Le mariage Fayard-Pernod Ricard : pour le meilleur de Sainte-Marguerite

Quelques mois après l’alliance du groupe Pernod Ricard, désormais majoritaire, avec la famille Fayard au Château Sainte-Marguerite, les deux partenaires ont fait le point sur leur alliance provençale au nouveau siège du groupe dans le quartier Saint-Lazare à Paris.

« Ce n’est pas par hasard si les rosés de Sainte-Marguerite ont rejoint le pôle prestige cognac et champagnes et non le pôle vins du groupe, reconnaît d’emblée le p –dg de Pernod Ricard, Alexandre Ricard. C’est aussi par passion familiale pour la Provence et pour le rosé que nous nous sommes intéressés à ce domaine; ils ont le savoir-faire produit, nous celui de la distribution, ça va être magnifique ». Et César Giron, p-dg du pôle Martell-Mumm-Perrier Jouët de surenchérir : « Nous allons en faire une marque reconnue autant en France qu’à l’étranger pour son style unique et moderne, car le rosé et le champagne ont le même public et les mêmes réseaux ».

L’histoire familiale de Sainte-Marguerite a démarré il y a 46 ans à La Londe-les-Maures sur le littoral varois quand Jean-Pierre et Brigitte Fayard, les parents d’Olivier, Enzo et Ségolène, toujours opérationnels au domaine, sont partis de Saint-Etienne pour acheter 3 hectares sur le littoral varois « On les en remercie tous les jours, a ironisé Olivier. Ils nous ont transmis la passion de ce terroir et l’excellence des vins ». 

Le vignoble de l’un des 18 crus classés de Provence compte désormais plus de 200 hectares avec L’Hermitage Saint-Martin et La Tuilerie, et bénéficie depuis trois ans, d’une cave flambant neuve de 5 500 m2. « Nous avions été très sollicités ces dernières années, mais nous voulions adhérer à un projet, insiste Olivier Fayard. Au début, je dois reconnaître que nous étions méfiants face à un grand groupe et au début des discussions, c’était plutôt non mais le côté famille du Sud avec le même niveau d’exigence nous a rapprochés. C’était une question de feeling, il est plus facile de s’entendre quand tout le monde est carré et droit dans ses bottes, respectant le métier de l’autre. Nous avons aimé la façon dont ils voyaient les choses : rien changer et tout changer, nous allons continuer à faire les meilleurs vins possibles et ils vont essayer de les faire connaître et rayonner dans le monde entier.».

Une montée en puissance rosée

Olivier qui a gardé ses parts dans la société tout comme son frère Enzo (une partie pour Ségolène) avoue que la transaction lui a permis de mieux gérer la transmission. L’arrivée de Pernod Ricard au capital va incontestablement permettre une plus grande puissance de feu pour se développer. Si le domaine devrait augmenter à terme la part de l’export, avoisinant aujourd’hui les 20 %, Olivier Fayard insiste sur le fait de « garder un marché français prioritaire pour rester légitime chez soi ». Côté vignes, Enzo rappelle qu’une restructuration de parcelles est en cours. Une trentaine d’ha à la Tuilerie (racheté en 2021) a été arraché pour choisir de meilleurs clones en sélection massale (des pépinières Bérillon et Guillaume) avec sans doute davantage de grenache et en blanc, un peu plus de viognier aux côtés du rolle. Sainte-Marguerite commercialise environ 8 millions de bouteilles (certifiées bio et végan), à 70 % de rosés, 15 % de blancs et autant de rouges, « et nous allons évidemment augmenter encore la part de rosé qui correspond à la demande mondiale ». La gamme actuelle va évoluer. Symphonie va monter en puissance via un négoce en extension de propriété par la vinification des raisins de domaines voisins et de quelques coopératives telles Cuers, Gonfaron et Flassans pour le bio. La cuvée haut de gamme, Fantastique, (actuellement 350 000 bouteilles) passera progressivement à la vitesse supérieure, surtout en rosé. Et une pépite de quelques milliers de bouteilles est en préparation sur les trois couleurs, dans le millésime 22 pour les blancs et les rouges, plutôt 2023 pour le rosé encore en cours de réflexion.

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Les Courtiers Jurés-Experts Piqueurs de Paris ont 700 ans

Les Courtiers Jurés-Experts Piqueurs de Paris fêtent cette année 700 ans d’existence. Une longévité rare pour une institution mais quesako ce nom bizarre et suranné?

Rares sont les institutions pouvant se targuer d’une aussi longue histoire. La compagnie des courtiers a en effet été fondée en mars 1322 par Charles le Bel, quatrième du nom, pour garantir les transactions de vins « loyaux et marchands ». Cette charge relevait du Prévot des Marchands de Paris (l’équivalent au maire actuel) qui accordait à ces intermédiaires le droit d’être rémunérés pour leurs services à condition de ne pas être payés en vins. Les marchands courtiers qui prêtaient serment, étaient chargés de traquer les fraudes, tastevin autour du cou. Ils avaient même le droit de porter l’épée, privilège réservé à la noblesse, pour se défendre des mauvais payeurs. Les courtiers-piqueurs, disparus comme les prévôts pendant la Révolution, sont à nouveau confirmés dans leur rôle par Napoléon en 1813. « Quand les vins arrivaient en barriques de tous les vignobles de l’Hexagone, notamment à Bercy, les contrôleurs ne pouvaient pas enlever la bonde pour goûter leur conformité mais ils perçaient le tonneau avec une vrille, ‘piquant’ ainsi le bois pour tester le contenu avant de refermer le trou, raconte Fabrice Bernard, président de l’association. Cette pratique a perduré jusque dans l’entre-deux-guerres lorsque le vin a commencé à être embouteillé ».

Bénévoles et assermentés

Depuis, l’institution n’a cessé d’évoluer. Au XXe siècle, elle a été élargie aux métiers complémentaires de formateurs, experts, ingénieurs agro, œnologues… Tous bénévoles, ils prêtent toujours serment au Tribunal de Commerce de leur département. « Nous nous sommes surtout fait connaître pendant des décennies par notre carte des millésimes, éditée chaque année mais souvent copiée. Nous avons longtemps élaboré la carte des vins d’Air France, désormais confiée à de grands sommeliers. Aujourd’hui, même si il s’agit toujours d’éviter la fraude, nous réalisons surtout des missions d’analyses et de dégustation, comme pour les sélections de « 60 millions de consommateurs », des Vinalies, la carte des vins des Pompiers de Paris, pour les animations œnologiques du Ministère des Finances, de l’école polytechnique… et nous organisons depuis 15 ans des Lauréades biannuelles pour mettre en lumière une appellation ». Les membres de l’association reconnue d’utilité publique en 1952 (la seule dans le monde du vin), rassemblent les échantillons, goûtent à l’aveugle avant de remettre des médailles (uniquement or et argent). « Nous cherchons surtout à valoriser des appellations en manque de reconnaissance comme cela a été le cas pour Corbières, Saint-Chinian, Châteaumeillant, Coteaux-du-Giennois, Muscadet Sèvre & Maine sur lie, Anjou Villages et bientôt, les Côtes-du-Rhône de Châteauneuf-de-Gadagne ». Elle forme également les jurés du Concours Général Agricole (CGA).

Longtemps basée à Charenton-le-Pont et désormais hébergée dans les locaux de l’institut Clorivière boulevard Diderot à Paris (12e), elle bénéficie pour ses dégustations des locaux de la CCI de Paris. Elle compte aujourd’hui une vingtaine de membres, professionnels reconnus et indépendants. Tout candidat doit travailler dans le domaine du vin depuis au moins cinq ans et passer un concours d’entrée drastique portant à la fois sur les connaissances du monde viti-vinicole et la dégustation avec rédaction d’un mémoire.

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[L’avent du vin N°15] : Des séjours de prestiges

Pour vous aidez dans votre recherche de cadeau en ce 15ème jour de décembre, voici des idées de séjours à offrir au cœur de quelques domaines viticoles prestigieux ! Au programme : détende, découverte et dégustation.

Le château Castigno

Dans le village Castigno Hôtel SPA & Resort (34360 Assignan), les ruelles du village sont les couloirs de l’hôtel. Le château Castigno propose une immersion complète dans l’ADN du domaine avec un séjour insolite au cœur de l’Occitanie. Lovées dans des maisons aux façades rouges, roses ou mauves, les chambres et suites sont un refuge où le décor inspire et le confort apaise. Plusieurs packages sont possibles (à retrouver sur leur site).
Voici le coffret l’épicurien :


Une nuitée pour deux + petit déjeuner et accès piscineUn dîner au restaurant étoilé La Table (hors boisson)Un déjeuner au bistrot grill La Petite Table ou au restaurant asiatique Le Thai , d’une valeur de 40€ par personneVisite commentée de la cave architecturale de Château Castigno, au pied du châteauDégustation de 5 vins bios du domaine Château Castigno et immersion dans la palette aromatique de notre terroir

Prix : à partir de 470 €
Pour 2 personnes
Retrouvez les différents séjours sur :
villagecastigno.com

Séjourner au château de Ferrand

À quelques kilomètres de Saint-Émilion, le Château de Ferrand vous ouvre ses portes pour un séjour sur-mesure au cœur des vignes. Vivez une expérience unique le temps d’un week-end ou d’un séjour prolongé dans l’une des trois chambres d’hôtes du château.

À deux, en famille ou entre amis, profitez de cette propriété Grand Cru Classé et de son cadre d’exception. Pendant ce séjour, profitez d’une dégustation des meilleurs millésimes, d’une balade dans le parc, du salon de lecture ou encore d’un diner gastronomique à la table privée…

Entièrement rénovées en 2019 par les designers Patrick Jouin et Sanjit Manku, laissez-vous charmer par la décoration élégante et chaleureuse des chambres Parc, Cour et Potager.

Prix : à partir de 320 € la nuit
Retrouvez les séjours sur :
chateaudeferrand.com

Hôtel de la Villeon

Situé en Ardèche, entre Lyon et Valence, l’Hôtel de la Villeon est un lieu singulier niché entre rues et extérieurs spectaculaires, entre pavés historiques et ifs séculaires. L’envie de partager une passion : celle de la belle Hôtellerie au creux d’un paysage dédié à l’œnotourisme, où séjourner rime avec envie de vrai, besoin de nature et d’authenticité.

Laissez vous séduire par un lieu ancré dans un environnement dessiné par les beaux vignobles de la Vallée du Rhône…
12 chambres, 4 suites, 1 bar, 2 salles à manger, une cour intérieur et jardin mais surtout : une cave à vin.

Prix de la suite la Villeon : 239 €
À découvrir sur :
hoteldelavilleon.com

Hostellerie du château des fines roches

Offrez un séjour de qualité à vos proches avec ce magnifique domaine situé au milieu du vignoble le plus prestigieux des Côtes du Rhône, à Châteauneuf-Du-Pape. En effet, les 11 chambres de l’hôtel donnent toutes sur le vignoble qui entoure le Château. Certaines chambres de l’hôtel donnent plein sud sur les Alpilles et le Palais des Papes à Avignon, d’autres, côté piscine, sur le Lubéron, et d’autres encore sur le Mont Ventoux. Si la décoration est d’inspiration provençale, les prestations sont modernes et de qualité.

S’ajoute à ce séjour : Petit-déjeuner, accès au spa, à la piscine ou aux massages, service au bar ou dans les salons…

Retrouvez les chambres sur :
chateaufinesroches.com

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Dom Pérignon 2004 Plénitude 2 : vieillir ou mûrir, il faut choisir…

Le champagne est un vin, soit, on n’a de cesse de le répéter, mais cela n’en fait pas un vin comme les autres. Vous l’ignoriez peut-être mais il détient le secret de jouvence, car là où d’autres vieillissent, lui mûrit ! La démonstration nous en a été faite une fois de plus lors de la présentation de Dom Pérignon 2004 Plénitude 2, la deuxième sortie de ce millésime, faisant suite cette fois à un vieillissement sur lies de 17 ans.

Vincent Chaperon, le chef de caves de Dom Pérignon, l’affirme : « le champagne a inventé le principe de la maturation dans le vin », une maturation qu’il distingue du vieillissement, la première étant un enrichissement, la seconde une destruction. L’originalité du champagne est en effet d’opérer une seconde fermentation en bouteille qui génère un dépôt de lies constituées des résidus des levures mortes, ces levures au fur et à mesure des années nourrissent le vin, l’enrichissent d’un point de vue aromatique et jouent un rôle en limitant l’oxydation. « Cela existe aussi en barrique en Bourgogne, mais là, on est quand même sur dix ans, vingt ans, trente ans, dans un contact aussi intime que celui de la bouteille, avec des levures qui sont les nôtres, que nous avons spécialement sélectionnées et préparées. En réagissant avec le vin, les levures mortes le protègent également d’une oxydation excessive, et assurent une oxydation encore plus ménagée. » Une fois dégorgé, le champagne ne possède plus ces lies. Le processus de vieillissement est alors amorcé. Seules les maisons peuvent par conséquent assurer cette maturation, le consommateur ne pourra gérer que le vieillissement.

Chez Dom Pérignon, depuis le choix de la maturité du raisin à la cueillette jusqu’au mode de vinification qui restreint comme nulle part ailleurs l’apport d’oxygène, le champagne est conçu dès le départ pour des maturations extrêmement longues et avec lesquelles on aime jouer. On considère ainsi qu’il existe pour cette cuvée trois fenêtres d’harmonies qui justifient trois sorties différentes sur le marché : Vintage, Plénitude 2, Plénitude 3. La première entre six et dix ans, la seconde entre 12 et 20 ans, la troisième aux alentours de 25 ans. « Pourquoi n’y a-t-il pas de plénitude 4 ? Parce qu’après trente ans, il n’y a plus de dépôt. Donc on est sur du vieillissement pur. »

Voilà pour la théorie. Il restait à la vérifier par la dégustation des deux versions de Dom Pérignon 2004, l’une dégorgée en 2012, l’autre (P2) en 2021. Le scénario de la vendange 2004 intimement lié à la faible récolte de l’année précédente, ressemble à celui de 1970. En 2003, le gel printanier avait touché 43% du vignoble. Un été caniculaire avait suivi, chaud et très ensoleillé, les ceps avaient donc accumulé énormément d’énergie qu’ils ont mis en réserve puisqu’ils avaient peu de raisins à nourrir. « La vigne est une plante pluriannuelle, ce qu’elle vit une année, a un impact sur l’année suivante, et même encore sur celle d’après. » C’est donc cette réserve qui explique l’abondance record de la vendange 2004, une année par ailleurs incroyable d’harmonie. « Il n’y avait rien de plus simple que 2004, en tant que vigneron et même en tant qu’œnologue, il suffisait d’accompagner. On a eu la bonne pluie au bon moment, le bon soleil au bon moment. Le climat très doux a amené des vendanges tardives qui ont débuté le 24 septembre. » Le résultat ce sont des vins mûrs, qui ont une belle générosité, mais avec un côté aérien, une buvabilité, une élégance, qui n’existent que dans ces années de gros rendement.

Lorsque l’on déguste la version « Vintage », on perçoit bien cette légèreté. C’est un vin facile, discret. Le vieillissement lui a déjà donné une certaine patine, une ouverture, une souplesse et des notes d’évolution. Au contraire, la version P2 est marquée par une étonnante fraîcheur qui donne l’impression que le vin a encore un large potentiel de vieillissement tandis que les arômes sont plus précis. « A chaque fois que je mets côte à côte un Vintage et sa version P2, ce que je remarque, c’est que la maturation vient toujours compléter ce qui était un peu la fragilité ou le manquement du vin. Sur 2004, ce caractère aérien est aussi l’endroit par où il pêchait un peu, la nature nous avait donné du volume mais pas nécessairement de la matière. P2 vient pallier cela, vous l’observez sur toute la longueur du vin, mais particulièrement sur la finale où vous sentirez un peu d’amertume, de salinité, une légère astringence. On voit que cette maturation supplémentaire est venue affermir, densifier la matière, renforcer les contours de cet espace, de ce volume, que nous avait offert la nature en 2004. »

Pour explorer cette cuvée, le mieux est encore de la confronter aux créations gastronomiques les plus audacieuses. « Dans notre métier, nous avons la chance de nous projeter dans toutes les couches du temps et de les voir se manifester dans le produit fini à travers ses différentes couches sensorielles. Voilà pourquoi lorsque l’on déguste le champagne, on doit le challenger avec des plats de grands chefs. C’est la seule manière de révéler ces strates à la manière d’un archéologue qui viendrait gratter le sol à l’abbaye d’Hautvillers où 1700 ans d’histoire se sont accumulés sous nos pieds. Tout est là, il suffit de creuser ! » Le moins que l’on puisse dire, c’est que le menu préparé par Amaury Bouhours et Cédric, chef du Meurice, ne cherchait pas à ménager le vin et qu’il fallait effectivement tout le caractère de cette Plénitude 2 pour lui tenir tête. Le plat le plus osé était certainement le dessert, une glace au citron dont l’acidité dissipait complètement celle du champagne pour ne plus laisser apparaître que ses arômes, une mise à nue périlleuse que seule l’extrême complexité développée par la Plénitude 2 permettait d’affronter.

Prix recommandé : 465 €

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Millésime 2020 à Saint-Estèphe : une étoile née du chaos

« Il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse ». Par ces quelques mots tirés du poème “Ainsi parlait Zarathoustra”, Friedrich Nietzsche suggère la nécessité du désordre, de la confusion dans l’entreprise de création. A Saint-Estèphe, le millésime 2020 en est une parfaite illustration.

 A chaque bouteille sa part de mémoire. Confinements et pandémie auront profondément marqué ce millésime 2020, lui donnant une résonance particulière. Ce contexte singulier contraste avec la qualité exceptionnelle des jus, mettant un terme au triptyque enchanteur ayant débuté en 2018.

De Wuhan à Saint-Estèphe, un monde sous cloche et pourtant, “la vigne n’attend pas”. Le leitmotiv est partagé par tous les vignerons, faisant face à l’un des millésimes les plus précoces de ces vingt dernières années. La logistique pandémique se met en branle : masque, gels et distance minimale s’imposent – aussi – entre les ceps.

Sur les bords d’Estuaire, le cycle végétatif prend de l’avance mais ne subit pas, ou peu, les affres des Saints de glace. Le mildiou, proliférant avec les pluies de juin, pose davantage problème. Un équilibre se crée entre un mois de juillet sec et chaud, et les orages du mois d’août dont les pluies évitent un stress hydrique trop important pour le vignoble. La vendange, constituée de petites baies à pellicule épaisse, présente ainsi de faibles volumes. Les rendements moyens de l’appellation se chiffrent à 41.2 hL/ha, soit le plus bas total depuis 2013.

Le millésime se caractérise par sa propicité aux maturités du Cabernet-Sauvignon, permettant sa pleine expression, signature de l’appellation. Les terroirs stéphanois, dotés d’une proportion d’argile légèrement supérieure aux autres communales, ont également permis une adaptation favorisée de la vigne à l’aridité du climat.

Deux ans plus tard, les spéculations se confirment quant aux excellentes dispositions de Saint-Estèphe en 2020. La richesse aromatique du millésime s’allie à une finesse remarquable sur certains crus.  De manière générale, le potentiel tannique des raisins, particulièrement important cette année-là, est maîtrisé tout en permettant aux vins de disposer d’une stature qui fait leur réputation. La fraîcheur du fruit est un marqueur partagé sur l’appellation.

Le Château Montrose propose une interprétation à la hauteur des promesses de ce millésime.  Le Second Cru Classé de la famille Bouygues se distingue par son nez éloquent, précis, mêlant fruits noirs et touches moka. En bouche, un équilibre remarquable, une structure tannique ciselée et une finesse aromatique marquée par la fraîcheur.

Un peu plus au Sud, Cos d’Estournel révèle aussi une cuvée d’exception. Le vin détonne par sa densité en bouche. Des arômes épicés, de mûres et cassis ainsi qu’une minéralité remarquable rappelant la traduction gasconne du lieu-dit, colline de cailloux. Sur la bouteille, en lettres d’or, “c’était Cos, sinon rien” dixit Michel Reybier, arrivé en 2000 sur la propriété.

Calon Ségur brille également à la dégustation par son raffinement et poursuit son ascension. Le Château Haut-Marbuzet 2020, davantage marqué par l’élevage, est également une réussite. Phélan-Ségur se révèle d’une élégance notoire, précise et épurée. La cuvée se distingue  par ses arômes de cigare, de fruits noirs en bouche, d’une belle persistance.

Les propriétés de Jacky Lorenzetti livrent elles aussi un résultat admirable pour ce millésime. Lafon-Rochet, Quatrième Cru Classé acquis en 2021 par l’homme d’affaires, propose un vin équilibré marqué par la gourmandise, juteux et épicé. Lilian Ladouys, cru bourgeois exceptionnel, donne la primeur au Merlot (59%) offrant une bouche plutôt veloutée, sur la réglisse.

Cos Labory, La Tour de Pez et le Château Capbern proposent une approche particulièrement séduisante, à des prix raisonnables.

Dans la torpeur mondiale, le millésime 2020 s’illustre à Saint-Estèphe sous de superbes coutures. Du chaos, l’appellation a accouché de son “étoile qui danse”…

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Et si vous laissiez vieillir un peu (plus) vos sancerres blancs ?

Les vins produits à partir de sauvignon blanc sont le plus souvent consommés sur leur jeunesse éclatante de fruit. Mais lorsque leur naissance a lieu sur un terroir mythique comme Sancerre, leur durée de vie très longue invite à être patient. Emotions à la clé.

Il y a des habitudes qui ont la vie dure. Les sancerres blancs ne séjournent jamais véritablement longtemps dans les caves des amateurs. Et on peut aisément le comprendre tant l’équilibre superbe entre minéralité affirmée et complexité aromatique s’avère souvent très rapidement charmeur. Pourtant, sur ces terroirs de silex merveilleux, le sauvignon blanc capte une énergie singulière qui le rend apte à se patiner avec beaucoup d’élégance au fil des années. Une récente dégustation organisée à Paris par la famille Saget autour de la cuvée Mégalithe de La Perrière, propriété qu’elle possède depuis 1996, l’a encore démontré. Fer de lance de la gamme, ce vin est issu d’un terroir siliceux et est vinifié et élevé en partie (40 %) dans des fûts de chêne de l’Allier de 300 litres. Grâce à des bâtonnages réguliers, le vin gagne en ampleur. Toutefois, le reste de la production est vinifié et élevé en cuve inox pour maintenir toute la typicité du sauvignon blanc, toujours dans cette grande cave naturelle, ancienne carrière ayant permis de fournir des pierres de construction pour les grands édifices religieux de la région.

2 grands profils distincts

Au cours de cette dégustation, ce ne sont pas moins de 7 millésimes différents de la cuvée Mégalithe qui ont pu être goûtés, de 2018 à 2003. Et le premier enseignement à en tirer est celui d’une constance identitaire du sauvignon blanc dans tous les vins. Qu’il s’agisse de millésimes chauds ou plus froids, de vins jeunes ou plus anciens, la tension pierreuse et l’aromatique ne laisse pas de place au doute. Pour autant, il est très intéressant de constater que les vins connaissent deux cycles. Au cours de leur première décennie, les vins conservent un profil relativement frais, entre pointes florales et bourgeon de cassis, fruits exotiques et agrumes. Dans leur seconde décennie, les vins évoluent de manière franche, à commencer par leur robe qui se marque de teintes plus dorées. En bouche, les vins se montrent plus patinés, associés à une impression de légère sucrosité portée ensuite par des arômes rappelant presque au nez des aromatiques de beaux vins liquoreux. Ainsi les millésimes 2018 (35 €) et 2015 offrent des matières denses et concentrées qui demeurent très fluides et digestes grâce à une acidité admirablement intégrée. Les 2014 et 2010 offrent respectivement des notes d’ananas frais et de cédrat ainsi que des notes de tilleul. Tous deux très élégants, ils révèlent, notamment pour le 2014, une tension saline très appréciable et une belle sapidité. En passant sur le millésime 2009, un autre monde aromatique s’ouvre, penchant davantage vers le miel. Mais la plénitude de bouche impressionne avec une matière encore vibrante et un équilibre évident. Tout comme le 2007 qui affirme encore davantage son évolution (notes précises de coing) tout en conservant cette belle précision de fin de bouche, bien digeste. Quant au 2003, il montre un côté imposant marqué par des notes de figue et une intéressante évolution truffée. Sa matière en bouche est ample et grasse, intense et complexifiée par de fins amers très agréables. Un vin permettant de s’amuser sur des accords mets-vins originaux. Par chance, depuis 2010, 600 bouteilles de Mégalithe sont mises de côté à chaque nouveau millésime. Conservées au domaine, elles sont ainsi proposées aux amateurs après un vieillissement prolongé. De quoi accéder à la magie de ces sancerres matures encore trop méconnus.

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[Bourgogne] Florent Latour prend la tête de la maison Louis Latour

Le frère de Louis-Fabrice Latour, décédé en septembre, devient président du directoire de la propriété beaunoise, restée familiale depuis ses origines en 1797.

En partant à l’âge de 58 ans le 5 septembre 2022, Louis-Fabrice Latour avait laissé un vide, et beaucoup de questions. Qui pour succéder au charismatique représentant de la 11e génération de Latour ? Un temps pressentie, la 12e génération (Louis-Fabrice Latour laissait derrière lui quatre enfants) ne prend pas encore les manettes du négoce bicentenaire. C’est son frère, Florent Latour, qui devient président du directoire. Un choix enteriné par le conseil de surveillance de la maison Latour ce vendredi 9 décembre.

« Mon frère – l’homme et le dirigeant – nous manque. Il a mesuré la maison Latour et la Bourgogne et nous mesurons tout ce que nous lui devons. Je souhaite poursuivre avec l’équipe la route que Louis-Fabrice a tracée dans un esprit de confiance et de continuité», déclare Florent Latour.

Né à Beaune, le dirigeant fraîchement nommé est diplômé d’HEC et titulaire d’un MBA de la Harvard Business School. Avant d’assumer cette nouvelle fonction, il a travaillé dans l’industrie technologique en France et aux États-Unis. La maison Latour annonce qu’il « s’attachera en particulier à préparer l’arrivée de la douzième génération » dans cette propriété restée familiale depuis sa création en 1797.

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Le VIE de l’Anivin poursuit son chemin

L’Anivin, l’interprofession des Vins de France, poursuit ses expérimentations dans le cadre du Vignoble Innovant et Eco-responsable (VIE) dans l’Aude, en collaboration avec les Grands Chais de France (GCF) et Cordier by ViVivo.

« Puisqu’un bon vin est un vin qui se vend, les Vins de France se portent bien au vu de leur croissance de 11 % en volume en France, 4 % à l’export sur un marché compliqué, et grâce à un offre décomplexée qui simplifie l’approche » estime Bruno Kessler, président de l’Anivin, l’interprofession des vins de France. La catégorie pèse désormais 341 millions de cols ( équivalent en 75 cl.) plutôt en cœur de gamme produits par 713 opérateurs (428 en 2011 soit + 67 % en dix ans), « en grande partie grâce au succès des marques, un cap choisi en 2008, et des cépages d’une grande diversité », analyse Bruno Kessler. L’export a vite répondu présent. Il représente désormais les trois quarts des vins de France (15 % du total des vins tranquilles en volume). Parmi les principaux marchés (en valeur), les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Suède. « Au départ, nous avions juste l’impression qu’une offre manquait puis nous nous sommes musclés techniquement ».

Chardonnay, cabernet sauvignon et cépages résistants

L’exercice a pour nom VIE, Vignoble Innovant et Eco-responsable. Il y a cinq ans, la création d’ateliers scientifiques avec Olivier Zedig débouche sur un guide pratique (chez Dunod) pour déterminer les bases d’un nouvelle viticulture éco-intensive, à coûts de production moindres mais soucieuse de l’environnement et visant à obtenir un profil de vin plus adapté aux consommateurs occasionnels. Deux sites pilotes ont été choisis dans l’Aude pour la mise en application, en partenariat avec l’IFV (Institut français de la vigne et du vin) pour le suivi technique, celui d’Ouveillan sur 29,5 hectares et celui de Bram sur 28,2 hectares. Le premier, une collaboration entre la filiale languedocienne des Grands Chais de France et la coopérative d’Ouveillan, est planté en chardonnay et floréal ; le second porté par Vendéole, l’union des coopératives de Malepère et Razès avec Vinadeis (intégré à Cordier by InVivo en 2021) comprend du cabernet sauvignon, du chardonnay, du merlot, et deux cépages résistants, l’artaban et le souvignier gris. « Nous avons choisi des cépages avec un objectif qualité-quantité correspondants aux attentes de nos marchés en termes de profils de vin comme le cabernet-sauvignon et le chardonnay, explique Serge Tintané, vice-président de l’Anivin. Nous avons défini une unité de 30 hectares comme un bon choix économique, avec un mode de conduite destinée à optimiser la mécanisation, de la taille à la vendange, avec des rendements réguliers ». Grâce à des capteurs, sondes et analyses fines, les équipes techniques et les jeunes vignerons à qui ont été confiés ces vignobles pilotes ont travaillé sur une meilleure maîtrise des intrants « pour à terme pouvoir les abandonner », sur une éventuelle irrigation, « pas systématique », et sur différents leviers de biodiversité (plantations de haies, d’arbres, couverts végétaux, enherbement pour le suivi de la fertilité des sols, agroforesterie, ruches connectées. « Non seulement le VIE nous permet de baisser nos coûts de revient avec un mode de culture optimisé et moins d’intrants, mais elle nous permet de fidéliser et sécuriser nos approvisionnements avec des engagements commerciaux à 7 ans pour le vigneron, et d’alimenter par exemple la mousseaux Café de Paris [racheté à Pernod Ricard début 2020] en vins de base français et non plus espagnols ou italiens comme avant, complète Bruno Kessler, également en charge du pôle Vin de Cordier by InVivo. On travaille surtout à la neutralité carbone qui devient la vraie demande sociétale ; elle est d’ailleurs en train de dépasser celle en labels environnementaux ». Les deux sites ont démarré les premières micro-vinifications…

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[L’avent du vin N°14] : Cattier, la revanche du meunier

Le carillon de Noël n’aura guère de difficulté à réveiller ce meunier, qui n’a rien de l’indolence du héros de la chanson… Voilà un joli cadeau pour abolir quelques vils préjugés sur un cépage resté longtemps parent pauvre de la Champagne

Le meunier n’a pas la réputation d’être un cépage de garde. Il a longtemps été relégué aux bas de coteaux, où on profitait de son débourrement plus tardif qui le rendait plus résistant au gel printanier. Riche, rond, fruité, parfois un peu rustique, on l’utilisait surtout en complément dans les assemblages, rarement pur. Mais tout est une question de maîtrise. C’est ce que nous prouve la Maison Cattier à travers la sortie d’une première cuvée 100 % meunier millésimée 2016, toute en précision, avec une magnifique minéralité saline et un fruit croquant des plus rafraîchissants, à rebours de tous les préjugés. Les terroirs de la maison en premier cru sur la face Nord de la Montagne de Reims n’y sont pas pour rien, mais également une cueillette précoce, en général avec un ou deux jours d’avance, l’idée étant de ne jamais dépasser les 10 degrés, « au-delà, le meunier a tendance à arriver sur les fruits cuits » explique Alexandre Cattier.

Prix : 99 €
Retrouvez cette cuvée sur :
boutique.cattier.com

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Net Zéro Carbone : le challenge de la Champagne pour 2050

En confiant à Jean-Marc Jancovici la conférence de clôture de son assemblée générale, l’Association viticole champenoise a d’emblée affiché la couleur. Les vignerons réunis étaient d’autant plus enclins à prendre la mesure de la situation, que toutes les prédictions de ce polytechnicien leur avait faites lors de sa précédente venue il y a vingt ans, se sont réalisées. La Champagne qui connaîtra sans doute à la fin de ce siècle un climat tempéré chaud a décidé de prendre le problème à bras le corps avec pour objectif le Net Zéro Carbone en 2050

La neutralité carbone pour une entreprise est une illusion. Dès lors qu’elle produit, elle émet forcément du CO2. Elle peut néanmoins atteindre, comme se l’est fixé jeudi dernier l’ensemble de la filière champenoise à horizon 2050, l’objectif « Net zéro carbone », en réduisant d’une part drastiquement ses émissions (les Champenois visent 75 %), en stockant du carbone, et en compensant le reste.

Compenser est toujours hasardeux, la priorité est donc de réduire. On notera qu’en Champagne, le label Viticulture durable en Champagne, est l’une des rares certifications à inclure les émissions dans son référentiel, ce qui n’est pas le cas par exemple des labels bios. Cette réduction est d’autant plus difficile que les sources d’émissions se multiplient, provoquées elles-mêmes par le réchauffement climatique.

L’exemple le plus flagrant est celui de la thermorégulation dans les installations vinicoles. À la vendange, les pics de température apportent des raisins de plus en plus chauds et certains sont tentés de recourir à des maies refroidissantes pour éviter la casse oxydative. Le Comité Champagne, via son programme Copernic, accompagne les exploitations (déjà 40 structures depuis septembre 2021) afin d’établir des diasgnostics sur la performance de leurs installations viti-vinicoles et trouver avec eux des solutions pour l’améliorer. « Au niveau de la maie et du belon, le refroidissement n’est pas efficace à moins d’avoir à disposition beaucoup d’énergie. Le refroidissement d’un même volume sur 12 heures en cuve de débourbage n’a besoin lui que de la moitié de cette quantité d’énergie. Le refroidissement systématique des moûts à l’écoulement pourrait coûter 10,5 MGWH supplémentaires, soit une augmentation de 6 % de la consommation électrique actuelle nécessaire à l’élaboration de nos vins et je ne vous parle pas du coût financier à partir du 1 er janvier 2023 ! » explique Arnaud Descôtes, directeur général du Comité technique. Des solutions simples existent pourtant, comme la cueillette aux premières heures du jour, ou le recours à des caisses de couleur claire… Les autres points de consommation essentiels sont évidemment la bouteille, les packagings, le carburant des tracteurs, les fertilisants, les transports des personnes et de la marchandise… Sur tous ces aspects, une nouvelle feuille de route devrait être présentée l’année prochaine.

Côté stockage du carbone, on peut déjà l’opérer en partie à travers sa propre activité, en séquestrant par exemple davantage dans les sols. Néanmoins, les sols champenois sont déjà très riches en matière organique du fait de pratiques historiques, tels que les apports d’écorces, d’engrais organiques et plus récemment, grâce à la restitution des bois de taille. La marge de progression se limite ainsi à l’équivalent de 3 % des émissions de la filière. « La priorité va être de maintenir ce stock qui a plafonné voici quelques années et qui a plutôt tendance à décroître. Soit dit en passant, la médiatisation du stockage de carbone dans les sols est inversement proportionnelle à la bibliographie scientifique sur le sujet. » Le deuxième levier de stockage sur les exploitations réside dans la plantation de haies autour des parcelles, avec cette fois davantage de potentiel. « En étant optimiste, on peut espérer stocker l’équivalent de 7 % de nos émissions de CO2 de cette façon. »

Les 15 % restants devront être financés par des projets de compensation extérieurs. « Dans l’idéal, ces projets devraient être en lien avec l’aire de l’appellation. On peut par exemple penser à la gestion durable de forêts et de zones humides régionales, la production locale d’énergie en lien avec les acteurs de notre territoire, des partenariats avec des voisins agriculteurs… Ces projets pourraient même s’inscrire dans la logique d’économie circulaire, le bois issu de ces forêts pourrait par exemple servir à des fûts ou des charpentes de bâtiment, de même, l’énergie produite localement pourrait alimenter nos procédés. J’ai l’impression que beaucoup de monde veut se positionner aujourd’hui sur le marché du carbone. Si nous voulons rester maîtres de notre destin, et éviter d’acheter sur un marché fluctuant des crédits carbones parfois opaques, nous devons sans attendre initier nos propres projets qui porteront leurs fruits dans plusieurs années. Là-encore, on retrouve la force du collectif. Le net zéro carbone est difficile à atteindre à l’échelle d’une entreprise, qui plus est lorsqu’elle est en croissance. En revanche, à l’échelle d’un territoire, d’une appellation, c’est déjà beaucoup plus envisageable. »

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