[Étrennes du vin N°4] : Gaga oh la-la…

Le champagne rosé a l’image d’un champagne facile, c’est pourtant le genre le plus difficile à maîtriser. La preuve par ce grand nom de l’appellation qui nous en offre une version haute couture sur un millésime de légende. Avec ce coffret issu d’une collaboration entre Dom Pérignon et Lady Gaga, vous êtes sûr de taper fort pour les fêtes

Paradoxalement, c’est souvent sur les années un peu austères et froides comme 2008, que l’on retrouve les plus beaux rosés en Champagne. Le vin rouge apporte alors juste ce supplément de fruit nécessaire pour habiller la minéralité. Ce nouvel opus de Dom Pérignon en est l’une des plus belles expressions. Entre ses légers arômes de sous-bois, de fraise des bois un peu cuite, d’épices douces, de toasté/grillé, et surtout ces notes extraordinaires de mandarine, le flacon promet un beau voyage. Ajoutez le coffret et l’habillage improbables nés de la collaboration avec Lady Gaga, et vous aurez le mariage le plus rock and roll de l’année !

Prix : 380 €
Retrouvez cette cuvée sur : www.dompérignon.com

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Viticulture : quelles adaptations au changement climatique ?

L’année 2022 a confirmé que la fréquence des risques de gel, de canicule et de manque d’eau augmente. La vigne a certes plutôt bien résisté et le millésime 2022 s’annonce très bon, mais, pour tous les acteurs, la nécessité d’adapter la filière viticole au climat de demain devient une nécessité

Cette filière a engagé en 2017 des travaux qui se sont appuyés sur le programme « LACCAVE » de l’INRAE. Ces travaux ont permis à la filière viticole française de présenter, le 26 août 2021, au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sa stratégie d’adaptation face au changement climatique. Les résultats ne se cantonnent pas, loin s’en faut, à l’introduction de nouveaux cépages plus adaptés ou à l’amélioration des techniques de vinifications. Sept domaines avec quarante actions prioritaires ont été retenus :

1. Améliorer la connaissance des zones viticoles 

Comment ? En effectuant un travail de caractérisation de la résistance et la résilience des différents sols qui permettra de piloter les choix techniques des exploitations (matériel végétal, orientation des rangs, mode de conduite…).

2. Agir sur les conditions de production, en mettant l’accent notamment sur une gestion plus économe de l’eau

Elle préconise toutefois le développement des stockages d’eau mais l’actualité récente montre que l’accès à cette ressource qui est un bien commun pose des problèmes règlementaires. Nathalie Ollat, une des participantes au programme LACCAVE et professeur à l’ISVV ( Institut de Sciences de la Vigne et du Vin à Bordeaux) alerte : « La date butoir du 15 août à partir de laquelle aucune irrigation n’est possible sauterait. Nous sommes très inquiets de l’utilisation de l’irrigation en viticulture et nous essayons de promouvoir d’autres leviers d’adaptation. On a peur que la généralisation de cette pratique de l’irrigation touche les ressources en eaux qui restent limitées. On peut se poser la question : la vigne, qui n’est pas une culture à des fins alimentaires, est-elle prioritaire ? » Des dérives sont possibles également. « L’eau apportée permettra le maintien de la qualité mais elle peut augmenter aussi les rendements. » Des tentations que la règlementation devrait pourvoir contenir. Le CIVB (Bordeaux), par la voix de Marie-Catherine Dufour, indique quant à lui : « Il faudra qu’on ait une vision globale au niveau du département sur la question du partage de la ressource en eau. Pour le moment on n’est pas trop irrigation. »

3. Favoriser un matériel végétal adapté

Sans aucun doute un des leviers les plus puissants pour adapter la vigne à une augmentation des températures et du stress hydrique, ainsi qu’à la production de raisins trop riches en sucre. Des expérimentations sont conduites afin d’évaluer les fameuses VIFA (Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation) qui présenteraient un potentiel d’adaptation. Cette introduction est limitée à 5 % dans l’encépagement et à 10 % dans les assemblages afin de limiter les effets sur les caractéristiques et l’identité du vin. Axel Marchal, de l’ISVV nuance : « Regardons comment le merlot a résisté en 2022. On a voué ce cépage aux Gémonies en disant que c’était le cépage d’hier et qu’il était totalement inadapté. Contrairement à toute attente, on a des merlots qui, sur les sols adaptés, sont délicieux. Je suis scientifique mais je suis pragmatique. C’est bien d’avoir des théories anticipatives mais c’est bien aussi de se confronter à la réalité. » Tout en indiquant « Je pense qu’il ne faut pas tout bouleverser par crainte, ce qui ne veut pas dire ne rien changer : il faudra adapter les pratiques viticoles. »

4. Agir sur les pratiques œnologiques

Le réchauffement climatique rend les raisins plus riches en sucre et donc les vins plus alcoolisés. Il s’agira de corriger ces effets en agissant sur la sélection des levures, le désucrage des moûts, la désalcoolisation des vins, et l’acidification des vins. Tout cela en garantissant l’identité des vins liés à une appellation. Axel Marchal se plaît à citer Denis Dubourdieu qui disait que vinifier c’était « guider le phénomène de la transformation du raisin en vin en intervenant le moins possible mais à bon escient. »

5. Suivre les évolutions du marché et garantir la production

La quantité et la qualité des vins ainsi que les coûts de production sont susceptibles d’évoluer. Il faudra donc soutenir financièrement l’installation de dispositifs antigel, anti grêle ou de lutte contre la sécheresse afin de mieux garantir les volumes et la qualité. Une nouvelle gestion des ressources humaines doit être anticipée : nouvelles formes d’organisation du travail, aménagement des horaires en fonction des fortes températures, port des équipements de protection individuelle. Mais également inciter les exploitations à contracter des assurances climatiques.

6. Renforcer la recherche, le développement, le transfert et la formation

Ce levier est prometteur : une feuille de route R&D viendra compléter la stratégie d’adaptation de la filière vin face au changement climatique.

7. Contribuer à l’atténuation du changement climatique, en favorisant :

– La captation du carbone par les sols. Ces pratiques sont identifiées par l’initiative 4 pour 1000 de l’INRAE.
– La diminution de l’utilisation des carburants fossiles.
– La conception de bâtiments et d’équipements de cave adaptés.
– La réduction de l’empreinte carbone du conditionnement du vin. La filière des vins de Bordeaux organisera, le mardi 24 janvier, son 13e Forum Développement Durable des vins de Bordeaux. Il présentera aux 400 vignerons et négociants attendus des « voies de réduction des émissions de carbone. »

Toutes ces préconisations doivent être mises en application avec rigueur mais aussi avec une certaine prudence. « Le changement climatique doit être dans toutes nos têtes. Pour autant on ne doit pas avoir des réponses qui soient celle de la panique ou de la communication » nous dit Axel Marchal. Même s’il se dit pragmatique et appelle à une certaine prudence, il tient à préciser que « le danger, c’est de dire ‘’moi je suis très traditionnel donc je ne veux rien changer’’. Si on ne change pas les pratiques sur une matière qui a évolué, le risque est de s’exposer à des déconvenues. » Pour autant il convient de veiller à conserver ce qui fait la force d’un vin : son identité. Il ajoute « Le changement climatique est une menace pour le lien entre le goût du vin et son origine, mais il ne faudrait pas, pour répondre à cette menace, en introduire une qui serait pire. Les réponses doivent donc se faire dans le respect de l’identité des vins, de la vigne jusqu’au verre du consommateur. Il ne faut pas trahir son terroir. »

Cette conclusion illustre le challenge : changer ses pratiques tout en ne perdant pas son âme.

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[Étrennes du vin N°3] : L’œnotourisme pour les fêtes

En ce 28ème jour de décembre, nous vous proposons des idées cadeaux autour de l’œnotourisme ! Si vous souhaitez vous faire plaisir ou faire plaisir, voici quelques propositions qui pourront vous inspirer pour un cadeau dernière minute !

Delamain, Cognac

Le nouvel espace oenotouristique de Delamain est une invitation à découvrir près de 200 ans d’histoire et d’artisanat. Une entrée dans un monde d’exploration sensorielle. La création de grands cognacs est un véritable défi, qui une fois atteint à le potentiel d’engager et d’émerveiller tous les sens, cet artisanat s’élève alors au rang d’un art. C’est cette vérité qui motive l’approche l’excellence de la Maison Delamain et la place à part dans le monde du cognac. La Maison Delamain se fait un plaisir de vous accueillir au cœur de l’histoire du cognac, de son artisanat et de ce terroir exceptionnel, pour vous faire découvrir son histoire, ses chais séculaires et la magie sensorielle de ses cognacs.

Visite « les merveilles du vieillissement »

Les merveilles du vieillissement de la visite « Introduction Sensorielle » sont approfondies avec une visite des chais de la Vieille Cave, du Prieuré et Millésimé. Nous vous dévoilons l’impact du vieillissement et les caractéristiques relatives aux cognacs d’assemblage et single cask. La visite se conclue par une dégustation guidée du Pale & Dry XO, ainsi que 3 cognacs issus des séries limitées Pléiade.

Prix : 50 €
Retrouvez les visites de la Maison Delamain sur : delamain-cognac.com

Château Smith Havt Laffite, Dans les pas du vigneron

Vous pourrez expérimenter le quotidien d’un Chef de culture ou d’un Maître de chai et comprendrez les multiples facettes du métier de vigneron. Au cœur des vignes ou des chais, vous prendrez part aux divers travaux en fonction des saisons.

Dégustation : Deux vins de nos cuvées Château Smith Haut Lafitte, Grand cru classé

Prix : 125 €
À découvrir sur : smith-haut-lafitte.com

Château Pommard, Bourgogne vue d’en haut

Le château Pommard propose une expérience oenotouristique alliant vins et Montgolfières. Après 1h de dégustation de 5 vins au domaine, partez pour un vol en montgolfière au-dessus des Climats de Bourgogne classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Plongez dans la diversité de ces terroirs avec des conseillers en vins passionnés et formés au WSET. De plus, en partenariat avec la Compagnie Française des Montgolfières, vivez le vignoble vu d’en haut et laissez-vous surprendre par la beauté des paysages.

Cette expérience peut être réservée toute l’année, mais les vols en montgolfière ne fonctionnent que de mai à octobre en fonction des conditions météorologiques.

Prix : 247€ par personne
À retrouver sur : chateaudepommard.com

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Les cognacs de La Nouvelle Vague en promotion collective

Cinq producteurs cognaçais se sont regroupés sous le collectif La Nouvelle Vague pour promouvoir la diversité de leurs spiritueux sur le marché français

Le cognac redeviendrait-il tendance dans l’Hexagone? C’est en tout cas le pari que font cinq jeunes maisons cognaçaises au vu des nombreuses ouvertures de bars à cocktails qui redonnent sa chance à ce spiritueux charentais. Le collectif baptisé La Nouvelle Vague mise également sur la diversité « pour montrer l’impact du terroir sur nos eaux-de-vie qui ne sont pas que de grands assemblages, insiste Fanny Fougerat de la maison éponyme. Nous voulons davantage parler du produit pour se débarrasser de son image poussiéreuse et contourner le cadre uniquement du luxe. » « Nous sommes convaincus que le cognac peut être sexy si nous proposons des produits différents comme des single distilleries ou des parcellaires » complète Xavier Précigout de Philbert. Thomas Gonon de A. de Fussigny joue surtout sur l’innovation avec une étonnante bouteille en fibres de lin biodégradable ultra légère. Pour Julien Nau de Planat, pionnier du bio en Charente, « le cognac doit être l’ambassadeur de la diversité, du soin du détail et du savoir-faire de la France. Un collectif comme le nôtre qui ambitionne de pousser le cognac sur le marché français ne pouvait venir que de petits opérateurs plus proches des consommateurs. » Pour Luc Merlet de la maison éponyme d’abord connu pour son cassis avant de se lancer dans le cognac en 2010, « nous devons sortir des codes habituels et s’inscrire dans la modernité pour mieux séduire l’univers du bar puisque il ne faut pas oublier que c’est l’un des ingrédients historiques des cocktails. » On le retrouvait dès le XIXe dans le Sazerac, le Side Car, le Old Fashioned…

Le temps long

Une première opération a eu lieu à Paris pour sensibiliser la presse et les influenceurs ; elle sera déclinée chez les cavistes et dans les bars pour refaire goûter différents styles et références. « On constate déjà un changement frémissant dans ce réseau qui aiment avoir des histoires à raconter » estime Luc Merlet. Les membres de ce nouveau club, avec une belle ouverture d’esprit et des valeurs humanistes, croient au temps long. Ils envisagent de communiquer ensemble, chacun gardant ses réseaux de distribution, avec la volonté de rester à taille humaine dans le respect du terroir et de l’environnement. « Sur les salons de spiritueux, tout le monde ne sera pas présent mais les uns seront chargés de promouvoir les autres » précise Xavier Précigout. On voit déjà que sur ce type d’événement, les mentalités changent. Avant, les visiteurs ne s’arrêtaient même pas sur nos stands ; aujourd’hui, ils se renseignent et veulent savoir qui est derrière la bouteille. » Certes, le marché français atteint à peine 3 % des ventes globales qui ont enregistré le chiffre record de 223,2 millions de bouteilles en 2021 ; il reste néanmoins le cinquième débouché du cognac avec plus de 6 millions de bouteilles, en volumes croissants. Une dynamique de bon augure pour La Nouvelle Vague.

La Nouvelle Vague

Le cognac bio 2050 de A. de Fussigny à Cognac (16) dans sa bouteille en fibre de lin et résine biosourcée et biodégradable conçue par Green Gen Technologies, avec une étiquette en polymère naturel sans papier.

Le Laurier d’Appolon de Fanny Fougerat à Burie (17), une édition limitée 100 % Petite Champagne.

Le Dovecote, un single estate issu d’une seule parcelle, celle du pigeonnier (dovecote) de Philbert Etriac (16).

L’Overproof 65 % bio de Planat à Gensac-la- Pallue (16), sélection d’eaux-de-vie brutes de fût, conçu avec et pour les bartenders.

Le Brothers Blend, assemblage d’eaux-de-vie de 4 à 12 ans de Merlet à Saint-Sauvant (17).

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La route du sud chez Guigal

Après le rachat de Nalys à Châteauneuf-du-Pape et Aqueria à Tavel, la famille Guigal consolide ses ambitions pour ses deux propriétés du Sud.

Ça bouge chez Guigal. Pas sur le terroir historique de la maison, à Ampuis où cuverie et caveau ont déjà bénéficié depuis quelques années de lourds investissements sans compter les nouvelles plantations de Saint Cyr pour la Reynarde, le 4e de la famille. Mais au sud de la vallée du Rhône dans les dernières acquisitions, Nalys à Châteauneuf du Pape (acquis en 2017) et Aqueria à Tavel et Lirac (depuis début 2022). Ralph Garcin, ingénieur agronome et œnologue en charge du domaine castelneuvois de 75 hectares (certifié HVE en 2019) s’est d’abord attaché à compléter les manquants du vignoble. Il se prépare à vinifier le 1er millésime 2023 en bio et le dernier dans l’ancienne cuverie « construite par bouts, avoue Philippe Guigal. Il fallait donc tout reconstruire de zéro. Nous avons lancé le concours d’architecte, les travaux devraient commencer fin 2023 ». Nalys, longtemps réputé pour ses blancs (plus de 15 % de la production avec une dizaine d’hectares, en général 5 à 6 % dans l’appellation), va s’attacher avec ce nouvel outil à « augmenter encore la qualité de ses blancs et renforcer le style castelneuvois des rouges avec néanmoins un bon tiers de syrah sur 15-17 hectares. Ils vont souvent dans le grand vin car ils proviennent de bons porte-greffes ; dans les années 80-90, M. Parker avait pourtant trouvé qu’il manquait de tanins et de couleurs, le définissant comme un ‘very good picnic wine’. Mais c’était une autre époque ». Le nom de Nalys a été conservé pour les terroirs de la Crau et le grand vin, en blanc et en rouge, et celui de Saintes Pierres de Nalys a été choisi pour les vins sur sables et safres tout en conservant le sourcing historique du châteauneuf-du-pape en négoce de la maison Guigal.

Conversion en cours

La maison ampuisienne vient également de vinifier son premier millésime à Tavel « même si en 1942 mon grand père, alors chez Vidal Fleury avait déjà travaillé sur cette appellation » précise Philippe Guigal. Après le rachat de la propriété et la disparition en janvier dernier de Vincent de Bez qui avait si bien valoriser le domaine (son frère Bruno restera chef de culture pendant deux ans jusqu’à sa retraite), Aqueria a été également confié à Ralph Garcin qui habite à moins de 5 mn et passe devant en rejoignant Nalys. Il consacre environ un tiers de son temps au vignoble de 68 hectares d’un seul tenant en Tavel (70 % du vignoble), et Lirac. « Les sols étaient déjà bien travaillés, nous allons juste investir dans plus de matériel au vignoble et supprimer les phytosanitaires pour amorcer la conversion en bio » précise l’œnologue. « Aqueria devrait également s’attacher à développer la notoriété de Lirac avec davantage de rouges et de blancs (le 1er millésime en rouge date des années 70, en rouge fin des années 80  » , ajoute Catherine Nilly, directrice commerciale. A plus long terme, la maison Guigal devrait investir en parallèle dans deux projets œnotouristiques, l’un au château d’Aqueria, l’autre dans la maison de la Gabelle, l’ancien hôtel du gouverneur collecteur achetée en 2015 à Condrieu.

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[Étrennes du vin N°1] : Le coup de cœur de Jacquart en 2016

Vous cherchez un cadeau un peu disruptif pour les étrennes ? Tout le monde connaît les chardonnays de la Côte des blancs, alors que ceux de la Montagne sont beaucoup moins célèbres. Ils réservent pourtant de belles surprises, et ce n’est pas un hasard si les chefs de caves se les arrachent…

C’est désormais une tradition, le champagne Jacquart qui bénéficie d’une mosaïque de près de 60 crus différents pour ses assemblages, met en lumière l’un de ses ingrédients à travers la sortie d’une nouvelle cuvée éphémère. À chaque fois, il s’agit du cru pour lequel son comité de dégustation a eu un coup de cœur spécial sur le millésime. Pour l’année 2014, Jacquart avait ainsi mis en avant le village de Chouilly sur la Côte des blancs. Pour 2016, la coopérative présente cette fois un chardonnay de la Montagne, issu du Village de Villers-Marmey. Alors que ce cru se présente parfois de manière un peu austère, il avait au contraire offert sur ce millésime solaire une très belle maturité, donnant à cette cuvée l’allure d’un petit chérubin, avec des arômes tendres et délicats de cédrat, de chasselas et de reine-claude.

Prix : 90 €
À retrouver sur : www.champagne-jacquart.com

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[Haut Médoc] Château Malleret : la révolution du palais

Ce très beau château, emblématique de l’appellation Haut Médoc, est dans les mains de la famille Clossmann depuis 1859. Il est courant d’attendre la reprise d’un domaine par des investisseurs aux reins solides pour voir d’importants investissements se faire et redonner un nouveau souffle à la propriété. Malleret est une exception.

Et c’est tout à l’honneur des cousines Clossmann (les actuelles propriétaires) que d’avoir su mobiliser les finances nécessaires pour commander un audit, refaire à neuf un cuvier, un chai à barriques et des locaux dédiés à l’accueil du public et de séminaires, repenser l’encépagement et les méthodes de vinification. Tout un chantier ! C’est en 2017 que le nouvel outil est livré. Mais le virage s’était déjà véritablement amorcé dès 2013, lors de l’arrivée d’un nouveau directeur général, Paul Bordes, qui avait qualifié la propriété, lors de son audit préliminaire, de « domaine à l’abandon ». Ne dit-il pas qu’il y avait « un challenge à relever, car le potentiel était bien là ».

Paul Bordes résume son diagnostic et son projet : « lorsqu’on arrive sur un domaine, on a des idées, mais il faut surtout écouter le domaine et apprendre à le connaître. A Malleret, on a découvert des terroirs qu’on ne soupçonnait pas d’être aussi qualitatifs. L’objectif était de faire un vin qui pouvait rivaliser avec des grands crus. C’était la feuille de route que les propriétaires nous avaient donnée ».

La nouvelle définition des vins

10 millésimes plus tard, comment se juge le travail accompli ? Quelle évolution peut-on constater à l’occasion de cette belle verticale, de 2013 à 2022 ? Car il s’agit moins de commenter chaque millésime que d’essayer de voir la trajectoire prise par le château. Depuis dix années, on s’emploie ici à faire parler de manière sincère le terroir, à mieux définir l’identité des vins, des vins que l’on a cherché à faire gagner en qualité.

2013 et 2017 ont surpris les dégustateurs, chacun ayant su éviter les écueils de leur millésime difficile. Ils ont tiré véritablement leur épingle du jeu : on peut y lire déjà une preuve de compétence en matière de vinification et de courage, car il a fallu trier. Le 2015 est conforme à ce qu’on attend de l’année : il y a le côté mûr, le grain des tanins et la mâche typique du millésime : réussi. Le virage se confirme dès le 2016 : la souplesse, l’élégance, la finesse et l’expression aromatique se dessinent nettement. Le fruit est là, fruits rouges ou fruits noirs : c’est selon le millésime et l’assemblage surtout, car rarement, on aura observé, selon l’année, des assemblages avec des changements aussi radicaux : tantôt, le cabernet domine nettement, tantôt, c’est le merlot. Il faut y voir la preuve qu’on sélectionne avec courage et rigueur les lots pour sortir le meilleur. 2018, 2019 et 2020 confirme cette évolution forte et consacre le château. Le nez est expressif, souvent flatteur, toujours sur le fruit, et, souvent, sur des senteurs de sureau séduisantes. La bouche est subtilement texturée, savoureuse, très élégante, fine et longue. Et toujours cette fraîcheur mentholée (ou d’eucalyptus). Jamais astringent, toujours souple, mais avec un certain potentiel de garde. L’équilibre en tout. Voilà le dénominateur commun, et donc … la nouvelle identité. Une révolution du palais, toujours flatté.

On ne saurait terminer sans évoquer le blanc, car en Médoc, on produit de manière confidentielle un blanc qui se distingue. Ce 100 % sauvignon évite la « claque » que l’incisivité du sauvignon peut proposer dès qu’il est sur des sols calcaires. Ici, on est sur les Graves. Le résultat est un modèle d’équilibre entre fraîcheur et rondeur. Un vin de gastronomie, très aromatique, sur une bouche un peu grasse (élevage sur lie) et une finale sur le citron jaune : beaucoup d’amplitude.

La révolution du palais s’est accomplie. Paul Bordes décrit l’inflexion observée depuis 10 années. « Les vins body buildés ne sont plus. à Malleret, on est fait pour faire des vins qui ont de l’élégance, de la finesse et du fruit. On respecte le terroir ». Un terroir pour lequel il n’essaie pas de lui faire produire ce qu’il ne peut pas produire mais dont il valorise ce qu’il a de mieux à donner.

Et c’est ainsi que Malleret a été classé en 2020, avec 13 autres châteaux, cru bourgeois exceptionnel. Point final ? Non. Malleret est en conversion bio : premier millésime bio en 2023. Et puis Paul Bordes a toujours la capacité à entrainer ses équipes vers de nouveaux projets : celles-ci seront tournées désormais vers l’œnotourisme : rendez-vous d’ici peu.

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[Étrennes du vin N°2] : L’armagnac en fête

Suivez la belle tradition des étrennes, et trouvez de belles bouteilles d’Armagnac pour faire plaisir à vos proches ou même vous faire plaisir ! Voici quelques idées signées Terre de vins

Dartigalongue, série limitée 1993

Cette 100 % folle-blanche millésimée, vieillie 27 ans en fûts de chêne gascon, est un bonheur pour connaisseurs ! Un nez superbe en profondeur, on sent le savoir-faire du négociant-éleveur (on devrait dire affineur) qui sait sublimer sa matière première. Grande complexité aromatique, équilibre entre force et délicatesse, bois de santal, safran, cardamome, touche de praline. La bouche est ciselée, tracée au pixel près : caractère caressant de la matière, belle arête de fraîcheur et grande délicatesse d’arômes. C’est un armagnac de grande race, avec de fines notes de rancio qui viennent nous reprendre par le col à la fin.

Prix : 150 €
À retrouver sur : dartilongue.com ou chez les meilleurs cavistes

Domaine D’espérance

Attention, énorme coup de cœur ! Claire de Montesquiou signe un 2002 100 % folle-blanche de toute beauté. On aime d’emblée le caractère aérien, suspendu, très lumineux de cet armagnac de 20 ans qui semble hors du temps. Toute la palette aromatique est en dentelle, sans que rien ne dépasse, en suspension et en grâce. La bouche est superbe de définition, un voile soyeux qui se dépose sur une courbe sensuelle. Salinité et persistance sont les maitres mots de ce grand armagnac qui s’étire à n’en plus finir.

Prix : 115 €
Découvrez cet armagnac sur : armagnac-esperance.com

Château Lacquy 3 ans

Ce jeune armagnac propose une belle couleur soutenue, au doré généreux. Palette aromatique enveloppante, ou la prune confite affleure, escortée de légères notes de fruit à coque. L’assemblage, qui dénote d’une certaine complexité, nous laisse deviner qu’il y a des eaux-de-vie de bien plus de trois ans dans ce VS ! En bouche, une belle matière charnue et savoureuse rehaussée d’un tour d’épices, un boisé fondu, une certaine délicatesse de fruit confit.

Prix : 51 €
Disponible sur le site : chateaudelacquy.com

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Billecart-Salmon : le clos est clos !

Le réaménagement dont vient de bénéficier le Clos Saint-Hilaire de la maison Billecart-Salmon, à Mareuil-sur-Aÿ, offre à cette cuvée déjà légendaire un écrin qui permet de mieux en comprendre l’histoire et la typicité

À l’emplacement du Clos Saint-Hilaire se trouvait jadis un parc confié à la libre initiative des enfants qui y cultivaient chacun leur lopin, multipliant avec la curiosité de leur jeunesse les expériences gustatives et esthétiques. Entre le grand noyer de Saint Gilles et le petit jardin à l’anglaise, il faisait bon vivre. La guerre vint troubler cette quiétude. Charles Roland-Billecart fit couper les arbres pour les remplacer par un vaste potager et un verger. Alors que la nourriture était désormais rationnée, il s’agissait de pourvoir aux besoins des familles des salariés. Les premiers pieds de pinot noir ne furent plantés qu’en 1964 par Jean Roland-Billecart. Il est vrai que Renée, l’épouse de Charles, en bonne grand-mère soucieuse des loisirs de ses petits-enfants, s’y opposa longtemps.

Situé au pied de la colline du Gruguet, dans la partie la plus basse, au point de pénétrer à l’intérieur même du village, le sol est ici d’une épaisseur rare pour le vignoble de Mareuil-sur-Aÿ. L’accumulation de limons et d’argile au-dessus de la craie atteint jusqu’à trois mètres. D’où la richesse du vin issu du Clos. L’exposition sud-est est également intéressante. « Le sud permet de garder de la maturité, l’est, une certaine fraîcheur » explique Denis Blée, directeur vignes et vins.

La naissance du Clos

Cette qualité a d’abord été valorisée pour élaborer le vin rouge nécessaire à la cuvée rosée Elisabeth Salmon lancée en 1988. Puis, en 1995, alors que les vignes avaient désormais plus de trente ans, François Roland-Billecart a décidé d’aller plus loin en transformant la parcelle en clos et en lui consacrant une cuvée. Denis a alors abandonné la taille classique en cordon de Royat, lui préférant le cordon permanent, presque introuvable en Champagne, qui renforce la concentration, surtout qu’elle est ici combinée à des vendanges en vert. Ceci explique les rendements très limités qui oscillent entre 3 000 et 6 000 bouteilles sur à peine un hectare.

La cuvée est d’autant plus rare, qu’à chaque étape de la vinification, elle peut être déclassée. « En 2001, l’examen visuel des grappes a suffi. Pour 2016, nous avons constaté au stade des vins clairs qu’ils étaient trop boisés, les pluies ne leur avaient pas donné la concentration nécessaire pour résister à la vinification sous bois. Enfin, nous n’avons pas hésité à remettre en cercle le millésime 2004, à l’issue d’un vieillissement sur latte de douze ans. »

Chaque année, pour cette vinification, Denis sélectionne au nez une douzaine de fûts parmi les 400 de la maison, qu’il marque d’un fil d’or. « Je retiens les plus élégants, ils ont en général une vingtaine d’années. On n’est pas sur un apport boisé mais dans ce rapport patine, oxydation ménagée où c’est le vin qui va se révéler et pas le bois qui va aider à supporter et agrandir le vin. »

Retour aux sources

François, puis son successeur Mathieu Roland-Billecart, ont aussi souhaité retrouver l’ancienne vocation du jardin. À commencer par son aspect expérimental. Toutes les nouvelles techniques agronomiques utilisées par la maison ont d’abord été testées ici. Que ce soit l’enherbement, les traitements avec des décoctions végétales… Le clos est même muni d’une station météorologique. L’idée est aussi de s’en servir de vitrine pour créer un effet d’entraînement. « Si vous montrez à vos vignerons partenaires que vous êtes prêt à prendre le risque d’adopter une nouvelle technique pour le plus cher de vos vins, cela a du poids », explique Mathieu.

L’année dernière, la maison a même réactualisé le rôle philanthropique qu’avait eu l’endroit pendant la guerre en créant une fondation qui reçoit cinq pourcents du chiffre d’affaires du Clos. Elle finance déjà une association d’aide alimentaire et le restaurant L’ExtrA, ouvert à Reims, où officient en salle et en cuisine des personnes handicapées mentales. À l’avenir, elle devrait également attribuer des bourses à des jeunes chercheurs en viticulture.

Les aménagements qui seront dévoilés au printemps multiplient eux aussi les clins d’œil à l’histoire. L’ancienne serre du jardinier a été rebâtie pour servir aux préparations de Denis. Sans recréer un potager, sur la partie basse, les vignes seront entreplantées de légumes, et sur la partie haute on a commencé à replanter des fruitiers. Des ruches placées dans des demi-muids ont été installées. Un mur au portail majestueux est venu remplacer les portions constituées de haies et de grillage. Une fontaine dominée par un lévrier en bronze fait référence aux armes de la maison, tandis qu’un préau surplombé d’une charpente impressionnante, permet de déguster la cuvée au milieu des vignes sous la lumière d’un vitrail commandé à l’atelier Simon-Marq, une famille qui entretient les vitraux de la cathédrale de Reims depuis le XVIIe siècle. Plus qu’une simple parcelle, le Clos est définitivement devenu un lieu unique !

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[Cognac] Hennessy célèbre le zodiaque chinois

L’année du lapin approche. Le négociant charentais a demandé à l’artiste Yan Pei-Ming d’habiller de couleurs écarlates des séries limitées VSOP, XO et Paradis.

Le 22 janvier 2023, la Chine entrera dans l’année du lapin. On dit l’animal chanceux. Il incarne l’élégance et la paix. Bien des maisons de cognac ont décliné sa silhouette sur de belles bouteilles en séries limitées à destination de Pékin, Shangaï et Canton. Hennessy ne déroge pas à cette tradition commerciale, artistique et festive.

Après avoir travaillé avec les peintres Zhang Enli en 2022, Liu Wei en 2021 et Zhang Huan en 2020, le négociant s’est rapproché de Yan Pei-Ming, 62 ans, « artiste mondialement reconnu pour ses tableaux de taille monumentale, souvent monochromes, brossés à larges coups de pinceaux » (dixit la conservatrice du musée Unterlinden à Colmar). Hennessy lui a commandé une toile XXL dont certains motifs habillent de couleurs écarlates et dorées des flacons sur le marché asiatique.

600 × 350 cm : la peinture que Pei-Ming a créée dans son atelier d’Ivry, près de Paris, est monumentale ! Intitulée « La Grande course », elle ne montre pas seulement le lapin mais tous les animaux du zodiaque chinois dans un galop effréné. Le bestiaire fait vibrer toutes les nuances de rouge. Il joue avec l’ambre et la lumière : les couleurs du cognac.

“Célébration joyeuse”

Hennessy y voit une « célébration joyeuse, symbole d’inclusivité et d’espoir », une allégorie de « l’unité dans la diversité ». La « composition vibrante » serait une « promesse », un « élan vers l’avant après une période difficile » (comprenez la crise du Covid).

L’artiste, lui, dit avoir imaginé une toile « dense et inédite », dont le mouvement est inspiré de la course de chars du péplum « Ben-Hur ». Il ajoute avoir renoncé au noir, couleur qu’il aime tant, préférant s’inspirer des teintes des eaux-de-vie qu’il a goûtées à Cognac et de la lumière scintillante et humide des cieux de Charente.

Des éléments de la peinture sont déclinés sur des séries limitées VSOP et XO. Pei-Ming a également personnalisé une carafe Hennessy Paradis en porcelaine façonnée par la manufacture Bernardaud à Limoges. Seules 888 pièces (contenance 1 litre) ont été produites. Le prix n’est pas communiqué. L’an passé, la carafe similaire décorée par Zhang Enli était vendue 8 800 euros pièce.

Les affaires des Charentais en Chine sont anciennes. Hennessy y a expédié ses premières caisses en 1859. Le marché a décollé en 2002, après l’entrée du pays dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a été conforté en 2009 avec la reconnaissance de l’appellation d’origine contrôlée cognac par l’administration chinoise. Il pèse aujourd’hui plus de 40 millions de bouteilles.

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