Meilleur Sommelier du Monde : on a décanté les demi-finales

Les demi-finales du concours de Meilleur Sommelier du Monde se déroulaient hier à l’hôtel Pullman Montparnasse. Les 17 candidats encore en lice devaient passer par une série d’épreuves dont les résultats ne seront connus que demain, juste avant la finale. Compte-rendu.

Les 17 demi-finalistes du concours de Meilleur Sommelier du Monde, dont les noms ont été dévoilé jeudi soir à l’Hôtel de Ville de Paris, n’auront eu qu’une nuit pour recharger les batteries et se remettre de leurs émotions avant de passer par une nouvelle série d’épreuves, toute la journée d’hier à l’hôtel Pullman Montparnasse – qui est le « quartier général » de l’Association de la Sommellerie Internationale et de l’Union de la Sommellerie Française durant toute la semaine. Alors que la matinée était consacrée à une nouvelle session de questions théoriques à huis-clos, l’après-midi s’articulait autour de trois grands ateliers pratiques auxquels une vingtaine de médias français et internationaux, dont « Terre de Vins », étaient autorisés à assister sous réserve de renoncer à toute connexion extérieure – pour la raison évidente de ne pas faire fuiter des indices à destination des candidats et de leur entourage. Voici comment s’articulaient les trois ateliers.

Salle 6, la dégustation à l’aveugle.

Tous les candidats devaient commencer par une épreuve de dégustation à l’aveugle qui se déroulait en quatre temps, en présence d’un jury composé d’Andreas Larsson (meilleur sommelier du monde 2007), Olivier Poussier (meilleur sommelier du monde 2000) et Heidi Mäkinen (Master of Wine). Tout d’abord, trois verres de vin rouge étaient disposés devant les demi-finalistes, que ces derniers devaient décrire et identifier le plus précisément possible en 3 minutes tout en soulignant leur point commun. La plupart des dégustateurs ont penché pour des vins issus d’un assemblage bordelais à dominante de cabernet sauvignon, beaucoup plaçant les vins dans le Médoc, entre Margaux, Pauillac et Saint-Estèphe, parfois en Californie… Il apparaît que les trois verres contenaient finalement le même vin, ce qui constituait la deuxième étape de l’atelier : la seule chose qui les différenciait étant le type de fût dans lequel ils avaient été élevés pendant 18 mois, il fallait identifier en 1 minute l’origine des bois pour chacun d’entre eux. Chêne américain ? Chêne français, autrichien, slovène ? Allier, forêt de Tronçais ? Les réponses ont beaucoup divergé. La troisième étape de cet atelier constituait en la dégustation organoleptique complète d’un vin blanc effervescent en 4 minutes. Ici aussi, les candidats sont parfois partis dans des directions très opposées, beaucoup allant vers la Champagne, d’autres en Allemagne, certains encore en Italie pour un prosecco ou un franciacorta. Enfin, la dernière étape exigeait de déguster et identifier cinq verres en 3 minutes, qui apparemment contenaient des spiritueux (blancs ou colorés) et des vins mutés ou aromatisés. Si l’un des verres semblait faire consensus autour du mezcal (alcool d’agave mexicain), les autres se divisaient entre grappa, blanche d’armagnac, gin, liqueur de cerise, bitter, vermouth, pineau des Charentes, umeshu japonais, amaretto…

Salle 7, mixologie et boissons alternatives

Le deuxième atelier était sans doute le plus déstabilisant pour les demi-finalistes. En présence d’un jury composé de Jon Arvid Rosengren (meilleur sommelier du monde 2016) et de Paz Levinson (meilleure sommelière des Amériques en 2015), il leur fallait tout d’abord identifier en 2 minutes, sur un bar contenant un grand nombre de bouteilles d’alcool, les ingrédients pour élaborer deux cocktails, un sazerac et un aviation, et proposer une alternative si jamais un ingrédient venait à manquer – ce qui était le cas pour l’aviation en l’absence de crème de violette. La deuxième étape constituait en l’identification à l’aveugle en 2 minutes de 5 breuvages qui, d’après les commentaires de beaucoup de candidats, avaient en commun d’être sans alcool ou bas en alcool. Différents jus de fruits, tonic, lait d’avoine, lait de riz, là encore les réponses divergeaient beaucoup, à l’exception du café qui semblait faire consensus dans l’un des verres. La dernière étape demandait aux candidats d’imaginer, autour de ces breuvages, un menu 100% vegan en quatre plats. Ici, l’imagination, la réactivité et la capacité d’adaptation des demi-finalistes devait fuser, certains redoublant d’inventivité dans les idées d’accords.

Salle 8, le service (avec des pièges)

Dans la dernière salle, les demi-finalistes découvraient quatre anciens meilleurs sommeliers du monde attablés (Markus Del Monego, Shinya Tasaki, Paolo Basso et Serge Dubs). Markus Del Monego, se présentant comme l’hôte du jour, expliquait aux candidats que Shinya Tasaki était l’invité d’honneur, qu’une mise en place avait été faite par un assistant et qu’il fallait, à partir de cette mise en place, servir en 3 minutes un verre de champagne aux convives, sauf un qui désirait une bière. Toute la difficulté de cet atelier était, dans le temps imparti, de bien écouter la consigne : le fait que la mise en place ait été faite par un « assistant » exigeait une vigilance particulière, tout comme la différence entre « l’hôte » et « l’invité d’honneur » à table qui demandait une grande précision dans l’ordre de service ; il fallait enfin identifier le convive qui désirait une bière, choisir le bon verre, le servir lui aussi dans le bon ordre, etc. Le tout en faisant preuve d’élégance, en échangeant avec les clients fictifs, tout en ouvrant la bouteille et en servant les verres sans faux mouvement. Un certain nombre de candidats n’a pas terminé cette épreuve, ou a trop négligé les consignes. D’autres, en revanche, ont fait preuve d’une concentration et d’une précision absolument remarquables.

Quel pronostic pour la finale ?

Demain, dimanche 12 février, tous les candidats seront réunis à La Défense Arena, où se déroulera la finale en début d’après-midi devant près de 4000 spectateurs. Ce n’est que quelques minutes avant cette dernière étape décisive que seront annoncés les noms des trois finalistes. Qui montera sur la scène pour essayer de décrocher le titre ? Au regard du déroulement des épreuves d’hier, il semblerait qu’un réel écart se fasse jour entre les demi-finalistes qui ont bien réussi en quart de finale mais sont encore un peu « juste » (en expérience, en maîtrise de l’anglais, en self control, en capacité de concentration, en dégustation à l’aveugle) à ce niveau, et ceux qui peuvent légitimement prétendre à une place en finale, voire au sacre. Sans préjuger de bonnes ou mauvaises réponses qui auraient été données – le contenu des verres ne devant être révélé à la presse qu’après la finale – ni d’erreurs éventuelles qui auraient été commises au service, il semblerait que quelques candidats aient fait preuve d’une plus grande conviction, constance et régularité sur la totalité des ateliers. La candidate danoise Nina Jensen et le candidat letton Raimonds Tomsons, tous deux finalistes de la dernière édition à Anvers (Nina ayant aussi entre-temps fini deuxième du concours européen, tandis que Raimonds a gagné ce même concours européen en 2017), ont fait preuve d’une incroyable aisance sur les ateliers auxquels nous les avons vu participer. La Française Pascaline Lepeltier a pour sa part fait preuve d’une grande concentration lors de la session à l’aveugle, faisant une démonstration de son impressionnante « base de données » de dégustatrice ; il semblerait que l’atelier service se soit également très bien passé pour elle, puisqu’elle l’a terminé dans le temps imparti. Ce trio peut-il constituer le podium de dimanche ? Il semblait y avoir consensus sur ce point hier chez les observateurs, mais cela ne présume pas de la décision du jury. Parmi les autres candidats à surveiller, Francesco Marzola (Norvège), Valeria Gamper (Argentine), Andrea Martinisi (Nouvelle-Zélande) ou Wataru Iwata (Japon) pourraient nourrir des espoirs pour dimanche. Il leur faudra encore patienter près de 24 heures, une éternité avant de toucher la postérité.

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Cap 10 : la petite entreprise connaît bien la crise

Stéphane Gradassi a créé CAP 10, la première conciergerie du monde viticole. Une initiative unique qui trouve toute sa place en cette période de pénurie.

Du côté de Châteauneuf-du-Pape, la famille Gradassi est bien connue. Un ancêtre tonnelier devenu négociant-éleveur, deux vignerons Jérôme et Serge. Stéphane, lui, a légèrement bifurqué. Commercial, il devient responsable marketing chez Saint-Gobain, puis part en Alsace chez Verallia. À 50 ans, il décide de quitter le verrier pour retrouver le Sud et créer CAP 10, une conciergerie. À l’image de l’homme aux clés d’or, le concierge des hôtels de luxe est capable de trouver l’introuvable pour satisfaire sa clientèle. Une initiative unique dans le vignoble, qui prend tout son sens en cette période critique pour l’approvisionnement de la filière. 

Stéphane Gradassi se positionne comme un facilitateur, un créateur de solutions et un accompagnateur dans les process de certification qualité. Courtier, fournisseur intermédiaire entre le fabricant et le distributeur, il s’appuie sur son réseau. Bouteilles, matière sèche mais aussi packaging, il connaît toutes les branches et s’active pour satisfaire sa clientèle. « Depuis un an et demi, nous sommes sollicités par les vignerons pour trouver des bouteilles. Pugnaces, nous trouvons des solutions même pour de petits clients. Si nous ne les trouvons pas, nous réalisons le business plan », explique l’homme d’affaires. Il prend pour exemple, la création d’un atelier de sablage de bouteilles et la conception d’une ligne d’embouteillage de canettes de vin. 

Avec son carnet d’adresses, son équipe d’experts et son approche économique basée sur la performance, Stéphane Gradassi a du répondant. Il assure ne pas être rémunéré par les fournisseurs, « pour être impartial et crédible». La liste des domaines, négociants ou ODG qui lui font confiance le prouve.

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Cette application vous fait parier du vin entre amis

Créée par deux jeunes entrepreneurs marseillais, Bets Between Friends permet de défier vos proches sur le thème de votre choix. La mise? Des bouteilles de vin et de champagne.

Henri Boulet a 21 ans ; Quentin Despeisse 25. Deux associés qui dirigent leur première entreprise et ont déjà recruté. Leur création : Bets Between Friends, application gratuite et disponible depuis peu sur l’App Store comme Google Play. Son concept : digitaliser les paris entre amis.

Henri Boulet (à gauche) et Quentin Despeisse (à droite)

« En pratique, c’est très simple », assure Henri Boulet. « Une fois l’application téléchargée et votre profil créé, vous définissez l’objet du pari – par exemple un quizz – ainsi que le gain. Ce dernier doit faire partie de nos produits référencés, soit principalement des vins et champagnes. La seule limite de quantité, c’est nos stocks. À la fin, le perdant paye, et le gagnant reçoit le colis chez lui. C’est automatique. » Parmi les marques disponibles figurent Miraval, Minuty, Lanson ou encore le Château de Meursault.

Le risque juridique « anticipé »

Commercialisée depuis novembre 2022, BBF voit arriver ses tout premiers utilisateurs. « À ce jour, environ 500 personnes ont téléchargé l’application et 200 paris ont été faits », dévoile Henri Boulet, qui souhaite maintenant « faire connaître l’application». Pour ce faire, la start-up basée à Marseille a recruté sa première salariée, une responsable marketing à plein temps, ainsi que trois développeurs indépendants en prestation.

Mais cette association pari+alcool ne risque-t-elle pas de placer l’entreprise dans le collimateur de l’administration ? « C’est une question que nous avons anticipé, car nous évoluons dans des secteurs très réglementés. Nous nous sommes entouré d’avocats pour prendre conseil, et nous avons rapidement contacté l’Autorité Nationale du Jeu. Mais comme nos paris sont démonétisés, nous n’avons pas besoin d’être adhérents ». Un statut qui simplifie largement les conditions d’inscription : « il suffit d’être majeur ».

Du vin mais pas que
Depuis son lancement, Bets Between Friends cherche à élargir sa gamme de produits à miser, au-delà du vin et du champagne. Chose faite ce mois de février avec l’arrivée des Smartbox. « Un début », pour Henri Boulet. Hors paris, tous les produits de l’application sont vendus directement sur la boutique du site : bbf-market.com.

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François Martenot remporte l’or au Concours des Grands Vins du Beaujolais

Comme chaque année, le concours récompense les meilleures cuvées les plus représentatrices pour chaque appellation, des dix crus en passant par les Beaujolais et Beaujolais Villages. Avec trois nouvelles catégories cette année, à l’image de la montée en gamme de l’ensemble des vins du vignoble : les Beaujolais blanc, les Beaujolais rosés et les Beaujolais Pierres Dorées.

Pour les appellations hors crus, le domaine François Martenot remporte l’or en Beaujolais, le domaine de la Creuze Noire en Beaujolais blanc, les Vignerons des Pierres Dorées en Beaujolais Rosé, la maison Mommessin en Beaujolais Villages et la cave Oedoria pour les Beaujolais Pierres Dorées.

Pour l’autre nouveauté de l’année, le trophée des lieux-dits, en conformité avec la démarche opérée par l’Interprofession de reconnaissance des lieux-dits et climats du Beaujolais, c’est le Château de l’Eclair qui rafle la mise, et qui n’est autre que le domaine de la Sicarex, l’institut technique d’Interbeaujolais.

En Brouilly, la cave Vinescence s’impose et en Côte de Brouilly le domaine Chevalier Métrat. Côté Chénas et Chiroubles, ce sont respectivement la cave du Château de Chénas et les Vins Georges Duboeuf, tandis qu’à Fleurie c’est le domaine Lionel Despres et à Juliénas, le domaine Gry Sablon.
Enfin, à Moulin-à-Vent, le domaine des Rosiers se hisse en haut du podium, et à Morgon, Agamy.

Le plus sudiste et le plus jeune des crus, Régnié, est remporté par GVS Group et le plus septentrionnal, Saint-Amour, par le domaine de la Porte du Paradis.


Un concours complémentaire à celui de Meilleur Gamay du monde

Se tenant toujours à une quinzaine de jours d’intervalle, ces deux concours mettent en lumière le Beaujolais sous deux angles un peu différents. Le Meilleur gamay du monde comporte au moins un tiers de dégustateurs dits amateurs éclairés, et les retombées commerciales sont plus importantes du fait de sa dimension internationale.

Celui des Grands Vins du Beaujolais comprend également des consommateurs avertis mais les professionnels locaux de la filière dominent, notamment les œnologues, producteurs, négociants, courtiers et sommeliers.

Ce sont 654 cuvées qui ont été dégustées cette année, très majoritairement sur le millésime 2022.

Nouvelles catégories : dans la lignée de la montée en gamme

Le vignoble a entamé depuis plusieurs années une démarche de reconnaissance de ses climats et lieux-dits d’une part, et d’autre part la démarche d’obtention de la dénomination Pierres Dorées.

Ces demandes doivent être fondées sur des critères de terroirs, mais aussi d’usage, c’est-à-dire que leur particularité doit être prouvée également au niveau de la dégustation. Ces nouvelles catégories permettent donc de « justifier notre montée en gamme à l’INAO », explique Daniel Bulliat, le président d’Interbeaujolais, qui précise que « pour les Pierres Dorées, il y aura un cahier des charges, une délimitation géographique, dans l’esprit de sélectionner les meilleures parcelles et les meilleurs terroirs. Côté calendrier, le dossier sera présenté en comité régional (correspondant au bassin Bourgogne, Beaujolais, Jura et Savoie) au printemps, et donc logiquement devant le comité national (de l’INAO) courant juin ».

Photos slider ©Armonia/Vins du Beaujolais

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Languedoc Saint-Drézéry, l’appellation qui monte !

Le mercredi 8 février dernier était officiellement présentée au Château de Castrie l’extension de l’aire géographique de l’appellation Languedoc Saint-Drézéry à deux autres communes héraultaises. 

Voisine du Pic Saint-Loup et mitoyenne des Grés de Montpellier, l’appellation régionale à dénomination géographique intègre maintenant Sussargues et Castries dans son territoire. Ce sont donc plus d’une trentaine d’hectares supplémentaires qui seront ajoutés au 120 déjà en production au sein de la petite AOC.

Petite appellation certes mais une grande nouvelle pour les 7 exploitations viticoles réparties sur les communes de l’est de la métropole montpelliéraine. Fièrement attaché à son terroir, le président de l’AOC Jean Lacauste (vigneron au Mas Marcay) était ému lors de son discours, prestation assurée devant un bon nombre d’élus locaux de la métropole, de la députée de la circonscription et des représentants de la chambre d’agriculture et d’AOC viticoles, rien que cela. Il faut quand même le dire, tout ce qui touche aujourd’hui au développement des vignes de la métropole est d’ailleurs sacré, puisque Montpellier ambitionne de devenir une capitale du vin, au même titre que Bordeaux ou Beaune.

Alors petit terroir donc mais au grand caractère pour l’une des premières zones d’appellation revendiquée dans le Languedoc. “Saint-Drézéry est enregistrée comme VDQS depuis 1951, reconnue bien avant d’autres appellations donc celle du Languedoc”. Un paysage reconnaissable par ses galets roulés entourés de garrigues et des vignes nichées sur de jolis coteaux qui offrent, comme au Mas de Carrat, de jolies panoramas sur le Ventoux sur le Canigou.

En sommeil depuis plus de 60 ans et sous l’impulsion de son président, la gestion est réactivée en 2009. L’agrandissement est donc une étape supplémentaire dans le processus d’obtention d’appellation autonome et indépendante espérée pour les prochaines années.

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Winechain dévoile ses premiers domaines

Winechain, la plateforme dédiée aux grands vins du monde verra le jour au premier trimestre 2023 avec la sortie du premier wiNeFT. La liste officielle des premiers domaines inscrits est dévoilée.

Créée par Xavier Garambois, ex patron d’Amazon Europe, associé à Guillaume Jourdan, directeur général de l’agence VitaBella à Paris, Marc Perrin, Château de Beaucastel et Nicolas Mendiharat, directeur général de Palate Club à San Francisco, WINECHAIN a pour ambition de connecter les grands domaines aux nouvelles générations de passionnés de vin à travers le monde. La plateforme a dévoilé la liste officielle des premiers domaines habilités à émettre des wiNeFT sur sa marketplace indépendante. 

Les domaines membres du projet wiNeFT :

Weingut Egon Müller (Allemagne) 
Château de Beaucastel (France) 
Champagne Louis Roederer (France) 
Champagne Fleur de Miraval (France) 
Champagne Henri Giraud (France) 
Cos d’Estournel (France) 
Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande (France) 
Château Smith Haut Lafitte (France) 
Domaine Vincent Girardin (France) 
Domaine Didier Dagueneau (France) 
Trimbach (France) 
Roberto Voerzio (Italie) 
Ceretto (Italie) 
Parusso (Italie) 

Cette liste s’étoffera au fur et à mesure que les candidatures auront été étudiées et acceptées. Si tous les vins de ces domaines continueront à être proposés dans leurs réseaux de distribution habituels, les propriétaires auront également la possibilité d’émettre en 2023 des wiNeFT qui leur permettront de proposer, aux particuliers du monde entier, des bouteilles rares provenant directement de leur cave ainsi que des créations et des expériences uniques. 

Pour Antoine Pétrus, Directeur des Grands Domaines Internationaux: « WineChain a mis en place un processus rigoureux de sélection et de onboarding depuis quatre mois qui a permis d’aboutir à la liste officielle des tout premiers domaines qui proposeront quelques unes de leurs plus belles bouteilles sous forme de wiNeFT. Tous considèrent que la traçabilité immuable du Web3, la transparence et l’accessibilité au monde du vin, dans le but de l’ouvrir à toute une nouvelle génération d’amateurs, sont l’avenir. Dans cette démarche, WineChain est résolument décidé à offrir cette innovation disruptive basée sur la blockchain à tous les châteaux, les domaines et toutes les maisons de champagne pour lesquels la quête d’excellence est permanente. »

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Et si c’était une sommelière ?

Trois sommelières figurent parmi les 17 demi-finalistes du concours de Meilleur Sommelier du Monde, dont les épreuves se poursuivent aujourd’hui à Paris. Cette édition 2023 pourrait être marquée, dimanche, par la première consécration d’une femme dans cette compétition.

On pouvait compter une douzaine de sommelières parmi les 68 candidats figurant sur la photo de famille inaugurale, mardi soir, de ce dix-septième concours de Meilleur Sommelier du Monde. Depuis la première édition en 1969, du chemin a été parcouru sur la place et la représentation des femmes dans le monde de la sommellerie, mais le delta masculin-féminin saute toujours férocement aux yeux ; il est d’ailleurs à peu près du même ratio concernant la liste des demi-finalistes qui a été annoncée hier soir à l’Hôtel de Ville de Paris : sur les 17 candidats encore en lice, trois sont des femmes – Pascaline Lepeltier, Meilleure Sommelière de France ; Valeria Gamper, Meilleure Sommelière des Amériques (de nationalité argentine) ; et Nina Jensen, Meilleure Sommelière du Danemark. Trois femmes extrêmement talentueuses qui n’ont plus à prouver ni leur expérience, ni leur détermination : Pascaline Lepeltier, en plus d’avoir été sacrée Meilleure Sommelière de France et Meilleur Ouvrier de France en sommellerie en 2018, a brillamment décroché le statut de candidate française il y a un an contre ses concurrents et exerce son métier de sommelière à New York ; Valeria Gamper, après avoir décroché le titre de Meilleure Sommelière d’Argentine en 2019, a décroché celui de Meilleure Sommelière des Amériques en 2022 et exerce son métier de sommelière en Espagne (El Molino de Urdániz) ; quant à Nina Jensen, elle a fini à la deuxième place du concours mondial en 2019 à Anvers, deuxième du concours européen en 2021 à Chypre, et exerce son métier de sommelière dans un grand établissement de Copenhague. Autant dire qu’en termes de parcours professionnel, ces trois femmes n’ont rien à envier à des hommes. Reste à briser le « plafond de verre » de la compétition, tout d’abord en se hissant en finale dimanche, ce que deux candidates seulement ont réussi à faire jusqu’à présent : la Canadienne Véronique Rivest, deuxième en 2013, et le Française Julie Dupouy (sous la bannière de l’Irlande), troisième en 2016.

It’s a Man’s Man’s Man’s World, but…

Les lignes sont-elles en train de bouger dans un monde de la sommellerie encore majoritairement masculin, mais où l’on voit de plus en plus de femmes dans les écoles, dans les formations et s’illustrer dans les compétitions ? « Tout dépend d’où l’on regarde », souligne Valeria Gamper. « En Argentine, on voit beaucoup de femmes dans les compétitions de sommelier, et d’autres femmes ont déjà montré la voie de l’excellence, comme Paz Levinson qui est une inspiration pour nous toutes. J’ai très à cœur de continuer à montrer l’exemple, à être utile, à inspirer aux futures sommelières cette passion du vin qui a été pour moi un véritable coup de foudre lorsque je l’ai découvert, mais aussi à encourager le développement des formations en Argentine – car beaucoup doivent encore se faire à l’étranger lorsqu’on veut élever son niveau ». Un sentiment que partage sa compatriote Andrea Donadio, Meilleure Sommelière d’Argentine en titre, qui n’a malheureusement pas validé son billet pour les demi-finales : « J’ai eu la chance d’apprendre mon métier quasi-exclusivement avec des femmes, elles ont été mes professeurs, mes mentors. C’est comme cela en Argentine mais je sais que ce n’est pas forcément le cas dans d’autres pays, même ici en Europe – d’ailleurs on peut voir l’important décalage entre le nombre d’hommes et de femmes dans ce concours. Et même si la sommellerie en Argentine est assez féminisée, cela ne m’empêche pas en tant que jeune maman d’entendre des remarques comme ‘mais votre petite fille, où est-elle ?’ Eh bien elle va très bien, elle est à Buenos Aires avec son père (rires). Lorsqu’on est une femme et que l’on veut accomplir certains rêves, réaliser des ambitions, on se heurte encore à ce type de situations. J’espère que le fait qu’une femme puisse gagner la compétition permettra de faire évoluer cela. »

Marina Revkova, l’exemple ukrainien

Surmonter son statut de femme dans un monde très masculin et encore très patriarcal, c’est ce qu’a dû faire Marina Revkova, Meilleure Sommelière d’Ukraine, lorsqu’il y a sept ans seulement, elle a changé de carrière professionnelle pour se lancer dans une formation de sommelière : « le métier de sommelier est accessible aux femmes mais c’est aussi un métier très physique, et il faut être prête à l’accepter. Quelquefois il faut faire deux fois plus d’efforts pour faire le même boulot que les garçons. Mais même lorsqu’on y arrive, on est souvent confrontée à des clients – et des clientes – qui préfèrent avoir les conseils d’un homme au moment de choisir une bouteille de vin. Encore plus lorsqu’on est blonde aux yeux bleus… C’est à nous, en tant que sommelières, de leur montrer notre expertise et que l’on peut être aussi professionnelles qu’un homme ». La trajectoire de Marina a été fulgurante une fois qu’elle a découvert l’univers du vin : « ça a changé ma vie. Je viens d’un petit village d’Ukraine, très loin de la capitale, et j’avais toujours rêvé de voyager à l’étranger. Aujourd’hui je suis à Paris, avec de très grands sommeliers, on déguste de grands vins, on rencontre des vignerons, c’est incroyable d’être là ». Malgré la difficulté des épreuves et la déception de ne pas avoir passé le stade des quarts de finale, Marina Revkova savoure cette extraordinaire expérience, elle qui a dû quitter l’Ukraine pour fuir la guerre et vit actuellement en région bordelaise (elle suit depuis quelques mois un stage au château Latour, notamment grâce au soutien de la Fondation Gérard Basset), loin de sa famille qui a payé un lourd tribut aux affrontements : « c’est bien sûr une pression supplémentaire que de représenter mon pays dans une telle compétition. Je ne veux pas de traitement de faveur, je ne veux pas que les gens s’apitoient sur mon sort, mais je veux montrer que les Ukrainiens sont courageux, qu’ils se battent, qu’ils travaillent dur dans le pays qui les accueille. Mon cœur est là-bas, et je sais que j’y retournerai lorsque la guerre sera terminée, pour y exercer mon métier de sommelière ».

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Comment le cognac protège son nom

Au Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) une équipe lutte contre les contrefaçons, les détournements de notoriété et le dépôt de marques trop évocatrices.  

L’affaire est entendue : il n’y a de cognac qu’à Cognac et dans sa région. Victime de son succès, l’or ambré des Charentes a toujours été copié, imité, usurpé. Très tôt, négociants et viticulteurs comprirent qu’il fallait protéger leur trésor. Cela fut fait dès 1909, avec le décret dit Fallières, qui fixait les limites géographiques de l’aire de production et ouvrait la voie à la reconnaissance de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) en 1936.

Aujourd’hui, la contrefaçon n’a pas disparu. Dernier exemple en date : au printemps 2022, pas moins de 2 000 bouteilles de faux cognac ont été saisies et détruites près de l’aéroport de Copenhague (Danemark). Les flacons avaient été embouteillés dans les Balkans, étiquetés au Danemark et devaient être écoulés en Suède. « Ce succès doit beaucoup à la collaboration active avec les autorités danoises et l’agence européenne de police criminelle Europol », souligne Amandine Duthilleul, chargée de la protection de l’appellation cognac au Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC).

Une bière “flavour cognac” en Israël

« Plus que jamais, l’AOC est un patrimoine à chérir et à défendre. Nous devons redoubler de vigilance », insiste la juriste, dont le service qu’elle dirige traite environ 200 dossiers par an. La contrefaçon n’est pas le seul fléau. Le détournement de notoriété inquiète aussi. Cet été, le BNIC a obtenu l’arrêt de la fabrication, de la commercialisation et de la promotion d’une bière vendue en Israël. La boisson promettait un « goût cognac » (“flavour cognac”) sur l’étiquette. Elle n’en contenait pas une goutte ! Neuf palettes ont été jetées. « L’affaire s’est réglée à l’amiable et la partie adverse s’est engagée à ne plus utiliser le mot cognac », indique Amandine Duthilleul.

Expliquons-nous : les actions du BNIC ne visent pas à interdire l’usage du terme cognac, « mais les modalités relatives à la présentation et promotion des produits doivent faire l’objet d’une attention particulière. L’AOC, c’est notre patrimoine commun. C’est la garantie qu’une bonne partie de la valeur ajoutée générée sur les marchés soit partagée en France et dans notre région », poursuit la juriste.

Un produit de beauté “Cognac Diamond” à Taïwan

L’équipe d’Amandine Duthilleul, de taille modeste mais efficace, avec un troisième expert recruté en 2022, s’appuie sur tout un réseau en France et à l’étranger : ressortissants, ambassades, autorités de contrôle et une cinquantaine de cabinets d’avocats. Récemment, l’office local de la propriété intellectuelle de Taïwan a refusé l’enregistrement de la marque « Cognac Diamond », déposée pour une marque de cosmétique.

Dernier exemple en France : en septembre, l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) a rendu une décision favorable à une demande conjointe du BNIC et de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), en refusant l’enregistrement d’une marque française « Cognapea ». Les ressemblances phonétiques avec le nom cognac constituaient une « évocation, au sens juridique du terme ».

Il a été rappelé à cette occasion que « l’évocation d’une appellation protégée est interdite non seulement pour les produits qui ne répondent pas au cahier des charges de l’appellation mais aussi pour ceux bénéficiant de l’appellation cognac. La multiplication de ces usages qui consisterait à dénaturer l’appellation risquerait d’affaiblir sa notoriété », prévient le BNIC.

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Meilleur Sommelier du Monde : Pascaline Lepeltier en demi-finale

La candidate française fait partie des 17 demi-finalistes annoncés ce soir à l’Hôtel de Ville de Paris. Elle fait aussi partie des trois femmes qui disputeront les épreuves dès demain après-midi, pour décrocher une place en finale ce dimanche 12 février.

Après le Quai d’Orsay pour le coup d’envoi, l’Hôtel de Ville pour l’envol. C’est dans ce bel écrin au cœur de Paris qu’a été annoncée ce soir la liste des 17 demi-finalistes du concours de Meilleur Sommelier du Monde, consécutive aux quarts de finale qui se sont déroulés hier matin. Des épreuves particulièrement relevées, comme ont pu en témoigner les différents candidats. Favoris, challengers ou outsiders, toutes et tous étaient sous tension ce soir jusqu’à ce que les membres du comité technique Shinya Tasaki et Olivier Poussier, respectivement Meilleur Sommelier du Monde en 1995 et 2000, montent sur la scène pour annoncer les noms des candidats encore en lice.

Ils seront donc 17, sur les 68 candidats qui se trouvaient sur la ligne départ, à disputer les demi-finales dès demain. 14 hommes et 3 femmes, dont la candidate française Pascaline Lepeltier, qui a rejoint ses confrères et consœurs sous les applaudissements nourris de ses nombreux supporters. Les autres candidates sont l’Argentine Valeria Gamper, Meilleure Sommelière des Amériques, et la Danoise Nina Jensen, finaliste de la dernière édition à Anvers. L’autre finaliste malheureux de 2019 et Meilleur Sommelier d’Europe 2017, Raimonds Tomsons, est toujours dans la course. À noter la présence d’un autre candidat français concourant sous la bannière suisse, Reza Nahaboo, et de deux candidats italiens, Francesco Marzola (sous la bannière de la Norvège) et Andrea Martinisi (pour la Nouvelle-Zélande). Enfin, l’Asie est fortement représentée au prochain tour, avec la Chine, le Japon, la Malaisie et Taiwan.
Reste à passer une bonne nuit de sommeil et à reprendre des forces, car demain tout recommence : il y a seulement trois places pour la finale, qui se tiendra dimanche en public à La Défense Aréna.

Voici les candidats qualifiés pour les demi-finales :

Valeria Gamper (Argentine)

Suvad Zlatic (Autriche)

Tom Ieven (Belgique)

Reeze Choi (Chine)

Sotiris Neofytidis (Chypre)

Nina Jensen (Danemark)

Pascaline Lepeltier (France)

Manuel Schembri (Islande)

Wataru Iwata (Japon)

Raimonds Tomsons (Lettonie)

Chuan Ann Tan (Malaisie)

Francesco Marzola (Norvège)

Andrea Martinisi (Nouvelle-Zélande)

Jo Wessels (Afrique du Sud)

Reza Nahaboo (Suisse)

Kai-Wen Lu (Taiwan)

Mark Guillaudeau (Etats-Unis)

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Meilleur Sommelier du Monde : leaders, challengers et outsiders

Parmi les 68 candidats et 65 pays présents au concours de Meilleur Sommelier du Monde, certains sont de grands habitués, d’autres sont venus en force, d’autres enfin sont là pour la toute première fois. De quoi déjouer tous les pronostics que l’on pourrait se hasarder à faire.

Ils étaient 68 sur la ligne de départ mardi soir, et dès ce jeudi soir, au moment de l’annonce des demi-finalistes, ils ne seront sans doute plus qu’une vingtaine à être encore dans la course. Il y aura des déceptions, sans doute, il y aura aussi des rêves brisés, mais il y aura pour tous les candidats la satisfaction d’avoir représenté leur pays (d’origine ou d’adoption) dans la plus grande compétition de sommellerie, qui plus est à Paris. 65 délégations sont présentes, certaines étant de grandes habituées de l’exercice, d’autres étant présentes pour la toute première fois.

L’Italie puissance 5

On trouve, aussi, des sommeliers originaires du même pays qui concourent sous des bannières différentes. C’est le cas des cinq candidats italiens, sans doute une première et un record pour nos voisins transalpins : Salvatore Castano, qualifié en tant que Meilleur Sommelier d’Europe & Afrique ; Mattia Antonio Cancia, désigné Meilleur Sommelier d’Italie ; Francesco Marzola, représentant la Norvège ; Andrea Martinisi, représentant la Nouvelle-Zélande ; Paolo Saccone, représentant l’Australie. « La sommellerie italienne est présente en force, et c’est fabuleux d’être là tous ensemble, défendant des pays différents. La sommellerie a longtemps été dominée par la France mais l’Italie a une ancienne tradition de service, et bien sûr une grande tradition viticole« , expliquent de concert Paolo et Andrea, qui sont partis aux antipodes pour exporter et développer leur expertise en sommellerie. Salvatore Castano, qui représente son pays et l’Europe toute entière, a une explication pour cette forte présence italienne : « la plupart d’entre nous ont en commun d’exercer en dehors d’Italie, c’est certainement le fait de nous être forgé une expérience internationale, sous d’autres latitudes, qui nous a permis de nous ouvrir aux grands vins du monde entier, de hausser notre niveau et d’être présents pour cette compétition« . Le fait d’arriver auréolé du titre européen constitue-t-il une pression supplémentaire ? « La pression, je me la mets déjà tout seul sans me dire que je suis plus attendu que d’autres candidats. Il est certain que le niveau de difficulté est encore plus élevé que pour le concours européen. Les épreuves de quart de finale étaient très relevées, c’est impossible de tout savoir et de trouver toutes les réponses au test théorique, avec seulement 90 minutes pour répondre à 100 questions. Nous avions ensuite 6 minutes pour identifier 4 vins à l’aveugle, puis un vin muté. Nous avions enfin un exercice de service avec mise en situation, qui durait 3 minutes. Difficile de dire comment ça s’est passé, d’autant que tout le monde a l’impression d’avoir répondu des choses différentes. »

Singapour, nouvelle place forte en Asie ?

Parmi les autres pays fortement représentés figure aussi Singapour, défendu par le tenant du titre de Meilleur Sommelier du pays, Joel Lim, mais aussi par le Meilleur Sommelier Asie-Océanie, Mason Ng. Ils sont tous les deux présents au concours mondial pour la première fois. Singapour serait-il en train de devenir la nouvelle place forte de la sommellerie en Asie, damant le pion au Japon ? « Singapour est petit en surface, mais il y a beaucoup de restaurants, d’hôtels, bientôt Vinexpo va s’y dérouler, cela devient un hub international où la qualité de service et de connaissance des vins, mais aussi de tous les produits asiatiques, ne cesse de progresser », souligne Mason Ng. « La communauté des sommeliers est encore modeste (moins de 150 personnes) mais elle grandit rapidement, tout le monde échange beaucoup, il y a beaucoup de dégustations à l’aveugle, d’entraînements en commun, avec une mise en commun des ressources qui nous tire tous vers le haut. C’est un honneur en tout cas d’être ici à Paris, et même si je ne remporte pas le concours, j’ai déjà énormément appris et progressé, ne serait-ce qu’après les épreuves d’hier qui était très exigeantes ».

Première fois à ce niveau également pour Grégory Mio, candidat français qui défend les couleurs du Luxembourg après avoir été désigné Meilleur Sommelier du pays moins d’un an après s’y être installé : « j’appréhende ce concours comme une formidable expérience et un apprentissage accéléré. On se confronte à du très haut niveau, on rencontre des confrères du monde entier. Les épreuves nous mettent vraiment face à nos limites, que ce soit sur le plan théorique ou pratiques. Lorsqu’on nous demande par exemple de connaître 16 bières de 16 pays différents ou de classer par ordre alphabétique les sous-parties d’une appellation sud-africaine, avec un timing très serré, c’est très exigeant. Quoiqu’il arrive ce soir au moment de l’annonce des demi-finalistes, pour moi cette participation est une source de progression, qui me servira pour les éditions suivantes ».

Cinquième participation pour Eric Zwiebel

Sur la notion d’expérience, Eric Zwiebel en connaît un rayon. Le sommelier alsacien, qui concourt sous la bannière du Royaume-Uni, participe pour la cinquième fois au concours de Meilleur Sommelier du Monde ! « Lorsqu’on a participé aussi souvent que moi, on a presque fait le tour de toutes les émotions. On a connu les grands moments de réussite, les moments où on est tombé dans le trou, où il a fallu se redresser, lutter contre le doute, garder espoir. Toute cette expérience, personne ne peut me la prendre, mais forcément on se pose des questions : a-t-on toujours la mémoire assez opérante ? Les bons réflexes ? Est-on encore assez frais face à la jeune génération qui arrive ? C’est presque une méditation philosophique, et c’est la beauté de ce concours : même si l’on ne veut pas stresser, on stresse quand même. Une fois qu’on y est, tout le monde perd un peu ses certitudes, on sait que tout peut arriver, il peut y avoir des déceptions de la part de grands noms très attendus, ou des surprises venues de nulle part. On a des cas de figure comme Gérard Basset qui a gagné à force de persévérance, ou comme Marc Almert qui a gagné très jeune dès sa première participation. Ça pose des questions… Mais j’essaie de me mettre moins la pression qu’autrefois, même si je suis venu bien préparé, avec ce que cela signifie de sacrifices sur votre temps de travail, votre vie privée : la compétition c’est presque une drogue… C’est très certainement ma dernière candidature. Bien sûr que j’ai envie de gagner, mais quoiqu’il arrive, je resterai un homme heureux et un papa comblé ».

Eric Zwiebel et Grégory Mio sont, avec bien sûr Pascaline Lepeltier, Bruno Scavo (Monaco) et Reza Nahaboo (Suisse), les cinq candidats d’origine française, à égalité avec l’Italie, présents à ce concours.

« Il y a 10 ans, jamais je n’aurais imaginé être ici »

Parmi les pays qui sont présents pour la première fois au concours figure l’Équateur, invité en tant que « pays observateur » sur les rangs pour rejoindre l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI). José Maria Aguirre, qui représente ce petit pays sud-américain, savoure le moment : « je viens d’un pays qui n’a pas de tradition viticole, ni de tradition de la sommellerie. J’ai rapidement su que je voulais travailler dans le service et l’hospitalité, et c’est en voyageant et étudiant aux États-Unis que j’ai vraiment commencé à envisager de travailler dans cette filière. J’ai travaillé aux États-Unis pendant 15 ans puis, avec la pandémie, je suis rentré chez moi et j’ai ouvert une activité d’importation de vins fins. La sommellerie équatorienne démarre à peine, nous avons encore beaucoup de points de progrès, mais nous voulons nous faire une place sur la carte de la sommellerie sud-américaine et mondiale. Pour moi, être ici à Paris est déjà une formidable opportunité, avec une exposition hors du commun, au côté de grands professionnels du monde entier : si je suis en demi-finale ce soir, ce ne sera que du bonus ; si je n’y suis pas j’aurai tout de même gagné – il y a dix ans, jamais je n’aurais imaginé être ici. Et j’ai le sentiment de poser les bases pour ceux qui viendront après moi ».

Beaucoup de nouveaux candidats partagent ce parcours, comme Tawanda Maruma, qui représente le Zimbabwe. Après être « tombé dans le vin » en 2008-2009, il se prend de passion pour cet univers et suit une formation à Cape Town en Afrique du Sud, apprenant les arcanes du métier, l’art des accords mets & vins. Après l’entrée du Zimbabwe au sein de l’ASI en 2020, Tawanda participe d’abord au championnat Europe & Afrique à Chypre, avant de récidiver à Paris cette semaine : pionnier de la sommellerie dans son pays, il souligne cette fierté « de représenter mon pays pour la deuxième fois, surtout ici, en France, en présence de si grands sommeliers. J’ai toujours rêvé de représenter le Zimbabwe et c’est formidable d’être là, j’apprends énormément. Après le concours européen, celui-ci est encore plus relevé, tout ce que l’on peut faire est donner le meilleur de soi pour s’entraîner. Quoiqu’il arrive pour moi dans cette compétition, ce n’est pas une conclusion, ce n’est que le début : j’ai le privilège d’ouvrir la voie à tous les jeunes sommeliers africains qui suivront, leur dire qu’ils doivent croire en eux : j’ai regardé les images de la finale de 2019, il y avait Raimonds Tomsons et Nina Jensen, je me disais ‘qu’ils sont forts !’ et cette année je suis en compétition avec eux. C’est incroyable. »

C’est le même sentiment de fierté et d’enthousiasme que l’on trouve chez Khahn Vi Le Hoang, qui incarne la toute première candidature du Vietnam : « dans mon pays, il n’y avait pas vraiment de la culture de la sommellerie, alors avec des amis passionnés de vin comme moi, nous avons fondé l’association des sommeliers vietnamiens en 2017, qui est devenue officielle en 2019. C’est extrêmement récent, et après avoir participé à plusieurs compétitions nationales, c’est moi qui ai la chance de porter cette candidature. C’est vous dire l’honneur d’être ici, à Paris, parmi les plus grands sommeliers du monde, pour défendre les couleurs du Vietnam et contribuer à développer la culture du vin dans mon pays ».

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