[La bouteille à moins de 10 €] Château de la Pingossière (AOP Muscadet Sèvre et Maine sur lie)

Guilbaud frères, maison familiale depuis 1927, établie à Clisson en Loire-Atlantique, est spécialisée dans les vins de Loire. Leur muscadet-sèvre-et-maine-sur-lie, Château de la Pingossière 2018, offre une séduisante expression du muscadet, en vivacité et légèreté (12°). Issu de vieilles vignes plantées au bord de la Loire sur des gneiss, il y gagne structure et équilibre. 2018, chaud et sec, est un millésime qui permet au melon de Bourgogne de donner sa plénitude avec l’élevage sur lies. Robe jaune paille brillante, nez frais sur les fleurs blanches, bouche crémeuse, attaque acidulée, puis en longueur, en notes iodées et miellées : charme et gourmandise à prix sage.

Il s’accordera heureusement sur des recettes végétales et marines. Rafraîchi pour l’apéritif, avec des accras de morue, des crevettes grises, des moules marinées, des bâtonnets de légumes crus avec sauce fromage blanc et herbes. Il passe à table avec des langoustines toutes simples, du poisson cru ; ceviche de muge, carpaccio de dorade et continue pour le fromage avec des chèvre frais ou affinés.

Château de la Pingossière 2018
8,90 €

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Lafite Rothschild porte son corbières sur la place de Bordeaux !

C’est en septembre que la place bordelaise se consacre aux vins hors Bordeaux, pour la première fois, un corbières sera inscrit aux sélections des négociants. Pour Saskia de Rothschild « il est temps de présenter Château d’Aussières aux amateurs du monde, nous sommes persuadés qu’il le mérite ».

Acquis en 1999 par les Domaines Barons de Rothschild Lafite, la propriété audoise reste chère au cœur de la famille. « C’était un coup de cœur pour mon père, pour l’équilibre entre vignes et nature sauvage ; il y a quelque chose d’incroyable ici dans cet environnement rude et fort, avec ce massif de Fontfroide dans lequel s’engouffre le vent venu de Méditerranée ». Plus de vingt ans se sont donc écoulés, employés à une cartographie fine du vignoble, à l’analyse des sous-sols, à l’adaptation de la taille et des pratiques culturales avec une conversion à l’agriculture biologique amorcée en 2018, juste après que la démarche soit lancée au Château de L’Évangile à Saint-Emilion. Il y a eu aussi la rénovation du hameau car ici il y avait non seulement une cave et des habitations mais aussi une école et une boulangerie. « C’est un endroit surprenant, témoigne Jean de Roquefeuil, directeur de la propriété et directeur technique du groupe, et on est souvent agréablement surpris, c’est un terroir difficile à révéler mais quand on y arrive, il est dingue ». Et Saskia de Rothschild de compléter « mon père avait dans la cave familiale tous les premiers millésimes d’’Aussières, des 2007, 2008, en magnum, je les ai beaucoup bu, ma dernière dégustation est le 2013, j’aime les boire avec un peu d’âge. Nous avons reçu les négociants bordelais sur le domaine, ils ont goûté, ils connaissent les vins, on a pris le temps de construire une stratégie avec eux ».

Saskia de Rothschild et Jean de Roquefeuil ©S. Tonnaire

C’est le millésime 2019 qui ouvre le bal « avec son nez frais et épicé, il raconte d’où il vient ». De fait cette cuvée Château convainc par son bouquet et sa texture finement tissée, ses saveurs terriennes et réglissées, son équilibre rafraîchissant, élancé, un fruité noir et juste corsé, une palette complexe où les cépages principaux, la syrah et le mourvèdre, se répondent et s’enrichissent. On le découvrira donc auprès du négoce bordelais dès cette semaine.

Outre cet évènement, le projet d’un vin blanc ambitieux avance à Aussières, les terroirs sont identifiés, et le choix d’un cépage constructeur, est arrêté, ce sera le grenache blanc, épaulé de roussanne et marsanne. Initiative dans la lignée de la création du blanc sec au château Rieussec, premier grand cru classé en sauternais, et plus récemment au château Duhart-Milon également, sur une veine calcaire du vignoble de Pauillac. Toutes les cuvées du Château d’Aussières sont également disponibles à la boutique de la propriété, à titre indicatif, le millésime 2018, dégusté lors de cette rencontre est en vente au prix de 39,90 euros

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Romané Basset : au nom du père

Du 13 au 15 octobre se tiendra à Paris la remise des Golden Vines Awards récompensant les stars de la filière. À cette occasion, une vente aux enchères est organisée au profit de la fondation Gérard Basset dédiée au renforcement de la diversité dans l’univers du vin. Nous avons rencontré Romané Basset, qui, à la suite de son père décédé en 2019, s’est fait le grand ambassadeur de cette cause.

Pensez-vous que le monde viti-vinicole pèche spécialement par son manque d’inclusivité ?
Cela dépend des pays. Aux États-Unis par exemple, la proportion de noirs africains dans la population est d’environ 14 %. Pourtant, seulement 0,01 % des viticulteurs sont issus de cette catégorie. Au Royaume Uni, un sondage a montré que plus de 86 % des gens qui travaillent dans le monde du vin sont blancs (sommellerie, etc.) tandis que 61 % des sondés sont issus d’entreprises où moins de 50 % des salariés sont des femmes. En Afrique du Sud, les noirs sont nombreux à travailler dans la filière viticole, mais à des tâches subalternes. Nous avons rencontré là-bas un vigneron, Paul Siguqa, fils d’une ouvrière viticole qui l’a encouragé à se former. Alors qu’il avait acquis de solides diplômes à l’université, lorsqu’il a voulu racheter le domaine Klein Goederust, il a essuyé des refus de toutes les banques. Il n’a pu s’appuyer que sur ses propres économies. Cela n’a pas empêché heureusement son vin de connaître le succès que l’on sait. Ces difficultés d’accessibilité à la profession touchent aussi des pays comme la France. Le problème y est cependant moins lié aux préjugés ethniques qu’au coût élevé des formations, ne serait-ce que parce que ces cursus exigent d’acheter beaucoup de vins. Le système de transmission familiale chez les viticulteurs est par ailleurs très valorisé. On ne doit pas le décrier, mais l’envers, c’est qu’il ne facilite pas toujours l’intégration de ceux qui n’ont pas eu la chance de naître dans ce milieu. Ils n’en n’ont pas les codes et ne peuvent compter sur aucune relation pour les appuyer, même s’ils sont tout aussi passionnés.

Quel est l’objectif de la fondation Gérard Basset ?
Mon père, Gérard Basset, n’était pas issu du monde du vin. Il est entré par la petite porte. Il a passé son enfance à côté de Saint-Étienne, et c’est en venant soutenir son équipe de foot qu’il a découvert l’Angleterre, un pays dont il est tombé amoureux. Il a décidé de s’y installer. Pour cela, il a d’abord travaillé comme plongeur puis comme serveur. C’est là qu’il a découvert le vin. Une cliente lui a un jour posé des questions auxquelles il n’a pas su répondre, il s’est acheté un livre et s’est passionné pour le produit. Il était l’antithèse du snob du vin. Selon lui, ce qui définissait un bon sommelier n’était pas tant l’amour porté au jus de Bacchus que celui qu’il était capable de manifester aux gens. C’est ce même altruisme qui conduisait souvent Gérard Basset à conseiller et à aider des personnes qui voulaient faire carrière dans le métier. D’où l’idée de cette fondation créée à la fin de sa vie dédiée au renforcement de la diversité dans le monde du vin, des spiritueux et de l’hôtellerie. En privilégiant comme levier d’action l’éducation et la formation professionnelle, la fondation rend aussi hommage à l’importance qu’attribuait Gérard Basset aux études. Rappelons qu’il était la seule personne à détenir à la fois un MBA en business du vin, le master de l’OIV, tout en étant Master of wine, Master Sommelier et en ayant été désigné meilleur sommelier du monde. 

Plus concrètement, pouvez-vous nous donner quelques exemples d’actions de la fondation ?
Nous attribuons des bourses à des personnes qui ont en commun d’appartenir à des groupes historiquement marginalisés et d’être passionnées par les vins et les spiritueux, afin qu’elles puissent suivre les études de leur choix. Nous avons également des partenariats avec de nombreuses grandes entreprises comme Artémis, Dom Pérignon ou l’hôtel La Réserve de Michel Reybier à Genève, qui nous permettent de proposer à nos boursiers des stages et de les aider à trouver des portes d’entrée dans la filière. Nous travaillons enfin directement en collaboration avec certaines écoles pour créer des formations plus accessibles. Nous avons par exemple participé à la construction en 2022 avec Kedge Business School d’un cours d’introduction à la sommellerie destiné à des personnes disposant de moyens économiques limités. Un beau succès que nous avons renouvelé en 2023 et qui a bénéficié de la collaboration de grands sommeliers comme Estelle Touzet, Franck Ramage, et le chef cuisinier Aaron Rosenthal. Ce projet avait aussi un sens historique pour notre famille puisque c’est dans cette école que mon père avait obtenu son MBA.

https://gérardbassetfoundation.org

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[Vendanges] Feu sur les blancs du Médoc

Le Médoc compte toujours davantage de cuvées de vins blancs, en grande majorité réalisées avec du sauvignon. Cette fin de mois d’août 2023 sonne l’heure d’une récolte qualitative, conséquence d’un millésime frais.

Au Château Loudenne, ce temple rose greffé sur l’estuaire, les premiers coups de sécateurs ont résonné vendredi dernier au lever du soleil. Et avec le sourire : « Ça se présente très bien, nous sommes en bio et nous n’avons pas eu trop de souci de mildiou, le vent nous sauve, sur nos terroirs de Loudenne la seule problématique est le rendement, toutefois c’est la qualité qui prime », souligne le directeur Philippe de Poyferré. Les quelque 7 hectares de sauvignon et de sémillon sont donc en train de rentrer au chai et les perspectives qualitatives sont heureuses. « Les millésimes frais sont idéaux pour les blancs, nous cherchons les agrumes, la pêche, la poire, trop de chaleur nous emmène au contraire sur les fruits exotiques, alors nous sommes enchantés par le très beau millésime 2023 », précise le directeur. Non loin, au Château Doyac, nous sommes sur les starting-blocks. « Nous avons déjà récoltés nos quelques pieds de pinot noir et de chardonnay, les jeunes vignes de chardonnay ont délivré de très beaux raisins, ce sont de micro-parcelles, rapporté à l’hectare ça fait autour de 20 hectolitres, surtout ça se goûte très bien », explique Clémence de Pourtalès avant d’ajouter : « On attaque les sauvignons mardi ou mercredi ». Et là aussi les vignes de sauvignons ont de manière générale bien résisté à la pression du mildiou, des parcelles mitoyennes de merlot ont été touchées.

Qu’on se le dise, s’annoncent de beaux équilibres et le plein de fraîcheur sur les blancs médocains 2023.  

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[Nos circuits œnotourisme #37] Dordogne, Bergerac rive gauche

Vous êtes en vacances cet été et ne savez pas où partir ? Terre de vins est là pour vous ! Prenez le temps de découvrir nos idées de circuit œnotouristique avec 5 adresses au cœur d’un vignoble français. Aujourd’hui direction la rive gauche bergeracoise !

Château Monestier La Tour
Avant d’aller visiter le chai à barriques sous la charpente en bois vieille de trois siècles et de monter vers les étangs et le château (qui ne se visite pas), il fait bon se promener dans le jardin aux tisanes. Margaret, la directrice du domaine, explique volontiers aux visiteurs l’intérêt de l’osier, de la valériane, des soucis, des orties ou des ronces utilisés comme une pharmacie pour les vins certifiés en bio et travaillés en biodynamie. On passe par la tisanerie et la cuverie avant de déguster les vins.

24240 Monestier – 05 53 24 18 43 – chateaumonestierlatour.com

La Tour des Vents
Le restaurant du chef étoilé Damien Fagette joue la carte périgourdine dans l’assiette comme dans le verre (une centaine de références de la région). L’établissement en haut de la colline offre un panorama époustouflant sur le vignoble et la plaine de Bergerac avec une grande terrasse pour les beaux jours. Le restaurant vient de construire des lodges en bois juste en face, à côté du moulin à vent de Malfourat en ruines. Ils comprennent des suites de 2 à 4 personnes avec spa privatif sur la terrasse ou dans la jardin (ouverts cet été). Menu à partir de 62 €.

24240 Monbazillac – 05 53 58 30 10 – tourdesvents.com

©F. Hermine

Château de Monbazillac
Le monument historique de la cave de Monbazillac a fait peau neuve avec notamment un nouvel espace dédié au célèbre liquoreux afin de mieux comprendre ses particularités, son terroir, sa vinification, ses arômes, le botrytis cinerea…(10 €) et même un espace enfants sur la vigne dans la cave. On peut déguster à la boutique, au pavillon des arômes avec un sommelier (15 €), au restaurant formule bistro ou gastro, ou sur l’esplanade du château, les soirs d’été dans une ambiance lounge et musicales au coucher du soleil avec des planches apéritives.

24240 Monbazillac – 05 53 61 52 52 – chateau-monbazillac.com

Château Les Verdots
La propriété a changé de mains et les gîtes ont été transformés en bureaux mais il est toujours possible de voir la cave souterraine de vieillissement (sur réservation) et de déguster les vins après la visite ou lors des after-works dans les jardins les jeudis de juin à 17 h avec une planche de produits locaux. L’été, un bar à vins et tapas ouvre quatre jours par semaine. À moins de préférer une randonnée libre dans le vignoble avec un sac-à-dos pique-nique maison comprenant une bouteille de Clos des Verdots ou de jus de fruits artisanal (15 €/pers.)

24560 Conne-de-Labarde – 05 53 58 34 31 – verdots.com

©Pays Bergerac Tourisme

Clos du Breil
Yann et Loïc Vergnaud, les deux frères du Clos du Breil, viennent d’être certifiés en bio. Ils font visiter et déguster la gamme dans leur nouveau caveau avec vue sur vignes, toute la semaine, le week-end plutôt sur rendez-vous. La cuvée Léi Peires, une sélection parcellaire de cabernet sauvignon avec une touche de cabernet franc, est incontestablement un grand vin de garde aux tanins fins, toujours issu de la meilleure parcelle et élevée 16 à 18 mois en barriques neuves (56 €)

24560 Saint-Léon-d’Issigeac – 05 53 58 75 55 – leclosdubreil.fr

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[Nos circuits œnotourisme #36] Var, le long de l’ancienne N7

Vous êtes en vacances cet été et ne savez pas où partir ? Terre de vins est là pour vous ! Prenez le temps de découvrir nos idées de circuit œnotouristique avec 5 adresses au cœur d’un vignoble français. Aujourd’hui direction le Var !

Bastide de Blacailloux
Blacailloux n’est pas seulement un vignoble mais il devient un véritable complexe hôtelier avec un grand gîte de luxe de 7 suites avec terrasses privatives réaménagé dans l’ancien domaine de la Julienne (à partir de 240 €/nuit), un bastidon pour deux à l’entrée de la propriété mais également les cinq chambres de la bergerie d’Aquino, entièrement restaurée (à partir de 1 400 €/nuit). Dégustation de la gamme bio au caveau de Blacailloux, de l’autre côté de la route, avec visite des chais et des vignes sur rendez-vous (gratuit). Dans l’année, concerts, soirées accords mets-vins, les jeudis de Blacailloux en juillet-août avec visites commentées du domaine.

83170 Tourves – 04 94 86 83 83 – bastide-de-blacailloux.com

©F. Hermine

Domaine Aspras
Toute la famille Latz suit désormais l’aventure du domaine, l’un des pionniers du bio dans le Var. Ils viennent de s’offrir une nouvelle cave ultra-moderne et un vaste caveau convivial où l’on peut déguster la gamme et notamment la cuvée des trois frères, multicouleurs et multiformats. Possibilité de visite privée avec explication du terroir, des vins, de la démarche bio, dégustation-grignotages (12 € à partir de 8 personnes), apéro bio et jeu de pistes (sur réservation).

83570 Correns – 04 94 59 59 70 – aspras.com

Domaine de Fontainebleau
Près du village bio de Correns, ce vignoble recréé par les Bouchard est également certifié bio. Il s’est doté d’un magnifique caveau panoramique donnant sur les restanques et qui accueille dégustations et événements. L’occasion de s’offrir un jéroboam (3 litres) de Fontainebleau issu de vieilles vignes de grenache, cinsault et syrah bio (62,90 €), de quoi se muscler pour l’été et impressionner une belle tablée. Sur la propriété, une large palette d’activités, notamment une balade gourmet vigneronne sur 4,5 km avec étapes accord mets-vins en juin (41,50 €) et deux bastides à louer de quatre et sept chambres.

83143 Le Val – 04 94 59 59 09 – domaine-fontainebleau-en-provence.com

Commanderie de Peyrassol
Le vignoble mais également les bois et l’oliveraie sont truffés de sculptures et d’œuvres monumentales. La scénographie de tous les espaces a été entièrement repensée (visite du parc et des expositions, 20 €). Peyrassol propose également une randonnée de la biodiversité pour mieux comprendre l’écosystème de la propriété (25 €/pers.) et des jeudis after-work conviviaux et musicaux en juillet-août avec assortiments de fromages et charcuteries. Deux restos sur le domaine, un gastro et un bistrot, avec cuisines de saison agrémentées de l’huile d’olive maison et des vins du domaine.

83340 Flassans-sur-Issole – 04 94 69 71 02 – peyrassol.com

©F. Hermine

Château Saint Roux
Dans la belle bâtisse ocre-orangée avec une grande terrasse face aux vignes, des chambres d’hôtes et suites de charme pour 2 à 6 personnes (à partir de 135 €) et une démarche écolodge affirmée : draps en coton bio, potager et vins bio, confitures, légumes et même fromages et pain maison pour les petits déjeuners, les paniers pique-niques et au restaurant du chef Guillaume Rigaudias (menu à partir de 26 €, brunch à 47 € le dimanche). Autour de la ferme, chèvres, boucs, âne, poules, lapins… Visites pédagogiques et événements émaillent toute l’année. Ateliers de dégustation à partir de 19 €/pers.

83340 Le Cannet-des-Maures – 04 98 10 02 61 – chateausaintroux.com

©F. Hermine

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Châteaumeillant, une petite appellation à découvrir

ÀA l’extrême sud du Berry, entre Loire et Massif Central, l’AOC Châteaumeillant propose des vins rouges et « gris » (rosés) avec les cépages gamay et pinot noir. Reconnue au début du XXe siècle, elle faillit sombrer dans l’oubli. Pierre Picot fait partie des vignerons qui ont contribué à son épanouissement.

Certes, les Romains sont passés dans la région et ont laissé les traces d’un passé viticole et marchand. Mais c’est à la fin du XVIIIe siècle, avec le gamay puis le pinot noir, que les vignes retrouvent de la couleur. Début XXe, les surfaces sont conséquentes et la production est commercialisée, grâce à la ligne de chemin de fer, jusqu’en Belgique.

Avant 2010, année du classement en AOC, seuls une grosse cave coopérative et quatre domaines commercialisent le VDQS. C’est sous l’impulsion de Pierre Picot que les choses vont évoluer. Le céréalier-vigneron porte une vraie ambition pour les vins de Châteaumeillant. « Il fallait avoir plus de vignerons pour ne pas mourir, il fallait les attirer », confesse-t-il. Lui qui a essuyé les plâtres en débutant avec un hectare, il propose de vinifier à sa façon, dans son chai, les raisins de petits apporteurs. Trente ans après son installation, Pierre Picot travaille 7 hectares et 12 autres pour ses « invités ». Désormais, 35 vignerons exploitent 82 hectares sur sept communes, réparties entre les départements de l’Indre et du Cher, dans la région naturelle du Boischaut Marche.

Au domaine du Chaillot, Pierre Picot travaille en économie circulaire. Le vigneron-céréalier privilégie l’enherbement, les produits naturels, faisant des énergies et de l’entropie sa ligne de recherche et de conduite. Il a sélectionné de jolis terroirs de micaschistes et de sédiments tertiaires, sur trois lieux différents, afin de vinifier trois cuvées exclusivement avec le cépage gamay. Pour compléter sa gamme, deux cuvées de blancs en cépages chardonnay et tressaillier, sont identifiées en IGP Val de Loire. Sa personnalité, sa démarche et ses vins ont retenu tout notre intérêt.

Terre de vin a aimé
Parenthèse 2020 (13,50 €) : son nez très expressif dévoile les fruits noirs kirschés, les épices, le poivre. Bien équilibré, il porte la même gamme aromatique, sur une longue finale chocolatée, aux tanins soyeux.

Rêvésens 2021 (14 €) : plus discrets mais plus élégants, les arômes floraux de tubéreuse et de pivoine dominent. Sur le même registre, la bouche est fraîche, végétale, gourmande.

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[Nos circuits œnotourisme #35] Bordeaux rive droite, des sourires et des hommes

Vous êtes en vacances cet été et ne savez pas où partir ? Terre de vins est là pour vous ! Prenez le temps de découvrir nos idées de circuit œnotouristique avec 5 adresses au cœur d’un vignoble français. Embarquez aujourd’hui pour la rive droite bordelaise !

Blaye, territoire magique
L’appellation Blaye-Côtes-de-Bordeaux fait feu de tous bois à la belle saison pour attirer les visiteurs, qui découvrent avec ravissement son beau territoire tendu vers l’estuaire, dont l’épicentre est la citadelle inspirée par Vauban. Tous les jeudis de juillet-août, les « Vinobalades » proposent des dîners chez le vigneron précédés d’une balade dans les vignes. De nombreuses soirées concerts, ateliers thématiques ou ludiques, marchés gourmands, expos ou pique-niques complètent cette offre. Sans oublier l’incontournable dîner du Clos de l’Echauguette, au cœur de la citadelle, qui se tient traditionnellement à la fin du mois de juillet.

33390 Blaye – 05 57 42 94 20 – vin-blaye.com

Bourg, capitale conviviale
Du côté des Côtes-de-Bourg, la prime est toujours à la convivialité, avec une Maison des vins ouverte 7/7 qui a renforcé son offre en nombre de références, témoignant du dynamisme de l’appellation (100 % malbec, cuvées sans soufre, élevées en amphores…) Adossé depuis l’an dernier à ce site incontournable, le restaurant Bouchon (ouvert midi et soir du mardi au samedi) fignole une cuisine bistronomique qui se marie à merveille avec les vins de l’appellation. Il se double cette saison d’une guinguette plus « canaille ». Le territoire de Bourg propose également une très belle offre d’hébergements, sans oublier la traditionnelle « Nuit du Terroir » qui fait la part belle aux jeunes vignerons : la 11ème édition se tiendra le 5 août.

33710 Bourg – 05 57 68 22 28 – cotes-de-bourg.com

©P. Maltete

Château Bernateau
Faisant la part belle aux visites en famille, le château Bernateau a mis en place depuis plusieurs années une offre de visites s’adressant aux petits comme aux grands, réfléchie particulièrement pour intéresser les 4-12 ans. Ces visites, d’un format qui ne dépasse pas les 50 minutes, s’intéressent de près aux notions d’environnement et de biodiversité, en expliquant de façon ludique et pédagogique l’écosystème de la vigne, la vie de la faune et de la flore qui l’entourent – avec en prime une dégustation de vin pour les adultes et de jus de raisin pour les enfants.

33330 Saint-Étienne-de-Lisse – 07 62 39 41 66 – chateaubernateau.com

Château Mauvinon
Déguster un verre de vin bio, sur un toit terrasse, une paire de jumelles à la main pour observer les oiseaux des environs, c’est l’une des expériences proposée au château Mauvinon pour sensibiliser les visiteurs à la nécessité de préserver la biodiversité. Ils peuvent même participer au comptage de la LPO et apporter leur pierre à l’édifice. Sensibilisés à la présence de nichoirs, aux engrais verts, à la traction animale et à la biodynamie, ils se plongent pleinement dans l’engagement environnement d’une propriété de Saint-Émilion.

33330 Saint-Sulpice-de-Faleyrens – 06 10 84 03 97 – chateaumauvinon.com

Château Les Armes de Brandeau
Cette propriété familiale de l’appellation Castillon-Côtes-de-Bordeaux allie production viticole et centre équestre. Les Écuries de Brandeau sont ouvertes pendant la saison estivale uniquement sur rendez-vous. Que ce soit au milieu des rangs de vignes, dans la forêt entourée d’étangs ou dans les jachères fleuries, elles invitent adultes et enfants (les poneys sont tenus en main par les adultes accompagnateurs) à découvrir le magnifique environnement de la propriété. Côté vins, nous recommandons le millésime 2016, un vin plein de sève et de gourmandise, mais doté de suffisamment de fond pour accompagner de beaux repas (9 €).

33350 Les Salles-de-Castillon – 06 08 24 13 32

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Cadillac, le formidable potentiel rouge

Main dans la main avec les experts de Bordeaux Sciences Agro, l’appellation bordelaise a lancé en novembre 2021 une étude pour cartographier ses aptitudes viticoles, tout particulièrement en ce qui concerne la production de vins rouges. Voici ce que dévoilent les résultats.

C’est l’aboutissement de dix-huit mois de travail. Depuis novembre 2021, les scientifiques de Bordeaux Sciences Agro ont étudié à la loupe le terroir de Cadillac, soit 27 000 hectares, dont 13 000 en AOC, répartis sur 39 communes, pour le cartographier. Les potentialités de chaque zone ont été répertoriées grâce à des critères spécifiques incluant le climat, les pentes, la géologie et les résultats d’études existantes. À travers cette démarche, cette appellation majoritairement productrice de vins rouges (97 % des volumes) entend aider ses 200 vignerons à adapter leurs pratiques culturales pour améliorer la qualité de leur production, afin de mieux la valoriser tout en réduisant son impact.

Une majorité de « zones favorables à extrêmement favorables »
Dévoilés en mai 2023, les résultats ont permis de cartographier cinq zones, catégorisées de « peu favorables » à « très favorables ». Au bilan, 70 % de la région est couverte par des zones favorables (versants sur mollasses de l’Agenais à dominante nord), très favorables (versants sur molasses de l’Agenais au niveau des expositions est/ouest, bords de plateaux et croupes), voire extrêmement favorables (versants sur molasses de l’Agenais à dominante sud, plateaux convexes et croupes graveleuses en bordure de plateau, dites « peyrosols »).

Identitaires de la région, les sols graveleux sont un atout majeur pour faire face aux changements climatiques, grâce à leur épaisseur et à leur réserve hydrique. Mais d’après un communiqué de presse relatif aux résultats de l’étude, « ce qu’il faut surtout retenir de nos terroirs, ce sont leurs sols argileux. Les molasses sont bonnes pour confectionner des vins de garde. Les sols d’argile gonflante sont les meilleurs car ils assurent une alimentation hydrique raisonnée, idéale pour la vigne. »  Quant aux sols argilo-calcaires, « ils jouissent également d’atouts. Ils permettent de limiter l’alimentation hydrique, de contrôler le taux d’azote dans les terres et de protéger les pieds. »

Enjeux d’avenir
Bon élève, Cadillac affichait déjà en 2022 90 % des exploitations auréolées par une certification durable (contre 19 % seulement en 2016). « La maîtrise des sols et la valorisation des terroirs sont des enjeux majeurs pour la durabilité des AOC », rappelle Chantal Larnaudie, la présidente de l’appellation. En s’appuyant sur cette nouvelle cartographie, l’appellation compte « faciliter une meilleure maîtrise de la qualité des produits grâce à la sélection des choix des cépages et des porte-greffes selon les typicités pédoclimatiques de chaque coteau ». En mettant en lumière ce potentiel, l’ambition de Cadillac est également de rallier de nouveaux vignerons à l’aventure, notamment des jeunes. Aujourd’hui, sur 14 000 hectares exploitables en AOC, seulement 7 000 sont plantés, et 1 900 déclarés en Cadillac-Côtes-de-Bordeaux.

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Christian Imbert n’est plus

L’une des figures les plus emblématiques de la viticulture corse s’est éteint jeudi dernier à 94 ans.

Christian Imbert, était non seulement le fondateur du Domaine Torraccia en Corse du Sud, mais également le chantre et l’un des premiers défenseurs des cépages autochtones de l’île. Il n’était pourtant pas corse d’origine mais comme il le disait lui-même lors de notre dernière rencontre chez lui en 2019 « un morvandiau qui s’était corsifié en revenant d’Afrique ». Après avoir fait commerce au Tchad d’arachide et de gomme arabique, il était arrivé en 1964 dans une Corse encore sauvage et avait trouvé à Lecci, au-dessus de Porto-Vecchio, un domaine de 300 hectares entre mer et montagne, surplombant la baie de Pinarello. Il avait du défricher le maquis pour planter sur ses arènes granitiques un vignoble s’étendant aujourd’hui sur une quarantaine d’hectares. « A l’époque, il y avait peu de caves particulières et la vigne n’intéressait pas trop les Corses. Mais les Pieds-Noirs de retour d’Algérie s’étaient mis à planter des cépages pour faire des vins courants à gros volumes ; c’étaient des bistouilles innomables mais qui rapportaient beaucoup. J’ai pris le contre-pied en plantant du niellucciu, un cépage avec du caractère, du sciaccarellu, plus féminin et plein de grâce et du vermentinu très adapté au climat montagneux d’ici. Et j’ai pratiqué très tôt la biodynamie qui favorise un enracinement profond sur ce terroir pauvre granitique et préserve l’écosystème ».

Défenseur et fédérateur
Christian Imbert construit sa cave dotée de grandes cuves émaillées en béton et défend des vins sans bois. Il doit se battre, parfois même sous la menace, pour pratiquer une viticulture qualitative et identitaire. Il participe activement à l’obtention de l’AOC pour les vins corses (en 1976) et crée la même année l’Uva Corse (uva signifiant raisin en corse). L’association fédère une trentaine de vignerons indépendants défendant la même philosophie (pas de pesticides ni d’engrais, des vendanges manuelles, des cépages corses valorisés…). Elle a pour devise « La vigne, c’est le vin avant l’argent » et « Restons hommes libres », et comme objectif de faire connaître dans le monde entier la typicité de ces vins insulaires. En 2016, Christian Imbert était d’ailleurs à la Bonne Franquette à Montmartre avec les autres vignerons de l’Uva pour fêter les 40 ans de l’association.

F. Hermine

La transmission
Il y a une quinzaine d’années, il a passé le relais non sans heurts à son fils Marc qui pilote désormais avec sa femme Sarah les 43 hectares certifiés bio. Ce vigneron philosophe approfondit inlassablement sa connaissance de la vigne à flanc de coteaux, replante du vermentinu, imagine les assemblages en goutant les raisins à la vendange et les jus de presse en cave, peaufine des sélections parcellaires, s’essaye aux co-fermentations, réinvente chaque vin et chaque millésime. « Je suis fier de mon fils qui fait de grands vins car c’est un bon musicien et le vin est une musique » nous avait confiés Christian Imbert. Il avouait un faible pour la cuvée Oriu rouge en niellucciu-sciaccarellu, en particulier le 2001, « une très grande année en Corse ».

©F. Hermine

Marc, tout en continuant à travailler ses gammes, joue désormais sur des fermentations et des élevages en bois comme avec la cuvée U Salvaticu en blanc, Alligria pour le blanc et le rouge. Le domaine compte également 25 hectares d’oliviers. La crinière blanche et le charisme de son père, vigneron hors du commun, vont manquer à la viticulture corse. Toutes nos pensées vont à sa famille.

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