Ayala lance les ateliers du vignoble

Ayala lance les ateliers du vignoble

Dans une grande maison, la relation négociant/vigneron ne se réduit jamais à une simple transaction autour de l’achat du raisin sur le quai du pressoir, c’est un véritable partenariat, avec des échanges tout au long de l’année. L’objectif ? Profiter de l’expertise de chacun, et parvenir à une homogénéité stylistique. C’est tout l’objet des « ateliers du vignoble » lancés par Ayala, qui connaît depuis dix ans une dynamique impressionnante.

Votre maison prévoit pour 2025 d’importants travaux, avec une nouvelle cuverie et un agrandissement des caves…
La Maison Ayala va très bien ! Nous avons réalisé une étude d’où il ressort que parmi les marques vendues autour de 40 euros, nous étions la maison la plus recommandée par les cavistes ! Alors même que nous avons un positionnement important sur le marché français, nos ventes ont progressé l’année dernière en valeur et en volume. Rappelons que la Champagne, elle, a connu un recul de 325 à 298 millions de bouteilles. Même si la conjoncture devient plus compliquée, nous continuons à croire en l’avenir, c’est pourquoi nous nous apprêtons l’année prochaine à creuser sur notre site historique de nouvelles caves d’une capacité d’un million de bouteilles et une nouvelle cuverie de 5000 hectos. Dans notre dernière cuverie construite en 2021, nous avons expérimenté l’utilisation de plusieurs foudres hybrides alliant bois et inox, pour la conservation d’une partie de nos vins de réserve. Cette nouvelle cuverie, qui restera elle aussi sur des petits formats pour être au plus près du parcellaire, pourrait également en être équipée, c’est du moins en réflexion. L’objectif étant simplement d’apporter un peu d’épices, nous continuerons à rester sur une majorité de cuves en inox.

Un projet vin très qualitatif qui a aussi convaincu beaucoup de vignerons de vous rejoindre…
En effet ! Alors qu’il y a dix ans, nous travaillions avec 25 crus différents et 25 familles de vignerons, nous assemblons désormais plus de 70 crus et collaborons avec 100 familles ! Certains sont par ailleurs Récoltants-manipulants ce qui les rendent peut-être encore plus sensibles à la qualité du projet vin final. Nous avons aussi accru notre vignoble maison. Celui-ci ne comptait qu’un hectare au début des années 2010 contre 22 aujourd’hui, soit 20 % de nos approvisionnements.

Aujourd’hui, vous lancez les ateliers vignobles, quel est votre objectif ?
La micro-vinification est une manière de valoriser la diversité des terroirs des vignerons, mais nous souhaitons aussi valoriser la diversité de leurs talents, de leurs philosophies. C’est ce qui nous a amené à recruter Pauline Mazeau qui se propose de les accompagner d’un point de vue technique et anime désormais des « ateliers vignobles » afin d’échanger avec eux autour de différentes thématiques qui nous semblent centrales.

Pauline, comment se décomposent ces ateliers ?
Un premier atelier est consacré à la connaissance de nos terroirs, afin d’aider les vignerons à les caractériser. Il s’agit notamment de réaliser des fosses pédologiques. La base de tout est en effet de comprendre le fonctionnement de son sol. Pendant longtemps, celui n’était perçu que comme un substrat, aujourd’hui, on est de plus en plus conscient qu’il est vivant. De là découle le deuxième atelier qui s’intéresse justement à comment rendre son sol plus vivant. Pour que la minéralisation fonctionne, il faut en effet des micro-organismes, ce sont eux qui avec une bonne combinaison d’eau, de chaleur et d’oxygène transforment le carbone en azote pour nourrir la plante. Or, avec les sécheresses de printemps de plus en plus récurrentes, cette question n’a jamais été aussi centrale. Nous l’abordons par le prisme des couverts végétaux.

Le dernier thème est davantage centré sur la santé de la plante. Il s’agit de comprendre comment nous pouvons booster les plants grâce à certains produits ou certaines technologies. Nous travaillons ainsi depuis deux ans sur le traitement UV des ceps. Nous étudions aussi l’usage de certains produits de biocontrôle, de certaines tisanes tirées des pratiques biodynamiques… L’idée est aussi de mieux identifier les moments clefs où le vigneron doit les placer pour qu’ils soient les plus efficaces possibles.

Votre objectif est-il d’amener à terme vos vignerons à la certification bio ?
L’objectif serait déjà de les accompagner vers les certifications HVE et VDC. Pour ce qui est du bio, nous menons pour l’instant nos propres expérimentations sur le secteur de Champvoisy dans la vallée de la Marne. Nous avions choisi ce vignoble parce que c’est le plus ancien de la Maison, c’est donc celui que nous connaissons le mieux. Avec du recul, c’est aussi l’endroit le plus challengeant, notamment parce qu’il est beaucoup plus sensible au mildiou.

Comment débute la campagne viticole 2024 ?
Le débourrement a été plutôt précoce. Alors que l’année dernière on avait cinq jours de retard, là on a plutôt une semaine d’avance. Tant qu’il n’y a pas de gelée, cela ne pose pas de souci. Le problème actuel c’est que tout le monde a pris du retard dans l’entretien des sols, car il n’a fait que pleuvoir et les tracteurs ne pouvaient pas passer. En revanche, l’abondance des pluies cette année fait que sur la partie minéralisation, on est plutôt bon. À la même époque l’année dernière où l’hiver avait été très sec, on avait davantage de questionnements, même si les pluies qui avaient suivi avaient rattrapé les choses.

La Maison Ayala sera présente au Salon Champagne Tasting le 25 mai prochain au Palais Brongniart où elle animera une master class sur l’art du chardonnay.
12h45 à 13h30 : « Le Chardonnay au service de la pureté du style de Champagne par Ayala« 

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[Cavistes Dating] Enthousiasme général pour la 8e édition

[Cavistes Dating] Enthousiasme général pour la 8e édition

En ce lundi 15 avril, 40 cavistes français ont à nouveau répondu à l’invitation de Terre de Vins pour venir rencontrer à Paris un beau panel de propriétés françaises selon un principe de speed-dating. Retour sur une journée riche en rencontres et découvertes.

C’est dans le très beau cadre du restaurant danois Flora Danica, sur les Champs Elysées, que le top départ de l’événement professionnel cavistes-propriétés organisé par Terre de Vins a été donné ce dimanche soir avec un dîner convivial. L’occasion pour les cavistes de profiter d’un moment d’échanges entre confrères, agrémenté tout au long de la soirée de la découverte en free-tastting de vins français médaillés d’or – coups de cœur de la rédaction lors du Concours des vins Terre de vins 2023. La soirée s’est clôturée en beauté avec un after autour de la découverte de jolis flacons proposés par la Maison Campari, entre whiskys (Bushmills 10 ans Vino Dulce Reserve, The Glen Grant 12 ans, Highland Park 15 ans), rhum (Trois rivières, triple millésime 2004-2006-2016) et porto (W. & J. Graham’s Six Grapes Reserve Port), avant la journée de rendez-vous en face à face.


Un lundi plein d’enthousiasme 
Pleine concentration dans les étages des salons Hoche dès 9h ce matin, pour un lundi sous le signe des rencontres et de la dégustation. Parmi les participants, certains habitués étaient à nouveau fidèlement au rendez-vous. C’était par exemple le cas de Marc Pottier (Cave Henri IV, Argentan), qui saluait dès ce lundi midi « une sélection qualitative et diversifiée et déjà beaucoup de beaux contacts », ou d’Emmanuel Maire (Au Millésime, Strasbourg), « toujours heureux de participer à ce rendez-vous annuel qui apporte vraiment quelque chose ». Le caviste se réjouissait de quelques jolies trouvailles, à l’image notamment des vins issus de cépages résistants du charentais Sequentis « que je vais commander dès mon retour à Strasbourg », assurait-il. Même coup de cœur pour son confrère le Breton Jérôme Coussa-Cariou (Vino), qui n’a d’ailleurs pas hésité à passer commande immédiate de ce domaine par palette, mais aussi d’autres comme le château Gautoul à Cahors, le château de la Perrière à Brouilly, le domaine Grand Puys en Ventoux ou encore le Domaine Ricardelle de Lautrec en Pays d’Oc. 

Parmi les nouveaux venus, la satisfaction était aussi le maître-mot, à l’instar de celle du caviste d’argent au concours du meilleur caviste de France 2020 Julien Lepage, cogérant de la cave à manger Vigne et Fourchette, à La Baule. « C’est vraiment un super événement qui permet de faire de belles découvertes avec un spectre large sur différentes appellations françaises, constatait-il. La rencontre humaine en face-à-face fait tomber certains préjugés que l’on pourrait parfois avoir en amont, et le free-tasting permet de faire de belles trouvailles à approfondir ultérieurement ». Même ressenti positif pour le sommelier des parisiennes Caves de Taillevent Alexandre Foucher, qui, pour sa première venue, se disait « séduit par ce format de rencontres très bien pensé, avec des vignerons qui viennent à nous », et par de belles pépites côté Beaujolais, mais aussi en champagne avec la maison Esterlin ou en Saumur-Champigny avec le clos cristal. Autre nouveau visage de cette 8e édition jouant à domicile, le Rodolphe Morin-Diolé (Aristid’s cave, Montesson), venu « l’esprit ouvert », a lui aussi apprécié le format général de l’événement, entre « un timing idéal pour échanger et déguster en rendez-vous et faire des découvertes en free-tasing, la possibilité d’échanger avec les autres cavistes présents mais aussi avec les vignerons présents lors du repas de lundi midi. » 

A. Viller


Photos ©A.Viller pour Terre de vins

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Château Carsin, la polyculture pour donner du sens

Château Carsin, la polyculture pour donner du sens

Néa Berglund, petite fille du directeur de l’orchestre national de Finlande, porte à travers son accent joyeux un peu de cette Finlande lointaine et terre natale mais les inflexions et expressions la situent bien ici en terre viticole girondine, sur les hauteurs de Rions, pour être exact. Où la jeune femme tente désormais de réinventer un métier en pleine mutation.

Château Carsin, dans l’appellation Cadillac Côtes de Bordeaux, est un bout de paradis vigoureusement préservé par la famille Berglund, depuis 1990 ! Une fois installé dans cet environnement préservé il était hors de question de galvauder un si beau capital, impossible de ne pas appliquer dès 2003 les principes et les méthodes de l’agriculture bio. Le château est labélisé AB depuis 2022. On renoue ici avec une polyculture paysanne, l’agroforesterie. Le domaine compte un verger de 110 arbres, dont des vieilles espèces d’abricotiers, un potager avec lequel elle approvisionne quelques restaurateurs locaux. Des ruches complètent désormais le paysage viticole de 18 hectares. Le Carsin Cottage, un gîte totalement réhabilité pour accueillir jusqu’à huit personnes et des événements autour de la gastronomie scandinave – comme un Lindström par exemple – et des concerts complètent une offre tout à fait plurielle et désormais nécessaire pour bien vivre d’un métier qui demande tellement de cordes à son arc. La jeune femme passionnée souhaite avant tout raconter un métier, une agriculture sensible et écologique. Elle veut également casser les codes d’une filière parfois trop peu inclusive et inviter en toute simplicité les gens à venir tels qu’ils ou elles sont. Elle ne se voit plus dans les seuls habits de vigneronnes car dit-elle la quête de biodiversité ne s’arrête jamais ! Néa aime les défis et s’inscrit dans la lignée des vigneronnes qui trouvent un sens à leur métier en mutation en expérimentant allègrement. C’est ainsi que parmi sa large gamme de vins, vous trouverez d’une part une étonnante Cuvée Noire, assemblage de six cépages du bordelais, assez rare et réussie pour être signalée et enfin sa confidentielle cuvée Carmenère (un petit millier de cols seulement) élevée en amphore et belle expression d’un cépage presque oublié des AOC Girondine. Fortement ancrée dans un territoire qu’elle souhaite le plus ouvert possible, elle sera à l’initiative avec la vigneronne Pauline Lapierre de l’association Les Epicu’Rion, histoire nous dit-elle, de rapprocher les vins de la relative confidentielle AOP du consommateur et de raconter les histoires qui se trouvent derrière chacune de leurs bouteilles. 

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Nicolas Feuillatte : un géant (plus) vert

La marque phare de Terroir et Vigneron de Champagne (TEVC) vient de présenter le nouvel opus de sa cuvée Organic, symbole de sa montée en puissance sur le segment des champagnes bio.

« D’ici 2 ou 3 ans, notre objectif est de pouvoir pérenniser une production annuelle de 300 000 bouteilles de champagne bio » confie Guillaume Roffiaen, le chef de caves de Nicolas Feuillatte. Une goutte d’eau évidemment si l’on met cette donnée en perspective avec les 10 millions de bouteilles de la marque vendues chaque année. Mais une véritable inflexion pour l’un des principaux acteurs champenois. Tout a commencé en 2009 lorsqu’une poignée de vignerons partenaires ont choisi la voie du bio. A l’époque, ces approvisionnements venaient presque exclusivement de la Côte des Bars. Mais la volonté de Guillaume était de pouvoir construire une cuvée au profil organoleptique stable dans la durée. Cela nécessitait donc de diversifier les secteurs d’approvisionnement. Une vraie réflexion a donc été menée dès les années 2015 2016 pour développer le bio au sein des champagnes Nicolas Feuillatte. Jusqu’en 2019, on en comptait qu’un peu moins de 10 hectares de vignes concernées. Mais les choses vont alors se structurer et accélérer. « Nous avons mis en place un accompagnement technique avec un référent bio qui accompagne les coopérateurs souhaitant se diriger vers le bio. Nous soutenons aussi financièrement cette démarche en payant le kilo de raisin 20 à 25 centimes plus cher au kilo pendant les 3 années de conversion » ajouter Christophe Suarez, le Directeur Général. De manière générale, les raisins bio sont payés 30% plus chers que ceux conventionnels. L’an passé, 50 hectares étaient labelisés et les fins de conversion attendues cette année devraient permettre d’ajouter encore 15 hectares supplémentaires. « Avec des parcelles issues de la Montagne de Reims, de la Vallée de la Marne, de la Côte des Bars, mais aussi du massif de Saint-Thierry, de la vallée de l’Ardre et du Mont de Berry dont un tiers en premiers crus » souligne Guillaume avec enthousiasme. 

Cuvée Organic, 2ème opus
La cuvée Organic (41€) que présente aujourd’hui Nicolas Feuillatte est en réalité le second opus produit. Une première version avait été produite il y a quelques années mais avec une palette de terroirs très réduite et le résultat n’était pas celui que Guillaume souhaitait pérenniser. Cette nouvelle bouteille a, pour sa part, été produite avec une base de 2017 et sort donc après un vieillissement prolongé en caves de 6 ans. « A terme, nous devrions plutôt avoir un vin qui vieillira entre 3 et 4 ans » précise toutefois Guillaume. Assemblage de 95% de pinot noir et 5% de chardonnay, c’est une cuvée extra-brut, dosée à 4,4g/l. Immédiatement, ce sont les notes de fruits à noyau (pêche de vigne) qui marquent le nez. Le milieu de bouche est large et plein, où les notes de pain grillé s’affirment et se mêlent à quelques fruits jaunes puis rouges sur l’allonge. L’ensemble, doté de bulles très fines, séduit par une belle homogénéité et une acidité pimpante mais polie qui lui donne un bel éclat. Le tout s’étire sur de fins amers bien intégrés. Le mois prochain, le nouvel opus de ce champagne Organics sera mis en bouteille sur une base 2023 qui devrait enfin révéler dans quelques années la typicité définitive de cette cuvée dont la distribution évoluera progressivement vers davantage de cavistes, de distribution spécialisée et à l’international.  

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Clap de fin pour Bien Boire en Beaujolais

Pour sa 9ème édition, Bien Boire en Beaujolais a clos ses portes sur des notes positives. Fréquentation à l’identique par rapport à 2023, soit environ 2500 visiteurs sur l’ensemble des sites ; cavistes régionaux comme importateurs : ce premier salon commercial du Beaujolais a définitivement rencontré son public.

Pour sa deuxième édition, la nouvelle présidente Elisa Guérin, qui succède à Louis-Benoît Desvignes, est satisfaite de plusieurs éléments, démontrant la bonne santé du vignoble. L’enjeu d’un tel salon est en effet « de toujours avoir des groupes soudés malgré les identités différentes dans les styles de vin, pour regarder commercialement dans la même direction. C’est le premier salon du Beaujolais qui rassemble autant de professionnels. Et puis je suis la première femme à la tête de BBB, la seule femme du bureau, ça montre aussi que la région change et que la nouvelle génération est plus inclusive. Ça dynamise également le vignoble, puisqu’on se réunit régulièrement, aussi bien sur les techniques de vin et le style ; ça fédère : nous sommes 225 opérateurs vignerons présents ! »

Lieux et associations : dynamisme et collectif
Cette année, six associations se sont réparties sur cinq lieux emblématiques de la région.
Le Château de Pizay, disposant d’un hôtel, restaurant et spa en plus de sa production viticole, accueillait la Beaujol’Art, la Beaujol’Wines et Beaujo’Styles. Le Château de Poncié hébergeait la Biojolaise tandis que Biojolab était au domaine de la Grange Charton et la Beaujoloise au domaine La Javernière. Le seul critère obligatoire pour appartenir à l’une des six associations est d’être propriétaire récoltant. Pour le reste, ce sont les affinités et les façons de travailler commune qui regroupent les uns et les autres au sein d’une même association. Les amateurs de nature se sont donc réunis à la Javernière pour déguster la Beaujoloise, tandis que les vignerons bio étaient regroupés au sein des deux associations dont le nom ne porte guère à confusion sur le sujet. Mais cela ne veut pas dire que tous les vignerons en bio sont exclusivement dans ces deux associations, qui peuvent se retrouver au sein des trois autres, dont les valeurs se rejoignent. La volonté de Beaujo’Styles est par exemple de démontrer l’amour du gamay dans toutes ses versions, bio, conventionnel, petits ou grands domaines. Beaujol’Art réunit des vignerons « amoureux de leur terre, qui travaillent chacun de façon différente, à la vigne comme à la cave mais dont le seul point d’ordre, commun à tous, est de produire un vin d’artisan , en incarnant l’art de vivre à la Beaujolaise, avec convivialité et partage ». Enfin, Beaujol’Wines a pour ambition de faire rêver les amateurs avec de bons vins du Beaujolais dans le respect des traditions.

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Edouard Normandin-Mercier : « L’Aunis était autrefois couvert de vignes ! « 

La maison Normandin-Mercier a fait l’acquisition de terres en vue de recréer comme autrefois un vignoble dans l’arrière-pays rochelais. Edouard Normandin-Mercier nous explique la genèse et le financement de ce projet… durable. 

Comment est née cette idée de replanter un vignoble dans l’arrière-pays rochelais ? 
C’est une idée de longue date. Elle a germé il y a plus de 10 ans déjà, mais elle n’a pas pu se réaliser en raison de la non-disponibilité des terres agricoles. Il a donc fallu attendre de pouvoir les récupérer pour lancer ce projet.

Vous évoquez dans votre communiqué l’idée de ne pas faire un copié-collé de ce qui existe déjà dans l’AOC, alors quel est le cahier des charges de ce projet ? 
En effet, pour moi la monoculture n’a pas d’avenir et plus particulièrement en viticulture et il me parait nécessaire d’intégrer aux projets de la biodiversité… Ainsi l’agroforesterie m’a beaucoup séduit et je suis convaincu qu’un mode cultural résiliant permettra d’accueillir un bon biotope et qu’il est vain de lutter en utilisant des pesticides et de la chimie. Dans ce sens, une large diversité de cépages sera plantée pour permettre à la fois d’élargir la résistance aux maladies et au stress hydrique et aussi d’apporter une large palette aromatique sur l’élaboration de nos pineaux biologiques. En plus des 16 cépages autorisés dans l’appellation Pineau des Charentes, je souhaite innover avec un trois nouveaux cépages résistants dont le coutia qui vient d’intégrer en 2024 le cahier des charges. Une analyse de sol a été effectuée par un laboratoire spécialisé et une fosse pédologique a été analysée par la chambre d’agriculture afin de trouver le ou les portes greffes les mieux adaptés à la parcelle. Coté greffe, mon souhait est de privilégier une sélection massale et non clonale une fois de plus, pour élargir le patrimoine génétique et donc la faculté de réponse (aux aléas du climat ? au réchauffement climatique ?)  Et aussi tout simplement à la vie.

Et quels sont les acteurs de ce projet, à la fois sur le vignoble et dans son financement ? 
Les acteurs d’aujourd’hui sont essentiellement familiaux mais par le biais du financement participatif nous désirons partager cette expérience avec des néophytes passionnés par notre terroir, et des professionnels curieux de nouvelles expériences. Nous voulons élargir notre passion avec des gens intéressés par les moments forts de la vie de la vigne (plantation, relevage, taille et vendanges manuelles). Nous voulons les initier avec nous ! Ainsi, coté financement, il est à la fois personnel et participatif sachant que c’est un projet de longue durée dont il faudra adapter les différentes étapes sur 3 à 5 ans pour l’achat du matériel de vendange, de vinification et de stockage. Nous espérons que les acteurs seront nombreux à nous rejoindre. Enfin, avec le Comité de promotion du Cognac et du Pineau des Charentes, nous avons la chance d’avoir à nos côtés un partenaire associatif intéressé par la partie conservatoire de vieux cépages et par l’ouverture du projet aux visites scolaires et oenotouristiques. Dans ce cadre, nous espérons qu’il recueillera un soutien actif. N’oublions pas que l’Aunis était autrefois couvert de vignes ! 

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[BOVA] 1988, retour sur les sept champagnes lauréats !

[BOVA] 1988, retour sur les sept champagnes lauréats !

Un peu comme le chanteur Calogéro, lorsque l’on déguste du champagne, il y a certains jours où l’envie nous prend d’attraper notre skate et de partir faire un tour dans les années 1980. Aujourd’hui, ce n’est cependant pas en 1987, une année médiocre au pays de la craie, mais en 1988, pour découvrir les commentaires de dégustation des sept cuvées retenues sur ce millésime dans le cadre de la première édition du Best Old Vintage Awards. Rappelons que ce challenge qui a eu lieu en février dernier au Royal Champagne portait sur la fameuse trilogie 1988, 1989, 1990.

Vous vous souvenez de 1988 ? Jacques Chirac affrontait François Mitterrand aux élections présidentielles et alors que le premier ministre rappelait lors du débat télévisé d’entre deux tours, que ce soir, il n’y avait plus ni premier ministre, ni président, le malheureux corrézien recevait cette réponse assassine : « Mais vous avez tout à fait raison, Monsieur le Premier ministre ». Cette année-là aussi, Citroën mettait un terme à la production de sa fameuse 2CV, les Parisiens inauguraient la pyramide du Louvre et les Français plongeaient dans les abysses aux côtés de Jacques Mayol dans le Grand Bleu de Luc Besson… 

La nature, elle, suivait son cours, et donnait en Champagne une vendange exceptionnelle. Alexandre Ponnavoy, chef de caves de la Maison Taittinger, raconte : « En 1988 l’hiver est doux ce qui occasionne un débourrement précoce. La vigne est ainsi exposée aux gelées printanières qui frapperont effectivement, mais n’occasionneront des dégâts que dans des secteurs limités, tout comme la grêle.  La floraison survient assez tôt et se déroule entre le 16 et le 21 juin. Le début de l’été est sec, puis une période orageuse passe avant le retour du beau temps à la fin de la saison. Il faut noter tous les maux auxquels la vigne a échappé, à commencer par la pourriture grise, souvent latente, qui ne s’est pas propagée contrairement aux craintes des vignerons. La récolte débute assez tardivement entre le 26 septembre et le 2 octobre. Le raisin aura ainsi bénéficié d’une très longue période de maturation. Le volume est légèrement supérieur à la moyenne décennale. Les moûts puis les vins sont parfaitement équilibrés et harmonieusement constitués. On les a souvent comparés à ceux de 1969. » 

Avec 9,2 degrés d’alcool potentiel et 9,4 g d’acidité, il s’agissait de toute évidence d’un millésime sur la fraîcheur, promis à une longue garde. Dans ce concours, c’est le vin qui a obtenu les meilleurs résultats. 35 cuvées de la trilogie 1988, 1889 et 1990 ont en effet été présentées, parmi lesquelles figuraient dix 1988 dont sept ont été primés pour figurer dans le top 20. Voici leurs commentaires de dégustation, les cuvées étant classées par ordre alphabétique.

Collet Millésimé 1988 (bouteille)
Le nez est appétissant, mêlant des notes de sherry, de beurre, de nougat, d’abricot sec, avec en filigrane une légère odeur d’humus et de foin. En bouche, c’est sur une pointe de groseille à maquereau que se dévoile une acidité presque électrique, tandis que la complexité s’exprime pleinement en milieu de bouche sur des notes de cire, de cannelle, d’orange cuite et de caramel mou.
Dégorgement d’époque Dosage 10 g/l

Franck Bonville Millésime 1988 (bouteille)
Cette cuvée rappelle le profil de certains 1996 par le contraste qu’elle offre entre le nez et la bouche. Le nez semble plus évolué, plus complexe, avec des notes de moka, de résine de pin, de biscuit, de confiture d’abricot. La bouche très vive est au contraire encore sur la jeunesse, elle est marquée par des arômes de citron jaune, de coing, de noix de coco et de romarin avant de conclure sur une finale saline.
100 % Chardonnay, dégorgement d’époque.


Gonet Sulcova Brut Blanc de blancs 1988 (jéroboam)

Le nez dégage une certaine fraîcheur, mêlant fruits rouges et fruits noirs un peu cuits, gaufrette au caramel, cannelle, bois de chêne et une légère touche d’hydrocarbure. La bouche est mentholée, anisée, presque pimentée. On retrouve une touche de cassis avec l’amertume de la peau et son côté légèrement astringent, mais aussi des notes un peu boisées. Un vin tout en dentelles que l’on médite longtemps.
100% Chardonnay, Dégorgement 02/2024, Dosage 0g/l

Legras & Haas Blanc de Blancs Grand Cru Chouilly Millésime 1988 (bouteille)
Le nez nous régale des arômes typiques des vieux chardonnays : le miel, la noisette, le beurre cuit, les agrumes confits, l’amande. En bouche, le vin est juteux, avec de magnifiques notes d’abricot cuit, de figue, de beurre de citron, de brioche. La texture est douce comme le satin. Un profil à la fois gourmand et rafraîchissant qui trouvera sans peine ses amateurs.
100% Chardonnay, Dégorgement 1994, Dosage 11 g/l


Mailly Grand Cru Les Echansons 1988 (bouteille)

Le nez fleure bon la marmelade, la pâte d’amande et le café. La bouche a la droiture propre au millésime 1988, mais le temps est venu apporter à la colonne vertébrale de fraîcheur un enrobage plus gourmand. L’ensemble évoque un gâteau à l’orange, au kiwi, au nougat et à la vanille, nappé d’un jus caramélisé d’agrume. La minéralité ressort en fin de bouche sur des arômes de silex. 
75% Pinot noir, 25 % Chardonnay, Dégorgement 1999, Dosage 6g/l

Perrier-Jouët Belle Époque 1988 (magnum)
Un champagne pimpant et printanier, qui s’ouvre au nez sur les fleurs blanches, la pomme rôtie et les fruits à noyau, tout cela agrémenté de quelques épices douces et de notes pâtissières. La bouche conserve cette veine florale, mais s’étoffe de notes de noisette grillée, de chocolat au lait, et de silex. Elle reflète parfaitement l’extraordinaire acidité du millésime 1988 qui lui donne une certaine brillance, à travers des arômes éclatants de kiwi, de citron meringué et d’ananas.
50% Chardonnay 50% Pinot noir, Dégorgement 04/2017, Dosage 9g/l

Taittinger Comtes de Champagne 1988 (bouteille)
Au nez, l’aromatique tourne autour du malte, des céréales un peu fermentées, de la cerise blanche avec une touche florale proche du géranium. En bouche, la vivacité et la fraîcheur sont au rendez-vous. Elles s’expriment sur des notes de menthol éclatantes et de citron meringué. C’est la cuvée qui a le plus divisé le jury, certains ont littéralement adoré son exubérance !
100 % Chardonnay, Dégorgement 07/2016, Dosage 9g/l

Rappelons que toutes ces cuvées seront vendues au profit de la Mission Unesco Champagne à la fin de l’année aux enchères par Hart Davis, la plus importante maison d’enchères spécialisée dans les vins aux Etats-Unis.

Le jury était présidé par Tyson Stelzer, auteur d’un Guide du champagne qui fait référence en Australie. Il était composé de Tom Hewson, membre de l’équipe de rédacteurs experts de Decanter, Yuri Shima spécialiste japonaise, le Suédois Andreas Larsson, Meilleur sommelier du monde 2007, Essi Avellan, Master of Wine finlandaise, auteur de l’Encyclopédie mondiale du champagne, Jeannie Cho-Lee, également Master of Wine, contributrice du Wine Spectator, l’Italien Alberto Lupetti, auteur du Guide Grande Champagne, Peter Liem, directeur pour la dégustation du magazine Wine & Spirits, David Morin, meilleur caviste de France, Sylvie Tonnaire, directrice de la rédaction de Terre de vins et Yves Tesson, rédacteur en chef adjoint. « Terre de vins » tient à remercier Xavier Mayran de Chamisso, qui a initié ce projet, Christian Holthausen, qui nous a ouvert son carnet d’adresses avec générosité et enthousiasme, ainsi que le Royal Champagne et l’équipe du sommelier Philippe Marques pour leur accueil chaleureux et extrêmement professionnel. 

Une master class inédite aura lieu à Champagne Tasting le 25 mai à Paris
Les Best Old Vintage Awards : Ode au vieillissement17h45 à 18h30

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Ruinart conforte son expérience Blanc Singulier

Ruinart conforte son expérience Blanc Singulier

La maison rémoise installe dans le temps sa cuvée expérimentale Blanc Singulier avec le millésime 2019, un champagne imaginé en réponse au dérèglement climatique et qui pourrait bien devenir le blanc de blancs du futur.

La présentation de cette nouvelle cuvée était corrélée à la délocalisation cette semaine du restaurant pas-de-calaisien la Grenouillère dans un lieu éphémère parisien. Le chef doublement étoilé Alexandre Gauthier avait déménagé casseroles et fourneaux dans un garage désaffecté du 8e arrondissement de Paris pour quelques jours. La Grenouillère au bord des marais de Madelaine-sous-Montreuil, sinistrée lors les dernières inondations de mars, a dû fermer pendant quelques semaines, sans doute jusqu’en juin. En attendant la réouverture, le garage mis en scène par Julien Gosselin accueillait la Maison Ruinart qui avait tenu à soutenir le chef en ces temps difficiles. Frédéric Panaiotis a profité de l’occasion pour faire un point sur le millésime 2003 : « Il a été vite rentré à cause de l’humidité et beaucoup trié. Les chardonnays s’en sont mieux sortis que les pinots mais au global, on a récupéré un beau volume de récolte avec des grappes de plus de 30 % en poids. D’où une certaine dilution, et en tout cas un manque de concentration » : il n’y aura donc pas de Dom Ruinart millésimé ni de Blanc Singulier en 23. « Dans les années 80, il n’était pas rare de devoir sauter deux ans pour millésimer. Aujourd’hui, nous avons plus d’années ‘millésimables’ ; il est donc plus facile de renoncer à une vendange ». Ainsi, le chef de caves a présenté cette semaine le Blanc Singulier 2019 en attendant le Dom Ruinart Blanc de blancs 2013 qui sortira cet été.

2019, un immense millésime
Le Blanc Singulier avait été lancé en prototype avec le 2017 (en « concept car » selon les termes du chef de caves Frédéric Panaiotis), uniquement vendu à la boutique de Reims de Ruinart. Le 2018, plus tendu, avec 20% de réserve perpétuelle dont une partie conservée en foudres, une révolution pour la Maison, a été le premier véritable millésime, lancé en 2023. Et voilà le 2019, un champagne riche, intense, charnu et croquant, sur des arômes de fruits blancs bien mûrs (poire, nectarine), de notes d’agrumes, de citron confit et de fleurs blanches (chèvrefeuille), une trame tendue délicatement crayeuse et une finale légèrement fumée-épicée. Il a été élaboré avec 23% de vins de réserve (depuis 2016 élevé pour moitié en foudres), vinifié avec fermentation malolactique avant trois ans de vieillissement. « Un immense millésime, toujours en non dosé même si ça ne sera pas la règle ». 2019 était une année très chaude avec un été sec, des épisodes caniculaires et le cycle le plus court de la vigne (81 jours) enregistré depuis 2003.  « Ce qui a débouché sur des maturités plus poussées, idéales pour élaborer un Blanc Singulier car nous avons bénéficié d’un choix plus large de cuves pour l’assemblage, en provenance de la Montagne de Reims (Sillery, Taissy), de la Côte des Blancs (Bergères-les-Vertus, Cramant), de la vallée du Petit Morin et du Cézannais. C’est une très grande année, entre la fraîcheur du 2017 et la richesse et la complexité du 2018. » 

Panaiotis Frédéric chef de caves de la Maison Ruinart ©F.Hermine

Une réponse au dérèglement climatique
Frédéric Panaiotis a imaginé cette cuvée en réponse au dérèglement climatique en Champagne : Des gelées noires plus fréquentes avec une descente d’air froid à -6-7°, une légère tendance au débourrement plutôt début avril mais surtout un cycle accéléré au printemps, des étés plus secs, des vendanges raccourcies démarrant de plus en plus tôt (début septembre en 2023). « Cette année, j’ai même demandé à mes équipes de prendre leurs vacances en juillet car nous pourrions devoir vendanger à la mi-août ». Ce qui implique un décalage de maturité, une montée des sucres et une baisse de l’acidité qui convient mieux au chardonnay, plus flexible, qu’aux pinots qui pourraient être en danger à l’avenir avec le réchauffement, surtout le meunier ». Frédéric Panaiotis se base pour ce Blanc Singulier sur l’indice de Huglin qui tient compte de différents paramètres bioclimatiques (températures moyennes, maximales, longueur du jour…) pour établir le potentiel de sucre des cépages. « Les années que l’on considérait comme chaudes jusqu’au début du siècle ont été dépassées depuis longtemps et on n’a plus de sous-maturité en Champagne.  On travaille donc pour ce blanc Singulier 100 % chardonnay avec une expression plus mûre et thiolée du chardonnay, une acidité plus douce et à dosage minimal tout en jouant sur les vins de réserve pour conserver la fraîcheur signature de la Maison. Cette cuvée est sans doute le blanc de blancs du futur ».

Blanc Singulier Edition 19 (110 €) : Servir frais à 10-12°C avec un carpaccio de bar et une sauce aux agrumes et safran, un bavarois aux nectarines,

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Chinon dévoile son millésime 2023 

Chinon dévoile son millésime 2023 

Les millésimes se succèdent sans se ressembler. Samedi 20 avril prochain, aura lieu la 15ème édition de « Chinon : les Vignerons dans la ville ». Après un week-end de Pâques marqué par une crue dont l’impact reste à minorer pour le millésime 2024, la promenade au bord de la Vienne va s’animer autour de la soixantaine de domaines présents pour faire déguster leurs cuvées et dévoiler le millésime 2023. 

Depuis 15 ans, à chaque printemps, l’appellation Chinon donne rendez-vous dans un seul et même lieu. « Chinon, les Vignerons dans la Ville » attire ainsi, sur une journée, pas moins de 5 000 curieux et amateurs de vins, pour une déambulation festive et savoureuse. Des touristes, les premiers d’une nouvelle saison, et des amateurs de vins se presseront, mais pas seulement : « L’objectif premier de cet événement est la présentation du millésime aux Chinonais qui sont les premiers ambassadeurs de nos vins. L’appellation n’appartient pas aux vignerons, mais à un territoire et les vignerons montrent le résultat de leur travail » précise Jean-Martin Dutour Président du Syndicat des Vins de Chinon. Parfois réticents, certains vignerons déplorent qu’à ce stade les vins ne sont pas toujours prêts à être dégustés, cette année, l’exercice s’avère plus facile : le nouveau millésime possède des atouts qui s’apprécient dès à présent. 

Une année complexe pour un millésime de plaisir 
Jean-Martin Dutour qualifie la campagne 2023 de « sportive » : « ce fut une année compliquée pour beaucoup de vignerons qui ont dû affronter de sévères attaques de mildiou, renforcées par un faible ensoleillement et de l’humidité. » Finalement, ce millésime qui avait de quoi surprendre : impossible de se référer à un précédent, offre un résultat remarquable avec une jolie couleur et un beau fruit, « grâce à l’entre-aide et à la force de notre collectif nous nous en sommes sortis gagnants ». Ces efforts sont récompensés par des rendements supérieurs aux années précédentes et une qualité qui a tout pour plaire aux amateurs de vins rouges frais et légers qui ont fait la réputation de l’appellation : « la fraîcheur et le fruité du millésime 2023 laissent entrevoir un vin délicat, de plaisir à savourer sans attendre ». 

Les premières cuvées sont à déguster en exclusivité, sur place, avec modération.

Programme de la journée 

10h30 – Défilé des Entonneurs Rabelaisiens au départ de la place Mirabeau

12h30 – Discours officiels en présence du Président du Syndicat des vins de Chinon

Dégustation des cuvées rouge, blanc, rosé de plus d’une soixantaine de domaines de Chinon

« Le P’tit Rabelais » vendra des tee-shirts, tabliers et autres sweat siglés « Chinon »

« Ma Fouée », pour déguster une spécialité locale succulente

Thierry Truffert « Une autre cave » animera des ateliers d’initiation à la dégustation

John’s présentera son atelier de menuiserie de douelles de tonneaux

Musique en déambulation

Le Lycée agricole de Chinon, France Travail et le Centre de Formation Professionnelle Promotion Agricole Tours-Fondettes, seront présents pour informer sur les métiers de la vigne et du vin et les formations proposées

La Prévention routière sera également présente toute la journée

Visite guidée des Caves Painctes à 10h30, 11h30, 12h30, 15h, 16h et 17h Durée : 30 min Entrée gratuite, sur présentation du coupon remis pour l’achat d’un verre de dégustation du salon.

Informations pratiques 
« Chinon : Les vignerons dans la ville » de 10h00 à 18h30.
Promenade du Dr Mattrait, Chinon
Entrée libre
Verre de dégustation édition spéciale + visite guidée dans les des Caves Painctes = 8 € Renseignements : Syndicat des Vins de Chinon :
Tél. 02 47 93 30 44
www.chinon.com 

L’AOC Chinon est également sur Facebook et sur Instagram

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Apprendre à toucher le vin

Les ateliers des Printemps de Châteauneuf-du-Pape offrent tous les spectres de la dégustation. L’occasion pour les amateurs et professionnels de savourer les propos d’éminences grises. Exemple avec « le toucher du vin » par Georges Truc.

Une question sur l’ère tertiaire de la Vallée du Rhône ? Une coupe pédologique à décrypter L’oenogéologue Georges Truc est votre homme. L’ancien universitaire enseignant-chercheur, né à Visan, est un casseur de cailloux qui fait parler les pierres. Protéiforme, il se pique de dégustation géosensorielle afin de « décrypter les liens qui unissent la terre, le cep, les raisins et le vin ». Pour cet exercice grandeur nature, un kit didactique composé d’un cercle chromatique, de différentes formes géométriques, d’un taste-vin et d’un bandeau permettait d’appréhender les sept cuvées de l’AOC Châteauneuf-du-Pape rouge servies et présentées par leurs vigneronnes et vignerons respectifs.

Deux heures ne suffisent pas pour percevoir toutes les subtilités de la notion de terroir et de la dégustation intuitive. Il faut laisser de côté ses bases. Ne pas humer le vin, ne pas l’aérer en bouche, mais au contraire le mâcher pour activer la salivation. La dégustation géo-sensorielle privilégie les aspects tactiles et met en second plan l’olfaction. On s’attache ici à la sensation de luminosité : vin chaud ou froid, à la texture, la consistance, la souplesse, en exprimant la granulométrie des tanins, leur angulosité ou rondeur, la minéralité ou la salinité, par exemple. Utiliser un bandeau pour s’extraire de toute influence extérieure ou d’un taste-vin, replace au centre les perceptions. Cet objet désuet, à la conception savante (godrons, cupules, ombilic) conçus par des gourmets (corporation qui organisait le commerce du vin) active la dimension tactile et la rétro-olfaction, tout en permettant d’apprécier la robe du vin. La dégustation de quatre bruts de cuve 2023, 100 % grenache, de quatre secteurs différents étaient là pour corroborer les propos. Terroirs de grès et rugosité, terroirs de sables et finesse aérienne, terroirs de galets de quartzite et velours sphérique… Autant de subtilités venant parfaire caractère et personnalité de chaque cuvée. Décidément, la dégustation a encore bien des subtilités à nous offrir.

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