Concours des Crus de Monbazillac : Pécoula décroche le titre

Dans le cadre d’une grande journée organisée au Café Maritime à Bordeaux par « Terre de Vins » et l’interprofession des Vins de Bergerac & Duras, l’appellation Monbazillac organisait la 27ème édition de son Concours des Crus. Une épreuve à l’aveugle qui plaçait 32 vins en confrontation. C’est le Domaine de Pécoula qui a raflé la mise.

Toute une journée bordelaise dédiée aux vins de Bergerac & Duras et leur mosaïque d’appellations (17 AOP pour être exact) : c’était le programme de ce jour au Café Maritime, sur les rives des Bassins à Flots. Une manifestation d’abord destinée aux professionnels, puis au grand public en fin d’après-midi, dont la séquence inaugurale était le 27ème Concours des Crus de Monbazillac. Un rendez-vous qui permet de distinguer les meilleurs producteurs au sein de cette appellation de Dordogne qui produit de grands liquoreux.

Une vingtaine de dégustateurs professionnels (sommeliers, œnologues, journalistes et autres acteurs de la filière) étaient réunis pour déguster 32 cuvées du millésime 2021 sous un format original, départagées par des matches éliminatoires : à chaque tour à partir des 1/16e de finale, une paire de vins était dégustée par un jury de trois dégustateurs, puis sept, puis onze au fur et à mesure que le tableau se resserrait. À chaque tour, celui qui gagnait le vote des dégustateurs à l’aveugle passait au tour suivant, et ainsi de suite. Bien évidemment, il ne pouvait en rester qu’un, et c’est la cuvée « Millénaire » du Domaine de Pécoula (33 hectares dont 25 destinés à la production de vin de Monbazillac, situés à Pomport au sud de Bergerac) qui a remporté le titre cette année, battant en finale (17 voix contre 6) la cuvée « Abbaye » du Domaine de l’Ancienne Cuve, déjà plusieurs fois vainqueur de l’épreuve – notamment l’an dernier.

Joint par l’équipe de l’interprofession en direct après le verdict final, le vigneron Jean-Marie Labaye ne cachait pas sa joie et sa fierté de devenir, pour l’année à venir, le premier ambassadeur de l’appellation Monbazillac.

www.domaine-de-pecoula.com

Photos ©Solène Guillaud

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Bordeaux : la nouvelle peau de Valmengaux

Créé au début des années 2000 par Béatrice et Vincent Rapin, le Domaine de Valmengaux, situé à Vérac sur la rive droite de Bordeaux, connaît une deuxième vie depuis sa reprise par David et Valérie Vallet. Qui poursuivent le travail accompli avant eux et chouchoutent cette pépite confidentielle de 4 hectares.

À Bordeaux, ce n’est plus un secret, il n’est pas difficile de sortir des sentiers battus pour dénicher des vins qui bousculent les idées reçues. Encore faut-il le vouloir, et s’autoriser à être surpris. C’est un peu ce qui est arrivé à David et Valérie Vallet qui, lorsqu’ils ont décidé de « changer de vie » pour devenir vignerons, ont commencé à se mettre en quête de propriétés à reprendre dans différentes régions. Ils ont regardé dans la Loire, puis à Pézenas dans le Languedoc, dans le Lot, à Bergerac, à Duras… avec un refrain en tête : « tout sauf Bordeaux ! » Et finalement, c’est bien à Bordeaux qu’ils ont atterri. Comme quoi, la vie…

Mais rétropédalons un peu pour raconter comme David et Valérie ont commencé à écrire le second chapitre de la vie du Domaine de Valmengaux. Originaire de l’Yonne, avec des attaches familiales dans le vignoble chablisien, David n’avait que peu de choses à voir avec le monde du vin ; quant à Valérie, hormis un grand-père négociant à Châlons-en-Champagne, c’était itou. Et dans leur domicile proche de Fontainebleau, on cultivait historiquement du chasselas, mais à part ça… Et puis, au tournant de la quarantaine, lui, cadre dans le contrôle de gestion et les systèmes d’information (avec un passage notamment chez Ubisoft) et elle, dans les ressources humaines, se piquent d’une envie de se réinventer, de se reconnecter. Pourquoi pas dans le vin ? Nous sommes en 2014 et David commence à se renseigner, à échafauder un projet de reconversion. Il prend contact avec Olivier Picherit, vigneron en Anjou (au Clos des Sables) qui, lui aussi, a connu une première vie dans l’industrie avant d’entendre l’appel de la terre. Olivier le prend sous son aile, lui fait partager son expérience, lui donne les clés de la vie de la vigne. Pour David, se dessine d’abord l’envie de produire du chenin dans la Loire, et de reprendre un domaine déjà en bio. Avec Valérie, ils visitent sept propriétés au total, dans différents coins du vignoble français. Puis, un jour, tombent sur une annonce : le domaine de Valmengaux est à vendre.

Créé en 2000 par Béatrice en Vincent Rapin (le couple rock’n’roll de La Dame de Onze Heures dont nous vous avons parlé récemment), ce vignoble de 4 hectares est situé sur de jolis terroirs argilo-calcaires de la rive droite, tout près de Fronsac, en appellation Bordeaux. Le vignoble est sain, en bon état, déjà certifié bio depuis 2012, et les Rapin ont déjà fait un joli travail de fond sur la qualité des vins comme sur leur commercialisation – le nom, Valmengaux, est un hommage à leurs trois enfants, Valentin, Clémentine et Margaux. David et Valérie savent qu’ils disposent de bases solides sur lesquelles s’appuyer, un compromis est trouvé : ils arrivent à Valmengaux pour les vendanges 2016, se font accompagner par Béatrice et Vincent les premiers temps, mais suivent aussi des formations viticoles avec les Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine. Début 2017, ils sont pleinement chez eux. Ils se structurent en Groupement Foncier Viticole (GFV) avec 33 associés et 89 parts, ce qui leur permet de financer des investissements, notamment des plantations, mais aussi de développer un petit réseau d’ambassadeurs. Avec environ 10 000 bouteilles en production sur une « année normale », Valmengaux structure sa distribution entre le marché français à 50% (cavistes indépendants majoritairement, plus quelques salons pour les particuliers) et l’export pour les autres 50% – Royaume-Uni, Irlande, Allemagne, Autriche, et depuis peu New York. Un gîte de quatre chambres leur permet de déployer aussi une petite offre œnotouristique.

En plus du vignoble existant (90% merlot 10% cabernet sauvignon), David décide de planter 80 ares de Malbec, 20 ares de merlot supplémentaires et 40 ares de chenin, pour faire du blanc en Vin de France. Amoureux de ce cépage foncièrement ligérien, il veut lui donner une interprétation à la fois mûre et tendue, en l’élevant par exemple dans des contenants en porcelaine. Côté contenants, parlons-en : les vinifications se font toujours en cuve béton, et les élevages se partagent entre quatre foudres Stockinger (12 et 20 hl, sur des durées de 24 mois) et des jarres en terre cuite italiennes pour des élevages plus courts, mais qui donnent des résultats si différents que David décide d’en racheter deux autres en 2018, de 950 litres, pour élever des lots à part et signer une cuvée « En Jarre ». Cette deuxième cuvée est l’occasion de relooker aussi l’étiquette – la nouvelle peau du Domaine de Valmengaux.

Convaincu désormais que l’on peut signer à Bordeaux des vins « à rebours des préjugés, fins, digestes, sans concentration excessive ni boisé marqué« , David Vallet sourit en repensant au fait que, « lorsque cette idée de changement de vie nous a pris, nous étions en voiture, en train de revenir de vacances, sur l’A89 à proximité de Libourne« . Comme quoi quelquefois, la vie nous envoie de bons signaux. C’est aussi ça, la morale de Valmengaux.

« Terre de Vins » aime :
Domaine de Valmengaux 2019 : de la vivacité, une touche mûre et croquante, une pointe zestée, on aime ce joli nez élancé et floral, net, qui annonce une bouche fraîche, droite, légèrement acidulée, portée par une belle finesse tannique et une colonne vertébrale qui tient le vin jusqu’à la finale, salivante et signée par de fins amers. L’élevage en foudre est élégant et fondu. 18,90 €.
Domaine de Valmengaux « En Jarre » 2020 : le même vin, élevé 12 mois en jarres de terre cuite (500 et 950 litres) et non filtré. Malgré le profil très généreux du millésime qui fait monter le niveau d’alcool (15° sur l’étiquette), on est séduit par le profil sensuel, soyeux, très texturé de ce vin qui déploie une aromatique de fleur mauve, de baie noire écrasée. Belle densité en bouche, une sucrosité jamais pesante balancée par un grain de tannins finement crayeux, et signé là aussi par des amers nobles en finale qui le rendent très savoureux. 23,10 €.

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Xavier Vignon dévoile son vin orange

L’œnologue châteauneuvois Xavier Vignon, président de la maison de négoce Xavier Vins, complète sa gamme avec un vin orange.

Cela manqué à sa carte des vins et démontre sa soif de nouveauté. Xavier Vignon n’est pas à une expérience près. En 2021, il avait lancé « L’esprit français », cette année il passe à l’orange. L’amoureux des dentelles de Montmirail a donc tenté la vinification aux origines géorgiennes du vin de macération. Pour cela, il a choisi les cépages viognier et rolle, installés sur des éboulis calcaires à 300 mètres d’altitude, associant la palette aromatique du premier avec la vivacité et l’équilibre du second. La vinification a été réalisée non en amphore mais en wine globes, pour préserver la fraîcheur et l’acidité. Une partie du vin a été placée dans le « vinarium »©. Cette invention de l’œnologue est une énorme barrique dans laquelle sont immergées d’autres barriques plus petites. Une matrice permettant au vin de vieillir dans du vin.

La robe est joliment rosée. Le nez gourmand est d’une belle complexité, entre la sucrosité des fruits confits, les fruits jaunes, les fruits secs, le miel, où s’immiscent quelques notes d’oxydation légèrement pétrolées. La bouche est toute aussi intéressante. À l’attaque, l’acidité apporte la vivacité, l’amertume s’installe en milieu de bouche pour se conclure sur un mélange onctueux d’orange et d’amande amères, de notes végétales, de serpolet. Vin de gastronomie, on peut l’imaginer en version ton sur ton avec un dessert, une galette des rois ou un sabayon par exemple. Sur du salé, avec un poulet à la crème ou un cheddar.

12€ prix public – xaviervignon.com

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Grand Marnier monte en gamme

La liqueur française la plus exportée au monde se décline désormais en cuvées grand luxe. L’essence d’orange amère y sublime les meilleurs cognacs.

Oubliez les crêpes Suzette, aussi fameuses soient-elles ! Aujourd’hui, 95 % du Grand Marnier produit à la distillerie du château de Bourg-Charente, près de Cognac, est bu en cocktail. Commercialisée dans plus de 150 pays, la célèbre liqueur au cognac et à l’essence d’orange amère se décline en margarita, old fashioned et sidecar. Elle se déguste même allongée de thé noir aux agrumes et d’eau pétillante (le rafraîchissement s’appelle Grand T’).

« Créé en 1880, Grand Marnier s’inscrit dans la tradition séculaire des grands spiritueux. Sa recette unique lui confère un goût inimitable plébiscité par les barmen du monde entier. On peut aussi l’apprécier nature ou sur glace, à l’apéritif ou en digestif », souligne Patrick Léger, directeur des opérations et maître assembleur de la société Marnier-Lapostolle.

Dans le giron de Campari

Longtemps, Grand Marnier fut le fleuron de cette entreprise familiale française. En 2016, elle était rachetée 684 millions d’euros par l’Italien Campari. Le numéro 6 mondial des spiritueux a beaucoup misé sur cette pépite, qu’elle a su accompagner sur le chemin de la croissance. Grand Marnier figure parmi les marques stratégiques du groupe comme l’amer Aperol et le bourbon Wild Turkey. Ses ventes s’envolent, « avec une croissance à deux chiffres », précise Patrick Léger, notamment aux Etats-Unis d’Amérique, où plus des deux tiers des volumes sont écoulés et où le cap symbolique du million de caisses de 9 litres vient d’être franchi.

La référence la plus vendue reste le célébrissime Cordon Rouge (une vingtaine d’euros la bouteille), vif et généreux, élaboré avec de jeunes cognacs. La gamme est beaucoup plus riche. Elle comportait déjà la cuvée Louis-Alexandre (environ 50 euros), au goût intense, à base de cognacs VSOP, et la cuvée du Centenaire (une centaine d’euros), riche et complexe, à base de cognacs XO. Elle s’enrichit désormais de deux flacons de luxe aux nectars à déguster purs : les « grandes cuvées » Révélation et Quintessence.

2 700 € la carafe

Révélation révèle la puissance aromatique des cognacs XXO (traduisez Extra Extra Old et comprenez au moins quatorze ans d’âge). « Ici, les notes vives et fraîches de l’orange jouent avec celles, intenses, de tabac et de bois, de vanille et de fruits secs caractéristiques des vieux cognacs », assure Patrick Léger. La carafe est vendue 575 euros, prix conseillé.

Quintessence est composé de 82 % de très vieux cognacs de Grande Champagne (dont certains ont 70 ans d’âge) et de 18 % d’essence d’oranges amères (Citrus bigaradia) préalablement macérées dans du cognac puis doublement distillées. Le nez est subtil, la bouche soyeuse, la longueur épatante et le prix élevé : 2 700 euros la carafe en cristal de Baccarat. Seuls 1 000 exemplaires ont été façonnés.

Grand Marnier monte en gamme. A ce niveau, oui, on oublie les crêpes flambées.

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Champagne Gardet : voyage dans les caves oubliées de la Maison Pagnon-Magnon

Une cave oubliée qui comme le château de la Belle au bois dormant somnole depuis cent ans, c’est la découverte du champagne Gardet, qui vient d’acquérir les anciens bâtiments de la Maison Pagnon-Legros à Chigny-Les-Roses…

©DRFoudre ©commune Chigny-les-Roses

Cela faisait vingt ans que la Maison Gardet s’intéressait à cet ancien bâtiment d’exploitation situé de l’autre côté de la rue et qui tombait en ruine. Olivier Legendre, le directeur général, raconte : « J’ai toujours entendu dire qu’il y avait des caves en dessous, la propriété appartenait à deux petites filles de l’exploitant d’origine, deux demoiselles célibataires qui vivaient seules dans la maison. Nous avions à plusieurs reprises tenté d’acquérir les bâtiments et c’est finalement au décès de la dernière des petites filles que l’opportunité s’est présentée. Nous n’avons pas hésité, on dit souvent que son voisin n’est à vendre qu’une fois ! »

Lors de la visite, une surprise attend cependant Olivier, qui n’est pas sans rappeler celle de l’archéologue Howard Carter lorsqu’il pénètre dans le mausolée de Toutankhamon et tombe sur une chambre secrète demeurée intacte et immobile, sans voir personne, pendant 3 300 ans. La cave appartenait en effet à une ancienne maison de champagne, « Pagnon-Legros », dont le dernier exploitant était le grand-père des deux occupantes. Fondée en 1840, elle avait cessé toute activité dans les années 1900. Les galeries sous-terraines étaient restées depuis en l’état. À la lueur de sa lampe torche dans ces boyaux dépourvus d’électricité, Olivier Legendre découvre ainsi des bouteilles de champagne, certaines sur lattes, d’autres sur pointe et portant toujours leur agrafe. Des réserves de paillons, ces emballages en paille qui servaient à protéger les flacons lors des expéditions, sont encore entreposés… L’ensemble constitue une étonnante photographie des conditions de travail au début du XXe siècle, où les cavistes remuaient et dégorgeaient encore à la bougie sur de la terre battue et où l’on remontait les bouteilles par les essors…

La cave située sur trois niveaux plonge jusqu’à quinze mètres de profondeur. Creusée dans la craie et parfaitement saine, elle a été voûtée avec des pierres meulières. Sa capacité de 400 000 bouteilles en dit long sur l’importance qu’avait jadis la Maison, dont on peut estimer qu’elle devait commercialiser environ 200 000 bouteilles par an, à une époque où l’appellation n’en produisait que 30 millions. Intriguées, les équipes du champagne Gardet sont allées effectuer des recherches à la mairie de Chigny où elles ont retrouvé les livres d’expéditions et les registres de cave. Ces archives leur ont apporté la confirmation du rayonnement international de cette marque aujourd’hui oubliée. Au XIXe siècle, elle avait même reçu le brevet de la cour d’Espagne, alors que celle-ci ne comptait que 83 fournisseurs officiels, puis, plus tard, celui de la cour du Portugal !

Dernière belle découverte, à l’intérieur de l’ancien bâtiment d’exploitation se trouvait un foudre géant de 208 hectolitres, haut de plus de 3 mètres 50, magnifiquement posé sur quatre berceaux, et dédié autrefois à l’assemblage. L’historien Jean-Christophe Petitfils, descendant de la famille Legros, en a fait don à la commune. Celle-ci, avec le soutien financier de la Fondation du patrimoine de la Marne, a décidé de le restaurer. Démonté, il a été envoyé chez un tonnelier alsacien.

Le champagne Gardet, reliera au printemps prochain ses caves actuelles aux caves Pagnon-Magnon. « Il s’agit de creuser un tunnel de 25 mètres de longueur à 15 mètres de profondeur. Nous avons fait appel à un tunnelier. La technique est la même que celle employée pour le tunnel sous la Manche, on utilise une grignoteuse qui creuse mètre par mètre, consolide, puis creuse à nouveau, avançant ainsi progressivement. » Quant au bâtiment de surface, il sera doté de panneaux photovoltaïques, ce qui devrait rendre la cuverie autonome d’un point de vue énergétique.

www.champagne-gardet.com

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Récolte et ventes : les excellents chiffres de la Bourgogne en 2022

Les estimations de volume 2022 s’approchent des records de 2018. Côté commerce, le vignoble réussit l’exploit d’augmenter ses ventes sur plusieurs circuits alors que ses prix ont bondi.

La Bourgogne va toujours bien. L’interprofession estime la vendange 2022 à 1,75 millions d’hectolitres, soit 23 % de plus que la moyenne quinquennale, et proche du record de 2018 (1,82 millions d’hectolitres). C’est aussi + 75 % par rapport à 2021, millésime marqué par le gel. La filière se satisfait aussi de la qualité. « Les vins sont bons, les degrés modérés, les couleurs pures, on a de la souplesse en bouche », assure François Labet, président du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne). Une bonne nouvelle, même s’il faudrait « une autre récolte du type pour rééquilibrer les volumes sur les marchés », complète Laurent Delaunay, président délégué du BIVB, qui rappelle que « les stocks à la propriété sont au plus bas, s’établissant en juillet 2022 à moins de 14 mois de ventes ».

Seul bémol : la grande distribution française

Dans le même temps, les chiffres de commercialisation démontrent un attrait hors normes pour les bourgognes. À l’étranger (où part environ la moitié de la production) surtout : si les volumes baissent de 10,2 % entre 2021 et 2022, le chiffre d’affaires grimpe, lui, de 12 %. Preuve que les prix ont augmenter sans pour autant décourager les acheteurs. « Cela montre le succès de notre région ainsi que la tension sur les marchés induite par la petite récolte de 2021 », analyse Laurent Delaunay. La tendance est aussi « excellente en restauration et chez les cavistes ». Seul bémol : « les résultats en grande distribution, en France, décrochent de 27,7 % en volume et 16 % en valeur depuis 9 mois ». La première baisse significative sur ce circuit depuis plusieurs années, qui peut s’expliquer par le manque de volumes ainsi que des difficultés liées au pouvoir d’achat en France.

La Bourgogne gagne 1 000 hectares depuis 2018

Forte de son succès, la Bourgogne plante. Les + 1 % d’accroissement autorisés chaque année par l’administration sont intégralement utilisés. Ainsi « on gagne 1 000 hectares depuis 2018 », indique François Labet, qui précise que les nouvelles vignes se situent « essentiellement dans le Mâconnais et le Chablisien », des secteurs de blancs, où « la tendance va croissante ». Désormais, la Bourgogne viticole s’étend sur près de 32 000 hectares.

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Saint-Chinian invite les chefs biterrois autour de ses vins Virtuoses

Le syndicat des vins de Saint-Chinian renouvelle sa formule des Virtuoses autour de la scène gastronomique biterroise. Sous la présidence de Pierre Augé, chef de la Maison de Petit Pierre, les chefs des plus belles adresses de Béziers et de ses alentours ont dégusté et imaginé les accords mets-vins avec les plus beaux vins de l’appellation

Depuis la première édition des Virtuoses, en 2009, entre vignerons, à Saint-Chinian, dans les locaux du syndicat, jusqu’à nos éditions à Londres, New York ou Montréal, le concept a fait du chemin”, résume Nelly Bellot, directrice du syndicat. “Les valeurs restent les mêmes”, ajoute Gaylord Bruguière, en charge de la communication, “promouvoir le partage et la connaissance au sein du vignoble autant qu’à sa notoriété sur nos marchés. Nous sommes allés la chercher loin, après d’experts anglais, américains, canadiens… Nous sommes revenus ici l’an dernier, boucler la boucle des dix ans avec Andrew Jefford qui a réalisé une remarquable expertise de terroirs Schistes&Calcaires, mais aussi grès. Cette année, nous avons voulu célébrer la scène gastronomique de Béziers, remarquablement active. Ses chefs sont aussi créatifs qu’ils sont engagés dans la révélation de leur terroir… comme nos vignerons !

Autour de Pierre Augé, les chefs Julien Bousquet (Pica-Pica), Frédéric Revilla (le Faitout), Patrick Olry (l’Ambassade), Clément Bonano (la Mécanique), Sébastien Caille (le Terminus), Bruno Capellari (l’Harmonie), Stéphan Porche (la Table de Castigno) et leurs seconds de cuisine ou sommeliers (Hugo Faure et Matthieu Bass pour le Chameau Ivre) étaient réunis au Café de la Paix du chef David Delmoral et son sommelier Quentin Milhé-Caste.

Des accords mets-vins de l’entrée au dessert

Nous sommes heureux de cette communion de tous les talents des artistes de la table qui ont élu domicile en Biterrois ”, explique Roger Martin, actuel président du syndicat de Saint-Chinian et qui passera le flambeau à Luc Simon du Clos Bagatelle le 31 décembre prochain. “ Cette jeune génération se connaît, se parle, se respecte. Nous leur avons demandé de choisir leurs cuvées préférées et de bâtir des accords mets-vins pour l’entrée, le plat et le dessert. ”

L’exercice est difficile, surtout pour les desserts, notent les chefs. Mais pas impossible ! Pour Pierre Augé “ nos clients sont demandeurs d’accords mets-vins taillés sur mesure. L’importance du conseil et de l’écoute du sommelier est fondamentale. Après, reconnaissons qu’un bon vin en bonne compagnie régale nos clients sur tous les plats, on n’est pas obligé de penser à un accord précis. Les accords que nous inspire un vin sur le papier ne sont pas sûrs de marcher une fois à table… Peu importe, on aime le défi et l’expérience : les vins sont une source d’inspiration puissante, qu’on peut aussi s’autoriser à aimer pour ce qu’ils sont.

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Les secrets de la naissance du Beaujolais nouveau

Le beaujolais nouveau, comme tout primeur, implique un savoir-faire particulier des vignerons, et présente des défis bien à lui. Pas si simple à réaliser, son calendrier serré impose parfois aux vignerons des petites et grandes frayeurs et une grande attention. Immersion dans la création du primeur, en compagnie de Fabien Chasselay, vigneron au domaine Chasselay à Châtillon d’Azergues, dont on apprécie toutes les cuvées, y compris bien sûr leur beaujolais nouveau et la cuvée de la Marduette, nouveau issu du tirage de primeur sur fût.

Pouvez-vous nous parler de la conception de vos cuvées?

Ça commence par la récolte manuelle en caisses, qui sont directement mises dans un camion frigorifique afin de refroidir les raisins en amont, et éviter une libération préventive de jus et une trituration excessive liée à la température. Comme on met pas de sulfites, le but est de préserver les baies jusqu’à l’encuvage le lendemain matin à 5h, ainsi nous n’avons pas à refroidir les jus, ce qui fait une préfermentaire à froid.

Et côté maturation?

Comme les raisins sont fermes, ils n’éclatent pas sous la gravité, permettant d’avoir une vraie macération carbonique après ajout de neige carbonique. Après cela, la fermentation démarre de façon spontanée puisque nous n’ajoutons pas de levures. Chaque cuve est individuelle, on en a environ 4 ou 5 pour une cuvée, et on a fait le choix de les laisser vraiment autonome pour garantir la sécurité levurienne et éviter les contaminations. Si on prend beaucoup de risques en vinification nature, on les divise en laissant chaque cuve indépendante.

Tout dépend de la température d’encuvage, mais en général la chute de densité démarre après 3 à 7 jours, sachant que la fermentation a déjà commencé avec la libération de CO2. Nous pratiquons des remontages quotidiens, pour vérifier la densité et la température, et quand le vin nous plaît à la dégustation, on presse. En fonction du démarrage de la dégradation des sucres, cela peut prendre entre 8 et 15 jours. Et ce qui joue sur le temps, c’est la variété de levures d’une vigne à l’autre, ainsi que l’effet millésime.

Et qu’en est-il de cette naissance 2022 ?

En 2022, ça a fermenté extrêmement vite. Les vins étaient finis (fermentation alcoolique et malolactique) fin septembre (avec des vendanges entre le 25 août et le 7 septembre, et une macération de 8 à 10 jours). Certaines années, les levures prennent trop de temps à démarrer, donc on en chauffe une toute petite partie grâce à un système de carottage.

Si en 2022, tout s’est bien passé cette année, ce n’est pas toujours le cas : il y a des années où tenir le délai est vraiment compliqué. Et c’est ça la difficulté du primeur : faire un vin qui puisse plaire au mois de novembre, sans artifices. On est sur le fil, c’est vraiment un pari !

On peut avoir de vrais moments de frayeur, quand les malo ne veulent pas s’enclencher par exemple, sur des millésimes un peu acides avec des ph bas, et là tu paniques : tu essaies de maintenir le vin à 20 degrés, c’est comme un nouveau-né : je mets le réveil toutes les trois heures et me balade entre les fûts avec ma sonde pour vérifier que tout va bien ! Pour les années faciles, une fermentation qui va vite et bien présente un plus grand potentiel de garde et nous laisse plus de possibilités de ne pas du tout ajouter de soufre, y compris à la mise en bouteille. »

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Le 1er Salon des Bordeaux Hors Classe

Un nouveau salon a réuni en novembre onze domaines du Bordelais, venus présenter à Paris les vins de leurs propriétés. Des maisons familiales qui s’unissent afin de faire connaitre leurs vins, de grande qualité, prêts à boire, disponibles et à prix abordables.

« Nous avons décidé, entre amis, d’unir nos forces pour mieux nous faire et connaître et reconnaître » : tel est le credo des onze propriétaires qui ont eu l’idée de faire déguster leur production dans les salons du George V (Paris 8) en novembre. Tentés par la proposition de trouver des vins assez évolués pour être vendus instantanément dans une fourchette de prix accessible, professionnels et journalistes ont répondu présent. « Bordeaux Hors Classe » n’est ni un club, ni une association. C’est avant tout un groupe de vignerons amis qui ont organisé un premier salon ensemble « pour voir ». Ils ne savent pas encore s’ils formaliseront leur entente.

Propriétés familiales

La spécificité de « Bordeaux Hors Classe » ? Il y en a plus d’une et choisir un ordre pour les présenter n’est pas chose facile. Il semble toutefois que pour la plupart des membres du groupe, c’est l’amitié entre eux et la passion pour le vin qui fait le lien. Les onze membres sont ici réunis en tant que propriétaires de maisons familiales, vouées à être transmises à leurs enfants. A l’opposé de leur activité principale au sein d’une entreprise connue mondialement, château, négoce ou conseil. On trouve ainsi Ludovic Von Neipperg avec le château d’Aiguilhe en Castillon Côtes-de-Bordeaux, à l’ombre du premier grand cru classé Château Canon La Gaffelière à Saint-Emilion, Château Fontenil, le Fronsac de la famille de l’œnologue international Michel Rolland ou Château Marsau, le Francs Côtes-de-Bordeaux d’Anne-Laurence et Mathieu Chadronnier, du négociant CVBG.

Jardin secret sur des terroirs méconnus

Les onze propriétaires se retrouvent autour de leur « non-classement », de leurs terroirs d’exception souvent insoupçonnés, de la façon dont ils travaillent avec soin comme dans leurs grands châteaux (classés ou assimilés), de leur désir de rester accessibles, en prenant en main leur distribution (même si beaucoup sont aussi distribués traditionnellement par la place de Bordeaux). Les « jardins secrets » de ces hommes et femmes habituellement dans la lumière présentent un large éventail d’appellations, principalement de la rive droite : Castillon Côtes de-Bordeaux, Francs Côtes-de-Bordeaux, Lalande-de-Pomerol, Fronsac, Puisseguin-Saint-Emilion, Montagne- Saint-Emilion, mais aussi Bordeaux, Bordeaux Supérieur, Entre-deux-Mers.

Prêts à boire à prix abordable

Pour l’amateur de vin, ces vins sont tentants, puisqu’ils sont sur le marché, disponibles, la plupart entre 20 et 50 €, pour des millésimes qui se boivent bien, 2015 à 2019. L’idée de ce pseudo-club n’est pas neuve, elle trottait dans la tête de chacun et le plus difficile a été de lui trouver un nom. « On avait le concept, des propriétés familiales, avec des personnes investies personnellement, des terroirs souvent méconnus et sans classement officiel » résume Jean-Francis Pécresse (Château Canon-Pécresse à Fronsac). L’agence Pain Vin & cie d’Alexandre Lazareff a concrétisé le projet et le conseiller viticole Stéphane Derenoncourt (et au domaine de l’A en Castillon Côtes-de-Bordeaux) en a trouvé le nom. Longue vie à Bordeaux Hors Classe.

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[J-18 Bordeaux Tasting] Des Master Class de légendes

Les 10 et 11 décembre prochains, le « festival des grands vins » organisé par Terre de Vins prendra ses quartiers autour de la Place de la Bourse de Bordeaux. Durant deux jours, la dégustation, la convivialité et l’apprentissage seront les maîtres-mots, que ce soit dans l’échange avec les domaines présents, ou au cours de master classes dont voici le programme.

Samedi 10 décembre

11h00 : Riedel – L’importance de la forme des verres, sur le nez et le goût du vin

13h30 : Veuve Clicquot – La Gloire du Pinot Noir
– La Grande Dame 2012
– La Grande Dame Rosé 2012
– Le Grande Dame 1990

16h00 : Trois Bordeaux de légende
– Château Les Carmes Haut-Brion
– Château Pichon Baron
– Château Troplong Mondot

Dimanche 11 décembre

11h00 : Le millésime 2019 – La diversité de ses expressions à travers six Grands Crus Classés de Saint-Émilion
– Château Bellefont-Belcier- Château Corbin
– Château Laroque- Château Sansonnet
– Château Ripeau
– Château Petit Faurie de Soutard

14h00 : La Vinothèque Challenge – Concours de dégustation à l’aveugle

16h00 : Master class de prestige – Château Margaux
– Pavillon Rouge 2009
– Château Margaux 2004
– Château Margaux 1989
– Pavillon Blanc 2019


Vous pouvez prendre votre entrée à Bordeaux Tasting ainsi que votre place aux master class en cliquant sur ce lien.

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