La bouteille à moins de 10 € : L’Originale 2020

Parce que la qualité d’un vin ne dépend pas de son prix, nous vous présentons chaque semaine une cuvée à moins de 10 euros qui nous a particulièrement enthousiasmés. Sans oublier les quelques accords mets-vin qui l’accommoderont au mieux

La Romaine (84)
L’Originale 2020, Côtes du Rhône
Villages Vaison-la-Romaine
9,75 €

C’est quoi ?

Installée sur 5 communes (Buisson, Saint-Marcellin-les-Vaison, Saint-Roman-de-Malegarde, Vaison-la-Romaine, Villedieu), la jeune appellation Villages Vaison-la-romaine a bien des atouts pour se faire remarquer. Situées sur le même massif géologique que ses voisins Rasteau et Cairanne, toutes les vignes de l’appellation sont cultivées en coteaux entre 240 et 380 mètres d’altitude. Parmi la dizaine de domaines et les 6 coopératives qui la revendiquent, La Romaine porte haut sa couleur rouge, avec 10 000 hectolitres.

Pourquoi ?

Fruit d’une sélection parcellaire, L’Originale est issue des cépages grenache (60 %) et syrah, cultivées sur des sols de grès et de cailloux. Après une vinification traditionnelle, la macération sous marc, de 2 à 4 semaines, apporte onctuosité et tanins fondus. L’élevage sur lies fines préserve les arômes. Avec quoi ?

Sirop de cassis, mûre, poivre, épices, composent un fruité généreux retrouvé en bouche. Charnu, cacaoté et chaleureux, le vin peut encore attendre pour finir d’arrondir ses tanins. Il fera son office avec un civet de marcassin ou de canard.

La Romaine, 84110
Vaison la romaine
04 90 36 00 43 – cave-la-romaine.com

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[Millésime Bio] Dom Brial, le bio dans le cent

Il y a trois ans, sous la houlette d’une douzaine de vignerons engagés dans une démarche vertueuse, Dom Brial a mis les deux pieds dans la viticulture biologique. La cave de Baixas, qui a fêté son centenaire le 17 janvier, affiche aujourd’hui plus de 10% des surfaces en bio.

Millésime Bio, Montpellier. Il faut se frayer un chemin pour rejoindre le stand 709 dans le Hall B2 du Parc des Expositions. Dom Brial : « Ensemble, nous sommes plus forts », peut-on lire sur les supports de communication de la célèbre cave de Baixas, dans le Roussillon. « On a toujours revendiqué une certaine idée de la coopération, reconnaît André Serret, le directeur général. Solidarité, excellence, responsabilité et convivialité sont les maitres-mots de notre identité. Chez nous, chaque vigneron a son mot à dire sur la politique agricole. » Il y a trois ans, plusieurs vignerons ont poussé dans le sens du bio. « On n’est pas tout à fait une coopérative à proprement parlé, il n’y a pas de distance entre la direction et les viticulteurs, précise Pierre Fons, 62 ans, l’un des douze qui a initié le mouvement vertueux. Aujourd’hui, je suis fier qu’on ait ouvert la voie, on se sent vraiment en phase avec l’idée qu’on se fait de notre métier. » André Serret prolonge : « Dans une structure comme la nôtre, il y a les pour et les contres mais on a réussi à aligner les planètes pour que chacun puisse s’exprimer comme il l’entend dans le collectif. »

Un peu plus de 10% de la production en bio

Ils sont aujourd’hui une douzaine de viticulteurs en bio et représentent un peu plus de 10% de la production de Dom Brial (200ha sur les 1700). Certains pourraient penser à une goutte d’eau mais le chemin qui mène au bio est parfois tortueux et le marché en tension ne facilite pas les prises de position. L’an passé, la fusion de la cave de Calce a validé l’intensification de la transition. « C’est un terroir qui a une vraie culture du bio depuis plusieurs années, explique Agnès Arquier, œnologue et directrice de production. On a récupéré un bel outil de vinification qui va nous permettre de centraliser les activités en AB. C’est un vrai plus organisationnel ! » André Serret confirme : « Aujourd’hui, on est capable de gérer les différents niveaux en terme d’organisation et on est en train de phosphorer sur l’émergence de nouvelles cuvées. »

Pour preuve, la sortie récente des cuvées Echinops ou encore de la gamme El Cami avec notamment une délicieuse Syrah sans sulfites (8,40€ TTC) sur le fruit, le zan et le cacao. D’ici quelques semaines, un nouveau rosé bio appelé « Calcidoine » en Côtes du Roussillon sera dévoilé. Un assemblage Syrah-Grenache-Mourvèdre sur les terres calcaires de Calce qui a de l’avenir. Un peu comme Dom Brial, cette centenaire qui n’a pas pris une ride…

Plus d’infos sur le site : https://www.millesime-bio.com/

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Pour ses 100 ans, le champagne Moussé fils coiffe la Champagne au poteau

Alors que le champagne Moussé fils fête les 100 ans de sa première vinification, Cédric Moussé lance de nouvelles cuvées et inaugure le nouvel habillage très avant-gardiste de sa gamme, avec notamment des coiffes en papier et des puces NFC pour vous raconter en vidéo l’histoire de la famille…

Le champagne Moussé fête ses 100 ans en marquant un grand coup : le lancement des tout premiers flacons champenois munis d’une coiffe en papier conçue par Vipalux. « On dit que les coiffes sont en aluminium, en réalité, c’est faux, il s’agit d’un complexe d’aluminium et de plastique qui n’est pas recyclable. Avec la coiffe en papier, nous divisons par cinq l’empreinte carbone. De plus, aujourd’hui l’aluminium vient de Russie, de Taiwan, ou de Chine, si demain la Chine envahit Taiwan, nous n’avons plus d’aluminium ! » explique Cédric Moussé. Autre innovation, l’utilisation sur l’étiquette d’une puce NFC qui lui permet à la fois d’éviter le marché gris et, en la scannant, de présenter en vidéo la cuvée et son lien avec l’histoire de la famille.

Et quelle histoire ! En 1923, alors que le négoce se trouve dans l’incapacité d’acheter, l’arrière-grand-père Eugène, jusque-là vigneron livreur, lance ses premières vinifications. La chance lui sourit : trois en plus tard, en 1926, lorsque ses premières bouteilles sont prêtes, les années folles battent leur plein ! Pour un petit paysan du fin fond de la vallée de la Marne, le défi de la commercialisation reste redoutable. « Cuisles ne comptait que 70 habitants et les routes étaient en terre battu. Mais il a pu compter sur l’aide de son voisin Evrard Thomas qui avait acheté la première voiture du village. » Il charge dessus les 25 premières bouteilles dans des caisses en bois et de la paille, et le tacot prend la direction de Paris. Là-bas, Edmond rencontre un traiteur américain qui tombe sous le charme de son champagne …

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Eugène et son fils Edmond s’engagent dans le réseau Possum, spécialisé dans la récupération des aviateurs anglais et américains. La Vallée de la Marne joue alors un rôle stratégique. Son caractère vallonné permet aux avions chargés de rapatrier les soldats de s’y poser discrètement. Malheureusement, Eugène et Edmond sont dénoncés et déportés. Ils survivront, mais à son retour Edmond ne pèse plus que 36 kilos pour 1 m 86 ! Gravement blessé par un coup de louche en tentant de voler de la nourriture dans les cuisines de Neuengamme, il ne pourra jamais retourner aux vignes. Il deviendra néanmoins un maître de la vinification qui formera des dizaines de personnes.

©Marielle Gaudry

Outre le nouvel habillage, la gamme compte de nouveaux venus. Comme cette cuvée baptisée « L’Esquisse ». Le concept ? Utiliser les dernières vignes intégrées en prestation dans son domaine. « J’apprends à les découvrir, ce sont les nouveaux bébés de la maison. Une conversion, légalement, c’est trois ans. Personnellement, j’estime qu’il faut au moins sept ans pour changer une vigne. Les racines ne sont pas encore descendues très en profondeur. Les vins n’ont pas encore la complexité nécessaire pour rejoindre les grandes cuvées. Pour autant, nous nous faisons un devoir de tout utiliser. Il serait trop facile de revendre ce qui ne nous convient pas. Nous avons donc décidé d’exploiter leur côté léger, facile à boire. L’idée, c’est de les vendre à 15 mois, à peine dosés. » Le résultat est sympathique, ces vins fruités et ronds coulent tout seuls.

Même si par définition les parcelles qui constituent cette cuvée sont amenées à évoluer, on gardera une trame commune. « Ce sera toujours les vins des mêmes coteaux de Jonquery, Cuisles et Châtillon, avec la même exposition et les mêmes sols. ». La cuvée intègre aussi de belles tailles de meunier, dont la maîtrise est tout un art. « Il ne faut jamais les laisser en contact avec des lies mais les soutirer très souvent, soit l’opposé de la philosophie nouvelle de la vinification où les vignerons sont fiers de dire qu’ils laissent faire. Pour le pinot noir et le chardonnay, cela ne pose pas de problème. Mais le meunier marque désagréablement. Au moment des soutirages des tailles, j’attends que la cuve s’aère et je fais toujours secouer les lies aux apprentis pour leur montrer l’odeur qui se dégage. »

Moussé : un champagne qui casse des briques !

Une autre nouveauté ? La cuvée « Terre d’Illite », en référence à cette argile verte, qui au XIXe siècle ne nourrissait pas seulement les vignes de la famille mais alimentait sa briqueterie, comme en témoignent ces briques estampillées « Moussé » retrouvées dans les maisons du voisinage. Le millésime est symbolique : 2019, l’année de tous les changements. Car Cédric, qui a fait pendant un temps partie de l’équipe des chercheurs du Comité Champagne, a gardé le goût de l’expérimentation. En 2019, il a ainsi commencé à utiliser du souffre de mine (volcanique), à la place des sulfites, « Les sulfites sont produits chimiquement à partir de pétrole. Je suis persuadé que ce qui provoque des migraines ce n’est pas le souffre, mais les éléments ajoutés. Le souffre de mine est par ailleurs beaucoup plus efficace, on peut donc réduire drastiquement la quantité employée. » Cédric a mis au point sa propre machine pour brûler le souffre. D’autres vignerons en avaient déjà conçues, mais selon lui dangereuses et d’un faible rendement. Enfin, 2019 est aussi l’année du passage aux petites clayettes qui évitent l’auto-pressurage, et celui de la construction du nouveau pressoir. L’installation, de même que celle de la cuverie, est entièrement autonome grâce à l’emploi de l’eau de la source, de panneaux solaires et d’un puit canadien pour la climatisation. « J’ai un compteur 35 kw comme dans une maison ! ».

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Ampelio : pérenniser l’avenir des vignobles du Val de Loire

Ampelio est un cabinet de transactions viticoles spécialisé dans la vallée de la Loire. Son métier est d’accompagner et de conseiller acheteurs et vendeurs dans leurs projets d’acquisition ou de cession de domaines viticoles.

Fort de ses 10 ans d’expérience, le cabinet accompagne ses clients à chaque étape : depuis la recherche et l’estimation d’une propriété jusqu’à l’installation complète des nouveaux propriétaires. L’équipe est l’interlocutrice privilégiée qui relie chaque intervenant pour que les projets de chacun se réalisent. « Vendre son domaine, c’est transmettre son histoire, son équipe, sa gamme de vins et son expérience. Ampelio met donc toute son expertise et son expérience au service des projets des vendeurs et des futurs repreneurs. » nous explique Marine Boudignon, associée gérante du cabinet.

Ampelio, c’est avant tout une histoire de passion : celle de la vallée de la Loire et de son histoire, de sa diversité de terroir et de vins. Alors leur priorité, ce sont les hommes et les femmes qui écrivent cette histoire.

Les vignobles sont l’identité du Val de Loire. Ampelio a pour mission de perpétuer cette belle histoire et de continuer à la faire vivre en pérennisant les exploitations.

Accompagnement des vendeurs

Retraite, conjoncture ou aléas de la vie, la 1ere étape est de comprendre ce qui anime ou ce qui contraint le futur vendeur à prendre la décision de céder son domaine viticole.

La vente d’une propriété viticole s’étend bien au-delà du seul transfert des actifs fonciers. Il est primordial d’effectuer une valorisation complète du domaine, en s’appuyant sur les éléments fonciers, juridiques, humain et commerciaux. Cette étude permet ensuite à l’équipe d’Ampelio d’identifier les forces et les opportunités du domaine, afin de trouver son repreneur idéal.

Vendeur Domaine Richou (2019) : « Nous avons beaucoup apprécié les contacts avec Ampelio. Grâce à sa grande connaissance du milieu viticole, nous avons été mis en confiance. Les compétences techniques, juridiques, comptables ont beaucoup aidé aux prises de décision en toute sérénité. Enfin, nous avons apprécié la disponibilité, la qualité d’écoute, la rigueur et droiture, ainsi que la discrétion de l’équipe et les valeurs humaines. Nous nous sommes vraiment sentis épaulés dans des moments importants que sont ceux d’une succession viticole. »

Vendeur Domaine Augis (2022) ; « L’agence Ampelio m’a accompagné pendant plusieurs années pour la vente de mon domaine. Elle m’a permis tout d’abord de faire le point sur mon entreprise, sur mes attentes avant de me proposer des prospects me correspondant. Puis sa collaboration a été précieuse pour la finalité de ma vente, ses compétences, juridiques et financières m’ont rassuré durant toute la procédure. 

Accompagnement des acquéreurs

Acquérir un domaine viticole, c’est s’appuyer sur les ressources existantes tout en ayant la vision d’une entreprise viticole de demain.

Ampelio a à cœur d’écouter et de comprendre le projet des candidats acquéreurs. IL les conseille dans leur construction et leurs questionnements et les met en contact avec des experts en fonction des besoins de chacun.

Acquéreur Domaine des Hauts Perrays (2019) : « La reprise d’un domaine viticole est un projet très complexe nécessitant l’aide et l’appui d’un professionnel disposant de solides connaissances du marché et de compétences pointues dans les transactions immobilières.

L’accompagnement constant et sans faille d’Ampelio, depuis la présentation d’une offre adaptée à notre besoin jusqu’à la signature chez le notaire, nous a permis d’aborder et de franchir les différentes étapes de manière sereine. »

Acquéreur Domaine du Canal de Monsieur (2022) : « Nous avons connu Ampelio via internet et nous sommes très rapidement tombés sur leur site. Les points forts ont été leur professionnalisme, leur écoute, leur patience, leur rigueur et minutie dans le traitement du dossier, leur bonne communication et leur sympathie. L’équipe a une connaissance irréprochable des diverses procédures (par exemple l’accompagnement chez le notaire était, à nos yeux, indispensable). Ils sont d’une grande précision et connaissent bien la région et le potentiel du terroir. Leur présence tout au long de ce dossier a été pour nous un atout précieux. »

En plus de 10 ans, Ampelio a su convaincre de sa présence et devenir un acteur du Val de Loire. Les vignobles ligériens sont donc promis à un bel avenir !

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Et voilà le nouveau Terredevins.com !

En lançant un nouveau site web, « Terre de Vins » réaffirme un engagement en faveur du digital qui a été amorcé depuis plus de dix ans, en phase avec les changements de pratiques des amateurs de vin.

Coup de jeune pour Terredevins.com, qui lance aujourd’hui son nouveau site web ! Dans un monde de plus en plus axé sur la connexion et la mobilité, le temps était grandement venu pour notre média de moderniser sa plateforme digitale (numérique diront les plus ardents défenseurs de la langue française, qui nous pardonneront d’avoir adopté l’anglicisme, une fois n’est pas coutume). Voici donc un nouveau site web, au design repensé, au rubriquage simplifié, véritable vitrine de toutes les activités de « Terre de Vins », notamment sur le plan événementiel, et avec une nouvelle hiérarchisation de l’information que la rédaction relaie au quotidien avec passion.

Articles, contenus vidéos, passerelles avec nos réseaux sociaux, commentaires de dégustations, accords mets & vins, portraits, agenda… Ce nouveau Terredevins.com se veut plus que jamais le point de convergence de tout ce qui fait palpiter le monde du vin. Il met également en avant tous les événements du vin organisés par « Terre de Vins » tout au long de l’année : tastings, grandes dégustations, trophées et concours, manifestations destinées aux professionnels (sommeliers, cavistes, restaurateurs…) Il offre enfin une meilleure visibilité à notre magazine, qui est passé mensuel depuis janvier 2023, alternant numéros classiques et numéros thématiques, auxquels s’ajoute un hors-série spiritueux (prix de vente 6,90 €). Une nouvelle offre d’abonnement est également déployée, entre « Numérique », « Privilège » et « Expérience » pour pouvoir accéder librement  aux contenus du magazine comme aux contenus du site web, et bénéficier d’avantages sur chacun des événements Terre de vins.

Un rôle important pour les prescripteurs en ligne

Le lancement de ce nouveau Terredevins.com vient donc renforcer l’engagement de « Terre de Vins » sur le terrain du digital, qui a été amorcé depuis plus de dix ans, avec notamment une forte présence sur les réseaux sociaux – Facebook, Instagram, Linkedin, Twitter… Cet engagement va de pair avec les évolutions des pratiques des amateurs de vin, qui se tournent de plus en plus eux aussi vers le digital. Une étude publiée par l’agence SoWine indiquait qu’en 2020, 21% des amateurs de vin se tournaient vers les sites web d’information spécialisée pour orienter leurs achats, un chiffre à ajouter aux applications mobiles (11%), aux magazines en ligne, blogs, podcasts (10%) et aux réseaux sociaux (10%), la presse « print » se situant pour sa part aux aletours de 15% des taux de prescription.

La digitalisation du rapport au vin s’est d’ailleurs accélérée avec la pandémie de Covid)-19. D’après un autre baromètre SoWine publié en 2022, les réseaux sociaux occupent une part de plus en plus importante dans l’orientation de l’acte d’achat des amateurs. Instagram en particulier est la plateforme la plus engageante dans le secteur des vins et spiritueux : 32% de ses utilisateurs y suivent des domaines, châteaux, marques ou producteurs de vins. Un phénomène particulièrement prégnant chez les jeunes générations : 39% des 18-25 ans et 35% des 26-35 ans amateurs de vin suivent des influenceurs pour s’orienter dans leur choix. On assiste toutefois à un léger tassement de ces chiffres lorsqu’on englobe toutes les classes d’âge, souligne l’étude de SoWine, ce qui s’expliquerait par la « montée en compétence » des consommateurs français qui s’intéressent de plus en plus à l’univers des vins et spiritueux, curieux de découvrir par eux-mêmes de nouveaux artisans et savoir-faire. Au final, un grand acheteur de vin sur deux achète du vin recommandé sur les réseaux sociaux qu’il suit, un chiffre qui monte à 66% pour les grands acheteurs de vin en ligne.

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Quatre pionniers de Millésime Bio

Le salon Millésime Bio célébrait son trentième anniversaire du 30 janvier au 1er février. Avec 1500 exposants réunis au Parc Expo de Montpellier, que de chemin parcouru depuis la première édition en 1993, qui réunissait une poignée de vignerons !

Il fallait y croire, au début des années 1990, à ce salon des vignerons bio, à une époque où l’engagement en viticulture biologique était encore regardé comme une démarche d’illuminés… Que de chemin parcouru depuis les premières années de Millésime Bio, entre le Mas de Saporta à Lattes, puis Narbonne, puis Perpignan, jusqu’à ce que l’événement s’installe au Parc des Expositions de Montpellier : en trente ans, on est passé d’une quinzaine de vignerons visionnaires à quelque 1500 exposants, témoignant du succès de ce salon (qui réunit environ 7000 professionnels du monde entier, acheteurs, cavistes, sommeliers, journalistes) et de l’engouement infatigable pour les vins bio. Alors que la trentième édition s’apprête à fermer ses portes après trois jours très intenses, retour sur quatre domaines qui ont fait partie des pionniers de l’événement.

Domaine des Soulié (Saint-Chinian)
Domaine Canet-Valette (Saint-Chinian)

« Beaucoup de fierté devant le chemin parcouru »

Rémy Soulié était présent dès la première édition de Millésime Bio, en 1993 ! Rien d’étonnant pour ce domaine pionnier (30 ha) qui suit les préceptes du bio depuis 1968 : « ma famille est installée à Assignan depuis 400 ans et aussi loin que l’on remonte, nous avons toujours conduit une viticulture très respectueuse de l’environnement. Lorsque j’ai pris la suite de mon père dans les années 1980, nous étions une poignée de vignerons à vouloir nous engager dans une certification. J’ai été le premier domaine enregistré chez Ecocert ! Lorsque nous avons participé à Millésime Bio pour la première fois, nous n’étions pas nombreux, il fallait vraiment y croire. En voyant le succès de ce salon 30 ans après, je ressens beaucoup de fierté ». Fierté aussi de voir sa fille Mathilde reprendre la main à la tête du domaine depuis un an environ. La nouvelle génération est en marche…
« Terre de Vins » aime : Château Soulié des Joncs 2019. 90% syrah 10% grenache, élevage d’un an en barriques de 500 litres. Un beau jus séveux et complexe, en équilibre entre le fruit noir juste confit et le zan, avec des notes sanguines et de garrigues. Belle texture ciseée, tonique, conclue par unenote de cuir frais. (11,50 €)

Marc Valette se souvient lui aussi de « ces premières éditions de Millésime Bio, lorsqu’on n’était que quelques dizaines de viticulteurs à Narbonne ». Certifié depuis la fin des années 1990, le domaine Canet-Valette (22 hectares), dont Marc a repris les rênes dans les années 1980, fait aussi partie de ces exploitations qui ont très vite adhéré au concept du salon, amorçant en une décennie une transition qui l’a vu passer du domaine familial qui envoyait tous ses jus en coopérative à l’une des locomotives du bio à Saint-Chinian. C’est dans une même dynamique que Camille, le fils de Marc, s’apprête à terminer ses études de viticulture-œnologie et à rejoindre le domaine pour de bon dans les prochains mois. À suivre !
« Terre de Vins » aime : Domaine Canet-Valette Maghani 2019, un assemblage syrah-mourvèdre de toute beauté, en finesse, porté par un élevage de haute précision (24 mois en demi-muids et en amphores), parfumé d’une aromatique envoutante, plongeante, annonçant une matière caressante et aérienne, ciselée, signée par une persistance camphrée (26,50 €).

Domaine de la Triballe (Pic Saint-Loup)
« Ici tout est bio, même les patrons »

Le bio, c’est le père d’Olivier Durand qui a commencé à s’y essayer dès le milieu des années 1970, en commençant à tester plusieurs solutions de viticulture durable dans le vignoble qui était dans sa famille depuis le milieu du XVIIIème siècle. C’est l’arrivée d’Olivier et son épouse Sabine aux manettes qui a accéléré la conversion, avec une certification actée dès 1993. En 1996, le domaine de la Triballe participe à son premier Millésime Bio, un événement auquel il est resté fidèle depuis. « On était peut-être une cinquantaine à l’époque, et certains nous regardaient un peu de travers, il faut le dire », se rappelle Olivier Durand. « Aujourd’hui, lorsqu’on voit le succès de ce salon, on réalise qu’on était des précurseurs et qu’on était dans le vrai. Je dirais même que le fait d’être un ‘ancien’ de la bio a quelque chose de rassurant pour les acheteurs et les consommateurs. C’est aussi un signe de constance et de qualité. Ici, tout est bio, même les patrons ! » Avec 16 hectares certifiés (3,5 ha en Pic Saint-Loup, 3,5 en Grés de Montpellier, 3 en Languedoc et le solde en IGP Pays d’Oc), le domaine de la Triballe déploie une jolie gamme très complète (six vins en AOC et trois en IGP) dont la distribution se concentre pour moitié chez les cavistes français, et une part croissante d’export (30%).
« Terre de Vins » aime : « Enfin ! », Pic Saint-Loup 2020. Un assemblage à de grenache et de syrah, qui n’a vu que de la cuve. Juteux, plein et savoureux, avec juste ce qu’il faut d’épices et de poivre pour électriser son coulis de violette, c’est un vin d’une désarmante buvabilité (14,50 €).

Château de Caraguilhes (Corbières)
« Donner l’exemple pour les Corbières »

Ce géant des Corbières avait déjà amorcé le virage du bio dès 1987 avec ses anciens propriétaires. Pierre Gabison, qui a repris le domaine intégralement en 2007 (après en avoir été co-propriétaire pendant près de dix ans avec la maison Louis Max), a poursuivi et accéléré cet engagement en bio qui concerne les 100 hectares du vignoble et, par extension, les 500 hectares de garrigue qui font partie de l’exploitation et contribuent à son équilibre environnemental. Présent à Millésime Bio depuis les premières éditions, Caraguilhes a toujours maintenu son attachement à cet événement : « c’est d’autant plus important pour un vignoble comme celui des Corbières, qui avait besoin d’acteur engagés, sur le plan environnemental comme sur celui de la qualité des vins, pour montrer le potentiel extraordinaires de ses terroirs », expliquent le directeur Etienne Besancenot et le responsable commercial Benjamin Brunel. Et de fait, Caraguilhes est un grand ambassadeur de sa région, grâce à une gamme de vins extrêmement bien pensée qui intègre quelques références en négoce (bio, bien sûr) sous l’étiquette Cochon Volant. Depuis cinq ans, Caraguilhes s’est également engagée vers la biodynamie, avec une certification Biodyvin depuis 2021.
« Terre de Vins aime » : « Tian-Ran », IGP Aude – Coteaux de la Cabrerisse 2021. Un 100% cinsault qui n’a vu que de la cuve, vinifié sans sulfites ajoutés. Tonique, floral, friand, d’une belle finesse croquante et désaltérante, c’est une très jolie surprise à la finale légèrement poivrée. La bouteille menace d’être percée… (13 €)

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[Cuisine et vin] Noix de Saint-Jacques de la baie de Seine snackées

L’Hôtel cinq étoiles Negresco, dernier palace indépendant de la Côte d’Azur, s’inscrit pleinement dans son temps. Sa cheffe Virginie Basselot (deuxième femme à obtenir le titre de Meilleur Ouvrier de France en cuisine-gastronomie) et son sommelier Robin Salvadori cultivent la relation avec les producteurs et vignerons, pour des propositions inventives et sincères. Pour les trois recettes « classiques et audacieuses » de la cheffe accordée au n°81 de Terre de vins, il a choisi des vins sains, fruits de belles rencontres, formant des accords plein d’humanité. Voici la recette des noix de Saint-Jacques de la baie de Seine snackées, céleri fondant au beurre noisette et sarrasin grillé

[Pour 4 à 6 personnes]

Réaliser une purée avec 1 kg de céleri-rave épluché (garder la peau pour la sauce), 100 g de beurre noisette et 10 g de sel. Tailler en cube de 1,5 cm de coté un céleri-rave, cuire sous vide 25 minutes à 89°C, puis glacer.

Sauce : faire colorer au beurre la peau du céleri, ajouter ail et thym, mouiller au bouillon de légumes, faire réduire, filtrer au chinois, réserver 400 g. Ajouter une chlorophylle de 100 g de feuilles de céleri-branche blanchies, monter au beurre, ajouter 20 g de Noilly Prat.

Noix de Saint-Jacques de la baie de Seine : 3 à 5 noix par personne, assaisonner et snacker à la plancha.

Dresser les noix de Saint-Jacques avec purée et cubes de céleri-rave, sauce, feuilles de céleri-branche et sarrasin grillé.

Accord en diagonale

Cette saint-jacques de Normandie invite à mettre en lumière des blancs sudistes. L’appellation Bellet, sur la ville de Nice, est défendue par 9 vignerons artisans résistants. Le Clos Saint Vincent, cultivé en biodynamie par Jo Sergi et ses fils, offre un Vermentino 2021, sur un terroir de galets roulés et poudingue, aux notes d’acacia et d’agrume, fin et élancé sur la suave chair nacrée.

Cante Gau, blanc 2020 du domaine de la Réaltière, Vin de France en biodynamie, est un coup de cœur du sommelier, un bel exemple d’une Provence qui renaît. Carignan et ugni blancs, élevés en demi-muid, amphore et œuf, donnent un vin rond, charnu, pur et précis sur ce plat subtil.

©Richard Sprang

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La cure de jouvence de Pichon Baron

Le Second Grand Cru Classé de Pauillac a enchaîné une longue séquence de travaux depuis plusieurs mois, qui se conclura se printemps avec l’ouverture d’un nouvel espace de dégustation et d’accueil. L’occasion pour le joyau historique d’Axa Millésimes de prouver qu’il est plus dynamique que jamais.

En 1987, Axa Millésimes, la toute jeune branche d’activités viticoles du groupe d’assurance Axa, fait l’acquisition du Domaine de l’Arlot en Bourgogne et du château Pichon Longueville Baron à Pauillac. Vingt-cinq ans plus tard, le portefeuille de propriétés d’Axa s’est quelque peu étoffé (Château Pibran à Pauillac, Château Suduiraut à Sauternes, Disznoko à Tokaj, Quinta do Noval puis Quinta do Passadouro à Porto, Outpost puis plus récemment Platt Vineyard en Californie…) mais Pichon Baron demeure l’un des plus beaux joyaux de la couronne. Bien sûr, ce Second Grand Cru Classé 1855 bénéficie d’une riche histoire dont témoigne son somptueux château du XIXème siècle très « Belle au Bois Dormant » et d’un grand terroir de 73 hectares situé sur les grandes graves pauillacaises qui longent l’estuaire de la Gironde. Pour autant, même un joyau doit être entretenu pour continuer de resplendir, et ces dernières années, des investissements et évolutions « en douceur » ont été consentis pour continuer à faire grandir Pichon Baron dans la galaxie des grands vins.

Depuis trois ans, d’importants travaux ont été entamés au niveau de l’outil technique, tout d’abord dans la cuverie (désormais riche de 26 cuves inox et 21 cuves bois, auxquelles s’ajoute une trentaine d’amphores Tava pour élargir la palette des solutions de vinification) mais aussi pour tout l’espace de réception des vendanges, l’ensemble étant pleinement opérationnel depuis 2022. Parallèlement, les équipes de Pichon Baron mettent la dernière touche aux travaux de rénovation de l’espace réceptif, avec une nouvelle salle d’accueil et de dégustation qui sera inaugurée ce printemps, pour encore mieux recevoir les quelques 10 000 visiteurs annuels via une offre de circuits repensée.

Un vin comme Pichon Baron a toujours une marge de progression qui se joue sur d’infimes détails

Pierre Montégut

Cette « cure de jouvence » coïncide aussi avec un changement de direction technique à la propriété : Jean-René Matignon, auteur de 37 millésimes à Pichon Baron, ayant pris sa retraite début 2022, c’est Pierre Montégut, déjà directeur de Suduiraut depuis 2004 pour Axa Millésimes, qui incarne la relève après une passation de pouvoir en douceur. Une succession qui s’est imposée naturellement pour Christian Seely, l’élégant directeur général d’Axa Millésimes : et si elle oblige Pierre Montégut à partager son temps entre Sauternes (où des travaux sont aussi prévus à Suduiraut à l’horizon 2025-2026) et Pauillac, elle lui offre surtout l’opportunité unique de continuer à écrire l’histoire de ce cru d’exception, « dans le respect de tout ce qui a été fait avant, notamment par Jean-René, sans arriver en cowboy pour tout bouleverser, mais en apportant ma propre touche sur les extractions et les élevages. Un vin comme Pichon Baron a toujours une marge de progression qui se joue sur d’infimes détails, c’est ce que nous nous employons à faire ».

Une mini-verticale des vins de Pichon Baron (y compris les deux seconds, « Tourelles de Longueville » à dominante de merlot, taillé pour la restauration, et « Les Griffons de Pichon Baron », sur un registre de second vin plus classique mais très abouti) de 2020 à 2016 permet de constater le très haut niveau d’ensemble de cette magnifique propriété qui ne cesse d’allée conquérir ces fameux « points de détails » pour se hisser toujours plus haut dans la hiérarchie des grands vins de Bordeaux.

©Serge Chapuis – Château Pichon Baron

Tourelles de Longueville 2020
64% merlot 29% cabernet sauvignon 7% cabernet franc.
Rond, opulent, très fruit noir sensuel, crémeux, souple et pommadé en bouche, associant plénitude et rectitude pour une personnalité gourmande. Taillé pour la restauration.

Griffons de Pichon Baron 2020
50% merlot 42% cabernet sauvignon 8% petit verdot
Ce « Pichon démocratique », pour reprendre les termes de Christian Seely, a été lancée en 2012, s’intégrant dans un effort de sélection drastique qui avait été amorcé une dizaine d’années auparavant. Ce Griffons 2020 est sapide, onctueux, porté par juste ce qu’il faut de sucrosité et de grain de tannins pour lui donner du caractère, doté d’une jolie persistance, jusqu’à la finale finement zestée.

Château Pichon Baron 2020
76% cabernet sauvignon 24% merlot
Profondeur, percussion, fraîcheur, le nez très éloquent s’annonce tout de suite séveux, vibrant, racé et tonique. Un vin d’architecte qui se signale par sa magnifique structure, un costume tannique parfaitement taillé, qui escorte une matière pleine et savoureuse, signée par un cabernet élancé et un merlot sensuel. L’arête acide porte et étire le vin, qui se révèle élancé, profond, persistant, signé par un menthol revigorant.

Château Pichon Baron 2019
87% cabernet sauvignon 13% merlot
Encore sur la retenue et un peu engoncé dans son élevage à ce stade, le 2019 exige du temps pour se déployer. Il s’avance sur un registre délicat, plus aérien que 2019. La proportion de cabernet, la plus élevée de l’histoire de la propriété, lui donne allure et tension, le tout soutenu par une acidité saillante. C’est un vin de belle distinction, dont la puissance ne se fait jamais explosive. Il retient sa force pour se manifester en caresse, jusqu’à sa finale rafraîchissante.

Château Pichon Baron 2018
78% cabernet sauvignon 22% merlot
On devine tout de suite un profil à la fois nappant et plongeant, une grande densité de matière avec un fruit noir mûr, plein, charnu. Cela se vérifie en bouche, qui se révèle ample, pulpeuse mais fraîche, savoureuse, signée par une note réglissée finement grillée, des tannins de toute beauté. Riche, généreux, juteux, et porté par une très belle structure.

Château Pichon Baron 2017
79% cabernet sauvignon 21% merlot
Un élégant classicisme se discerne au nez, de la précision aussi, avec une jolie pureté de fruit. 2017, un millésime à redécouvrir à Bordeaux tant il a été étiqueté « millésime gélif » (ce qui n’est pas le cas ici), est le vin qui va être présenté aux visiteurs lors de la réouverture du château après travaux. Et de fait, c’est un vin jeune mais déjà très agréable, pimpant, tonique, juteux, très digeste, sur un profil traçant et salivant – une vraie gourmandise.

Château Pichon Baron 2016
85% cabernet sauvignon 15% merlot
Encore un peu marqué par son élevage, ce 2016 place les curseurs assez haut en combinant densité, énergie et puissance. C’est un vin encore fougueux, séveux, qui nous déploie un éventail aromatique extrêmement complet allant du cassis au cèdre, augurant d’un grand potentiel de garde. La matière a beaucoup de fond, de persistance, et surtout une incroyable tonicité.

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Entretien : Un nouveau triumvirat chez Bollinger !

Après le départ officiel de Gilles Descotes, chef de caves de Bollinger depuis 2013, la nomination de Denis Bunner en tant que directeur vins et de Gaël Vuile en tant que directeur vignoble et approvisionnements, devrait assurer la continuité. Les deux ont en effet été recrutés par Gilles Descotes et ont travaillé à ses côtés pendant une dizaine d’années. Celle de Benoît Pernod en tant que directeur des opérations peut davantage surprendre. Charles Armand de Belenet, le directeur général de la Maison, s’en explique. 

Suite au départ de votre chef de caves Gilles Descotes, vous avez décidé de remanier le comité de direction de manière originale… 

C’est une organisation à trois têtes. Au lieu de mettre un chef de caves qui chapeaute tout, nous avons préféré imaginer une répartition un peu différente, qui a la particularité de faire monter les vignes au Comité de direction, en intégrant Gaël Vuile en tant que directeur du vignoble et des approvisionnements. Il travaillera main dans la main avec Denis Bunner. Ce dernier définira auprès de Gaël les types de raisins dont il a besoin. D’adjoint au chef de caves, Denis Bunner devient directeur vins. Cette fonction de « directeur vins » plutôt que « chef de caves » lui permet d’être 100 % dédié au vin, là où souvent les chefs de caves en Champagne sont de véritables couteaux suisses. Quant à Benoît Pernod, nous l’avons recruté en août 2022. Nous avions besoin d’un professionnel des opérations, dans un contexte où nous réalisons de gros travaux pour le bicentenaire (construction d’un nouveau chai, aménagement d’un hôtel…). C’est un ingénieur qui a piloté plusieurs sites industriels, dans la verrerie, mais aussi dans une coopérative agricole. Il a donc une véritable expertise dans le domaine de la production et occupera le poste de directeur des opérations. 

Vous suivez désormais une logique de grande maison, où, à partir d’un certain volume, on voit apparaître à côté du chef de caves, un directeur de production, sinon cela devient ingérable… 

Oui, sauf que chez nous, cela s’inscrit davantage dans une optique de grands chantiers, nos volumes demeurant stables. Nous nous engageons sur une période de cinq à dix ans de travaux, nous avons donc besoin d’une expertise pour ne pas diluer le travail sur le vin ou les approvisionnements. C’est important, surtout en ce moment où ce genre de réalisation peut être compliquée par le coût des matériaux et les problématiques de disponibilité. Grâce à Benoît Pernod, nous pouvons ainsi sécuriser les projets ambitieux que nous avons pour le bicentenaire. 

Puisque l’on parle de volume, pouvez-vous nous communiquer les résultats de l’année 2022 ? 

La particularité de Bollinger, c’est qu’en 2020, l’année du confinement, nous n’avions connu aucune baisse de volume, ce qui pour 2022 ne nous donnait pas la même marge de stocks que nos concurrents. Par conséquent, même si 2022 a été une bonne année, notre logique très précautionneuse de gestion des stocks et notre volonté de conserver de longs vieillissements, nous a amené plutôt à réduire nos volumes commercialisés. Nous avons cependant compensé ce recul par une augmentation de notre chiffre d’affaires, grâce à une belle croissance de valeur. Celle-ci vient principalement du succès remporté par la Grande Année 2014 et du Pinot noir de Tauxières. Nous vendons ainsi de plus en plus de cuvées premiums à côté de la Special cuvée dont les ventes restent assez stables. Pour le reste, nous avons eu des augmentations de prix modérées, de 5 à 7 %, ce qui n’est pas loin de l’inflation. Nous n’avons pas l’effet montagne russe que l’on peut observer dans d’autres maisons. 

Doit-on, comme l’année dernière, s’attendre à quelques nouveautés en 2023 dans la gamme Bollinger ? 

En mars, il y aura un événement pour présenter les nouveaux vins que nous allons lancer. Il n’y aura pas de création cette année, mais de nouveaux millésimes, pour la cuvée PN, la cuvée RD et la Côte aux enfants champagne… Je vous promets en revanche de belles surprises dans le choix des millésimes et des villages mis en avant. Nous sommes maintenant sur ce rythme où nous présentons chaque année soit une nouvelle Grande année soit un nouveau RD, et toujours une nouvelle série de pinots noirs, avec les cuvées PN, Côte aux enfants, et Vieilles vignes. Ces deux dernières cuvées, qui sont sur des quantités très réduites, sont surtout là pour démontrer le degré d’expertise et d’excellence œnologique de Bollinger.

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[Cognac] Patrick Drouet avec « une vraie bande de copains »

En vue du salon Wine Paris & Vinexpo Paris qui se déroulera du 13 au 15 février prochain, les cognacs Drouet viendront en force avec le Cartel des spiritueux familiaux. L’occasion pour Patrick Drouet de nous faire saliver avec des nouveautés, de nous raconter l’aventure du Cartel et enfin de faire un point sur la conjoncture.

Finish cask, brut de fûts… Vous innovez, vous vous éclatez, vous faites dans le sur-mesure, d’où est venue cette envie et quelles sont les nouveautés ?

À Cognac, on préfère désormais l’expression « double maturation » à « finish cask ». Le BNIC n’aime pas les élèves dissipés, c’est comme à l’école pendant l’enfance… Faire des cuvées originales, n’est-ce pas le vrai boulot d’un vigneron ? Je me sens vivre et heureux quand je fais ce métier de vigneron. On ne peut pas passer sa vie à faire du VS !! Faire des finishs, c’est élever, amener à maturité des eaux-de-vie aux parfums différents, c’est rencontrer des Français ou des étrangers avec qui on échange des fûts, c’est explorer, découvrir, partager. J’utilise volontiers « drink spirit » au lieu de « cognac », c’est ce qui fonctionne le mieux chez moi. Des finishs rhum, calvados Dupont, whisky Couvreur sont en cours de vieillissement dans mes chais. Un importateur chinois qui vend du Drouet et du Couvreur attend avec impatience le Drouet Finish Couvreur.

À l’approche du salon Wine Paris, parlez-nous du Cartel des spiritueux familiaux, un regroupement avec Darroze, Metté, Couvreur et d’autres, quel est le pourquoi du comment ?

Nous sommes sept avec la maison bourguignonne Jacoulot, les calvados Dupont et les rhums Longueteau que vous n’avez pas cités. C’est une fabuleuse aventure avant tout. L’idée de départ est de partager des stands sur des salons trop couteux individuellement. Mais, au fil du temps, l’association va beaucoup plus loin. Chacun y va avec sa personnalité, son expérience. De nos sept régions différentes, nous rencontrons tous les mêmes problématiques et chacun apporte une solution (commerciale, technique, législative, etc.). C’est aujourd’hui une vraie bande copains. Nous partageons maintenant certains clients et une commerciale à trois. Et le stand à Wine Paris.

Comment se porte le marché du cognac, entre les petits faiseurs et les puissantes maisons de négoce ?

Certains clients aiment le nouveau, d’autres restent sur du traditionnel. Nous ressentons actuellement une tendance pour les bruts de fûts, des alcools de plus en plus forts, plus typés. Les grandes maisons ont su faire du cognac ce qu’il est aujourd’hui. Mon travail est de leur fournir de belles eaux-de-vie et parallèlement de me faire plaisir sur des choses qu’elles n’ont pas forcément. Raconter une histoire sur chaque flacon, faire revivre mes ancêtres, faire rêver nos visiteurs. Nous sommes des artisans, nous avons toujours nos alambics de 10 hectolitres ce qui est rare à Cognac. Aussi, nous maîtrisons toute la chaîne, des ceps de vigne à la bouteille. Pour l’instant, nous sentons commercialement que le marché se tend un peu en Europe avec le pouvoir d’achat qui baisse. Nous ne sommes pas encore très impactés. Il faut rester très vigilant. Plusieurs missions à l’export sont en cours pour 2023 et nous espérons encore progresser.

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