La Maison Roederer distribuera les vins mythiques d’Ornellaia en France

Parmi les stars de la viticulture italienne, les vins dits « super toscans » tiennent une place particulière. Ornellaia, devenu une icône en la matière, moins de 40 ans après sa création, sera désormais distribué dans l’Hexagone par Roederer.

Assez peu visibles des consommateurs, les réseaux de distribution des grands domaines sont pourtant un enjeu absolument majeur pour pouvoir garantir un maillage optimal des marchés, indispensable pour maintenir la notoriété de ces vins. Ornellaia, propriété de la famille Frescobaldi, ne fait pas exception à la règle et a décidé de confier toute sa distribution internationale hors Europe à la place de Bordeaux, imitant ainsi d’autres vins iconiques dont Opus One qui fut le premier à utiliser sa force de frappe exceptionnelle. Au niveau de chacun des grands marchés européens, la stratégie de ce domaine phare de Toscane est légèrement différente et s’appuie sur des distributeurs exclusifs. Ce rôle était joué jusqu’ici par la division France du négociant bordelais Duclot. L’annonce récente d’un changement de partenariat a donc surpris, le domaine Ornellaia ayant décidé de se tourner vers la Maison Louis Roederer pour écrire son avenir sur un marché national « à très forte visibilité » d’après Vianney Gravereaux, Directeur commercial d’Ornellaia. Un choix raisonné faisant écho aux relations déjà existantes entre les deux Maisons. « A la lumière de notre expérience au Royaume-Uni avec MMD, filiale de distribution britannique de Roederer, une discussion s’est engagée et la concordance des vues nous a amené à prendre cette décision » précise M. Gravereaux.

De grandes ambitions

Les vins d’Ornellaia sont reconnus par les amateurs du monde entier pour leur qualité. Nés sur les collines de Bolgheri, à quelques encablures de la Méditerranée, ces vins bénéficient d’un excellent terroir où les cépages bordelais s’épanouissent particulièrement bien. Créé en 1981, le domaine a produit son premier millésime d’Ornellaia en 1985. Depuis lors, un soin de chaque instant permet de donner naissance à un grand vin rouge complexe, d’une grande finesse de structure (Ornellaia Bolgheri DOC Superiore) et son pendant en blanc (Ornellaia Bianco). Les seconds vins Le Serre Nuove dell’Ornellaia (Bolgheri DOC Rosso) et Le Volte dell’Ornellaia complètent la gamme de vins rouges, tandis que Poggio alle Gazze dell’Ornellaia complète la liste des vins blancs. Nul doute que ces prochains vins seront encore plus visibles sur le territoire dans les prochains mois. Car, comme le rappelle M. Gravereaux, « nous pensons pouvoir donner une résonnance plus large en France à la qualité de nos grands vins de Toscane et faire encore mieux en termes de présence dans les lieux où une clientèle internationale est déjà familière des vins d’Ornellaia ».

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Un plan de bataille … Corsé !

Outre une visibilité accrue grâce à une communication musclée, les vins de Corse ont mis autour de la table toutes les générations pour réfléchir à l’avenir de la viticulture de l’île.

La Paillotte corse a encore battu des records sur Wine Paris, mobilisant cette année six chefs et une quinzaine de sommeliers pour 550 couverts et 200 cuvées dégustées. « On est carrément devenu ‘the place to be’ » annonce fièrement Caroline Franchi, la directrice de l’interprofession des vins de Corse, qui apporte dans ses malles une trentaine de vignerons de l’île disposant également d’un espace de 450 m2 pour faire rayonner le vignoble. La formule qui affiche 20 ans de réussite sur le continent fonctionnait déjà à plein régime sur Vinexpo avec un restaurant au bord du lac. « C’est l’un de nos outils de communication majeur qui booste notre notoriété. Nos vignerons peuvent venir avec leurs acheteurs et clients potentiels pour faire goûter leurs vins et les visiteurs professionnels en profiter pour découvrir cuisine et vins corses ». La présence sur le salon parisien est devenu le plus gros poste budgétaire de l’interprofession. Sur les stands, une foison de goodies (badges-cépages, carnets de notes, stylos, porte-clés…et le fameux passeport, petit carnet pour tout savoir sur les vins corses…) diffusé à 20 000 exemplaires par an sur les salons, chez une centaine de cavistes, dans les caveaux et auprès des sommeliers. Car les vins corses misent ces dernières années avant tout sur l’image, une stratégie renforcée par une présence accrue sur les réseaux sociaux. Les résultats sont déjà bien au-delà des espérances pour un vignoble qui ne pèse que 1% de la production nationale avec à peine 340 000 hl par an. 

Caroline Franchi ©F. Hermine

Place à la nouvelle génération

Cette stratégie est l’une des lignes directrices qui avait émergé du séminaire initié en 2019. La réflexion a permis de rassembler davantage d’opérateurs et d’impliquer plus de jeunes vignerons nombreux à s’installer à Sartène, Figari, Calvi, Patrimonio…, la plupart par transmission, certains en récupérant du foncier par héritage et en profitant pour changer de métier et de vie, quelques-uns avec des restructurations. « La viticulture se renouvelle et la jeune génération prend le relai », affirme le président de l’interprofession Eric Poli. « Mais il faut reconnaître que si l’on passe entre les gouttes des difficultés, c’est grâce à notre identité forte et à nos cépages autochtones, mais c’est aussi parce que nous avons su prendre le virage du rosé, aujourd’hui 70 % en moyenne de la production corse, et parce que nous essayons de mettre tout le monde autour de la table pour avancer ».

Réflexions et commissions

Le plan à cinq ans a fourni une vision du vignoble avec un repositionnement affirmé et des objectifs en matière de développement durable, changement climatique, production en bio, hausse de l’export qui atteint désormais 20%… Dans la boîte à outils fournie ensuite aux vignerons, outre les goodies, ils ont récemment trouvé une précieuse calculette export digitale. Ils rentrent le prix rendu Marseille (prix avec TVA puisqu’en Corse le prix des vins est en HT), le pays de commercialisation souhaité et la machine leur indique les taxes, la fourchette de prix à l’arrivée, si le marché est adapté à la production… 

Autre outil précieux, l’observatoire économique renforcé par l’embauche d’un chargé de mission et coordinateur Enzo Martel, et pour le printemps une plateforme logistique qui permettra d’externaliser et mutualiser les expéditions à tarifs préférentiels. « Nous fonctionnons en commissions d’une dizaine de vignerons chacune avec la charge de recenser les besoins, proposer des méthodes de travail, faire remonter les éléments de réflexion, explique Enzo Martel. Nous intervenons comme un cabinet conseil avec compte-rendu aux vignerons pour rendre la filière plus opérationnelle ». Sur la table, un autre dossier plus délicat à étudier, l’amélioration qualitative et la hiérarchisation des vins rouges pour la garde car ils tendent à se voir grignoter ces dernières années par les blancs dont la demande s’accroît comme sur le continent.

©F. Hermine

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Carte sur table : 1 mois pour reboire de très grands vins de Bordeaux au restaurant

Duclot, grand négociant de la place de Bordeaux, réitère sa très attendue opération « Carte sur table ». Les amateurs vont ainsi pouvoir accéder à certains des plus grands vins du Bordelais à prix caviste dans 20 restaurants dûment sélectionnés.

A toutes celles et ceux que les grands vins de Bordeaux n’ont pas fini de faire rêver, l’opération Carte sur table est une aubaine. Quelle meilleure occasion de déguster des vins souvent mythiques qu’autour de plats de bistronomie inspirés ou de haute gastronomie ? Partant de ce principe, le groupe Duclot propose pour la 11ème fois de redécouvrir des bouteilles de haut vol, promptes à laisser sans voix les plus exigeants des œnophiles. 20 vins, cela ne s’invente pas, et que du très bon. Rive gauche et rive droite sont ici à la fête et l’on en salive déjà. De 60 € pour un château Grand Mayne 2012, au puissant Saint-Emilion grand cru classé à 950 € pour château Lafite-Rothschild 2006, premier grand cru classé au velouté de bouche légendaire, il y en a pour tous les budgets avec toutefois un dénominateur commun. Tous les vins sont prêts à boire. Le plus jeune est un Domaine de Chevalier blanc 2018, ode aux sauvignons bien nés (115 €). La Vinicole, filière de Duclot dédiée au réseau des cavistes et du CHR, a souhaité en outre mettre en avant une large diversité de millésimes, qu’ils soient unanimement salués comme 2016, 2015 ou 2009 ou parfois moins mis en lumière comme 2017, 2012 ou 2011. Et pourtant, tous montrent des identités certes différentes, mais toujours émouvantes.

Des adresses pour gastronomes

Si Paris reste, cette année encore, largement représenté avec 13 établissements participants, l’opération Carte sur Table se déploie également dans le reste de la France avec 3 tables sur Bordeaux, 2 à Lyon et 1 à Nice. La haute gastronomie trouve ici naturellement sa place avec 8 tables étoilées tels que Pierre Gagnaire (3 étoiles) ou le très inspiré Frenchie (1 étoile) dans la capitale, mais aussi la Grand Vigne aux Sources de Caudalie à Martillac en Gironde (2 étoiles), la légendaire Mère Brazier (2 étoiles) à Lyon ou bien encore Les Terraillers (1 étoile), très belle adresse niçoise où officie Mickaël Fulci. A leurs côtés, et c’est toute la force de cette opération, des brasseries ou adresses bistronomiques où le vin fait l’objet d’une attention toute particulière. On ne saurait trop recommander Oui mon général (Paris 7), Pierre Sang on Gambey (Paris 11), le 1925 (Bordeaux) ou bien encore le Blo (Lyon 2). En bouteille ou au verre, l’expérience proposée promet d’être unique, les vins sublimant des plats superbes et inversement. Parmi nos coups de cœur, citons le superbe château Brane-Cantenac 2014 (90 €) qui montre une fois de plus l’immense potentiel de cette propriété margalaise. Le château Langoa-Barton 2009 (95 €) impose pour sa part une matière sanguine et vibrante, quand le château Haut-Bailly 2015 (170 €) n’en finit pas de charmer par son incomparable finesse guidant un jus d’une très grande précision. L’équilibre splendide du château Cos d’Estournel 2012 (180 €) ou la suavité pleine du château Cheval Blanc 2011 (650 €) ne seront qu’autant de troubles au moment de choisir le vin. Quant au prince Yquem, dire qu’il est réussi sur ce millésime 2013 (420 €) est un euphémisme. Sapide, franc, il régale de sa gourmandise pâtissière (notes d’agrumes confits notamment) à l’allonge impressionnante. Mais attention, Carte sur table ne durera qu’un mois, du 20 mars au 20 avril 2023, les vins étant également tous disponibles sur le site internet de Duclot (www.chateaunet.com). A noter dès à présent dans tous les agendas.

Opération Carte sur Table
www.cartesurtable.com

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Volnay vote la fin des herbicides en 1er cru

Les viticulteurs de l’AOC Volnay viennent de voter l’arrêt du désherbage chimique dans les 110 hectares de premier cru que compte ce village bourguignon.

Les vignerons de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) de Volnay se sont réunis en ce début d’année pour voter l’arrêt de l’utilisation des herbicides dans les parcelles classées en Volnay Premier Cru, qui représentent une surface de 110 hectares.

Profiter de la notoriété
Une décision prise après deux années d’expérimentation : dans ce secteur, plus des trois quarts des parcelles sont déjà désherbées mécaniquement. Ce vote permet à l’ODG de saisir l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) pour que cette évolution soit inscrite dans le cahier des charges de l’appellation. En effet, seule cette inscription peut contraindre les derniers réfractaires.

« L’arrêt des herbicides nous a paru évident », explique Thomas Bouley, Président de l’ODG Volnay depuis un an, « parce qu’il en va de la santé publique et environnementale. Nous avons la chance d’avoir une appellation de notoriété internationale, à forte valeur ajoutée, qui nous permet de produire plus propre. Dans un contexte économique favorable, notre appellation se doit aujourd’hui et plus que jamais d’être exemplaire. »
Le Cahier des Charges pourrait donc être rectifié dès 2024.

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Sud-ouest : Arracher pour mieux s’adapter

Dans les vignobles du Sud-Ouest, il n’est pas question de réduire la surface de production. Cependant, arracher peut permettre de replanter mieux, en introduisant des cépages adaptés au changement climatique et aux goûts des consommateurs.

La crise de surproduction qui touche les vignobles bordelais n’est pas étrangère aux appellations du Sud Ouest. « Il y a une baisse continue de la consommation de vin en France et un changement des goûts », souligne Joël Boueilh, co-président de l’interprofession des vins du Sud Ouest (IVSO). Mais contrairement aux viticulteurs de Gironde, dans le Sud Ouest « on va défendre la reconversion du vignoble avec des cépages plus adaptés au marché et non un arrachage définitif », ajoute encore Joël Boueilh.  Des recherches sont entreprises, en partenariat avec L’Institut français de la vigne et du vin, au sein de chaque vignoble. « A Gaillac, nous réfléchissons à la restructuration du vignoble de manière raisonnée et collective depuis un ou deux ans », détaille Louis de Faramond, vigneron du Château Lastours. Leur ambition : planter des cépages qui résisteraient aux aléas climatiques, aux maladies et donneraient de belles vinifications. Pour cela, les Tarnais étudient des cépages autochtones et imaginent des croisements qui pourraient rendre les plantes résistantes aux maladies, notamment. Cette dernière démarche peut prendre « entre 10 et 15 ans », prévient le président de l’AOC Gaillac.  

Sur le Frontonnais, « on regarde comment des cépages rouges se comportent face à la sécheresse et aux gelées », indique Benjamin Piccoli, directeur de la maison des vins de Fronton, appellation au nord ouest de Toulouse. Ici, le marselan pourrait être une alternative au cabernet-sauvignon, touché par des maladies du bois. Sur le Madiran, appellation à cheval sur le Gers, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, on introduit du manseng noir, pour s’adapter aux nouveaux goûts. « Il a de la fraîcheur, peu de degrés, peu de tannins, c’est un vin facile à boire qui permettra d’équilibrer un tannat gaillard », explique Joël Boueilh, vigneron sur l’appellation Saint-Mont dans le Gers.

Dans le Sud Ouest, où plusieurs appellations sont réputées pour leurs vins rouges, il est aussi conseillé de développer les blancs. Ces cuvées sont « en rupture chaque fin d’année », fait remarquer Benjamin Piccoli. Les vignerons de Fronton expérimentent ainsi le bouysselet. « Un cépage autochtone qui a du potentiel. Il a notamment une belle acidité, ce qui permet de contrebalancer l’alcool », indique encore le responsable du syndicat de l’appellation Fronton.

Les vignerons rappellent enfin que la restructuration a toujours eu lieu dans les vignobles. « Lorsque l’on a trop de pieds manquant dans une parcelle [car certains sont morts, NDLR], on doit régénérer », décrit Joël Boueilh. A titre d’exemple sur le Frontonnais, Benjamin Piccoli fait remarquer qu’« on a arraché et replanté 171 hectares, ce qui fait près de 8% du vignoble, entre 2019 et 2022 ».

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Le packaging minimaliste du champagne Telmont primé

La Champagne a dans son ensemble pris la mesure de l’urgence à diminuer son empreinte carbone. Telmont fait partie des Maisons qui ont poussé la réflexion très loin et vient d’être distinguée par une médaille d’or récompensant les meilleurs packagings qu’elle a pourtant décidé d’abandonner en partie. Explication.

Certaines décisions ont parfois plus de poids que de longs discours. C’est ainsi que le dernier jury des Global Design and Packaging Masters, compétition organisée par le magazine Drinks Business, a récompensé la Maison Telmont dans la catégorie packaging. Les juges ont ainsi fait l’éloge de la bouteille de champagne Réserve de la Terre qui permet d’explorer « un nouveau territoire visuel ». Concrètement, cette cuvée s’inscrit dans une politique globale mise en œuvre par Telmont depuis 2021 et visant à drastiquement diminuer son empreinte carbone. L’une des mesures phare a ainsi été l’abandon pur et simple de tous les coffrets d’emballage pour l’ensemble des cuvées. Une décision qui, à elle seule, a permis de diminuer de 8% l’empreinte carbone des cuvées. Mais la cuvée Réserve de la Terre va encore beaucoup plus loin. Elle est exempte de capsule qui est remplacée par un bouchage ficelle à l’ancienne. Sa bouteille est en verre allégé (la collaboration avec le verrier Verallia doit permettre de diminuer à terme le poids de la bouteille à 800 grammes) et de couleur verte ce qui permet d’avoir 85% de verre recyclé dedans (contrairement au verre blanc qui en est dépourvu et a donc pour cette raison été abandonné). S’ajoute une étiquette unique recensant l’ensemble des informations. Cela permet de ne plus apposer de contre-étiquette, dans un même souci d’économie de matière et donc de réduction d’impact environnemental.

Un projet global d’entreprise qui a convaincu Leonardo di Caprio

Loin d’être un coup de communication, la cuvée Réserve de la Terre révèle un engagement profond de toute la Maison Telmont. Si cette dernière est d’ores et déjà certifiée bio, c’est l’ensemble du vignoble détenu en propre qui sera labellisé d’ici 2025, l’échéance de 2031 étant pour sa part fixée pour l’ensemble des apporteurs de raisin de la Maison. Côté énergie, l’objectif est de s’approvisionner à 100% en énergie renouvelable. En matière de logistique, au-delà du choix de professionnels avancés en termes de RSE, Telmont a définitivement abandonné le recours au fret aérien pour ses livraisons. Un ensemble de mesures qui ont convaincu l’acteur Leonardo di Caprio d’entrer l’an passé dans le capital de la Maison. Un investissement en ligne avec ses engagements de très longue date en faveur de l’écologie.

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L’Union fait la force contre la grêle

Face aux défis climatiques, le syndicat viticole de Saint-Estèphe vient de voter un emprunt pour un plan anti-grêle ambitieux et solidaire. 

L’épisode de grêle du 20 juin 2022 a laissé des traces, à la fois dans les vignes mais aussi dans les esprits. Entre 30 et 80% de la récolte suivant les parcelles a été ravagée. En conséquence, le syndicat viticole de Saint-Estèphe, présidé par Jean-François Delon, a validé le système de lutte collective contre la grêle proposée par la société Selerys. Cette dernière conçoit des outils opérationnels pour répondre aux défis météorologiques avec des équipements, des instruments de monitoring atmosphérique, des solutions digitales et de la data science. Ainsi, le syndicat s’offre ses services en se dotant d’un équipement de technologie de pointe. Concernant les alertes et l’anticipation, le syndicat s’équipe d’une plateforme pour identifier au mieux les nuages « dangereux ». « Alertés par sms, courriels ou messages vocaux, les viticulteurs pourront suivre le déplacement en temps réel des cellules orageuses répertoriées sur 3 niveaux d’alertes », précise le communiqué du syndicat. Aussi, l’emprunt voté comprend 7 postes de tirs semi-automatiques répartis sur l’ensemble de l’AOC. Une commission technique sera mobilisée avec une rotation d’astreinte pour piloter ce réseau soit 61 châteaux qui se partagent 1180 hectares. « Les viticulteurs d’astreinte pourront activer le lancement des ballons à distance, précise le communiqué. Lancés à 600m d’altitude, ces ballons gonflés à l’hélium agiront au cœur de la cellule avec précision au moment adéquat en optimisant le taux de transfert et la dispersion de l’agent (sel hygroscopique) dans le nuage. Cette lutte active par ensemencement permettra ainsi de faire précipiter les nuages avant la formation des grêlons ». Logiquement financé par une cotisation à l’hectare, ce plan sera déployé à compter du mois d’avril prochain. Sale temps pour la grêle à Saint-Estèphe !  

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« Dégustez en V.O ! », acte II 

Après un acte I inabouti en raison d’un positionnement calendaire chamboulé par la crise Covid, le salon « Dégustez en V.O ! » revient au Corum de Montpellier les dimanche 5 et lundi 6 mars 2023. Cette fois-ci, les organisateurs comptent sur une fréquentation en hausse et sur les 120 vignerons présents pour ancrer l’événement dans le temps. 

Maison des Vins du Languedoc, à Lattes. Au cœur de la salle Rabelais, les organisateurs de « Dégustez en V.O ! » espèrent un pas de géant pour la deuxième édition du salon montpelliérain. L’an dernier, déplacé en mai en raison des contraintes Covid, l’événement était arrivé, en pleines vacances et pendant les élections, qui plus est après la bataille des salons hivernaux (Millésime Bio et Wine Paris notamment). Logiquement, il n’avait pas fait recette. « Cette fois-ci, les planètes s’alignent, se réjouit Stéphanie Daumas, la directrice du syndicat AOC Languedoc. Le timing est parfait pour les prescripteurs et les vignerons qui ont répondu présent. » Ils seront 120 (dont plus de la moitié était déjà là l’an passé) représentants, 50 AOP et 30 IGP du vignoble occitan (dont un quart de vins du Sud-Ouest). « C’est le moment idéal pour présenter le nouveau millésime de blanc et de rosé, ajoute Jean-Philippe Granier, le directeur technique de l’AOC Languedoc. Et il manquait un salon à taille humaine, plus intimiste, pour les vignerons qui produisent 50-60 000 bouteilles et qui n’ont pas forcément les moyens d’aller à Paris ou ceux qui ne sont pas encore en bio. » 

Un salon pour reprendre des marchés

Fruit d’une dynamique collective entre Ville et Métropole de Montpellier, Région Occitanie, Département de l’Hérault et Interprofession des vins du Languedoc (CIVL), le rendez-vous a vocation à « devenir la courroi de transmission des vignerons pour accélérer le positionnement qualitatif des vins d’Occitanie et reprendre des marchés », prolonge Roger-Yannick Chartier, adjoint au maire de Montpellier et conseiller à la 3M (Montpellier Méditerranée Métropole). « Il était important de relancer un tel événement après que la Région se soit trouvée orpheline de ViniSud (devenue Wine Paris/VinExpo), prolonge René Moreno, conseiller régional. Cela prend du temps de fidéliser mais l’Occitanie est le plus grand vignoble français en surface (263 000 ha) et le premier vignoble mondial en production sous signes de qualité. Elle mérite d’avoir un salon de qualité en son sein. » L’implantation en cœur de ville était donc une volonté d’asseoir le positionnement de Montpellier comme capitale du vin occitan. « Le Corum a bien des atouts avec une proximité avec les transports en commun et c’est un emplacement stratégique pour les acheteurs qui veulent rester et découvrir la ville de Montpellier », détaille Jean-Benoît Cavalier, président du syndicat AOC Languedoc.   

Ouverture au grand public le dimanche

Du côté des nouveautés, les organisateurs ont notamment décidé d’ouvrir le salon au grand public avec une journée spéciale le dimanche 5 mars. « On veut s’adresser aux œnophiles avertis et aux clubs de dégustation qui se multiplient sur le territoire et qui de mieux que le consommateur ou l’habitant du sud de la France pour être l’ambassadeur des vins d’Occitanie ? », interroge Stéphanie Daumas. Le rythme des masterclasses spécialisées est lui aussi revu à la hausse (7 en deux jours avec notamment les rosés de gastronomie ou 50 nuances de blancs). Un espace librairie épicurienne et une épicerie fine locavore viendront compléter l’offre pour les amoureux de culture et de patrimoine gastronomique. Enfin, en parallèle du salon, « des temps forts seront proposés aux professionnels pour les faire venir au cœur des vignobles et leur offrir une vraie expérience », conclut Jean-Philippe Granier. Découverte des vins volcaniques sur Pézenas, des Schistes sur Faugères, Saint-Chinian et Cabrières ou encore une plongée dans l’univers de la truffe sur le terroir de Sommières sont notamment au programme. 

Plus d’infos sur le programme : https://www.degustezenvo.com/le-programme

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Vins de Loire : qui consomme et qui consommera ?

Une étude commandée par l’interprofession des vins du Val de Loire fait apparaitre une nouvelle segmentation du marché français du vin. On y découvre sept familles de consommateurs. Partons à la découverte des trois qui présentent le plus fort potentiel pour les vins ligériens, les « Experts », les « Explorateurs » et les « Hebdomadaires sociaux ».

Sept types de consommateurs en France : c’est ce qui ressort de l’étude qu’Interloire, l’interprofession des vins du Val de Loire, a fait réaliser afin d’avoir une image de ses clients actuels. Un an après l’étude sur l’identité du vignoble, l’idée est d’utiliser des données fiables pour viser les cibles de consommateurs les plus prometteuses. L’étude réalisée de mars à novembre 2022* a porté sur les habitudes de consommation, le budget consacré au vin et les motivations. Pour les vins ligériens, trois familles de consommateurs sont particulièrement intéressantes, les « Experts », les « Explorateurs » et les « Hebdomadaires sociaux ».

70% déjà consommateur de vin de Loire

Lionel Gosseaume, président d’Interloire se réjouit de voir Les « Experts » et les « Explorateurs » arriver en tête, car ils sont à 70% consommateurs de vins de Loire : « Ce n’est pas une surprise, mais il y a une différence entre ce que l’on ressent – il y a une vraie appétence, une curiosité vis-à-vis de nos vins – et ce que l’on constate noir sur blanc avec les chiffres ». L’étude montre que dans ces deux catégories, 28% des interrogés sont de potentiels consommateurs de vins de Loire qui s’ajoutent aux 70% qui le sont déjà. Bonne raison pour s’adresser à eux. Les « Experts » sont de vrais amateurs, le vin est lié à leur style de vin, ils achètent beaucoup dans toutes les couleurs et dans toutes les régions. Des hommes pour la plupart avec du pouvoir d’achat, ils sont 4,3 millions en France, soit 11% de la population qui dit boire du vin et apprécient 127 bouteilles par an. Ce sont presque les plus acheteurs, juste derrière les « Classiques », la catégorie la plus âgée qui achète 137 bouteilles par an.

Les « Explorateurs », jeunes et curieux

Pour les « Explorateurs », le vin, c’est d’abord l’esprit de partage, le vecteur de convivialité. Plus jeunes que la moyenne (la moitié a moins de 45 ans), ils sont curieux, ouverts d’esprit, ils ont la soif de découvrir. Plus que les autres, ils consomment hors contexte alimentaire, et plusieurs fois par semaine. Ils fréquentent surtout les supermarchés des centres-villes et sont plus sensibles que d’autres au packaging. Ce groupe de curieux est le plus nombreux des sept groupes français : 8, 1 millions de personnes, soit 21% des consommateurs de vins, qui boivent en moyenne 87 bouteilles par an. Il représente 28% de la consommation de vin en volume, et 25% en valeur.

Bon pour les vins rouges

À elles deux, les familles des « Experts » et des « Explorateurs » représentent 46 % des acheteurs potentiels. Les Experts, qui, pour les rouges, cherchent à la fois des vins dont ils sont sûrs du niveau qualitatif et qu’ils ont plaisir à présenter, notamment parce qu’il s’agit de valeurs montantes, se distinguent par une consommation plus intense, en volume comme en valeur. C’est sur cette couleur que le potentiel de croissance est le plus élevé, avec un nombre de consommateurs potentiels qui dépasse celui des consommateurs acquis.

Une catégorie plus féminine

Derrière le titre de « Hebdomadaires sociaux » se trouve une catégorie constituée de femmes à 58%, qui a inscrit le vin dans une forme de rituel social. Pour elle le vin ne relève pas du quotidien mais participe nécessairement aux temps festifs. Comme cette catégorie achète peu, elle s’autorise à dépenser un peu plus, notamment quand il s’agit de recevoir. Et comme elle ne se prétend pas spécialiste elle aime à choisir des vins qu’elle connait déjà. Pour la moitié, elle achète chez le caviste. Cette famille représente 6,5 millions de personnes – soit 17% des consommateurs français – 9% de la consommation en volume et 10% en valeur. Cette population est particulièrement friande de vins blancs (32%) juste derrière les rouges (40%) et devant les rosés (28%.

*Etude réalisée par Wine Intelligence sur un échantillon de 3 103 consommateurs de vins tranquilles sélectionnés selon la méthode des quotas.

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La verte rosette pour Jean-Pierre Cointreau

Jean-Pierre Cointreau, p-dg du groupe de spiritueux Iconic Nectars a été décoré officier du mérite agricole, distinction remise par le chef et ambassadeur de la Gastronomie française Guillaume Gomez. L’occasion de revenir sur le groupe familial de spiritueux.

« C’est une reconnaissance de notre métier au sein de l’agriculture française qui me tient à cœur puisque c’est la reconnaissance du travail de construction du groupe depuis 40 ans basé sur des produits viticoles et agricoles » a commenté derrière un franc sourire Jean-Pierre Cointreau qui préside le discret groupe familial autrefois Renaud-Cointreau et rebaptisé Iconic Nectars en 2020. Le portefeuille comprend de nombreuses marques issues de cinq régions de France telles les liqueurs Pagès, Vedrenne, Salers, Izarra, Noyau de Poissy, la vodka Cobalte et surtout deux belles maisons historiques, les cognacs Frapin et depuis 1994, le champagne Gosset. Ce qui illustre parfaitement les propos de l’académicien Erik Orsenna disant que « les vins et spiritueux, c’est de la géographie liquide » a rappelé Guillaume Gomez.

« C’est un champion de l’agriculture mais aussi un gourmand », révèle l’ancien chef à l’Elysée à ce poste pendant 25 ans. « Et pour cause, ses aïeux étaient boulangers, agriculteurs, maraîchers, viticulteurs, liquoristes avec même des descendants par sa mère de François Rabelais ». Ce garant du savoir-faire français, qui œuvre également à la préservation du patrimoine, est également président de la fédération française des spiritueux depuis 2006 après avoir été président du syndicat des fabricants de liqueurs. Dans ce cadre, il s’attache à développer le spiritourisme à l’instar du Cassissium à Nuits-Saint-Georges qui accueille 40 000 visiteurs par an.  

Guillaume Gomez et Jean-Pierre Cointreau ©F. Hermine

Éduquer et transmettre

Marié, père de 6 enfants, Jean-Pierre Cointreau est particulièrement soucieux de transmission. Dans les 20 plus grandes fortunes de France (classement Challenges 2022), il a néanmoins créé en 2016, avec ses deux sœurs Anne et Valentine, la fondation Frapin sous l’égide de la fondation des Apprentis d’Auteuil. Elle a pour vocation d’éduquer et transmettre, d’aider les jeunes en difficulté par la formation aux métiers de la gastronomie. C’est d’ailleurs dans le restaurant de la Fondation qu’avait eu lieu la cérémonie de la remise de médaille et de la rosette verte. Jean-Pierre Cointreau s’est dit fier de pouvoir l’arborer au prochain Salon de l’Agriculture, où la Fédération des Spiritueux est présente pour la deuxième année. Le dirigeant septuagénaire est également partenaire du Club des chefs des chefs créé par Gilles Bragart il y a 45 ans, les chefs cuisiniers des chefs d’État réunis pour mener des opérations caritatives.

Aujourd’hui à la tête d’une ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) de 175 personnes qui s’est développée essentiellement par croissance externe, Jean-Pierre Cointreau n’a eu de cesse de diversifier les activités du groupe « en mettant les œufs dans des paniers différents, toujours dans les champagnes et spiritueux, en insistant toujours sur l’importance du marché français car dans les périodes de crise et nous l’avons souvent constaté, le marché hexagonal est un bon amortisseur ». Et de rappeler la longévité des maisons du groupe, certaines créées par la famille, d’autres reprises ou prolongées, Frapin existant depuis 1270, Gosset depuis 1495, Verveine du Velay depuis 1859, Salers depuis 1885, et Védrenne fêtera son centenaire cette année. Depuis 2018, il s’est entouré de son fils Julien et de son neveu Amaury, nommés vice-présidents. La transmission est mise en place. 

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