Dourthe, l’heure du changement d’ère

Avec le départ à la retraite de Patrick Jestin après 35 ans de bons et loyaux services, la maison Dourthe entre dans une nouvelle ère. C’est un binôme composé de Frédéric Bonnaffous et Valentin Jestin qui va désormais présider à la destinée de cette institution bordelaise née en 1840.

« Après 35 années consacrées au développement de Dourthe et des vins de Bordeaux, j’ai décidé de faire valoir mes droits à la retraite« , explique sobrement Patrick Jestin dans une lettre adressée à la filière. Lui qui présidait, depuis 1987, à la destinée de cette belle maison bordelaise fondée en 1840 par le Landais Pierre Dourthe (et désormais associée sous une seule entité de négoce avec CVBG et Kressmann sous le contrôle du groupe champenois Thiénot), a décidé de passer la main. On lui doit notamment, dès 1988, le lancement de la marque Dourthe N°1 avec Denis Dubourdieu, puis plus tard, des cuvées haut de gamme comme « Essence de Dourthe » ainsi que les Parcellaires de la maison. Patrick Jestin a également œuvré au développement des propriétés appartenant à Dourthe, comme le Grand Cru Classé 1855 Château Belgrave ou encore le Cru Bourgeois Exceptionnel Château Le Boscq et Château La Garde en appellation Pessac-Léognan.

« Préparer une transition douce basée sur le temps long et un socle de valeurs communes« , poursuit Patrick Jestin. « Dourthe est aujourd’hui riche d’une équipe de 100 personnes, majoritairement centrées sur ses domaines. Une véritable extension existe avec nos vignerons partenaires avec qui nous travaillons parfois depuis plus de 30 ans dans une relation de confiance et de respect mutuels« .

En tirant sa révérence, Patrick Jestin cède la place à un tandem « à la fois familial et historique » : Frédéric Bonnaffous, ingénieur agronome et œnologue qui dirigeait jusqu’à présent les Domaines Dourthe, devient Directeur des Vins Dourthe et supervisera l’ensemble de la production ; Valentin Jestin, le fils de Patrick, diplômé de Sciences Po’ et de l’EM Lyon Business School, en place au sein de la maison depuis 2014, devient Directeur de la Marque. C’est donc une nouvelle ère « dans la continuité » qui s’ouvre chez Dourthe.

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Mouton Rothschild dévoile l’étiquette du millésime 2020

Le château Mouton Rothschild, Premier Grand cru Classé 1855 (Pauillac), dévoile l’étiquette de son 2020. Conformément à la tradition, c’est un artiste qui signe l’œuvre qui va immortaliser l’habillage de ce millésime. Le peintre britannique Peter Doig ajoute son nom à une liste déjà illustre.

C’est une tradition qui a près de 80 ans : depuis 1945, les étiquettes de chaque millésime de Château Mouton Rothschild sont illustrées par des œuvres originales. Elles enrichissent année après année, une collection unique d’art contemporain qui réunit des artistes très différents et venant de tous les horizons tels que Dali, César, Miró, Chagall, Picasso, Warhol, Soulages, Bacon, Balthus, Tàpies, Jeff Koons, David Hockney, Annette Messager, Olafur Eliasson… Perpétuant cette belle habitude, le Premier Grand Cru Classé 1855 (Pauillac) vient de dévoiler l’étiquette qui habillera son millésime 2020 : c’est le peintre britannique d’origine écossaise Peter Doig, qui signe l’œuvre en question, mariant « des échos de Cézanne et Van Gogh à une fascinante rêverie personnelle sur la naissance nocturne d’un grand vin, que l’étrange magie d’un air de guitare semble éveiller à la vie ».

Né à Edimbourg en 1959, Petr Doig a grandi à Trinidad et au Canada, avant de s’installer à Londres pour suivre des études artistiques à la St Martins School of Art puis à la Chelsea School of Art. Depuis 2002, il vit entre Londres et Trinidad. « Cette œuvre montre un peu les coulisses de la production de vin, ce qui se passe ‘derrière la scène’. C’est une sorte d’ode aux travailleurs, à tous ceux qui interviennent dans les différentes étapes de l’élaboration du vin jusqu’à la mise en bouteille finale. C’est un songe teinté de romantisme, comme si quelqu’un décidait spontanément de chanter dans les vignes. C’est un moment de poésie, où l’on peut prendre son temps. Ce n’est ni vraiment le jour, ni vraiment la nuit, mais plutôt un entre deux, entre le réveil et le sommeil. Il est possible d’y voir un périple, un voyage rêvé dans le monde des vendanges » précise-t-il.

De son côté, Julien de Beaumarchais de Rothschild, copropriétaire de Château Mouton Rothschild, explique ainsi le choix de Peter Doig : « Nous souhaitions un artiste qui utilise la toile et la matière picturale pour exprimer des sujets figuratifs. Peter Doig, coloriste hors pair, est exclusivement concentré sur sa discipline de peintre dont il est devenu un des plus célèbres de sa génération, exposé dans les musées du monde entier. Sa technique et son univers ont quelque chose de très singulier dans la création picturale contemporaine. Ses sujets sont extrêmement variés. Sa peinture échappe à tout classement. Il a réussi la création de ‘son’ monde à lui, inimitable. »

À l’occasion de la révélation de la nouvelle étiquette, Baron Philippe de Rothschild SA propose, en partenariat avec Sotheby’s, une vente aux enchères en ligne exceptionnelle, d’un lot unique de Château Mouton Rothschild 2020. Les fonds récoltés seront intégralement reversés aux pompiers de la région bordelaise pour les doter de moyens additionnels de prévention des incendies. La vente aux enchères se clôturera le vendredi 2 décembre à 19h00. Elle est accessible en suivant ce lien.

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[Luberon] La Citadelle a été reprise

Yves Rousset-Rouard a cédé son domaine de La Citadelle à Valérie et Yannick Panagiotis. Vignoble, jardin botanique et musée du tire-bouchon changent de mains mais pas d’équipe.

Le domaine acquis en 1990 par le producteur de cinéma passé par la politique Yves Rousset-Rouard est situé sur la commune de Ménerbes (84). Certifié bio depuis 2016, les 39 hectares s’étendent sur 11 lieux-dits et 74 parcelles, où sont produits AOC Luberon et IGP Vaucluse dans les trois couleurs. Outre le vignoble, un jardin botanique et le musée du tire-bouchon, composent la propriété.

Père de trois fils, dont l’un Alexis a travaillé sur le domaine, le nonagénaire a donc décidé de vendre. « Place aux jeunes. Il faut savoir se remettre en question régulièrement, c’est fondamental pour soi et pour les autres », explique l’homme qui ne parle pas encore de retraite.

Les nouveaux acquéreurs Valérie et Yannick Panagiotis vont donc s’immerger dans le milieu du vin. Valérie Joslin Panagiotis est actionnaire de la société Aroma-Zone, spécialisée dans les extraits de plantes.

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Estoublon à fond les ambitions

Le château Estoublon a présenté à la Maison russe ses ambitions pour sa nouvelle cuvée rosé Roseblood et pour le domaine en cours de restructuration.

Le dernier rosé d’Estoubon, Roseblood, se veut le vin le plus festif de la gamme pour ce millésime 2021 dans un nouvel écrin. L’assemblage de grenache et cinsault avec quelques grappes de tibouren, est particulièrement expressif, minéral et floral sur des notes de grenade, de rose, de citron et d’abricot (15 €). Un IGP Méditerranée qui évoque sur la nouvelle étiquette le serpent, symbole de métamorphose et de séduction, et la rose ancienne.  « Un nom disruptif que l’on savait un peu choquant [lire le livre d’A.G. Howard] mais facile à mémoriser et qui rappelle le jardin de roses du château » avoue Jean-Guillaume Prats. Le vice-président des Domaines Delon (avec le château Léoville Las Cases, ex-Cos d’Estournel, Estate & Wines de LVMH et Domaines Barons de Rothschild, est l’un des actionnaires d’Estoublon aux cotés de son acheteur principal, l’entrepreneur et investisseur dans l’hôtellerie de luxe Stéphane Courbit (Lov Group) et du couple Sarkozy). Ce rosé, élaboré en collaboration avec quelques coopératives locales bénéficiera de deux nouveaux sites de vinification dès février pour atteindre un million de bouteilles en 2023. Il a été élaboré par Anaïs Maillet, ingénieur agro, œnologue et directrice technique qui était parti vinifier à Mendoza (Terrazas de Los Andes du groupe LVMH) après avoir fait ses armes au Château Lafon-Rochet. En charge de la restructuration du vignoble, Jean-Guillaume Prats a fait revenir dans l’Hexagone en 2020 cette « jeune femme passionnée au parcours remarquable » pour s’occuper du vignoble de 19 hectares en bio (13 actuellement en production avec les arrachages) sur un domaine de près de 200 hectares dans les Baux-de-Provence. Après l’étude des sols, des blancs, notamment des grenaches et des rolles, devraient être replantés au pied des Alpilles en agroforesterie.

La touche Sarkozy

La production actuelle est pour moitié en rosés, 25 % en rouge (avec la cuvée château en syrah, mourvèdre, grenache, cabernet-sauvignon élevé un an en fût de chêne et amphores en béton), et le reste en blanc (roussanne, Marsanne, grenache blanc) qui repasse en AOP Baux de Provence (auparavant en IGP Alpilles). Pour les assemblages en juin dernier, Anaïs Maillet avait été rejoint par une certaine Carla Bruni-Sarkozy «  qui s’implique beaucoup et s’intéresse à l’œnologie tandis que son mari qui ne boit pas de vin commence à venir au domaine avec des distributeurs, confie Jean-Guillaume Prats. Nous allons nous atteler à faire un très grand vin. Pour cela, il faut une bonne équipe technique et une stratégie pour construire la distribution avant de le faire connaître ». La distribution est en cours sur le marché français (notamment en exclusivité dans tous les établissements Paris Society) et au printemps prochain, la marque devrait être présente également aux Etats-Unis, en Europe du Nord, au Japon. Un « commando de jeunes directeurs export a été recruté pour cela ». Estoublon compte également miser sur l’image avec les réseaux sociaux et sur une touche musicale insufflée par Carla.  « Nous comptons sur les compétences conjuguées dans la maison des spécialistes du vin, des affaires et des artistes pour une belle alchimie » commente Jean-Guillaume Prats.

Une goutte d’huile et d’œnotourisme

Mais Estoublon, c’est aussi l’huile d’olive et l’œnotourisme. La première, haut de gamme, est issue des plus de 100 hectares d’oliviers classés également en Baux de Provence depuis 1995. L’hôtel dans le château du XVIIIe à Fontvieille a été repensé et redécoré avec dix suites; il n’est loué que « all included » pour des événements et mariages avec l’accès aux jardins restructurés par l’architecte-paysager Dominique Lafourcade. Le nouveau restaurant La Table d’Estoublon, a été confié au chef Wim Van Gorp. Autant d’atouts qui ont permis à la propriété de rejoindre en 2021 le prestigieux Comité Colbert regroupant 92 maisons de luxe réputées pour leur savoir-faire. Parmi celles-ci, quelques grandes tables (Alain Ducasse, Anne-Sophie Pic, Yannick Alleno, Joël Robuchon, Guy Savoy, Taillevent…), les plus belles maisons de champagne et de cognac, (Bollinger, Ruinart, Krug, Perrier-Jouët, Hennessy, Martell, Rémy Martin) et une poignée de grands domaines viticoles (Châteaux Cheval Blanc, Lafite Rothschild, Yquem).

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[Avent du vin N°1] : Un Noël d’artistes !

Le compte à rebours avant Noël est lancé ! Si vous manquez d’idées pour vos cadeaux, ou que vous souhaitez juste vous faire plaisir, pas de panique. Chaque année, Terre de vins vous trouve lespépites à offrir. Notre calendrier de l’Avent fourmille de bonnes idées, de belles bouteilles, de beaux ouvrages, et de flacons de champagnes indispensables à savourer… Pour ce 1er décembre, voici quelques collaborations originales entre artistes et monde du vin pour ce mois de fêtes !

Coravin x Keith Haring

L’art de boire du vin prend ici tout son sens. Avec le système de conservation du vin Coravin Timeless Six+, servez vos vins non effervescents préférés sans retirer le bouchon et revenez à cette bouteille encore et encore pendant des mois, voire des années. L’Artist Edition Coravin x Keith Haring affiche le design caractéristique de ce dernier, vous donnant l’occasion d’explorer l’art du bon vin tout en rendant hommage à cet artiste renommé.

Prix : 279,99 € 
Disponible sur ➡️ coravin.fr

Lady Gaga x Dom Pérignon

Paradoxalement, c’est souvent sur les années un peu austères et froides comme 2008, que l’on retrouve les plus beaux rosés en Champagne. Le vin rouge apporte alors le supplément de fruit nécessaire pour habiller la minéralité. Ce nouvel opus de Dom Pérignon en est l’une des plus belles expressions. Entre ses légers arômes de sous-bois, de fraise des bois un peu cuite, d’épices douces, de toasté/grillé, et surtout ces notes extraordinaires de mandarine, le flacon promet un beau voyage. Ajoutez le coffret et l’habillage improbables, nés de la collaboration avec Lady Gaga, et vous aurez le mariage le plus rock and roll de l’année !

Prix : 450 €
En vente sur le site ➡️ clos19.com et en boutique Dom Pérignon.

Wolfberger x Weinsanto, édition limitée

Pensée comme une ode à l’Alsace, entre tradition et audace, la gamme Papillon de Wolfberger trouve une belle résonance dans l’approche de Victor Weinsanto. Elle vient réveiller le vignoble alsacien. Fruit de l’inspiration décomplexée des maîtres de chais, son nom est un clin d’œil à la coiffe alsacienne, surnommée « grand papillon noir ».

3 cuvées sont proposées : Un crémant d’Alsace ( collection Ice papillon) / Un vin blanc sec (collection Black papillon) / Un crémant d’Alsace rosé (collection Ice papillon rose).

©DR©DR

En guise de tenue de fête, Victor Weinsanto a imaginé un écrin haute couture pour sublimer 300 bouteilles de cette collection Papillon : une coiffe traditionnelle alsacienne de crin noir grandiose, relookée pour l’occasion. Afin de l’habiller de lumière, elle est également ornée de strass Swarovski. Avec son délicat petit ruban en nœud papillon au dos de la bouteille et dotée d’une épingle, elle peut ensuite être utilisée en broche ornementale.

Pour retrouver cette collaboration et la glisser sous le sapin, direction la boutique sur leur site ➡️ wolfberger.com

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[J-9 Bordeaux Tasting] Champagne : Ils sont venus, ils sont tous là…

Vous en doutez encore ? Il n’y a pas du champagne, mais des champagnes. Et si comme Saint Thomas, vous ne croyez que ce que vous voyez, ou plutôt goûtez, allez donc faire un tour à l’espace 100% champagne de Bordeaux Tasting, les 10 et 11 décembre où vous pourrez bénéficier d’une occasion unique de comprendre toute la diversité de cette appellation.

Avec pas moins de 24 domaines cette année, l’appellation est venue en force à Bordeaux Tasting. A tout seigneur, tout honneur, elle abandonne le site un peu périphérique de l’Eglise Saint Remi, pour vous accueillir au cœur de la place de la Bourse à l’espace Bordeaux patrimoine mondial. On notera aussi une vraie représentation de la Champagne dans toute sa diversité, avec aussi bien de grandes maisons (Veuve Clicquot, Laurent-Perrier, Thiénot, Canard-Duchêne…), que des vignerons (Yves Louvet, Lejeune-Dirvang…) ou des coopératives (H. Blin, Paul Georg…). Même constat au niveau des terroirs ! Les amateurs pourront apprécier toutes les nuances de chacune des sous-régions viticoles : Nord de la Montagne (Cattier…), Sud de la Montagne (Boever A & S…), Vallée de la Marne (H. Blin…), Côte des Blancs (Legras & Haas…), Aube (Lionel Carreau…), Sézannais (Ayala est installée à Aÿ, mais achète là-bas une partie de ses chardonnays), Massif Saint-Thierry (Lemaire Père & Fils), Vitryat (sans y être implantée, la Maison Joseph Perrier y a de beaux approvisionnements) … Il n’en manque aucune !

Ajoutez à cela des Master class de haute volée qui seront l’occasion de découvrir des champagnes rares présentés par les professionnels en personne, comme Veuve Clicquot avec la cuvée La Grande Dame, qui ravira à n’en pas douter les amateurs de fins pinots noirs.

Le Syndicat général des vignerons propose de son côté quatre ateliers pour vous familiariser à l’art des accords mets/champagnes. On saluera ici le souci du Syndicat de valoriser le plus possible les autres produits locaux champenois. Ainsi, l’atelier saumon/champagne met en avant le saumon que fume Dominique Libra, un poissonnier de Mardeuil. Ce viticulteur s’est formé à l’art du fumage auprès de sa grand-mère à la Turballe en Loire-Atlantique. Le foie gras est celui de la ferme-auberge de Saint-Fergeux, un élevage de 7000 canards situé à Gionges, au sud d’Avize. Le chocolat est le fruit du travail d’Emmanuel Briet, maître artisan chocolatier à Epernay. Pour les fromages en revanche, diversité oblige, on a brassé plus large (Comté, Cantal), sauf pour le très champenois Langres. Le conférencier, Geoffrey Orbans, qui anime ces ateliers, est un spécialiste de la géologie champenoise. Depuis dix ans, à force carotter toutes les parcelles de l’appellation pour aider les vignerons et les maisons à mieux comprendre leur terroir, il est en passe de transformer la Champagne en gruyère.

Ateliers du SGV (compris dans votre pass, nous vous conseillons de réserver dès votre arrivée sur place):

Champagne et saumon, un retour aux sources/Samedi 10 décembre 11h30
Champagne et foie gras, de multiples gourmandises/Samedi 10 décembre 16h
Champagne et Fromage, une rencontre d’affinages/Dimanche 11 décembre 11h30
Champagne et Chocolat, un subtil raffinement/Dimanche 11 décembre 16h

Master Class Veuve Clicquot

La Gloire du pinot noir/Samedi 10 décembre 13 h 30

Pour réserver votre place sur cette master class, cliquez ici.

Liste des exposants :

Champagne A&S Boever
Champagne Ayala
Champagne Canard-Duchêne
Champagne Cattier
Champagne De Venoge
Champagne Delavenne Père & Fils
Champagne Dom Caudron
Champagne H. Blin
Champagne Joseph Perrier
Champagne Laurent-Perrier
Champagne Legras & Haas
Champagne Lejeune-Dirvang
Champagne Lemaire Père & Fils
Champagne Lionel Carreau
Champagne Louis Massing
Champagne Moutard-Dangin
Champagne Moutardier
Champagne Palg Devitry
Champagne Paul Georg
Champagne Piper-Heidsieck
Champagne Thiénot
Champagne Veuve Clicquot
Champagne Yves Louvet


Billetterie disponible ici pour Bordeaux Tasting les 10 et 11 décembre à Bordeaux.
Pensez à partager votre expérience avec le #BordeauxTasting sur les réseaux sociaux.

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[Entretien] Cyril Delannoy, nouveau chef de caves du champagne Le Brun de Neuville

Gilles Baltazart, après 36 ans de bons et loyaux services, quittera son poste de chef de caves du champagne Le Brun de Neuville en mars 2023. Nous sommes allés rencontrer son successeur, Cyril Delannoy, un jeune œnologue plein d’allant déjà conquis par les beaux terroirs du Sézannais.

Vous n’êtes pas un enfant de la Champagne…

Je suis originaire du Pas-de-Calais, une région non viticole, mais j’ai toujours aimé le vin ! J’ai fait des études de chimie. A la fin de ce cursus, je ne me voyais pas travailler dans un gros laboratoire. Un vigneron du Sud-Ouest m’a donné l’idée sans le vouloir en me disant : « vous, les chimistes, vous venez prendre les places en DNO de nos enfants qui sortent de BTS ». C’est là où j’ai eu le déclic de me dire qu’il y avait de la chimie dans l’œnologie ! J’ai donc embrayé à Reims où j’ai passé mon DNO. J’ai fait mes stages chez Gardet et Veuve Clicquot. J’ai ensuite eu l’opportunité d’intégrer un laboratoire d’œnologie conseil à Bar-Sur-Seine où j’ai travaillé huit ans, prenant la suite d’Alexandre Ponnavoy, devenu chef de caves de Taittinger. Je m’amusais, c’était varié, mais je n’avais pas les leviers jusqu’au bout pour décider. C’est ce qui m’a motivé à candidater chez Le Brun de Neuville, en plus de la taille humaine de la structure et de la relation aux vignerons induite par l’aspect coopératif… La chance a voulu que j’ai une belle vendange pour commencer. Tout le monde avait le sourire, forcément, cela facilite l’intégration !

Le Brun de Neuville est la coopérative porte étendard du Sézannais…

Nous avons 200 adhérents, sur 160 hectares qui regroupent les douze crus du Sézannais. Nous respectons l’équilibre champenois : deux tiers vendus au négoce et un tiers tiré en bouteilles sous notre marque. 85 % de notre encépagement est représenté par le chardonnay qui profite ici d’une côte exposée au soleil plutôt généreuse. Cela permet d’atteindre de belles maturités, comme cette année où j’avais mis la barre haute en disant aux vignerons que nous voulions au moins 10,5 degrés. Nous avons finalement obtenu une moyenne en cuverie de 10,80 ! Grâce au sol crayeux de la côte qui garantit malgré tout de conserver la minéralité et la fraîcheur, il est moins risqué d’attendre pour procéder à la cueillette. En retardant ainsi la vendange, on accroît la puissance et on ne reste pas sur quelque chose d’étriqué. La minéralité c’est bien, mais il faut aussi de la profondeur et éviter les notes végétales. C’est la leçon des vendanges précoces que l’on a eu ces dernières années, où les Champenois étaient trop focalisés sur le taux de sucre, parce qu’il est facilement mesurable, tout en négligeant la maturité des tanins.

Vous avez une des gammes les mieux construites de la Champagne, comment se décline-t-elle ?

Nous avons d’abord la gamme « Côte ». Son vieillissement se situe entre trois et quatre ans. Elle se veut le reflet du terroir du Sézannais dont elle assemble tous les villages, avec une vinification majoritairement en inox visant à préserver la pureté de cette expression. Elle se compose de quatre cuvées : « Côte Blanche », un blanc de blancs sans année qui est notre étendard, « Côte Brute », un assemblage pinot noir/chardonnay, le rosé et « l’Extra blanc » qui n’est autre qu’un blanc de blancs extra brut. Pour chaque gamme, on retrouvera au niveau des cépages à peu près le même découpage, offrant des comparaisons intéressantes.

Ensuite vient la gamme « Les Chemins », où le vieillissement entre quatre et cinq ans justifie un tirage sous liège. Elle est le reflet de l’empreinte de l’homme, c’est-à-dire de ses façons culturales, et de ses façons de vinifier. Cette gamme intègre en effet une large part de vins issus des parcelles sans herbicides, qui ont une vraie typicité parce que le travail des sols donne des raisins avec à la fois plus de minéralité et plus de concentration. Côté vinification, on a davantage de vins vinifiés en fûts et en foudres. Alors que la première gamme était davantage propice à l’apéritif, celle-ci est plus structurée et plutôt orientée gastronomie. On est déjà dans la complexité et des tonalités de micro oxygénation que l’on a obtenues en fûts. On va aussi chercher par le choix des vins à obtenir à l’assemblage plus de matière, de charpente. La cuvée La Croisée des chemins intègre même une soléra élevée en demi-muid depuis 2009.

La troisième gamme s’intitule autolyse. Elle met en avant le vieillissement (au moins dix ans). Le nom rappelle ce phénomène de déstructuration des levures pendant l’élevage sur lattes. L’objectif est de montrer que le champagne peut être un grand vin de garde. Pour conserver de la fraîcheur malgré le vieillissement, une partie des vins n’a pas fait la malo. Nous avons enfin une quatrième gamme, celle des millésimés, en fonction de la qualité de l’année.

Qu’est-ce qui pourrait évoluer dans les vinifications à venir chez Le Brun de Neuville ?

Nous sommes encore sur des anciennes structures avec des pressoirs de 12000 kilos. Le but serait de revenir à des pressoirs de 8000 et 4000 pour pouvoir isoler des plus petites entités, et bénéficier à l’assemblage de davantage de choix.

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L’AOP Languedoc fête ses 15 ans

15 ans, ça se fête, ne serait-ce que pour regarder dans le rétroviseur afin de mieux imaginer l’avenir. L’AOP Languedoc avait organisé une conférence rétrospective, coordonnée par l’auteure de ces lignes, et une grande dégustation à Paris pour évoquer l’histoire de l’appellation.

L’AOP Languedoc fêtait son anniversaire à Paris, histoire de se souvenir qu’elle est née d’abord en 1960 Coteaux du Languedoc en VDQS (Vins Délimité de Qualité Supérieure, une catégorie aujourd’hui disparue) avant de devenir AOC en rouges et rosés, étendue aux blancs en 1988, puis AOC Languedoc en 2007. « Nous sommes l’une des plus petites appellations régionales s’étendant sur 10 000 hectares et quatre départements de Collioure à la frontière espagnole aux portes de Nîmes dans le Gard, annonçait fièrement en préambule le président du syndicat Jean Benoit Cavalier. Une production moyenne de 250 000 hl par an, c’est peu comparés aux 1,2 M d’Hl des Côtes-du-Rhône ou les 2,5 M de Bordeaux. Elle est née d’une poignée de vignerons qui ont voulu donner une reconnaissance aux vins languedociens sur un terroir délimité mais la première AOC ne s’étendait qu’entre Nîmes et Narbonne, l’Aude et les Pyrénées-Orientales n’ont rejoint le projet qu’en 2007. »

« En 2007, il a fallu réinventer l’appellation, y croire avec audace pour lui donner une nouvelle dimension, affirmer un style qui vient complémenter, avec des vins différents, celui de la Provence bénéficiant pourtant des mêmes cépages et du même climat » raconte Gérard Bertrand, fondateur d’une groupe éponyme, l’un des artisans de l’appellation qui vend son célèbre Languedoc Côte de Roses dans 150 pays. Avec pour principaux cépages syrah, grenache, mourvèdre, carignan et cinsault, l’AOP Languedoc offrent des profits fruités, épicés sur la réglisse et la garrigue, aux tanins concentrés par un bel ensoleillement; ils sont produits aujourd’hui à 55 % en rosé, 35 % en rouge et 10 % en blanc. « Les ventes de rosés tous circuits (11,5 M de cols) ont pris récemment le pas sur les rouges en faisant un bond de 160 % en 10 ans avec une belle progression en GD mais surtout depuis 2020 dans le secteur traditionnel et en vente directe » complète Olivier Legrand, délégué général du CIVL (Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc).

Des rosés de plus en plus porteurs

L’AOP Languedoc (27,2 M de cols en 2001, 38,8 M en 2021 ) pèse actuellement un tiers des ventes de la région, toutes appellations confondues. Elle commercialise ses vins à 45 % sur le marché français avec une distribution bien équilibrée : 38 % en GD, en hausse de 34 % en quatre ans (soit 5,6 M de bouteilles), 38 % en circuit cavistes-CHR, 24 % autres dont 9 % en direct au caveau. Sur le premier circuit, les vins à plus de 5 € représentent désormais 60 % des ventes contre 45 % en 2018. La croissance surtout tirée par les vins à plus de 7 € et les rosés dans le sens de la premiumisation. L’appellation est également bien représentée chez les cavistes (83 % proposent au moins un Languedoc à un prix moyen de 14,60 €). 55 % des vins sont commercialisés à l’export. « Un chiffre supérieur à la plupart des appellations françaises, souligne Olivier Legrand. En dix ans, les expéditions à l’international ont fait un bond de 75 %, passant de 10 à 17,5 M de cols en 2021 et le CA de 22 à 55 M €. Elles sont largement dominées par les États-Unis (31 % des exportations) avec la particularité des rosés majoritaires devant la Chine (17 %), le Canada (11 %) et des marchés matures à plus faible croissance tels l’Europe du Nord, le Royaume Uni, Allemagne.

Des préoccupations environnementales croissantes

15 % des exploitations sont désormais en bio (hors conversion), 30 % engagées dans une démarche environnementale. L’AOP Languedoc a obtenu en juin dernier la validation de l’Inao pour de nouvelles mesures agro-environnementales dans le cahier des charges comme l’interdiction des herbicides, du maillage plastique et la limitation du désherbage chimique aux tourbières et aux inter rangs. Autre mesure, l’introduction de cépages plus résistants, autochtones comme le piquepoul noir, le ribeyrenc, l’œillade noir mais également de cépages d’ailleurs comme le nero d’avolo sicilien, le montepulciano italien, l’assyrtiko grec. Une douzaine de  » nouveaux  » cépages au total pour mieux résister à la sécheresse, aux maladies ou pour la conservation patrimoniale. Des mesures obtenues au partenariat avec l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. « Nous soutenons tout ce qui va dans le sens d’une amélioration de la qualité de l’eau, d’un moindre impact et d’une réduction de la pression sur la ressource, insiste Laurent Roy, directeur général de l’Agence. Nous finançons donc des expérimentations de matériel, de techniques, de cépages résistants à la chaleur avec l’Inrae… Mettre tout le monde autour de la table permet de trouver des solutions. » Ce que confirme Jeanne Fabre, responsable RSE des vignobles Fabre qui a fait émerger des actions de protection de la biodiversité suite à la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) comme la comptabilité des oiseaux sur certaines parcelles avec la LPO et Aude Nature. « Il fallait un état des lieux et un diagnostic avant de mettre en place des mesures de protection bien précises et des nichoirs, précise la vigneronne, également présidente de Millésime Bio. Nous testons également avec Biocoop la recollecte des bouteilles de verre consignées. Ce sont surtout des idées qui doivent être portées par tous les salariés, pas seulement une lubie de chef d’entreprise. » Autant d’initiatives qui peuvent être déclinées sur tout un territoire comme celles prises en œnotourisme, à la fois par les domaines mais également collectives, telles le programme des estivales du Mas de Saporta ou dans le cadre du label Vignobles & Découvertes.

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Fuori Marmo : le « vin sous marbre » d’un trio d’esthètes

Vigneron belge installé en Toscane au domaine Fuori Mondo, Olivier Paul-Morandini vient de dévoiler, en partenariat avec le chef multi-étoilé Yannick Alléno et Paolo Carli, président de la marbrerie italienne Henraux, une nouvelle cuvée dont l’élevage s’est déroulé en partie dans des œufs en marbre. Un pari fou, pour un produit de grand luxe.

« La fortune sourit aux audacieux », écrivait Virgile. Et d’audace, il en est beaucoup question dans cette aventure tripartite, qui trouve racine il y a une douzaine d’années lorsque Olivier Paul-Morandini, lobbyiste bruxellois (on lui doit notamment la mise en place du 112, numéro d’urgence européen) décide de changer de vie pour devenir vigneron en Italie – suite à un coup de foudre pour un petit vignoble toscan, à Campiglia Marittima. Démarrant avec un hectare, Olivier fait son premier millésime en 2010, apprend « sur le tas » son nouveau métier, découvre les terroirs, les cépages, entre cabernet-sauvignon à l’accent français et variétés autochtones – sangiovese, canaiolo, ciliegiolo… Petit à petit, le vignoble de son domaine « Fuori Mondo » s’agrandit jusqu’à une dizaine d’hectares, et ses cuvées (prénommées Nelly, Lino, Libero, Pema, Amaë, essentiellement des monocépages pour le moment) s’invitent sur les plus belles tables et chez les cavistes au goût assuré.

De belle table, il est forcément question lorsque l’on évoque le nom de Yannick Alléno, le chef multi-étoilé du Pavillon Ledoyen à Paris, du 1947 à Courchevel et de la Table de Pavie à Saint-Émilion. Après s’être lié d’amitié avec Olivier Paul-Morandini, Yannick achète une maison à une heure de route de Campiglia Marittima. C’est lors d’une soirée chez lui que va naître l’idée de Fuori Marmo : un dîner (forcément un peu) arrosé, où est également présent Paolo Carli, président de la marbrerie Henraux, institution bicentenaire située près de Carrare. « L’un de vous fait du vin, l’autre fait du marbre, pourquoi vous n’essayez pas de faire du vin dans du marbre ? » lance le chef, comme une boutade de fin de soirée. Une boutade qui prend racine dans l’esprit d’Olivier, lequel, après un « rêve lumineux« , revient peu de temps après à la charge. C’est décidé, les trois hommes vont se lancer dans ce projet fou, ce pari d’esthètes : essayer d’élever du vin dans un contenant en marbre blanc.

Paolo Carli et ses équipes isolent un bloc de marbre de 34,8 tonnes qu’ils vont mettre cinq mois à transformer en deux amphores ovoïdes de 17,5 hl et 2 tonnes chacune. Une prouesse technique d’autant plus remarquable que ces œufs ont des proportions conformes au nombre d’or. Quant à l’élevage proprement dit, c’est le grand saut dans l’inconnu : depuis l’Antiquité, on n’a pas vraiment de repères sur l’utilisation de tels contenants pour affiner les vins… Le marbre étant naturellement poreux, le risque d’oxydation est important ; on va donc traiter l’intérieur des œufs à l’acide tartrique pour garantir l’intégrité du jus. Un premier essai sera fait sur un 100% cabernet-sauvignon issu de terroirs argilo-calcaires – le même qui sert à produire la cuvée Pema. L’élevage, démarré en amphores de grès et en cuve béton, est peaufiné 3 mois dans les œufs en marbre. Il s’agit donc presque plus d’un affinage que d’un élevage à ce stade : un « coup d’essai » en tout cas, en attendant de pousser davantage le curseur pour la suite, si le résultat s’avère concluant. « C’est la première fois que l’on fait cela, on a donc commencé avec prudence. On a fait des analyses très approfondies en laboratoire pour voir les interactions entre le vin et le marbre, et dès les millésimes suivants on est allé encore plus loin dans la longueur des élevages sous marbre. On ouvre également à d’autres cépages comme le sangiovese, et même du sangiovese vinifié en blanc« , explique Olivier Paul-Morandini. Deux autres œufs en marbre devraient bientôt rejoindre le duo initial, en attendant peut-être, qu’ils fassent des « petits » en séduisant d’autres vignerons (à 100 000 € la pièce tout de même…)

Présent à la dégustation parisienne des premières bouteilles de Fuori Marmo, Paolo Carli laisse transparaître une émotion non feinte : « ce projet, il a été mené avec le cœur et les mains. Moi, je ne représente que les mains. Olivier et Yannick ont apporté leur cœur, leur passion, et le résultat est splendide« . Yannick Alléno, de son côté, présente ce vin comme « une force tellurique. Je n’ai jamais goûté quelque chose comme ça« . Conforme à l’ambition du projet, l’étiquette casse elle aussi les codes : épurée, très tactile, elle n’arbore qu’un Carré Sator, énigmatique inscription médiévale composée de palindromes (qui a notamment inspiré le réalisateur Christopher Nolan dans son film « Tenet ») qu’Olivier a repérée gravée dans son propre village.

Dans le verre, au-delà du beau parfum de cabernet-sauvignon mûr et tonique, on est étonné par le toucher de bouche à la fois minéral, limpide et caressant de ce vin qui affiche un grain de tannins très différent de ce que l’on peut trouver pour le même jus élevé dans un autre contenant. C’est un cabernet à l’aromatique précise et aérienne, chargé par une énergie vitale et un soyeux extrême. Un véritable vin d’esthète, à l’image des trois hommes qui lui ont donné naissance – sans oublier Matteo, le fils d’Olivier, qui a suivi le projet de près. On a déjà hâte de goûter les millésimes suivants, et les déclinaisons sous d’autres cépages.

1000 bouteilles disponibles, au prix indicatif de 1085 € TTC. www.fuorimondo.com

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