Des partenaires qui veulent conquérir la très haute sommellerie

Le concours de Meilleur Sommelier du Monde est l’occasion pour les nombreux partenaires de l’événement d’asseoir leur visibilité, de participer aux « off » et à certaines épreuves, mais aussi de partir à la conquête des grands sommeliers présents.

Pour pouvoir mettre les petits plats dans les grands à l’occasion du concours de Meilleur Sommelier du Monde qui se déroule jusqu’au dimanche 12 février à Paris, les organisateurs ont pu compter sur un éventail très large de partenaires qui ont apporté leur soutien à la compétition. Ce partenariat constitue, pour les entreprises concernées, le gage d’une visibilité inédite, d’une participation à des « off » (notamment le bar des sommeliers où se retrouvent les candidats chaque jour entre les épreuves), d’une mise en avant via certaines épreuves du concours et via des masterclasses, et surtout une chance inédite de toucher de grands noms de la sommellerie, en provenance de dizaines de pays. Une telle concentration de talents et de potentiels ambassadeurs est une occasion remarquable, pour tous ces partenaires, de s’inviter à la carte des établissements pour lesquels officient les quelque 68 candidats au concours mais aussi tous les autres sommeliers qui gravitent autour de l’événement.

« Avec ce partenariat, nous espérons en premier lieu toucher tous les sommeliers des ‘petits pays candidats’ qui viennent pour la première fois afin qu’ils deviennent des ambassadeurs », explique Véronique Dausse, directrice générale du château Phélan-Ségur à Saint-Estèphe. « Qu’ils viennent de Malaisie, du Pérou, de certains pays de l’Est, ce sont des professionnels que l’on a rarement l’occasion de rencontrer, et c’est une grande chance qu’ils soient tous ici à Paris, heureux de se retrouver ». Phélan-Ségur, qui est partenaire du concours depuis l’édition 2019 à Anvers et a également été partenaire du dernier concours de Meilleur Sommelier d’Europe & Afrique à Chypre, est ainsi présent chaque jour au bar des sommeliers mais aussi mis en avant, dès hier, dans une épreuve des quarts de finale.

Pour les vignobles Foncalieu, ce partenariat est une première : « par notre présence, nous voulons nous placer sur le créneau de la haute gastronomie et montrer que les vins du Languedoc sont à la hauteur de l’événement, qu’ils ont leur place dans les plus beaux établissements », expliquent de concert la marketing manager Audrey Arino et le président Jean-Marie Cassignol.

Se replacer dans l’esprit des sommeliers

Première fois également, et démarche à peu près similaires pour les vins du Beaujolais, comme l’explique Jean-Marc Lafont, vigneron au Domaine de Bel-Air et président de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) des crus du Beaujolais : « nous voulons montrer que notre vignoble est entré dans une nouvelle dynamique, tant dans la qualité de ses vins que dans son envie de reconnaissance. On voit par nos premiers contacts avec les sommeliers que le Beaujolais a une bonne réputation, on n’est plus cantonné aux beaujolais nouveaux, il y a une curiosité et certains connaissent déjà très bien nos appellations. À nous d’affirmer, consolider et élargir, de prouver que nous sommes davantage que de bons vins de brasserie mais aussi des vins de gastronomie : les vins du Beaujolais associent fraîcheur, finesse, élégance, ce qui correspond aux attentes actuelles des sommeliers et de beaucoup de leurs clients ».

L’opération séduction se tient aussi du côté des spiritueux, comme le précise David Boileau, ambassadeur du Cognac / BNIC : « notre partenariat associe 12 maisons de cognac ainsi que l’interprofession, via des animations, une masterclass, des dîners autour des accords, etc. Notre objectif est de remettre le cognac à l’esprit des sommeliers, de les inciter à travailler davantage nos produits en gastronomie. Aujourd’hui, être un grand sommelier passe aussi par une fine connaissance des spiritueux, et donc du cognac. Et puis nous sommes en France, à Paris, pour la première fois depuis plus de 30 ans. Nous nous devions d’être présents ».

Parmi les autres partenaires de l’événement, on citera l’Union des Grands Crus de Bordeaux, qui avait été le premier à s’engager dès 2020, comme nous l’évoquions ici. Les vins du Douro et de Porto (IVDP), la Japan Sake and Shochu Makers Association (JSS), Eurocave, les vignobles Cruse et Lorenzetti, Vinexpo, Empreinte par Audiard (créateur du trophée qui reviendra au vainqueur), le Château de Parnay, le groupe Accor, Paris La Défense Aréna, D-Vine (outil de service de grands crus au verre), le whisky The Macallan et le champagne Dom Pérignon complètent la liste des partenaires du concours de Meilleur Sommelier du Monde. Sans oublier la présence de partenaires réguliers de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI) ou de l’Union de la Sommellerie Française (UDSF), comme le géant espagnol Torres ou encore du groupe Advini : « notre engagement auprès de l’UDSF remonte à 2019, avec l’ASI à 2020, il se traduit par notre présence sur cet événement mais aussi, tout au long de l’année, par l’accueil de sommeliers internationaux et l’aide à l’organisation de bootcamps ».

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Du lourd chez Tata !

Romanée-Conti, Petrus, Mouton-Rothschild… : la vente aux enchères publiques du Crédit Municipal de Paris, Tata pour les intimes, qui se tiendra le mercredi 15 février à 14 heures est prometteuse.  

Le Crédit Municipal est célèbre pour son prêt sur gage moins pour sa cave. Parmi les objets précieux qui peuvent être prêtés, on oublie que le centre de conservation du Crédit Municipal de Paris propose un service de stockage de vins de garde dont du champagne bien sûr. Le site historique situé dans le Marais dispose de conditions de conservation optimales pour le vieillissement. Surveillée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, cette cave comprend un service de transport, une réception, des salons de présentation, un service d’assurance de bouteilles et une équipe de chargés de clientèle et de magasiniers dédiés. Pour obtenir un prêt, il suffit de proposer des bouteilles qui seront estimées par des experts et commissaires-priseurs. À savoir que le prêt avoisine les 50-60% de la valeur. Comme tout prêt sur gage, l’emprunteur reste propriétaire de son bien et peut le récupérer à tout moment contre remboursement du prêt et des intérêts. Ainsi, pour rappeler cette activité, Tata organise une grande opération de communication autour d’une vente aux enchères publiques exceptionnelle.

Seront mises en ventes un lot de 3 bouteilles de La Tâche 1993 (estimation 6 600/7 500€), neuf lots d’une bouteille de Romanée-Conti 2000 (10 000/12 000€ le lot), cinq lots de 6 bouteilles de Romanée-Conti 2000 (60 000/72 000€ le lot). Concernant Petrus, un lot d’une impériale 1982 (40 000/50 000€). Enfin, pour Mouton-Rothschild, cinq lots d’une impériale 2000 (10 000/12 000€ le lot). L’expert de la vente sera Aymeric de Clouet, l’assesseure de la vente Mathilde Belcour-Cordelier et Nicolas Chwar sera le directeur des ventes. Le catalogue est disponible sur www.creditmunicipal.fr et la vente est en direct sur www.interencheres.com

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La bouteille à moins de 10 € : Paradis 2019

Parce que la qualité d’un vin ne dépend pas de son prix, nous vous présentons chaque semaine une cuvée à moins de 10 euros qui nous a particulièrement enthousiasmés. Sans oublier les quelques accords mets-vin qui l’accommoderont au mieux

Domaine du Tave (26)
«Paradis» 2019
Vinsobres
9,80 €

C’est quoi ?

Un tout petit domaine créé et géré par Audrey Latard. Fille et petite-fille de coopérateur (Le Tave c’était le grand-père Gustave), elle achète 3 hectares en 2008. Avec le 6 autres qu’elle loue à son père, elle arrive à tout faire seule, de la vigne à la commercialisation. Sa gamme se compose d’un muscat petits grains et d’une pure syrah en Vin de France, de 3 Côtes du Rhône et de ce Vinsobres. Le seul cru des Côtes du Rhône, situé en Drôme provençale, se targue d’un bel oxymore à l’étymologie latine «Vinsobris», signifiant vigne et travail. Il profite d’un microclimat favorisé par une altitude culminant à 400 mètres où les vignes sont implantées en amphithéâtre.

Pourquoi ?

Parce que cette altitude apporte de la fraîcheur aux vins et à ce Vinsobres, en particulier. Certes, la concentration est là, les fruits noirs sont bien murs et commencent à évoluer gentiment dans un profil de grenache rhodanien. La syrah complémentaire (40 %) amène sa touche d’épices, légèrement poivrés. L’élevage d’un an en barrique de 4 vins, est tellement discret que le soupçon de caramel finale reste évanescent. Sa belle expression est portée par des tanins soyeux favorisant sa fluidité.

Avec quoi ?

L’agneau rôti aux herbes provençales et le lapin aux olives de Nyons feront un joli duo régional. Un tajine aux pruneaux ou aux abricots apportera sa touche orientale. Petit salé aux lentilles et parmentier de canard élargiront le menu vers des contrées automnales. A garder vu son potentiel.

Domaine du Tave, 2168
route de Nyons, 26110 VINSOBRES
06 78 46 04 91 – instagram-domaine-du-tave

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Market trends : où en est l’image du champagne ?

Hier matin avait lieu la conférence annuelle « Market trends » organisée par le Comité Champagne, et délivrant son lot de conclusions sur l’évolution des marchés et de l’image du champagne à travers le monde, grâce aux études menées par les bureaux du Champagne à l’étranger mais aussi au recours à l’agence de Social Listening, Dynvibe et à l’IFOP.

Premier constat, la croissance des ventes observée en 2022 provient en grande majorité de l’augmentation de la fréquence d’achat au verre. Et ce quelques soient les pays. Une croissance qui peut poser problème en termes d’image et de concurrence : « Il n’y a rien qui ressemble plus à un vin au verre qu’un autre vin au verre » commente Gaëlle Egoroff, directrice marketing du Comité Champagne. « Le client perd le prestige de la bouteille, il n’y a plus le regard un peu jaloux des tables voisines…  Il est important de créer un rituel de service de Champagne au verre à l’image de celui de la bouteille (pop…).»

Deuxième constat : une évolution des modes de consommation, avec un usage de plus en plus fréquent du champagne pour sublimer les instants du quotidien. Un changement positif pour le champagne qui lui permet de multiplier les occasions de consommation, mais qui entraîne des défis pour la communication en France. Autant il est facile de promouvoir le champagne dans la gastronomie, autant la loi Evin ne permet guère d’encourager une consommation du quotidien. 

Côté prescripteurs, on observe que le champagne est un vin naturellement demandé par le client. C’est la première raison qui explique que les sommeliers et les cavistes ne le proposent pas spontanément. Afin d’éviter un décrochage des consommateurs, en sachant que le différentiel de prix risque de s’accentuer, il faut veiller à mener une vraie politique pédagogique. « Pour mieux informer leurs clients et mieux justifier le prix de vente, les professionnels du vin sont en attente de plus de connaissances à un double niveau : à la fois sur l’unicité de l’appellation (ce qui en fait une boisson singulière) et sur la diversité/variété de ses vins (caractéristiques spécifiques et histoires). Ils plébiscitent les rencontres avec les élaborateurs de Champagne dans ce cadre ». Le voyage, pour ne pas dire le pèlerinage en Champagne, constituant le graal, de l’aveu même de certains sommeliers, pour lesquels il y a toujours un avant et un après.

Jusqu’ici le principal challenger était le prosecco, succédané du champagne, reconnu en général pour être de moins bonne qualité mais meilleur marché. Le champagne n’ayant de cesse de se premiumiser, et le prosecco restant dans sa catégorie, celui-ci ne constitue pas véritablement un concurrent. La vraie question est comment on apporte une réponse à des envies des consommateurs qui privilégient de plus en plus des produits qui sont responsables et qui peuvent être plus locaux.

En ce qui concerne la RSE, on observe que cette préoccupation est de plus en plus importante, surtout dans la catégorie d’acheteurs plus jeunes et sur la partie la plus premium des cuvées de Champagne. C’est donc un enjeu d’avenir. Mais ce n’est pas un élément encore suffisamment associé au champagne, dont la communication dans ce domaine manque sans doute de lisibilité, alors même que la filière est très engagée. On s’aperçoit aussi, au moins aux Etats-Unis, que chez le consommateur, la motivation qui pousse à l’achat de produits plus respectueux de l’environnement n’est pas tant la préservation de la planète que la conviction, à tort ou à raison, que les produits plus écologiques sont de meilleure qualité.

Enfin, l’étude des échanges sur les réseaux sociaux autour du champagne est très intéressante. Dans 90 % des discussions ayant trait au champagne, les propos sont positifs, et ce quel que soit le pays. En observant plus attentivement les contenus postés, on s’aperçoit aussi que le champagne reste hors catégorie, les consommateurs ne comparent pas ses vertus aux autres effervescents.

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Saint-Mont, 25 ans en Faîte

Le traditionnel assemblage du Faîte, grande cuvée des vignerons de Saint-Mont, célébrait sa 25ème édition ce début de semaine à Paris, sous le parrainage de Florent Martin et Alain Caron. L’occasion de mesurer le chemin parcouru en un quart de siècle.

Lorsque l’on pense à l’AOC Saint-Mont dans le Gers, on pense aussi immanquablement à la coopérative Plaimont, acteur essentiel de l’essor de cette appellation (mais aussi des côtes-de-gascogne, du madiran et du pacherenc) qui brille par son dynamisme et son attachement à valoriser les cépages du piémont pyrénéen. En ce début de semaine à Paris, le décor très palace de l’hôtel The Peninsula accueillait bérets et accents chantants pour célébrer la 25ème édition de l’assemblage du Faîte de Saint-Mont, grande cuvée qui se décline en rouge et en blanc.

Comme le veut la tradition depuis 1996 avec le regretté André Daguin, une ou deux personnalités liées au vin et à la gastronomie parrainent cet assemblage, auquel participent également différents professionnels de la filière (journalistes, acheteurs) en donnant leur avis à l’aveugle sur une sélection d’échantillons qui donnent les « orientations » possible de la cuvée. Cette année, les deux parrains étaient Alain Caron (chef, entrepreneur, écrivain, et journaliste qui fait rayonner la cuisine française aux Pays-Bas) et Florent Martin (meilleur sommelier de France 2020 et chef sommelier au The Peninsula depuis 2021). Les deux hommes ont donc présidé à la dégustation et à l’assemblage final, qui s’est conclu ainsi :

Le Faîte AOC Saint Mont Rouge 2021 : un assemblage issu de 75 % de Tannat, 15% de Pinenc et 10% de Cabernet Sauvignon provenant des terroirs de Plaisance (20%), d’Aignan (50%), et de Saint-Mont (30%). Les parrains ont eu un coup de cœur pour l’échantillon n°1, sur le fruité et l’élégance, associant rondeur, fraîcheur et pureté des tannins.
Le Faîte AOC Saint Mont Blanc 2022 : l’assemblage est constitué de 60% de Gros Manseng (30% fermenté et élevé en cuve et 30% en fût de 400 litres), Petit Courbu (30%) et d’Arrufiac (10%, fermentés et élevés en cuve, le juste nécessaire pour une petite amertume en finale de bouche). Les raisins sont issus de parcelles de sables fauves et d’argile, sur des expositions Nord-Ouest. Notes d’agrumes, de mangue, d’amande, et quelques notes délicates de brioche. La bouche est tendue par une belle acidité bien maîtrisée.

Ces deux vins au beau potentiel de garde seront prochainement disponibles pour les amateurs, qui seraient bien avisés d’en mettre en cave. Une dégustation verticale de différentes cuvées de Saint-Mont (Le Faîte, La Madeleine, Le Monastère, Cirque Nord, la cuvée préphylloxérique) remontant jusqu’en 1996 a permis de mesurer la façon dont ces vins traversent les années avec élégance.

Les parrains de l’Assemblage du Faîte depuis 1996

Faîte rouge 1996 : André Daguin

Faîte rouge 1997 : Frédéric Lebel

Faîte rouge 1998 : Alain Dutournier

Faîte rouge 1999 : Guido Francque (Belgique) et Frédéric Lebel (France)

Faîte rouge 2000 et Faîte blanc 2001 : Philippe Faure-Brac

Faîte rouge 2001 et Faîte blanc 2002 : Myriam Huet et Alain Landolt

Faîte rouge 2002 et Faîte blanc 2003 : Yumi Tanabé (Japon) et Pierre Casamayor (France)

Faîte rouge 2003 et Faîte blanc 2004 : Tim Atkin (UK) et John Salvi (France)

Faîte rouge 2004 et Faîte blanc 2005 : Pascal Carré (Luxembourg) et Michel Guérard (France)

Faîte rouge 2005 et Faîte blanc 2006 : Vincent Labeyrie (France) et Timo Honiget Jan Van Lissum (NL)

Faîte rouge 2006 et Faîte blanc 2007 : Joanna Simon (UK) et Jean-Luc Pouteau (France)

Faîte rouge 2007 et Faîte blanc 2008 : Gérard Basset (UK) et Michel Bettane (France)

Faîte rouge 2008 et Faîte blanc 2009 : Eric Boschman (Belgique) et Olivier Poussier (France)

Faîte rouge 2009 et Faîte blanc 2010 : René Van Heusden (Pays-Bas), John Euvrard (France) et Clément et Damien Cazaux (France)

Faîte rouge 2010 et Faîte blanc 2011 : Anthony Rose (UK) et Frédéric Siméon (France)

Faîte rouge 2011 et Faîte blanc 2012 : Caro Maurer (Allemagne) et Babette de Rozière (France)

Faîte rouge 2012 et Faîte blanc 2013 : Yoichi Sato (Japon) et Enrico Bernardo (France)

Faîte rouge 2013 et Faîte blanc 2014 : Andreas Larsson (Suède) et Laure Gasparotto (France)

Faîte rouge 2014 et Faîte blanc 2015 : André Dubosc (France) et Pim Nolen (Hollande)

Faîte rouge 2015 et Faîte blanc 2016 : Olly Smith (Royaume-Uni) et Serge Dubs (France)

Faîte rouge 2016 et Faîte blanc 2017 : Raimonds Tomsons (Lettonie) et Florian Balzeau (France)

Faîte rouge 2017 et Faîte blanc 2018 : Gaëtan Bouvier (France) et Roger Voss (France)

Faîte rouge 2018 et Faîte blanc 2019 : Romana Echensperger (Allemagne) et Fabrice Sommier (France)

Faîte rouge 2019 et Faîte blanc 2020 : Patrick Azcué (France) et Robert Desbureaux (France)

Faîte rouge 2020 et Faîte blanc 2021 : Christian Péchoutre (France) et Andy Howard (UK)

Faîte rouge 2021 et Faîte blanc 2022 : Florent Martin (France) et Alain Caron (Pays-Bas)

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Marc Almert, 3 questions pour un champion

Vainqueur du concours de Meilleur Sommelier du monde en 2019, l’Allemand Marc Almert va transmettre le flambeau à un nouveau ou une nouvelle lauréat(e) dimanche à Paris. Présent en France pour suivre la compétition, il a répondu à nos questions.

Marc, vous avez créé la surprise il y a quatre ans à Anvers. Qu’est-ce que ce titre de Meilleur Sommelier du monde a changé pour vous ?

Le titre a changé beaucoup de choses. La plus sympathique en théorie, c’est qu’il nous permet de voyager beaucoup, à condition que cela ne coïncide pas avec une pandémie (rires). Cela permet de faire des rencontres passionnantes, avec d’autres sommeliers bien sûr mais aussi des vignerons du monde entier. Cela m’a permis aussi de développer d’autres projets en plus de mon travail de chef sommelier du restaurant Pavillon de l’hôtel Baur au Lac à Zurich. En tant que Meilleur Sommelier du monde j’ai pu aussi m’investir dans l’enseignement, aider à former des sommeliers du monde entier grâce au programme Éducation de l’ASI (Association de la Sommellerie Internationale), et c’est quelque chose qui me tient très à cœur.

68 candidats sont en lice pour vous succéder, dont 47 qui n’ont jamais participé à la compétition. Le niveau de la sommellerie mondiale n’a jamais été aussi élevé selon vous ?

Le groupe de candidats est sans doute le plus fort qu’on ait pu voir pour ce concours. Cela tient à plusieurs choses : il y a de plus en plus de collaborations et d’entraînements communs, les candidats voyagent davantage pour se former en dehors de leurs bases… L’ASI joue aussi un rôle important en mettant en ligne des tutoriels, des vidéos des anciennes compétitions, ce qui permet de mieux se préparer, d’échanger également. Cela aide à élever le niveau général : on est en présence de candidats super forts et super motivés, entre ceux que l’on connaît déjà des autres concours et tous les nouveaux qui sont là pour la première fois. Difficile de se prononcer pour des favoris, c’est avant tout une situation de moment ; malgré la préparation il faut être dans un bon jour, et tout le monde peut créer la surprise.

La compétition s’invite à Paris, ville très symbolique pour la sommellerie. Tous les professionnels se retrouvent après une longue période de pandémie notamment. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

On retrouve beaucoup d’amis, d’autres sommeliers mais aussi des producteurs de vin, de saké, cela fait du bien de tous se revoir après la pandémie de Covid-19, mais aussi de faire de nouvelles rencontres et découvertes. C’est une grande fête du monde du vin et de la sommellerie qui va se dérouler, ici à Paris. C’est un immense honneur d’être là. Pour moi c’est à la fois une situation assez inédite et très confortable, de pouvoir être juste spectateur, ni candidat ni membre du jury, donc je suis très décontracté. 

À lire aussi : notre entretien avec Marc Almert consécutif à son titre mondial, publié en juin 2019.

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Au Quai d’Orsay, la sommellerie comme diplomatie

C’est au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères que se déroulait hier la soirée inaugurale du concours de Meilleur Sommelier du Monde, dont les épreuves commencent ce jour. 65 délégations internationales étaient réunies sous les ors de la République.

Les férus d’Histoire se rappellent certainement l’habilité politique avec laquelle Talleyrand, Ministre des relations extérieures de Louis XVIII, défendit les intérêts de la France au Congrès de Vienne entre 1814 et 1815 : alors qu’il s’agissait de négocier âprement les termes de la paix et le redécoupage de l’Europe face aux pays vainqueurs de Napoléon, Talleyrand usa des dîners diplomatiques avec ses homologues pour faire avancer sa cause : « Sire, j’ai plus besoin de cuisiniers que de diplomates !« , aurait-il dit au Roi. Deux-cents ans plus tard, c’est sous les ors de la République, dans ce haut lieu de la diplomatie française que les éditorialistes surnomment tout simplement Quai d’Orsay, que se jouait encore l’union sacrée entre la diplomatie et la gastronomie. À l’occasion de la soirée inaugurale du concours de Meilleur Sommelier du Monde, dont les épreuves se déroulent du 8 au 12 février à Paris, c’est « une certaine idée de la France » (pour reprendre les mots d’un autre grand homme d’État) qui était célébrée, en présence des 68 candidats représentants 65 pays, mais aussi de l’élite de la sommellerie française et mondiale et de quelques figures majeures comme Guillaume Gomez, ancien chef de l’Élysée et Ambassadeur de la Gastronomie Française.

C’est à Caroline Ferrari, Secrétaire générale adjointe du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, qu’est revenue la responsabilité d’ouvrir le ban à la place de la ministre Catherine Colonna, en déplacement au Brésil : « cela faisait 34 ans que la France n’avait pas accueilli cet événement, vous comprendrez donc notre joie et notre fierté d’être l’hôte d’une si belle épreuve. Vous savez combien le vin et sa culture sont importants pour la France, la place qu’ils tiennent dans notre histoire, notre identité, l’art de vivre qui nous est si cher. La France n’est pas seulement le deuxième plus gros producteur de vin au monde, elle offre une richesse, une palette et une diversité inégalées de production de vins et d’alcools grâce à ses terroirs et appellations d’origine qui contribuent à sa renommée et à son attractivité pour les touristes du monde entier. »

Madame Ferrari a notamment tenu dans son discours à avoir « un mot particulier pour les femmes qui participent à ce concours, qui sont de plus en plus nombreuses et je m’en félicite. Le ministère que je représente est particulièrement heureux que ce soit une femme, Pascaline Lepeltier, au talent et au parcours exceptionnels, qui soit la candidate de la France dans cette compétition. Merci, chère Pascaline Lepeltier, pour votre contribution au rayonnement de la gastronomie française et des vins aux Etats-Unis, en particulier à New York où vous exercez ce métier ». Et de conclure, après avoir salué l’initiative d’une finale en public à La Défense Arena : « que le ou la meilleure gagne ! »

Entre Paul Bocuse et Louis Pasteur, une idée de transmission

Philippe Faure-Brac, président de l’Union de la Sommellerie Française (UDSF), soulignait son « honneur en tant que président de l’UDSF d’être avec vous ce soir dans ce lieu prestigieux, symbole de l’hospitalité à la française. […] Vous nous recevez ici, Madame, dans cette maison des ambassadeurs, et nous nous sentons un peu chez nous ici car nous sommes des passeurs, des ambassadeurs qui travaillons pour un patrimoine matériel et immatériel qui est celui du vin. » Toujours fidèle à la notion de transmission, M. Faure-Brac indiquait la présence, dimanche prochain, de près de 500 élèves de différentes écoles de sommellerie pour la finale, avant de saluer le « savoir-faire français » incarné ce soir par des Meilleurs Ouvriers de France fromagers et sommeliers présents au Quai d’Orsay.

Le monde du vin et de la gastronomie participe d’un même élan, celui de valoriser et défendre les terroirs, les saveurs, les produits et les gestes, comme le rappelait William Wouters, président de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI). « En tant que journalistes, sommeliers et membres de l’hôtellerie, de la restauration et des boissons, nous formons une grande famille mondiale, une famille liée par l’union de l’enrichissement du monde, par des expériences en matière de nourriture et de boisson. » Après avoir cité Paul Bocuse (« sans beurre, sans œufs, il n’y a pas de raison de venir en France »), William Wouters concluait son discours par un hommage à Louis Pasteur : « une bouteille de vin continent plus de philosophie que tous les livres du monde ».

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[Cuisine et vin] Ceviche de truite du Cians, semoule de chou-fleur multicolore et condiment citron-orgeat

L’Hôtel cinq étoiles Negresco, dernier palace indépendant de la Côte d’Azur, s’inscrit pleinement dans son temps. Sa cheffe Virginie Basselot (deuxième femme à obtenir le titre de Meilleur Ouvrier de France en cuisine-gastronomie) et son sommelier Robin Salvadori cultivent la relation avec les producteurs et vignerons, pour des propositions inventives et sincères. Pour les trois recettes « classiques et audacieuses » de la cheffe accordée au n°81 de Terre de vins, il a choisi des vins sains, fruits de belles rencontres, formant des accords plein d’humanité. Voici la recette du Ceviche de truite du Cians, semoule de chou-fleur multicolore et condiment citron-orgeat.

[Pour 4 à 6 personnes]

Sauce ceviche : mélanger 80 g de fumet de poisson, 200 g de jus de citron, 1⁄2 oignon rouge ciselé, 4 gousses d’ail, 10 g de gingembre, 1⁄2 piment oiseau égrainé et haché, 15 g de feuilles de coriandre ciselées, sel poivre et 3 glaçons.

Semoule de chou-fleur : passer les têtes de choux-fleurs de couleur (blanc, violet, jaune) au robot jusqu’à texture granuleuse.

Ceviche de truite : un filet de truite par personne, enlever la peau, désarêter, tailler en tartare.

Dresser en assiette creuse le ceviche de truite, assaisonner de la sauce, surmonter de semoule de chou-fleur multicolore, assaisonner d’huile d’olive et de sel, ajouter 5 points de gel citron orgeat (à base de sirop d’orgeat, agar-agar et jus de citron) et des cress (petites pousses) de coriandre.

Accord pimpant

Produit dans la pisciculture voisine des gorges du Cians, cette truite rose s’accorde en délicatesse avec le rosé 2021, AOP Bandol, du domaine de Terrebrune, produit en bio sur les calcaires du Trias. Son assemblage de mourvèdre avec une pointe de grenache et cinsault, rappelle la couleur de la truite, lui répond avec ses petits fruits rouges et ses notes épicées.

La gourmandise et le croquant coloré du plat sont rehaussés par Galinette 2020, AOP Côteaux d’Aix blanc, du domaine de Sulauze. En biodynamie et agroécologie, Guillaume et Karine Lefevre cultivent vignes, céréales, oliviers et produisent en très petite quantité ce vin nature, souple et frais.

©Richard Sprang

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David Biraud : Comment la « Team France » a préparé le concours de Meilleur Sommelier du Monde

À la tête de la « Team France » depuis plus de trois ans, David Biraud, qui a représenté la France à trois reprises au concours de Meilleur Sommelier du Monde, met son expérience au service du collectif et de la préparation des candidats tricolores aux grandes épreuves internationales. Entretien.

David, comment s’est structurée la « Team France » autour des candidats français ces dernières années ?
Cette idée de « Team France » a été lancée il y a plusieurs années par Olivier Poussier (Meilleur Sommelier du Monde 2000, NDLR) pour donner un cadre, une organisation, aux candidats français dans la préparation des concours de Meilleur Sommelier d’Europe & Afrique et Meilleur Sommelier du Monde. Olivier ayant intégré la commission technique de l’Association de la Sommellerie Internationale, il m’a demandé, avec Philippe Faure-Brac, de reprendre les rênes de cette « Team » à partir de la fin 2019. Mais je ne suis pas seul : comme son nom l’indique, il s’agit d’une équipe, qui fédère différents talents, des expertises, au service d’une candidate ou d’un candidat. Le but est de leur donner un cadre, une organisation, pour rester sur les rails : se préparer à un grand concours international, c’est du sport de haut niveau, cela demande un entraînement constant, un suivi quotidien, ne pas remettre des choses au lendemain. Il faut avoir un programme et s’y tenir. C’est à cela que nous servons.

Comment se compose cette « Team France » ?
Elle se compose d’un noyau dur, d’anciens Meilleurs Sommeliers de France ou Meilleurs Ouvriers de France en sommellerie, mais aussi des Masters of Wine, des consultants, des experts en bière ou en spiritueux. La liste des intervenants est longue mais l’on peut citer Philippe Troussard, Gaëtan Bouvier, Denis Verneau, Franck Thomas, Manuel Peyrondet, Franck Ramage, Jérémy Cukierman, Alexandre Vingtier, Guirec Aubert. Autour de cette équipe qui va apporter ses connaissances théoriques et pratiques, on trouve des sophrologues, des professeurs de théâtre, tous les talents qui peuvent aider un sommelier à préparer un concours de très haut niveau dans un environnement semi-professionnel.

En quoi la création de cette équipe était importante ?
Le niveau mondial de la sommellerie ne cesse de progresser. On ne pouvait plus se contenter d’arriver sur les concours en se disant « nous sommes Français, nous avons un avantage naturel et tout va bien se passer ». Les autres pays ont pris le pli de très bien se préparer, ils étaient souvent mieux structurés que nous. Je crois que nous avons rattrapé notre retard et sommes désormais au niveau d’excellence internationale. De mon côté, j’essaie de faire valoir mon expérience*. Quand j’ai commencé à représenter la France en 2010, je me suis fait un cadre de préparation, j’ai regardé comment fonctionnaient certains candidats très bien organisés, notamment des Scandinaves ou venus des pays baltes. C’est ce que j’essaie d’apporter à la « Team France », avec tous mes camarades qui donnent aussi beaucoup de leur temps bénévolement.

En quoi la préparation de la candidate française Pascaline Lepeltier au concours de Meilleur Sommelier du Monde est-elle spécifique ?
Pascaline a été désignée en mars 2022. Cela fait près d’un an que nous la suivons. J’ai un échange téléphonique hebdomadaire avec elle, on lui apporte de l’aide et de l’assistance pour lui fournir de la matière théorique, pour l’abreuver en informations. Dès qu’elle venait en France on l’accueillait dans une « training room » dédiée à la dégustation, où nous réunissions des échantillons du monde entier, des spiritueux, des liqueurs etc. Nous avons aussi travaillé tous les aspects du service du vin, de l’aération, de la décantation. Pascaline a aussi travaillé toute la partie théâtralisation avec Franck Thomas et son épouse qui est actrice, à Antibes. Elle s’est aussi entourée de sa propre cellule à New York, là où elle vit et travaille, avec des professionnels de Broadway pour tout ce qui relève de la performance en public. Pascaline a beaucoup d’atouts. Au-delà de sa grande connaissance du vin, elle est parfaitement bilingue, elle écrit très bien, a une ouverture internationale très poussée sur tous les produits. Elle arrive très bien préparée, je pense qu’elle a tout donné pour ne pas avoir à se dire « j’aurais pu en faire plus ».

Sur quoi va se jouer l’issue de ce concours ?
Ce qui va être déterminant c’est la gestion du stress, la capacité à encaisser la pression de l’événement. Être à chaque instant capable de faire preuve de réactivité, d’intuition, de prise de décision. Le niveau n’a jamais été aussi élevé, sur 68 candidats il y a sans doute la moitié qui peut prétendre aller en demi-finale. Il ne faut donc pas croire que le quart de finale est une formalité. Encore une fois, c’est comme un sport de haut niveau : tous les candidats sont des compétiteurs et il va falloir être à la hauteur de l’enjeu dès le départ, rester concentré, savoir louvoyer entre les pièges. Il faut aussi arriver libéré, rester soi-même, et prendre du plaisir, une étape après l’autre.

*David Biraud a représenté la France à quatre reprises au concours de Meilleur Sommelier du Monde, en 2010, 2013, 2016 et 2019. Il a été classé troisième en 2010 et second en 2016. Il a également été candidat au concours de Meilleur Sommelier d’Europe & Afrique en 2010 (2ème), 2013 (2ème) et 2017 (3ème).

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Panorama, Histoires du vin naturel : le documentaire pour mieux comprendre

Ce film qui sortira en salle cette année est une plongée au cœur de l’histoire du vin naturel en France. A l’heure où un nombre croissant de consommateurs s’y intéresse, voici un témoignage utile sur ce monde encore relativement méconnu.

On ne pourrait citer que les noms de tous les intervenants qui apparaissent dans Panorama. Cela permettrait immédiatement de poser le débat. Qu’il s’agisse de vignerons, de cavistes ou bien encore de chefs, on ne pourra pas opposer à cet aréopage qu’il n’est pas légitime et reconnu dans le monde du vin naturel. Qui sont-ils ? Camille Lapierre, Jean Foillard, Pierre Overnoy, Jacques Néauport, Christian Binner, Romaine Plageoles ou bien encore Alexandre Bain pour ne citer que la partie vigneronne de l’affaire. Tous apportent un regard sincère sur la destinée des vins naturels dans l’Hexagone, où comme l’explique l’un des protagonistes « ces vignerons qui ont continué à travailler de manière traditionnelle sont finalement devenus avant-gardistes par rapport au développement de la chimie ces dernières décennies ». Une épopée, voilà effectivement ce qu’a été ce mouvement initié dans les années 1970/1980 par quelques-uns pour qui la chimie toute puissante n’avait rien à faire dans les vignes. Certaines grandes figures peu connues du grand public et pourtant décisives ont guidé ces premiers pas, les ont crédibilisé. Des images rares d’archives ont ainsi été exhumées et permettent par exemple de voir Jules Chauvet, ce grand monsieur qui fut vigneron, négociant et qui travailla de manière pointue sur des questions scientifiques. Ses travaux ont grandement amélioré la compréhension de la chimie pour mieux pouvoir s’en extraire. Alain Chapel, chef 3 étoiles mythique, apparaît aussi et l’on redécouvre le rôle qu’il a joué à l’époque, avec Jacques Néauport à ses côtés, pour la promotion de vins différents, plus naturels. 

Affiche du film Panorama : Histoires du vin naturel ©KETSU

De grands jalons

Entrecoupés d’images de vignobles, de travaux viticoles et de dégustations, les différents intervenants reviennent sur ces étapes qui ont jalonné la normalisation progressive des vins naturels en France. Ce furent tout d’abord des pionniers qui ont joué le rôle de locomotives dans leurs régions. Bien évidemment le regretté Marcel Lapierre dont sa fille Camille qui a pris sa suite montre avec émotion les carnets dans lequel il notait scrupuleusement tous les détails de ses vinifications. Un véritable travail d’orfèvre, le même que celui mené par Christian Chaussard sur Vouvray, en particulier sur les pétillants naturels, ou bien encore Dominique Derain à Saint-Aubin. Des figures de proue qui ont montré la voie à beaucoup d’autres, comme Alexandre Bain, Yvon Métras ou Christian Binner. Le documentaire n’élude pas les problématiques relatives au monde du vin naturel qui interpellent aujourd’hui comme notamment le dogmatisme jusqu’au-boutiste de certains qui refusent catégoriquement le soufre, quitte à proposer des vins déviants. Car si l’ambiance générale est bon enfant et paysanne (un peu trop parfois quitte à tomber dans le cliché vin nature = paysans décalés un peu bourrus), l’essentiel est toutefois rappelé. « Le plus dur dans le fait de faire des vins sans soufre, c’est justement de ne pas en mettre » ! Pierre Overnoy, avec toute sa sagesse, rappelle que « si dans les vins nature il s’est fait n’importe quoi, ce qui a pu jeter le discrédit, produire du vin nature ce n’est pas les petits oiseaux qui chantent et on part en vacances ». Du travail, il en faut énormément. De la réflexion aussi. Du sens, c’est ce que tous recherchent. Et si le film est certainement trop long d’une demi-heure, il a le mérite d’éviter tout militantisme niais et donne surtout matière à élargir le débat et à mettre en perspective sereinement le vin naturel dans le reste de la viticulture.  

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