en quête de compréhension du vivant dans sa globalité. Et si l’on connaît principalement la cuvée Emilien (150 000 bouteilles par an), déjà excellente avant qu’elle ne soit consacrée comme « meilleur vin du monde » par le manga « Les gouttes de Dieu », le château produit également une cuvée plus confidentielle nommée Barthélémy. Celle-ci est issue de la parcelle historique « les rocs » qui était déjà la préférée du grand-père de Pascal Amoreau, aujourd’hui aux commandes. 1,2 hectare devant la propriété, planté de vieilles vignes de plus de 60 ans sur un sol calcaire. Produite bon an mal an à 15 000 bouteilles, Barthélémy est un assemblage de 85% de merlot et 15% de cabernet-sauvignon relativement classique sur cette rive droite voisinant avec Pomerol et Saint-Emilion. Chaque année, la famille choisit après dégustation collégiale, les 4 barriques de ce vin qui goûtent le mieux à cet instant. L’objectif est ensuite de les expédier en fond de cale sur un bateau à voile pour faire le tour des océans. En recréant ce que les Anglais appelaient « les vins de roulis », l’idée est de retrouver ce processus de vieillissement qui, curieusement, rendait traditionnellement les vins meilleurs. Un constat réalisé par les marchands anglais qui se sont aperçus au fil des siècles passés que le long transport en mer bonifiait les barriques reçues. Ce Barthélémy voyageur porte un nom, Retour des Îles, dont seules 1200 bouteilles sont produites depuis 2012 et pas systématiquement chaque année.

Une forme de transmutation

Avant de faire l’expérience de la dégustation, on pourrait penser qu’il ne s’agit ici que d’un coup de communication visant à faire parler plutôt qu’à révéler. Eh bien, force est de constater que la récente comparaison effectuée par la famille Amoreau lors du salon Raw Wine à Paris entre la cuvée Barthélémy et son pendant voyageur « Retour des Îles » a marqué les esprits. Il faut imaginer les barriques, voguant à travers l’océan Atlantique en direction des eaux chaudes des Caraïbes, descendant parfois au Brésil, remontant vers la Scandinavie. 8 mois au cours desquels les vins subissent les changements de températures, le mouvement constant, les dépôts réguliers de sel sur les barriques, le tout sans être ouillés. D’après les règles traditionnelles de conservation, il semble que l’on tiendrait là une combinaison de tout ce qu’il ne faut pas faire pour maintenir la qualité du vin. Eh bien, tout contre-intuitif que cela puisse paraître, le résultat est édifiant. Sur les 4 millésimes présentés (2012, 2014, 2016 et 2018), 3 offraient un Retour des Îles plus éclatant, plus frais, doté d’un milieu de bouche plus profond. Le 2012 était ainsi d’une plus grande suavité et d’une plénitude plus aboutie que le Barthélémy resté dans les chais du château. Même profil pour le Retour des Îles 2014 présentant pour sa part une sensation de caresse en bouche encore plus charmeuse, accompagnée d’un fruité plus éblouissant et d’une fougue certaine. Et si la robe du Retour des Îles 2018 paraissait plus évoluée que celle du Barthélémy, souplesse et éclat lui apportaient une dimension supérieure tout en conservant profondeur de fruit et densité de matière. Une forme de transmutation de la matière au cours d’un voyage au cours duquel les barriques perdent 15% à 20% du volume de vin contenu. Ce dernier est toutefois en permanence en contact avec ses lies qui, grâce au soufre naturel qu’elles apportent, tendent à protéger le vin. Seul pas de côté, le retour des Îles 2016, là encore totalement différent de son pendant classique mais cette fois-ci avec une aromatique surprenante de beau vermouth, avec un côté presque racinaire. Un vin plus radical, à l’acidité plus affirmée et in fine moins consensuel que Barthélémy. Mais ce vin, contrairement aux autres, est resté 3 semaines à quai au Sénégal lors d’une escale. La chaleur et l’immobilité expliquant certainement cette évolution atypique. Quoi qu’il en soit, les amateurs curieux devront débourser 3 fois le prix d’une cuvée Barthélémy pour avoir la chance de vivre une expérience pour le moins différente.

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