Bourgogne -Tokaj, nouvelle alliance universitaire

L’Université de Tokaj a signé un partenariat avec l’école de commerce de Dijon. À la clef : un diplôme de commerce du vin de niveau bachelor, destiné principalement aux vignerons hongrois, et dispensé par l’établissement bourguignon

La School of wine and spirits business (SWSB), émanation de l’école de commerce de Dijon (BSB), développe son activité internationale. L’établissement, qui propose déjà quatre programmes universitaires autour du commerce du vin dans ses locaux bourguignons, vient de lancer un diplôme à destination des professionnels du vin de Hongrie.

« Améliorer la compétitivité de la région »

Cette spécialisation de bachelor d’un an, nommée « Wine Business Manager » conçue par l’équipe de Dijon, est dispensée depuis fin 2022 à l’université de Tokaj, non loin du célèbre vignoble dédié aux liquoreux. Les professeurs bourguignons se déplaceront régulièrement en Hongrie. « Cette formation se propose d’initier les étudiants aux tendances actuelles en matière d’œnologie et de management du vin, tout en leur fournissant des compétences commerciales spécifiques au secteur qui leur permettront d’évoluer dans le marché du vin au niveau international », détaille Jérôme Gallo, directeur de la SWSB.

C’est Steve Charters, enseignant-chercheur de la SWSB, qui a construit la formation. Pour lui, « si à première vue la Bourgogne et le Tokaj semblent être des régions très différentes, elles ont en fait beaucoup de choses en commun : internationalement connues, elles sont toutes deux construites sur une synthèse d’ancrage dans la tradition et d’engagement vers les tendances modernes du monde du vin. » Ainsi, l’enseignant est convaincu « que nous pouvons contribuer à améliorer la compétitivité de la région en suivant la même démarche que celle qui a fonctionné à Dijon. »

Pour la Hongrie et les pays voisins

Attila Fiáth, directeur du Tokaj Wine Business Institute (TWBI) de l’Université de Tokaj, estime que ce programme s’adresse « par exemple aux jeunes vignerons et professionnels qui souhaitent perfectionner leurs compétences commerciales, basés dans la région mais aussi dans les pays voisins », car « le secteur est en croissance et cet environnement concurrentiel exige de solides compétences professionnelles. »

Cet article Bourgogne -Tokaj, nouvelle alliance universitaire est apparu en premier sur Terre de Vins.

Quand le champagne crève l’écran…

Le cinéma a fait son grand come-back en 2022 avec une augmentation de 59,2 % des fréquentations en France. Une bonne nouvelle pour le champagne, qui retrouve ainsi l’un de ses meilleurs alliés comme le montre un site internet extraordinaire, créé par Gabriel Leroux, qui propose d’analyser à travers une série d’articles mais aussi de podcasts, ses plus réjouissantes apparitions au grand écran. Pour débuter l’année sur une note culturelle, voici ce que nous y avons découvert

Le champagne est lié au cinéma depuis sa naissance. Le tout premier publi-reportage de l’histoire fut réalisé pour la Maison Moët & Chandon en 1896, soit un an à peine après son invention par les frères Lumière. Quant au premier placement de produit champagne dans une œuvre fictive, il ne tarda pas non plus. Il remonte à 1901, avec la sortie de « Barbe bleue », un film de Méliès, où on assiste à l’intrusion pour le moins originale d’une gigantesque bouteille de Mercier (maison créé en 1858) portée par des laquais dans les cuisines alors que se prépare le mariage du serial killer. L’anachronisme, au vu des costumes XVIIe des personnages, est saisissante, et on se doute que la marque a dû verser derrière quelques subventions. On reconnaît d’ailleurs la patte d’Eugène Mercier, publicitaire de talent, célèbre pour l’opération de communication qu’il avait réalisé à l’exposition de 1889, où il avait déjà misé sur le gigantisme, par la construction du plus grand foudre du monde.

Il est vrai que les premiers placements ne faisaient pas toujours dans la discrétion. Dans les années 1930, alors que les maisons de champagne, pour lutter contre la crise, investissaient beaucoup dans ce qu’elles appelaient « la propagande », les acteurs se livraient parfois à de véritables cours sur le champagne. Ainsi, dans « Ninotchka », où Greta Garbo joue une commissaire communiste qui découvre Paris, on assiste en direct à la toute première fois du personnage : « Le comte : – Est-il sec ? – Le serveur : Oui Monsieur. – Cela te convient ou le préfères-tu plus doux ? – Oh comment le saurais-je ? Je n’ai eu de rapport avec le champagne qu’aux actualités, la femme d’un vieux président baptisait je ne sais quel porte-avion. – Cela porte toujours chance un baptême au champagne, aux porte-avions et aux amoureux. – C’est bizarre le cours d’une vie. Quand j’étais petite, je buvais du lait de chèvre, ensuite de la vodka, et voici du champagne. – Du lait de chèvre au champagne, c’est aller dans la bonne direction ! (Elle boit, grimace d’abord, surprise sans doute par le picotement des bulles, avant de s’illuminer) – C’est délicieux ! D’après mes lectures, je m’imaginais que le champagne était rude et sec, mais ce n’est pas le cas. » Une conversion qui la réconciliera un peu plus avec le monde capitaliste…

Le champagne au cinéma n’est pas seulement un moyen commode de financement. Il est aussi une source inépuisable d’inspiration et en particulier de gags, pour devenir dans certains cas le cœur même de l’intrigue. Qui se souvient de Rigadin qui fut au début du XXe siècle l’équivalent français de Charlot ? Un épisode intitulé « Le champagne de Rigadin » sorti en 1915 a bâti tout son scénario autour du roi des vins. Rigadin trouve dans son jardin un obus creux, dans lequel ses voisins farceurs ont dissimulé une bouteille de champagne. Son épouse lui impose de désamorcer la bombe, et le champagne lui jaillit à la figure sous l’œil amusé des voisins qui accourent pour fêter la plaisanterie. Celle-ci tournera mal, lorsqu’un véritable obus tombera dans le jardin, et que Rigadin, convaincu qu’il contient également du champagne, cherchera à l’ouvrir… Gabriel Leroux fait remarquer qu’à la même époque, jouant avec l’actualité de la Grande Guerre, un champagne « La Bombe Bouzy » reproduisant la forme d’un obus, avait été justement commercialisé. On l’aura compris, lorsque Bollinger insère ses bouteilles dans des coffrets en forme de balle pour rendre hommage à James Bond, la Maison s’inscrit dans une longue tradition.

Mais le gag préféré des cinéastes reste indubitablement le tir au bouchon. La liste est sans fin : dans « Mon beau-père et moi », Ben Stiller détruit l’urne funéraire de la grand-mère en laissant maladroitement s’échapper le bouchon, dans « Le Retour du Grand Blond », Pierre Richard neutralise de la même façon et sans même s’en apercevoir, un tueur qui s’apprête à l’éliminer. Dans « Cruella », qui se déroule dans l’univers de la mode où le champagne coule à flots, la baronne agacée par un serveur de restaurant qui peine à déboucher la bouteille, se saisit du flacon et lui envoie volontairement le bouchon dans l’œil. L’entrée en scène de Cruella implique un usage non moins fracassant de la divine bulle : la trouble-fête détruit une fontaine de champagne en se servant une coupe située à la base !

On n’oubliera pas les baptêmes de navires manqués. Le plus célèbre est celui du « Petit baigneur », où l’épouse du ministre, une femme imposante, lance la bouteille sur la coque du navire de Louis de Funès, « L’increvable », évidemment transpercé par le flacon. Réplique du ministre : « Excusez-la, elle ne connaît pas sa force ». Un gag qui avait en réalité déjà été étrenné en 1938 dans un Mickey Mouse, où Minnie inaugurait avec la même maladresse un bateau construit en son honneur « Le Queen Minnie ».

Mais les plaisanteries peuvent être aussi un peu plus fines, voire surréalistes. Comme dans « Une nuit à Casablanca », lorsque Harpo débouche une bouteille dont le bouchon est aussi long que la bouteille. Alors que celle-ci s’avère vide, son acolyte ne se montre guère surpris, ne s’agissait-il pas de champagne « sec » ?

Au fil des œuvres, le champagne se dévoile ainsi sous toutes les coutures tantôt fatal, romantique, festif, gourmand, explosif, mais toujours inattendu et plein de fraîcheur !

Pour en savoir plus : https://champagne-et-cinema.fr

Cet article Quand le champagne crève l’écran… est apparu en premier sur Terre de Vins.

Cos d’Estournel : Sur la piste du Maharadjah

Le mythique Second Grand Cru Classé 1855 de Saint-Estèphe lance son Podcast. Élégant autant qu’innovant, cet outil numérique est à l’image de Cos d’Estournel. Et c’est une formidable façon d’ouvrir ses portes

Elle s’appelle Camille. Et c’est avec cette jeune héroïne que le visiteur se perd dans les somptueux méandres de Cos d’Estournel. Le voyage dure 13 minutes, en quête du Maharadjah, l’illustre fondateur du château Louis-Gaspard d’Estournel. Le scénario commence ainsi : « Quand Camille se réveille dans son appartement, son petit ami Julien a mystérieusement disparu, laissant pour seul indice le bouchon d’une bouteille de vin, marqué « Cos d’Estournel » … Ni une ni deux, Camille embarque pour Bordeaux et ses vignobles, où une série d’énigmes vont lui faire explorer Cos d’Estournel de long en large… saura-t-elle les résoudre ? Et surtout, retrouvera-t-elle Julien ? ».

Le reste est histoire et géographie, culture et raffinement, d’un château dont l’architecture est sans conteste la plus exotique du Médoc. Sur la route des châteaux, au nord de Pauillac, une colline s’affaisse et laisse apparaître les majestueuses pagodes de Cos d’Estournel. L’idée de ce Podcast est de percer les mystères cachés derrière l’imposante porte de Zanzibar. On découvre alors un véritable palais entièrement voué et dévoué au vin. Ce fut le pari de Louis-Gaspard d’Estournel lorsqu’il hérita de quelques hectares de vignes en 1791. Plus de deux siècles plus tard, alors propriété de Michel Reybier, Cos d’Estournel est à l’heure du numérique. Décidément, ce cru stéphanois n’en finit pas d’être à part.

À vous de jouer en cliquant sur le lien ci-dessous !
www.estournel.com

Cet article Cos d’Estournel : Sur la piste du Maharadjah est apparu en premier sur Terre de Vins.

Côte-Rôtie : Stéphane Ogier, l’âge de raison

L’année 2022 qui vient de s’achever et l’année 2023 qui commence sont riches de symboles pour Stéphane Ogier, vigneron devenu en l’espace de 25 ans une figure incontournable de l’appellation Côte-Rôtie. Avec plein d’envies et de projets, ce bouillonnant quadragénaire mesure le beau chemin parcouru.

En 1997, Stéphane Ogier a à peine vingt ans lorsqu’il rejoint son père à la tête du domaine familial à Ampuis. Des vignes, il y en a dans la famille depuis longtemps, dans un environnement de polyculture comme on en a toujours beaucoup trouvé dans ce Rhône septentrional où les arbres fruitiers étaient autrefois plus rentables que le vin. Apprenant « à la vieille école » au côté de son père tout en suivant une formation en viticulture-œnologie à Beaune et en allant rouler sa bosse ailleurs (de la Bourgogne à l’Afrique du Sud), le jeune Stéphane apporte du sang neuf et impulse rapidement une extension de l’exploitation : « mon père avait fait grandement évoluer une première fois le domaine en décidant en 1983 de faire sa propre mise en bouteille et d’arrêter de vendre du raisin. J’ai apporté ma pierre à l’édifice en décidant assez vite d’acheter des vignes, sur de beaux terroirs, à une époque où le prix du foncier était encore accessible« , explique-t-il. La superficie du vignoble finit par atteindre 14 hectares en Côte-Rôtie, sur une très belle mosaïque de parcelles y compris dans les lieux les plus prisés de l’appellation, sur la Côte Blonde et la Côte Brune. Parallèlement, dès 2007, il commence aussi à s’aventurer sur Condrieu, où il possède aujourd’hui 5 hectares, et complète avec des vignes en Saint-Joseph, en Collines Rhodaniennes (où il fait sa « Syrah d’Ogier » en Vin de France) et en Côtes-du-Rhône méridionales, où il vient encore de s’étendre à hauteur de 27 hectares sur les vignobles de Cairanne et Plan-de-Dieu (pour continuer de développer sa très gourmande cuvée « Le Temps est Venu »).

En 2014, Stéphane Ogier inaugure de nouvelles installations faisant face à la Côte-Rôtie, troquant l’ancienne cave de village de ses parents pour une cuverie et un chai flambant neufs, répondant plus efficacement à l’extension du domaine et à la quête de précision que poursuit le vigneron : « en 25 ans, je n’ai jamais arrêté de me remettre en question, d’être toujours plus méticuleux sur l’expression des terroirs, de revoir mon approche de l’élevage, en ayant de plus en plus recours à des demi-muids et à moins de bois neuf, voire plus du tout« , souligne-t-il. « 2017 a été une année de bascule pour moi, où l’on a vraiment commencé à voir les taux d’alcool grimper en flèche. Il faut essayer de contenir les effets du changement climatique par notre approche viticole, par notre façon de vinifier, et continuer d’aller vers des vins purs et digestes, élégants, tout en conservant notre identité du Rhône nord« .

Se donner le temps d’apprendre et le droit d’évoluer, c’est aussi l’intelligence du vigneron qui, en plus de privilégier les élevages très longs (24 à 36 mois) sur ses grandes cuvées de Côte Blonde et Côte Brune, respectivement « Lancement » et « La Belle Hélène », s’autorise désormais à les garder plusieurs années en cave avant de les commercialiser. « Nous nous donnons du mal pour produire de grands vins de lieux, qui demandent du temps pour exprimer toute leur subtilité ; il est vraiment dommage de les mettre en vente trop tôt en prenant le risque qu’ils soient bus trop jeunes, donc je préfère les garder 10 ans pour qu’ils commencent à être prêts à boire et les commercialiser au compte-goutte« . Autre signe de patience : un blanc 100% roussanne vieilli en foudres Stockinger, dont Stéphane Ogier va commercialiser cette année… le millésime 2004 !

Au rayon des projets attendus cette année, une nouvelle phase de travaux d’extension des installations techniques, et un double anniversaire très symbolique : « en 2023, cela fera 40 ans exactement que mon père a commencé à mettre son vin en bouteille. Et en plus, il fête ses 80 ans, autant dire que c’est une date importante ! » L’avenir s’annonce radieux pour le domaine, et pour ceux qui en apprécient les vins : à en juger par les 2021 goûtés sur fûts et les 2020 en bouteille (joli coup de cœur notamment pour « L’Âme Sœur », sa syrah de Seyssuel, mais toute la gamme est remarquable), il y a vraiment de quoi se réjouir – sans oublier la superbe verticale 1997-2018 de la cuvée « La Belle Hélène » à découvrir dans le n°81 de « Terre de Vins », en kiosques le 18 janvier. Décidément, le temps est du côté de Stéphane Ogier. C’est peut-être ça, l’âge de raison.

Domaine Stéphane Ogier
97 Route de la Taquière, 69420 Ampuis
04 74 56 10 75
www.stephaneogier.fr

Cet article Côte-Rôtie : Stéphane Ogier, l’âge de raison est apparu en premier sur Terre de Vins.

Nouvelle campagne promotionnelle d’Alsace : responsabilité d’abord

L’interprofession des vins d’Alsace lance une campagne d’affichage originale, qui prône habilement la modération. Cette initiative qui semble inédite pour une région viticole française, arrive à point nommé lorsqu’affluent les encouragements à un mois de janvier sans alcool

Lancée le 28 décembre, la nouvelle campagne promotionnelle des vins d’Alsace n’aura peut-être pas encore touché très largement à la veille du réveillon et des festivités du 1er de l’an. Mais il est certain qu’à la rentrée du 2 janvier, elle frappera les consommateurs pile au moment des résolutions de début d’année. Pour nombre d’hésitants, elle pourrait bien jouer juste en proposant une alternative au strict janvier sans alcool.

Si nos vins sont si nets, si uniques…

Dans sa nouvelle campagne promotionnelle, le CIVA, Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace, reprend l’image de sa bouteille élancée traditionnelle (et obligatoire), étiquetée de noir et or, tout comme son sigle VA-Vins Alsace. Avec la typographie sobre et frappante qu’elle affectionne depuis quelques années elle affiche ses caractéristiques en grandes lettres noires, suivies d’une suite en petits caractères dorés, qui attirent le regard. Sur quatre affiches différentes, on découvre quatre propositions qui encouragent à la consommation intelligente et modérée des vins d’Alsace. À la façon d’une fable, on vous explique l’Alsace et on vous précise que « ce n’est pas pour les boire avec excès » ou « en découvrir les 51 grands crus le même jour ». Pour deux des affiches, le visuel ajoute un clin d’œil supplémentaire avec une étiquette floutée car « ce n’est pas pour les voir en flou » ou une deuxième bouteille derrière la première « car n’est pas pour les voir en double ».

Responsabilité des professionnels

À l’écoute des enjeux de société et pile dans les tendances de consommation, la filière alsacienne semble être la première à déployer une campagne nationale pour encourager la modération et la responsabilité. En cela elle répond à une demande des consommateurs, qui étaient déjà 79 % en 2018 à souhaiter que « les professionnels du vin valorisent davantage la consommation responsable » (selon une enquête IFOP- Vin & Société).

8 500 affichages

La campagne « tant de personnalité(s), en responsabilité » se déploie dans toute la France jusqu’à fin janvier, avec 8 500 faces en affichage national sur l’intégralité de la période 28 décembre-31 janvier, dans les villes de plus de 100 000 habitants ainsi que dans la presse magazine et les médias numériques. On remarquera un renfort local appuyé, avec plus de 600 faces dans les principales villes alsaciennes. Il est important que les touristes soient tentés par les vins locaux. Et que les Alsaciens soient fiers de leurs vins et puissent en être de bons ambassadeurs.

Cet article Nouvelle campagne promotionnelle d’Alsace : responsabilité d’abord est apparu en premier sur Terre de Vins.

À Bordeaux, les pirates ont leurs cuvées

L’association « Vignerons Bordeaux Pirate » a été créée en septembre 2022 suite au succès du groupe Facebook éponyme/ En cette fin d’année 2022, un jury a été réuni pour déguster et élire les cuvées Bordeaux Pirate 2023.

Mettre en valeur les vignerons ou négociants bordelais qui œuvrent pour présenter des cuvées personnelles, qualitatives et qui se démarquent de l’image guindée souvent associée aux vins de Bordeaux.” Si la formule est abrupte, on peut reconnaître au collectif le mérite de la clarté : une volonté assumée de donner une définition différente de l’identité des vins girondins.

Dans un contexte morose où Bordeaux ne fait plus vendre, le mouvement prône la diversité de styles, quitte à “ jouer hors les murs ” et envoyer balader la doxa locale. Laurent Cassy (Château Chillac), Laurent David (Château Edmus), Fabien Lapeyre (Château La Peyre) et Jean- Baptiste Duquesne (Château Cazebonne) sont à l’initiative de ce projet, concrétisé il y a quelques mois. Suite au succès de la page « Bordeaux Pirate, des vins en dehors des sentiers battus », il s’agit désormais de faire émerger un label visible pour le consommateur.

À cet effet, un jury composé de professionnels de tous horizons s’est réuni le 28 novembre pour déguster les 79 cuvées présentées par les vignerons. Cépages historiques ou exotiques, vinifications inhabituelles et élevages créatifs, chaque bouteille propose son lot de surprises pour le dégustateur aux mœurs classico-classiques. Deux notes sont attribuées, l’une portant sur la qualité organoleptique, l’autre sur le “potentiel pirate” de la cuvée.

Au final, 52 cuvées ont obtenu le grade Pirate à l’issue de la dégustation. La totalité des bouteilles proposées sont labellisées Bio ou en conversion. À noter aussi que les vins revendiquant ce label sur l’étiquette ne pourront être commercialisés que dans un circuit traditionnel : restaurants, cavistes, épiceries…

Le palmares complet :

Blancs :

Ovoid, Bordeaux, 2021, Château Haut Tellas
Effect by Nokat – Sauvignon blanc, AOP Bordeaux BIO , 2021, Pure Line W&S
Jeriko de Boutinet,IGP Atlantique, 2021, Château Boutinet
Volcelest blanc, Vin de France, 2021, Domaine Jean-Yves Millaire
513 Sémillon, 2020, VDF, La Renouée
Embellie, VDF, 2021, Entre-Deux-Terres
Métissage blanc, VDF, 2020, Ducourt Vins
Sèm, Bordeaux, 2020, Vignobles Lopez
Séric, VDF, 2021, Château Clos Séric
Pot de terre blanc, VDF, 2021, Vignobles Gourgourio
La Macération, VDF, 2020, Château Cazebonne
L’aube de Chillac, VDF, 2021, Château Chillac

Rouge :

Château Haut Tellas sans sulfite, Bordeaux Supérieur, 2020, Château Haut Tellas
S, Haut-Médoc, 2021, SKJ Domaines
Effect by Nokat, AOP Bordeaux rouge BIO , 2021, Pure Line W&S
La cuvée de nos pères, VDF, 2020, Château Chillac
Château Boutinet,Bordeaux Supérieur, 2020, ChâteauBoutinet
Loupiot, VDF, 2021, Domaine Jean-Yves Millaire
Volcelest rouge,Canon-Fronsac, 2019, Domaine Jean-YvesMillaire
L’autrement, Francs Côtes de Bordeaux, 2021, Domaine Haut Ventenac
Dans l’instant 2021, Bordeaux, 2021, Vignobles Mauro Guicheney
L’Echappée, VDF, 2019, Château Tire Pé
Tire Pé, Bordeaux, 2019, Château Tire Pé
Tire’Vin’ vite, Bordeaux, 2021, Château Tire Pé
L’Usufruit, Bourg, 2021, Clos du Notaire
[iconoKlaste], Bourg, 2021, Clos du Notaire
Les aigles d’Anthonic, Moulis en Médoc, 2021, Château Anthonic
M de Côts, Bourg, 2020, Vignobles Bergon
Métissage rouge, VDF, 2020, Ducourt Vins
PHi by EDMUS, Saint-Emilion, 2021, Château Edmus
Domaine de Chastelet, VDP Atlantique, 2017, Chastelet
A Chastelet, VDP Atlantique, 2016, Chastelet
Héritage, Bordeaux, 2021, Château Mallié Chante L’Oiseau
Excellence, Bordeaux, 2018, Château Mallié Chante L’Oiseau
Audace de Brunette,Côtes de Bourg, 2021, Expressiondes Domaines Corporandy
Bouchales 100%, Vin de France, 2016, Château de la Vieille Chapelle
Encore Soif Merlot, Bordeaux , 2020, Vignobles Chaigne et Fils
Encore Soif Malbec, Bordeaux, 2020, Vignobles Chaigne et Fils
La Clandestine de La Peyre, Vin de France, 2021, Château La Peyre
Château La Peyre « par nature », Bordeaux, 2021, Château La Peyre
Château Tour Calon Nature, Montagne Saint-Emilion, 2019, Lateyron
Comme en 1900, VDF, 2020, Château Cazebonne
Biographie, Bordeaux Supérieur, 2020, Vignobles Lopez
Cuvée Pauline, Bordeaux Supérieur, 2020, Château Clos Séric
Maison Blanche Nature, Montagne-St-Émilion, 2012, Vignobles Despagne Rapin

Rosé

La Colombine Vinum Clarum, VDF, non millésimé, Château Les Graves de Viaud
Clairet de Boutinet, Clairet de Bordeaux, 2020, Château Boutinet
Le Bonbon de Lestang, VDF, 2022, Vignobles Chaigne et Fils

Effervescent

Bul’bonne, Petnat VDF, 2020, Château Cazebonne
Les demoiselles de Chillac, VDF, 2020, Château Chillac
Amélie Constant, Crémant de Bordeaux rosé, 2018,Vignobles Despagne Rapin

Liquoreux

Interstellar, VDF, 2020, Château La Peyre

Cet article À Bordeaux, les pirates ont leurs cuvées est apparu en premier sur Terre de Vins.

Honneur à Pasteur pour les 200 ans de sa naissance

Le mardi 27 décembre, le monde entier se devait de rendre hommage à Louis Pasteur, génie jurassien qui a révolutionné à la fois la médecine et le monde du vin. À Dôle et à Arbois, le 200e anniversaire de sa naissance sera célébré comme il l’a été tout au long de l’année 2022

Louis Pasteur a été un précurseur, en développant une nouvelle approche sur la manière de « faire de la recherche ». Il était profondément soucieux de ses finalités humanistes et universelles et de la nécessité de former les futures générations de chercheurs. Mais, au départ, sa curiosité fut aiguisée par une question très pratique.

Comment empêcher l’alcool de betterave de tourner au vinaigre ?

C’est ce défi, lancé à Louis Pasteur en 1854 par des distilleries lilloises, qui est à l’origine de nombreux travaux et des découvertes de Louis Pasteur sur les fermentations du vin ou de la bière, prémices de la microbiologie. Il poursuivait le travail que le chimiste Lavoisier avait réalisé dans les dernières années du XVIIIe siècle sur la fermentation alcoolique, dont on a retenu la citation apocryphe et simplificatrice « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». En 1861, Pasteur réalisa l’expérience décisive qui réfutait une fois pour toutes la théorie de la génération spontanée. Commissionné par l’empereur Napoléon III, il publia dès 1866 ses fameuses « Études sur le vin » sous-titré : Ses maladies, causes qui les provoquent, Procédés nouveaux pour le conserver et pour le vieillir. L’œnologie moderne découle entièrement des travaux de Pasteur.

Les œnologues lui rendent hommage

À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur (27 décembre 1822 – 28 septembre 1895), l’Union des Œnologues de France s’est associée à la Chaire Unesco Culture et Traditions du Vin ainsi qu’à l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin) pour célébrer les 200 ans du père de l’œnologie moderne lors d’un colloque le 7 décembre 2022, à Arbois, ville de son enfance. Chercheurs, médecins, philosophes, agronomes se sont succédé pour rappeler l’histoire du grand homme mais surtout montrer sa modernité et son héritage, jusqu’à un lien possible avec les vins « méthode nature ». La totalité des débats avec entre autres Luigi Moio, président de l’OIV, Valérie Closset, vigneronne, président de la société des viticulture du Jura ou Michèle Guilloux Benatier (Université de Bourgogne) est passionnante, à visionner en suivant le QR code.

Retrouvez l’ensemble des manifestations à la mémoire de Louis Pasteur qui se poursuivent en 2023 sur pasteur2022.fr

Cet article Honneur à Pasteur pour les 200 ans de sa naissance est apparu en premier sur Terre de Vins.

[Entretien] Mais qui est Philippe Marques, le nouveau sommelier du Royal Champagne ?

Ouvert en 2018, le Royal Champagne est déjà une adresse plébiscitée par les Champenois, et pour animer sa cave qui ne compte pas moins de 500 références de champagnes, il fallait un sommelier d’élite. Le choix s’est porté sur Philippe Marques qui nous a raconté son étonnant parcours

Comment avez-vous épousé la carrière de sommelier ?

Je suis né à Orléans, la première ville productrice de vinaigre, on ne peut donc me taxer de chauvinisme lorsque je dis que j’aime un vignoble ou un autre. Je suis arrivé à la sommellerie par pur égo. Je sortais de troisième et je faisais un apprentissage dans un Novotel comme serveur. Un jour, un client m’a demandé le cépage d’un Saumur-Champigny. Je lui ai répondu du tac au tac, et j’ai senti son regard changer. J’ai découvert alors que le vin était quelque chose de puissant. Lorsque l’on s’y connaît, on gagne le respect des gens. J’ai commencé à m’y intéresser. Le hasard a voulu que ce soit Paul Brunet qui me fasse passer mon CAP, l’homme qui a inventé la sommellerie moderne en France. J’avais fait l’impasse sur la cuisine. Tous les candidats passés avant moi avaient commencé par la connaissance des plats. Les deux examinateurs au moment où je suis arrivé ont voulu débuter par la partie vin pour varier les plaisirs. J’ai très bien répondu à leurs questions, mais ils m’ont dit « jeune homme, on ne va pas vous mettre vingt comme ça ! », et ils ont continué à jouer avant de s’apercevoir qu’ils n’avaient plus le temps de m’interroger sur la partie cuisine. Paul Brunet est ensuite venu me trouver pour me recommander de rejoindre la mention complémentaire de Strasbourg.

Vous avez collectionné les belles adresses…

J’ai travaillé chez Georges Blanc avant de faire mon service militaire en tant que maître d’hôtel du premier ministre Alain Jupé, très amateur de Lynch-Bages. Ensuite, je suis parti travailler à Bordeaux au Pavillon des Boulevards. J’ai été un peu déçu par l’accueil réservé par certains domaines bordelais aux sommeliers. Le coup de grâce a été lorsque j’ai contacté un grand cru classé qui m’a répondu que les visites étaient réservées aux professionnels, ce qui n’intégrait apparemment pas mon corps de métier !

C’est ce qui m’a poussé à partir en Angleterre où j’ai vécu un bonheur absolu. Outre-Manche, on a affaire à des gens qui s’intéressent au vin et qui savent qu’ils ne savent pas, ce qui fait qu’ils finissent par accumuler beaucoup d’érudition. N’importe quel vin produit dans le monde est disponible. Ainsi, c’est là-bas que j’ai dégusté mon premier riesling mosellan. Comme ils ne sont pas producteurs, ils ne sont pas limités par un quelconque chauvinisme.

Puis, je suis revenu à Paris chez Lucas Carton. Alors que je n’étais qu’un gamin, M. Sendereins m’a fait déguster tous les plats pour me demander mon avis sur les accords. C’était fou de se retrouver face à un tel monstre qui vous faisait confiance et acceptait la remise en question. Chez lui, j’ai rentré quelques champagnes de vignerons dont Françoise Bedel, une illustre inconnue en 2004. À l’époque, tout le monde ne voulait que du Veuve Clicquot ou du Roederer. Pour vendre un champagne de vigneron à un client, il fallait lui tordre le bras ! Lorsque j’ai fait l’ouverture du prince de Galles, je me suis battu pour que l’on maintienne une ligne de libre pour un champagne de vigneron en plus du champagne de maison sous contrat. On était en 2013, et je me suis rendu compte que le monde avait changé, les champagnes de vignerons avaient fait un bond en termes de qualité et de diversité, la réceptivité de la clientèle elle aussi était devenue folle. Ils représentaient 50 % de nos ventes ! Tout le monde était curieux de découvrir chaque mois celui que j’avais choisi.

Au Bistro Volnay, vous vous êtes illustré par vos accords poivres et vins…

J’avais une quarantaine de poivres à disposition qui me servaient de traits d’union avec les plats. Sur un poisson que l’on aurait marié avec un vin blanc, je m’amusais par exemple à proposer un Mercurey. Sans le poivre, les deux s’autodétruisaient, mais avec le poivre on s’apercevait qu’ils se respectaient ! Comme le monde de la gastronomie est essentiellement axé sur les vins blancs, le poivre m’a permis de sauver quelques belles bouteilles…

Qu’est-ce qui vous a amené en Champagne ? Quels sont vos projets au Royal ?

La Champagne n’a de cesse de progresser, il y a beaucoup à découvrir et pour moi, le Royal Champagne qui se trouve au beau milieu des vignes, en est le nombril ! Parmi mes projets, j’ai commencé à rentrer des Bruts sans année pour les faire vieillir. Peu de gens connaissent cette aptitude qu’ils ont et pensent qu’elle est réservée aux millésimés. Ce qui pourrait être intéressant, ce serait par exemple de pouvoir proposer au client la base en cours de commercialisation en même temps qu’une base plus ancienne qui aurait bénéficié des mêmes conditions climatiques.

https://royalchampagne.com/fr/

Cet article [Entretien] Mais qui est Philippe Marques, le nouveau sommelier du Royal Champagne ? est apparu en premier sur Terre de Vins.

Bouchard Père et Fils présente ses 2020 : nos coups de cœur

La « grande maison » de Beaune, qui a récemment rejoint les domaines de François Pinault, dévoile les cuvées issues de ce millésime de grande chaleur. A la clé : complexité aromatique, textures sapides et potentiel de garde, en rouge comme en blanc.

Amatrice d’élevages longs, la maison bourguignonne Bouchard Père et Fils présente depuis peu ses 2020. « Le plus beau millésime des vingt dernières années », avance son directeur Frédéric Weber. Pour triompher d’un millésime exceptionnellement sec et chaud, qui a subi « un climat qu’on trouve d’ordinaire à Montpellier », l’œnologue confie qu’il a pu « compter sur les archives de cette maison pluriséculaire, et s’inspirer de la gestion d’autres millésimes solaires, par les vignerons des générations précédentes ».

La leçon des grands terroirs

En rouge, l’élégance des textures a de quoi ravir. Le Beaune du Château, signature de la maison, propose dans ce millésime des tanins poudrés, des arômes mûrs de fruits noirs juteux, avec une tension sous-jacente. Modèle d’élégance, le Volnay 1er cru Les Caillerets se distingue lui aussi par sa structure délicate et par sa fraîcheur, lui qui craint pourtant les excès de soleils. Sa bouche ample, ses tanins caressants, ses arômes délicats de prunelles et cacao laissent place à une finale saline. Le grand cru Le Corton mérite aussi une mention, avec son aromatique florale et ses tanins à la fois fins et affirmés, qui présage d’un long potentiel de garde.

Du côté des blancs, aucun doute : les grands terroirs ont parlé. Le Meursault 1er cru Genevrières fait étalage de sa complexité, profitant d’un assemblage de deux parcelles du climat. Citron confit, fleurs blanches, tilleul et notes iodées se confondent dans cet ensemble profond et harmonieux. À peine plus au sud, le Chevalier-Montrachet déploie une énergie à couper le souffle, sur des nuances d’agrumes et de fleurs, avec une longueur infinie. Un régal dès aujourd’hui. On ne peut conclure sans citer son voisin, Le Montrachet, tout en densité, avec sa superbe consistance et ses notes finement salines. Moins affable que son voisin Chevalier, mais au potentiel hors-norme, il prendra sa dimension unique au monde après quelques années (décennies?) de cave.

ENCADRÉ Propriété aux 130 hectares, dont de nombreux 1er et grands crus, Bouchard Père et Fils fait partie des grandes maisons beaunoises. Créée en 1731, elle se distingue par sa longévité ainsi que par son patrimoine unique. Sa collection de vieux millésimes, pour certains du XIXe siècle, patientent entre les murs épais des caves du Château de Beaune. Propriété du groupe champenois Henriot jusqu’en septembre 2022, la maison bourguignonne a rejoint à cette date les domaines Artemis Domaines, groupe de François Pinault, dont Henriot est devenu l’actionnaire minoritaire.

Cet article Bouchard Père et Fils présente ses 2020 : nos coups de cœur est apparu en premier sur Terre de Vins.

[Étrennes du vin N°6] : Abelé 1757 x Ercuis

Un fondateur venu de Liège au XVIIIe siècle pour créer à Reims sa maison de Champagne, des caves creusées dans la craie de la butte Saint-Nicaise, des familles de vignerons qui travaillent depuis des générations pour ces cuvées qui illuminent nos verres et où le chardonnay est roi… Ce cadeau apportera son lot de soleil et de rêve au milieu de l’hiver !

La Maison Abelé est l’une des plus anciennes maisons de Champagne, et a joué pendant longtemps un rôle d’avant-garde sur le plan technique. Elle fut ainsi la première au XIXe siècle à employer le dégorgement à la glace. Aujourd’hui, elle représente environ 27 hectares et s’appuie sur la collaboration d’une trentaine de familles vigneronnes. Pour découvrir ce champagne de connaisseurs, le coffret conçu par la maison en collaboration avec l’orfèvre Ercuis est une belle porte d’entrée. La cuvée n’est autre que le millésime 2014 60 % chardonnay, 40 % pinot noir dont on appréciera d’autant mieux « l’attaque franche et la belle maturité » que les deux coupes qui l’accompagnent se rapprochent davantage du verre à vin que de la flûte et laisseront pleinement les arômes se dévoiler. Quant au bouchon « Saturne » en métal argenté, il est l’outil indispensable pour qui veut préserver au-delà de la première ouverture la vivacité de la bulle.

Prix : 240 €
À retrouver sur : www.abele1757.com

Cet article [Étrennes du vin N°6] : Abelé 1757 x Ercuis est apparu en premier sur Terre de Vins.