La nouvelle expérience œnotouristique insolite du champagne Taittinger

Les caves du champagne Taittinger sont fermées pour deux ans en raison de travaux. La Maison propose aux visiteurs une alternative œnotouristique pour le moins originale : trinquer à la table de Thibaut IV de Champagne, en son ancien hôtel de la rue du Tambour à Reims !

Dans l’hôtel des Comtes de Champagne, une grande table reprenant la forme en U des banquets médiévaux a été dressée. Les visiteurs sont invités à prendre la place des anciens convives, celle de Thibaut IV, maître des lieux, et de ses hôtes, l’archevêque de Reims « Guillaume aux blanches mains », le Sénéchal de Joinville, vassal à la fidélité douteuse, ou encore la dame des pensées du Comte, la Reine Blanche… Avec très peu de moyens – le décor est minimaliste – le visiteur est ainsi plongé en plein XIIIe siècle, et tandis que lui est contée la folle histoire de Thibaut IV, grand inspirateur de l’amour courtois et chevalier sans peur et sans reproche, il déguste deux cuvées iconiques de la Maison : Le Brut Réserve et le Comtes de Champagne 2012.

Les troubadours qui ont monté cette jolie narration ont tous un lien ancien avec la Champagne et la famille Taittinger. La voix off et le récit sont l’œuvre de la comédienne Armelle Lesniak (Maeva dans Caméra Café !). Son parrain n’était autre que Jean Taittinger ! Pour la musique, c’est le groupe  » Alla Francesca  » qui interprète les compositions de ce Comte poète qui lui valurent le surnom de « Thibaut le Chansonnier ». Vitalie Taittinger, la présidente, a aussi fait appel à un compositeur local, Yuksek. « Il est connu pour ses talents de mixeur de son électro. Mais derrière toute musique contemporaine, il y a souvent un vrai bagage classique. Nous avons eu à Reims la même professeure de piano ! » Quant à l’histoire, c’est le professeur de la faculté de Reims Patrick Demouy qui apporte sa caution.

Alors que l’on submerge souvent d’images les touristes avec une surabondance de moyens numériques, ici au contraire, comme lorsqu’on lit un livre, on a préféré faire confiance à l’imagination des participants, ce qui rend l’expérience plus intime. Pour autant la magie fonctionne sans effort tant la poésie du parler de l’époque est évocatrice : « quand je vous vis mon cœur si fort a tressailli, qu’il est resté auprès de vous quand je partis ». Ah ! Comme la délicatesse de l’amour courtois, à l’heure d’#Me Too, peut faire rêver, cet art de courtiser secrètement une dame d’un rang supérieur avec élégance, en accomplissant de grands défis. Quant au pauvre Thibaut IV, le malheur a voulu qu’il occupe un rang si haut que la seule femme qui le dépassa dans la hiérarchie du royaume fusse la reine elle-même, rendant son amour impossible…

En écoutant cette histoire, on comprend sans peine qu’elle ait inspiré la famille Taittinger. Ne sont-ils pas les seigneurs contemporains de la Champagne ? Jean Taittinger fut ministre et maire de Reims. À l’image des Comtes, brillants organisateurs des foires de Champagne, ses enfants et petits-enfants sont des commerçants habiles à la tête d’une marque internationale. Une fortune amassée que ces grands princes mécènes utilisent pour financer les arts. Pierre-Emmanuel n’a-t-il pas repris l’atelier de vitrail Simon-Marq ? Enfin, suivant l’exemple du Chansonnier, ils sont eux-mêmes d’authentiques artistes (Vitalie a fait des études de dessin !). Voilà pourquoi on leur pardonne aisément les libertés qu’ils prennent avec l’histoire, celles-ci n’étant en somme qu’une forme de licence poétique s’inscrivant dans la plus pure tradition médiévale. Ainsi en va-t-il de la légende du chardonnay ramené de Terre sainte par Thibaut IV. Patrick Demouy nous confie « Jacques Le Goff aimait à dire que la plus grande conquête pour les Européens des Croisades avait été l’abricotier et il est certain que beaucoup de matériel végétal a été à l’époque importé, même si le chardonnay n’est apparu qu’au XIXe siècle ». Il en va de même de « l’Hôtel des Comtes de Champagne ». « Ce n’est pas une appellation d’origine contrôlée. Le nom lui a été donné par un érudit du XVIIIe siècle. Il avait en réalité été bâti par une famille de marchands. Néanmoins, à l’occasion des sacres, il est possible qu’il ait accueilli les Comtes. On sait que la ville établissait alors à la manière du Michelin un classement des demeures patriciennes les plus confortables dont les propriétaires auraient l’honneur d’accueillir les hôtes les plus illustres. »

Prix : 60 € / pers. (6 à 17 ans 13 €)
À faire en famille !
cellars-booking.taittinger.fr

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Les Côtes-de-Gascogne jouent blancs gagnants

Les blancs des Côtes-de-Gascogne sont tendances mais ils pourraient manquer de volumes pour faire face à la demande. Le président de l’appellation Olivier Dabadie nous a exposé le plan de bataille en attendant de meilleures récoltes.

Comment se porte les Côtes-de-Gascogne après ces deux années historiques à petits volumes ?

2021 a en effet été impacté par les grandes gelées d’avril, 2022 encore pire par la gelée noire, deux violents orages de grêle et la sécheresse. Nous avons donc perdu 35 à 40 % des volumes en deux ans, mais nous avons réussi à préserver le potentiel aromatique malgré la canicule qui tend à masquer les thiols si caractéristiques de nos vins. Nous sommes à 20 % sous la moyenne quinquennale qui est entre 700 et 800 000 hectolitres et nous sommes le seul vignoble à manquer autant de vins avec ce millésime 2022 aux faux airs de 2003. Les opérateurs ont donc choisi les marchés les plus rémunérateurs (les États-Unis, le Danemark, la Suède, la Finlande) et privilégié les débouchés dans l’Hexagone ; l’export est ainsi passé de 60 % en 2018 à 50 % en 2022, mais nous faisons juste le dos rond par manque de munitions. Quand la production reviendra à la normale, on repartira à l’export notamment sur des marchés dynamiques comme les États-Unis où nous sommes déjà présents, mais où nous pouvons encore largement nous développer et les pays de l’Est au fort potentiel. L’organisation de nos grandes entreprises et coopératives nous le permet. 

Mais la déconsommation du vin en France ne limite-t-elle pas le développement de la commercialisation ?

Nous sommes très présents chez les cavistes qui sont costauds et ont su bien résister à la crise (plus de 20 % des ventes) et nous avons augmenté nos ventes en grande distribution ; ce circuit pèse aujourd’hui 15 % des ventes, avec plus de valorisation (+ 3,9 % en volume, + 2 % en valeur en 2022) alors que les vins tranquilles au global sont en recul. C’est une façon de voir le bon côté des choses. Nous allons également travailler à structurer l’offre des vins à table pour mieux nous déployer en CHR. Il faut jouer sur le gros manseng qui apporte plus de structure aux bi-cépages pour accompagner les plats.

Profitez-vous également d’une demande croissante sur les vins blancs ?

Le marché français rétrécit mais il blanchit. Notre succès est sans doute dû à notre production à 83 % en blancs. Le colombard qui est notre signature reste le premier cépage avec la moitié de l’encépagement du vignoble suivi désormais par le gros manseng, en forte progression avec un peu plus de 20 %, talonné par le sauvignon. Mais l’export est encore plus friand de blancs. Et les gros investissements dans les chais et dans le commerce nous a permis de proposer des vins plus qualitatifs.

L’avenir des Côtes-de-Gascogne face au réchauffement climatique résidera-t-il dans d’autres cépages ?

Nous restons sur nos cépages identitaires que sont le colombard, le gros manseng et le tannat pour lesquels nous avons lancé un projet global avec les appellations voisines. Nous n’avons donc pas besoin de cépages résistants ; mais nous travaillons sur des idéotypes pour les croiser avec nos trois cépages endémiques mais cela va nécessiter au moins 15 ans d’expérimentation. Le deuxième axe de réflexion porte sur l’expression des thiols qui peut être écrasée par l’utilisation du cuivre ce qui est un frein pour le développement bio. Une thèse est en cours sur la façon de contourner les effets du cuivre en vinification.

En quelques chiffres

12 000 hectares dont près de 15 000 en bio et conversion (+ 34 % en un an) 200 domaines, 6 coopératives (800 adhérents) et 23 négociants-vinificateurs. Production de 642 091 hectolitres en 2021 (802 315 hectolitres en 2020) à 69 % de blancs secs, 14 % de blancs moelleux-liquoreux, 11 % de rosés, 6 % de rouges. Commercialisation moyenne 100 millions de cols (85 millions pour le millésime 2021) – 50 % à l’export (dont 13 % en Allemagne, 12 % aux Pays- Bas, 5 % au Royaume-Uni…)

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[Bourgogne] Tour du monde en goélette clos pour les vins de la maison Bichot

©DR©JM.Brouard©Eloi Stichelbaut

Partenaire de la Fondation Tara Océan depuis plusieurs années, la maison Bichot a embarqué 12 magnums pour leur faire parcourir un tour du monde sur les mers afin d’identifier l’influence que cela pouvait avoir sur la dégustation. La comparaison avec les magnums des mêmes vins conservés dans les caves à Beaune s’est révélée surprenante

Albéric Bichot, dirigeant de la maison éponyme, et Romain Troublé, Président de la Fondation Tara Océan depuis 20 ans, n’auraient peut-être jamais dû se rencontrer. Mais il est des hasards heureux comme cette vente des hospices de Beaune en 2017. Contrairement aux habitudes, l’une des associations choisies cette année-là comme bénéficiaire de la vente de la pièce du Président n’était pas issue du monde hospitalier. La Fondation Tara Océan a en effet été fondée par la créatrice agnès b. avec pour objectif de parler des océans aux Français. Toujours privée, elle est aujourd’hui financée principalement par des dons et reçoit le soutien de mécènes comme le prince Albert de Monaco ou la maison Bichot. « Une évidence pour nous qui sommes sensibilisés aux problématiques de changement climatique et de protection de l’environnement » explique Albéric. « La maison Bichot est en bio dans sa quasi-totalité (son domaine à Chablis est en conversion), nous avons changé tous nos emballages, utilisons des étiquettes recyclées. Il est déterminant pour nous de voir comment le monde viticole peut s’engager pleinement sur toutes ces problématiques ». Le partenariat avec la Fondation Tara Océan s’inscrit donc dans cette réflexion. Au moyen de la goélette Tara, celle-ci organise des missions de recherche océanographique à travers les océans de la planète. Après l’étude des microplastiques en 2019, une nouvelle mission a été menée de décembre 2020 à octobre 2022. 70 000 km parcourus pour mieux comprendre les microbiomes marins, tous ces microorganismes indispensables notamment pour le stockage du carbone (30 % à 40 % à l’échelle mondiale, soit autant que tous les végétaux). La maison Bichot en a profité pour disposer en fond de cale 2 magnums de 6 références de vins différentes pour mesurer l’impact de conditions extrêmes sur la structure et la qualité des vins.

Un accélérateur de vieillissement

À même la coque non isolée en aluminium du bateau, les vins ont connu des variations très sensibles de température (de +3° à 28°) ainsi qu’une mise en mouvement permanente due au tangage incessant du bateau. De quoi effrayer sur le papier tout amateur de vin, convaincu de l’importance de variations lentes de températures dans une cave et d’absence de vibrations. Eh bien quelle ne fut pas notre surprise lors de la dégustation comparative organisée ce mois de janvier par la maison Bichot entre ces magnums et ceux qui avaient été conservés comme étalons dans les caves beaunoises. Sans surprise, les vins embarqués ont tous montré des profils différents. Mais loin de présenter une qualité très dégradée, ils ont tous offert un profil assurément plus évolué mais sans déviation aromatique ou de structure. Un premier enseignement donc qui montre que lorsque les vins sont parfaitement sains (en termes microbiens) à leur naissance, ils s’avèrent étonnamment résistants face à des chocs exogènes. Blancs et rouges n’ont toutefois pas réagi de la même manière. 2 grands crus blancs étaient du voyage.

Le Chablis grand cru La Moutonne 2018 du domaine Long-Depaquit et le Corton-Charlemagne 2017 du domaine du Pavillon ont assurément perdu en intensité fruitée et en fraîcheur et présentent les caractéristiques associées à un vieillissement de quelques années supplémentaires. Le Chablis était davantage patiné, plus iodé avec une légère pointe de sous-bois quand le Corton-Charlemagne semblait être rentré dans une phase plus austère, typique du cru après quelques années. Les rouges de leur côté se sont avérés plus resserrés, les tannins apparaissant plus séchants et la matière globalement plus stricte. Le Moulin-à- vent Rochegrès du Domaine de Rochegrès était ici particulièrement édifiant, avec une structure tannique bouleversée. Le Pommard Clos des Ursulines 2016 du domaine du Pavillon offrant pour sa part une évolution aromatique nette, basculant d’un fruité encore éclatant à des notes de moka et de cacao. Parmi tous les vins, seul le Vosne Romanée Les Malconsorts 2017 du domaine du Clos Frantin est resté cohérent par rapport à son alter ego resté en caves. Beaucoup de classe pour ce très grand premier cru, voisin de La Tâche, dont la matière intense et profonde a montré une résilience plus grande. Plénitude, finesse ont demeuré même si la part de vendange entière dans la cuvée s’est révélée plus expressive au global. Seuls 6 magnums ont été ouverts in fine, les 6 autres ayant voyagé resteront désormais pour des décennies dans les caves beaunoises. « Ce sont les générations futures qui pourront les déguster » assure Albéric. Nul doute que les enseignements seront, là encore, très instructifs.

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Des vignerons de garde pour le dimanche !

Expression habituellement réservée au secteur médical, pharmacie en tête, une poignée de domaines viticoles autour de Narbonne crée le concept de “Vignerons de garde”. Présentation de cette œuvre inédite du Languedoc.

Terminés les dimanches moroses à se promener dans les rues vides et les balades dans les nombreux sentiers que nous connaissons par cœur, place à la découverte de nos terroirs viticoles, accompagné d’un petit verre à la main (à boire avec modération). Sur la destination touristique de la Côte du Midi, une organisation promouvant entre autre les appellations du Minervois, de la Clape, de Fitou et des Corbières (vers l’abbaye de Fontfroide), les domaines labellisés Vignobles & Découvertes ont eu la chouette idée de s’organiser pour ouvrir le dimanche.

À tour de rôle, ils accueilleront amatrices et amateurs en quête de découvertes originales pour faire découvrir leurs vins et leurs terroirs viticoles. Facile d’accès, l’information est mise en ligne sur un calendrier qui est relayé par l’office de tourisme. Ce dispositif permet donc à chacun de connaître les vigneronnes et vignerons de garde les week-ends.

« Nous sommes partis du constat que nous avions seulement quelques domaines qui faisaient l’effort d’ouvrir le dimanche et que cette initiative n’était pas assez mise en valeur. » Interrogée, Delphine Ferrari, chargée du dispositif pour L’Office de Tourisme de la Côte du Midi, est satisfaite par les débuts de l’opération. « Depuis 3 mois, ce ne sont pas moins de 11 domaines viticoles qui participent au concept, sur la trentaine labellisés V&D. » L’engouement est donc déjà au RDV et la Côte du Midi s’attend à plus de succès. Une belle activité déjà prisée en été par les touristes où l’organisation mise sur cette initiative pour promouvoir toujours plus l’œnotourisme en hiver auprès des locaux.

Encore un dispositif inédit made in Vignobles & Découvertes qui valorise les vignobles locaux et l’œnotourisme de proximité. Label national porté par l’agence de développement touristique Atout France, Vignobles & Découvertes promeut toujours plus d’offres touristiques d’excellence sur le territoire métropolitain. En 2022, la Côte du Midi a obtenu sa quatrième labellisation sur son territoire viticole composé de 5 AOC et de 2 IGP et compte aujourd’hui 150 sites labellisés dont des domaines viticoles, des hébergements et autres prestataires touristiques.

À retrouver sur leur site internet les vignerons de garde.

Situé dans le département de l’Aude, le territoire de la Côte du Midi s’étend du littoral méditerranéen jusqu’aux terres avec ses vignobles, ses étangs et ses trois canaux (canal du Midi, canal de la Robine et canal de Jonction) en passant par Narbonne.

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Bernard Magrez installe son 2ème incubateur de start-up en Alsace

Deux ans après l’ouverture à Bordeaux du premier incubateur de start-up 100% dédié au vin et à l’œnotourisme, Bernard Magrez implante sa 2ème pépinière en Alsace. Il s’associe avec l’expert local de l’incubation « Quest for Change » et lance un appel international à candidatures.

L’histoire a commencé l’été dernier, lorsque le propriétaire viticole Bernard Magrez a été choisi pour parrainer la promotion 2023 de l’AIVA, l’Académie internationale des vins en Alsace. En septembre, il s’est rendu sur place avec son équipe de BM Start-Up Win, l’incubateur de start-up 100% dédié au vin et à l’œnotourisme qu’il a créé il y deux ans. Quand il a vu les locaux, les 300 étudiants, les intervenants, il a aussitôt compris qu’il y avait une synergie entre les start-up du vin qu’il accompagne et le travail qui est fait en Alsace par l’AIVA et Quest for Change, une association qui regroupe déjà 5 incubateurs de la région Grand Est. Dès le mois de mars, BM Start-Up Win Bordeaux se déploiera sous le nom de BM Start-Up Win Strasbourg qui occupera 750 m2 sur le site de l’Académie internationale des vins en Alsace, elle-même implantée dans l’ancien siège social du groupe Adidas à Landersheim (Bas-Rhin), aux portes de Strasbourg et de la route des vins d’Alsace, au cœur de l’Europe.

Un nouveau programme international

A Bordeaux, l’incubateur de Bernard Magrez effectue la rentrée officielle de sa 3è promotion le 19 janvier en accueillant Brigitte Bloch, adjointe en charge du secteur vin à la mairie de Bordeaux et vice-présidente du Conseil national de l’œnotourisme parmi les experts du secteur destinés à aider les jeunes pousses dans leur développement. Afin de proposer un programme aussi riche aux start-up implantée en Alsace, en Champagne et aussi en Europe, Bernard Magrez a décidé de dupliquer le modèle et de le rendre international. Les quatre niveaux d’accompagnement existant à Bordeaux – Cépages, Primeurs, Millésimes et Alumni – seront proposés à Strasbourg où ils seront complétés par un programme international dispensé en langue anglaise et accessible en visioconférence depuis le monde entier.

Appel à candidatures

L’appel à projets pour intégrer la première promotion de l’incubateur alsacien est ouvert aux start-up de tous pays jusqu’au 1er mars sur le site https://www.bmstartupwin.com. Un jury composé d’experts du secteur vitivinicole se réunira les 9 et 10 mars afin de sélectionner les start-up qui intégreront le programme dès le 23 mars. « C’est avant tout une initiative de mécénat entrepreneurial de la part d’un chef d’entreprise à la tête d’une start-up créée il y a près de 60 ans. » résume l’infatigable entrepreneur aux quatre crus classés qu’est Bernard Magrez.

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Danemark : ce vin qui souffle du Njord

Il y a encore quelques années, le vin au Danemark restait une curiosité sinon un objet réservé aux connaisseurs. Deux décennies auront suffi à le rendre populaire, l’attestent les bars à vin qui naissent partout à Copenhague. Mieux, du vin danois est produit, et de belle qualité, le pinot noir de Njord en tête.

À deux pas des célèbres façades multicolores du port de Copenhague, le restaurant Amalie est une institution où se consacrent les longs repas de famille. Chaque plat (hareng mariné, filet de plie aux crevettes, porc au persil…) reste accompagné d’une pinte de bière ambrée et d’un dé à coudre de schnaps.

L’acculturation

Toutefois, sur le fromage, un verre de Porto s’invite à l’agape. Tout le monde se délecte, le père de famille expliquant que c’est un vin de cerises. C’est déjà un premier pas tandis que deux rues plus loin, au Palaegade, on ne se mélange plus les pinceaux de la sorte. La clientèle a une vingtaine ou une trentaine d’années et le sommelier court avec deux bouteilles à la main. « Nous multiplions les références, le vin devient branché, c’est un marqueur social, il suffit de voir tous les bars à vins qui ouvrent à chaque coin de rue dans la ville et cet engouement accompagne un intérêt grandissant pour la gastronomie », confie-t- il. Et sur la carte des vins, on trouve même une référence locale, Precoce, un pinot noir du domaine Njord. Le vignoble est situé à une bonne heure de route, à l’ouest de la capitale, au cœur de la presqu’île du Sjaelland. Le propriétaire s’appelle Sune Albertsen. Financier dans une compagnie d’assurances, il a créé ce vignoble de toutes pièces pour s’y consacrer entièrement désormais. Son domaine compte 2,5 hectares sur la grosse centaine plantée dans tout le pays que se partage une cinquantaine de producteurs. « Le vin est arrivé avec l’Union européenne qui a autorisé la production en 2000, c’est une histoire qui nous vient surtout d’Allemagne et de France pour l’importation de cépages, un croisement a même été créé pour résister à nos conditions climatiques mais ce n’est pas bon, j’ai choisi de planter du pinot noir », explique Sune Albertsen. Ses vignes plantées sur des terroirs sableux – un carottage confirme 90 mètres de sable en profondeur ! – ont désormais une quinzaine d’années et les résultats sont très concluants.

Du 55e parallèle

Ce n’est pas Sune qui le dit mais Nina Højgaard Jensen, une des meilleures sommelières du monde. « Mon opinion est que c’est le meilleur producteur danois à ce jour, il élabore d’excellents pinots noirs », explique celle qui officie au restaurant doublement étoilé de Copenhague, Alchemist. Deux cuvées du domaine Njord existent – différenciées par l’orientation des parcelles – et les vins sont floraux, sur la dentelle, digestes, avec une pointe de vernis à ongle qui n’est pas synonyme de défaut mais de fraîcheur. On retrouve ce genre de vin ciselé en Irancy, dans le Jura ou encore dans les nebbiolos produits autour du lac de Côme, en Valteline. Au domaine Njord comme ailleurs au Danemark, le réchauffement climatique a permis la viticulture au-delà du 55e parallèle – on trouve des vignobles encore plus au nord, notamment en Norvège flirtant avec le 62e parallèle. Pour Sune Albertsen, le grand combat est davantage de chercher la maturité que de lutter contre le gel. « Nous avons naturellement de très belles acidités et une belle minéralité, l’objectif est de trouver les bons équilibres », précise Sune qui a choisi la biodynamie pour conduire son vignoble, estimant que c’était la bonne philosophie. « Mon modèle reste la Bourgogne mais je ne me compare pas à Lalou Bize-Leroy », ajoute-t-il en souriant. Dans tous les cas, les quelques bouteilles de Njord se trouvent dans le commerce à 70 euros pièce et elles sont la fierté des bars à vins et des bonnes tables du pays – avec des coefficients tels qu’on retrouve les vins français au même prix qu’en France… Quelques bouteilles de Njord commencent enfin à s’envoler et, au domaine, des tests de sparkling de chardonnay sont en cours.

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Le tout premier article sur la filière vin écrit par une intelligence artificielle est paru !

Les journalistes du vin peuvent trembler, leur fin est peut-être proche ! Jane Anson, journaliste et dégustatrice britannique et célèbre auteure du livre « Inside Bordeaux » vient de publier sur son site, en collaboration avec Simon Pavitt, le tout premier article portant sur la filière vin écrit par une intelligence artificielle, en l’occurrence le programme ChatGPT.

Alors que les premiers articles écrits par des Intelligence artificielles commencent à sortir, Jane Anson a cherché à savoir si cette technologie, et en particulier le programme ChatGPT lancé par le laboratoire de recherche sur l’IA de San Francisco fondé par Sam Altman et Elon Musk, avait déjà permis de produire des articles sur le vin. Elle s’est aperçue que si certains chercheurs s’étaient amusés à développer des programmes en mesure de rédiger des critiques de vins crédibles, on n’avait jamais encore demandé à une intelligence artificielle de livrer une analyse sur la filière vin.

Jane Anson est donc allée interroger Simon Pavitt du London Technology Club, qui lui a rendu un article sur l’impact que pourrait avoir cette nouvelle technologie sur la filière. A sa grande surprise, elle a découvert à la fin de l’article, que le véritable auteur était l’IA ChatGPT elle-même ! Elle tenait ainsi entre ses mains le tout premier article sur le vin produit par une Intelligence artificielle, qu’elle s’est empressée de publier sur son site. « L’écriture de cet article n’a pris qu’une heure de temps à Simon Pavitt, là où il aurait fallu environ deux jours de recherche pour ce type de sujet. 90 % du travail est fait par le programme. On se contente de poser des questions à l’ordinateur puis de faire quelques rectifications de manière à ce que le discours s’enchaîne de manière plus fluide. L’image qui l’illustre est également issue de cette technique. »

Lorsqu’on lit l’article, on est surpris par la pertinence du propos. Ce qui est piquant, c’est que l’Intelligence artificielle souligne elle-même les risques qu’elle pourrait faire encourir à la profession. « L’une des inquiétudes concerne les sommeliers humains, qui à force de s’appuyer sur la technologie pourraient perdre une part de leur expertise et de leur savoir. » Or, « sans leur expertise, et leur créativité, l’industrie pourrait devenir plus standardisée et moins intéressante pour les consommateurs. »

Notons toutefois que les journalistes garderont un rôle, qui ne sera plus dans le développement des argumentaires, mais dans leur capacité à poser les bonnes questions, les plus pertinentes ou les plus originales… On se console comme on peut ! Et pour ceux qui voudraient s’essayer à ce nouveau métier, ils peuvent accéder à l’outil sur ce lien : https://openai.com/blog/chatgpt/

Pour lire l’article rédigé par l’IA et publié sur le site de Jane Anson cliquez ici.

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Clos 1873, pépite cachée de Saint-Émilion

Propriété familiale depuis cinq générations et membre du classement de Saint-Émilion depuis 1955, le château Saint-Georges Côte Pavie dévoile une « pépite » très discrète qui n’entre pas dans son foncier de Grand Cru Classé mais dont le terroir jouxte celui du château Ausone : le Clos 1873.

C’est une parcelle d’un demi-hectare située à l’entrée du village de Saint-Émilion, cernée de murs et jouxtant une partie des vignes du légendaire château Ausone. Un simple panneau nous indique son nom, « Clos 1873 », et on aurait du mal à imaginer que derrière la porte du garage de la maison se trouvent deux petites cuves inox et trois barriques destinées à vinifier et élever les vins du cru. Ce Clos 1873, c’est la pépite cachée de Philippe Masson, propriétaire du château Saint-Georges Côte Pavie, situé à quelques centaines de mètres de là.

Comme son nom l’indique, ce Grand Cru Classé – reconnu au sein du classement de Saint-Émilion depuis sa première édition en 1955 – se trouve sur la côte Pavie, terroir emblématique dont le plus fameux représentant est le château Pavie, Premier Grand Cru Classé ‘A’ appartenant à la famille Perse. Avec ses 5 hectares d’un seul tenant, le vignoble de Saint-Georges Côte Pavie est dans la même famille depuis 1873, lorsque le négociant corrézien Jules Charoulet décida d’investir dans le vignoble de la rive droite de Bordeaux.

Quatre générations plus tard, c’est Philippe Masson, l’arrière-arrière-petit-fils de Jules Charoulet, qui préside à la destinée de l’exploitation. Médecin en pédiatrie installé dans le Vaucluse mais pleinement investi à la tête de la propriété depuis le décès de son père Jacques en 2017, Philippe Masson a décidé de donner un nouvel élan aux vins de Saint-Georges Côte Pavie : en investissant dans une rénovation du cuvier du Grand Cru Classé, tout d’abord, et en y développant l’œnotourisme via une offre de visites et de dégustations. Mais aussi en reprenant la main sur une parcelle située à l’écart du noyau dur du vignoble, écartée du classement en 2012 et pourtant située sur un très joli terroir : confiée pendant quelques années en fermage à Philippe Baillarguet, maître de chai du château Ausone (qui intègre la production de ces 50 ares dans son domaine personnel le Clos des Baies), cette parcelle est désormais revenue dans le giron de la famille Masson, qui a décidé d’en faire une cuvée à part entière.

Sous la conduite du maître de chai Aurélien Baylan (arrivé en 2017) et des équipes de Derenoncourt Consultants, ce « Clos 1873 » voit le jour à partir du millésime 2018. 100% merlot, issu de vignes d’une vingtaine d’années sur sol à dominante calcaire, ce vin se signale par une finesse de texture et une élégance qui contrastent avec la fermeté verticale de Saint-Georges Côte Pavie, vin de garde par excellence qui exige quelques années pour déployer toute sa complexité. Travaillé comme un vin de garage (et de fait, il en est un) mais arborant un profil résolument aimable, digeste et tout en souplesse, ce Clos 1873 est produit à hauteur de 1500 bouteilles en moyenne – autant dire un vin de niche, dont Philippe Masson assure lui-même la commercialisation sans passer par la Place de Bordeaux ; la vente à la propriété et le travail de fond auprès des cavistes et sommeliers étant les pistes les plus indiquées pour ce vin vendu au prix de 95 € TTC.

Sur une « mini-verticale » des trois millésimes disponibles, on apprécie le côté immédiatement pulpeux et gourmand du 2018, le caractère plus « dentelle », floral et aérien du 2019, mais c’est clairement le 2020 qui est le plus abouti, combinant un peu de ses deux prédécesseurs : parfumé, intense, sur une belle opulence de fruit, il se révèle en bouche à la fois onctueux et délicat, électrisé par un grain de tannins joliment crayeux, une énergie qui apporte un supplément de jutosité à la matière crémeuse.

Site officiel

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Le salon Hopwine arrive lundi

Le plus grand salon virtuels des vins et spiritueux avec son concept unique donne rendez-vous aux professionnels du vin du 16 au 18 janvier 2023, sur hopwine.com.

Le principe de Hopwine c’est des rencontres virtuelles, mais avec de véritables dégustations!

Le salon est ouvert pendant 3 jours sans interruption. Où que vous soyez, vous rencontrez des producteurs du monde entier en un seul et même endroit.

Les acheteurs professionnels (import, restauration, cavistes, journalistes) visitent les stands virtuels des producteurs, échangent par messages en visio, puis choisissent en ligne, en quelques minutes, les vins et spiritueux de France, d’Italie, du Portugal, d’Autriche, du Chili, d’Afrique du Sud et de Grèce qu’ils souhaitent déguster et Hopwine se charge de reconditionner les bouteilles en échantillons certifiés (vinottes) de 2 et 4cl pratiques et écologiques et les expédie à l’issue du salon dans le monde entier.

Pour voir la liste complète des exposants cliquez sur ce lien.

Vous pouvez encore vous inscrire en tant que visiteurs virtuels, cliquant sur ce lien.

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Millésime Bio, 30 ans de bio et loyaux services !

Millésime Bio, le plus grand salon des vins bio au monde, va fêter ses 30 ans à partir du 30 janvier au Parc des Expositions de Montpellier. Trois jours de rencontres, d’échanges et de dégustations autour de 1500 exposants issus d’une vingtaine de pays différents : « The place to be » à l’heure où la France est devenue le plus grand vignoble bio au monde.

1993, dans une petite salle du Mas de Saporta, à Lattes, une quinzaine d’exposants se regardent dans le blanc des yeux. 30 ans plus tard, la donne a radicalement changé : ils seront 1500 opérateurs (+15% par rapport à 2022) du vin bio à accueillir près de 10 000 visiteurs (4500 en 2012) sur trois jours (du 29 janvier au 1er février) au cœur du gigantesque Parc des Expositions de Montpellier. « En 30 ans, le scepticisme a laissé place au pragmatisme et à l’évidence, confie Jeanne Fabre, présidente de la commission Millésime Bio, et vigneronne à Luc-sur-Orbieu. Et le succès est avant tout dû à la détermination de la filière locale qui a su se structurer et fédérer autour d’un projet pertinent et visionnaire. » C’est en effet SudVinBio, l’association interprofessionnelle des vignerons bio d’Occitanie qui a créé de toutes pièces le salon à une époque où la part des surfaces bio dans le vignoble français dépassait à peine les 1% (20,09% en 2021). « Aujourd’hui, Millésime Bio est le plus grand événement des vins bio au monde et il est propulsé par la France, locomotive de la filière, et première puissance mondiale en termes de surfaces (159 868 ha contre 13 426 en 2001) et de chiffre d’affaires (1,2 milliards d’euros en France, en hausse de 57,5% entre 2019 et 2021) », prolonge Nicolas Richarme, président de SudVinBio.

L’ouverture au vrac et un corner spécial jeunes vignerons

Pour cette 30e édition, les organisateurs continuent sur la lancée du digital avec une session en ligne (environ 500 exposants) en amont du salon physique les 23 et 24 janviers prochain qui a encore toute sa légitimité malgré l’essoufflement de la crise Covid. « Pour les petits importateurs ou les jeunes vignerons qui n’ont pas les moyens ni la structure de se déplacer ou d’investir dans un stand, c’est essentiel pour continuer à faire du business », justifie Jeanne Fabre. Comme lors des éditions précédentes, les visiteurs professionnels pourront déguster en libre-service les produits médaillés lors du Challenge Millésime Bio (A noter l’ouverture aux bières, spiritueux et cidres bios) et participer à tout un tas de masterclass et de conférences. Si les valeurs fondatrices vont jalonner le quotidien de ces trois jours, plusieurs nouveautés sont au programme : un corner spécifique sur les jeunes vignerons (moins de 40 ans et installés depuis 7 ans maximum), une sélection d’exposants en biodynamie, agroécologie et sans sulfites et l’ouverture exceptionnelle aux opérateurs du vrac (environ 150). Enfin, afin de fêter dignement cet anniversaire, l’accent a été mis sur la communication (grâce à une aide conséquente de la région Occitanie) : plan de communication avec un cahier spécial de 72 pages, une soirée festive le lundi 30 à l’Opéra Berlioz (cliquez ici pour s’inscrire) et un grand forum débat sur l’avenir de la filière.

L’info en plus

Olivier Goué a pris la direction de SudVinBio et du salon Millésime Bio le 1er janvier 2023. Il succède ainsi à Thierry Duchenne qui partira à la retraite après 22 ans à la direction de l’association. Ancien responsable marketing pour Jeanjean Advini, Olivier Goué avait intégré les équipes de Millésime Bio comme chef de projet en novembre 2018 avant de devenir directeur adjoint en novembre 2021. Il est notamment à l’origine de la mise en place du nouveau mobilier (identique pour tous) en 2020, du développement de l’espace « autres boissons alcoolisées bio » et du salon digital en 2021.  

Le chiffre à retenir

La région Occitanie, récemment élue meilleure région biologique d’Europe, représente 35,68% du vignoble bio français. 

Plus d’infos sur le site : https://www.millesime-bio.com/

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