Le tout premier article sur la filière vin écrit par une intelligence artificielle est paru !

Les journalistes du vin peuvent trembler, leur fin est peut-être proche ! Jane Anson, journaliste et dégustatrice britannique et célèbre auteure du livre « Inside Bordeaux » vient de publier sur son site, en collaboration avec Simon Pavitt, le tout premier article portant sur la filière vin écrit par une intelligence artificielle, en l’occurrence le programme ChatGPT.

Alors que les premiers articles écrits par des Intelligence artificielles commencent à sortir, Jane Anson a cherché à savoir si cette technologie, et en particulier le programme ChatGPT lancé par le laboratoire de recherche sur l’IA de San Francisco fondé par Sam Altman et Elon Musk, avait déjà permis de produire des articles sur le vin. Elle s’est aperçue que si certains chercheurs s’étaient amusés à développer des programmes en mesure de rédiger des critiques de vins crédibles, on n’avait jamais encore demandé à une intelligence artificielle de livrer une analyse sur la filière vin.

Jane Anson est donc allée interroger Simon Pavitt du London Technology Club, qui lui a rendu un article sur l’impact que pourrait avoir cette nouvelle technologie sur la filière. A sa grande surprise, elle a découvert à la fin de l’article, que le véritable auteur était l’IA ChatGPT elle-même ! Elle tenait ainsi entre ses mains le tout premier article sur le vin produit par une Intelligence artificielle, qu’elle s’est empressée de publier sur son site. « L’écriture de cet article n’a pris qu’une heure de temps à Simon Pavitt, là où il aurait fallu environ deux jours de recherche pour ce type de sujet. 90 % du travail est fait par le programme. On se contente de poser des questions à l’ordinateur puis de faire quelques rectifications de manière à ce que le discours s’enchaîne de manière plus fluide. L’image qui l’illustre est également issue de cette technique. »

Lorsqu’on lit l’article, on est surpris par la pertinence du propos. Ce qui est piquant, c’est que l’Intelligence artificielle souligne elle-même les risques qu’elle pourrait faire encourir à la profession. « L’une des inquiétudes concerne les sommeliers humains, qui à force de s’appuyer sur la technologie pourraient perdre une part de leur expertise et de leur savoir. » Or, « sans leur expertise, et leur créativité, l’industrie pourrait devenir plus standardisée et moins intéressante pour les consommateurs. »

Notons toutefois que les journalistes garderont un rôle, qui ne sera plus dans le développement des argumentaires, mais dans leur capacité à poser les bonnes questions, les plus pertinentes ou les plus originales… On se console comme on peut ! Et pour ceux qui voudraient s’essayer à ce nouveau métier, ils peuvent accéder à l’outil sur ce lien : https://openai.com/blog/chatgpt/

Pour lire l’article rédigé par l’IA et publié sur le site de Jane Anson cliquez ici.

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Clos 1873, pépite cachée de Saint-Émilion

Propriété familiale depuis cinq générations et membre du classement de Saint-Émilion depuis 1955, le château Saint-Georges Côte Pavie dévoile une « pépite » très discrète qui n’entre pas dans son foncier de Grand Cru Classé mais dont le terroir jouxte celui du château Ausone : le Clos 1873.

C’est une parcelle d’un demi-hectare située à l’entrée du village de Saint-Émilion, cernée de murs et jouxtant une partie des vignes du légendaire château Ausone. Un simple panneau nous indique son nom, « Clos 1873 », et on aurait du mal à imaginer que derrière la porte du garage de la maison se trouvent deux petites cuves inox et trois barriques destinées à vinifier et élever les vins du cru. Ce Clos 1873, c’est la pépite cachée de Philippe Masson, propriétaire du château Saint-Georges Côte Pavie, situé à quelques centaines de mètres de là.

Comme son nom l’indique, ce Grand Cru Classé – reconnu au sein du classement de Saint-Émilion depuis sa première édition en 1955 – se trouve sur la côte Pavie, terroir emblématique dont le plus fameux représentant est le château Pavie, Premier Grand Cru Classé ‘A’ appartenant à la famille Perse. Avec ses 5 hectares d’un seul tenant, le vignoble de Saint-Georges Côte Pavie est dans la même famille depuis 1873, lorsque le négociant corrézien Jules Charoulet décida d’investir dans le vignoble de la rive droite de Bordeaux.

Quatre générations plus tard, c’est Philippe Masson, l’arrière-arrière-petit-fils de Jules Charoulet, qui préside à la destinée de l’exploitation. Médecin en pédiatrie installé dans le Vaucluse mais pleinement investi à la tête de la propriété depuis le décès de son père Jacques en 2017, Philippe Masson a décidé de donner un nouvel élan aux vins de Saint-Georges Côte Pavie : en investissant dans une rénovation du cuvier du Grand Cru Classé, tout d’abord, et en y développant l’œnotourisme via une offre de visites et de dégustations. Mais aussi en reprenant la main sur une parcelle située à l’écart du noyau dur du vignoble, écartée du classement en 2012 et pourtant située sur un très joli terroir : confiée pendant quelques années en fermage à Philippe Baillarguet, maître de chai du château Ausone (qui intègre la production de ces 50 ares dans son domaine personnel le Clos des Baies), cette parcelle est désormais revenue dans le giron de la famille Masson, qui a décidé d’en faire une cuvée à part entière.

Sous la conduite du maître de chai Aurélien Baylan (arrivé en 2017) et des équipes de Derenoncourt Consultants, ce « Clos 1873 » voit le jour à partir du millésime 2018. 100% merlot, issu de vignes d’une vingtaine d’années sur sol à dominante calcaire, ce vin se signale par une finesse de texture et une élégance qui contrastent avec la fermeté verticale de Saint-Georges Côte Pavie, vin de garde par excellence qui exige quelques années pour déployer toute sa complexité. Travaillé comme un vin de garage (et de fait, il en est un) mais arborant un profil résolument aimable, digeste et tout en souplesse, ce Clos 1873 est produit à hauteur de 1500 bouteilles en moyenne – autant dire un vin de niche, dont Philippe Masson assure lui-même la commercialisation sans passer par la Place de Bordeaux ; la vente à la propriété et le travail de fond auprès des cavistes et sommeliers étant les pistes les plus indiquées pour ce vin vendu au prix de 95 € TTC.

Sur une « mini-verticale » des trois millésimes disponibles, on apprécie le côté immédiatement pulpeux et gourmand du 2018, le caractère plus « dentelle », floral et aérien du 2019, mais c’est clairement le 2020 qui est le plus abouti, combinant un peu de ses deux prédécesseurs : parfumé, intense, sur une belle opulence de fruit, il se révèle en bouche à la fois onctueux et délicat, électrisé par un grain de tannins joliment crayeux, une énergie qui apporte un supplément de jutosité à la matière crémeuse.

Site officiel

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Le salon Hopwine arrive lundi

Le plus grand salon virtuels des vins et spiritueux avec son concept unique donne rendez-vous aux professionnels du vin du 16 au 18 janvier 2023, sur hopwine.com.

Le principe de Hopwine c’est des rencontres virtuelles, mais avec de véritables dégustations!

Le salon est ouvert pendant 3 jours sans interruption. Où que vous soyez, vous rencontrez des producteurs du monde entier en un seul et même endroit.

Les acheteurs professionnels (import, restauration, cavistes, journalistes) visitent les stands virtuels des producteurs, échangent par messages en visio, puis choisissent en ligne, en quelques minutes, les vins et spiritueux de France, d’Italie, du Portugal, d’Autriche, du Chili, d’Afrique du Sud et de Grèce qu’ils souhaitent déguster et Hopwine se charge de reconditionner les bouteilles en échantillons certifiés (vinottes) de 2 et 4cl pratiques et écologiques et les expédie à l’issue du salon dans le monde entier.

Pour voir la liste complète des exposants cliquez sur ce lien.

Vous pouvez encore vous inscrire en tant que visiteurs virtuels, cliquant sur ce lien.

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Millésime Bio, 30 ans de bio et loyaux services !

Millésime Bio, le plus grand salon des vins bio au monde, va fêter ses 30 ans à partir du 30 janvier au Parc des Expositions de Montpellier. Trois jours de rencontres, d’échanges et de dégustations autour de 1500 exposants issus d’une vingtaine de pays différents : « The place to be » à l’heure où la France est devenue le plus grand vignoble bio au monde.

1993, dans une petite salle du Mas de Saporta, à Lattes, une quinzaine d’exposants se regardent dans le blanc des yeux. 30 ans plus tard, la donne a radicalement changé : ils seront 1500 opérateurs (+15% par rapport à 2022) du vin bio à accueillir près de 10 000 visiteurs (4500 en 2012) sur trois jours (du 29 janvier au 1er février) au cœur du gigantesque Parc des Expositions de Montpellier. « En 30 ans, le scepticisme a laissé place au pragmatisme et à l’évidence, confie Jeanne Fabre, présidente de la commission Millésime Bio, et vigneronne à Luc-sur-Orbieu. Et le succès est avant tout dû à la détermination de la filière locale qui a su se structurer et fédérer autour d’un projet pertinent et visionnaire. » C’est en effet SudVinBio, l’association interprofessionnelle des vignerons bio d’Occitanie qui a créé de toutes pièces le salon à une époque où la part des surfaces bio dans le vignoble français dépassait à peine les 1% (20,09% en 2021). « Aujourd’hui, Millésime Bio est le plus grand événement des vins bio au monde et il est propulsé par la France, locomotive de la filière, et première puissance mondiale en termes de surfaces (159 868 ha contre 13 426 en 2001) et de chiffre d’affaires (1,2 milliards d’euros en France, en hausse de 57,5% entre 2019 et 2021) », prolonge Nicolas Richarme, président de SudVinBio.

L’ouverture au vrac et un corner spécial jeunes vignerons

Pour cette 30e édition, les organisateurs continuent sur la lancée du digital avec une session en ligne (environ 500 exposants) en amont du salon physique les 23 et 24 janviers prochain qui a encore toute sa légitimité malgré l’essoufflement de la crise Covid. « Pour les petits importateurs ou les jeunes vignerons qui n’ont pas les moyens ni la structure de se déplacer ou d’investir dans un stand, c’est essentiel pour continuer à faire du business », justifie Jeanne Fabre. Comme lors des éditions précédentes, les visiteurs professionnels pourront déguster en libre-service les produits médaillés lors du Challenge Millésime Bio (A noter l’ouverture aux bières, spiritueux et cidres bios) et participer à tout un tas de masterclass et de conférences. Si les valeurs fondatrices vont jalonner le quotidien de ces trois jours, plusieurs nouveautés sont au programme : un corner spécifique sur les jeunes vignerons (moins de 40 ans et installés depuis 7 ans maximum), une sélection d’exposants en biodynamie, agroécologie et sans sulfites et l’ouverture exceptionnelle aux opérateurs du vrac (environ 150). Enfin, afin de fêter dignement cet anniversaire, l’accent a été mis sur la communication (grâce à une aide conséquente de la région Occitanie) : plan de communication avec un cahier spécial de 72 pages, une soirée festive le lundi 30 à l’Opéra Berlioz (cliquez ici pour s’inscrire) et un grand forum débat sur l’avenir de la filière.

L’info en plus

Olivier Goué a pris la direction de SudVinBio et du salon Millésime Bio le 1er janvier 2023. Il succède ainsi à Thierry Duchenne qui partira à la retraite après 22 ans à la direction de l’association. Ancien responsable marketing pour Jeanjean Advini, Olivier Goué avait intégré les équipes de Millésime Bio comme chef de projet en novembre 2018 avant de devenir directeur adjoint en novembre 2021. Il est notamment à l’origine de la mise en place du nouveau mobilier (identique pour tous) en 2020, du développement de l’espace « autres boissons alcoolisées bio » et du salon digital en 2021.  

Le chiffre à retenir

La région Occitanie, récemment élue meilleure région biologique d’Europe, représente 35,68% du vignoble bio français. 

Plus d’infos sur le site : https://www.millesime-bio.com/

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La première Saint-Vincent en grand à Cahors

Les vins de Cahors relancent la fête de la Saint Vincent le week-end du 20 au 22 janvier avec des animations et dégustations dans toute la ville et le vignoble.

Le projet de relancer la fête du saint patron des vignerons flottait dans l’air cadurcien depuis quelques années. Elle existait déjà dans le petit village de Saint-Vincent Rive-d’Olt près de Luzech (Lot) à l’initiative d’une demi-douzaine de vignerons mais dans l’optique de doper l’attractivité œnotouristique du vignoble, l’interprofession avait décidé de voir plus grand dans la capitale lotoise et de lancer ainsi un ambitieux programme d’événementiels. Il devait donc commencer par une grande Saint-Vincent à Cahors… en janvier 2022. Déloyalement concurrencée par un sale petit virus qui avait choisi de reprendre du poil de la bête l’hiver dernier, elle avait du être annulée au dernier moment. Elle revient avec encore de plus beaux atours en 2023. « Nous avons voulu en faire un grand événement populaire sur tout un week-end pour attirer aussi des visiteurs venant de l’extérieur du territoire et rappeler le riche passé viticole de la cité , explique Armand de Gérard, directeur marketing de l’UIVC (Union Interprofessionnelle des Vins de Cahors). Nous tenions à offrir à nos vins une mise en avant qualitative en les associant avec des produits régionaux, notamment la truffe ». Elle sublimera le dîner de gala organisé le vendredi soir au restaurant La Chartreuse à Cahors au bord du Lot. Le repas gastronomique concocté en collaboration avec l’association des chefs cuisiniers des Bonnes Tables du Lot mariera en cinq services mets truffés et vins en présence d’une vingtaine de vignerons qui passeront à chaque table pour raconter leur domaine et leur production (130€, sur réservation).

De ville en vignes

Une grande dégustation itinérante animera la vieille ville en cinq pôles où chacun pourra associer les vins lotois avec un produit régional (la truffe bien sûr mais également le fromage de chèvre de Rocamadour, l’agneau fermier du Quercy, le canard IGP Sud-Ouest, les noix du Périgord, le pain « Croustillot », le tout en échangeant avec les vignerons sur le terroir, les cépages, la vinification.. (kit de dégustation à 15€ avec verre, porte-verre, totebag, coupons de dégustation et éthylotest, à retirer à la Villa Malbec). Plus d’une vingtaine de bars et restaurants cadurciens joueront également le jeu en proposant tout le weekend diverses animations telles que des repas accords mets-vins, des apéros concerts, des thèmes truffes, épices, huîtres, chocolat etc). Cavistes et épiceries partenaires ne seront pas en reste en offrant une remise de 10% sur les vins de Cahors tout le week-end.

Le dimanche, une grande messe de la Saint Vincent se tiendra à 10h dans la cathédrale animée par l’organiste Albertus Derksen et l’ensemble vocal de musique sacrée La Sportelle. Elle sera suivie a 11h30 dans le cloître d’un chapitre de la Confrérie du vin de Cahors et de la mise en perce de la barrique de vin apportée en charrette avec la statue de Saint Vincent et accompagnée par des enfants cadurciens en costume. Le dimanche après-midi, portes ouvertes dans une quinzaine de domaines avec de multiples propositions (verticale de vieux millésimes, sentier pédagogique dans les vignes, découverte des cépages résistants, de la viticulture bio, visites de chais…). La Saint-Vincent devrait désormais se tenir chaque année le 3e week-end de janvier à Cahors.

Plus de renseignements sur www.vinsdecahors.fr #SaintVincentCahors

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[Bourgogne] Couchey prêt accueillir sa Saint-Vincent Tournante

La grande fête des vignerons de Bourgogne se déroule à Couchey les 28 et 29 janvier 2023. Le village de la Côte de Nuits s’apprête à réunir des dizaines de milliers de visiteurs autour de ses vin en AOC marsannay, de stands gastronomiques et d’animations.

Saint-Vincent Tournante, J-15 ! La fête du saint patron des vignerons, qui, chaque hiver, réchauffe les cœurs dans un village différent de Bourgogne, se tiendra les samedi 28 et dimanche 29 janvier 2023 à Couchey, en Côte de Nuits. Le village voisin de Dijon compte seulement six domaines viticoles. D’où l’esprit familial des vignerons organisateurs, dont fait partie Romain Derey. « On est forcement très motivés ! Et le village s’est fédéré derrière nous : plus de 700 bénévoles vont nous aider. Heureusement qu’ils sont là. »

Le vigneron et ses confrères produisent des rouges, blancs et rosés d’appellation marsannay, la plus récente des AOC de la Côte de Nuits. Un vin au cœur des festivités : dans le village, décoré pour l’occasion, 9 caveaux accueilleront les visiteurs. On y dégustera les cuvées de la Saint-Vincent, élaborées par les domaines de la commune.

Kit de dégustation à réserver en ligne

En parallèle, des stands de restauration et des lieux de concerts et d’animations animeront les rues du bourg. De quoi festoyer après le programme traditionnel d’ouverture du samedi : défilé des 100 confréries vigneronnes de Bourgogne dès 7h30, et cérémonie à l’église à 10h.

Pour accéder à la manifestation, 4 000 places de parking ont été prévues autour du village. Les bénévoles seront chargés de guider les visiteurs. Si vous venez de Dijon, le mieux est « de prendre la navette qui part de la Cité de la Gastronomie, car elle dépose les passagers au plus près de la fête ». Si vous dégustez, il faudra vous procurer un kit de dégustation, au prix de 20 €. Vous le trouverez aux entrées du village. En le réservant en ligne, vous obtiendrez un QR code permettant d’éviter la queue.

Reste pour les organisateurs à prier pour éviter la pluie. Mais « comme on propose une cuvée de rosé, ça va faire venir le soleil ! », assure Romain Derey. Programme complet et infos pratiques sur svt2023.fr.


Un banquet le samedi soir

Envie d’une expérience gastronomique typiquement bourguignonne? Rejoignez le grand banquet vigneron de la Saint-Vincent, samedi soir à la maison de Marsannay. Les chefs Philippe Poillot, Pierre Lebaupin et Tony Belliet vous y proposent un repas en sept services accompagné des cuvées de la Saint- Vincent et de quelques flacons surprise… Prix par convive : 230 €. Il reste une semaine pour s’inscrire.

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[EXCLU] Gaston Burtin : des coulisses de la Champagne à l’avant-scène !

En lançant la gamme « hommage à Gaston Burtin », Frédéric Olivar, président de la Maison Burtin, veut rendre célèbre quelqu’un qui a toujours refusé de l’être. Car telle est bien l’histoire de Gaston Burtin, celle d’un homme de l’ombre, d’une éminence grise, et n’ayons pas peur des mots d’un flibustier de la Champagne, qui pendant des décennies a fait, dans le plus grand secret, la pluie et le beau temps sur l’appellation.

 « Gaston Burtin, c’est l’homme de l’incroyable réussite, c’est l’Amérique des chercheurs d’or et du Texas à Épernay, c’est la démonstration que tout est possible » s’enthousiasmait Michel Davoz dans son Encyclopédie du champagne en 1983, avant de poursuivre : « C’est vingt à trente millions de bouteilles en stock, c’est aujourd’hui le deuxième producteur de champagne. Son nom était inconnu il y a cinquante ans, rarement prononcé il y a trente ans, chuchoté discrètement aujourd’hui par quelques initiés. Gaston Burtin, c’est tout le contraire du faste et de la représentation luxueuse et festoyante du champagne et des maisons de Champagne. C’est un homme qui ne croit ni à l’esbroufe ni à la publicité, craint les dépenses inutiles, évite les collaborateurs surnuméraires et redoute les frais généraux. »

Né en 1900 dans l’Aisne, Gaston Burtin n’est pas champenois. Il débarque à Epernay en 1923 où il travaille pour son beau-père Léon Sacotte qui tient une affaire de vente d’alcool et de champagne, avant de créer sa propre société en 1933. En pleine crise, notre héros rachète des vins sur lattes aux vignerons (des bouteilles déjà élaborées) pour les revendre sous la marque « Gaston Burtin ». Il constate alors que son nom n’est guère vendeur « Il ne pouvait pas mettre devant « Veuve », et il manquait à « Burtin » une consonance germanique » explique Frédéric Olivar. Gaston réoriente donc son commerce vers les maisons de Champagne. Le principe est simple : acheter lorsque personne n’achète, que ce soit des raisins, des vins clairs ou des bouteilles sur lattes, pour revendre quelques années plus tard, souvent à ceux-là même qui lui avaient vendu, lorsque le marché explose et que les prix sont au plus haut. Des maisons, y compris des marques très réputées, collent ainsi en toute confiance leurs étiquettes sur ses flacons, elles connaissent en effet sa devise : « Oser, vouloir et savoir se taire ».

En 1950, où la récolte surabondante fait chuter les cours, Gaston Burtin réalise sa première belle opération. Il achète alors à tour de bras. Le gel du printemps 1951 lui donne raison et nombre de négociants viennent le solliciter. Ce succès lui permet de racheter en 1953 le champagne Giesler à Avize. Mais c’est en 1955 qu’il va définitivement asseoir sa fortune. Cette année-là le répartiteur du Comité Champagne, Pierre Koelgen, tire en vain la sonnette de toutes les maisons pour caser les raisins des vignerons. Gaston Burtin accepte de stocker leurs vins dans les caves qu’il occupe le long de la voie ferrée entre Castellane et Mercier. Il ne peut pas payer tout de suite, mais il demande à ce qu’on lui échelonne les versements. La timidité des maisons aura raison de la fidélité de nombre de leurs livreurs et 1955 marquera l’amorce du renouveau de la manipulation au vignoble et des projets coopératifs. Gaston Burtin, quant à lui, apparaîtra au contraire comme le sauveur des vignerons qui n’oublieront jamais son geste. Et comme 1956, 1957 et 1958 offrent de petites récoltes alors que démarrent justement les Trente Glorieuses, Gaston ressort doublement gagnant, revendant une fois encore à prix d’or ses vins aux maisons.

C’est ce coup de maître qui lui permet de racheter le champagne Gauthier en 1958, une autre maison historique qui compte à l’époque 400 ouvriers et se situe juste à côté de Moët & Chandon. Il y lance un chantier pharaonique en creusant à 35 mètres de profondeur pour créer un réseau de caves se superposant sur neuf étages reliés par un ascenseur. Il investit aussi dans des équipements automatisés lui donnant les moyens de sortir jusqu’à 100.000 bouteilles par jour. Il devient ainsi l’un des rares opérateurs capables de satisfaire en volume ce nouveau marché qui émerge, celui de la grande distribution qui accompagne la démocratisation du champagne. Habile, il multiplie les marques (plus d’une centaine) pour éviter qu’entre les différentes enseignes, les mêmes produits soient mis en concurrence. Il a également mis la main sur quelques jolis noms, qui entrent en résonnance avec des marques célèbres comme Eugène Cliquot ou Alfred Rothschild.

La société de Gaston Burtin baptisée « Marne et Champagne » est désormais l’usine cachée de l’appellation. Elle est assise sur des bases très saines. « Comme sa gestion était patriarcale, tout ou presque était sur fonds propres. Il était devenu extrêmement riche, le magazine L’Expansion, à la fin des années 1970, le classait parmi les cinquante plus grandes fortunes françaises. »

La maison transmise à sa nièce dans les années 1990 connaîtra quelques difficultés liées à des choix stratégiques mais peut-être aussi au recul du marché de la spéculation. Face aux révélations de la presse anglaise, des maisons qui n’étaient pas autosuffisantes au niveau de leur cuverie préfèrent désormais s’équiper et pouvoir ainsi légitimement revendiquer la parenté de leurs vins. En 2005, la maison Burtin est finalement reprise par BCC, où elle maintient son activité de prestation, mais désormais davantage sur mesure, tout en incluant dans sa clientèle certaines marques du groupe. Elle poursuit aussi son ancienne activité en direction de la Grande Distribution.

Lorsqu’en 2020, Frédéric Olivar en devient président, il fait un constat : la société a tout d’une grande maison de champagne, pourquoi ne pas en tirer parti et relancer la marque Gaston Burtin qui n’avait été utilisée depuis les années 1930 que pour les bouteilles offertes aux livreurs ? « Nous n’avons pas l’image d’une maison qui a les pieds dans la terre, pourtant nous possédons un réseau d’approvisionnement de 700 hectares répartis entre 800 livreurs issus de toute la Champagne. Ce sont des contrats long terme avec des familles qui nous suivent depuis parfois quatre générations. Côté vins, notre style est singulier. Nos malos ont toujours été bloquées. Sur la partie haut de gamme, nous avons souvent fait de la prose sans le savoir, comme en témoigne notre soléra créée voici quinze ans par mon prédécesseur. Enfin, nos 20 millions de bouteilles en stock, nous donnent accès à tout ce dont on peut rêver ! Pour cette nouvelle gamme, j’ai donc pu mettre de côté depuis mon arrivée ce qui me semblait intéressant, l’idée étant de proposer des vins sur le fruit, la finesse, la fraîcheur, l’élégance, en évitant la vinosité. Le vieillissement est de trois ans minimum pour que les champagnes soient un peu polis, mais pas de manière excessive. Nous ciblons en priorité l’export, le circuit traditionnel et le b to b, je suis en effet certain que l’histoire de Gaston Burtin parlera aux entrepreneurs ! Nous partons sur un volume de 70.000 cols et visons à terme les 300.000, en positionnant le BSA autour de 34 euros ».

La dernière dimension du projet est sociale. « Nos collaborateurs se sentent orphelins. C’est un milieu où la notion de maison, de marque, est primordiale et c’est sans doute encore plus le cas à Epernay qu’à Reims. Ils ont tous des copains, des cousins, des frères qui travaillent pour Pol Roger, Perrier-Jouët… C’est important pour eux de pouvoir revendiquer leur champagne. Gaston Burtin a quelque chose de fédérateur, il fait partie de la légende, il était proche de ses ouvriers, son esprit est toujours là, nous avons même conservé sa vieille 604 peugeot ! »

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[REPLAY] « Vino Veritas » : Bordeaux face à la crise de l’arrachage

Pour la première émission de 2023, « Vino Veritas », le rendez-vous de la chaîne TV7 dédié à l’actualité du vin, se penche sur la situation de crise traversée par une partie du vignoble bordelais et sur les perspectives d’arrachages de près de 15 000 hectares de vignes, seul espoir pour les vignerons en détresse de sortir de l’ornière.

Dans un contexte de surproduction par rapport à une demande déclinante et à une baisse de la consommation de vin (en particulier de vin rouge), une partie du vignoble bordelais traverse une crise inédite. Plusieurs centaines de familles de vignerons se trouvent dans une détresse alarmante, et avec elles c’est toute une filière qui tremble – une filière qui emploie des dizaines de milliers de salariés, prestataires, etc. Face à cette crise, la solution de l’arrachage des vignes et de plus en plus brandie comme la seule option viable, à hauteur de 10% de la superficie totale du vignoble bordelais, soit environ 15 000 hectares. Mais comment enclencher ce grand plan arrachage ? Comment le financer ? L’urgence a-t-elle été vraiment mesurée par les pouvoirs publics ?

Pour répondre à ces questions, Xavier Sota et Mathieu Doumenge invitent Didier Cousiney, porte parole du collectif Viti 33, et Florence Lassarade, Sénatrice (LR) de la Gironde.

Voir toutes les émissions « Vino Veritas »

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La consommation hors domicile en hausse … mais en baisse

Selon le cabinet GiraFoodService, la consommation des vins hors domicile affichait un réel dynamisme en 2021 mais elle est pourtant loin d’avoir retrouvé son niveau de 2019.

Dans le cadre d’une baisse tendancielle de la consommation des vins en France, la consommation hors domicile semble tirer son épingle du jeu. C’est ce que tend à démontrer la dernière étude sur le sujet commanditée par le CNIV et FranceAgriMer et réalisée par le cabinet IRI-Gira FoodService à partir des données récoltées chez les grossistes et les cash&carrys. Ce circuit de distribution représente 40 % du marché en volume, la moitié des achats étant réalisée en direct à la propriété. La restauration hors domicile dénombre 279 000 structures à plus de 70 % commerciales.

En 2021, une année toutefois atypique car marquée par un troisième confinement au premier semestre qui a impliqué la fermeture des établissements, le marché de la restauration hors domicile a ainsi progressé de 13% avec près de 6 milliards de prestations vs 2020 en pleine crise sanitaire. Mais il reste bien en deçà du niveau de 2019 (- 23 %). Le chiffre d’affaires également à 56,67 Mds HT en hausse de 18 % par rapport à 2020 mais en recul de 28 % vs 2019. Certes, le secteur est plus dynamique mais il est loin d’avoir retrouvé le niveau d’avant covid.

L’hôtellerie à la fête

Les vins tranquilles ont progressé de 2,5 % en volume, de 4,7 % en valeur avec un prix moyen avoisinant les 4,2 €/l. HT. Une «  évolution modérée » selon l’étude, due essentiellement à la valorisation des AOP et des vins sans indication géographique (VSIP), français et étrangers tandis que les IGP étaient en recul en volume et en valeur. Les effervescents affichaient de belles progressions, champagne et prosecco en tête avec le retour des occasions festives et la réouverture des CHR mais ils ne pèsent que 10 % des volumes totaux. Leurs prix augmentent surtout grâce aux champagnes à 19,12 € /eq 75 cl en moyenne.

Côté formats, la 75 cl tient toujours le haut du pavé avec 46 % des achats en 2021 (en moyenne à 6,52 € par col) devant le bag-in-box à 40% mais moins bien valorisé. La bouteille classique semble ainsi regagner du terrain. Côté couleurs, tous les indicateurs sont en légère hausse sauf les rosés stables à cause d’un été moins chaud et plus pluvieux. En 2021, les rouges représentent donc 41,8 % des ventes aux CHR, les rosés 27,7 %, les blancs secs 29,2 %, les blancs doux 1,3% Soit un total volumes de 1,15 M hl, en chute de 35 % comparés à 2019 tandis que les prix ont augmenté de 7 % en 2020 (à 5,6 € HT/l en moyenne). Dans les cafés, cette tendance est même accentuée ; les hôtels en revanche, avec pourtant les prix les plus élevés de tous les secteurs, champagne aidant (40 % des volumes sont vendus dans cette catégorie d’établissements) sont même parvenus à doper leurs volumes de 18 % en bénéficiant de la tendance des Français à voyager davantage et à se faire plaisir après la période de restriction.

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Château Rauzan-Gassies, tous les jours 20 ans

Vingt ans après avoir repris ensemble les rênes du Second Grand Cru Classé de Margaux acquis par leur grand-père Paul en 1946, Anne-Françoise et Jean-Philippe Quié s’appliquent à placer un peu plus dans la lumière ce vignoble de 28 hectares qui a toujours cultivé une certaine discrétion. La constance et la régularité des vins de la propriété est leur plus bel atout pour y parvenir.

L’implantation de la famille Quié dans le Médoc trouve ses racines en 1936, lorsque Paul Quié, négociant en vins officiant entre Bordeaux et Paris, décide d’offrir en guise de cadeau de mariage à son épouse Lucienne le château Bel Orme Tronquoy-de-Lalande. Outre le vignoble, c’est la belle chartreuse dessinée par l’architecte Victor Louis (auquel on doit notamment le Grand Théâtre de Bordeaux) qui séduit le couple, qui en font leur demeure familiale. En 1942, Paul Quié rachète le château Croizet-Bages (5ème Grand Cru Classé de Pauillac) et, en 1946, le château Rauzan-Gassies (2ème Grand Cru Classé de Margaux). Bien que bénéficiant de l’aura de prestige prodiguée par le classement de 1855, ces deux propriétés, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ont besoin d’un nouvel élan – ce à quoi va s’employer activement Paul Quié, puis à partir de 1968, son fils Jean-Michel.

Rauzan-Gassies, en particulier, dispose d’un très beau potentiel et d’une histoire foisonnante : la « Maison Noble de Gassies » remonte au moins au XIVème siècle et l’activité viticole prend un indéniable essor au XVIIème siècle grâce au chevalier Pierre Desmezures de Rauzan, qui donne son nom au domaine. En 1763, pour des raisons successorales, le vignoble est divisée en deux entités distinctes, le château Rauzan-Ségla et le château Rauzan-Gassies, qui sont tous les deux reconnus au rang de Second Grand Cru Classé en 1855. Pourtant, malgré ce riche patrimoine historique et la force de son terroir situé sur les graves profondes et sables graveleux de Margaux (où s’épanouit un encépagement au cabernet-sauvignon dominant, escorté de merlot et d’une pointe de petit verdot), Rauzan-Gassies continue de cultiver une certaine discrétion dans la galaxie des Grands Crus Classés. Le patient travail de fond amorcé par Paul puis Jean-Michel Quié, notamment pour restructurer le vignoble d’une trentaine d’hectares et moderniser les installations techniques, va toutefois permettre à la propriété de gagner la fidélité lingue durée de nombreux amateurs à travers le monde.

Au début des années 2000, Anne-Françoise et Jean-Philippe Quié, les enfants jumeaux de Jean-Michel, rejoignent les domaines familiaux pour un passage de relais en douceur vers la troisième génération qu’ils incarnent. Se partageant les tâches (plutôt le technique pour Jean-Philippe et la distribution pour Anne-Françoise, bien que cette dernière ait une formation d’œnologue) mais travaillant de concert, ils prennent pleinement la main à partir du millésime 2003. Vingt ans plus tard, ils cultivent toujours la philosophie de discrétion et d’exigence qui était celle de leur père et de leur grand-père, avec une volonté plus affirmée de placer Rauzan-Gassies dans la lumière. Une modernisation du cuvier en 2017, supervisé par leur frère architecte Paul-Henri Quié, permet d’accompagner la quête de qualité et la montée en précision dans la définition des vins – qui se traduit notamment dans une plus grande sélection entre le premier et le second vin, « Gassies ». La maison et la cour intérieure sont également rénovées pour un meilleur accueil à la propriété. Ce travail de valorisation s’applique aussi aux autres propriétés familiales, en particulier le château Croizet-Bages qui doit faire, lui aussi, prochainement l’objet de grands travaux au sein de son outil technique.

Avec vingt millésimes dans le rétroviseur, Anne-Françoise et Jean-Philippe Quié ont aujourd’hui suffisamment d’expérience et de recul pour mesurer le chemin parcouru, savourer la constance que leur offrent les terroirs de Rauzan-Gassies, mais aussi les points de détail qui restent perpétuellement à conquérir pour se maintenir en tête de peloton, dans un univers des grands vins toujours plus concurrentiel. Une verticale de ces 20 millésimes (2003-2020 en bouteille, plus les deux derniers millésimes encore en cours d’élevage ou d’assemblage) permet de constater la régularité des vins, qui ont en plus le grand avantage de rester accessible en prix – environ 50-60 € TTC pour les millésimes les plus récents.

La verticale Château Rauzan-Gassies

2003
Millésime très chaud. Vendange précoce. Bel arôme un peu cuir, épices, léger végétal mentholé et réglisse, eucalyptus, belle fraîcheur sous-jacente, note de fruit noir confit et de tabac. Belle densité en attaque, un léger sirupeux de la matière. Un milieu de bouche tapissant, marqué par une bonne sucrosité, de la cerise confite voire en coulis, un certain délié en finale, pas d’aspérité dans les tannins, un joli soyeux. Assez gourmand et sur une belle évolution, il ne tombe pas dans les travers quelquefois caricaturaux de ce millésime ni des styles parfois outranciers de l’époque. « Un cap pour la propriété, un millésime juge de paix », souligne Anne-Françoise Quié.
92/100

2004
Cacao frais, note de fleur mauve et de pot pourri, une certaine retenue délicate dans la palette aromatique. Beaucoup de charme. En bouche, il ne joue pas des coudes, ne roule pas des mécaniques, joli matière souple et aérienne, léger creux en fin de bouche mais ça reste « pepsy », avec un très agréable velouté tannique et une finale très légèrement acidulée-croquante, mais aussi des amers qui lui donnent du zest. Tout en finesse et prêt à boire.
91/100

2005
Nez dense, assez plongeant. On discerne une matière concentrée, chocolatée, mais aussi un léger viandé, se devine également une trame un peu cèdre, pin maritime, océanique. Légère note terrienne. Élégant, subtil, il a de belles facettes mais ne se donne pas immédiatement, il est encore sur le frein à main. Un vin défini par son équilibre entre une juste maturité, sans débord, et une acidité presque mordante qui l’irrigue et le porte d’un bout à l’autre. Presque zesté sur un profil sanguin, il s’étire en longueur, se montrant plutôt élancé malgré sa concentration juteuse. Les tannins sont un poil serrés encore. Un beau vin, qui ne se départit pas tout à fait d’une certaine austérité. « Un millésime rassurant, où on a pu pousser les choses ».
93/100

2006
On revient sur un nez plus classique, assez évanescent et floral, le cabernet s’impose un peu plus dans l’assemblage (67%), une légère note fumée se devine. En bouche, on revient sur une certaine douceur, un joli crémeux, des tannins enrobants, une certainedélicatesse dans la structure qui soutient la matière, en finesse, pas bombastique, sans la préempter. C’est un joli vin d’équilibre et une belle interprétation du millésime, avec un poil de délié dans la chair, de la buvabilité et une finale qui convoque de légères notes de café.
92/100

2007
70% cabernet. Nez un peu confit rehaussé de végétal fin, de tabac brun. C’est d’un bon équilibre entre une bonne concentration et un soutien acidulé, on devine des amers bien maîtrisés, l’harmonie est trouvée entre juste maturité et tension croquante, saillante. Le travail sur la trame tannique est encore remarquable, les tannins sont présents et tapissants mais ils n’ont aucune aspérité ni de caractère anguleux. Profil tonique, saignant, un peu strict en finale.
90/100

2008
68% cabernet-sauvignon. Nez un peu sur le végétal, on retrouve un côté eucalyptus / menthol assez prononcé. Tout en droiture, le jus s’étire, il est tendu, construit sur l’arête acide, avec une structure tannique légèrement granuleuse. La grande proportion de cab est l’identité voulue sur le château « on est sur le côté ciselé que l’on cherche ». C’est indubitablement un classique, très élancé, frais, aérien, c’est un vin respirant, aérien, qui se campe sur une structure sans exubérance mais sérieuse. La bouche reste fruitée et épicée. Finale fraiche sur grain tannique. Millésime « de déclic » en livrable, il trouve sa place de façon distributive.
92/100

2009
75% cabernet-sauvignon. « Flamboyant ». Nez concentré, un peu viandé, avec une petit côté liqueur, cerise à l’eau de vie. Bouche concentrée, juteuse, soulignée par un profil un peu confit, fruit noir intense, des tannins qui ont juste ce qu’il faut de grip,, une bonne sucrosité tapissante qui déroule bien en bouche mais se trouve balancée par une bonne fraicheur réglissée. Bien dans un registre gourmand, un peu exotique, avec une légère touche de rugosité en finale.
93/100

2010
« De la pureté, un millésime très Bordeaux ». 85% cabernet-sauvignon. Nez très concentré, robe encore très dense, éclatante. On devine du fond, un côté maîtrisé, musculeux et gainé, avec une certaine verticalité. Minéralité, pierre chaude, encre, crème de cassis. Un vin tout en velours, en toucher de texture, des tannins présents mais sur suspension, beaucoup de soyeux dans la matière, une énergie sous-jacente qui se tapit comme un volcan ; la finale est vibrante, juteuse, un peu granuleuse, c’est séveux et très salivant. Remarquable !
94/100

2011
On revient à 79% de cabernet-sauvignon. Nez un peu fermé de prime abord, ensuite sur la violette, un fruit noir un peu grillé et un coulis de fleur mauve ; on devine une certaine noblesse. En bouche, de l’allure, du soyeux, la matière est svelte et tonique, les tannins retrouvent un côté fondu et plaisant, jolie trame acide qui tient l’ensemble : c’est vraiment un joli vin taillé pour la table, qui a du fond, une belle allure, une finale fraiche et désaltérante malgré ce profil un peu retenu au départ.
92/100

2012
Nez concentré, assez pulpeux, 71% cabernet 29% merlot. Ce millésime arbore un côté sexy, il a des hanches. C’est un vin plaisant, un peu dodu, ample, c’est un vin de plaisir indéniablement mais qui n’a pas le côté précis, sharp, affuté des autres millésimes. On lui trouve un petit côté assis mais la chair est souple et pleine, habillée de tannins doux et conclue sur une ponctuation gourmande, d’une bonne sucrosité.
91/100

2013
Nez croquant, note de noyau, léger végétal herbacé, note de café frais. Jolie chair déliée, un fruit croquant mais pas acidulé, on n’a pas une énorme matière mais c’est plaisant, fais, légèrement canaille, un peu serré en finale, dans la logique du millésime.
89/100

2014
Nez sérieux, un peu carré, on devine quelques angles, un côté un peu architectural d’un vin plus « construit » qu’évident dans sa forme. Bonne concentration de fruit noir et rouge. En bouche c’est tout aussi sérieux, un peu strict, le jus est centré, sur un profil un peu articulé, une structure tannique prégnante. L’acidité porte bien l’ensemble, avec une élégance contenue. C’est pas le plus « fun » de la série mais il a pour lui son classicisme très Bordeaux.
90-91/100

2015
84% cabernet-sauvignon. Couleur profonde et dense, légère évolution vers le grenat sombre. Léger côté viandé sr l’aromatique. Bonne matière sur une sucrosité un peu trop prononcée, c’est très mûr, juteux, avec une certaine opulence touchée par des épices et un côté confit ; il pousse presque un peu trop le curseur sur le profil riche, généreux, on pourrait dire voluptueux. Malgré tout le vin se tient, avec de la chair, de la structure et du fond – on a presque aromatiquement un côté sauce soja ! Grain de tannins très enveloppant. C’est aussi un millésime avec davantage de sélection entre premier et second vin, et un « Gassies » plus abouti.
93-94/100

2016
Frais, précis, de l’éclat et du ressort dans le fruit, avec un « je ne sais quoi » en plus dans la définition d’ensemble et surtout dans la forme du vin. C’est à la fois vertical et profond, en trois dimensions, complexe dans sa palette, convoquant sureau, cassis, myrtille… La bouche est impeccable de précision, très vibrante et juteuse, ciselée dans sa trame tannique, portée par son arête acide, avec un vrai fond – gros travail sur les vins de presse, qui va crescendo à la propriété, accompagnée par l’œnologue Eric Boissenot. Le fond est superbe, avec une très légère rugosité du grain de tannins qui nous dit de l’attendre encore. C’est tonique, juteux, séveux, tout en gardant sa pureté de fruit.
94-95/100

2017
Premier millésime vinifié dans le nouveau cuvier, sélection drastique par rapport aux conditions climatiques et aux épisodes de gel. Joli éclat de fruit pimpant, on a du gras, de la volupté, ça se présente sur une note très cassis. C’est bon, frais, sur un côté gouleyant, un fruit plein, frais et juste, centré. La bouche est très souple, portée par des tannins fondus, qui accompagnent bien l’ensemble. C’est un joli classique qui va vieillir avec grâce.
92-93/100

2018
Encore très juvénile, dans une phase d’adolescence, mais explosif de fruit, exubérant, sur un profil solaire et légèrement confit, tout en étant fort énergique. La bouche est encore « percutante », c’est un première ligne qui vous rentre dans le buffet, avec un léger côté strict en fin de bouche malgré son côté tapissant, onctueux. Il est à une période un peu brut de décoffrage. Du crémeux, mais un côté petit fruit noir explosif en bouche qui lui va bien, en finissant sur un twist croquant.
93-94/100

2019
De la classe, une certaine pureté dès le premier nez, et une forme de retenue – il ne roule pas des mécaniques et est encore en pleine jeunesse. Floral et frais, très finement réglissé. La bouche est longiligne et tonique, saline, ciselé, presque cristalline dans sa définition. Un très joli toucher, une grande pureté d’arômes et de texture, du crémeux, c’est d’une très jolie élégance, avec une définition de tannins extrêmement précise. C’est vraiment un très beau 2019, en pleine possession de ses moyens.
93-94/100

2020
Millésime livrable. Dense, profond, très plongeant, concentré et crémeux, presque atramentaire dans sa palette aromatique d’une formidable amplitude. En bouche, un bel équilibre entre densité (plus importante qu’en 2019, signée par des tannins plus prégnants) et fraîcheur, c’est encore un « Monsieur Plus » qui doit se civiliser. Il va falloir le suivre de près dans les décennies à venir, mais c’est d’ores et déjà un très joli vin, vertical, puissant et racé.
94-95/100

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