Trop chère, la Bourgogne ? 15 cuvées qui prouvent l’inverse

La 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se déroulait la semaine dernière, a été l’occasion pour les dégustateurs professionnels de dénicher des pépites à prix encore accessible. Car oui, il y en a en Bourgogne lorsqu’on veut bien se donner la peine de les trouver !

C’est une petite musique que l’on entend de plus en plus, chez les sommeliers comme chez les cavistes et les journalistes spécialisés : « les vins de Bourgogne sont devenus trop chers, leurs grands crus sont des valeurs spéculatives hors de portée pour le budget du commun des mortel, et même les cuvées en AOC régionale sont devenues trop onéreuses ». Serait-on à la veille d’un désamour, ou du moins d’un début de « Bourgogne Bashing » ? Gardons la tête froide. Tout d’abord, la 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se tenait du 18 au 22 mars entre les vignobles de l’Yonne, de la Côte-d’Or et de la Saône-et-Loire, a prouvé que le « désir de Bourgogne » est encore très vivace, si l’on en croit l’affluence record de 2600 professionnels venus du monde entier. À la faveur de deux millésimes affichant de beaux volumes, 2022 et 2023, la Bourgogne a de nouveau du vin à vendre et il y avait du monde pour en acheter. Pour autant, l’interprofession n’élude pas la question de la flambée des prix de ces dernières années : s’il est volontiers rappelé que les grands crus, dont certains sont désormais inatteignables, ne représentent que 1% du vignoble, et que la cote stratosphérique de certains vignerons stars – particulièrement de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune – ne saurait concerner l’ensemble de la filière, un discours de prudence est tenu par les instances dirigeantes pour appeler les producteurs bourguignons à garder raison dans leur positionnement prix. C’est un fait, les vins de Bourgogne doivent rester distributifs et ne pas succomber à la tentation de la spéculation. Bonne nouvelle, les quelques jours de dégustations passés dans le vignoble bourguignon nous ont permis de confirmer qu’il y a encore plein de cuvées bourguignonnes accessibles en prix, notamment dans le Chablisien, le Mâconnais et la Côte Chalonnaise. En voici quelques exemples.

Chablisien
Quelques nouveaux exposants de cette édition 2024 des Grands Jours, qui méritent le détour. On vous avait déjà parlé, il y a deux ans, de Guillaume Michaut et de son Domaine 47°N3°E créé en 2018. En 2022, Guillaume a « rapatrié » les vignes familiales et travaille aujourd’hui sur 7,80 hectares. On adore son Premier Cru « Beauroy » 2022 élevé 14 mois en cuve inox, une démonstration de pureté chablisenne, ciselée, précise, aérienne (45 €). Au rayon des nouveaux exposants, le Domaine des Trois V est une exploitation familiale reprise en 2017 par Marjorie Molusson, première génération à faire, dès 2020, de la mise en bouteille (même si elle continue de vendre au négoce). Marjorie travaille avec sa fille Thessa, qui nous présente notamment un Premier Cru « Vaucoupin » 2022, 100% cuve inox, tout en palette florale et touche iodée, saline, doté d’une belle mâche salivante et d’une très belle persistance (18,70 €). Du nouveau aussi au Domaine Krantz, installé à Chitry : le fils Antoine a rejoint le père, Jean-Yves (installé depuis 30 ans sur 15 hectares), et ensemble ils ont mis leur premier millésime en bouteille en 2020. Coup de cœur pour le Bourgogne Chitry blanc 2022, 100% cuve, issu de vignes de chardonnay d’une quarantaine d’années, déroulant une jolie chair de poire juteuse à point, un agréable gras qui ne cède rien au côté désaltérant, tout cela pour 8,50 € seulement, quelle affaire ! Enfin, Domaine Vincent Wengier, pas vraiment une nouveauté – il a repris les rênes du domaine il y a 25 ans – mais une valeur sûre à (re)découvrir, annonce une certification bio de ses 28 hectares à partir du millésime 2023. Toute la gamme est impeccable mais si c’est une pépite que vous cherchez, optez pour le Bourgogne Chardonnay 2022, d’une belle densité vibrante, une chair plantureuse mais de la nervosité, un profil salivant, c’est un sacré bon chardo tout en dentelle ! (12,50 €)

Crémant de Bourgogne
Nous sommes au Domaine Bruno Dangin à Molesme, à la frontière entre Bourgogne et Champagne, où Matthieu Dangin a repris le flambeau de son père Bruno dans la production de crémants de très haute volée, certifiés bio depuis 2014. À la tête de 5 hectares (et d’une vingtaine d’ares en Champagne), il produit des bulles élégantes et toniques, essentiellement à base de pinot noir. Matthieu s’autorise à produire la même cuvée avec ou sans soufre (« Prestige de Narcès » et « Prestige de Constance », respectivement 22 et 23 €), signe un « Grand Éminent » 100% pinot zéro dosage, élevé 5 ans, combinant finesse et dynamisme (24 €), et s’aventure même en Vin de France pétillant avec sa cuvée « Territoires », qui marie pinot noir bourguignon, chardonnay languedocien, sylvaner alsacien et sémillon bordelais, une petite bombe de pur plaisir à 14 € seulement.

Mâconnais
Le Mâconnais reste une valeur sûre pour qui veut trouver des chardonnays bourguignons à prix doux. Encore faut-il savoir faire le tri dans une offre pléthorique ! Et si l’on vous a déjà parlé par le passé de quelques références de la région comme Saumaize-Michelin, Verpaille, Frantz Chagnoleau, Alexis Pollier ou encore l’incontournable domaine Guillemot-Michel en biodynamie, bien d’autres producteurs méritent le détour. On mentionnera en premier lieu Nicolas Maillet. À la tête de 8 hectares, il a repris l’exploitation familiale en 1999 (elle faisait alors 3,5 hectares et son père livrait sa production en coopérative), a amorcé un passage en bio et en biodynamie, travaillant en levures indigènes et sans contenant boisé. Outre son bourgogne aligoté qui remporte fréquemment les suffrages et séduit par sa savoureuse floralité, nous avons beaucoup aimé son mâcon Izé 2022 issu de vignes quinquagénaires, plein de vibration et doté d’un crémeux pixellisé. Mais surtout son mâcon Verzé 2022 « Le Chemin Blanc », assemblage de trois parcelles centenaires, tactile, traçant, salin (25 €).

Situé à Vergisson, Pierre Desroches cultive une douzaine d’hectares qu’il a repris en 2010 et considérablement développés, labellisés bio depuis 2022. Ses étiquettes sont sur Mâcon, Pouilly, Saint-Véran : une gamme très complète, très cohérente, sans fausse note, où se distingue son Pouilly-Fuissé Premier Cru « Clos de Solutré » 2022, très floral, minéral à souhait, déclinant une trame crayeuse sur chair mûre (26,40 €).

On part enfin à Viré chez Gondard-Perrin, domaine familial de 18 hectares montant au moins au XVIIè siècle, mené par Frantz-Ludwig depuis 2015. À 30 ans seulement, il perpétue le savoir-faire de ses prédécesseurs, qui se distingue par la recherche d’une maturité poussée qui s’équilibre toujours par une belle fraîcheur. Son viré-clessé « Climat Brechen » 2022, toujours en fût (on est entre 22 et 26 mois d’élevage) et prochainement mis en bouteille, est un modèle d’harmonie entre opulence et salinité, puissance et fraîcheur. Ses 6 grammes de sucre résiduel apportent une touche de gourmandise, le crémeux de la matière se teinte de cristaux de sel sur la langue, c’est délicieux (18 €).

Côte Chalonnaise
Alain Hasard, nous vous avions déjà parlé il y a quelque temps, est un vigneron extrêmement talentueux situé à Aluze, en Saône-et-Loire. Ses mercureys sont de véritables bijoux de pinots noirs mais, hélàs, victime de son succès, Alain ne les faisait pas déguster aux Grands Jours ! Nous avons pu apprécier ses cuvées en Bourgogne Côte Chalonnaise, « Les Oxfordiennes » et « Les Amourettes », ainsi que deux cuvées en Rully, « La Chatalienne » et « Les Cailloux ». Comme son nom l’indique, cette dernière vient d’un terroir ultra calcaire d’u demi hectare. En 2022, malgré le côté solaire du millésime, elle décline un profil très vertical, élancé, résolument crayeux sur la langue (37 €). Alain, qui exploitait jusqu’ici un peu plus de 5 hectares, a réduit la voilure à 3, pour pouvoir continuer d’accorder une attention méticuleuse à chacune de ses vignes. En attendant que l’un de ses cinq enfants vienne prendre doucement le relais ?

On reste à Rully avec le domaine Jaeger Defaix, qui décline une gamme de cuvées rendant magnifiquement honneur à l’appellation, grâce à l’incontestable talent d’Hélène Jaeger Defaix. Nous avons particulièrement aimé, en blanc, le Rully 1er Cru Rabourcé 2022, issu de sols de marnes blanches, exprimant une vitalité et une droiture irréprochables (35 €) ; et, en rouge, le Rully 1er Cru Clos du Chapitre 2022 : sur ce terroir de 6,5 hectares, Hélène en exploite 1,4, et en tire un jus d’un superbe velouté, absolument irrésistible (38 €).

On passe de Rully à Givry avec le domaine Sarrazin Michel & Fils, situé à Jambles (71). Une vaste exploitation familiale couvrant 47 hectares. Outre un excellent bourgogne Aligoté « Charnailles » 2022, véritable bonbon à 8,50 € seulement, on vous recommande le Givry 1er Cru « Champs Lalot » 2022, en blanc, un chardonnay élevé en fût neuf déclinant un confortable beurré, un joli équilibre entre suavité et finesse de texture, une matière gourmande mais aérienne (19 €). En rouge, le Givry 1er Cru « Les Grands Prétants » 2022, issu de vieilles vignes de pinot noir, arbore une touche de rusticité dans son dessin tannique mais un agréable juteux, qui laisse présager une bonne garde. À attendre, donc (23 €).
Stéphane Aladame, originaire de Montagny, a créé son domaine en 1992, d’abord avec 2,5 hectares en location. Il a progressivement agrandi la surface, avant de céder la majorité de son exploitation à de nouveaux associés en 2023. Il garde toutefois un tiers des parts du domaine et continue de faire les vins. On salue la précision florale, svelte et ciselée de son Montagny 1er Cru « Les Vignes Derrière » 2022, une belle expression de chardonnay au parfum d’acacia (27 €).

On se déplace du côté de Buxy pour rencontrer Aline Beauné, qui a repris en 2018 le vignoble familial dont ses parents, depuis plus de 40 ans, livraient le fruit en coopérative. Après avoir fait ses armes à Santenay, Aline a repris les 6 hectares pour produire exclusivement du blanc (Bourgogne, Aligoté, Montagny) et un peu d’achat de raisin à Santenay pour ouvrir sa gamme au rouge. En guise de chardonnay pur plaisir « sans prise de tête », son Bourgogne blanc 100% cuve en acier émaillé se signale par sa jolie tension et son aromatique acidulée sur la peau de citron (17 €). On monte de plusieurs crans en matière de complexité avec son Montagny Village 2022 « Reconnaissance », une nouvelle cuvée issue d’une parcelle isolée de vignes de 35 ans, élevées en foudre, en équilibre entre l’ampleur et la droiture, très fraîche et digeste (35 €).

Retour à Mercurey avec le Domaine Charton, vignoble de 12 hectares dont les blancs nous ont semblé campés sur un élevage un peu trop appuyé, mais qui signe de très jolis rouges où se distingue un 1er Cru « La Chassière » 2022, vigoureux, savoureux, plein et séveux, doté d’une belle allonge (30 €).
On finit en beauté ce tour d’horizon de la « Bourgogne accessible » avec une jolie histoire familiale en Côte Chalonnaise, celle du Domaine Bertrand, vignoble d’une dizaine d’hectares à Barizey. Le fils, Raphaël, qui avait suivi initialement une formation en mécanique auto, a repris les rênes du domaine en 2018 avec son épouse Catarina, d’origine portugaise. Cette dernière, ingénieure chimiste, a passé son diplôme d’œnologue et impulse désormais la partie technique, tout comme elle a piloté la modernisation des étiquettes. Après avoir vinifié au Chili, Raphaël et Catarina sont revenus à la maison avec de fermes ambitions, ils ont rénové la cuverie, revu les modes de réception vendange et de vinification, réorienté la conduite environnementale du vignoble et, tout en continuant de vendre une bonne partie de la production au négoce, développent progressivement la mise en bouteille (passé de 3000 à 20 000 unités entre 2020 et 2022). On craque pour deux de leurs cuvées : le Mercurey « Les Marcœurs » 2022, beau jus savoureux et sanguin, plein d’énergie (22 €), et le Mercurey « La Pidancerie » 2022, au profil plus aiguisé et tranchant, à l’aromatique déclinant fleur mauve et baie bleue, très appétissante (22 €). Un domaine à suivre !

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Trop chère, la Bourgogne ? 15 cuvées qui prouvent l’inverse

La 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se déroulait la semaine dernière, a été l’occasion pour les dégustateurs professionnels de dénicher des pépites à prix encore accessible. Car oui, il y en a en Bourgogne lorsqu’on veut bien se donner la peine de les trouver !

C’est une petite musique que l’on entend de plus en plus, chez les sommeliers comme chez les cavistes et les journalistes spécialisés : « les vins de Bourgogne sont devenus trop chers, leurs grands crus sont des valeurs spéculatives hors de portée pour le budget du commun des mortel, et même les cuvées en AOC régionale sont devenues trop onéreuses ». Serait-on à la veille d’un désamour, ou du moins d’un début de « Bourgogne Bashing » ? Gardons la tête froide. Tout d’abord, la 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se tenait du 18 au 22 mars entre les vignobles de l’Yonne, de la Côte-d’Or et de la Saône-et-Loire, a prouvé que le « désir de Bourgogne » est encore très vivace, si l’on en croit l’affluence record de 2600 professionnels venus du monde entier. À la faveur de deux millésimes affichant de beaux volumes, 2022 et 2023, la Bourgogne a de nouveau du vin à vendre et il y avait du monde pour en acheter. Pour autant, l’interprofession n’élude pas la question de la flambée des prix de ces dernières années : s’il est volontiers rappelé que les grands crus, dont certains sont désormais inatteignables, ne représentent que 1% du vignoble, et que la cote stratosphérique de certains vignerons stars – particulièrement de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune – ne saurait concerner l’ensemble de la filière, un discours de prudence est tenu par les instances dirigeantes pour appeler les producteurs bourguignons à garder raison dans leur positionnement prix. C’est un fait, les vins de Bourgogne doivent rester distributifs et ne pas succomber à la tentation de la spéculation. Bonne nouvelle, les quelques jours de dégustations passés dans le vignoble bourguignon nous ont permis de confirmer qu’il y a encore plein de cuvées bourguignonnes accessibles en prix, notamment dans le Chablisien, le Mâconnais et la Côte Chalonnaise. En voici quelques exemples.

Chablisien
Quelques nouveaux exposants de cette édition 2024 des Grands Jours, qui méritent le détour. On vous avait déjà parlé, il y a deux ans, de Guillaume Michaut et de son Domaine 47°N3°E créé en 2018. En 2022, Guillaume a « rapatrié » les vignes familiales et travaille aujourd’hui sur 7,80 hectares. On adore son Premier Cru « Beauroy » 2022 élevé 14 mois en cuve inox, une démonstration de pureté chablisenne, ciselée, précise, aérienne (45 €). Au rayon des nouveaux exposants, le Domaine des Trois V est une exploitation familiale reprise en 2017 par Marjorie Molusson, première génération à faire, dès 2020, de la mise en bouteille (même si elle continue de vendre au négoce). Marjorie travaille avec sa fille Thessa, qui nous présente notamment un Premier Cru « Vaucoupin » 2022, 100% cuve inox, tout en palette florale et touche iodée, saline, doté d’une belle mâche salivante et d’une très belle persistance (18,70 €). Du nouveau aussi au Domaine Krantz, installé à Chitry : le fils Antoine a rejoint le père, Jean-Yves (installé depuis 30 ans sur 15 hectares), et ensemble ils ont mis leur premier millésime en bouteille en 2020. Coup de cœur pour le Bourgogne Chitry blanc 2022, 100% cuve, issu de vignes de chardonnay d’une quarantaine d’années, déroulant une jolie chair de poire juteuse à point, un agréable gras qui ne cède rien au côté désaltérant, tout cela pour 8,50 € seulement, quelle affaire ! Enfin, Domaine Vincent Wengier, pas vraiment une nouveauté – il a repris les rênes du domaine il y a 25 ans – mais une valeur sûre à (re)découvrir, annonce une certification bio de ses 28 hectares à partir du millésime 2023. Toute la gamme est impeccable mais si c’est une pépite que vous cherchez, optez pour le Bourgogne Chardonnay 2022, d’une belle densité vibrante, une chair plantureuse mais de la nervosité, un profil salivant, c’est un sacré bon chardo tout en dentelle ! (12,50 €)

Crémant de Bourgogne
Nous sommes au Domaine Bruno Dangin à Molesme, à la frontière entre Bourgogne et Champagne, où Matthieu Dangin a repris le flambeau de son père Bruno dans la production de crémants de très haute volée, certifiés bio depuis 2014. À la tête de 5 hectares (et d’une vingtaine d’ares en Champagne), il produit des bulles élégantes et toniques, essentiellement à base de pinot noir. Matthieu s’autorise à produire la même cuvée avec ou sans soufre (« Prestige de Narcès » et « Prestige de Constance », respectivement 22 et 23 €), signe un « Grand Éminent » 100% pinot zéro dosage, élevé 5 ans, combinant finesse et dynamisme (24 €), et s’aventure même en Vin de France pétillant avec sa cuvée « Territoires », qui marie pinot noir bourguignon, chardonnay languedocien, sylvaner alsacien et sémillon bordelais, une petite bombe de pur plaisir à 14 € seulement.

Mâconnais
Le Mâconnais reste une valeur sûre pour qui veut trouver des chardonnays bourguignons à prix doux. Encore faut-il savoir faire le tri dans une offre pléthorique ! Et si l’on vous a déjà parlé par le passé de quelques références de la région comme Saumaize-Michelin, Verpaille, Frantz Chagnoleau, Alexis Pollier ou encore l’incontournable domaine Guillemot-Michel en biodynamie, bien d’autres producteurs méritent le détour. On mentionnera en premier lieu Nicolas Maillet. À la tête de 8 hectares, il a repris l’exploitation familiale en 1999 (elle faisait alors 3,5 hectares et son père livrait sa production en coopérative), a amorcé un passage en bio et en biodynamie, travaillant en levures indigènes et sans contenant boisé. Outre son bourgogne aligoté qui remporte fréquemment les suffrages et séduit par sa savoureuse floralité, nous avons beaucoup aimé son mâcon Izé 2022 issu de vignes quinquagénaires, plein de vibration et doté d’un crémeux pixellisé. Mais surtout son mâcon Verzé 2022 « Le Chemin Blanc », assemblage de trois parcelles centenaires, tactile, traçant, salin (25 €).

Situé à Vergisson, Pierre Desroches cultive une douzaine d’hectares qu’il a repris en 2010 et considérablement développés, labellisés bio depuis 2022. Ses étiquettes sont sur Mâcon, Pouilly, Saint-Véran : une gamme très complète, très cohérente, sans fausse note, où se distingue son Pouilly-Fuissé Premier Cru « Clos de Solutré » 2022, très floral, minéral à souhait, déclinant une trame crayeuse sur chair mûre (26,40 €).

On part enfin à Viré chez Gondard-Perrin, domaine familial de 18 hectares montant au moins au XVIIè siècle, mené par Frantz-Ludwig depuis 2015. À 30 ans seulement, il perpétue le savoir-faire de ses prédécesseurs, qui se distingue par la recherche d’une maturité poussée qui s’équilibre toujours par une belle fraîcheur. Son viré-clessé « Climat Brechen » 2022, toujours en fût (on est entre 22 et 26 mois d’élevage) et prochainement mis en bouteille, est un modèle d’harmonie entre opulence et salinité, puissance et fraîcheur. Ses 6 grammes de sucre résiduel apportent une touche de gourmandise, le crémeux de la matière se teinte de cristaux de sel sur la langue, c’est délicieux (18 €).

Côte Chalonnaise
Alain Hasard, nous vous avions déjà parlé il y a quelque temps, est un vigneron extrêmement talentueux situé à Aluze, en Saône-et-Loire. Ses mercureys sont de véritables bijoux de pinots noirs mais, hélàs, victime de son succès, Alain ne les faisait pas déguster aux Grands Jours ! Nous avons pu apprécier ses cuvées en Bourgogne Côte Chalonnaise, « Les Oxfordiennes » et « Les Amourettes », ainsi que deux cuvées en Rully, « La Chatalienne » et « Les Cailloux ». Comme son nom l’indique, cette dernière vient d’un terroir ultra calcaire d’u demi hectare. En 2022, malgré le côté solaire du millésime, elle décline un profil très vertical, élancé, résolument crayeux sur la langue (37 €). Alain, qui exploitait jusqu’ici un peu plus de 5 hectares, a réduit la voilure à 3, pour pouvoir continuer d’accorder une attention méticuleuse à chacune de ses vignes. En attendant que l’un de ses cinq enfants vienne prendre doucement le relais ?

On reste à Rully avec le domaine Jaeger Defaix, qui décline une gamme de cuvées rendant magnifiquement honneur à l’appellation, grâce à l’incontestable talent d’Hélène Jaeger Defaix. Nous avons particulièrement aimé, en blanc, le Rully 1er Cru Rabourcé 2022, issu de sols de marnes blanches, exprimant une vitalité et une droiture irréprochables (35 €) ; et, en rouge, le Rully 1er Cru Clos du Chapitre 2022 : sur ce terroir de 6,5 hectares, Hélène en exploite 1,4, et en tire un jus d’un superbe velouté, absolument irrésistible (38 €).

On passe de Rully à Givry avec le domaine Sarrazin Michel & Fils, situé à Jambles (71). Une vaste exploitation familiale couvrant 47 hectares. Outre un excellent bourgogne Aligoté « Charnailles » 2022, véritable bonbon à 8,50 € seulement, on vous recommande le Givry 1er Cru « Champs Lalot » 2022, en blanc, un chardonnay élevé en fût neuf déclinant un confortable beurré, un joli équilibre entre suavité et finesse de texture, une matière gourmande mais aérienne (19 €). En rouge, le Givry 1er Cru « Les Grands Prétants » 2022, issu de vieilles vignes de pinot noir, arbore une touche de rusticité dans son dessin tannique mais un agréable juteux, qui laisse présager une bonne garde. À attendre, donc (23 €).
Stéphane Aladame, originaire de Montagny, a créé son domaine en 1992, d’abord avec 2,5 hectares en location. Il a progressivement agrandi la surface, avant de céder la majorité de son exploitation à de nouveaux associés en 2023. Il garde toutefois un tiers des parts du domaine et continue de faire les vins. On salue la précision florale, svelte et ciselée de son Montagny 1er Cru « Les Vignes Derrière » 2022, une belle expression de chardonnay au parfum d’acacia (27 €).

On se déplace du côté de Buxy pour rencontrer Aline Beauné, qui a repris en 2018 le vignoble familial dont ses parents, depuis plus de 40 ans, livraient le fruit en coopérative. Après avoir fait ses armes à Santenay, Aline a repris les 6 hectares pour produire exclusivement du blanc (Bourgogne, Aligoté, Montagny) et un peu d’achat de raisin à Santenay pour ouvrir sa gamme au rouge. En guise de chardonnay pur plaisir « sans prise de tête », son Bourgogne blanc 100% cuve en acier émaillé se signale par sa jolie tension et son aromatique acidulée sur la peau de citron (17 €). On monte de plusieurs crans en matière de complexité avec son Montagny Village 2022 « Reconnaissance », une nouvelle cuvée issue d’une parcelle isolée de vignes de 35 ans, élevées en foudre, en équilibre entre l’ampleur et la droiture, très fraîche et digeste (35 €).

Retour à Mercurey avec le Domaine Charton, vignoble de 12 hectares dont les blancs nous ont semblé campés sur un élevage un peu trop appuyé, mais qui signe de très jolis rouges où se distingue un 1er Cru « La Chassière » 2022, vigoureux, savoureux, plein et séveux, doté d’une belle allonge (30 €).
On finit en beauté ce tour d’horizon de la « Bourgogne accessible » avec une jolie histoire familiale en Côte Chalonnaise, celle du Domaine Bertrand, vignoble d’une dizaine d’hectares à Barizey. Le fils, Raphaël, qui avait suivi initialement une formation en mécanique auto, a repris les rênes du domaine en 2018 avec son épouse Catarina, d’origine portugaise. Cette dernière, ingénieure chimiste, a passé son diplôme d’œnologue et impulse désormais la partie technique, tout comme elle a piloté la modernisation des étiquettes. Après avoir vinifié au Chili, Raphaël et Catarina sont revenus à la maison avec de fermes ambitions, ils ont rénové la cuverie, revu les modes de réception vendange et de vinification, réorienté la conduite environnementale du vignoble et, tout en continuant de vendre une bonne partie de la production au négoce, développent progressivement la mise en bouteille (passé de 3000 à 20 000 unités entre 2020 et 2022). On craque pour deux de leurs cuvées : le Mercurey « Les Marcœurs » 2022, beau jus savoureux et sanguin, plein d’énergie (22 €), et le Mercurey « La Pidancerie » 2022, au profil plus aiguisé et tranchant, à l’aromatique déclinant fleur mauve et baie bleue, très appétissante (22 €). Un domaine à suivre !

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Trop chère, la Bourgogne ? 15 cuvées qui prouvent l’inverse

La 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se déroulait la semaine dernière, a été l’occasion pour les dégustateurs professionnels de dénicher des pépites à prix encore accessible. Car oui, il y en a en Bourgogne lorsqu’on veut bien se donner la peine de les trouver !

C’est une petite musique que l’on entend de plus en plus, chez les sommeliers comme chez les cavistes et les journalistes spécialisés : « les vins de Bourgogne sont devenus trop chers, leurs grands crus sont des valeurs spéculatives hors de portée pour le budget du commun des mortel, et même les cuvées en AOC régionale sont devenues trop onéreuses ». Serait-on à la veille d’un désamour, ou du moins d’un début de « Bourgogne Bashing » ? Gardons la tête froide. Tout d’abord, la 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se tenait du 18 au 22 mars entre les vignobles de l’Yonne, de la Côte-d’Or et de la Saône-et-Loire, a prouvé que le « désir de Bourgogne » est encore très vivace, si l’on en croit l’affluence record de 2600 professionnels venus du monde entier. À la faveur de deux millésimes affichant de beaux volumes, 2022 et 2023, la Bourgogne a de nouveau du vin à vendre et il y avait du monde pour en acheter. Pour autant, l’interprofession n’élude pas la question de la flambée des prix de ces dernières années : s’il est volontiers rappelé que les grands crus, dont certains sont désormais inatteignables, ne représentent que 1% du vignoble, et que la cote stratosphérique de certains vignerons stars – particulièrement de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune – ne saurait concerner l’ensemble de la filière, un discours de prudence est tenu par les instances dirigeantes pour appeler les producteurs bourguignons à garder raison dans leur positionnement prix. C’est un fait, les vins de Bourgogne doivent rester distributifs et ne pas succomber à la tentation de la spéculation. Bonne nouvelle, les quelques jours de dégustations passés dans le vignoble bourguignon nous ont permis de confirmer qu’il y a encore plein de cuvées bourguignonnes accessibles en prix, notamment dans le Chablisien, le Mâconnais et la Côte Chalonnaise. En voici quelques exemples.

Chablisien
Quelques nouveaux exposants de cette édition 2024 des Grands Jours, qui méritent le détour. On vous avait déjà parlé, il y a deux ans, de Guillaume Michaut et de son Domaine 47°N3°E créé en 2018. En 2022, Guillaume a « rapatrié » les vignes familiales et travaille aujourd’hui sur 7,80 hectares. On adore son Premier Cru « Beauroy » 2022 élevé 14 mois en cuve inox, une démonstration de pureté chablisenne, ciselée, précise, aérienne (45 €). Au rayon des nouveaux exposants, le Domaine des Trois V est une exploitation familiale reprise en 2017 par Marjorie Molusson, première génération à faire, dès 2020, de la mise en bouteille (même si elle continue de vendre au négoce). Marjorie travaille avec sa fille Thessa, qui nous présente notamment un Premier Cru « Vaucoupin » 2022, 100% cuve inox, tout en palette florale et touche iodée, saline, doté d’une belle mâche salivante et d’une très belle persistance (18,70 €). Du nouveau aussi au Domaine Krantz, installé à Chitry : le fils Antoine a rejoint le père, Jean-Yves (installé depuis 30 ans sur 15 hectares), et ensemble ils ont mis leur premier millésime en bouteille en 2020. Coup de cœur pour le Bourgogne Chitry blanc 2022, 100% cuve, issu de vignes de chardonnay d’une quarantaine d’années, déroulant une jolie chair de poire juteuse à point, un agréable gras qui ne cède rien au côté désaltérant, tout cela pour 8,50 € seulement, quelle affaire ! Enfin, Domaine Vincent Wengier, pas vraiment une nouveauté – il a repris les rênes du domaine il y a 25 ans – mais une valeur sûre à (re)découvrir, annonce une certification bio de ses 28 hectares à partir du millésime 2023. Toute la gamme est impeccable mais si c’est une pépite que vous cherchez, optez pour le Bourgogne Chardonnay 2022, d’une belle densité vibrante, une chair plantureuse mais de la nervosité, un profil salivant, c’est un sacré bon chardo tout en dentelle ! (12,50 €)

Crémant de Bourgogne
Nous sommes au Domaine Bruno Dangin à Molesme, à la frontière entre Bourgogne et Champagne, où Matthieu Dangin a repris le flambeau de son père Bruno dans la production de crémants de très haute volée, certifiés bio depuis 2014. À la tête de 5 hectares (et d’une vingtaine d’ares en Champagne), il produit des bulles élégantes et toniques, essentiellement à base de pinot noir. Matthieu s’autorise à produire la même cuvée avec ou sans soufre (« Prestige de Narcès » et « Prestige de Constance », respectivement 22 et 23 €), signe un « Grand Éminent » 100% pinot zéro dosage, élevé 5 ans, combinant finesse et dynamisme (24 €), et s’aventure même en Vin de France pétillant avec sa cuvée « Territoires », qui marie pinot noir bourguignon, chardonnay languedocien, sylvaner alsacien et sémillon bordelais, une petite bombe de pur plaisir à 14 € seulement.

Mâconnais
Le Mâconnais reste une valeur sûre pour qui veut trouver des chardonnays bourguignons à prix doux. Encore faut-il savoir faire le tri dans une offre pléthorique ! Et si l’on vous a déjà parlé par le passé de quelques références de la région comme Saumaize-Michelin, Verpaille, Frantz Chagnoleau, Alexis Pollier ou encore l’incontournable domaine Guillemot-Michel en biodynamie, bien d’autres producteurs méritent le détour. On mentionnera en premier lieu Nicolas Maillet. À la tête de 8 hectares, il a repris l’exploitation familiale en 1999 (elle faisait alors 3,5 hectares et son père livrait sa production en coopérative), a amorcé un passage en bio et en biodynamie, travaillant en levures indigènes et sans contenant boisé. Outre son bourgogne aligoté qui remporte fréquemment les suffrages et séduit par sa savoureuse floralité, nous avons beaucoup aimé son mâcon Izé 2022 issu de vignes quinquagénaires, plein de vibration et doté d’un crémeux pixellisé. Mais surtout son mâcon Verzé 2022 « Le Chemin Blanc », assemblage de trois parcelles centenaires, tactile, traçant, salin (25 €).

Situé à Vergisson, Pierre Desroches cultive une douzaine d’hectares qu’il a repris en 2010 et considérablement développés, labellisés bio depuis 2022. Ses étiquettes sont sur Mâcon, Pouilly, Saint-Véran : une gamme très complète, très cohérente, sans fausse note, où se distingue son Pouilly-Fuissé Premier Cru « Clos de Solutré » 2022, très floral, minéral à souhait, déclinant une trame crayeuse sur chair mûre (26,40 €).

On part enfin à Viré chez Gondard-Perrin, domaine familial de 18 hectares montant au moins au XVIIè siècle, mené par Frantz-Ludwig depuis 2015. À 30 ans seulement, il perpétue le savoir-faire de ses prédécesseurs, qui se distingue par la recherche d’une maturité poussée qui s’équilibre toujours par une belle fraîcheur. Son viré-clessé « Climat Brechen » 2022, toujours en fût (on est entre 22 et 26 mois d’élevage) et prochainement mis en bouteille, est un modèle d’harmonie entre opulence et salinité, puissance et fraîcheur. Ses 6 grammes de sucre résiduel apportent une touche de gourmandise, le crémeux de la matière se teinte de cristaux de sel sur la langue, c’est délicieux (18 €).

Côte Chalonnaise
Alain Hasard, nous vous avions déjà parlé il y a quelque temps, est un vigneron extrêmement talentueux situé à Aluze, en Saône-et-Loire. Ses mercureys sont de véritables bijoux de pinots noirs mais, hélàs, victime de son succès, Alain ne les faisait pas déguster aux Grands Jours ! Nous avons pu apprécier ses cuvées en Bourgogne Côte Chalonnaise, « Les Oxfordiennes » et « Les Amourettes », ainsi que deux cuvées en Rully, « La Chatalienne » et « Les Cailloux ». Comme son nom l’indique, cette dernière vient d’un terroir ultra calcaire d’u demi hectare. En 2022, malgré le côté solaire du millésime, elle décline un profil très vertical, élancé, résolument crayeux sur la langue (37 €). Alain, qui exploitait jusqu’ici un peu plus de 5 hectares, a réduit la voilure à 3, pour pouvoir continuer d’accorder une attention méticuleuse à chacune de ses vignes. En attendant que l’un de ses cinq enfants vienne prendre doucement le relais ?

On reste à Rully avec le domaine Jaeger Defaix, qui décline une gamme de cuvées rendant magnifiquement honneur à l’appellation, grâce à l’incontestable talent d’Hélène Jaeger Defaix. Nous avons particulièrement aimé, en blanc, le Rully 1er Cru Rabourcé 2022, issu de sols de marnes blanches, exprimant une vitalité et une droiture irréprochables (35 €) ; et, en rouge, le Rully 1er Cru Clos du Chapitre 2022 : sur ce terroir de 6,5 hectares, Hélène en exploite 1,4, et en tire un jus d’un superbe velouté, absolument irrésistible (38 €).

On passe de Rully à Givry avec le domaine Sarrazin Michel & Fils, situé à Jambles (71). Une vaste exploitation familiale couvrant 47 hectares. Outre un excellent bourgogne Aligoté « Charnailles » 2022, véritable bonbon à 8,50 € seulement, on vous recommande le Givry 1er Cru « Champs Lalot » 2022, en blanc, un chardonnay élevé en fût neuf déclinant un confortable beurré, un joli équilibre entre suavité et finesse de texture, une matière gourmande mais aérienne (19 €). En rouge, le Givry 1er Cru « Les Grands Prétants » 2022, issu de vieilles vignes de pinot noir, arbore une touche de rusticité dans son dessin tannique mais un agréable juteux, qui laisse présager une bonne garde. À attendre, donc (23 €).
Stéphane Aladame, originaire de Montagny, a créé son domaine en 1992, d’abord avec 2,5 hectares en location. Il a progressivement agrandi la surface, avant de céder la majorité de son exploitation à de nouveaux associés en 2023. Il garde toutefois un tiers des parts du domaine et continue de faire les vins. On salue la précision florale, svelte et ciselée de son Montagny 1er Cru « Les Vignes Derrière » 2022, une belle expression de chardonnay au parfum d’acacia (27 €).

On se déplace du côté de Buxy pour rencontrer Aline Beauné, qui a repris en 2018 le vignoble familial dont ses parents, depuis plus de 40 ans, livraient le fruit en coopérative. Après avoir fait ses armes à Santenay, Aline a repris les 6 hectares pour produire exclusivement du blanc (Bourgogne, Aligoté, Montagny) et un peu d’achat de raisin à Santenay pour ouvrir sa gamme au rouge. En guise de chardonnay pur plaisir « sans prise de tête », son Bourgogne blanc 100% cuve en acier émaillé se signale par sa jolie tension et son aromatique acidulée sur la peau de citron (17 €). On monte de plusieurs crans en matière de complexité avec son Montagny Village 2022 « Reconnaissance », une nouvelle cuvée issue d’une parcelle isolée de vignes de 35 ans, élevées en foudre, en équilibre entre l’ampleur et la droiture, très fraîche et digeste (35 €).

Retour à Mercurey avec le Domaine Charton, vignoble de 12 hectares dont les blancs nous ont semblé campés sur un élevage un peu trop appuyé, mais qui signe de très jolis rouges où se distingue un 1er Cru « La Chassière » 2022, vigoureux, savoureux, plein et séveux, doté d’une belle allonge (30 €).
On finit en beauté ce tour d’horizon de la « Bourgogne accessible » avec une jolie histoire familiale en Côte Chalonnaise, celle du Domaine Bertrand, vignoble d’une dizaine d’hectares à Barizey. Le fils, Raphaël, qui avait suivi initialement une formation en mécanique auto, a repris les rênes du domaine en 2018 avec son épouse Catarina, d’origine portugaise. Cette dernière, ingénieure chimiste, a passé son diplôme d’œnologue et impulse désormais la partie technique, tout comme elle a piloté la modernisation des étiquettes. Après avoir vinifié au Chili, Raphaël et Catarina sont revenus à la maison avec de fermes ambitions, ils ont rénové la cuverie, revu les modes de réception vendange et de vinification, réorienté la conduite environnementale du vignoble et, tout en continuant de vendre une bonne partie de la production au négoce, développent progressivement la mise en bouteille (passé de 3000 à 20 000 unités entre 2020 et 2022). On craque pour deux de leurs cuvées : le Mercurey « Les Marcœurs » 2022, beau jus savoureux et sanguin, plein d’énergie (22 €), et le Mercurey « La Pidancerie » 2022, au profil plus aiguisé et tranchant, à l’aromatique déclinant fleur mauve et baie bleue, très appétissante (22 €). Un domaine à suivre !

Cet article Trop chère, la Bourgogne ? 15 cuvées qui prouvent l’inverse est apparu en premier sur Terre de Vins.

Trop chère, la Bourgogne ? 15 cuvées qui prouvent l’inverse

La 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se déroulait la semaine dernière, a été l’occasion pour les dégustateurs professionnels de dénicher des pépites à prix encore accessible. Car oui, il y en a en Bourgogne lorsqu’on veut bien se donner la peine de les trouver !

C’est une petite musique que l’on entend de plus en plus, chez les sommeliers comme chez les cavistes et les journalistes spécialisés : « les vins de Bourgogne sont devenus trop chers, leurs grands crus sont des valeurs spéculatives hors de portée pour le budget du commun des mortel, et même les cuvées en AOC régionale sont devenues trop onéreuses ». Serait-on à la veille d’un désamour, ou du moins d’un début de « Bourgogne Bashing » ? Gardons la tête froide. Tout d’abord, la 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se tenait du 18 au 22 mars entre les vignobles de l’Yonne, de la Côte-d’Or et de la Saône-et-Loire, a prouvé que le « désir de Bourgogne » est encore très vivace, si l’on en croit l’affluence record de 2600 professionnels venus du monde entier. À la faveur de deux millésimes affichant de beaux volumes, 2022 et 2023, la Bourgogne a de nouveau du vin à vendre et il y avait du monde pour en acheter. Pour autant, l’interprofession n’élude pas la question de la flambée des prix de ces dernières années : s’il est volontiers rappelé que les grands crus, dont certains sont désormais inatteignables, ne représentent que 1% du vignoble, et que la cote stratosphérique de certains vignerons stars – particulièrement de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune – ne saurait concerner l’ensemble de la filière, un discours de prudence est tenu par les instances dirigeantes pour appeler les producteurs bourguignons à garder raison dans leur positionnement prix. C’est un fait, les vins de Bourgogne doivent rester distributifs et ne pas succomber à la tentation de la spéculation. Bonne nouvelle, les quelques jours de dégustations passés dans le vignoble bourguignon nous ont permis de confirmer qu’il y a encore plein de cuvées bourguignonnes accessibles en prix, notamment dans le Chablisien, le Mâconnais et la Côte Chalonnaise. En voici quelques exemples.

Chablisien
Quelques nouveaux exposants de cette édition 2024 des Grands Jours, qui méritent le détour. On vous avait déjà parlé, il y a deux ans, de Guillaume Michaut et de son Domaine 47°N3°E créé en 2018. En 2022, Guillaume a « rapatrié » les vignes familiales et travaille aujourd’hui sur 7,80 hectares. On adore son Premier Cru « Beauroy » 2022 élevé 14 mois en cuve inox, une démonstration de pureté chablisenne, ciselée, précise, aérienne (45 €). Au rayon des nouveaux exposants, le Domaine des Trois V est une exploitation familiale reprise en 2017 par Marjorie Molusson, première génération à faire, dès 2020, de la mise en bouteille (même si elle continue de vendre au négoce). Marjorie travaille avec sa fille Thessa, qui nous présente notamment un Premier Cru « Vaucoupin » 2022, 100% cuve inox, tout en palette florale et touche iodée, saline, doté d’une belle mâche salivante et d’une très belle persistance (18,70 €). Du nouveau aussi au Domaine Krantz, installé à Chitry : le fils Antoine a rejoint le père, Jean-Yves (installé depuis 30 ans sur 15 hectares), et ensemble ils ont mis leur premier millésime en bouteille en 2020. Coup de cœur pour le Bourgogne Chitry blanc 2022, 100% cuve, issu de vignes de chardonnay d’une quarantaine d’années, déroulant une jolie chair de poire juteuse à point, un agréable gras qui ne cède rien au côté désaltérant, tout cela pour 8,50 € seulement, quelle affaire ! Enfin, Domaine Vincent Wengier, pas vraiment une nouveauté – il a repris les rênes du domaine il y a 25 ans – mais une valeur sûre à (re)découvrir, annonce une certification bio de ses 28 hectares à partir du millésime 2023. Toute la gamme est impeccable mais si c’est une pépite que vous cherchez, optez pour le Bourgogne Chardonnay 2022, d’une belle densité vibrante, une chair plantureuse mais de la nervosité, un profil salivant, c’est un sacré bon chardo tout en dentelle ! (12,50 €)

Crémant de Bourgogne
Nous sommes au Domaine Bruno Dangin à Molesme, à la frontière entre Bourgogne et Champagne, où Matthieu Dangin a repris le flambeau de son père Bruno dans la production de crémants de très haute volée, certifiés bio depuis 2014. À la tête de 5 hectares (et d’une vingtaine d’ares en Champagne), il produit des bulles élégantes et toniques, essentiellement à base de pinot noir. Matthieu s’autorise à produire la même cuvée avec ou sans soufre (« Prestige de Narcès » et « Prestige de Constance », respectivement 22 et 23 €), signe un « Grand Éminent » 100% pinot zéro dosage, élevé 5 ans, combinant finesse et dynamisme (24 €), et s’aventure même en Vin de France pétillant avec sa cuvée « Territoires », qui marie pinot noir bourguignon, chardonnay languedocien, sylvaner alsacien et sémillon bordelais, une petite bombe de pur plaisir à 14 € seulement.

Mâconnais
Le Mâconnais reste une valeur sûre pour qui veut trouver des chardonnays bourguignons à prix doux. Encore faut-il savoir faire le tri dans une offre pléthorique ! Et si l’on vous a déjà parlé par le passé de quelques références de la région comme Saumaize-Michelin, Verpaille, Frantz Chagnoleau, Alexis Pollier ou encore l’incontournable domaine Guillemot-Michel en biodynamie, bien d’autres producteurs méritent le détour. On mentionnera en premier lieu Nicolas Maillet. À la tête de 8 hectares, il a repris l’exploitation familiale en 1999 (elle faisait alors 3,5 hectares et son père livrait sa production en coopérative), a amorcé un passage en bio et en biodynamie, travaillant en levures indigènes et sans contenant boisé. Outre son bourgogne aligoté qui remporte fréquemment les suffrages et séduit par sa savoureuse floralité, nous avons beaucoup aimé son mâcon Izé 2022 issu de vignes quinquagénaires, plein de vibration et doté d’un crémeux pixellisé. Mais surtout son mâcon Verzé 2022 « Le Chemin Blanc », assemblage de trois parcelles centenaires, tactile, traçant, salin (25 €).

Situé à Vergisson, Pierre Desroches cultive une douzaine d’hectares qu’il a repris en 2010 et considérablement développés, labellisés bio depuis 2022. Ses étiquettes sont sur Mâcon, Pouilly, Saint-Véran : une gamme très complète, très cohérente, sans fausse note, où se distingue son Pouilly-Fuissé Premier Cru « Clos de Solutré » 2022, très floral, minéral à souhait, déclinant une trame crayeuse sur chair mûre (26,40 €).

On part enfin à Viré chez Gondard-Perrin, domaine familial de 18 hectares montant au moins au XVIIè siècle, mené par Frantz-Ludwig depuis 2015. À 30 ans seulement, il perpétue le savoir-faire de ses prédécesseurs, qui se distingue par la recherche d’une maturité poussée qui s’équilibre toujours par une belle fraîcheur. Son viré-clessé « Climat Brechen » 2022, toujours en fût (on est entre 22 et 26 mois d’élevage) et prochainement mis en bouteille, est un modèle d’harmonie entre opulence et salinité, puissance et fraîcheur. Ses 6 grammes de sucre résiduel apportent une touche de gourmandise, le crémeux de la matière se teinte de cristaux de sel sur la langue, c’est délicieux (18 €).

Côte Chalonnaise
Alain Hasard, nous vous avions déjà parlé il y a quelque temps, est un vigneron extrêmement talentueux situé à Aluze, en Saône-et-Loire. Ses mercureys sont de véritables bijoux de pinots noirs mais, hélàs, victime de son succès, Alain ne les faisait pas déguster aux Grands Jours ! Nous avons pu apprécier ses cuvées en Bourgogne Côte Chalonnaise, « Les Oxfordiennes » et « Les Amourettes », ainsi que deux cuvées en Rully, « La Chatalienne » et « Les Cailloux ». Comme son nom l’indique, cette dernière vient d’un terroir ultra calcaire d’u demi hectare. En 2022, malgré le côté solaire du millésime, elle décline un profil très vertical, élancé, résolument crayeux sur la langue (37 €). Alain, qui exploitait jusqu’ici un peu plus de 5 hectares, a réduit la voilure à 3, pour pouvoir continuer d’accorder une attention méticuleuse à chacune de ses vignes. En attendant que l’un de ses cinq enfants vienne prendre doucement le relais ?

On reste à Rully avec le domaine Jaeger Defaix, qui décline une gamme de cuvées rendant magnifiquement honneur à l’appellation, grâce à l’incontestable talent d’Hélène Jaeger Defaix. Nous avons particulièrement aimé, en blanc, le Rully 1er Cru Rabourcé 2022, issu de sols de marnes blanches, exprimant une vitalité et une droiture irréprochables (35 €) ; et, en rouge, le Rully 1er Cru Clos du Chapitre 2022 : sur ce terroir de 6,5 hectares, Hélène en exploite 1,4, et en tire un jus d’un superbe velouté, absolument irrésistible (38 €).

On passe de Rully à Givry avec le domaine Sarrazin Michel & Fils, situé à Jambles (71). Une vaste exploitation familiale couvrant 47 hectares. Outre un excellent bourgogne Aligoté « Charnailles » 2022, véritable bonbon à 8,50 € seulement, on vous recommande le Givry 1er Cru « Champs Lalot » 2022, en blanc, un chardonnay élevé en fût neuf déclinant un confortable beurré, un joli équilibre entre suavité et finesse de texture, une matière gourmande mais aérienne (19 €). En rouge, le Givry 1er Cru « Les Grands Prétants » 2022, issu de vieilles vignes de pinot noir, arbore une touche de rusticité dans son dessin tannique mais un agréable juteux, qui laisse présager une bonne garde. À attendre, donc (23 €).
Stéphane Aladame, originaire de Montagny, a créé son domaine en 1992, d’abord avec 2,5 hectares en location. Il a progressivement agrandi la surface, avant de céder la majorité de son exploitation à de nouveaux associés en 2023. Il garde toutefois un tiers des parts du domaine et continue de faire les vins. On salue la précision florale, svelte et ciselée de son Montagny 1er Cru « Les Vignes Derrière » 2022, une belle expression de chardonnay au parfum d’acacia (27 €).

On se déplace du côté de Buxy pour rencontrer Aline Beauné, qui a repris en 2018 le vignoble familial dont ses parents, depuis plus de 40 ans, livraient le fruit en coopérative. Après avoir fait ses armes à Santenay, Aline a repris les 6 hectares pour produire exclusivement du blanc (Bourgogne, Aligoté, Montagny) et un peu d’achat de raisin à Santenay pour ouvrir sa gamme au rouge. En guise de chardonnay pur plaisir « sans prise de tête », son Bourgogne blanc 100% cuve en acier émaillé se signale par sa jolie tension et son aromatique acidulée sur la peau de citron (17 €). On monte de plusieurs crans en matière de complexité avec son Montagny Village 2022 « Reconnaissance », une nouvelle cuvée issue d’une parcelle isolée de vignes de 35 ans, élevées en foudre, en équilibre entre l’ampleur et la droiture, très fraîche et digeste (35 €).

Retour à Mercurey avec le Domaine Charton, vignoble de 12 hectares dont les blancs nous ont semblé campés sur un élevage un peu trop appuyé, mais qui signe de très jolis rouges où se distingue un 1er Cru « La Chassière » 2022, vigoureux, savoureux, plein et séveux, doté d’une belle allonge (30 €).
On finit en beauté ce tour d’horizon de la « Bourgogne accessible » avec une jolie histoire familiale en Côte Chalonnaise, celle du Domaine Bertrand, vignoble d’une dizaine d’hectares à Barizey. Le fils, Raphaël, qui avait suivi initialement une formation en mécanique auto, a repris les rênes du domaine en 2018 avec son épouse Catarina, d’origine portugaise. Cette dernière, ingénieure chimiste, a passé son diplôme d’œnologue et impulse désormais la partie technique, tout comme elle a piloté la modernisation des étiquettes. Après avoir vinifié au Chili, Raphaël et Catarina sont revenus à la maison avec de fermes ambitions, ils ont rénové la cuverie, revu les modes de réception vendange et de vinification, réorienté la conduite environnementale du vignoble et, tout en continuant de vendre une bonne partie de la production au négoce, développent progressivement la mise en bouteille (passé de 3000 à 20 000 unités entre 2020 et 2022). On craque pour deux de leurs cuvées : le Mercurey « Les Marcœurs » 2022, beau jus savoureux et sanguin, plein d’énergie (22 €), et le Mercurey « La Pidancerie » 2022, au profil plus aiguisé et tranchant, à l’aromatique déclinant fleur mauve et baie bleue, très appétissante (22 €). Un domaine à suivre !

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Trop chère, la Bourgogne ? 15 cuvées qui prouvent l’inverse

La 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se déroulait la semaine dernière, a été l’occasion pour les dégustateurs professionnels de dénicher des pépites à prix encore accessible. Car oui, il y en a en Bourgogne lorsqu’on veut bien se donner la peine de les trouver !

C’est une petite musique que l’on entend de plus en plus, chez les sommeliers comme chez les cavistes et les journalistes spécialisés : « les vins de Bourgogne sont devenus trop chers, leurs grands crus sont des valeurs spéculatives hors de portée pour le budget du commun des mortel, et même les cuvées en AOC régionale sont devenues trop onéreuses ». Serait-on à la veille d’un désamour, ou du moins d’un début de « Bourgogne Bashing » ? Gardons la tête froide. Tout d’abord, la 17e édition des Grands Jours de Bourgogne, qui se tenait du 18 au 22 mars entre les vignobles de l’Yonne, de la Côte-d’Or et de la Saône-et-Loire, a prouvé que le « désir de Bourgogne » est encore très vivace, si l’on en croit l’affluence record de 2600 professionnels venus du monde entier. À la faveur de deux millésimes affichant de beaux volumes, 2022 et 2023, la Bourgogne a de nouveau du vin à vendre et il y avait du monde pour en acheter. Pour autant, l’interprofession n’élude pas la question de la flambée des prix de ces dernières années : s’il est volontiers rappelé que les grands crus, dont certains sont désormais inatteignables, ne représentent que 1% du vignoble, et que la cote stratosphérique de certains vignerons stars – particulièrement de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune – ne saurait concerner l’ensemble de la filière, un discours de prudence est tenu par les instances dirigeantes pour appeler les producteurs bourguignons à garder raison dans leur positionnement prix. C’est un fait, les vins de Bourgogne doivent rester distributifs et ne pas succomber à la tentation de la spéculation. Bonne nouvelle, les quelques jours de dégustations passés dans le vignoble bourguignon nous ont permis de confirmer qu’il y a encore plein de cuvées bourguignonnes accessibles en prix, notamment dans le Chablisien, le Mâconnais et la Côte Chalonnaise. En voici quelques exemples.

Chablisien
Quelques nouveaux exposants de cette édition 2024 des Grands Jours, qui méritent le détour. On vous avait déjà parlé, il y a deux ans, de Guillaume Michaut et de son Domaine 47°N3°E créé en 2018. En 2022, Guillaume a « rapatrié » les vignes familiales et travaille aujourd’hui sur 7,80 hectares. On adore son Premier Cru « Beauroy » 2022 élevé 14 mois en cuve inox, une démonstration de pureté chablisenne, ciselée, précise, aérienne (45 €). Au rayon des nouveaux exposants, le Domaine des Trois V est une exploitation familiale reprise en 2017 par Marjorie Molusson, première génération à faire, dès 2020, de la mise en bouteille (même si elle continue de vendre au négoce). Marjorie travaille avec sa fille Thessa, qui nous présente notamment un Premier Cru « Vaucoupin » 2022, 100% cuve inox, tout en palette florale et touche iodée, saline, doté d’une belle mâche salivante et d’une très belle persistance (18,70 €). Du nouveau aussi au Domaine Krantz, installé à Chitry : le fils Antoine a rejoint le père, Jean-Yves (installé depuis 30 ans sur 15 hectares), et ensemble ils ont mis leur premier millésime en bouteille en 2020. Coup de cœur pour le Bourgogne Chitry blanc 2022, 100% cuve, issu de vignes de chardonnay d’une quarantaine d’années, déroulant une jolie chair de poire juteuse à point, un agréable gras qui ne cède rien au côté désaltérant, tout cela pour 8,50 € seulement, quelle affaire ! Enfin, Domaine Vincent Wengier, pas vraiment une nouveauté – il a repris les rênes du domaine il y a 25 ans – mais une valeur sûre à (re)découvrir, annonce une certification bio de ses 28 hectares à partir du millésime 2023. Toute la gamme est impeccable mais si c’est une pépite que vous cherchez, optez pour le Bourgogne Chardonnay 2022, d’une belle densité vibrante, une chair plantureuse mais de la nervosité, un profil salivant, c’est un sacré bon chardo tout en dentelle ! (12,50 €)

Crémant de Bourgogne
Nous sommes au Domaine Bruno Dangin à Molesme, à la frontière entre Bourgogne et Champagne, où Matthieu Dangin a repris le flambeau de son père Bruno dans la production de crémants de très haute volée, certifiés bio depuis 2014. À la tête de 5 hectares (et d’une vingtaine d’ares en Champagne), il produit des bulles élégantes et toniques, essentiellement à base de pinot noir. Matthieu s’autorise à produire la même cuvée avec ou sans soufre (« Prestige de Narcès » et « Prestige de Constance », respectivement 22 et 23 €), signe un « Grand Éminent » 100% pinot zéro dosage, élevé 5 ans, combinant finesse et dynamisme (24 €), et s’aventure même en Vin de France pétillant avec sa cuvée « Territoires », qui marie pinot noir bourguignon, chardonnay languedocien, sylvaner alsacien et sémillon bordelais, une petite bombe de pur plaisir à 14 € seulement.

Mâconnais
Le Mâconnais reste une valeur sûre pour qui veut trouver des chardonnays bourguignons à prix doux. Encore faut-il savoir faire le tri dans une offre pléthorique ! Et si l’on vous a déjà parlé par le passé de quelques références de la région comme Saumaize-Michelin, Verpaille, Frantz Chagnoleau, Alexis Pollier ou encore l’incontournable domaine Guillemot-Michel en biodynamie, bien d’autres producteurs méritent le détour. On mentionnera en premier lieu Nicolas Maillet. À la tête de 8 hectares, il a repris l’exploitation familiale en 1999 (elle faisait alors 3,5 hectares et son père livrait sa production en coopérative), a amorcé un passage en bio et en biodynamie, travaillant en levures indigènes et sans contenant boisé. Outre son bourgogne aligoté qui remporte fréquemment les suffrages et séduit par sa savoureuse floralité, nous avons beaucoup aimé son mâcon Izé 2022 issu de vignes quinquagénaires, plein de vibration et doté d’un crémeux pixellisé. Mais surtout son mâcon Verzé 2022 « Le Chemin Blanc », assemblage de trois parcelles centenaires, tactile, traçant, salin (25 €).

Situé à Vergisson, Pierre Desroches cultive une douzaine d’hectares qu’il a repris en 2010 et considérablement développés, labellisés bio depuis 2022. Ses étiquettes sont sur Mâcon, Pouilly, Saint-Véran : une gamme très complète, très cohérente, sans fausse note, où se distingue son Pouilly-Fuissé Premier Cru « Clos de Solutré » 2022, très floral, minéral à souhait, déclinant une trame crayeuse sur chair mûre (26,40 €).

On part enfin à Viré chez Gondard-Perrin, domaine familial de 18 hectares montant au moins au XVIIè siècle, mené par Frantz-Ludwig depuis 2015. À 30 ans seulement, il perpétue le savoir-faire de ses prédécesseurs, qui se distingue par la recherche d’une maturité poussée qui s’équilibre toujours par une belle fraîcheur. Son viré-clessé « Climat Brechen » 2022, toujours en fût (on est entre 22 et 26 mois d’élevage) et prochainement mis en bouteille, est un modèle d’harmonie entre opulence et salinité, puissance et fraîcheur. Ses 6 grammes de sucre résiduel apportent une touche de gourmandise, le crémeux de la matière se teinte de cristaux de sel sur la langue, c’est délicieux (18 €).

Côte Chalonnaise
Alain Hasard, nous vous avions déjà parlé il y a quelque temps, est un vigneron extrêmement talentueux situé à Aluze, en Saône-et-Loire. Ses mercureys sont de véritables bijoux de pinots noirs mais, hélàs, victime de son succès, Alain ne les faisait pas déguster aux Grands Jours ! Nous avons pu apprécier ses cuvées en Bourgogne Côte Chalonnaise, « Les Oxfordiennes » et « Les Amourettes », ainsi que deux cuvées en Rully, « La Chatalienne » et « Les Cailloux ». Comme son nom l’indique, cette dernière vient d’un terroir ultra calcaire d’u demi hectare. En 2022, malgré le côté solaire du millésime, elle décline un profil très vertical, élancé, résolument crayeux sur la langue (37 €). Alain, qui exploitait jusqu’ici un peu plus de 5 hectares, a réduit la voilure à 3, pour pouvoir continuer d’accorder une attention méticuleuse à chacune de ses vignes. En attendant que l’un de ses cinq enfants vienne prendre doucement le relais ?

On reste à Rully avec le domaine Jaeger Defaix, qui décline une gamme de cuvées rendant magnifiquement honneur à l’appellation, grâce à l’incontestable talent d’Hélène Jaeger Defaix. Nous avons particulièrement aimé, en blanc, le Rully 1er Cru Rabourcé 2022, issu de sols de marnes blanches, exprimant une vitalité et une droiture irréprochables (35 €) ; et, en rouge, le Rully 1er Cru Clos du Chapitre 2022 : sur ce terroir de 6,5 hectares, Hélène en exploite 1,4, et en tire un jus d’un superbe velouté, absolument irrésistible (38 €).

On passe de Rully à Givry avec le domaine Sarrazin Michel & Fils, situé à Jambles (71). Une vaste exploitation familiale couvrant 47 hectares. Outre un excellent bourgogne Aligoté « Charnailles » 2022, véritable bonbon à 8,50 € seulement, on vous recommande le Givry 1er Cru « Champs Lalot » 2022, en blanc, un chardonnay élevé en fût neuf déclinant un confortable beurré, un joli équilibre entre suavité et finesse de texture, une matière gourmande mais aérienne (19 €). En rouge, le Givry 1er Cru « Les Grands Prétants » 2022, issu de vieilles vignes de pinot noir, arbore une touche de rusticité dans son dessin tannique mais un agréable juteux, qui laisse présager une bonne garde. À attendre, donc (23 €).
Stéphane Aladame, originaire de Montagny, a créé son domaine en 1992, d’abord avec 2,5 hectares en location. Il a progressivement agrandi la surface, avant de céder la majorité de son exploitation à de nouveaux associés en 2023. Il garde toutefois un tiers des parts du domaine et continue de faire les vins. On salue la précision florale, svelte et ciselée de son Montagny 1er Cru « Les Vignes Derrière » 2022, une belle expression de chardonnay au parfum d’acacia (27 €).

On se déplace du côté de Buxy pour rencontrer Aline Beauné, qui a repris en 2018 le vignoble familial dont ses parents, depuis plus de 40 ans, livraient le fruit en coopérative. Après avoir fait ses armes à Santenay, Aline a repris les 6 hectares pour produire exclusivement du blanc (Bourgogne, Aligoté, Montagny) et un peu d’achat de raisin à Santenay pour ouvrir sa gamme au rouge. En guise de chardonnay pur plaisir « sans prise de tête », son Bourgogne blanc 100% cuve en acier émaillé se signale par sa jolie tension et son aromatique acidulée sur la peau de citron (17 €). On monte de plusieurs crans en matière de complexité avec son Montagny Village 2022 « Reconnaissance », une nouvelle cuvée issue d’une parcelle isolée de vignes de 35 ans, élevées en foudre, en équilibre entre l’ampleur et la droiture, très fraîche et digeste (35 €).

Retour à Mercurey avec le Domaine Charton, vignoble de 12 hectares dont les blancs nous ont semblé campés sur un élevage un peu trop appuyé, mais qui signe de très jolis rouges où se distingue un 1er Cru « La Chassière » 2022, vigoureux, savoureux, plein et séveux, doté d’une belle allonge (30 €).
On finit en beauté ce tour d’horizon de la « Bourgogne accessible » avec une jolie histoire familiale en Côte Chalonnaise, celle du Domaine Bertrand, vignoble d’une dizaine d’hectares à Barizey. Le fils, Raphaël, qui avait suivi initialement une formation en mécanique auto, a repris les rênes du domaine en 2018 avec son épouse Catarina, d’origine portugaise. Cette dernière, ingénieure chimiste, a passé son diplôme d’œnologue et impulse désormais la partie technique, tout comme elle a piloté la modernisation des étiquettes. Après avoir vinifié au Chili, Raphaël et Catarina sont revenus à la maison avec de fermes ambitions, ils ont rénové la cuverie, revu les modes de réception vendange et de vinification, réorienté la conduite environnementale du vignoble et, tout en continuant de vendre une bonne partie de la production au négoce, développent progressivement la mise en bouteille (passé de 3000 à 20 000 unités entre 2020 et 2022). On craque pour deux de leurs cuvées : le Mercurey « Les Marcœurs » 2022, beau jus savoureux et sanguin, plein d’énergie (22 €), et le Mercurey « La Pidancerie » 2022, au profil plus aiguisé et tranchant, à l’aromatique déclinant fleur mauve et baie bleue, très appétissante (22 €). Un domaine à suivre !

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La Chine supprime ses surtaxes contre le vin australien

La Chine a annoncé jeudi lever les surtaxes qui visaient depuis 2020 le vin en provenance d’Australie, imposées dans un contexte de tensions diplomatiques entre ces deux proches partenaires commerciaux.

Ces surtaxes, mises en place au nom de pratiques anti-dumping supposées, avaient eu pour conséquence de doubler voire de tripler le prix des bouteilles australiennes en Chine. La Chine est un client incontournable de l’Australie, pour ses exportations d’orge, de vin, de viande de boeuf, de charbon et d’autres matières premières, qui représentent une part essentielle de son commerce. Les relations entre Pékin et Canberra ont cependant connu plusieurs années de froid.

En 2018, le gouvernement australien a exclu le groupe télécom chinois Huawei de toute participation au réseau 5G du pays, puis demandé en 2020 une enquête internationale sur les origines du Covid-19. Pékin estimait cette demande motivée politiquement. La Chine avait alors riposté par des mesures de rétorsion visant plus d’une dizaine de produits australiens clé dont le vin et cessé ses importations de charbon. Ces surtaxes contre le vin seront levées à compter de vendredi. Désormais, « il n’est plus nécessaire de continuer à imposer des droits anti-dumping et anti-subvention« , a indiqué le ministère chinois du Commerce, au moment où les relations entre Pékin et Canberra se réchauffent.

Procédure abandonnée
Le dumping, dont Pékin accusait Canberra, est une pratique qui consiste notamment à vendre à l’étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national. La décision chinoise a été saluée jeudi par l’Australie. Elle a déclaré qu’elle abandonnait la procédure engagée contre la Chine auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à propos des surtaxes contre le vin, qu’elle jugeait sans fondement. Avant leur mise en place, les ventes de vin australien représentaient un chiffre d’affaires supérieur à 1,2 milliard de dollars australiens (728 millions d’euros). Il s’en écoule aujourd’hui pour moins de 10 millions. En août 2023, des surtaxes douanières contre l’orge d’Australie avaient déjà été levées, à la faveur d’un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra. Seuls la langouste australienne, le foin et le boeuf provenant de certains abattoirs restent soumis à des restrictions commerciales. Le Premier ministre australien Anthony Albanese s’est rendu en Chine en novembre dernier pour sceller formellement le dégel des relations entre les deux pays. De son côté, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a effectué ce mois-ci sa première visite en Australie depuis 2017.

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La Chine supprime ses surtaxes contre le vin australien

La Chine a annoncé jeudi lever les surtaxes qui visaient depuis 2020 le vin en provenance d’Australie, imposées dans un contexte de tensions diplomatiques entre ces deux proches partenaires commerciaux.

Ces surtaxes, mises en place au nom de pratiques anti-dumping supposées, avaient eu pour conséquence de doubler voire de tripler le prix des bouteilles australiennes en Chine. La Chine est un client incontournable de l’Australie, pour ses exportations d’orge, de vin, de viande de boeuf, de charbon et d’autres matières premières, qui représentent une part essentielle de son commerce. Les relations entre Pékin et Canberra ont cependant connu plusieurs années de froid.

En 2018, le gouvernement australien a exclu le groupe télécom chinois Huawei de toute participation au réseau 5G du pays, puis demandé en 2020 une enquête internationale sur les origines du Covid-19. Pékin estimait cette demande motivée politiquement. La Chine avait alors riposté par des mesures de rétorsion visant plus d’une dizaine de produits australiens clé dont le vin et cessé ses importations de charbon. Ces surtaxes contre le vin seront levées à compter de vendredi. Désormais, « il n’est plus nécessaire de continuer à imposer des droits anti-dumping et anti-subvention« , a indiqué le ministère chinois du Commerce, au moment où les relations entre Pékin et Canberra se réchauffent.

Procédure abandonnée
Le dumping, dont Pékin accusait Canberra, est une pratique qui consiste notamment à vendre à l’étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national. La décision chinoise a été saluée jeudi par l’Australie. Elle a déclaré qu’elle abandonnait la procédure engagée contre la Chine auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à propos des surtaxes contre le vin, qu’elle jugeait sans fondement. Avant leur mise en place, les ventes de vin australien représentaient un chiffre d’affaires supérieur à 1,2 milliard de dollars australiens (728 millions d’euros). Il s’en écoule aujourd’hui pour moins de 10 millions. En août 2023, des surtaxes douanières contre l’orge d’Australie avaient déjà été levées, à la faveur d’un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra. Seuls la langouste australienne, le foin et le boeuf provenant de certains abattoirs restent soumis à des restrictions commerciales. Le Premier ministre australien Anthony Albanese s’est rendu en Chine en novembre dernier pour sceller formellement le dégel des relations entre les deux pays. De son côté, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a effectué ce mois-ci sa première visite en Australie depuis 2017.

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Ces surtaxes, mises en place au nom de pratiques anti-dumping supposées, avaient eu pour conséquence de doubler voire de tripler le prix des bouteilles australiennes en Chine. La Chine est un client incontournable de l’Australie, pour ses exportations d’orge, de vin, de viande de boeuf, de charbon et d’autres matières premières, qui représentent une part essentielle de son commerce. Les relations entre Pékin et Canberra ont cependant connu plusieurs années de froid.

En 2018, le gouvernement australien a exclu le groupe télécom chinois Huawei de toute participation au réseau 5G du pays, puis demandé en 2020 une enquête internationale sur les origines du Covid-19. Pékin estimait cette demande motivée politiquement. La Chine avait alors riposté par des mesures de rétorsion visant plus d’une dizaine de produits australiens clé dont le vin et cessé ses importations de charbon. Ces surtaxes contre le vin seront levées à compter de vendredi. Désormais, « il n’est plus nécessaire de continuer à imposer des droits anti-dumping et anti-subvention« , a indiqué le ministère chinois du Commerce, au moment où les relations entre Pékin et Canberra se réchauffent.

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Le dumping, dont Pékin accusait Canberra, est une pratique qui consiste notamment à vendre à l’étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national. La décision chinoise a été saluée jeudi par l’Australie. Elle a déclaré qu’elle abandonnait la procédure engagée contre la Chine auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à propos des surtaxes contre le vin, qu’elle jugeait sans fondement. Avant leur mise en place, les ventes de vin australien représentaient un chiffre d’affaires supérieur à 1,2 milliard de dollars australiens (728 millions d’euros). Il s’en écoule aujourd’hui pour moins de 10 millions. En août 2023, des surtaxes douanières contre l’orge d’Australie avaient déjà été levées, à la faveur d’un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra. Seuls la langouste australienne, le foin et le boeuf provenant de certains abattoirs restent soumis à des restrictions commerciales. Le Premier ministre australien Anthony Albanese s’est rendu en Chine en novembre dernier pour sceller formellement le dégel des relations entre les deux pays. De son côté, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a effectué ce mois-ci sa première visite en Australie depuis 2017.

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La Chine a annoncé jeudi lever les surtaxes qui visaient depuis 2020 le vin en provenance d’Australie, imposées dans un contexte de tensions diplomatiques entre ces deux proches partenaires commerciaux.

Ces surtaxes, mises en place au nom de pratiques anti-dumping supposées, avaient eu pour conséquence de doubler voire de tripler le prix des bouteilles australiennes en Chine. La Chine est un client incontournable de l’Australie, pour ses exportations d’orge, de vin, de viande de boeuf, de charbon et d’autres matières premières, qui représentent une part essentielle de son commerce. Les relations entre Pékin et Canberra ont cependant connu plusieurs années de froid.

En 2018, le gouvernement australien a exclu le groupe télécom chinois Huawei de toute participation au réseau 5G du pays, puis demandé en 2020 une enquête internationale sur les origines du Covid-19. Pékin estimait cette demande motivée politiquement. La Chine avait alors riposté par des mesures de rétorsion visant plus d’une dizaine de produits australiens clé dont le vin et cessé ses importations de charbon. Ces surtaxes contre le vin seront levées à compter de vendredi. Désormais, « il n’est plus nécessaire de continuer à imposer des droits anti-dumping et anti-subvention« , a indiqué le ministère chinois du Commerce, au moment où les relations entre Pékin et Canberra se réchauffent.

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Le dumping, dont Pékin accusait Canberra, est une pratique qui consiste notamment à vendre à l’étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national. La décision chinoise a été saluée jeudi par l’Australie. Elle a déclaré qu’elle abandonnait la procédure engagée contre la Chine auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à propos des surtaxes contre le vin, qu’elle jugeait sans fondement. Avant leur mise en place, les ventes de vin australien représentaient un chiffre d’affaires supérieur à 1,2 milliard de dollars australiens (728 millions d’euros). Il s’en écoule aujourd’hui pour moins de 10 millions. En août 2023, des surtaxes douanières contre l’orge d’Australie avaient déjà été levées, à la faveur d’un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra. Seuls la langouste australienne, le foin et le boeuf provenant de certains abattoirs restent soumis à des restrictions commerciales. Le Premier ministre australien Anthony Albanese s’est rendu en Chine en novembre dernier pour sceller formellement le dégel des relations entre les deux pays. De son côté, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a effectué ce mois-ci sa première visite en Australie depuis 2017.

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Ces surtaxes, mises en place au nom de pratiques anti-dumping supposées, avaient eu pour conséquence de doubler voire de tripler le prix des bouteilles australiennes en Chine. La Chine est un client incontournable de l’Australie, pour ses exportations d’orge, de vin, de viande de boeuf, de charbon et d’autres matières premières, qui représentent une part essentielle de son commerce. Les relations entre Pékin et Canberra ont cependant connu plusieurs années de froid.

En 2018, le gouvernement australien a exclu le groupe télécom chinois Huawei de toute participation au réseau 5G du pays, puis demandé en 2020 une enquête internationale sur les origines du Covid-19. Pékin estimait cette demande motivée politiquement. La Chine avait alors riposté par des mesures de rétorsion visant plus d’une dizaine de produits australiens clé dont le vin et cessé ses importations de charbon. Ces surtaxes contre le vin seront levées à compter de vendredi. Désormais, « il n’est plus nécessaire de continuer à imposer des droits anti-dumping et anti-subvention« , a indiqué le ministère chinois du Commerce, au moment où les relations entre Pékin et Canberra se réchauffent.

Procédure abandonnée
Le dumping, dont Pékin accusait Canberra, est une pratique qui consiste notamment à vendre à l’étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national. La décision chinoise a été saluée jeudi par l’Australie. Elle a déclaré qu’elle abandonnait la procédure engagée contre la Chine auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à propos des surtaxes contre le vin, qu’elle jugeait sans fondement. Avant leur mise en place, les ventes de vin australien représentaient un chiffre d’affaires supérieur à 1,2 milliard de dollars australiens (728 millions d’euros). Il s’en écoule aujourd’hui pour moins de 10 millions. En août 2023, des surtaxes douanières contre l’orge d’Australie avaient déjà été levées, à la faveur d’un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra. Seuls la langouste australienne, le foin et le boeuf provenant de certains abattoirs restent soumis à des restrictions commerciales. Le Premier ministre australien Anthony Albanese s’est rendu en Chine en novembre dernier pour sceller formellement le dégel des relations entre les deux pays. De son côté, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a effectué ce mois-ci sa première visite en Australie depuis 2017.

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