Château Domeyne : les moyens d’une ambition stéphanoise

Le nouveau propriétaire du Château Domeyne, Vincent Ginestet, donne le top départ d’un projet ambitieux. Il s’adosse pour cela à l’architecte Fabien Pédelaborde.

Le nom Ginestet parle dans le landerneau du vin. Oui, Vincent est bien de la famille de Fernand Ginestet, le fondateur de la célèbre maison de négoce éponyme et ancien propriétaire du Château Margaux. Vincent est son arrière-petit-fils. En cela, cette acquisition en 2018 dans le Médoc est un retour aux sources, lui qui fut élevé dans les vignes de Margaux et formé à la dégustation depuis le plus jeune âge. Au Château Domeyne, qui compte 9 hectares, Vincent Ginestet a choisi une rénovation de fond en comble pour répondre à un projet de vin, à un projet de vie avec son épouse Natasha et leur fille Alexandra. Situé entre l’église du village et le Château Calon Ségur, le bâti se doit de devenir un lieu à la fois fonctionnel et esthétique. Le projet a été confié à l’architecte originaire du Pays basque Fabien Pédelaborde. « Le projet racontera une histoire dans une ligne classique associée à des éléments contemporains soulignés par une diversité de matériaux et de savoir-faire, explique Vincent Ginestet dans son communiqué. S’appuyant sur le passé pour enchanter l’avenir, Fabien Pédelaborde privilégie la récupération et aime « créer dans le créé » en gardant à l’esprit cette notion de modestie qui sied à Château Domeyne. Ainsi, de belles portes en chêne auront une seconde vie et trouveront leur place dans cette réalisation ». Dans cet esprit, les entreprises et artisans locaux vont être privilégiés. Les travaux ont débuté le 15 janvier et, au-delà des bâtiments fonctionnels pour élaborer le meilleur vin possible, un espace œnotouristique a été pensé. À suivre…

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[REPLAY] « Vino Veritas » : comment Bordeaux casse les codes ?

Cette semaine, l’émission « Vino Veritas » sur TV7 s’intéresse à la façon dont Bordeaux « casse les codes » : nouveaux styles de vin, nouveaux habillages, nouveaux contenants, vin en canette… Xavier Sota et Mathieu Doumenge abordent tous ces sujets avec leurs invités.

Pour son nouveau numéro, « Vino Veritas », l’émission mensuelle de la chaîne TV7 dédiée à l’actualité du vin, s’intéresse à la façon dont Bordeaux « casse les codes ». Gros plan sur ceux qui font bouger les lignes. Ils travaillent le contenu, avec des goûts accessibles et en transformant le contenant : étiquettes fun, bag in box, vin en canettes… Entretien croisé avec  Hugues Laborde, directeur technique des vignobles Invindia, et Christian Maviel, PDG de Cacolac, qui produit aussi 8 millions de canettes de vin par an. Une émission animée par Xavier Sota (TV7 / Sud-Ouest) et Mathieu Doumenge (Terre de Vins).

Pour revoir toutes les émissions de « Vino Veritas », c’est par ici !

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Le recentrage de la Maison bourguignonne Chanson

Cette auguste Maison dont les origines remontent à 1750 a opéré ces dernières années un véritable virage afin d’affirmer davantage son identité. Conversion au bio, limitation de la gamme de négoce sont quelques-uns des axes forts de ce renouveau.

Vincent Avenel, Directeur Général de la Maison Chanson depuis 2017, est très lucide sur la taille de son entreprise. « Nous ne pouvons pas prétendre jouer dans la même cour que les plus grands négociants généralistes de Bourgogne que sont Jadot, Bouchard ou Latour ». Un constat qui prend tout son sens lorsqu’on se remémore l’étendue de la gamme qui était celle proposée il y a encore quelques années. Celle-ci a été drastiquement réduite pour passer de 120 références à une cinquantaine aujourd’hui. Une volonté claire de se repositionner afin d’affirmer plus clairement l’ADN de Chanson. Négociant historique, il n’est pas question d’abandonner cette activité qui s’avère très utilement complémentaire à celle du domaine. Pour autant, le patrimoine viticole possédé en propre est important et particulièrement désirable. 43 hectares qui s’étendent sur la Côte de Beaune avec certaines parcelles exceptionnelles. On pense ici au célèbre Clos des Mouches mais aussi au splendide Clos des Fèves, un premier cru de Beaune en monopole acquis progressivement sur près de 200 ans et qui, au vu de l’exceptionnelle qualité de son terroir, serait un sérieux prétendant au rang de grand cru. Comment mettre de côté le Corton évidemment. Mais ce sont aussi des Pernand-Vergelesses, des Savigny-lès-Beaune, des Saint-Aubin, des Aloxe-Corton, des Santenay, des Puligny et des Chassagne-montrachet et beaucoup de Beaune (25 hectares sur toute l’appellation). De quoi donner le tournis et surtout l’envie de mettre en valeur ce vignoble si spécifique.

Un triptyque qui gagne

Quelques temps après sa prise de fonction, Vincent Avenel a décidé de confier la gestion de l’ensemble du vignoble à Justine Savoye en 2019 puis celle de la cave à Lucy Auger en 2020. Une nouvelle organisation qui a coïncidé peu ou prou avec le départ de Jean-Pierre Confuron, célèbre viticulteur et grand vinificateur, qui avait conseillé jusqu’à récemment la Maison. Désormais, c’est donc une équipe renouvelée qui a la charge d’écrire le futur de Chanson. Et les réflexions sont nombreuses. Les vignes étaient déjà conduites en bio depuis une décennie. Le processus de conversion officielle a été initié en 2021 et sera achevé en 2024. Mais Justine ne s’arrête pas là. « Nous imaginons déjà le coup d’après, notamment au niveau de certains produits autorisés comme le cuivre et le soufre dont nous cherchons à remplacer l’usage » confie-t-elle. C’est ainsi par exemple que des tests avec l’huile essentielle d’orange sont menés pour tenter de substituer le soufre à cet intrant moins décrié mais aussi d’avoir une action sur les doses de cuivre utilisées. Le changement climatique impose aussi un changement de paradigme. De nouveaux types de taille sont ainsi réalisés et plus généralement de nouvelles pratiques culturales sont expérimentées afin de limiter notamment le stress hydrique. En tout cas, l’énergie est palpable parmi les équipes. Les dégustations se font ainsi de manière collégiale pour éviter toute vision dogmatique d’un style particulier à donner aux vins. Le millésime 2020 goûté récemment confirme la bonne voie engagée avec des rouges au fruité éclatant (avec une mention spéciale au Savigny Daminode 1er cru d’une très belle plénitude – 51,3€, et un Beaune Clos des Fèves qui tient dignement son rang – 91€) et des blancs qui allient tension, élégance et délicatesse sur des appellations donnant des vins parfois plus puissants et imposants.

www.domaine-chanson.com/fr

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[Wine Paris] Mathilde de Caix-Lurton donne le ton

Récemment désignée Directrice générale des Vignobles André Lurton (600 hectares à Bordeaux), Mathilde de Caix-Lurton intègre le groupe familial avec beaucoup d’ambition. Un « retour aux sources » après un brillant parcours international.

Château Bonnet, Château La Louvière, Château Couhins-Lurton, Château de Rochemorin, Château de Cruzeau, Château de Barbe-Blanche. Sous la bannière des Vignobles André Lurton, ce sont près de 600 hectares de vignes qui se déploient, dont 300 pour le seul Château Bonnet, propriété « historique » de cette branche de la famille à partir de laquelle le patriarche André Lurton a fondé l’une des plus belles success stories du vignoble bordelais (dont la création de l’AOC Pessac-Léognan, en 1987, n’est pas le moindre accomplissement). Suite au décès d’André Lurton en 2019, c’est son fils Jacques qui a pris la présidence du groupe familial et poursuivi l’œuvre entamée. Aujourd’hui, les Vignobles André Lurton impulsent une nouvelle ère avec l’arrivée de Mathilde de Caix-Lurton – petite-fille d’André, fille de Christine Lurton et nièce de Jacques – au poste de Directrice générale.

Mathilde de Caix-Lurton arrive au sein du groupe riche d’une expérience internationale. Diplômée d’une école de commerce parisienne ainsi que du DUAD, elle a fait ses classes dans le monde du vin à Bordeaux, en Californie et à Londres, avant de travailler au côté de son oncle François Lurton pendant plusieurs années, d’abord en Amérique du Sud (Argentine, Chili) puis en Espagne. Son parcours, aussi bien technique que stratégique, l’a naturellement amenée à être aussi bien au contact du terrain, des vignes, que des problématiques commerciales. En 2021, elle intègre les Vignobles André Lurton au côté de son oncle Jacques, d’abord en tant que Directrice déléguée, puis depuis le 1er janvier, en tant que Directrice générale, prenant la relève de Pascal Le Faucheur.

Château Bonnet en figure de proue

« En intégrant les Vignobles André Lurton, j’ai fait la découverte d’une entreprise familiale extraordinaire que je connaissais de l’extérieur, mais dont j’ai appris à connaître les grandes valeurs humaines« , explique Mathilde de Caix-Lurton. « Nous travaillons dans un dialogue constant avec Jacques, qui est bien sûr le président et reste le chief winemaker du groupe ; pour ma part je prends en main la partie opérationnelle, les grands projets et développements, les décisions commerciales« . Justement, lorsqu’il s’agit de détailler la feuille de route qui est la sienne, Mathilde détaille : « nous avons l’ambition de devenir un familial de référence à Bordeaux, avec Château Bonnet en figure de proue. Château Bonnet est un lieu magique de 300 hectares à Grézillac dans l’Entre-deux-Mers, nous pouvons y explorer un grand nombre de voies en matière de développement durable, de responsabilité sociétale des entreprises, de pratiques vertueuses comme l’agroécologie, mais aussi de nouveaux cépages – nous y avons planté de l’albariño, du colombard… Nous voulons faire encore mieux vivre ce vignoble et en faire notre rampe de lancement pour de nouvelles cuvées comme notre « sans soufre » qui a été produit pour la première fois en 2021« 

Jamais en retard d’une innovation (ils ont été parmi les premiers à Bordeaux à tenter la capsule à vis sur leurs bouteille), les Vignobles André Lurton se retroussent les manches face à un marché du vin mondialisé. Mathilde de Caix-Lurton, qui a travaillé en Amérique du Sud comme en Espagne, sait que la concurrence internationale est rude mais croit aux atouts des vins de Bordeaux : « nous avons des arguments pour repartir à la conquête des amateurs, il nous faut porter une image de renouveau des vins de Bordeaux, avec le sourire ». Pour cela, les Vignobles André Lurton disposent d’une large palette. À côté du « navire amiral » Château Bonnet, on trouve aussi bien un cru classé de Graves comme Château Couhins-Lurton, et une pépite dotée d’une marque forte comme Château La Louvière (propriété « chouchou » d’André Lurton), qui a vocation à ouvrir davantage ses portes via l’œnotourisme. Rochemorin, Barbe-Blanche et Cruzeau ne sont pas en reste, comme en attestent de nouvelles micro-cuvées monocépages : la première, récemment dévoilée, est Tracé Carménère, un 100% carménère issue du vignoble de Cruzeau, produit à hauteur de 700 bouteilles et déployant un profil très original (prix indicatif 45 €). Un 100% cabernet franc du château Barbe-Blanche et un 100% petit verdot de Rochemorin doivent bientôt être dévoilés, en attendant, plus tard, un 100% malbec. Les projets sont donc nombreux au sein des Vignobles André Lurton, et Mathilde de Caix-Lurton croit à la force du collectif, avec 180 personnes travaillant au sein du groupe : « l’humain est notre plus grande force, c’est ce qui va nous permettre de continuer à grandir, et à fédérer autour de nous, pour le bien des vins de Bordeaux« .

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[Wine Paris] La Bordeaux Wine Week se dévoile

Alors que le salon Wine Paris & Vinexpo Paris se termine aujourd’hui, l’équipe de Vinexposium se projette déjà sur les prochaines échéances. La Bordeaux Wine Week, qui se tiendra du 16 au 26 juin à Bordeaux, sera l’occasion de remettre la capitale girondine sur la carte des grands événements professionnels du vin.

Depuis 2019, Bordeaux est orpheline de Vinexpo. La capitale girondine, berceau originel du grand rendez-vous professionnel du vin, a dû s’effacer devant Paris, qui a accueilli dès 2020 la fusion de Vinexpo et Wine Paris en un seul grand salon, dont la deuxième édition se déroule depuis lundi à la Porte de Versailles. Pour autant, Bordeaux n’a pas dit son dernier mot : après avoir annoncé en fin d’année dernière l’organisation d’une Bordeaux Wine Week, Vinexposium en a détaillé ce matin le programme, par la voix de son Directeur général Rodolphe Lameyse. Ce dernier était entouré de Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, Brigitte Bloch, vice-présidente de Bordeaux Métropole, Lydia Hérauld, conseillère régionale déléguée à la viticulture, Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux Gironde, et Bernard Farges, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

La Bordeaux Wine Week s’articulera autour de plusieurs événements grand public et professionnels : le week-end des Grands Crus du 16 au 19 juin et le Bordeaux Wine Festival (Bordeaux Fête le Vin) du 23 au 26 juin pour la partie grand public, le symposium « Act For Change » les 20-21 juin et les WOW! Meetings les 22-23 juin pour la partie professionnelle. Pour Rodolphe Lameyse, l’enjeu de ces rendez-vous est de permettre à la filière vin de se projeter sur les enjeux de 2030. Ainsi le symposium « Act For Change » se tiendra à la Cité du Vin autour de 4 conférences thématiques : le goût du vin – ce sera quoi un bon vin en 2030 ? ; les conséquences du dérèglement climatique ; les innovations de demain en matière de vitiviniculture et agroécologie ; le développement du e-commerce et du « hyper local » d’ici 2030. Autant de questions environnementales, sociétales, économiques et stratégiques qui concernent toute la filière. Les WOW! Meetings, qui se tiendront au Hangar 14 sur les quais de Bordeaux, mettront en relation opérateurs et acheteurs dans le cadre de rendez-vous d’affaires entièrement dédiés aux vins et spiritueux engagés dans une certification environnementale, une tendance désormais incontournable du marché.

Cet équilibre entre événement professionnel et grand public vise à faire de ce nouveau rendez-vous bordelais un incontournable et à replacer Bordeaux comme la « capitale mondiale du vin », comme le souligne Patrick Seguin. Brigitte Bloch, de son côté, rappelle l’engagement de la métropole au côté d’une filière qui génère 60 000 emplois et irrigue tout le territoire, en insistant sur la nécessité de connecter les vignerons aux cavistes et restaurateurs bordelais dans le cadre de cette manifestation. Enfin, Pierre Hurmic souligne la volonté de la mairie de Bordeaux de s’engager auprès d’une filière qui a amorcé sa transition environnementale : « il faut mettre en avant l’engagement du vignoble bordelais face aux enjeux environnementaux et sociétaux, vers la certification bio, la réduction des produits phytosanitaires, la défense de la biodiversité…« 

En savoir plus sur la Bordeaux Wine Week

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[Wine Paris] Bruno Paillard : un nouvel habillage pour parler aux cavistes

Lorsque l’on atteint le statut de « grande maison » et que l’on commence à tutoyer une certaine perfection stylistique, le travail se focalise sur les détails où le diable mais aussi le véritable luxe se cachent. Chaque micro-changement devient alors un événement. Tel est le cas du nouvel habillage de la maison Bruno Paillard présenté à Wine Paris qui redessine, sans rien trahir, la plateforme de marque.

La restauration représente 80 % des ventes du champagne Bruno Paillard. Une spécialisation qui a exposé de plein fouet la maison à la crise du covid. Alice Paillard, la présidente, explique : « Nous n’avons jamais mis tous nos œufs dans le même pannier, nous exportons ainsi 80 % de nos bouteilles dans une cinquantaine de pays. Mais lorsque le covid a frappé, ce sont les restaurateurs du monde entier qui ont fermé. Alors que la Champagne était à -18 % d’expéditions, nous étions à -35%. En revanche, la reprise a été elle aussi beaucoup plus violente, avec une augmentation de 80 % en 2021 par rapport à 2020 et de 30 % par rapport à 2019. La hausse des ventes de l’appellation n’était au même moment que de 8 % ! De manière générale, notre positionnement très précis de champagne de niche nous amène toujours, y compris lors des autres crises historiques qu’a pu connaître la région, à avoir des mouvements amplifiés par rapport à la tendance du marché. »

Au moment de succéder à la tête de la maison en 2018, Alice avait déjà la volonté de diversifier sa distribution vers le monde des cavistes. En restant sur les circuits prescripteurs, elle entendait ainsi respecter le positionnement de la Maison. « Avec le covid, ce qui était identifié comme une pièce manquante de l’échiquier est très vite devenu une décision indispensable à une saine gestion ». C’est en grande partie l’objectif de ce nouvel habillage qui vient épurer le look de la gamme. Car autant dans le monde de la restauration, l’apparence de la bouteille importe peu et les sommeliers sont d’abord attentifs à la qualité du vin, autant les cavistes, sans perdre de vue ce dernier aspect, savent que l’esthétique du flacon qui figurera sur leur rayonnage entrera aussi en ligne de compte pour séduire le client.

On aurait pu imaginer qu’une maison de création aussi récente – elle n’a que 40 ans – serait déjà dotée d’un habillage relativement moderne. En réalité, même à l’époque de la fondation, l’ancien habillage pouvait sembler suranné, renvoyant par ses ornements à ceux du début du XXe siècle. « Ce n’est peut-être pas un hasard. Lorsque mon père a créé sa marque, il a probablement eu envie par ce moyen de lui donner une forme d’assise, de légitimité dans un univers peuplé de maisons très anciennes. Quelque part, aujourd’hui, nous faisons le chemin inverse ! »

Ces ajustements cosmétiques ne doivent cependant pas remettre en cause l’identité de la marque. « Lorsque l’on revoit l’habillage, avant de décider ce que l’on va changer, on doit commencer par se demander ce que l’on veut garder.  A quoi est-ce que je tiens ? A cette coiffe longue qui assume le côté maison même si la mode est aux coiffes courtes, à cette étiquette biseautée couleur crème, parce qu’elle constitue un repère visuel pour nos amateurs et on sait le temps que cela peut prendre d’ancrer dans la mémoire d’un client ce type de détail lorsqu’il cherche sa bouteille. ». Le travail s’est donc effectué davantage sur la typographie et le logos pour gagner en clarté « Bruno Paillard, c’est un nom assez long, je me rendais compte qu’on le voyait mal. » Le nouveau logos, baptisé « tissé BP », inscrit les initiales de la maison à l’intérieur d’un lien qui prend la forme d’un coquillage fossilisé retrouvé sur une parcelle de Cumières. « Son mouvement circulaire, non fermé, évoque aussi l’usage dans nos assemblages d’une réserve perpétuelle initiée en 1985 ». L’étiquette a perdu ses angelots mais a conservé les feuilles de vignes. Elles rappellent le caractère vigneron de la maison, propriétaire de 30 hectares, qui lui procurent deux tiers de ses approvisionnements. Discrétion et élégance obligent, elles n’apparaissent désormais qu’en filigrane.  Enfin, dernier effort de lisibilité, la mise en avant du dosage sur l’étiquette et non sur la contre étiquette. Une belle manière de souligner un point fort de la maison dont toute la gamme ne dépasse pas l’extra-brut.

www.champagnebrunopaillard.com

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[Wine Paris] Les vins du Rhône reviennent sur le devant de la scène

Philippe Pellaton, président de l’interprofessionnel des vins de la vallée du Rhône, a profité de Wine Paris pour faire un point d’étape « après deux ans en sous régime », un millésime en retrait de 5% à 2,6 M hl (la deuxième plus petite récolte après 2017) et avant la finalisation de la feuille de route 2030 pour cet été.

La répartition par couleur sera l’un des principaux axes de travail 2021 d’Inter Rhône. La tendance est à une augmentation des blancs et « nous devons prendre la parole sur ce sujet en cours de restructuration technique et œnologique pour définir des profils types d’AOP blancs du Rhône, notamment en hiérarchisant les moments de consommation » commente le président Philippe Pellaton. La couleur devrait, pour ce millésime, atteindre 14% de la production gonflée par l’arrivée des 70 000 hl du Diois qui a rejoint l’interprofession en 2019. Le Diois offre également un potentiel de développement en bulles dans une impasse structurelle avec seulement deux appellations possibles (clairette-crémant de Die et la petite AOP de Saint-Peray). La production totale en blanc de 150-200 000 hl devrait ainsi rapidement arriver à 300 000 hl avec un potentiel important en Côtes-du-Rhône, Luberon, Ventoux et Costières de Nîmes. Les rosés, en revanche, apparaissent en stagnation autour de 430 000 hl.

Un bureau à Shanghai

Inter Rhône entend par ailleurs rééquilibrer les ventes France et Export pour tendre d’ici une décennie à un 50-50, l’international plafonnant actuellement autour de 35%. « C’est une voie de développement volume et valeur importante, en particulier au grand export, avec les blancs déjà bien valorisés en Amérique du Nord, et les rouges en Asie où les expéditions sont encore confidentielles (actuellement 40 a 50 000 hl dont 25 000 en Côtes-du-Rhône et Villages sur 800 000 hl exportés). L’ouverture d’ici quelques semaines d’un bureau de représentation à Shanghai (seul le CIVB dispose également d’un tel dispositif en Chine) devrait aider à doper ce marché. »

Une com Villages renforcée

Inter Rhône entend également mieux communiquer et valoriser les appellations intermédiaires entre Côtes-du-Rhône et crus qui pourraient également monter en puissance en volume (250 000 hl en production). Ils bénéficieront cette année d’un événement en région (Lyon), de l’organisation de Cinê Vignes en plein air dans les villages et d’une communication plus didactique et pédagogique. Les Côtes-du-Rhône régionaux et Villages profiteront le 11 juin prochain d’un nouvel événement populaire sur les bords du Rhône en cours d’organisation tandis que les 22 Côtes-du-Rhône Villages en nom de commune seront mis à l’honneur par leur nouvel ambassadeur Florent Pietravalle, chef étoilé de La Mirande à Avignon. Côté crus, ce sera un événement à Paris pour le second trimestre sur une journée en deux temps (grand public et professionnels).

Autre axe de travail, le développement durable avec une démarche RSE engagée par Inter Rhône qui devrait aboutir dans quelques mois à une labellisation. « Elle servira de dynamique en interne auprès des salariés comme en externe auprès des adhérents. Cette démarche (nous sommes la seule interprofession à l’avoir engagée) participe à la premiumisation, la valeur ajoutée provenant aussi de l’engagement environnemental (12% du vignoble engagés en 2021), mais également de la responsabilisation et de l’affirmation de notre rôle d’acteur économique majeur dans la région ».

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Un Coteaux champenois signé Devaux et Michel Chapoutier

« En Chanzeux » tel est le nom de la cuvée rouge de pinot noir des Riceys issue de la rencontre entre le négociant Michel Chapoutier et la coopérative Devaux. Michel Parisot, le chef de caves, revient sur la genèse de ce projet qui nous propose une autre approche des terroirs champenois.

Comment est né ce projet de Coteaux champenois ?

A travers l’histoire de ses rosés, la commune des Riceys a depuis longtemps cette culture des vins tranquilles de couleur. Encore au lendemain de la Seconde Guerre, alors que le champagne n’était pas aussi dynamique, les habitants misaient davantage leur avenir sur eux que sur les effervescents. N’oublions pas aussi que le négoce bourguignon, avant que le village ne rentre dans l’appellation Champagne, venait jusqu’ici lorsqu’il avait besoin de raisins supplémentaires. On sent bien qu’il s’agit d’un secteur frontalier entre les deux appellations.

Pendant des années, j’ai d’abord cherché la parcelle qui pourrait convenir le mieux. Les vignerons produisaient des Coteaux champenois de manière épisodique, lorsqu’ils trouvaient l’année belle et mûre. Pour ma part, j’ai toujours considéré que l’on ne pouvait faire du coteau que si on dédiait entièrement une parcelle à cette production en adaptant les pratiques viticoles qui sont différentes de celles que l’on adopte pour un vin effervescent. Il faut en particulier réduire les rendements. Cela ne peut pas se faire en une année, la vigne ne le supporterait pas. D’où les différentes versions de cette cuvée. En 2015, nous étions encore à 10.000 kilos, en 2017 à 7000, et en 2019 à 3000 ! Si on utilisait aujourd’hui cette parcelle pour du champagne, cela donnerait des effervescents lourds, parce que la concentration est très différente de ce que l’on recherche pour un vin de base champenois. Les degrés d’acidité sont moindres et les degrés d’alcool trop élevés : 13,5 en 2019 ! Nous sommes sur un profil bourguignon et plus du tout champenois.

Comment décririez-vous ce terroir ?

Cette parcelle est orientée plein sud, sur un secteur réputé des Riceys qui s’appelle Chanzeux. La pente est si marquée que les enjambeurs ne passent pas. Avec cette exposition et cette inclinaison, le matin, la rosée disparaît en peu de temps, la vigne sèche vite, on a donc peu de problèmes sanitaires ce qui facilite la culture en bio. Ajoutez à cela le climat plus continental de la Côte des Bar par rapport au reste de la Champagne, avec des étés plus chauds et secs qui favorisent encore cette concentration. Quant au sol, on va trouver un peu d’argile, ce qui donne davantage de puissance, de structure. Clairement, ce n’est pas un terroir à chardonnay.

Quelles sont les spécificités de la vinification, et comment décririez-vous ces vins ?

Nous procédons à des macérations longues. 2019 est éraflé à 100 % mais à partir de 2020, nous avons réincorporé de la vendange entière, ce qui donne un aspect floral. La proportion est aujourd’hui de 15 % et nous n’irons pas beaucoup plus loin, parce que cela peut amener aussi des notes végétales. C’est l’intérêt des échanges que nous avons avec Michel Chapoutier, puisque ce projet est issu d’une joint-venture avec ce négociant de la Vallée du Rhône où ce type de vinification est de plus en plus appliqué. Chapoutier nous apporte aussi beaucoup sur le travail sous bois. Nous avons choisi au départ d’utiliser des fûts de 400 litres. Le vin manquait encore de concentration pour supporter un marquage supérieur. Au fur et à mesure que nous avons descendu les rendements, nous avons pu revenir à des fûts de 300 litres. Nous ne faisons pas de collage, pas de soutirage après malo, rien qui pourrait choquer les vins.

On retrouve dans cette cuvée les arômes typiques des rosés des Riceys de réglisse et de feu de cheminée refroidi, même s’il s’agit d’un rouge. La chauffe légère du bois donne une touche de vanille. Souvent le coteau, lorsqu’il est élaboré avec des parcelles de plus gros rendement et de maturité moindre, a un côté groseille un peu verte, cela fait des vins sur la fraîcheur, je recherchais un profil plus bourguignon, avec des fruits rouges concentrés. J’associerais bien ce vin avec des ris de veau. J’ai déjà tenté l’expérience pour un Vosne-Romanée. Cela marche très bien parce qu’il y a cette élégance dans les deux cas alors que la puissance est quand même moindre qu’un Pommard par exemple.

45 € Disponible mi-mars

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Estandon en bio et inno

Cette année, l’union coopérative provençale Estandon a misé sur le bio et sur l’innovation.

Avec pas moins d’une demi douzaine de références bio déclinée en trois gammes, l’union coopérative du Var a sérieusement étoffé sa palette de vins de Provence. Hormis le coteaux varois Terres de Saint-Louis (qui garde son nom pour le conventionnel), rebaptisé Terres d’Estandon pour le bio et une nouvelle bouteille pour le côtes-de-provence Le Temps des Vignes, il s’agit de nouveaux assemblages en IGP Méditerranée et Var et en AOP Côtes-de-Provence et Coteaux Varois en Provence. Un contenu identique packagé pour trois circuits différents, GD, CHR et Export designé avec une agence anglaise. Dans la gamme, Estandon s’est également offert un premier vin issu de raisins en biodynamie (12€), Symbiose, élaboré avec la coopérative de Correns. « Nous avons également deux références en CAB (Conversion en Agriculture Biologique) mais avec un label inconnu des consommateurs, les ventes ne sont pas convaincantes », reconnait le directeur Philippe Brel. Les nouvelles références sont écoconçues avec bouteille allégée, bouchon en liège de Provence (2,5 millions de bouchons par an utilisés par Estandon), verre non extra blanc, capsule en produits biosourcés (cane à sucre, maïs), cartons issus de forêts gérées durablement (FSC)….

Un tiers en bio

Au total, le bio représente environ un tiers des apports pour le millésime 2021 (12 % il y a encore deux ans). « Une belle prouesse si on se souvient qu’il ne pèse que 5,8 % des ventes en GD, 9% pour la Provence même si dans nos caveaux, il atteint jusqu’à 20 %, souligne Philippe Brel. Le problème reste le consentement à payer plus cher pour le consommateur ». Certaines coopératives ont pris clairement le virage du bio telles Correns et Roquebrussanne, les deux principaux fournisseurs, mais également les coopératives de Bras et Rougiers. 182 producteurs en 2020, plus de 200 sur le millésime 2021 sont également labellisés HVE. « Nous accompagnons surtout les viticulteurs avec notre programme Sols Vivants sur le partage des bonnes pratiques. Plus d’une vingtaine de viticulteurs sont impliqués directement dans les expérimentations de couverts végétaux, d’agroforesterie, et nous proposons de plus en plus de formations en pratiques environnementales comme la taille douce ».

De l’apéro au digestif

Estandon joue également l’innovation. Toujours en rosé (90% de la production à l’instar des appellations provençales en général) avec depuis cet automne un nouveau coteaux-varois haut de gamme élevé en fûts de différentes chauffes, Ceux de 1906 (faisant référence à la récolte des vignerons du début du XXe), qui se déguste frais à l’apéritif ou chambré au digestif (24,50€) et un IGP Méditerranée Black Rosé sans millésime et en bouteille bordelaise noire sérigraphiée et capsule à vis pour une incitation à la mixologie (8,90 €). « Nos clients achètent d’abord un nom, et une marque doit garantir une qualité tout en sachant innover ». La marque sera également proposée en cannette, toujours en rose et noir.

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[Wine Paris] L’Armagnac met le cap vers 2030

L’armagnac bouge, et le fait savoir. L’eau-de-vie gasconne profite du salon Wine Paris & Vinexpo Paris pour faire découvrir toute sa richesse et sa diversité aux professionnels. Et peaufine son projet « Ambition Armagnac 2030 » pour se projeter vers l’avenir.

Dans l’espace « Be Spirits » du salon Wine Paris & Vinexpo Paris, tout le dynamisme du monde des spiritueux s’affiche avec une grande liberté, entre produits innovants, habillages audacieux et communications « disruptives ». Du rhum au whisky, du gin à la vodka, les « spi » ont le vent en poupe. Mais les appellations traditionnelles françaises ne sont pas en reste. Ainsi l’armagnac, plus ancienne eau-de-vie de France, montre ses muscles et décline son art de vivre gascon sur un stand convivial judicieusement posté à proximité de l’infinite bar où les visiteurs peuvent constater qu’il se décline aussi très bien en cocktail. Présentant une quarantaine de marques différentes, Olivier Goujon, directeur du BNIA (Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac) et Maeva Vidonne, responsable communication & promotion, font pulser la thématique « Armagnac Style » en jonglant entre pédagogie (comment ça fonctionne, un alambic armagnacais ?) et valorisation de la diversité des produits, passant des augustes flacons millésimés aux plus jeunes eaux-de-vie résolument sexy. Sans renier ses racines ni son identité, l’armagnac a dépoussiéré son image, et il est aujourd’hui irrigué par une nouvelle génération qui contribue à le re-positionner, à l’heure du craft, comme un spiritueux incontournable, ancré, identitaire, porteur d’histoire(s) et d’émotions.

Pour accélérer cette dynamique, le BNIA a récemment lancé le projet « Ambition Armagnac 2030 », une grande consultation publique invitant « l’ensemble des forces vives de notre territoire » (opérateurs de l’appellation, tonneliers, verriers, politiques locaux, acteurs du tourisme, etc.) à répondre à quatre grandes questions qui permettront de tracer la feuille de route des dix années à venir. « Cette consultation porte sur quatre grands axes », détaille Olivier Goujon. « La durabilité des pratiques ; la performance organisationnelle entre tous les acteurs du territoire ; l’attractivité du produit et de l’appellation ; qualité et savoir« . La synthèse de cette consultation sera dévoilée le 23 juin prochain par l’interprofession et permettra de définir trois plans stratégiques qui seront autant d’actions à mettre en chantier par le prochain président du BNIA, dont l’identité sera officiellement dévoilée en fin d’année.

Une nouvelle Maison du Vignoble à l’été 2022

Entre-temps, l’Armagnac aura ouvert, dès l’été 2022, les portes de sa nouvelle « Maison du Vignoble » à Eauze (Gers), un pôle viticole faisant office de showroom, de lieu de dégustation et de point de départ des explorations du territoire armagnacais, aboutissement de 30 ans de réflexion et de travail en collaboration avec le Floc de Gascogne et les Côtes de Gascogne. Signe que, même s’il met parfois du temps pour mûrir ses projets, l’Armagnac est résolument monté dans le train de la modernité.

En témoignent certains flacons dégustés sur le stand du BNIA, qui réalisent le tour de force d’être à la fois totalement authentiques dans leur identité, très précis et originaux dans leur définition, et innovants dans leur présentation : la gamme tout juste relookée de la maison Arton en est une très belle illustration (sublime « Pièce Unique » 2011, 100% ugni blanc fût n°24), tout comme l’excellente Folle Blanche 2009 Brut de Fût de Récapet (famille Lurton), la « Pure Insolence » édition limitée 100% Folle Blanche de Château Garreau ou le « Biologic » 7 ans de la maison Darroze, qui vient confirmer aussi que l’armagnac bio est une tendance qui a le vent en poupe. On en reparlera.

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