[L’avent du vin N°24] : pour Noël, un abonnement « Terre de vins »

En ce jour de réveillon de Noël, nous vous proposons une idée cadeau autour de notre magazine. Vous cherchez une idée de toute dernière minute pour un de vos proches ? Et pourquoi pas… un abonnement à « Terre de Vins » !

C’est le jour J ! Tout est fin prêt pour le réveillon : Le sapin est décoré, le menu du réveillon est en cours de préparation, la table sera bientôt mise… et la magie est au rendez-vous.

Petite surprise pour les fêtes… À partir de janvier 2023, « Terre de Vins » devient mensuel !

C’est donc le moment idéal pour offrir un abonnement à un de vos proches amoureux du vin. Faites glisser chaque mois un numéro « Terre de Vins » (plus les hors-série) dans leur boîte aux lettres, durant toute l’année. Autant de conseils d’achat, de notes de dégustation, de pépites dénichées dans toutes les appellations, de portraits de vignerons, d’interviews, de sagas consacrées aux grandes familles du monde viticole, d’idées d’accords mets et vins, de recettes de cuisine, d’explorations de terroirs, de bonnes adresses à partager…

« Terre de Vins », c’est un compagnon de route pour tous les amateurs du vin, débutants ou chevronnés, qui aiment pousser la porte de leur caviste, qui aiment ouvrir de belles bouteilles entre amis, qui aiment prendre leur voiture pour aller à la rencontre de celles et ceux qui font le vin.

Alors, emballé par cette idée de cadeau pour ces fêtes de Noël ?

Prix : abonnement annuel 39,90 €


6 magazines et 3 hors-sériesLe magazine en format numérique Accès à 10 ans d’archives en illimité

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Jean Coussau : 20 ans de passion d’un chef-vigneron

Implantée à Magescq dans les Landes depuis 70 ans, la famille Coussau cultive aussi bien la transmission de la grande cuisine française que la passion du vin. Avec plus de cinq décennies de 2 macarons Michelin au compteur, le chef Jean Coussau célèbre ainsi le vingtième anniversaire de son vignoble confidentiel, La Petite Lagune.

Dans la famille Coussau, hasard ou coïncidence, on aime particulièrement les années en « 1 » ou en « 2 » : elles ont toujours été synonymes de moments forts dans l’histoire familiale, et ce depuis plus d’un siècle et demi. C’est en effet en 1851 que les arrière-grands-parents de Jean Coussau font l’acquisition d’une petite auberge à Laluque dans les Landes. La génération suivante s’installera pour sa part à Herm, pour ouvrir une épicerie bar-restaurant. En 1952, Bernard Coussau, troisième génération, ouvre son restaurant à Magescq, dans une maison au bord de la nationale 10 : il ne faudra pas longtemps pour que l’adresse soit prisée des amateurs et, à la faveur d’un article élogieux dans « L’Équipe » suite au passage du Tour de France dans la région, qu’elle s’impose comme un incontournable repaire de gastronomes. Le Guide Michelin attribue un premier macaron à l’établissement en 1968. Deux ans plus tard, Jean, le fils aîné de Bernard Coussau, rejoint son père en cuisine après avoir fait son apprentissage auprès de grandes institutions comme Paul Bocuse, le Savoy à Londres ou encore le Ritz à Madrid. En 1971, c’est une deuxième étoile qui est attribuée par le guide rouge – et qui n’a jamais été retirée depuis.

En 1972, les Coussau déménagent et s’installent de l’autre côté de la nationale, au Relais de la Poste qui, cinquante ans plus tard, est toujours là et bien là – entretemps, il a rejoint le groupe des Relais & Châteaux avec ses 17 chambres et suites, son spa et son parc de 7 hectares. Cinquante ans (ou soixante-dix selon le côté de la route où l’on regarde) de bonheur pour les gourmets qui s’y régalent d’une cuisine bien ancrée dans son terroir, fidèle aux fondamentaux de la gastronomie française, à ses techniques, son amour du produit et sa science des sauces, tout en s’adaptant nécessairement aux évolutions du temps. Jean Coussau, qui a pris seul les rênes en cuisine suite au décès de son père en 1998, est un amoureux des Landes et de la Gascogne, comme il nous le disait déjà lors de son passage à Saint-Émilion il y a trois ans : tous ses produits, à de rares exceptions, sont sourcés localement ou régionalement, et scrupuleusement respectueux du rythme des saisons. Que l’on vienne pour le gibier en automne (le lièvre à la royale est un incontournable) ou pour le saumon sauvage de l’Adour au printemps, que l’on chérisse la sole aux cèpes ou le foie de canard chaud aux raisins, ici les « grands classiques » si prisés ne sont pas à la carte toute l’année, et c’est comme un appel à revenir dès que l’occasion se présente.

Au côté de Jean Coussau, son frère cadet Jacques officie en salle, déclinant avec humour et élégance son sens de l’accueil et son amour des vins. « Tombé dans la sommellerie » dans sa jeunesse, il a cultivé avec son frère (et avec son chef sommelier Daniel Giust, récemment nommé directeur du restaurant) une passion des beaux flacons, composant au fil du temps une cave que pourraient jalouser beaucoup d’établissements. Les vieux millésimes de Petrus, de Latour ou de Romanée-Conti voisinent avec Clos Rougeard, La Grange des Pères, Rayas et bien des pépites venues de tous les vignobles français, même si chez les Coussau, on revendique un très fort attachement aux vins de Bordeaux.

Cette passion du vin, elle s’incarne aussi, à quelques mètres du restaurant, dans un vignoble confidentiel – on pourrait même dire « de poche » : La Petite Lagune. Une belle histoire de famille et d’amitié, née pour les 50 ans de Jean Coussau, en 1999 : « mes amis m’avaient offert cinquante arbres fruitiers, et mon frère Jacques m’a offert un millier de pieds de vignes. Nous avons la chance, dans ce terroir essentiellement sableux, d’être sur une veine d’argile propice à la production de bon vin. Nous avons donc planté ces ceps, qui ont produit leur premier millésime en 2002 ». Vingt ans plus tard, La Petite Lagune et ses 15 ares fait aussi le bonheur des amis de Jean Coussau (ils sont une soixantaine à prêter main forte pour les vendanges) mais aussi des clients du restaurant, qui sont les seuls à pouvoir goûter le nectar du chef-vigneron – à l’exception de quelques « copains » comme le chef Alain Dutournier qui le met aussi à sa carte. L’œnologue-consultant Philippe Garcia, qui a notamment œuvré comme maître de chai au château Malartic-Lagravière (Cru Classé de Graves) pendant une vingtaine d’années et accompagne aujourd’hui de nombreuses propriétés du Bordelais à la Loire, en passant par la Charente, apporte son expertise technique afin de hisser sans cesse le niveau des vins, tant en perfectionnant la partie viticole qu’en optimisant les vinifications dans le cuvier (lui aussi) « de poche » situé dans une superbe maison landaise du XIXème siècle remontée pierre à pierre par un Compagnon du Tour de France. « Avec vingt ans de recul, nous savons maintenant quel est le joli potentiel de ce vignoble et nous voulons aller plus loin », explique Philippe Garcia, « sans doute en créant une deuxième cuvée en rouge, davantage sur le fruit que celle existante, afin de pouvoir offrir de nouvelles possibilités d’accords avec la cuisine du chef. Nous avons beaucoup d’autres idées pour les années à venir et pour continuer de progresser ». La Petite Lagune, dont l’encépagement se répartit entre 50% de merlot, 30% de tannat et 20% de cabernet sauvignon, produit aussi, dans certains millésimes, un rosé de saignée.

Même si l’objectif n’est pas d’agrandir le vignoble, La Petite Lagune a encore de belles années devant elle pour poursuivre sa montée en gamme, et c’est tout à l’honneur de la famille Coussau que de continuer à cultiver son héritage familial tout en regardant obstinément vers l’avenir. C’est dans ce sens que la fille de Jacques, Clémentine, a récemment rejoint son oncle Jean en cuisine, incarnant la cinquième génération en marche. Une belle histoire qui nous parle de transmission, d’ancrage, de saveurs, de fidélité aussi, dans ce coin des Landes où la vie est si douce et où l’on sait faire aussi, qu’on se le dise, du bon vin.

La Petite Lagune 2018 : un vin tout en souplesse charnue, cohérent de l’attaque à la finale. La maturité est présente mais il ne roule pas des mécaniques, déployant une fine sucrosité soulignée par des tannins soyeux, et ponctuée par une jutosité réglissée en finale. Superbe sur un foie gras poêlé.

La Petite Lagune 2010 : une certaine concentration se discerne d’emblée dans ce vin qui n’a pas encore dompté toute la fougue de sa jeunesse. Les tannins ont encore de la fermeté, et une jolie acidité nous indique qu’il n’est pas au bout de son potentiel de garde, loin s’en faut. Un bel éclat de fruit noir, sanguin et délicatement fumé, se déroule en bouche, laissant deviner de très fines notes tertiaires qui commencent à apparaître. Parfait avec une biche servie saignante, nappée d’une belle sauce corsée.

La Petite Lagune 2003 : seulement le second millésime de La Petite Lagune, et une jolie promesse tenue, qui a réussi à éviter les écueils d’un millésime caniculaire. Nez finement giboyeux, touche de cuir, léger viandé, mais aussi fruit compoté voire confit (datte, pruneau). En bouche on retrouve la même souplesse de la matière et des tannins fondus, un côté très digeste, caressant. Une merveille sur un lièvre à la royale.

Le Relais de la Poste
24 Avenue de Maremne, 40140 Magescq
Téléphone : 05 58 47 70 25
www.relaisposte.com

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Domaine de l’Ostal, la Livinière tout en fraîcheur

En l’espace d’une décennie, la famille Cazes a réussi à faire de cette propriété languedocienne un exemple de précision produisant des vins frais, accessibles au potentiel de vieillissement évident.

« À la fin des années 1990, début des années 2000, mon père souhaitait acheter une propriété dans le Languedoc« , rappelle Jean-Charles Cazes. Aidé par Daniel Llose, son compagnon de route depuis 1976 et accessoirement Directeur de toutes les propriétés familiales, Jean-Michel Cazes a ainsi sillonné à cette époque plusieurs appellations. Il aurait pu s’arrêter à Pic Saint Loup ou Faugères mais le sort en a décidé autrement. Il va décider finalement de jeter son dévolu sur Minervois et notamment La Livinière que Jean-Charles décrit avec un brin d’espièglerie comme « le Pomerol du Languedoc, tant par sa taille similaire à l’appellation de la rive droite, que par son grand potentiel qualitatif« . Après le rachat de 2 propriétés voisines (Vipur et La Gardiole) réunies en un seul ensemble de 150 hectares dont 60 de vignes et 25 d’oliviers, s’en est suivie une décennie de restructuration. Arrachage nombreux, replantations et surgreffages de syrah notamment pour en renforcer la part dans l’encépagement général. Quelques vieilles vignes ont été maintenues, notamment de carignan. Du côté des oliviers, la tâche a été tout aussi ardue. « Les 4500 arbres n’avaient pas été taillés depuis des années faute de moyens« . Initialement baptisé L’Ostal Cazes, le domaine adoptera finalement sa dénomination actuelle, Domaine de l’Ostal, le célèbre patronyme bordelais n’ayant pas joué un rôle de facilitateur commercial comme initialement imaginé par la famille.

Des vins éclatants

Ce qu’il y a de bien avec le Languedoc, c’est qu’il y a encore un certain nombre de consommateurs qui n’imaginent pas y trouver des vins d’une grande élégance tarifés à des prix doux. Pourvu que ça dure, car on se régale véritablement de vins comme ceux de l’Ostal. Albe, la cuvée blanc est ainsi d’un éclat magnifique. Nez profond, bouche ample mais délicate, fraîcheur et salinité en font un excellent rapport qualité-prix (12/15€). Le reste de la gamme comprend Estibals, une cuvée plus simple, tout en fuit et moins délicate que sa grande sœur classiquement intitulée « Grand Vin ». Ce dernier est admirable de fondant de texture, porté par des tannins d’une grande souplesse bien que présents. Le 2019 (20/25€) bientôt en vente s’avère aujourd’hui fougueux. En pleine jeunesse, cet assemblage de syrah (73%), carignan, grenache et mourvèdre clame haut et fort son caractère fruité ou le rouge et le noir se font écho. Son milieu de bouche dense, encore un peu saillant, en font en outre un excellent candidat à un oubli certain en cave, 2 ou 3 ans au moins même s’il sera difficile de ne pas succomber tout de suite à son charme. Les vins vieillissent en effet avec classe. Le 2016 impose par exemple son harmonie, bercé entre des tannins veloutés et un fruit encore vibrant. Mais c’est véritablement avec les 2013 et 2010 que tout le potentiel de garde de ces vins s’affirme. Le premier s’avère à ce stade très sanguin et séveux quand le second affirme un côté large, rond, apaisé et complet. Deux millésimes qui continueront de se patiner harmonieusement encore plusieurs années. Mention spéciale pour la cuvée 100% mourvèdre qui n’a pour le moment été produite qu’en 2017 (30€) car, comme le rappelle Delphine Glangetas la Directrice technique de l’Ostal, « cette année-là toutes les planètes étaient alignées pour faire quelque chose de grandiose avec ce cépage ». Et c’est vrai que le résultat est très intéressant avec un vin sphérique, très gourmand et profond. Un prélude, peut-être à d’autres cuvées en monocépage, hypothèse actuelle de travail à la propriété. Cette dernière sera par ailleurs entièrement certifiée en bio en 2024, un tournant initié par Delphine après son arrivée en 2016.

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[L’avent du vin N°23] : Noël aux ateliers

Noël c’est demain…! Vous n’avez toujours pas d’idées de cadeaux à offrir ? En voici quelques unes avec notre calendrier de l’avent du vin. Aujourd’hui, c’est un cadeau que vous pouvez faire de chez vous en réservant un atelier autour du vin et spiritueux. Parfait pour la dernière minute !

Atelier château Rayne VigneauBommes, Gironde

La visite « découverte de Rayne Vigneau » comblera toutes celles et ceux qui désirent mieux comprendre les étapes de la dégustation en découvrant trois vins de la propriété. Pour les amateurs, l’expérience est encore plus immersive : l’atelier d’assemblage permet de prendre la place du maître de chai, le temps d’un instant partagé avec un professionnel de la propriété. Une expérience unique qui fait découvrir l’ensemble des univers aromatiques de leurs cépages blancs. Vous assemblerez des lots sélectionnés de leur millésime encore en élevage puis repartirez avec votre 1er Grand Cru Classé de Sauternes personnalisé.

Le château Rayne Vigneaub propose une offre oenotouristique très complète et diversifiée. Labellisé : Vignobles et chais en Bordelais, Vignoble et Découverte, Best of Wine Tourism 2016, Best of Wine Tourism 2018.

Prix pour deux personnes : 180 €
Retrouvez tous les ateliers sur : raynevigneau.fr

Atelier de distillation de gin chez Baccae – Paris

Cette distillerie urbaine installée dans le 4ème à Paris produit depuis 2018 des spiritueux issus de l’agriculture biologique française. Ayant à cœur de partager son savoir-faire, Baccae est également la première distillerie française à proposer à la fois aux professionnels et aux particuliers de créer leur recette de gin sur-mesure. Depuis sa création, plus de 2 000 personnes ont participé à ces ateliers de création ! Au programme : initiation au gin, dégustation de trois cocktails aux spiritueux de la maison, visite de la distillerie et création de son gin (200 ml).

Prix : 65€ – Durée : 2h30
Réservations sur : baccae.fr et wecandoo.fr  

Atelier d’assemblage au Chai Saint Olive – Lyon

Découvrez le secret des assemblages et composez votre propre cuvée avec Marie, maîtresse de Chai. Après une visite du chai et une explication du processus de vinification et des différents types d’élevage, vous dégusterez individuellement les 4 cépages emblématiques du chai (Chardonnay, Viognier, Syrah et Gamay). Cela vous permettra d’apprécier leurs caractéristiques en fonction notamment de leur mode d’élevage : en cuve, en barrique. 

Vous serez ensuite formés sur les techniques de dégustation (visuel, olfactive et gustative). 

Une fois ces étapes réalisées, vous réaliserez vos propres assemblages selon vos envies et vos goûts ! Une fois le bon assemblage trouvé, vous mettrez en bouteille votre cuvée et repartirez avec votre bouteille fait maison ! Un moment authentique orchestré par Marie, Franck ou Grégoire.

Prix : 75 €  / personne
Retrouvez l’atelier sur : wecandoo.fr

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[Hérault] Le domaine Guinand à la verticale du temps

Lors d’une soirée organisée à Saint-Christol, dans l’Hérault, le domaine Guinand a ouvert la boite de pandore en proposant une verticale de la Grande Cuvée, son vin iconique. Un moment suspendu pour un exercice de haute voltige. Compte-rendu.

Saint-Christol, haut lieu de la culture du vin dans l’Hérault, un terroir d’exception entre Cévennes et Méditerranée. C’est ici qu’une vingtaine de privilégiés se pressent dans la nouvelle salle de séminaire du domaine Guinand (65 hectares). Les sourires sont de rigueur, c’est une soirée de gala qui attend les convives. Moyennant 45€, ils vont avoir la chance de participer à un atelier « verticale » d’une cuvée pas comme les autres. « La Grande Cuvée, c’est un peu notre emblème, notre petit bébé dont on prend très soin », explique Sophie Guinand en accueillant un couple de Lunel. A deux pas, son frère, Fabien, a un regard tout aussi bienveillant : « Nos parents ont lancé cette cuvée en 2001 pour tenter de sortir de la crise viticole en lançant un vin haut de gamme. Ce n’était pas forcément très courant à une époque où le Languedoc n’avait pas la cote mais ça a bien fonctionné. » Une sorte de précurseur pour un vin qui fait désormais référence puisqu’il a notamment récolté deux étoiles au Guide Hachette sur les millésimes 2017, 2018 et 2019. Hormis 2002, en raison des inondations, la Grande Cuvée (Syrah/Grenache à hauteur de 60/40) a toujours livré son verdict en bouteilles.

Une verticale sur sept millésimes !

Retour dans le vif du sujet. Sur la table de dégustation, à côté d’un buffet gargantuesque, les convives jettent un œil averti aux bouteilles. Ce soir-là, il est possible de déguster 2011, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2019. « On a toujours eu cette culture de l’œnothèque, ajoute le vigneron dans sa pièce secrète, fermée à double tour. Ici, c’est un peu la mémoire de notre famille ! » Mais avant de débuter, le duo propose de goûter le millésime 2021, ce dernier est encore en cours de vieillissement en barriques de 225 litres (au total, un an en fût neuf). « Vous sentez rapidement la trame de la cuvée avec ces fruits noirs et ces notes très poivrées liées à l’élevage », glisse Fabien Guinand, pipette en main, mais c’est surtout ce côté tapenade et Zan qui flatte le palais. Puis la verticale débute sur le 2019 où les tanins ronds livrent une bouche onctueuse et réglissée, un côté bien mûr très « Châteauneuf », plutôt prometteur, et ce fumé légué par le chêne. 2017 est une apothéose de rondeur et de douceur sur la tapenade bien noire et cette finale cacao qui fleure bon le sud. Le 2016 a du mal à rivaliser avec ce côté végétal moins digeste pendant que le 2015 remet la fraîcheur au goût du jour avec une magnifique ouverture sur les fruits mûrs et les épices. 2014 tranche par son côté plus chaleureux et cette touche d’eucalyptus qui lui confère une finale exquise. Enfin, 2011 a de l’allure malgré son âge avancé, fraîcheur et plongée dans la garrigue assurée. A l’issue de ce voyage dans le temps, et d’une surprise de dernière minute (un 2003 succulent sur des notes de sous-bois dégusté avec un moelleux au chocolat !), la joyeuse troupe repart avec des souvenirs plein la tête. Et un palais rompu à l’exercice. Une vraie réussite.

Millésimes à la vente :

2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019 (en bouteilles)

2014 et 2017 (en magnums)

Possibilité d’acheter sur https://domaineguinand.com/la-boutique/

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Hecht & Bannier, première entreprise de vin provençale certifiée B Corp

Le producteur-négociant Hecht & Bannier est le premier opérateur provençal à décrocher la certification BCorp (Benefice Corporation) qui récompense l’action vertueuse d’une entreprise du point de vue environnemental, social et économique.

Avec un score de 97,2 sur 200 (un minimum de 80 points est nécessaire pour être certifié), Hecht & Bannier, la maison de négoce-élevage de vins de Méditerranée, du Roussillon à la Provence, vient d’intégrer le cercle de la trentaine d’entreprises du secteur viti-vinicole certifiées (sur un total de 160 en France). « L’obtention de la certification B Corp est une grande fierté, souligne Gregory Hecht. Elle couronne 20 ans d’engagements et d’efforts pour faire de notre maison une entreprise responsable et garante des meilleures pratiques dans le domaine viti-vinicole. Nous sommes loin d’avoir atteint tous les objectifs que nous nous sommes fixés, mais nous sommes sur la bonne voie et continuons d’apporter notre contribution pour une viticulture d’avenir ».

A impact carbone moindre

Créée en 2002 par deux diplômés de master de commerce international, Grégory Hecht (ex-acheteur Vins du groupe Flo) et François Bannier (ex-Veuve Clicquot et Charles Heidsieck), la maison basée à Aix-en-Provence est passée progressivement à partir de 2007 à des approvisionnements en bio. Un objectif atteint en 2018 pour les raisins du Languedoc et qui le sera en 2025 pour ceux de Provence. Elle a établi une charte environnementale qui reprend tous ses engagements ainsi que pour ses vignerons partenaires. Elle a réalisé son premier bilan carbone en 2020 en intégrant toute la chaîne d’activités et en comptabilisant émissions directes et indirectes (déplacements, véhicules de transport et de livraison, déchets, tonnage de verre…). Hecht & Bannier a également travaillé sur son impact grâce à l’analyse du cycle de vie de ses produits dès leur conception (diminution du poids des bouteilles, utilisation de plus de verre recyclé, d’étiquettes et cartons fabriqués à partir de papiers recyclés, de contenants alternatifs à moindre impact carbone comme les BIB, fûts et canettes, bouchage en liège issu de forêts responsables et pérennes labellisées FSC…). La maison inscrit également sa démarche responsable dans une pratique agricole de préservation de la ressource.

Par ailleurs, l’entreprise reverse à l’association 1 % for the Planet un pourcentage de son chiffre d’affaires réalisé par les marques Nouvelle Vague, Coup de Savate et Le Languedoc. Elle soutient également des associations dont les engagements s’alignent sur ses ambitions sociales et sa stratégie de décarbonation et de captation carbone, telles que Surfrider Foundation Europe pour la protection et la sauvegarde des océans et du littoral. Et Des Enfants et des Arbres qui développe l’agroforesterie en impliquant des écoliers et des agriculteurs en France.

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[L’avent du vin N°22] : Vieilles Vignes 2013, le goût d’avant

On dit que pour réussir sa vie, un homme doit faire un enfant, écrire un livre et planter un arbre. On oublie d’ajouter qu’il doit aussi avoir goûté au moins une fois à la cuvée Vieilles Vignes de la Maison Bollinger, un voyage dont on ne revient pas indemne et un joli cadeau pour Noël

Le greffage a sauvé le vignoble du phylloxéra. Mais a-t-il vraiment été sans conséquence sur les qualités organoleptiques du champagne ? L’identité du vin n’a-t-elle pas alors évolué ? Telle était la grande crainte des Champenois et la raison pour laquelle ils préférèrent pendant longtemps recourir au coûteux et assez peu efficace sulfure de carbone, pour maintenir coûte que coûte l’ancien mode de culture. Si vous souhaitez avoir la réponse, il vous faudra déguster la fameuse cuvée Vieilles Vignes de Bollinger, issue d’un clos de vignes encore « franches de pieds ». Son dernier millésime, 2013, est parlant. Alors que cette année froide est plutôt connue pour l’austérité de ses vins, vous découvrirez un champagne étonnamment mûr, opulent et chaleureux aux arômes de pâte d’abricot, de coing, de miel et de cannelle, le tout porté par une belle tension !

Prix : 2100 €
À retrouver sur :
champagne-bollinger.com

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Le safran au cœur des vignes du Château Couhins

Le château Couhins, propriété de l’INRAE (Institut national de la recherche agronomique), expérimente avec succès la culture du crocus, destinée à produire du safran. 10 000 bulbes ont été plantés depuis août 2021, pour une première récolte en octobre 2022. Quels sont les objectifs de cet investissement ?

C’est Jérôme Miramon, le chef de culture du château, qui a eu l’idée de planter des crocus, une plante vivace. « J’en produis chez moi à titre personnel ». Mais quel intérêt d’en mettre entre les pieds de vignes ?  « Le crocus fleurit en automne, fin octobre. Après la récolte des fleurs, il sort ses feuilles qui vont retomber et couvrir le sol pendant tout l’hiver. Le crocus va concurrencer les mauvaises herbes à la bonne période ». Il va occuper utilement le terrain et éviter ainsi d’avoir à décavaillonner (enlever les mauvaises herbes).

« Cela nous économise deux passages de tracteur par an sur les surfaces plantées de crocus » précise Jérôme Miramon. Quand on sait que « le coût de l’heure d’un tracteur est estimé à 60 € » et que 10 hectares demandent une semaine pour décavaillonner, on fait vite le calcul. Cette couverture végétale bienvenue génère un gain de temps et évite des dépenses : mais ce n’est pas le seul avantage.

Un revenu complémentaire

Concernant les charges, il faut bien entendu acheter les bulbes. « Le prix d’un bulbe est de 16 centimes ». Couhins en a planté 10 000 sur 500 m2, pour lancer son expérimentation. Coût de l’achat : 1 600 €. À cela s’ajoutent les frais liés à la récolte. Le crocus, malgré sa petite taille (5 cm), possède de grandes fleurs aux pétales mauves ainsi que trois étamines jaunes et un pistil rouge qui se divise en trois stigmates. Le safran provient de ces stigmates rouges qu’il faut récolter. Pour ces 10 000 bulbes, « cela demande 15 heures de travail comprenant la récolte de la fleur et l’émondage (enlèvement du stigmate). Pour 1 hectare il faut donc compter 300 heures » calcule Jérôme.

Couhins souhaitant développer cette production, « nous allons vite basculer sur des emplois de saisonniers locaux » précise Jérôme Miramon. Le prix du safran français varie de 30 € à 45 € le gramme soit entre 30 000 € et 45 000 € le kilo. 45 grammes ont été récoltés sur les 500 m2 : le revenu est de 1350 € pour cette année. C’est peu ? Mais comme le précise Jérôme, « il s’agit de la première floraison. Or, les bulbes grossissent, se développent et produisent jusqu’à 12 ou 13 fleurs au bout de 4 années ». Le safran bio a tendance à être un petit peu plus cher : ça tombe bien, le château Couhins sera certifié en bio pour son millésime 2022. 

En outre, s’il faut acheter des bulbes pour lancer la production, le stock initial de bulbes se multiplie. « Il faut les déterrer tous les 4 ans pour trier l’agrégat de bulbes, les diviser, les calibrer et les replanter ». Plus besoin d’acheter.

Des débouchés assurés

Les débouchés du safran se font pour l’essentiel vers la cuisine. La médecine s’intéresse aussi à lui car ses propriétés sont reconnues : c’est un calmant et un antidouleur. Sa puissance de coloration est également intéressante : comme il colore 10 000 fois son volume en eau, il est utilisé pour colorer en laboratoire les cellules cancéreuses. Les fleurs mauves, qui étaient jetées jusqu’à présent, sont utilisées désormais pour entrer dans la composition de crèmes anti-âge. Couhins a le projet de développer, pour le moment, une vente essentiellement tournée vers la cuisine.

La recherche de diversification est une donnée montante dans les châteaux. Le safran représente une voie possible pour le château Couhins, mais ce ne sera pas la seule puisque 150 oliviers seront plantés, en avril 2023, dans les vignes ou en bordure. Une jolie dynamique.

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[Loire] Domaine Grosbois : la polyculture, un retour aux sources enthousiasmant

Sans fanfare ni trompette, les deux frères Grosbois, Nicolas et Sylvain, développent dans leur domaine familial en appellation Chinon un modèle vertueux de polyculture où l’homme réapprend à vivre en bonne intelligence avec son environnement.

Sérénité. Sans hésitation, voici le premier mot qui vient en tête lorsque l’on se rend à Panzoult, petit village d’Indre-et-Loire posé entre les cours de la Loire et de la Vienne. Une vieille ferme du XVe siècle, hors du temps, posée à mi-coteau attire l’attention. C’est ici que Jacques et Jocelyne ont décidé de revenir en 1991 après 25 ans comme arboriculteurs. Comme une évidence, car la famille est présente sur cette terre au moins depuis la Révolution française. Leurs enfants Nicolas et Sylvain auraient pu continuer à vivre et travailler à l’étranger, comme leurs nombreuses expériences viticoles semblaient le laisser présager, mais l’envie de revenir à la maison s’est progressivement imposée. Tôt pour Nicolas, dès le milieu des années 2000. Pour Sylvain, le cheminement sera plus long, mais il finira par être convaincu que son avenir devait s’écrire également ici. Et on le comprend. Impossible de ne pas balayer du regard un environnement protégé où de très vieilles vignes plus que centenaires (1910 !) en côtoient de plus récentes, rythmées par des arbres qui s’y épanouissent doucement. Au-dessus du domaine, la forêt de Chinon et ses feuillus vers lesquels on se sent irrésistiblement attiré. Et plus loin, en contrebas, là où se perd le regard, des prairies et du bocage humide. De quoi évidemment imaginer et mettre en œuvre un très beau projet de polyculture associant viticulture évidemment, céréales sur une quarantaine d’hectares (orge, tournesol, blé en rotation), élevage d’un cheptel de black Angus et de cochons de Longuet, une race rustique et locale remise en avant par une association dès les années 1980, et enfin du maraîchage. Une conception traditionnelle de l’agriculture, faisant écho à l’approche par écosystème que développe la biodynamie. Ici elle prend tout son sens et se pratique donc au quotidien.

L’éloge du temps long

A rebours de l’empressement généralisé qui pousse tant de vignerons à se hâter au détriment parfois d’une réflexion globale sur le sens et la portée à long terme de leur action, on sait prendre son temps ici. Ce projet prendra des décennies et se construit par touches successives. Les serres sont construites au fur et à mesure pour donner plus de volume à l’activité maraîchère. Les cochons s’appréhendent progressivement, en écoutant des spécialistes et en expérimentant. A voir l’enthousiasme de ces derniers lorsque Sylvain ou Nicolas les appellent au cœur des grandes parcelles ouvertes disséminées dans la forêt sur 5 hectares, on se dit que les 2 frères suivent la bonne voie. Il en va de même dans la volonté farouche de ramener de la biodiversité animale dans le vignoble. Pour cela, la création de véritables corridors écologiques est nécessaire mais ne s’improvise pas. Aux haies larges de près de 6 mètres en succèdent de moins imposantes, puis des alignements d’arbres fruitiers et enfin des arbres isolés. Un véritable palais pour faune sauvage bienvenue. Tous ces projets ne sauraient bien entendu exister sans une équipe nombreuse, tout aussi convaincue que Sylvain et Nicolas du bien-fondé de cette démarche. Côté vins, le cabernet franc est roi sur ce terroir où le sable joue un rôle déterminant dans la maturation optimale des baies. De la cuvée Gabare au fruité éclatant et très gourmand à Montet et son côté plus séveux, en passant par le Clos du Noyer ou la cuvée Clôture, les vins sont tous d’une grande sincérité et surtout procurent de très belles émotions de dégustation à des prix encore doux.

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