Chasse-Spleen pousse les murs

Céline Villars-Foubet et Jean-Pierre Foubet, le couple propriétaire du Château Chasse-Spleen, mettent la main sur le domaine voisin, le Château Brillette. Ainsi, une trentaine d’hectares viennent enrichir le cru vedette de l’appellation Moulis-en-Médoc pour atteindre 135 hectares.  

Ni Grand Cru Classé 1855, ni Cru Bourgeois, le Château Chasse-Spleen fait partie de ces domaines médocains qui n’ont pas besoin d’appartenir à un classement pour se faire connaître. Fort de détenir une un nom qui claque dans le monde et porté par des vins de qualité constante, le Château Chasse-Spleen trace sa route et pousse les murs. Déjà, en 2003, la famille Villars-Foubet avait fait l’acquisition des terroirs de Gressier Grand Poujeaux. Avec ce nouvel agrandissement en ce début d’année 2023, le Château Chasse-Spleen s’agrandit d’une trentaine d’hectares supplémentaires pour constituer un ensemble de 135 hectares environ. Surtout, les parcelles de Brillette apportent quatre croupes de graves qui permettent au Château Chasse-Spleen d’avoir le patchwork des terroirs de Moulis. Comme en témoigne le consultant Eric Boissenot : « Je connais bien les deux terroirs pour conseiller Brillette et Chasse-Spleen depuis longtemps. La fonte des deux vignobles apportera certainement un aspect encore plus médocain au vin de Chasse-Spleen avec les proportions de cabernet-sauvignon sur grave profonde qu’il va y gagner ».  Le cru de Moulis ouvre une nouvelle page de son histoire. « Nous sommes très fiers d’avoir été choisis par nos amis Flageul pour continuer à faire vivre ce grand terroir. Celui de Brillette connu depuis toujours pour sa qualité de graves ne pouvait nous échapper. Avec cette acquisition, notre palette de sols est optimisée pour donner encore plus de profondeur à nos vins », précise Céline Villars. Du côté des vendeurs, le choix du repreneur semblait évident. « Nos familles sont liées depuis plusieurs générations. C’est d’ailleurs ensemble qu’elles ont décidé de s’établir à Moulis au début des années 70. Alors quand nos autres activités ont exigé de nous plus de temps, nous avons décidé de céder en toute confiance le terroir de Brillette à nos amis de Chasse-Spleen », explique Erwann Flageul. Céline Villars-Foubet et Jean-Pierre Foubet représentent la troisième génération à la tête de ce cru depuis son acquisition en 1976 par Jacques Merlaut. Avec le Château Poujeaux, le Château Chasse-Spleen fait partie des incontournables locomotives de l’appellation Moulis-en-Médoc.

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Pomerol, à bras ouverts

Ce soir, 22 propriétés de l’appellation de la rive droite bordelaise feront découvrir leurs nectars à l’Intercontinental Paris-Le Grand (Paris 9ème) en deux temps. Après une heure (17-18 h) réservée aux professionnels, les portes s’ouvriront au grand public (18-21 h). Quel message Pomerol souhaite-t-elle faire passer avec cette présence dans la Capitale le temps d’un soir ? Réponse du président de l’Appellation, Jean-Marie Garde (Clos René).

« A travers cette dégustation, nous voulons être présents, rappeler qu’on existe, tant auprès des professionnels en première partie de soirée, que des consommateurs ensuite. Cette dégustation attire notamment une clientèle jeune, à l’image par exemple des étudiants issus des associations d’œnologie des grandes écoles. Ce sont nos clients de demain. Des contacts se créent, puis quand ces gens viennent dans la région, ils s’arrêtent sur nos domaines. Ce 13 février, avec 22 propriétés au rendez-vous, qui feront chacune déguster deux millésimes, en commun les deux derniers mis en bouteille (2020 ou 2019), et un autre à leur libre choix entre 2010 et 2019, les dégustateurs se feront en une seule soirée une excellente idée de l’appellation. Cette variété de crus permet de montrer, au-delà du fil conducteur qui nous unit, la diversité de vins et de prix, pour rappeler que les pomerols sont accessibles. Notre présence derrière nos bouteilles est indispensable pour créer des contacts, expliquer le terroir, le vin, et développer l’image de marque de nos propriétés et de l’appellation. Si Bordeaux veut reconquérir sa place, les producteurs doivent aller au devant des consommateurs. »

Vous pouvez encore prendre votre place en cliquant sur ce lien.

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Les Vins de Cahors en noir et bleu

Après deux ans de travail collectif, les Vins de Cahors ont redéfini leur identité et un nouveau logo pour mieux la communiquer.

C’est le fruit d’un travail initié depuis deux ans par le président de l’interprofession des vins de Cahors, Pascal Verhaeghe, et réfléchi avec 45 vignerons qui se sont portés volontaires pour plancher ensemble sur les enjeux de l’appellation. « Ils représentent toutes les familles et 60 % de la production, détaille non sans fierté le vigneron cadurcien. Il ne s’agissait plus que l’appellation soit pilotée uniquement par une ou deux personnes; il fallait trouver des gens dynamiques qui sachent faire fonctionner le collectif avec une belle énergie pour obtenir un élan phénoménal ». 

Le changement a commencé par un pilotage bicéphale, deux co-présidents production-négoce, à la champenoise, avec une présidence tournante. Le jeu des renouvellements concomitants d’une bonne partie des membres de l’ODG et de l’interprofession a permis de faire participer des trentenaires motivés pour travailler sur la viticulture, la vinification, la gouvernance, les marchés et la communication. « Bien sûr, nous avons tous nos domaines à gérer au quotidien mais nous sommes aussi liés à la marque collective. Il faut avancer ensemble et aller chercher des expertises différentes auprès de consultants ».  

 Apporter de la fierté aux vignerons 

Pascal Verhaeghe

Suite à ces ateliers, une étude de perception de l’appellation, commanditée auprès de l’agence SoWine, a permis de mieux comprendre la perception des vins par les consommateurs. « Nous avons réussi à gagner ces dernières années une image positive auprès des professionnels et des prescripteurs qui reconnaissent désormais la qualité des vins et leur potentiel, estime Armand de Gérard, directeur marketing et communication de l’interprofession cadurcienne. Mais nous souffrons encore d’une image un peu obsolète, voire rustique, surtout auprès des consommateurs de plus de 45 ans contrairement aux 25-45 plutôt vierges d’a priori ». 

Une grande dichotomie de perception qui ne remet pas en question une bonne notoriété globale. Restait à travailler ensemble sur l’identité du vignoble pour faire émerger une plateforme de marque. « Il fallait définir nos points forts et les hiérarchiser pour aboutir à un cahier des charges et une refonte graphique, que le visuel accompagne l’évolution du vignoble vers la modernité tout en restant cohérent avec nos valeurs », détaille Armand de Gérard. 

Un nouveau logo très graphique

Sont donc ressortis des discussions des marqueurs tels que le Lot et ses méandres, les terroirs des causses et des terrasses, le cépage endémique du malbec, les artisans avec des valeurs de convivialité, de transmission « L’ambition était de créer un univers visuel qui casse les codes pour accompagner l’évolution de l’appellation, résume Armand de Gérard. Il fallait partir de la sincérité des vignerons tout en leur apportant de la fierté et en renforçant leur sentiment d’appartenance à des valeurs collectives ». L’agence Clair de Lune a donc imaginé un nouveau logo-grains (de raisins) très graphique pour Les Vins de Cahors en noir et bleu qui fait suite à la communication Cahors-Malbec en noir et blanc.

En 2023, l’appellation le diffusera en affiches et via une vidéo motion design sur les réseaux sociaux, le site vindecahors.fr, lors de la 4e édition de l’opération Cahors Révélation Malbec chez 400 cavistes, et sur le festival Ecaussysteme de Gignac (Lot) fin juillet… avant de relooker la Villa Malbec de Cahors en 2024.

Armand de Gérard (à gauche) et Pascal Verhaeghe (à droite) ©F. Hermine

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Le monde du vin se réunit pour 3 jours à Paris

Wine Paris & Vinexpo Paris, c’est parti ! Le plus grand salon professionnel dédié aux vins et spiritueux de France se déroule du lundi 13 au mercredi 15 février 2023. Exposants du monde entier, masterclass… demandez le programme.

Sur le podium des plus grands salons dédiés au vin, il arrive juste derrière Prowein, en Allemagne. Le salon Wine Paris & Vinexpo Paris prend place Porte de Versailles du lundi 13 au mercredi 15 février 2023. Un événement professionnel pendant lequel vignerons, négociants, grossistes, importateurs, sommeliers, cavistes ou encore start-ups du vin vont multiplier les échanges.

Les spiritueux en force

Au cœur de ce programme : plus de 3000 exposants, pour la grande majorité des producteurs de vin, originaires de plus de 45 pays. Bien plus que l’année précédente, encore marquée par le Covid. Ainsi, « les États-Unis font leur grand retour », annonce l’organisateur Vinexposium. Des « winemakers » des États de Californie, Oregon, New York et Washington ont réservé leur stand. Côté Français, tous les vignobles sont représentés. De plus en plus, les stands collectifs, dits pavillons, sont privilégiés : vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine, vignerons Demeter, vignerons du Centre Val-de-Loire…

Et cette année, les spiritueux sont particulièrement mis à l’honneur avec leur propre espace : « Be Spirits », à retrouver en hall 2. Une nouvelle organisation qui s’explique par la hausse significative de nombre d’exposants du secteurs, près de 50 % plus nombreux par rapport à 2022.

Côté événementiel, l’offre de masterclass et dégustations met l’eau à la bouche. « Roadtrip en Californie » (lundi à 13h30) ; Conférence sur les sakés (lundi à 15h30) ; les rouges de Montepulciano d’Abruzzo (mardi à 14h30)… Les équipes de Terre de Vins sont bien sûr sur place jusqu’à mercredi, afin de vous faire vivre ce grand rendez-vous du mondovino, qui espère réunir 30 000 visiteurs cette année.

Plus d’informations sur le site du salon

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Raimonds Tomsons est le Meilleur Sommelier du Monde

La finale du concours de Meilleur Sommelier du Monde vient de rendre son verdict à Paris. C’est le candidat letton Raimonds Tomsons qui rafle le titre, après avoir déjà été Meilleur Sommelier d’Europe en 2017 et troisième du dernier concours mondial en 2019.

Raimonds Tomsons est sur le toit du monde. Meilleur Sommelier d’Europe en 2017, finaliste du dernier concours de Meilleur Sommelier du Monde à Anvers en 2019, il décroche enfin le titre mondial. Il devance les deux autres finalistes, Nina Jensen (Danemark, 2ème) et Reeze Choi (Chine, 3ème).

Au moment des demi-finales, nous posions la question : 2023 sera-t-elle enfin l’année du sacre d’une sommelière ? Ce ne sera pas pour cette fois. Après que la candidate française Pascaline Lepeltier a malheureusement échoué au pied du podium, finissant quatrième du classement des demi-finalistes, la candidate danoise a décroché la deuxième place, ratant de peu le sacre mondial après avoir déjà fini deuxième en 2019 et deuxième du concours européen à Chypre en 2021.

Cette finale, qui se tenait en public devant 4000 spectateurs au Paris La Défense Arena, s’est avérée spectaculaire, avec plusieurs épreuves de service, des dégustations à l’aveugle, et des quiz de culture vin qui ont poussé les trois candidats dans leurs retranchements. Il leur fallait notamment servir du champagne et deux cocktails à une table, décanter un magnum de Château d’Issan 2016 pour une autre tout en accueillant deux convives inattendus et en servant une bouteille de Dom Pérignon 2016 à une troisième. Dans la partie à l’aveugle, un quatuor de vins blancs internationaux composés de sémillon et de riesling, mais aussi deux millésimes de Petrus tenaient la vedette.

Raimonds Tomsons succède à Marc Almert, sacré en 2019, et devient donc le 17ème gagnant du concours de Meilleur Sommelier du Monde, dont le premier lauréat en 1969 fut Armand Melkonian, présent et chaleureusement applaudi dans la salle.

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Meilleur Sommelier du Monde : Pascaline Lepeltier au pied du podium

Les trois finalistes du concours de Meilleur Sommelier du Monde viennent d’être dévoilés à La Défense Arena : la Française Pascaline Lepeltier, quatrième, finit au pied du podium. Le trio final va s’affronter dans quelques instants dans les épreuves finales, en public. Le nom du lauréat ou de la lauréate sera connu en fin d’après-midi.

« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité ». C’est en citant Antoine de Saint-Exupéry que Philippe Faure-Brac, président de l’Union de la Sommellerie Française (UDSF), a ouvert en compagnie de William Wouters, président de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI), la finale de la 17ème édition du concours de Meilleur Sommelier du Monde, qui se déroule cet après-midi à La Défense Arena après une semaine de compétition à Paris. Devant plus de 4000 spectateurs, les 67 candidats ont d’abord été appelés sur scène, ne laissant ensuite que les 17 demi-finalistes pour l’annonce du trio final, en procédant par ordre décroissant de classement à l’issue des demi-finales. Grande déception pour la Française Pascaline Lepeltier qui se classe quatrième, au pied du podium.

Les trois finalistes sont : Raimonds Tomsons (Lettonie), Reeze Choi (Chine) et Nina Jensen (Danemark). Verdict en fin d’après-midi.

Nina et Raimonds étaient déjà finalistes de la dernière édition, en 2019 à Anvers, où ils s’étaient inclinés face à Marc Almert.

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Meilleur Sommelier du Monde : on a décanté les demi-finales

Les demi-finales du concours de Meilleur Sommelier du Monde se déroulaient hier à l’hôtel Pullman Montparnasse. Les 17 candidats encore en lice devaient passer par une série d’épreuves dont les résultats ne seront connus que demain, juste avant la finale. Compte-rendu.

Les 17 demi-finalistes du concours de Meilleur Sommelier du Monde, dont les noms ont été dévoilé jeudi soir à l’Hôtel de Ville de Paris, n’auront eu qu’une nuit pour recharger les batteries et se remettre de leurs émotions avant de passer par une nouvelle série d’épreuves, toute la journée d’hier à l’hôtel Pullman Montparnasse – qui est le « quartier général » de l’Association de la Sommellerie Internationale et de l’Union de la Sommellerie Française durant toute la semaine. Alors que la matinée était consacrée à une nouvelle session de questions théoriques à huis-clos, l’après-midi s’articulait autour de trois grands ateliers pratiques auxquels une vingtaine de médias français et internationaux, dont « Terre de Vins », étaient autorisés à assister sous réserve de renoncer à toute connexion extérieure – pour la raison évidente de ne pas faire fuiter des indices à destination des candidats et de leur entourage. Voici comment s’articulaient les trois ateliers.

Salle 6, la dégustation à l’aveugle.

Tous les candidats devaient commencer par une épreuve de dégustation à l’aveugle qui se déroulait en quatre temps, en présence d’un jury composé d’Andreas Larsson (meilleur sommelier du monde 2007), Olivier Poussier (meilleur sommelier du monde 2000) et Heidi Mäkinen (Master of Wine). Tout d’abord, trois verres de vin rouge étaient disposés devant les demi-finalistes, que ces derniers devaient décrire et identifier le plus précisément possible en 3 minutes tout en soulignant leur point commun. La plupart des dégustateurs ont penché pour des vins issus d’un assemblage bordelais à dominante de cabernet sauvignon, beaucoup plaçant les vins dans le Médoc, entre Margaux, Pauillac et Saint-Estèphe, parfois en Californie… Il apparaît que les trois verres contenaient finalement le même vin, ce qui constituait la deuxième étape de l’atelier : la seule chose qui les différenciait étant le type de fût dans lequel ils avaient été élevés pendant 18 mois, il fallait identifier en 1 minute l’origine des bois pour chacun d’entre eux. Chêne américain ? Chêne français, autrichien, slovène ? Allier, forêt de Tronçais ? Les réponses ont beaucoup divergé. La troisième étape de cet atelier constituait en la dégustation organoleptique complète d’un vin blanc effervescent en 4 minutes. Ici aussi, les candidats sont parfois partis dans des directions très opposées, beaucoup allant vers la Champagne, d’autres en Allemagne, certains encore en Italie pour un prosecco ou un franciacorta. Enfin, la dernière étape exigeait de déguster et identifier cinq verres en 3 minutes, qui apparemment contenaient des spiritueux (blancs ou colorés) et des vins mutés ou aromatisés. Si l’un des verres semblait faire consensus autour du mezcal (alcool d’agave mexicain), les autres se divisaient entre grappa, blanche d’armagnac, gin, liqueur de cerise, bitter, vermouth, pineau des Charentes, umeshu japonais, amaretto…

Salle 7, mixologie et boissons alternatives

Le deuxième atelier était sans doute le plus déstabilisant pour les demi-finalistes. En présence d’un jury composé de Jon Arvid Rosengren (meilleur sommelier du monde 2016) et de Paz Levinson (meilleure sommelière des Amériques en 2015), il leur fallait tout d’abord identifier en 2 minutes, sur un bar contenant un grand nombre de bouteilles d’alcool, les ingrédients pour élaborer deux cocktails, un sazerac et un aviation, et proposer une alternative si jamais un ingrédient venait à manquer – ce qui était le cas pour l’aviation en l’absence de crème de violette. La deuxième étape constituait en l’identification à l’aveugle en 2 minutes de 5 breuvages qui, d’après les commentaires de beaucoup de candidats, avaient en commun d’être sans alcool ou bas en alcool. Différents jus de fruits, tonic, lait d’avoine, lait de riz, là encore les réponses divergeaient beaucoup, à l’exception du café qui semblait faire consensus dans l’un des verres. La dernière étape demandait aux candidats d’imaginer, autour de ces breuvages, un menu 100% vegan en quatre plats. Ici, l’imagination, la réactivité et la capacité d’adaptation des demi-finalistes devait fuser, certains redoublant d’inventivité dans les idées d’accords.

Salle 8, le service (avec des pièges)

Dans la dernière salle, les demi-finalistes découvraient quatre anciens meilleurs sommeliers du monde attablés (Markus Del Monego, Shinya Tasaki, Paolo Basso et Serge Dubs). Markus Del Monego, se présentant comme l’hôte du jour, expliquait aux candidats que Shinya Tasaki était l’invité d’honneur, qu’une mise en place avait été faite par un assistant et qu’il fallait, à partir de cette mise en place, servir en 3 minutes un verre de champagne aux convives, sauf un qui désirait une bière. Toute la difficulté de cet atelier était, dans le temps imparti, de bien écouter la consigne : le fait que la mise en place ait été faite par un « assistant » exigeait une vigilance particulière, tout comme la différence entre « l’hôte » et « l’invité d’honneur » à table qui demandait une grande précision dans l’ordre de service ; il fallait enfin identifier le convive qui désirait une bière, choisir le bon verre, le servir lui aussi dans le bon ordre, etc. Le tout en faisant preuve d’élégance, en échangeant avec les clients fictifs, tout en ouvrant la bouteille et en servant les verres sans faux mouvement. Un certain nombre de candidats n’a pas terminé cette épreuve, ou a trop négligé les consignes. D’autres, en revanche, ont fait preuve d’une concentration et d’une précision absolument remarquables.

Quel pronostic pour la finale ?

Demain, dimanche 12 février, tous les candidats seront réunis à La Défense Arena, où se déroulera la finale en début d’après-midi devant près de 4000 spectateurs. Ce n’est que quelques minutes avant cette dernière étape décisive que seront annoncés les noms des trois finalistes. Qui montera sur la scène pour essayer de décrocher le titre ? Au regard du déroulement des épreuves d’hier, il semblerait qu’un réel écart se fasse jour entre les demi-finalistes qui ont bien réussi en quart de finale mais sont encore un peu « juste » (en expérience, en maîtrise de l’anglais, en self control, en capacité de concentration, en dégustation à l’aveugle) à ce niveau, et ceux qui peuvent légitimement prétendre à une place en finale, voire au sacre. Sans préjuger de bonnes ou mauvaises réponses qui auraient été données – le contenu des verres ne devant être révélé à la presse qu’après la finale – ni d’erreurs éventuelles qui auraient été commises au service, il semblerait que quelques candidats aient fait preuve d’une plus grande conviction, constance et régularité sur la totalité des ateliers. La candidate danoise Nina Jensen et le candidat letton Raimonds Tomsons, tous deux finalistes de la dernière édition à Anvers (Nina ayant aussi entre-temps fini deuxième du concours européen, tandis que Raimonds a gagné ce même concours européen en 2017), ont fait preuve d’une incroyable aisance sur les ateliers auxquels nous les avons vu participer. La Française Pascaline Lepeltier a pour sa part fait preuve d’une grande concentration lors de la session à l’aveugle, faisant une démonstration de son impressionnante « base de données » de dégustatrice ; il semblerait que l’atelier service se soit également très bien passé pour elle, puisqu’elle l’a terminé dans le temps imparti. Ce trio peut-il constituer le podium de dimanche ? Il semblait y avoir consensus sur ce point hier chez les observateurs, mais cela ne présume pas de la décision du jury. Parmi les autres candidats à surveiller, Francesco Marzola (Norvège), Valeria Gamper (Argentine), Andrea Martinisi (Nouvelle-Zélande) ou Wataru Iwata (Japon) pourraient nourrir des espoirs pour dimanche. Il leur faudra encore patienter près de 24 heures, une éternité avant de toucher la postérité.

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Cap 10 : la petite entreprise connaît bien la crise

Stéphane Gradassi a créé CAP 10, la première conciergerie du monde viticole. Une initiative unique qui trouve toute sa place en cette période de pénurie.

Du côté de Châteauneuf-du-Pape, la famille Gradassi est bien connue. Un ancêtre tonnelier devenu négociant-éleveur, deux vignerons Jérôme et Serge. Stéphane, lui, a légèrement bifurqué. Commercial, il devient responsable marketing chez Saint-Gobain, puis part en Alsace chez Verallia. À 50 ans, il décide de quitter le verrier pour retrouver le Sud et créer CAP 10, une conciergerie. À l’image de l’homme aux clés d’or, le concierge des hôtels de luxe est capable de trouver l’introuvable pour satisfaire sa clientèle. Une initiative unique dans le vignoble, qui prend tout son sens en cette période critique pour l’approvisionnement de la filière. 

Stéphane Gradassi se positionne comme un facilitateur, un créateur de solutions et un accompagnateur dans les process de certification qualité. Courtier, fournisseur intermédiaire entre le fabricant et le distributeur, il s’appuie sur son réseau. Bouteilles, matière sèche mais aussi packaging, il connaît toutes les branches et s’active pour satisfaire sa clientèle. « Depuis un an et demi, nous sommes sollicités par les vignerons pour trouver des bouteilles. Pugnaces, nous trouvons des solutions même pour de petits clients. Si nous ne les trouvons pas, nous réalisons le business plan », explique l’homme d’affaires. Il prend pour exemple, la création d’un atelier de sablage de bouteilles et la conception d’une ligne d’embouteillage de canettes de vin. 

Avec son carnet d’adresses, son équipe d’experts et son approche économique basée sur la performance, Stéphane Gradassi a du répondant. Il assure ne pas être rémunéré par les fournisseurs, « pour être impartial et crédible». La liste des domaines, négociants ou ODG qui lui font confiance le prouve.

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Cette application vous fait parier du vin entre amis

Créée par deux jeunes entrepreneurs marseillais, Bets Between Friends permet de défier vos proches sur le thème de votre choix. La mise? Des bouteilles de vin et de champagne.

Henri Boulet a 21 ans ; Quentin Despeisse 25. Deux associés qui dirigent leur première entreprise et ont déjà recruté. Leur création : Bets Between Friends, application gratuite et disponible depuis peu sur l’App Store comme Google Play. Son concept : digitaliser les paris entre amis.

Henri Boulet (à gauche) et Quentin Despeisse (à droite)

« En pratique, c’est très simple », assure Henri Boulet. « Une fois l’application téléchargée et votre profil créé, vous définissez l’objet du pari – par exemple un quizz – ainsi que le gain. Ce dernier doit faire partie de nos produits référencés, soit principalement des vins et champagnes. La seule limite de quantité, c’est nos stocks. À la fin, le perdant paye, et le gagnant reçoit le colis chez lui. C’est automatique. » Parmi les marques disponibles figurent Miraval, Minuty, Lanson ou encore le Château de Meursault.

Le risque juridique « anticipé »

Commercialisée depuis novembre 2022, BBF voit arriver ses tout premiers utilisateurs. « À ce jour, environ 500 personnes ont téléchargé l’application et 200 paris ont été faits », dévoile Henri Boulet, qui souhaite maintenant « faire connaître l’application». Pour ce faire, la start-up basée à Marseille a recruté sa première salariée, une responsable marketing à plein temps, ainsi que trois développeurs indépendants en prestation.

Mais cette association pari+alcool ne risque-t-elle pas de placer l’entreprise dans le collimateur de l’administration ? « C’est une question que nous avons anticipé, car nous évoluons dans des secteurs très réglementés. Nous nous sommes entouré d’avocats pour prendre conseil, et nous avons rapidement contacté l’Autorité Nationale du Jeu. Mais comme nos paris sont démonétisés, nous n’avons pas besoin d’être adhérents ». Un statut qui simplifie largement les conditions d’inscription : « il suffit d’être majeur ».

Du vin mais pas que
Depuis son lancement, Bets Between Friends cherche à élargir sa gamme de produits à miser, au-delà du vin et du champagne. Chose faite ce mois de février avec l’arrivée des Smartbox. « Un début », pour Henri Boulet. Hors paris, tous les produits de l’application sont vendus directement sur la boutique du site : bbf-market.com.

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François Martenot remporte l’or au Concours des Grands Vins du Beaujolais

Comme chaque année, le concours récompense les meilleures cuvées les plus représentatrices pour chaque appellation, des dix crus en passant par les Beaujolais et Beaujolais Villages. Avec trois nouvelles catégories cette année, à l’image de la montée en gamme de l’ensemble des vins du vignoble : les Beaujolais blanc, les Beaujolais rosés et les Beaujolais Pierres Dorées.

Pour les appellations hors crus, le domaine François Martenot remporte l’or en Beaujolais, le domaine de la Creuze Noire en Beaujolais blanc, les Vignerons des Pierres Dorées en Beaujolais Rosé, la maison Mommessin en Beaujolais Villages et la cave Oedoria pour les Beaujolais Pierres Dorées.

Pour l’autre nouveauté de l’année, le trophée des lieux-dits, en conformité avec la démarche opérée par l’Interprofession de reconnaissance des lieux-dits et climats du Beaujolais, c’est le Château de l’Eclair qui rafle la mise, et qui n’est autre que le domaine de la Sicarex, l’institut technique d’Interbeaujolais.

En Brouilly, la cave Vinescence s’impose et en Côte de Brouilly le domaine Chevalier Métrat. Côté Chénas et Chiroubles, ce sont respectivement la cave du Château de Chénas et les Vins Georges Duboeuf, tandis qu’à Fleurie c’est le domaine Lionel Despres et à Juliénas, le domaine Gry Sablon.
Enfin, à Moulin-à-Vent, le domaine des Rosiers se hisse en haut du podium, et à Morgon, Agamy.

Le plus sudiste et le plus jeune des crus, Régnié, est remporté par GVS Group et le plus septentrionnal, Saint-Amour, par le domaine de la Porte du Paradis.


Un concours complémentaire à celui de Meilleur Gamay du monde

Se tenant toujours à une quinzaine de jours d’intervalle, ces deux concours mettent en lumière le Beaujolais sous deux angles un peu différents. Le Meilleur gamay du monde comporte au moins un tiers de dégustateurs dits amateurs éclairés, et les retombées commerciales sont plus importantes du fait de sa dimension internationale.

Celui des Grands Vins du Beaujolais comprend également des consommateurs avertis mais les professionnels locaux de la filière dominent, notamment les œnologues, producteurs, négociants, courtiers et sommeliers.

Ce sont 654 cuvées qui ont été dégustées cette année, très majoritairement sur le millésime 2022.

Nouvelles catégories : dans la lignée de la montée en gamme

Le vignoble a entamé depuis plusieurs années une démarche de reconnaissance de ses climats et lieux-dits d’une part, et d’autre part la démarche d’obtention de la dénomination Pierres Dorées.

Ces demandes doivent être fondées sur des critères de terroirs, mais aussi d’usage, c’est-à-dire que leur particularité doit être prouvée également au niveau de la dégustation. Ces nouvelles catégories permettent donc de « justifier notre montée en gamme à l’INAO », explique Daniel Bulliat, le président d’Interbeaujolais, qui précise que « pour les Pierres Dorées, il y aura un cahier des charges, une délimitation géographique, dans l’esprit de sélectionner les meilleures parcelles et les meilleurs terroirs. Côté calendrier, le dossier sera présenté en comité régional (correspondant au bassin Bourgogne, Beaujolais, Jura et Savoie) au printemps, et donc logiquement devant le comité national (de l’INAO) courant juin ».

Photos slider ©Armonia/Vins du Beaujolais

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