[Coup de cœur] Château Fourcas Hosten : Blanc 2021

Les vins blancs du Médoc se font de plus en plus remarquer. Et les cuvées se multiplient ce qui pourrait un jour se traduire en une AOC Médoc Blanc. En attendant, prenons le pouls d’une signature médocaine en la matière avec le millésime 2021 du Château Fourcas Hosten.

Propriété de Listrac de Laurent et Renaud Momméja, ce cru délivre un assemblage constitué de 66 % de sauvignon blanc, 20 % de sauvignon gris et 14 % de sémillon. On le sait, l’été indien a sauvé beaucoup de récoltes en 2021 et les maturités, précisément pour les raisins blancs, ont donné des jus avec à la fois de la densité et de l’acidité. Ce vin a ensuite connu un élevage de 6 mois pour 85 % en barriques de 300 et 400 litres et pour 15 % en amphore. Dès le nez, ce Fourcas Hosten blanc se démarque par un nez entre la pêche de vigne et des notes exotiques autour de l’ananas et du citron. L’attaque confirme cette sensation de fraîcheur, c’est vif, tendu, ciselé. On retrouve la palette aromatique du nez avec également le pamplemousse rose et des notes vanillées apportées par l’élevage. La finale de vin certifié en agriculture biologique délaisse des arômes salins sur le palais et donne envie de (se) resservir. Ce vin est une très belle signature des vins blancs du Médoc avec beaucoup de fraîcheur et cette tension si caractéristique du sauvignon. Il ne faut pas aller chercher très loin pour l’accord met et vin avec une belle douzaine d’huîtres. Aussi, des noix de Saint-Jacques snackées sur un lit de poireaux porteront très bien ce Fourcas Hosten blanc. Du classique.  

Château Fourcas Hosten (33) – Bordeaux / 28€
Se renseigner auprès du Château : 05 56 58 01 15 ou www.fourcas-hosten.com

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La Belle Cabresse a succombé aux charmes du martiniquais Bernard Hayot

Ernest Prévot lui-même l’avait annoncé à la vente l’an dernier; la dernière distillerie guyanaise en activité, celle des Rhums Saint-Maurice, produisant la marque La Belle Cabresse vient d’étoffer le portefeuille du martiniquais Bernard Hayot (GBH).

La famille d’Ernest Prévot avait créé la distillerie de Saint-Laurent-du-Maroni en 1917, mais après une longue et laborieuse succession, c’est Ernest qui en était désormais l’entier propriétaire depuis 1986. Le fils de l’homme d’affaires guyanais de 72 ans n’étant pas intéressé par la succession, il avait annoncé qu’il cherchait un repreneur garantissant « la continuité et la pérennité de l’exploitation ». Il s’est donc tourné vers le groupe martiniquais dont était « le plus proche en termes de valeur » a annoncé Grégoire Gueden, directeur de Spiribam, la filière rhums et spiritueux de GBH. « Nous nous connaissions depuis longtemps, notamment en nous côtoyant dans le cadre du syndicat de défense interprofessionnelle du rhum et nous lui avions fait savoir que nous serions intéressés s’il souhaitait vendre. Il y a un an et demi, il a demandé à venir visiter tous nos sites de Martinique (élaborant Clément et JM) et de Sainte-Lucie pour comprendre comment nous travaillions, a posé plein de questions et a finalement choisi de négocier avec nous pour fixer les modalités, notamment le fait qu’il reste pour continuer à incarner la distillerie et aider à la transition. Il aura surtout un rôle d’ambassadeur, car personne d’autre ne peut mieux incarner l’entreprise qui n’est pas qu’un outil de production, mais également un nom ».

Relancer la culture de la canne
GBH va commencer par aider à la relance de la culture de la canne à sucre à Saint-Laurent-du-Maroni en accompagnant la cinquantaine de petits planteurs partenaires, s’attacher à poursuivre la modernisation de l’outil industriel reconstruit à neuf en 2013 et à augmenter la capacité de production. Il souhaite également développer les ventes et la notoriété de la marque emblématique de La Belle Cabresse (dont environ 50 millions de bouteilles sont consommées en France chaque année) mais également de la marque plus locale La Cayennaise et Cœur de Chauffe. La distillerie produit actuellement environ 800 000 l. de rhum par an pour un chiffre d’affaires avoisinant les 3,7 M€ (en 2021). Les rhums de Guyane bénéficient d’une Indication Géographique protégée (IGP) depuis janvier 2015.

Distillerie Saint Laurent du Maroni ©F. Hermine

Petit groupe devient grand
Le groupe GBH a été créé en 1986 lors du rachat du rhum Clément avant de s’étendre en 2001 à la pépite Rhum J.M. « C’était le début du durcissement des normes et de la concentration ; il fallait à la fois porter la casquette d’agriculteur, d’industriel, avoir des compétences en marketing et la capacité de mise en marché, raconte Grégoire Gueguen. Cet accès au marché ne pouvait se faire qu’en consolidant et en bâtissant un portefeuille de marques à une époque où le rhum commençait à devenir à la mode grâce à une image d’exotisme. Il a fallu structurer les entreprises, spécialiser les postes, monter des équipes pour la plupart toujours là et commencer à faire venir les visiteurs ». Clément est aujourd’hui le plus gros site de spiritourisme de Martinique, mais aussi de France avec 200 000 visiteurs par an, J.M, pourtant excentré au nord de l’île, en compte 70 000. « Il y a des belles plages partout dans la Caraïbe, il fallait donc offrir quelque chose de différent et de valorisant pour se démarquer ». Ce qui n’était encore au début des années 2000 que la boisson des ouvriers va devenir un produit de prestige avec une image valorisante et une création de valeur. Le groupe martiniquais entreprend alors de développer la distribution pour être plus présent en France métropolitaine, mais pour gagner aussi de la visibilité à l’international. Ce sera chose faite grâce au rapprochement avec le rhumier guadeloupéen Damoiseau pour la distribution en Grande Distribution via Spiridom. « Notre force était d’être un petit acteur avec des représentants directs des producteurs, en circuit court et doté d’une équipe pub-marketing » estime Grégoire Gueden. Pour le CHR, le groupe va travailler avec Cartron pour J.M, Giffard pour Clément.

Du rhum agricole aux rhums de mélasse et autres
S’en suit également la création d’une filiale aux Etats-Unis et il y a quelques mois en Grande-Bretagne après le rachat du distributeur indépendant de spiritueux premiums Mangrove.

Mais entre-temps, GBH a entrepris de s’étendre à « des PME historiques également bien ancrées localement mais avec des difficultés d’accès au marché. Nous nous sommes mis en veille car si nous pensions que le rhum agricole était le meilleur du monde, il ne représente que 1% de la production mondiale ». En 2017, le groupe s’essaie donc au rhum de mélasse en reprenant les rhums mauriciens Arcane et Beachhouse puis en saisissant en 2019  l’opportunité de racheter Santa Lucia Distillers, à 20 mn d’avion de Fort-de-France, et ses marques Bounty, Amiral Rodney et Chairman’s Reserve qui ouvrent une fenêtre sur le marché anglo-saxon.  Au sortir du Covid, en 2021, pour centraliser et mieux contrôler la distribution en CHR et chez les cavistes, il intègre le liquoriste Cartron et une nouvelle catégorie de produits. « Et pourquoi pas envisager un jour une jolie marque de cognac et un vrai gin anglais », avoue Grégoire Gueden à demi-mot.

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1953-2023 : l’Alsace célèbre le 70è anniversaire de la Route des vins

Le dimanche 23 avril, les Alsaciens ont inauguré la « Tournée des Terroirs » qui célèbre le 70è anniversaire de la Route des vins. Premier rendez-vous réussi à Scherwiller.

Au lieu-dit Rittersberg, la montagne des chevaliers, un beau terroir de granit qui jouxte la chapelle du Taennelkreuz, dans la commune de Scherwiller (Bas-Rhin), que nombre d’amateurs ont découvert dans le verre aux domaines Jean-Paul Schmitt ou Bernhard & Reibel. Ce n’est pas le plus connu des villages alsaciens, mais ce choix correspond bien à l’ambition des organisateurs, le CIVA, Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace, de ne pas enfoncer des portes ouvertes. « Au début, on a pensé aux grands crus, mais on s’est vite rendu compte qu’il fallait innover et créer un événement qui ne ressemble à rien d’existant » explique Philippe Bouvet, directeur marketing. La bonne idée est en effet de faire venir les gens dans les vignes, de les distraire tout en leur apportant des connaissances. Pas la peine de concurrencer les villages, leurs restaurants, leurs commerces et leurs fêtes.

À travers les villages sur 170 km
À l’origine de la Route des vins d’Alsace en 1953, une équipe de professionnels du tourisme est partie de Strasbourg (Bas-Rhin) et une autre de Mulhouse (Haut-Rhin). Ils se sont retrouvés à Colmar. La route des vins était née, qui entre Marlenheim, au sud-ouest de Strasbourg et Thann, entre Colmar et Mulhouse, serpente de village en village à travers le vignoble sur 170 km. La Tournée des Terroirs se déplace chaque dimanche du 23 avril au 30 juillet dans une des 119 cités viticoles traversées. Certaines sont de véritables stars comme Kaysersberg ou Ribeauvillé, mais les organisateurs ont veillé à faire découvrir des vignobles moins connus comme le grand cru Frankstein de Dambach-la-ville (le 7 mai prochain) ou le grand cru Praelatenberg de Orschwiller (le 16 juillet). 

Une offre différente à chaque étape 
Dans chaque village, les vignerons décident ce qu’ils veulent mettre en avant de leur vignoble et de leur travail. À Wintzenheim, le 30 avril, ils proposeront aux plus avertis de découvrir leurs rouges de pinot noir du cru Hengst, qui vient d’être reconnu officiellement – alors que jusqu’en 2022, le statut de grand cru était limité aux cépages blancs. Pour cette belle dégustation, il faudra débourser 20 €, mais d’autres ateliers seront proposés pour 5 € ou même gratuitement, comme la balade accompagnée dans les vignes ou la conférence sur l’évolution du vignoble. 

Ateliers et visites pour toute la famille
Le jour de l’inauguration de cette Tournée des Terroirs, on pouvait participer à une dégustation comparative de quatre cuvées issues du terroir sur lequel on se trouvait, le Rittersberg, qui ambitionne de devenir 1er cru : Frey-Sohler, Achilée, Ruhlmann Fils, Dussourt. Certains ont préféré découvrir les secrets des crémants d’Alsace ou grimper à l’assaut du château de l’Ortenbourg qui domine le vignoble. L’atelier le plus original était sans aucun doute celui qu’on pouvait faire en famille, à la découverte des plantes sauvages et comestibles. Plantin, oignons sauvages, mâche en fleurs, vesce et lamier sont les compagnons de la vigne et deviennent au fil de la visite les nouveaux amis des cuisiniers-cueilleurs. L’atelier s’est terminé par la dégustation d’un pesto et d’un cake cuisinés avec les herbes locales, délicieuses et gratuites. La Tournée des terroirs a pris un bel envol depuis Scherwiller avec plus de 500 participants. Elle se poursuit avec 15 dates, 15 lieux à découvrir au cœur même du vignoble, une expérience différente à renouveler chaque dimanche, à la croisée des chemins entre festival et dégustation itinérante. 

La Tournée des Terrroirs, chaque dimanche jusqu’au 30 juillet. Programme détaillé et réservation sur le site. https://www.latourneedesterroirs.fr

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[Grande dégustation Primeurs] La Mission Haut-Brion en master class

Le jeudi 4 mai (18h-21h), au Palais de la Bourse de Bordeaux, en partenariat avec La Grande Cave, Terre de vins offre l’occasion aux particuliers de vivre ce temps fort bordelais, normalement réservé aux professionnels. En marge de la dégustation du millésime 2022 et d’un millésime livrable d’une trentaine de propriétés, se tiendra également une master class de prestige « La Mission Haut-Brion en exclusivité : la galaxie des Primeurs et l’exception 2006. » 

Voilà un exercice instructif proposé à tous les amateurs : déguster en avant-première le millésime 2022 encore en cours d’élevage, et le comparer avec un millésime livrable d’une trentaine de propriétés, pour appréhender leur style, avec en prime les explications des propriétaires ou représentants des propriétés. En complément, la Salle des Commissions, au premier étage du Palais de la Bourse, accueillera en exclusivité à 18h30 une master class de haut-vol (sur inscription, 75€). Durant 1h, les participants découvriront le millésime 2022 de trois vins de la galaxie de Domaine Clarence Dillon (Château La Mission Haut-Brion, La Chapelle de La Mission Haut-Brion et Château Quintus), ainsi que le millésime 2006 du Château La Mission Haut-Brion et le 2016 du Château Quintus. Alexandre Marx, directeur commercial Domaine Clarence Dillon & Meilleur Ouvrier de France 2022 sera aux côtés du Directeur Général de Terre de vins Rodolphe Wartel, pour animer ce moment privilégié.

Ne tardez plus à réserver vos places 

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La collection Pays d’Oc est de retour !

Après trois ans d’absence, due aux restrictions sanitaires, la sélection Collection IGP Pays d’Oc a fait son grand retour ! Le Grand Jury composé habituellement d’œnologues, sommeliers, consultants et journalistes a accueilli cette année des chefs régionaux porteurs des valeurs de leur terroir.

Etaient ainsi représentés par leur chef les restaurants montpelliérains La Réserve Rimbaud, Le Bistro La Canourgue, Le Mazerand, La table des Poètes, Le VR à Vin, le 5 Wine Bar à Toulouse et le BK à Montagnac.

Nouveau départ, nouvelle formule : les cuvées ambassadrices se déclinent désormais en deux collections annuelles : Printemps-Été avec des vins fluides et gouleyants et Automne-Hiver où l’accent sera mis sur des cuvée plus concentrées et structurées. Ce critère de saisonnalité a été ajouté pour être au plus près des attentes du marché et des consommateurs.

La première session 2023 de la sélection Collection s’est déroulée les 12 et 13 avril dernier au Domaine de Manse, siège de l’IGP Pays d’Oc à Montpellier. Dix neuf dégustateurs, sous le parrainage d’Emmanuelle Jarry, journaliste et productrice de vidéos culinaires ont dégusté un total de deux cent quinze échantillons (104 blancs, 52 rosés et 59 rouges) la plupart issus du millésime 2022, soumis par soixante et onze entreprises participantes.

On saluera un sans-faute de l’équipe de Pays d’Oc dans l’organisation technique des dégustations et la convivialité de son accueil. Terre de Vins était présent dans le jury qui a retenu 34 vins, 18 blancs, 8 rosés et 8 rouges :

LES BLANCS

• Les Vignobles Foncalieu « Sillages », Alvarinho 2022

• Cellier des Demoiselles « Bourboulenc », 2022

• Domaine La Négly « Astérides », Chardonnay / Grenache gris / Sauvignon 2022

• Les Domaines Paul Mas « Vignes de Nicole », Chardonnay / Viognier 2022

• Ricardelle de Lautrec « Scène n°09 Chardonnay », 2022

• Les Caves Molière « Entracte », Chardonnay 2022

• Serre de Guéry « Conseil », Gewürztraminer 2022

• Calmel & Joseph « Villa Blanche », Grenache 2022

• Anne de Joyeuse « Rhabdodon Priscus », Mauzac 2022

• Domaine Coudoulet « Pinot gris », 2022

• Calmel & Joseph « Le Penchant », Roussanne 2021

• Domaine l’Amiral « L’Odyssée », Sauvignon / Viognier / Marsanne 2022

• Domaine de l’Herbe Sainte « Sauvignon », 2022

• Calmel & Joseph « Villa Blanche », Sauvignon 2022

• Les Vignobles Foncalieu « Le Versant », Sauvignon 2021

• Les Vignerons de Puimisson « Le Pas du Centurion », Muscat / Viognier 2022

• Domaine Grand-Chemin « Le Faillet », Viognier 2022

• Les Vignerons du Sommiérois « Secret de Cépage », Viognier 2022 Vins Rosés

LES ROSES

• Les Terres de Paraza « C’est la vie », Cinsault 2022

• Les Domaines Paul Mas « Vignes de Nicole », Grenache / Mourvèdre / Syrah 2022

• Les Salins du Midi « Saint Louis », Grenache 2022

• Les Chais du Sud – Fortant « Marinière », Grenache gris 2022

 • Les Caves Richemer « Henri de Richemer », Marselan 2022

• Les Vignobles de Vendéole « Le Rosé de Vendéole », Pinot gris 2022

• Domaine de la Jasse « Cœur de Cuvée de la Jasse », Syrah / Grenache / Caladoc 2022

 • Les Vignerons de Puimisson « Le Chant des Grillons », Syrah 2022 Vins Rouges

LES ROUGES

• Les Caves Molière « Entracte », Cabernet / Sauvignon 2022

• Cellier des Demoiselles « Vieux Carignan », 2022

• Domaine la Combe Blanche « Cinsault d’Enfer », 2021

• Famille Fabre « Cinsault », 2021

• Domaine l’Amiral « L’escale », Grenache noir 2022

• Domaine de Valensac « Entre nous selon Valensac », Petit Verdot 2021

• Domaine de Castelnau « Cayenne Syrah », 2022

• Domaine de Causse « Aphrodite », Syrah 202

Ces vins seront la vitrine de l’IGP Pays d’Oc lors des actions de promotion organisées par l’Interprofession.

Au cours du dîner de clôture, Jacque Gravegeal, président de l’IPG, s’est félicité du retour de cette sélection : « un évènement auquel les entreprises et les vignerons sont attachés ». Il a mis l’accent sur la fidélité de cette collection à l’identité « vin de cépage » de l’IGP, exprimée par 28 cuvées monocépage sur 34, tout en vantant le talent créatif illustré par les assemblages inédits composant les autres cuvées. Alvarinho, Bourboulenc, Cinsault rouge, Carignan rouge, Mauzac, Grenache gris et Petit Verdot montrent la diversité de l’offre, mais aussi la capacité d’adaptation des vignerons aux exigences de la demande en produisant des vins de qualité, notamment sur ce millésime 2022 souvent compliqué.  

Bravo et bon vent aux heureux élus.

Serge Navel

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Deux vignerons élus à la présidence du syndicat de saumur-champigny

C’est une première, cette année le syndicat des producteurs de saumur-champigny, créé en 1980, sera co-présidé par deux vignerons, Amélie Neau et Alban Foucher.

Deux personnages connus sur le terroir du saumurois vont œuvrer à l’image de l’appellation saumur-champigny, et à la mise en valeur des 120 vignerons qui la font vivre. À la présidence depuis trois ans, Amélie Neau, à la tête du Domaine de Nerleux (50 ha) maintient son poste, aux côtés d’Alban Foucher, propriétaire du domaine de la Seigneurie depuis 2005.

Cette AOC, qui a vu le jour en 1957, met le cabernet franc à l’honneur avec une tolérance infime pour le cabernet sauvignon et le pineau d’aunis. Première appellation du Val de Loire présente dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, celle-ci est réputée pour ces vins fins et d’une grande fraîcheur, grâce au terroir calcaire de cette zone géographique.

Une co-présidence pour répondre à de nouvelles problématiques
Si une coopération a été décidée à la présidence du syndicat de saumur-champigny, c’est avant tout le choix d’Amélie Neau : « Nous avons de plus en plus de projets et de domaines d’intervention au sein du syndicat. De nouvelles problématiques apparaissent, et le cadre réglementaire évolue à toute vitesse. En même temps, nos exploitations et nos familles ont aussi besoin de nous. C’est pourquoi je crois vraiment en une co-présidence efficace pour mener à bien l’ensemble de nos missions cette année. »

Faire rayonner l’AOC saumur-champigny
Figure féminine du paysage viticole local, Amélie Neau travaille au rayonnement de cette appellation du saumurois : vente directe, coopérative, et d’autres projets, tels que la conversion bio, les ventes à l’export et le développement de l’œnotourisme. Pour l’accompagner sur ces dossiers, Alban Foucher se joint à elle. Ce vigneron qui siège au conseil d’administration depuis 2005 et occupe le poste de vice-président depuis 2020 va diriger de nouveaux projets, notamment en ce qui concerne le domaine technique et sur toutes les questions relatives à l’adaptation du vignoble dans un contexte de réchauffement climatique.

Une appellation portée par ses vignerons
À leurs côtés, le bureau et le conseil d’administration seront constitués d’un quart des vignerons de l’AOC. « Dans le saumur-champigny nous avons toujours eu à cœur que ce soit les vignerons qui participent à la défense de notre appellation, et c’est grâce à la mobilisation de nos fondateurs que notre collectif est resté aussi dynamique et moteur en Val de Loire. Nous vivons une période charnière et il faut savoir répondre présent » estime Alban Foucher. Un collectif afin de faire la promotion de l’appellation, de développer de la biodiversité, d’effectuer une veille technique et agronomique, de booster l’export… L’appellation saumur-champigny, c’est aussi se retrouver et festoyer autour d’événements comme les Grandes Tablées, les Foulées ou encore déguster la Cuvée des 100 vignerons, un nectar rare issu de quelques raisins de chaque vigneron de l’appellation !

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Trophées de l’œnotourisme 2023 : cap sur Lyon

Les Trophées de l’œnotourisme, organisés par Terre de Vins et Atout France, couronnent les propriétés viticoles pour l’excellence de leur service oenotouristique dans neuf catégories différentes. Traditionnellement tenus à Bordeaux, ils auront lieu pour la première fois à Lyon, à l’hôtel de la Région Auvergne Rhône-Alpes, le 6 juin prochain.

Auvergne Rhône-Alpes, une évidence
Pour Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région Auvergne Rhône-Alpes délégué à l’agriculture et aux espaces valléens, « la tenue des Trophées de l’oenotourisme en Auvergne Rhône-Alpes, et plus précisément à Lyon, représente beaucoup, et permet de nous affirmer comme une grande région viticole et oenotouristique. Nous avons de nombreuses pépites à partager, et Lyon est le point d’intersection entre l’ensemble des vignobles présents sur les 4 points cardinaux de la région : au sud avec les célèbres appellations de la vallée du Rhône, septentrionale et une partie de la méridionale, à l’est avec les vignobles de l’Isère, du Bugey et de Savoie, au nord avec celui du Beaujolais et à l’ouest avec les appellations auvergnates et ligériennes ».

En plus d’un grand nombre de vignobles à la diversité remarquables, l’une des forces de la viticulture d’Auvergne Rhône-Alpes réside dans sa qualité : 95% du vignoble est sous signe de qualité (43 AOP et 13 IGP).

Dynamique viticole et oenotouristique
La dynamique de l’œnotourisme est à l’image de l’alliance qualité/diversité des vignobles, avec 450 caves engagées dans une démarche de qualité de l’accueil (soit quasiment 50% de l’ensemble des caves que compte le territoire), et 12 destinations labellisées Vignobles & Découvertes.

Si Fabrice Pannekoucke souligne que les atouts naturels de la région ont été déterminants, cette candidature consacre également « la collaboration dynamique et productive portée par le Comité Vin (qui fédère toutes les organisations de la filière viticole en AURA, représente les vignobles et défends leurs intérêts) et l’agence Auvergne Rhône-Alpes Tourisme (assurant la promotion touristique du territoire ainsi que l’accompagnement des professionnels du tourisme) ».

Cette conjonction d’énergie a permis de monter en puissance sur la professionnalisation des acteurs du tourisme et de la viticulture, l’accompagnement de projets, la communication et la promotion de l’offre oenotouristique régionale, ainsi que sur l’événement annuel « Le Fascinant Week-End ».

Rendez-vous le 6 juin 2023 à l’Hôtel de Région, 101 cours Charlemagne, 69002 Lyon

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Fabrice Sommier élu nouveau président de l’Union de la sommellerie française

Lors de l’assemblée générale de l’Union de la sommellerie française (UDSF), qui a eu lieu hier à Marseille, Fabrice Sommier, Meilleur Ouvrier de France et fondateur de la Wine School implantée à Mâcon, a été choisi pour succéder à Philippe Faure-Brac.

Ce Berrichon de souche a baigné dans l’univers gustatif dès son plus jeune âge. De son grand-père qui lui faisait découvrir secrètement les nectars en devenir dans ses fûts à son père qui lui faisait apprécier le bien manger aux tables de ses bons petits restaurants préférés. Le goût est l’histoire de sa vie. Du goût mais aussi une bonne dose de persévérance. Fabrice Sommier intègre l’école hôtelière de Thonon-les-Bains, un cursus qu’il suit par la voie de l’apprentissage, faute de moyens. Une persévérance récompensée puisque c’est dans cette même école qu’il a été sacré Meilleur Ouvrier de France en sommellerie en 2007.

En 2006, il est nommé maître sommelier de l’UDSF, en 2007 il obtient le titre de MOF sommelier, en 2009 il rejoint le club Nespresso en tant que Coffee Sommelier, en 2010 il remporte le Master of Port, en 2011 il reçoit le titre de chevalier de l’Ordre du mérite agricole et décroche le diplôme de Saké Sommelier. Et ce n’est pas fini : de 2015 à 2021, il travaille en tant que gérant du domaine d’Azenay (17 hectares dans le Mâconnais), en 2016 il est nommé officier de l’ordre du Mérite agricole et devient le secrétaire général de l’Union de la sommellerie française, en 2019 il a été le président du 104e Tastevinage au Château du Clos de Vougeot, et en 2021 il fonde sa propre école : la Wine School… Rencontre avec un boulimique de travail.

Comment vous est venue l’idée de vous présenter à la présidence de l’UDSF ?

Je suis adhérent de cette association depuis 1988 et cela va faire treize ans que je suis dans les bureaux. J’ai été secrétaire général mais aussi directeur des concours pendant dix ans. C’est un investissement, puisque ce poste est non rémunéré, mais ça me paraît logique de donner de mon temps à mon tour, de poursuivre cette notion de partage avec tous les membres, les jeunes mais aussi les passionnés. J’ai un immense plaisir à continuer, avec mes expériences et mon ressenti, le travail époustouflant effectué par mon prédécesseur. Beaucoup de personnes me demandent s’il est difficile de prendre la suite de Philippe Faure-Brac. Je leur réponds que non ! Car il a œuvré avec la personne qu’il est. Je ferai les choses différemment. Philippe a fait un travail de fond sur certains dossiers importants, mon regard se portera sur d’autres et je les traiterai avec autant d’assiduité. Il a réussi à créer une dynamique extraordinaire pour le Meilleur Sommelier du monde, il a fait deux mandats, le temps est venu pour autre chose.

Quels sont les projets pour l’UDSF et la jeune génération de sommeliers ?

Je suis allé chercher beaucoup de jeunesse, de féminité et de diversité. C’est-à-dire pas que des sommeliers qui travaillent dans des restaurants étoilés ou en caves prestigieuses. L’idée c’est de rassembler autour de la sommellerie et de l’UDSF tous les professionnels du vin qui sont passionnés par ce qu’ils font. Si nous pensons en termes pédagogiques, plutôt que de penser à ce que les gens peuvent apporter à la sommellerie, pourquoi ne pas se demander ce que la sommellerie peut apporter aux gens ? Et donc d’être une sorte de syndicat des sommeliers ou du moins le lieu incontournable quand l’on souhaite échanger autour du vin. Nous sommes également entrés dans une ère de communication et il faut repenser notre approche à ce niveau-là. Réfléchir à ce qu’est le vin dans son identité, le vin et les autres boissons, car, ne l’oublions pas, le sommelier est en charge de tous les liquides : eaux, thés, cafés… Mon objectif est donc de développer le partage autour de ces connaissances et de créer plus d’unité entre les régions. Il ne faut pas oublier que l’Union de la sommellerie française n’appartient pas à elle-même mais à tous ses adhérents. Elle est dédiée à toutes les régions, il faut remettre un petit peu de lien car la diversité est une maille nécessaire et nourrissante pour notre tissu professionnel.

Vous êtes situé en région Bourgogne Franche-Comté, à Mâcon. Est-ce que cette situation géographique va avoir un impact sur le fonctionnement de l’UDSF ?

Je ne serai pas à Paris, mais certains membres du bureau y seront. Je ne peux pas être présent tous les jours dans la capitale, et c’est pourtant vrai qu’il s’y passe beaucoup de choses, raison pour laquelle certaines personnes de confiance sont sur place. Quoi qu’il en soit, l’UDSF sera toujours là pour participer aux événements du vin qui ont lieu à Paris. J’ai choisi un bureau en ce sens, il est constitué de : Florent Martin, secrétaire général, Caroline Furstoss, secrétaire adjointe, Xavier Thuizat, trésorier, et Frédéric Devautour, trésorier adjoint. Et, étant donné que je suis à Mâcon, le siège social de l’UDSF va s’installer ici. C’est un énorme changement et une vraie volonté de devenir régionaliste : que les régions reprennent un peu le pouvoir. Il faut savoir que plus de 80 % des membres de l’UDSF sont en province. J’aime profondément Paris, mais je pense qu’il est important que l’on mette en valeur tous les territoires et leurs terroirs. Car que vous ayez un sommelier en smoking ou un sommelier en jean et baskets, ils sont animés par la même passion : ils sont d’abord au service des vignerons et ensuite au service des clients. Que ce soit dans un palace ou dans une auberge au fin fond du Gers, la passion est la même ! On parle le même langage, celui des amoureux du vin.

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Œnotourisme : les vins de la Vallée de l’Hérault passent à l’offensive

La 36e édition du Concours des vins de la Vallée de l’Hérault a eu lieu la semaine dernière au cœur du magnifique Château de Granoupiac à Saint-André-de-Sangonis. Parallèlement, un oenotour a permis à plusieurs prescripteurs venus de France et d’ailleurs de découvrir la diversité du territoire. Un joli coup de projecteur pour une région viticole en plein essor.  

Mercredi 19 avril, le soleil commence doucement à baisser pavillon sur Saint-Saturnin-de-Lucian, dans l’Hérault. Au restaurant Le Pressoir commence à monter une légère effervescence. Dans le fond de l’établissement, plusieurs journalistes et influenceurs spécialisés dans le vin ont été réunis pour un dîner et une découverte des vins ciselés et précis du domaine Virgile Joly. Xavier Beghin, journaliste belge reconnu, Nathan Menou, sommelier et copropriétaire du N°5 Wine bar, à Toulouse ou encore Kathleen Smith, dégustatrice canadienne sont là pour participer à la 36e édition du Concours des Vins de la Vallée de l’Hérault mais pas seulement. « En 2020, le Covid avait stoppé tous nos projets et notre élan, explique Héléna Fages, animatrice de la filière viti-vinicole de la Communauté de Communes de la Vallée de l’Hérault. Mais cette crise a au moins permis de prendre du recul et d’imaginer une autre façon de mettre en avant la dimension oenotouristique et la richesse de notre territoire. Il a été décidé de créer une vraie expérience autour du concours avec plusieurs rendez-vous auprès de nos ambassadeurs. » Labellisée Vignobles & Découvertes en 2015, la destination Languedoc Cœur d’Hérault, qui regroupe les 3 communautés de communes du Clermontais, du Lodévois Larzac et de la Vallée de l’Hérault (soit 77 communes), occupe une position charnière stratégique entre les principaux pôles urbains héraultais de Montpellier et Béziers. « Les atouts sont nombreux et nous les vignerons locaux avons un rôle majeur pour développer le tourisme et créer des synergies », poursuit Magdalena Joly en présentant la cuvée Saturne blanc, un assemblage grenache blanc-rolle à la vivacité rafraichissante. 

46 cuvées décorées sur 180 échantillons
Le lendemain matin, direction le Château de Granoupiac, à Saint-André-de-Sangonis, pour le fameux concours en partenariat avec le lycée agricole de Gignac et l’aide de la Région Occitanie. « C’est un vrai défi logistique mais on la chance d’être accueilli gratuitement par les domaines », résume Héléna Fages. Au cœur de l’ancien chai du domaine, 180 vins de 48 producteurs ont été présentés aux 80 dégustateurs. A une table, Laetitia Mathieu, gérante d’Atout Terroir, pôle d’accompagnement dédié aux métiers du vin, est sous le charme de l’échantillon n°7 dans la catégorie « Vins de garde ». « C’est tout à fait le profil que l’on recherche : une belle attaque suave, un cœur de bouche velouté et une finale fraîche qui laisse deviner une belle capacité à vieillir. » En tout, 46 cuvées ont été décorées à l’aveugle comme suit : rouges (21 or, 4 argent, 3 bronze), blancs (7 or, 4 argent, 1 bronze) et rosés (4 or, 1 argent, 1 bronze). Le palmarès complet sera disponible au début du mois de mai en cliquant ici. Après la dégustation, l’assemblée est conviée à une conférence sur le recyclage du liège sur le territoire. À la demande de la Communauté de Communes, R&D Concept, une entreprise locale, s’est engagée dans cette voie. « On espère créer une filière concrète et structurée de collecte et de transformation, ce qui n’existe pas pour le moment », explique Flora Joly. 

Une verticale d’anthologie au Mas de la Séranne
A l’heure du repas, une brasucade conviviale et écoresponsable permet la dégustation de tous les vins médaillés sans lever l’anonymat. Après une visite commentée du Château de Granoupiac, où on y apprend que les vignes sont en fermage via les frères Julien du Mas de Janiny, la petite troupe a la chance d’aller rendre visite à Jean-Pierre Venture et sa fille Amandine, au Mas de la Séranne, à Aniane. Un domaine de 17 hectares en bio emblématique des Terrasses du Larzac. « Ici, on valorise le terroir au quotidien dans nos cuvées mais aussi via nos paysages », explique le vigneron en pointant du doigt le Mont Saint-Baudile (850 m). La vue est à couper le souffle, tout comme la proposition du jour : une verticale sur quatre millésimes (2009, 2013, 2018 et 2020) de leur cuvée phare Antonin et Louis (syrah, mourvèdre, carignan). Nathan Menou et tous les dégustateurs sont sous le charme : « C’est incroyable de conserver une si grande fraîcheur dans ses vins, j’ai été vraiment séduit par le 2018, cette signature mentholée et ce grain si fin ! » Après une visite commentée de quelques parcelles, notamment de cépages grecs et italiens, et de la cuverie, il est temps de baisser pavillon. L’opération séduction réussie, Héléna Fages et ses équipes peuvent savourer. « Être acteur et moteur de ce réseau oenotouristique, c’est une vraie fierté. Personnellement, je suis très attaché à ce territoire et je ferai tout pour continuer à le valoriser. » 

Plus d’informations sur le site : https://www.vins-vallee-herault.fr/

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[Champagne Tasting] Jacquart : le Blanc de blancs 2015 à la lumière de ses prédécesseurs

Le Blanc de blancs du champagne Jacquart assemble les chardonnays des grands crus de la Côte des blancs à ceux du tournant de la Montagne. Une palette qui permet de trouver de beaux équilibres sur des millésimes très différents comme le montre cette verticale (2015, 2014, 2013, 2012). Pour ceux qui ne connaitraient pas la Maison, rendez-vous à Champagne Tasting le 13 mai au Palais Brongniart !

2015 : fraîcheur d’Alpage

2015 est l’année chaude par excellence. Les épisodes caniculaires en juillet et en août ont donné des raisins très mûrs, ce qui n’empêche pas ce blanc de blancs d’avoir un aspect raffiné et aérien. Certes, l’acidité est sans doute moins prononcée, mais on va chercher la fraîcheur ailleurs, sur des notes mentholées, de fenouil, de fleur d’oranger et d’herbes d’Alpage. Cela donne un côté moins strict et moins anguleux, des contours moins nets, un vin plus nuancé qui se dessine en clair-obscur, par petites touches… La fin de bouche est tenue par des amers très fins d’albédo qui prolongent la sensation de fraîcheur. (59€)

2014 : le gendre idéal

Alors que se tenait au Brésil la coupe du monde, la météo jouait elle aussi la samba ! Après un printemps chaud, succéda un été pluvieux, tandis qu’en septembre, le retour d’un temps plus continental donna soif aux vendangeurs. A la différence des pinots noirs, les chardonnays n’ont pas été atteints par la mouche suzukii. On a donc pu les laisser mûrir sereinement sans craindre la pourriture. Le résultat est un champagne qui a un peu la tête du gendre idéal : bien sous tous rapports. On pourrait le caractériser comme la définition du blanc de blancs pédagogique : crémeux, charnu tout en restant fin, avec des arômes subtils qui évoquent l’amande, la bruyère des landes, la camomille, la lavande. La patine a commencé à confire un peu les agrumes, tandis qu’apparait une petite pointe de cire d’abeille.

2013 : le diamant brut

La campagne a été froide du début à la fin, et le miracle champenois habituel de septembre ne s’est pas produit. Le raisin a donc continué à mûrir à son train de sénateur jusqu’au mois d’octobre. On a obtenu le contraire exact de 2015, un vin d’une belle acidité lui conférant une sorte de jeunesse éternelle. 2013 a ainsi l’éclat du diamant brut qui ne s’altèrera jamais. Le pendant de cette qualité, c’est ce côté plus angulaire. Si 2015 pouvait évoquer l’architecture de Gaudi, on est là davantage dans celle du Bauhaus, avec quelque chose de très géométrique et des contours parfaitement définis. Les agrumes sont vifs, on pense au yuzu, tandis que la minéralité très marquée s’exprime sur des notes salines d’une grande pureté. Les quelques touches grillées très fines qui s’ajoutent, expression d’une noble réduction, achèvent de donner à ce champagne une allure aristocratique, racée. 2013 est sans doute moins accessible que 2015 mais il ravira les connaisseurs.

2012 : un millésime de consensus

L’hiver a été très froid, le printemps difficile avec des épisodes de gelées dévastatrices, des pluies intenses qui ont généré du mildiou et une chute des températures des plus malvenues au moment de la floraison. L’été caniculaire a rattrapé les choses. Le résultat est magnifique. Le nez s’ouvre sur des notes puissantes d’acacia et de cédrat confit. La bouche tourne au caramel beurre salé et à la marmelade, on songe au « lemon curd » des Anglais. C’est gourmand tout en restant mordant !  Aucun doute, on a affaire à un enjôleur qui saura sans problème rallier tout le monde.

www.champagne-jacquart.com

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