Pourquoi les champagnes de coopératives sont si tendance ?

A l’occasion de Bordeaux Tasting, nous sommes allés rencontrer trois jolies coopératives : Paul Goerg, Dom Caudron et H. Blin… Des champagnes qui séduisent de plus en plus les amateurs parce qu’ils cochent toutes les cases, tant par leur proximité au terroir, leur approche vigneronne que par la place qu’ils donnent aux RSE.

Les coopératives ont souvent l’image de grosses structures industrielles, un peu kolkhoziennes, au service des vignerons, mais éloignées d’eux, assemblant tous les crus de la Champagne et commercialisant pour l’essentiel sur le marché de la Grande Distribution. Au point que l’idée d’un champagne de coopérative pourrait avoir quelque chose d’oxymorique, comme si le luxe pouvait s’accommoder du soviétisme et d’une économie de masse.

En réalité, beaucoup d’entre elles sont à taille très humaines, visent d’abord l’export et le réseau traditionnel, tout en restant centrées sur un seul terroir, ce qui leur donnent une identité très forte. Et si aujourd’hui, elles ont le vent en poupe, c’est parce qu’elles cultivent à la fois une approche très vigneronne tout en permettant aux adhérents de bénéficier des outils les plus performants pour leurs vinifications. Bien-sûr, elles n’ont pas cessé de mettre en avant l’intérêt de l’assemblage, mais elles ne se privent désormais plus de créer grâce à des cuveries plus petites, des cuvées parcellaires… La dimension RSE, très à la mode, est chez elles quasi consubstantielle depuis leur origine. En effet, dans ces structures, l’humain est toujours au centre, le principe étant que quelque-soit la surface apportée, un homme égal toujours une voix. Sans parler de l’avantage du collectif en matière environnementale, dans une région où l’on multiplie des pressoirs qui ne servent que quinze jours par an, leur mise en commun limite l’empreinte écologique. Le collectif permet aussi de financer des services tels que l’accompagnement via des consultants spécialisés, vers les certifications, tout en créant des groupes de partage favorisant une émulation autour de ces questions.

Les trois coopératives présentes sur Bordeaux Tasting en sont le parfait reflet. H. Blin est une petite coopérative de la vallée de la Marne à Vincelles dont 98 % des approvisionnements proviennent d’un rayon de 5 km. Elle est aussi la première coopérative à avoir proposé un champagne bio en 2016. Une démarche qui ne faisait pas consensus au départ, certains adhérents considérant qu’on en faisait trop pour une catégorie minoritaire. Cette nouvelle gamme avait en effet nécessité des investissements pour être en mesure d’isoler ces raisins, comme l’achat d’un pressoir de 4000 kg. Dans cette catégorie, H. Blin propose un blanc de blancs et un blanc de noirs assemblant meunier et pinot noir. Elle devrait dans les années à venir voir cette proposition s’élargir avec la création d’une cuvée bio 100 % petit meslier qui sera sans doute le tout premier pur meslier bio de la Champagne ! Aujourd’hui, la coopérative peut aussi se réjouir de voir les trois quarts de ses vignerons désormais certifiés HVE ou Viticulture durable en Champagne, alors même qu’elle compte un certain nombre de petites exploitations gérées par des doubles actifs pour lesquels l’engagement dans cette démarche est souvent plus compliqué. « Locavore », H. Blin a lancé un projet de chai à fûts dont les arbres sont issus de la forêt du village. Enfin, des travaux devraient permettre à la structure d’être à l’avenir 50 % autonome d’un point de vue énergétique.

Côté vins, on appréciera ses meuniers étonnamment fins, en particulier ceux cultivés en bio, où la coopérative obtient une minéralité et parfois une salinité incroyable. Simon Blin, petit-fils du fondateur et président, nous confie : « A l’aveugle, on a tendance à les confondre avec du chardonnay, nous en avons qui ont vingt ans et qui sont encore magnifiques. On ne tombe pas sur cette évolution foxée, mais plutôt sur des notes toastées, grillées. »

Chez Dom Caudron, à Passy Grigny, le meunier de la vallée de la Marne est également roi. L’originalité de la coopérative réside cette fois dans sa démarche oenotouristique profitant de la sortie d’autoroute toute proche. Le musée créé autour du premier pressoir offert par Dom Caudron, l’abbé du village, pour soutenir la coopérative naissante en 1929, offre au visiteur une vision historique des savoir-faire traditionnels du champagne, servi avec poésie par un film documentaire où la voix off n’est autre que celle de l’acteur André Dussolier. Le contraste ensuite avec la modernité de la cuverie est saisissant. Les plus passionnés enchaîneront par une visite des vignobles qui peut aux vendanges se faire en Ford T ou en solex. Aujourd’hui, Dom Caudron reçoit 10.000 visiteurs par an, une diversification qui permet déjà d’assurer 10 % des ventes de champagne (15.000 cols sur les 120.000).

Sur la Côte des Blancs, la coopérative de la Goutte d’Or, née de l’union de huit familles de vignerons en 1950, et sa marque Paul Goerg joue la carte des cuvées parcellaires pour nous emmener à la découverte de son fief, le terroir premier cru de Vertus. Son dernier coffret, édité à seulement 1500 exemplaires, présente une comparaison des plus intéressantes sur une base 2018, entre la parcelle « Les Monts Ferrés » et celle de « La Justice ». Les Monts Ferrés, située sur un bas de coteau où les alluvions se sont accumulés, offre un profil gras, gourmand, un peu bourguignon avec beaucoup de volume. Sur « La Justice », la situation à mi coteau avec des sols plus pauvres et du silex, génère des vins plus pointus, avec une belle fraîcheur. Un beau voyage qui ouvre la perspective d’accords très différents.

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[Bordeaux Tasting] Trois grands Bordeaux, trois témoins d’un renouveau

Les Châteaux Carmes Haut-Brion, Pichon Baron et Troplong Mondot ont joué le jeu de la dégustation verticale lors d’une masterclass dispensée lors du 11e Bordeaux Tasting, samedi 10 décembre au Palais de la Bourse. L’occasion de mettre en lumière l’évolution des pratiques dans ces propriétés de renom.

Grands vins, mais ambiance complice et détendue ce samedi 10 décembre, lors de la masterclass « Trois Bordeaux de légende » à Bordeaux Tasting. Trois grands châteaux, représentants de terroirs différents du Bordelais, ont démontré à quelle point les pratiques évoluent à tous les étages dans ce vignoble.

1. Château Troplong Mondot (GCC Saint-Émilion)

2012 :  «Le haut de notre colline n’a pas été érodé. On y trouve un type d’argiles très denses, et uniques.  Je fais en sorte cette particularité se retrouve dans les vins », introduit Aymeric de Gironde, président du château depuis 2017. « Chez nous, la puissance, la structure du vin, c’est gratuit », sourit-il. « Je n’ai pas besoin de chercher les extractions. Une année froide comme 2012, ça a ses avantages ». Ce qu’approuve Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de Terre de Vins. «C’est un vin très plein, nerveux, expressif. Rien n’accroche, c’est extrêmement velouté. Le fruit fait penser à un concentré de figues noirs, juteux, avec du cuir ciré, du cassis aussi. L’évolution est à peine perceptible ». Sa proposition d’accords :  « un faisan truffé sous la peau ».

2019 : «La complexité du vin vient de l’assemblage. On cherche à être de moins en moins interventionnistes en vinifications, on se limite à quelques remontages», confie Aymeric de Gironde.    Sylvie Tonnaire confirme. « On goûte la différence, malgré l’air de famille. Avec 2019, on est plus près du fruit frais, d’une confiture de raisin. Les tanins apportent du tonus, on sent beaucoup d’énergie dans ce vin là. En accord, il faudrait quelques chose de juteux aussi. Pourquoi pas un pigeon cocotte. »

2. Château Les Carmes Haut-Brion

2012 « Nous avons entamé un travail autour de la grappe entière cette année. On arrive à 45 % sur ce millésime. Et quasiment à parité entre merlot et cabernet franc», dévoile Guillaume Pouthier, qui pointe la diversité des sols, avec «avec des graves, mais aussi des argiles et du calcaire, ce qui est plutôt rare à Pessac.  Cela amène naturellement de la densité dans les vins. » Et de souligner que le château travaille de plus en plus sur la buvabilité. « On essaie de faire les vins avec plus d’éclat, plus de pureté. On aime donner plaisir au bout de 7 à 8 ans.» Mathieu Doumenge, grand reporter à Terre de Vins, remarque à la dégustation « une aromatique complexe, avec quelques touches végétales nobles, et une grande fraîcheur » D’où sa recommandation d’accord maritime :  un tataki de thon au sésame et algues wakamé.

2015 : Désormais « le cabernet franc est majoritaire, et on travaille avec encore plus de vendange entière », confie Guillaume Pouthier. En vinification aussi la philosophie évolue. « C’est la première fois qu’on parle d’infusion : on les plonge au fond de la cuve, et on les infuse comme du thé. L’idée est d’avoir beaucoup de densité, mais analytique : à la dégustation, il faut ressentir l’élégance». Les élevages ont aussi été allongés. À la clef :  «on trouve de la profondeur, de la pureté, et un grand volume en bouche malgré une couleur plus clair que le 2012. »

3. Château Pichon Baron

2012 Pierre Montégut, qui vient de prendre la suite de Jean-René Matignon, présente cette cuvée qui naît « essentiellement sur de la grave, avec une situation aussi intéressante pour sa hauteur, regardant l’estuaire, qui apporte de la tempérance en cas d’extrêmes climatiques. » Ce qui n’enlève en rien à « la structure et la puissance des Pauillac ». Mathieu Doumenge apprécie «son architecture tannique bien présente mais civilisée ». Pierre Montégut y voit « un millésime plutôt ferme en début de vie, mais qui sera fabuleux dans 20 ans. Je pense qu’il faut une belle pièce de viande ou un agneau de Pauillac pour l’accompagner.»

2019 : Avec les années, le château travaille « davantage sur le velouté de tanins, avec l’idée de faire des grands vins qui vont se tenir, mais qui peuvent se boire assez rapidement», témoigne Pierre Montégut. Dans ce millésime, « on mesure toutes les évolutions techniques. On est allés vers plus de soyeux, plus de velouté. 2019 incarne parfaitement ce vers quoi on veut aller ». Sylvie Tonnaire évoque avec engouement ce « festival petits fruits rouges, et figue, qu’on sent très mûr, avec la structure de la jeunesse par la suite ». Accord suggéré : « une cote de bœuf bien maturée. »

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[L’avent du vin N°11] : Magnum Passation 2008 – Maison Alfred Gratien

Noël, c’est d’abord l’occasion de resserrer les liens d’une famille. Pour cette 11ème journée du calendrier de l’avent du vin, nous avons sélectionné cette cuvée qui nous raconte justement l’histoire d’une transmission entre un père et son fils sera certainement le champagne le plus ad hoc, sans parler de son format tout aussi familial…

Il est de bon ton pour une maison de se targuer d’être la propriété d’une seule et même famille depuis plusieurs générations. Chez Alfred Gatien, la transmission est plus originale, puisque ce ne sont pas les propriétaires, mais les chefs de caves qui se succèdent de père en fils, la responsabilité étant confiée depuis plus d’un siècle à la famille Jaeger ! Etant donnée leur fonction d’architectes des vins, la garantie de la constance du style est sans doute bien supérieure. Le champagne Alfred Gratien n’a ainsi jamais dévié de ses grands principes que sont la vinification sous bois et le blocage systématique des malos. Après avoir repris les rênes des mains de son père en 2007 et pour marquer cette transition, Nicolas Jaeger a créé avec lui, à quatre mains, la cuvée « passation », un petit bijou assemblant les chardonnays du Mesnil-sur-Oger aux pinots noirs de Bouzy, le tout tiré en magnum à seulement 410 exemplaires, sur un millésime de rêve, 2008…

Prix : 435€
Disponible à la boutique du chai Alfred Gratien et sur :
➡️ www.mondovino.com

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[Jeu] Terre de vins & Les Vignerons catalans

Les Vignerons Catalans

Vignerons Catalans est un groupement de producteurs réunissant 7 caves coopératives du Roussillon dans le Sud de la France.

Entreprise leader du paysage viticole du Roussillon, Vignerons Catalans porte haut et fort les valeurs du monde coopératif et la forte identité des terroirs du Pays Catalan.
Le groupe oriente la production de ses vignerons et assure l’élaboration, les assemblages et les élevages de ses vins pour les commercialiser dans le monde entier.

Respect de la terre et des hommes 

Le Roussillon est un petit territoire où réside une multitude de terroirs exceptionnels avec un climat chaud et ensoleillé et d’une exposition au vent favorable à la culture de la vigne.
La mosaïque géologique de nos vignobles nous permet d’élaborer une riche palette très variée de vins tranquilles et vins doux naturels.

Soucieux de notre environnement, notre volonté est d’accompagner nos vignerons vers un mode d’agriculture plus responsable et plus raisonnable afin de respecter notre terre.

Nous avons à cœur de mettre en valeur la qualité de notre savoir-faire.

Tournés vers l’avenir, notre but est de protéger la vie des sols, sauvegarder la diversité animale et végétale et pérenniser le travail des vignerons afin de préserver notre écosystème naturel et notre biodiversité. 

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[Bordeaux Tasting] Riedel, en quatre verres et trois vins

Le temps d’une master class, Anastasia Semanova, responsable marketing et communication de la maison de verrerie autrichienne, a fait vivre aux participants une expérience comparative bluffante, démontrant avec force l’impact de la forme du verre sur la dégustation.

C’est Claus Riedel qui a eu le premier, vers la fin des années 1950, la volonté de créer et commercialiser une collection de verres à pied ovoïdes soufflés bouche, parfaitement adaptés au service du vin. Ce visionnaire a eu l’intuition que la forme et la taille du verre devaient être adaptées aux différents cépages et avaient une influence décisive sur les arômes et le goût. Aujourd’hui dirigée par Maximilien Riedel, l’entreprise propose une gamme de verres de différentes morphologies taillés sur mesure pour les grands cépages mondiaux. Et continue à innover 72 ans plus tard, avec sa collection Véloce, des verres créés à la machine, aussi légers que ceux soufflés bouche mais plus résistants, et aux formes toujours différenciées pour les différents cépages.

À la façon des équipes de la maison de Riedel, les participants à cette master class du samedi de Bordeaux Tasting ont été emmenés dans une dégustation comparative. Devant eux, trônaient deux verres (dédiés au sauvignon blanc et au chardonnay) pour appréhender le château Couhins Lurton blanc 2016 en Pessac-Léognan, et deux autres pour les rouges (pinot noir/nebbiolo, et cabernet/merlot), afin de comparer le pinot noir du domaine des Cognettes 2021 en Val-de-Loire et le grand cru classé de Bordeaux 2016 château Balestard La Tonnelle.

Le sauvignon blanc à l’épreuve

Dans le verre à sauvignon blanc, affichant une forme étroite et resserrée, Couhins Lurton blanc est comme un poisson dans l’eau. « Ressentez-vous cette aromatique qui se déploie tout en fraîcheur sur des notes d’agrumes ? », interroge Anastasia Semanova. Les amateurs approuvent. Dans le verre à chardonnay, au corps large et peu resserré vers le haut, l’approche est toute autre : le nez est fermé, presque inexistant. La forme des verres est incontestablement la raison de cette différence. « Le premier verre est plutôt étroit, il accumule et fait ressortir les arômes frais, explique Anastasia Semanova, alors que dans le 2e verre, les molécules aromatiques s’évaporent. »

En bouche, la différence est aussi flagrante : « On retrouve les arômes frais présents au nez, concentrés par la forme du verre sur le bout de la langue. À l’inverse, avec sa forme large, le second verre, conçu pour des chardonnays boisés, dessert ce vin blanc, qui apparaît alors aromatiquement effacé, mal équilibré et alcooleux. »

Deux rouges, deux verres

Place au pinot noir de Loire ensuite. Dans le verre qui lui est dévolu, à la base large et subtilement resserré vers le haut, ce vin « dévoile de plaisants, subtils et élégants arômes sur les fruits rouges, la cerise, la groseille, classiques de ce cépage, captés en haut du verre », détaille la responsable marketing et communication. Comme sur le vin blanc avant lui, le verre destiné à d’autres cépages démontre la pertinence de l’approche de Riedel. Le verre à cabernet/merlot étouffe en effet les arômes. En bouche le constat est le même : le verre dédié valorise un « joli équilibre et la texture soyeuse des tanins », alors que le second verre met avant tout en évidence l’astringence de ce vin.

Reproduite avec le saint-émilionnais grand cru classé Balestard La Tonnelle, l’expérience se confirme. Dans le verre à cabernet/merlot, ce nectar se dévoile « aromatique, mûr, puissant, et épicé », alors que le verre à pinot noir/nebbiolo laisse en chemin la moitié des notes olfactives, seules celles de fruits mûrs s’exprimant, avec la perte des notes tertiaires. En bouche, le phénomène se répète, avec un vin sur « la même aromatique qu’au nez, avec des fruits mûrs, de la myrtille, et un côté confituré très agréable, détaille Anastasia Semanova, ainsi qu’une belle complexité portée par des tanins présents mais mûrs et bien intégrés. À l’opposé, dans l’autre verre, le vin s’affiche déséquilibré, asséchant et acide. »

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[Bordeaux Tasting] Veuve Clicquot, l’idylle champagne/pinot noir

La célèbre maison, propriété de LVMH, se distingue en Champagne par la proportion de pinot noir accordée à ses cuvées. L’objet d’une master class organisée ce samedi 10 décembre lors de Bordeaux Tasting. Un moment d’exception.

« Si on doit résumer Veuve Clicquot, c’est le pinot noir ». Pierre Casenave, œnologue de la maison, est bien placé pour faire comprendre cette singularité champenoise. La propriété de LVMH offre au cépage rouge une place de choix dans la plupart de ses cuvées. Une signature qui a fait l’objet d’une master class, samedi 10 décembre lors de Bordeaux Tasting.

Entrée en matière avec La Grande Dame 2012. La cuvée prestige, créée en 1972, met en valeur les grands crus de la maison, lors des meilleurs millésimes. Elle contient 90 % de pinot noir, pour 10 % de chardonnay. Mais qui le devinerait ? Fraîche, longue, verticale, cette bulle distille des arômes d’agrumes et de fruits secs, avec une superbe finale aux accents d’iode et de poivre blanc. « Ces pinots proviennent pour la plupart de la face nord de la montagne de Reims, ce qui en garantit leur fraîcheur », dévoile Pierre Casenave. Au tour d’Yves Tesson, journaliste chez Terre de Vins, de prendre la parole. Pour le spécialiste de la Champagne, une valeur sûre s’impose en accord : « des huîtres fonctionnent à merveille avec cette salinité et ces nuances citronnée ».

Suite logique avec un Grande Dame 2012, cette fois en rosé. À quelques milliers de bouteilles par millésime, la cuvée se fait rare et les participants comprennent leur chance. On trouve plus de rondeur et d’amplitude dans ce champagne rosé d’assemblage, où un vin rouge a été ajouté au vin blanc. « La Champagne est la seule à pouvoir faire ça », rappelle Yves Tesson, pour qui cette cuvée « pinote, à l’image des bourgognes ». On distingue en effet les fruits rouges comme la cerise ou la fraise des bois, ainsi que des agrumes et épices douces. Le journaliste recommande à ses côtés un ris de veau. Pierre Casenave, lui, la verrait bien aux côtés d’un jambon pata negra. Et l’œnologue de conseiller de le garder ces bulles une dizaine d’années. « Vous aurez toutes les chances de retrouver des arômes plus complexes. On a les polyphénols du vin rouge, qui permettent un potentiel de garde incroyable. En 1941 ou 1947, c’est formidable. »

Vient l’instant insolite de cette master class. Un rouge tranquille, le Parcelle « Clos Colin » 2012, rejoint les verres. Ce Coteaux Champenois est inconnu de tous. Sa trame est dense et croquante, ses tanins feutrés. On distingue aussi les petits fruits rouges de la cuvée précédente. Et pour cause : le Clos Colin entre dans l’assemblage du Grande Dame rosé, à hauteur de 13 %. Voilà un rouge qui étonne, ce qui n’a pas toujours été le cas. « La Champagne a été une grande terre de vins rouges jusqu’au XVIIe siècle, bataillant alors avec les bourgognes, avant de se spécialiser dans la bulle », rappelle Yves Tesson. Sa recommandation d’accord : un gibier aux airelles.

Conclusion magique avec un Grande Dame 1990. « Un bolide », sourit Pierre Casenave, approuvé par les participants. En jéroboam, le trentenaire dévoile une aromatique d’une complexité inouïe : pierre à fusil, moka, truffe blanche, pêche, fruits secs, salinité en finale… Le tout sans le moindre creux, la moindre faiblesse en bouche, d’une énergie insolente. Le vieux champagne laisse sans voix. Yves Tesson imagine un brie truffé pour l’accompagner. Pierre Casenave promet qu’il « va voyager en cave encore quelques années », et reconnaît volontiers qu’il sera « compliqué de se procurer une telle cuvée, hormis, peut-être, dans les réseaux de collectionneurs… »

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[Bordeaux Tasting] Une salle dédiée aux vignobles engagés

Bio, HVE, Terra Vitis, Zéro résidus de pesticides… Le salon Bordeaux Tasting, les 10 et 11 décembre, fait la part belle aux engagements vignerons dans leur diversité, avec une sélection de propriétés à découvrir salle des pas perdus, au 1er étage du Palais de la Bourse.

« On connaît beaucoup le bio, mais moins certaines certifications, parfois nouvelles, comme la Haute Valeur Environnemental ou le Zéro résidus de pesticides», regrette Caroline Fleur. Ainsi, la directrice des Œnocentres – les laboratoires d’analyse œnologique de la chambre d’agriculture de la Gironde – a convié des domaines clients afin de faire découvrir ces engagements, pour certains nouveaux.

Les neuf propriétés sont réunies salle des pas perdus, au premier étage du Palais de la Bourse. Parmi eux le château Puy Razac, pépite familiale de sept hectares en Saint-Emilion Grand Cru. Son unique cuvée, un assemblage merlot et cabernet franc, présente en 2019 une trame qui s’étoffe crescendo, sur une charpente élégante et consistante, avec une belle finale épicée. Un vin certifié par la récente certification « Zéro résidus de pesticides » : des tests réguliers attestent l’absence de plus de 150 produits phytosanitaires dans la cuvée.

Côté bio, on découvre ici les vignerons de Berticot-Graman, parmi les pionniers de la certification dans le monde des coopératives. Sa gamme Premier Grain propose un profil franc et digeste, en blanc – un 100 % sauvignon au fruité puissant – comme en rouge. L’agriculture biologique est aussi de mise au domaine de la Pigotte, micro-propriété de Marie-Pierre et Éric Burkhardt et ses trois hectares. Le Médoc 2020, très harmonieux, fait la part belle à la fraîcheur et au fruit. Le résultat d’un assemblage de cinq cépages (merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc, petit verdot et malbec), élevés à moitié en barrique et à moitié en amphores.

Citons enfin la famille Ferrier, qui effectue un travail titanesque depuis sa reprise du château Duplessis en 2015. En quelques années, le vignoble s’est agrandi, et est passé aux certifications Terra Vitis et HVE, deux cahiers des charges qui imposent une vision environnementale complète, de la réduction du nombre de traitements à la préservation de la biodiversité, en passant par l’épuration de l’eau. Leur Moulis-en-Médoc 2018 se dévoile tout en gourmandise et en charpente, avec de belles notes cacaotées.

Vous trouverez à leurs côtés les châteaux d’Osmond, Gûnes, Parenchère, Mongravey et Devise-Dardilley. Pour les découvrir, rendez-vous salle des pas perdus, au Palais de la Bourse, les 10 et 11 décembre à l’occasion de Bordeaux Tasting.

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[Bordeaux Tasting] Les winemakers font voyager

Pendant Bordeaux Tasting, deux stands de « winemakers » permettent aux visiteurs de découvrir toute la diversité du vignoble bordelais vue à travers le prisme des consultants : Œnoconseil et Derenoncourt Consultants. Un petit voyage concentré, qui s’aventure même au-delà des frontières girondines.

Sur le stand Œnoconseil, l’œnologue Antoine Médeville et son équipe offrent aux visiteurs un parcours dégustatif à travers les terroirs du Médoc, en présence de plusieurs producteurs venus présenter leurs vins sur le stand. Benjamin Richer de Forges vient ainsi parler du château La Tour de By, qui est depuis quatre générations dans la même famille. 60 hectares en AOC Médoc (115 hectares au total, en ajoutant les autres propriétés) délivrant des vins figurant parmi les très bons rapports qualité-prix du Bordelais, autour de 20 € TTC la bouteille. Le millésime 2019 affiche un beau classicisme de cabernet sauvignon dominant, élancé, à l’élevage fondu. Dans un registre plus rugueux, « viril mais correct », le château Cissac 2018 en appellation Haut-Médoc (propriété de 65 hectares dans la même famille depuis cinq générations, située au croisement de Pauillac et Saint-Estèphe) affiche une jolie droiture et une trame traçante, relevée par un certain « grip » de tannins qui lui va bien. Laurent Saint-Pasteur, directeur technique, assure la gérance de la propriété depuis plus de 20 ans, accompagné par Œnoconseil depuis 2012. On part ensuite à Moulis pour déguster l’une des stars de l’appellation, le château Maucaillou – dans la famille Dourthe depuis 1929. Accompagné depuis 2018 par Œnoconseil, et justement c’est le millésime présenté aujourd’hui, un assemblage 51 % cabernet sauvignon, 42 % merlot et 7 % petit verdot, tout en équilibre entre un fruit mûr, réglissé, gourmand et un matelas tannique de belle définition (prix TTC entre 20 et 25 €). À Saint-Julien, la famille Saintout (également propriétaire du côté de Saint-Laurent-Médoc) veille depuis au moins 1640 sur le château La Bridane, 15 hectares faisant partie des rares crus non classés de l’appellation. Une pépite, donc, au prix très accessible (environ 25-30 €) et qui mérite d’autant plus d’attention qu’une nouvelle génération, incarnée par Pierre et Noëlie Saintout, est aux manettes depuis peu, bousculant les habitudes, développant l’œnotourisme et s’attachant même depuis cette année à produire une cuvée parcellaire que l’on a hâte de découvrir. En attendant, le millésime 2017 de La Bridane affiche une belle droiture en bouche, une certaine distinction dans la texture, avec une agréable fraîcheur et une digestibilité très « saint-julien ». À noter, la famille Saintout a aussi planté 40 ares de chardonnay en Médoc, pour une production confidentielle de vin blanc. Avec La Bridane, l’un des plus anciens clients d’Œnoconseil est le château Haut-Marbuzet, pépite indémodable d’Henri Duboscq en appellation Saint-Estèphe. Une valeur sûre qui se retrouve dans le millésime 2018, pulpeux à souhait.

L’autre stand « winemaker » de cette onzième édition de Bordeaux Tasting est celui de Derenoncourt Consultants, dont l’équipe est venue en force ce week-end pour présenter cinq propriétés déclinant à chaque fois plusieurs millésimes. L’occasion de se balader dans le vignoble bordelais mais aussi au-delà. Ainsi le domaine Belmont, en IGP Lot, présente sa cuvée Montagne et sa cuvée Dolmen en blanc (deux interprétations du chardonnay sur sols différents, plutôt caillouteux ou plutôt argilo-marneux, nous avons eu aujourd’hui une préférence pour le second qui semblait présenter un meilleur équilibre entre gras et salinité) ainsi qu’un rouge 2018 100 % cabernet franc, centré, poivré et sapide, signé par de fins amers en finale (24 €). Côté bordelais, l’équipe Derenoncourt illustre son savoir-faire aussi bien chez un Cru Bourgeois du Médoc comme Château de Malleret (le 2015, premier millésime accompagné par la « team », affiche une jolie mâche conclue par une touche vanillée, mais le 2020 se révèle plus précis dans l’éclat aromatique et la définition tannique) que chez une pépite de Fronsac comme Château La Rousselle (en 2016 comme en 2018, il ne faut pas passer à côté de ce vin de lieu signé par une matière impeccablement mûre, tonifiée par la minéralité d’un terroir de grand style, ou encore un Grand Cru Classé de Saint-Émilion comme Château Le Châtelet (suivi par Derenoncourt depuis 2019, ce dernier déployant un parfum crémeux, sensuel, tandis que le 2020, plus concentré, demande encore de l’attente). Enfin, cette expertise se retrouve du côté de Châteauneuf-du-Pape où le château Gigognan en bénéficie depuis 2017. Sur le Clos du Roi, cuvée 70 % grenache, 20 % mouvèdre et 10% syrah, l’équilibre entre maturité sudiste et travail sur la texture en bouche et la préservation de la fraîcheur est déjà intéressant dès le premier millésime, mais l’on discerne une très forte montée en progression sur le 2019, plus ciselé et racé, bénéficiant d’une rénovation de l’outil technique et d’une part de vendange entière.

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[Bordeaux Tasting] Des bulles et du saumon

À l’approche des fêtes, il est toujours judicieux de revenir aux fondamentaux gastronomico-effervescents. Les visiteurs de Bordeaux Tasting ont pour cela pu compter sur Geoffrey Orban et le Syndicat général des Vignerons qui proposaient samedi matin un atelier « Saumon & Champagne ».

Connaissez-vous le Saumon champenois ? Il existe bel et bien. Non pas remontant à la nage le cours de la Marne, mais dans le « labo » et la boutique de Dominique et Angelina Libra, à Mardeuil (51). Et si ce saumon-là a un fort accent écossais, il s’est néanmoins parfaitement adapté à la Champagne. Salé, fumé et préparé – selon une recette secrète aux 20 épices – par les Libra, c’est ce fabuleux produit qui a régalé les convives de Bordeaux Tasting, venus écouter les enseignements de Geoffrey Orban, œnologue et expert en dégustation géo-sensorielle, éminent spécialiste du champagne.

Une heure durant, il aura réenchanté un exercice des plus anodins en apparence : l’accord saumon et champagne. Car si nous avons tous déjà conjugué saumon fumé et bulles, la grammaire de Geoffrey en la matière ouvre des univers de dégustation illimités.

S’appuyant sur trois champagnes – Paul Goerg, Palg Devitry et Moutard-Dangin – il a entraîné l’assistance dans les calcaires, les argiles et les marnes champenois, d’influence rocheuse en résonance rocheuse, pour, tel un vrai wedding-planner, la convier finalement à trois mariages de passion. Sous son office, le blanc de blancs de Paul Goerg a épousé un saumon fumé, citron et aneth, la cuvée Urivilla de Palg Devitry s’est donnée toute entière à un saumon fumé, poivre timut, tandis que le Rosé de Moutard-Dangin enlaçait un saumon fumé et grenade…

Témoin de ces unions, et encouragés à mélanger les deux en bouche, c’est finalement le public qui est tombé en pâmoison devant ces accords. « On pourrait continuer comme ça toute la journée ! » s’écriera au final notre guide. Vous ne croyez pas si bien dire Geoffrey : jusqu’à dimanche soir, Bordeaux Tasting multipliera les expériences savoureuses entre vin et gastronomie, avec notamment un nouvel atelier du SGV samedi après-midi, consacré à la rencontre fois gras et champagne.

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[Bordeaux Tasting] Les Crus Bourgeois en force

Avec une quinzaine de représentants en dégustation ce week-end au Palais de la Bourse, la grande famille médocaine aux excellents rapports qualité-prix répond une nouvelle fois présente à l’invitation de Terre de Vins. Nous sommes allés à la rencontre de deux Crus Bourgeois présents depuis les origines de la manifestation, et de deux nouveaux participants.

Duo d’historiques

Château d’Arsac – Cru Bourgeois Exceptionnel, Margaux – Stand F6

Philippe Raoux, propriétaire

C’est en 1986 que Philippe Raoux a fait l’acquisition du château d’Arsac, un domaine alors à l’abandon. Patiemment, avec passion et savoir-faire, cet esthète lui redonne vie au fil des millésimes. « J’ai mené une résurrection passionnante, raconte-t-il. Château d’Arsac, c’est à la fois une aventure viticole, humaine et artistique, puisque tous ans depuis 1991 , un nouvel artiste installe  l’une de ses œuvres dans la propriété. » Aujourd’hui, le domaine a regagné une surface de 250 hectares, dont 108 de vignes, pour 54 en appellation margaux, 50 en haut-médoc et 4 en bordeaux blanc. En sont issues trois références en rouge et une en blanc, avec pour traits communs « un style élégant, presque féminin » selon Philippe Raoux. Et qui peuvent se targuer de contenir zéro pesticides dans la bouteille, d’après des tests requis depuis trois ans par le propriétaire en laboratoire.

Pourquoi revenir fidèlement à Bordeaux Tasting ?

« Nous revenons inlassablement depuis le départ à cette manifestation bordelaise, car nous tenons à entretenir un flux constant de sympathie avec Bordeaux, pour ancrer encore d’avantage la propriété dans son terroir. »

Quelles actualités et quels projets sur le domaine ?

« Nous recevons en janvier notre deuxième sculpture du fondeur d’Ivry-sur-Seine Romain Barelier. Nous avons aussi un projet original l’été prochain, du 15 juin au 15 septembre : avec la chaire de droit de l’Université Montesquieu Bordeaux IV, nous organisons le festival du vin de messe, autour de conférences et dégustations. Ce vin était à ses origines un vin très pur, sans intrants, comme l’est celui d’Arsac. Nous continuons également les représentations du spectacle ‘’Si Arsac m’était chanté’’, en français et en anglais. »

Pourquoi revenir fidèlement à Bordeaux Tasting ?

« Nous revenons inlassablement depuis le départ à cette manifestation bordelaise, car nous tenons à avoir un flux de sympathie à Bordeaux, pour ancrer encore d’avantage la propriété dans son terroir. »

Quelles actualités et quels projets sur le domaine ?

« Nous recevons en janvier notre deuxième sculpture du fondeur d’Ivry-sur-Seine Romain Barelier. Nous avons aussi un projet original l’été prochain, du 15 juin au 15 septembre : avec la chaire de droit de l’Université Montesquieu Bordeaux IV, nous organisons le festival du vin de messe, autour de conférences et dégustations. Ce vin était à ses origines un vin très pur, sans intrants, comme l’est celui d’Arsac. Nous continuons également les représentations du spectacle ‘’Si Arsac m’était chanté’’, en français et en anglais. »

Château Tour des Termes – Cru Bourgeois Supérieur, Saint-Estèphe – Stand G7

Christophe Anney, propriétaire

L’une des plus vieilles familles vigneronnes médocaines, les Anney étaient déjà vignerons à Vertheuil en 1678. C’est vers 1850 qu’ils s’implantent à Saint-Estèphe au château Haut-Baradieu, avant que les arrières grands-parents de l’actuel propriétaire Christophe Anney fassent l’acquisition en 1930 du château Tour des Termes.  Aujourd’hui, ce joyau de Saint-Estèphe compte 26 hectares (dont neuf en Haut-Médoc) plantés, fait atypique pour cette appellation, à majorité en merlot (60 %), accompagné de cabernet sauvignon (30%) et à égalité de cabernet franc et petit verdot. A partir des meilleures parcelles situées sur deux plateaux, l’un argilo-calcaire à Saint-Corbian et l’autre de graves à Pez, la famille Anney produit son grand vin Château Tour des Termes, présenté ce week-end sur ses millésimes 2016, 2018 et 2019. Grâce à la dominante historique de merlot, les Anney peuvent proposer, de leurs propres dires « un Saint-Estèphe plutôt sur la finesse et l’élégance que sur la virilité et le côté rustique à l’ancienne. »

Pourquoi revenir fidèlement à Bordeaux Tasting ?

« Nous avons de bons rapports avec Terre de Vins, et apprécions la belle visibilité que nous propose le magazine. Bordeaux Tasting est un événement prestigieux qui nous permet de faire déguster nos vins aux côtés de grands crus classés, pour montrer que nous offrons nous aussi une belle qualité, mais avec des tarifs totalement différents. »

Quelles actualités et projets sur le domaine ?

« 2022 est mon 40e millésime de vinification, et peut-être l’un de mes meilleurs, car je connais mes micro-terroirs sur le bout des doigts. On peut toujours continuer à progresser sur ce chemin. Comme beaucoup de nos confrères, nous avons aussi abandonné le désherbage et pratiquons le travail du sol. Qualitativement, nous sommes en progression constante. Actuellement, nous commercialisons notre grand vin, notre second vin, une cuvée à dominante petit verdot produite à 20 000 bouteilles, et notre haut-médoc, dans une gamme de prix allant de 13 et 50 €. Sous la houlette de notre œnologue-conseil Hubert de Boüard, l’un de nos projets est de créer un jour un peu de vin blanc, qui viendrait compléter cette palette. »

Duo de nouveaux

Château Doyac – Cru Bourgeois Supérieur, Haut-Médoc – Stand D15

Max, Astrid et Clémence de Pourtalès

Cette propriété exploitée en famille par les de Pourtalès est localisée à Saint-Seurin-de-Cadourne, dans la partie nord de l’appellation Haut-Médoc. Sa trentaine d’hectares est située sur un beau plateau argilo-calcaire planté majoritairement en merlot, « mais nous sommes en restructuration du vignoble, précise Astrid de Pourtalès. Nous avons tendance à arracher du merlot et du cabernet sauvignon pour replanter du cabernet franc, afin d’arriver à un encépagement de 60 % de merlot, et 20 % de chacun des cabernets. » Permettant la production du château Doyac rouge, présenté sur ses millésimes 2019 et 2020 à Bordeaux Tasting, ces parcelles sont agrémentées d’1,6 hectares de sauvignon blanc. Ce cépage emblématique de Bordeaux a été introduit par Clémence de Pourtalès, la fille œnologue de Max et Astrid, à son retour sur la propriété en 2016. Il est à l’origine de la micro-cuvée Le Pélican, « un vin minéral sur la tension et la salinité », produit en quantités si limitées qu’il est en rupture de stocks à chaque millésime, mais que les heureux dégustateurs de Bordeaux Tasting pourront découvrir !

Pourquoi participer pour la première fois à Bordeaux Tasting ?

« Nous sommes très attachés à Terre de Vins et aux événements qu’ils organisent. Ils nous suivent beaucoup et nous soutiennent, c’est important pour nous de leur rendre la pareille. Une manifestation comme Bordeaux Tasting est importante et intéressante pour interagir en direct avec les particuliers, un lien que nous cherchons à développer car nous avons historiquement beaucoup travaillé avec le négoce et les cavistes. »

Quelles actualités et projets sur le domaine ?  

« Chaque millésime est nouveau, c’est une actualité sans cesse renouvelée ! Outre la restructuration enclenchée de notre vignoble et la plantation de haies, nous utilisons de plus en plus d’amphores et allons introduire des foudres ronds de 20 hL. Nous allons d’ailleurs probablement produire pour la première fois en 2022 une cuvée 100 % cabernet franc élevée en amphores. Nous avons également planté du chardonnay et du pinot noir, dont nous sortons les premiers millésimes en vin de France sur 2022. »

Château Pontoise Cabarrus – Cru Bourgeois Supérieur – Haut Médoc – Stand G24

Laurent Tereygeol, propriétaire

Cette propriété familiale de Saint-Seurin-de-Cadourne, à la frontière entre les appellations Haut-Médoc et Médoc, bénéficie de « croupes de graves très qualitatives, dans la continuité des saint-juliens, margaux et saint-estèphes côté rivière », explique Laurent Tereygeol. Les 27 hectares du domaine sont plantés à égalité en merlot et cabernet sauvignon, agrémentés d’un hectare de petit verdot vinifié en monocépage. Composé majoritairement de cabernet sauvignon élevé douze mois avec un tiers de barriques neuves, le grand vin, « qui privilégie le fruit rouge mûr très expressif », sera en dégustation sur ses millésimes 2018 et 2019 à l’occasion de ce week-end de Bordeaux Tasting.

Pourquoi participer pour la première fois à Bordeaux Tasting ?

« J’apprécie le magazine Terre de Vins et sa philosophie. Je suis ravi de venir en direct à la rencontre des consommateurs. Nous sommes conseillés, comme de très grands noms de la région, par l’œnologue Eric Boissenot. J’ai à cœur de faire découvrir aux amateurs nos rapports qualité-prix exemplaires. »

Quelles actualités et projets sur le domaine ?

« Sur le millésime 2022, j’avais pour projet, en plus du monocépage petit verdot, de créer des cuvées monocépages merlot et cabernet sauvignon, pour proposer aux clients de réaliser leurs propres assemblages à domicile. Malheureusement, nous avons été grêlés en 2022, donc ce projet est reporté à 2023. »

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