Château Potensac, premier bastion des Delon

Avant Château Léoville Las Cases, Clos du Marquis et Château Nénin, le château Potensac, en appellation Médoc, était le tout premier bastion des Domaines Delon. Un fief d’une soixantaine d’hectares pourtant méconnu, juché sur les jolis terroirs d’Ordonnac et donnant naissance à de beaux vins de pure style médocain.

Dans l’imaginaire de tout amateur de vin, le château Léoville Las Cases occupe une place à part. Au-delà de la célèbre séquence du film « L’Aile ou la Cuisse » dans laquelle Louis de Funès reconnaît le grand vin à sa seule observation, sans même le sentir ni le mettre en bouche, ce 2ème Grand Cru Classé de Saint-Julien s’appuie sur une très ancienne renommée, grâce à son terroir majuscule qui flirte avec Pauillac et donne naissance à des vins d’une imparable élégance à l’épreuve des âges. Propriété de la famille Delon depuis la fin du XIXème siècle, Léoville Las Cases est aujourd’hui le navire amiral d’un éventail de propriété qui inclut également le Clos du Marquis à Saint-Julien et le château Nénin à Pomerol. Et pourtant, « Las Cases » n’est pas le bastion originel des Delon. C’est plus au nord du Médoc, à Ordonnac, que prend racine la famille du propriétaire actuel, Jean-Hubert Delon. Plus précisément au hameau de Potensac, où se trouve toujours sa maison natale.

Le château Potensac occupe donc une place à part au sein des Domaines Delon. Une place affective, patrimoniale, mais aussi un statut de « pépite méconnue » tant ses vins conservent encore un caractère discret voire confidentiel. Il faut dire qu’aller à Potensac se mérite ; on est ici dans la partie clairement septentrionale de la presqu’île médocaine, tout proche de l’estuaire de la Gironde, à une bonne heure et demie de Bordeaux. Pourtant, en arrivant, pas de doute, il y a ici une histoire, et un terroir. L’histoire, tout d’abord : ce domaine, qui est dans la même famille depuis des générations, a souvent été transmis par les femmes ; ainsi, Jean-Hubert Delon l’a hérité de sa grand-mère paternelle, Georgette Liquard. Les bâtiments témoignent de cette longue série de transmissions, la partie cuverie étant séparée de la partie chai par une route départementale, et par une chapelle désacralisée qui sert aujourd’hui de lieu de stockage ou d’élevage des vins de presse.

Un « gentleman farmer »

Côté terroir, ce vignoble de 62 hectares se déploie principalement sur deux croupes argilo-graveleuses où se distinguent des affleurements calcaires. Culminant à une trentaine de mètres (ce qui, à l’échelle médocaine, pourrait être qualifié d’altitude), il bénéficie de l’influence de l’océan et de l’estuaire, qui offrent une bonne ventilation et une protection contre le gel. L’encépagement se répartit entre merlot (47%), cabernet sauvignon (35%), cabernet franc (17%) et petit verdot (1%). Les vieux merlots âgés de plus de 80 ans et les cabernets francs centenaires constituent notamment un patrimoine précieux. Le vignoble est progressivement restructuré, avec une part croissante de cabernet franc mais une préservation des merlots qui constituent « l’identité de Potensac », comme le précise le directeur technique Sébastien Herfray : « Potensac est un terroir frais et il profite pleinement, depuis quelques années, du changement climatique, tant il en régule les effets les plus marqués. Les vieux merlots et les vieux cabernets francs donnent aux vins un profil à la fois très médocain, apte à une longue garde, mais tendre dans sa jeunesse. C’est un gentleman farmer, rustique mais élégant, qui bénéficie de la même exigence technique que les autres domaines familiaux ».

Ainsi, s’il fallait lui trouver un « style » Delon, ce serait cet équilibre entre une certaine rectitude dans la forme du vin et un toucher de bouche très distingué, aux « angles tempérés ». Avec, donc, ce supplément de souplesse dans sa jeunesse, qui en fait un excellent compagnon de route de son prestigieux cousin de Saint-Julien – mais aussi une valeur sûre pour beaucoup d’amateurs de vins médocains. Avec un prix TTC compris entre 25 et 30 euros, voilà un vin qui sait se valoriser tout en restant encore accessible à toutes les bourses.

« Terre de Vins » aime :
Château Potensac 2020
et 2019 : difficile de choisir entre ces deux millésimes aux profils distincts et qui, chacun dans son registre, affiche un superbe caractère. 2020, intense, dense et vertical, percutant de violette confite et de cassis, à la puissance maîtrisée, déroule sa matière crémeuse et musculeuse sur un tapis de tannins finement crayeux ; 2019, plus aérien, vibrant, tonique, convoque davantage la cerise noire et la mûre, sur un côté presque dansant, rafraîchissant. Sans doute le plus « prêt à boire » des deux.
En remontant dans le temps, on aime le profil un peu fumé et sanguin du 2015, le classicisme mentholé du 2008 et, belle surprise, l’équilibre du 2003, millésime caniculaire qui s’exprime ici sur un fruit épicé mais frais, déclinant de légères notes de tapenade, sur une trame tannique très civilisée. « Il fait en moyenne 2°C de moins ici qu’à Las Cases », nous précise le directeur technique. Un atout indéniable face au réchauffement climatique.

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Bordeaux Tasting, le préambule

La onzième édition de Bordeaux Tasting ouvrira ses portes, place de la Bourse, samedi à 10 heures. C’est la dernière ligne droite pour quelques 200 petites mains s’activant aux derniers préparatifs dans une ambiance survoltée (mais concentrée) pour réussir cette grande fête du vin. En mise en bouche, un déjeuner convivial a eu lieu à la table du Gaùta où Vivien Durand incarne une cuisine de copains, généreuse et réconfortante. Les partenaires de Bordeaux Tasting y ont fait une pause profitant de ce temps d’échange pour découvrir trois représentants de ces bordeaux contemporains, accessibles, cassant les codes classiques du vignoble le plus célèbre du monde.

Explosion exotique avec le Pessac Léognan blanc 2018 (23 euros) du château Pont Saint-Martin. Léa Rodrigues, à peine trentenaire, à la tête des quatre châteaux familiaux, n’hésite pas à proposer des accords vins et bonbons à l’occasion du dernier Halloween, surprenant non ? Pour le château Cardinal Villemaurine, Saint-Émilion Grand Cru, Olivier Leclerot, 27 ans, est venu avec ses magnums 2019 (40 euros), son premier millésime ! Un grand merlot dédié au fruit et à la gourmandise « le format qu’il faut dès qu’on est 4 » précise t’il, insistant sur le cap d’ouverture à l’œnotourisme pris d’emblée sur la propriété où il reçoit toute l’année les amateurs autour d’une dégustation commentée.

Enfin cap sur le médoc avec Loïc Chanfreau des châteaux Fonréaud et Lestage. Le Bordeaux blanc 2021 Le Cygne (21 euros), issu de cinq hectares seulement, entièrement vendu en primeur, démontre qu’une tradition oubliée peut se hisser de nouveau sur le devant de la scène et enthousiasmer les papilles pour peu que l’on soit à l’écoute des aspirations de l’époque : de l’équilibre, de la droiture, de l’élégance et un excellent rapport qualité prix. Enfin avec le Listrac-Médoc 2018 du château Fonréaud (17 euros), démonstration est faite que la signature terroir peut se goûter aussi en version fraîche et sans attendre de longues années. L’ensemble des partenaires présents ont approuvés !

Vous avez-vous aussi envie de les déguster ?! Rendez-vous ce week-end à Bordeaux Tasting !

Photos: @A. Viller

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[J-2 Bordeaux Tasting] 4 « grands étrangers » pour voyager

Quatre beaux domaines étrangers seront présents au Palais de la Bourse de Bordeaux à l’occasion de la onzième édition de Bordeaux Tasting, qui se tient les 10 et 11 décembre. Un voyage à travers les vignobles italien, hongrois, portugais et néo-zélandais.

À Bordeaux Tasting, les vins de Bordeaux sont bien sûr sur le devant de la scène, pour le plus grands plaisir des visiteurs qui ont le loisir de déguster des grands crus classés, crus bourgeois et pépites venues de tout le vignoble girondin. Champagnes et « grands invités » d’autres régions viticoles françaises sont également à l’honneur, ainsi qu’un espace entièrement dédié aux spiritueux (armagnac, cognac, whisky, rhum, gin) dans le cadre du Musée des Douanes, face au Palais de la Bourse. Pour compléter une offre de dégustation déjà pléthorique, quatre « grands étrangers », domaines emblématiques d’Italie, de Hongrie, du Portugal et de Nouvelle-Zélande, seront aussi présents pendant les deux jours de ce festival des grands vins, qui célèbre sa onzième édition les 10 et 11 décembre.

Les quatre « grands étrangers » de Bordeaux Tasting 2022 :
CAÏAROSSA – Italie – Toscana IGT
DISZNÓKŐ – Hongrie – Tokaj
RIMAPERE / Edmond de Rothschild Heritage – Nouvelle-Zélande – Malborough
QUINTA DO NOVAL – Portugal – Douro

Pour réserver vos places à Bordeaux Tasting, cliquez ci-dessous !


Billetterie Weezevent

Informations pratiques
• Le Palais de la Bourse – 17, place de la Bourse – 33000 Bordeaux
• Le Musée National des Douanes – 1, place de la Bourse – 33000 Bordeaux
• Bordeaux Patrimoine Mondial – 2-8, place de la Bourse »
Samedi 10 décembre de 10h à 18h30*
Dimanche 11 décembre de 10h à 18h*

L’espace spiritueux sera ouvert de 14h à 18h30 le samedi et de 14h à 18h le dimanche
(* fermeture des portes 45 minutes avant la fin des sessions)


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[L’avent du vin N°8] : Entre bars à vins et cartes cadeaux

Pour la huitième idée cadeau de ces fêtes de fin d’année, voici quelques cartes cadeaux proposées par des bars à vins ! Parfait pour offrir un moment de privilège et de découverte à vos proches à travers les dégustation

Cartes cadeaux Frenchie bar à vins

Le Frenchie Bar à Vins, situé à Paris rue du Nil, est un lieu fait pour partager, goûter, déguster, discuter, rencontrer… bref, vivre un vrai moment de convivialité gastronomique, à la découverte (ou la redécouverte) de produits et de recettes à la fois simples et surprenants.

Le bar à vins propose pour ces fêtes plusieurs cartes cadeaux, dont une alliant gastronomie et dégustation de vins. Un repas pour 2 participants dont vous vous souviendrez ! 

Prix : entre 100 et 300 €
Retrouvez ces cartes cadeaux sur :

➡️ capcadeau.com

Le 5 winebar et ses cartes cadeaux

Un voyage sensoriel

L’enseigne Toulousaine propose plus de 4 000 Bouteilles, 500 références et 500 vins au verre. Un large panel de vins qu’on ne peut s’empêcher de vouloir déguster ! Pour que le voyage gustatif soit complet, l’équipe du 5 winebar propose aussi un service de petite restauration, tout aussi inventive et excitante pour les papilles.

Et cette année, le 5 winebar propose plusieurs cartes cadeaux :

Atelierscoffretschèque cadeau et cagnotte, pleins d’idées pour faire plaisir et se faire plaisir.

Prix : entre 30 et 165 €
Retrouvez ces cartes cadeaux sur :

➡️ le5winebar.fr

Bar à vins vivre[s]

Le bar à vins vivre[s] est installé à Rochefort dans une cave voûtée entièrement réhabilitée. Il propose une véritable promenade dans les vignobles français accompagnée d’une carte de planches et plats à partager.

Une cave dans laquelle une large place a été faite aux vins issus d’une démarche en biodynamie.

Vivre[s] propose plusieurs cartes cadeaux (ateliers, cours, dégustations…), dont le  » partage en cave  » qui comprend pour 2 personnes : une bouteille de vin sélectionnée par le sommelier, 1 planche à partager, tapas  » Au coin du feu « , tapas  » Côté jardin  » et 2 desserts.

Prix : 94 €
Retrouvez ces cartes cadeaux sur :

➡️ vivres.bonkdo.com

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[J-3 Bordeaux Tasting] 3 bordeaux de légende en masterclass

Samedi 10 décembre, dans le cadre de Bordeaux Tasting, se tiendra une masterclass de haut vol consacrée à « Trois bordeaux de légende » : les châteaux Pichon Baron, Troplong-Mondot et Les Carmes Haut-Brion seront à l’honneur, chacun à travers deux millésimes.

C’est une masterclass de haut vol qui attend les amateurs lors de la première journée de Bordeaux Tasting 2022 : cette onzième édition du festival des grands vins, qui se déroule les 10 et 11 décembre autour du Palais de la Bourse de Bordeaux, met un coup de projecteur sur « 3 bordeaux de légende ». Les châteaux Pichon Baron (2ème Grand Cru Classé 1855, Pauillac), Troplong-Mondot (Premier Grand Cru Classé, Saint-Émilion) et Les Carmes Haut-Brion (Pessac-Léognan) seront à l’honneur, en présence de leurs talentueux directeurs – respectivement Pierre Montégut, Aymeric de Gironde et Guillaume Pouthier. Ce trio de choc fera déguster six vins au total : chaque propriété présentera son millésime 2012, plus un millésime laissé au choix, plus récent, afin de faire toucher du doigt aux dégustateurs présents les évolutions stylistiques, techniques et les « effets millésimes » chez chacune d’entre elles. Cette masterclass sera co-animée par Sylvie Tonnaire, rédactrice en chef de « Terre de Vins », et Mathieu Doumenge, grand reporter.

Dans le cadre de cette masterclass, seront proposés à la dégustation :
Château Troplong-Mondot 2019
Château Pichon Baron 2019
Château Les Carmes Haut-Brion 2015
Château Troplong-Mondot 2012

Château Les Carmes Haut-Brion 2012
Château Pichon Baron 2012

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Billetterie Weezevent

Informations pratiques
• Le Palais de la Bourse – 17, place de la Bourse – 33000 Bordeaux
• Le Musée National des Douanes – 1, place de la Bourse – 33000 Bordeaux
• Bordeaux Patrimoine Mondial – 2-8, place de la Bourse »
Samedi 10 décembre de 10h à 18h30*
Dimanche 11 décembre de 10h à 18h*

L’espace spiritueux sera ouvert de 14h à 18h30 le samedi et de 14h à 18h le dimanche
(* fermeture des portes 45 minutes avant la fin des sessions)


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[REPLAY] « Vino Veritas » : Cognac et Armagnac, le défi des spiritueux

Ce mois-ci, l’émission « Vino Veritas » sur TV7 s’intéresse au cognac et à l’armagnac, les deux spiritueux emblématiques du Sud-Ouest. Chacun avec son histoire, sa trajectoire, ses enjeux, comment ces deux vignobles s’adaptent-il à un marché des spiritueux de plus en plus concurrentiel ?

Deux alcools emblématiques, deux eaux-de-vie prisées des amateurs, deux histoires différentes. D’un côté le cognac, poids lourd de la balance commerciale française, avec ses 80 600 hectares de vignes répartis entre Charente et Charente-Maritime, ses 4200 viticulteurs et bouilleurs de cru, 270 négociants, 853 000 hectolitres d’alcool pur produits en 2021-2022, soit l’équivalent de 305 millions de bouteilles récoltées, avec un taux de vente à l’export de 97% ; de l’autre l’armagnac, plus vieille eau-de-vie de France dont les origines attestées remontent au moins à 1310, avec ses quelque 1800 hectares en production pour 5000 hectares potentiel sur l’aire d’appellation (répartie entre Gers, Landes et Lot-et-Garonne), ses 850 détenteurs de stock et ses 16 à 18 000 hectolitres d’alcool distillé, soit un peu moins de 6 millions de bouteilles, aux ventes réparties de façon quasi égale entre France et export…

Cognac et armagnac, ces « frères ennemis » ou plutôt cousins aux trajectoires et aux histoires différentes et complémentaires : comment s’adaptent-ils à un univers des spiritueux de plus en plus concurrentiel, où le whisky et désormais le rhum tiennent le haut du pavé en termes de consommation en France ? Comment se réinventer, proposer de nouveaux modes et moments de consommation, conquérir de nouveaux amateurs ? C’est pour évoquer tous ces sujets que Xavier Sota et Mathieu Doumenge reçoivent Hervé Bache-Gabrielsen (Cognac Bache-Gabrielsen) et Denis Lesgourgues (Armagnac Château de Laubade).

Revoyez toutes les émissions « Vino Veritas » en suivant ce lien.

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Mouton Cadet : « évoluer sans perdre son identité »

Pour la première fois de son histoire et pour fêter ses 90 ans de Mouton Cadet, Baron Philippe de Rothschild ouvre un pop-up store à Paris au Molière, lieu d’événementiels situé 40 rue de Richelieu à Paris. Pendant deux semaines, il proposera animations, ateliers de création pour habiller sa table de Noël, vaisselle et objets dédiés, carnet de recettes, dégustations de la gamme et du millésime 2020, 90e de la marque, personnalisable, accompagnés des bouchées du chef Joris Noblet,… sur réservation jusqu’au 11 décembre. L’occasion d’interviewer le « gardien du temple » comme il se définit lui-même, Philippe Sereys de Rothschild.

Pourquoi le choix de cet endroit pour fêter les 90 ans de Mouton Cadet?

J’ai vécu pendant des années dans ce quartier de la Comédie Française puisque mes parents y travaillaient ma mère en tant que pensionnaire à la Comédie Française et mon père, sociétaire et metteur en scène. J’ai donc été particulièrement sensible au lieu que l’on m’a proposé pour cet événement, dans la maison où Molière a longtemps vécu et où il est mort terme. Et ouvrir ce premier « pop up store », terme anglo-saxon, dans la maison de Molière est un clin d’oeil plutôt cocasse.

Comment voyez-vous l’évolution de la marque à travers les générations de Rothschild ?

Si mon grand père qui a fait Mouton Cadet en 1930 le voyait aujourd’hui, il n’en reviendrait pas. En même temps, il serait très content car il aimait les choses qui bougent mais il serait sans doute surpris et désarçonné. Il voulait avant tout créer un vin accessible à tous, même si on ne parlait pas de rapport qualité-prix à l’époque et permettre au plus grand nombre de boire de bonnes choses à des prix raisonnables. A travers les trois générations, lui, ma mère Philippine et moi, aujourd’hui avec ma soeur Camille et mon frère Julien, nous faisons vivre vivre cette marque. Nous la faisons même évoluer aujourd’hui avec mes enfants et ceux de ma soeur. Nous les avons mis autour d’une table pour réfléchir à rajeunir le produit comme cela a été le cas avec le rosé. Cela m’a semblé la meilleure façon de les associer pour mieux comprendre ce qui pouvait plaire aux 25-30 ans. Au début, personne n’osait parler et à la 6e ou 7e séance, il s’est instauré un vrai dialogue constructif. Il fallait renouveler l’étiquette pour le lancement du rosé mais qu’elle reste du Mouton Cadet sans perdre les codes et l’élégance. Je reste néanmoins le gardien du temple, quitte parfois à me faire traiter de ringard. Et ensuite, nous proposons les nouvelles bouteilles aux marchés tests pour vérifier que nous sommes sur la bonne voie.

Quelle est votre vision de la marque Mouton Cadet aujourd’hui ?

C’est un parcours étonnant. Il est parti de Pauillac puis du Médoc et de Bordeaux, plutôt même de St Emilion, d’abord avec un vin standard puis la gamme s’est enrichie avec des réserves et les autres couleurs. La marque n’a pas arrêté d’évoluer pour suivre les goûts et les marchés. Il est important d’avoir toujours des consommateurs qui rajeunissent. Il faut savoir sortir une marque de sa zone de confort sans perdre son identité et ses points de repère, c’est ça le jeu d’équilibriste qu’il faut réussir comme toutes les grandes marques. Ça vaut aussi pour Chanel et KWay qui s’écrivent depuis des décennies de la même façon mais qui savent évoluer. Quand on a réfléchi au nouvel habillage, on a tout disséqué… et on est retombé sur la même calligraphie. Le seul changement a été la suppression du tiret entre les deux. La calligraphie est aussi un repère. On peut tirer un peu sur l’élastique mais sans le faire craquer.

Le produit a-t-il beaucoup évolué ?

L’autre point de repère, c’est le produit. Nous faisons un travail de fond en commun avec nos 250 partenaires sur 1500 hectares. Ce sont leur terroir, leurs vignes, leur savoir faire et nous les accompagnons pour faire mieux et autre chose. Avoir également 200 hectares à Bordeaux, en Californie et au Chili fait que nous savons ce qu’est la vigne et la fragilité d’un produit agricole et donne à nos équipes d’œnologues la légitimité pour dialoguer avec eux. Ce qui va nous permettre par exemple de passer à 30 % des surfaces en bio d’ici 2024 – ce qui représente quand-même 500 hectares, et ils sont déjà tous labellisés HVE. Même si le vin est un produit technique et qu’il passe par un laboratoire, il reste avant tout un produit de partage. Nous avons produit jusqu’à 12 millions de bouteilles de Mouton Cadet, ce qui était beaucoup trop, et nous sommes revenus à 8-9 millions, vendus principalement en Allemagne, au Japon, au Canada, en Chine… avec désormais 40 % des ventes en France. Mais la Chine risque de devenir notre premier marché d’ici quelques années, c’est inévitable.

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Hors-série Champagne : en kiosque aujourd’hui !

L’année se termine en feu d’artifice en Champagne avec un chiffre d’affaires en passe de battre tous les records. Le nouveau Hors-Série Champagne, en kiosque dès aujourd’hui, se devait d’être le reflet de cette incroyable effervescence en vous offrant un numéro toujours plus original, décalé et ludique tout en restant profond et instructif…

L’avantage du format magazine, c’est de pouvoir prendre le temps de mettre les grandes actualités de la Champagne en perspective. La Maison Krug a connu cette année une transmission importante, Maggie Henriquez, après treize ans de présidence, a cédé sa place à Manuel Reman. L’occasion de revenir sur la saga de cette pépite rémoise, sans doute la plus familiale du groupe LVMH, qui, depuis 1843, n’a de cesse que de perpétuer le rêve de son fondateur : obtenir chaque année l’expression la plus généreuse de la Champagne. Le deuxième grand événement était les 250 ans de la Maison Veuve Clicquot. Jean-Marc Gallot a accepté de s’asseoir « sur le divin » pour nous raconter comment, aujourd’hui encore, lorsqu’il prend une décision, il se demande au préalable si Barbe-Nicole l’aurait trouvée suffisamment audacieuse… 

Le Hors-série champagne se veut une invitation au voyage. Cela tombe bien, parce que l’appellation est en passe de devenir l’une des destinations œnotouristiques les plus prisées. On la croyait austère, elle est d’abord festive ! Ce numéro consacre plusieurs articles au foisonnement de projets hôteliers, avec deux inaugurations majeures cette année, qui offrent deux visages complémentaires de la Champagne : l’hôtel Loisium à Mutigny, perdu au cœur des vignes, la résidence Eisenhower, en plein centre de Reims, dans l’intimité d’un hôtel particulier de la grande bourgeoisie du champagne. Sans parler des projets à venir ! Le président de Bollinger nous annonce l’ouverture à Aÿ en 2026 d’un hôtel de vingt chambres, proposant des séjours thématiques pour partir à la découverte de ses savoir-faire…

Des vacances au pays des bulles, c’est formidable, mais le visiteur se demande souvent par quel bout attaquer ce vaste terroir. Voilà pourquoi Terre de vins a imaginé deux escapades, offrant chacune une nouvelle clef pour partir à la découverte de l’appellation. Parce que l’on a tendance à réduire la Champagne à la craie, nous avons voulu explorer les terroirs sableux de l’Ouest de la Montagne et du Massif Saint-Thierry (Ullens, Bonnet-Ponson, Jacquinet-Dumez …). La seconde escapade n’est pas seulement un voyage géographique, mais aussi un voyage dans le temps sondant les mystères de la réserve perpétuelle… Enfin, le vin étant d’abord un objet culturel, Terre de vins recommande au visiteur l’exposition du domaine Pommery. Dans ses crayères de la butte Saint-Nicaise, les œuvres d’art contemporaines le plongeront dans l’univers de la rêverie, jouant de l’aspect labyrinthique des lieux.

On en arrive ainsi tout naturellement non plus seulement au champagne, mais à l’esprit du champagne, toujours extravagant, inattendu… Cet esprit doit beaucoup aux descendants de ces grandes familles de l’aristocratie qui sont venus se placer au service de l’appellation, distillant autour de ce vin de légende leur art de vivre, leur esprit de conquête et leur anticonformisme. Leurs histoires sont toutes différentes, et en toute humilité, parce qu’elles font désormais partie du patrimoine champenois, ils ont accepté de nous les partager.

Un Hors-série Champagne, c’est aussi un outil pour vous aider à choisir parmi la jungle des cuvées celles qui seront à votre goût. Il y a d’abord notre incontournable dégustation des Brut sans année, cartes de visite des maisons, dont tout l’art est de parvenir malgré les aléas des années à en conserver la constance du style. Sur la centaine de champagnes dégustés, nous avons retenu quelques beaux coups de cœur (Le Brut Réserve de Mailly Grand Cru, pour les amoureux de la Montagne de Reims, le Mosaïque Brut de Jacquart à la fois onctueux et vif…). Côté cuvées particulières, Geoffrey Orban vous propose deux sélections de « pépites », l’une parmi les champagnes de coopératives, l’autre autour de 2013, une année qui porte étonnement chance à ceux qui ont osé la millésimer. On n’oubliera pas aussi les verticales, et comme nous n’aimons pas enfoncer les portes ouvertes, plutôt que d’appliquer cet exercice aux cuvées spéciales iconiques des grandes marques, nous avons préféré réaliser cette rétrospective sur leurs millésimés (en l’occurrence ceux de Taittinger et Canard-Duchêne), moins souvent mis en lumière, mais tout aussi riches !

Dans le Hors-série Champagne enfin, on n’a pas peur de parler technique. Avec la Maison Ruinart, nous nous sommes intéressés à l’apport du tirage sous liège pour les longs vieillissements. Avec Benoît Gouez, le chef de caves de Moët & Chandon, nous nous sommes demandés comment les amers pouvaient nous aider à récupérer davantage de fraîcheur. Chez Alexandre Bonnet, aux Riceys, nous avons exploré les spécificités d’un terroir passerelle entre les savoir-faire champenois et bourguignons. Et aux côtés de Billecart-Salmon, nous nous sommes penchés sur le Clos Saint-Hilaire, une cuvée mythique, mais aussi un lieu d’expérimentation au service d’une viticulture de précision.

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[J-3 Bordeaux Tasting] Les spiritueux à l’honneur

Pendant Bordeaux Tasting, les 10 et 11 décembre, les spiritueux bénéficieront pour la première fois d’un emplacement leur étant intégralement dédié, dans le décor du Musée des Douanes. Un atelier pédagogique « Cognac dans tous ses états » est également prévu le samedi en tout début d’après-midi.

Ce n’est plus un secret, à « Terre de Vins », on aime beaucoup les spiritueux ! Notre second hors-série 100% consacré à ces beaux produits est actuellement en kiosques pour en témoigner. Les visiteurs de Bordeaux Tasting pourront également le constater à l’occasion de la onzième édition, qui se déroule ces 10 et 11 décembre : pour la première fois, un espace intégralement dédié à l’univers des spiritueux s’installe au Musée des Douanes – face au Palais de la Bourse, de l’autre côté de la Place de la Bourse. Une quinzaine d’exposants y seront réunis pour faire découvrir toute la diversité des « spi » : armagnac, cognac, whisky, rhum, gin, les amateurs pourront découvrir toute une diversité de saveurs au gré d’un circuit de dégustation inédit.

En parallèle, samedi 10 décembre de 13h à 13h45, le Café de la Bourse, espace convivial situé au cœur du Palais de la Bourse, accueillera un atelier « Cognac dans tous ses états » afin d’initier les visiteurs aux différentes facettes de l’eau-de-vie charentaise.

Liste des exposants de l’espace Spiritueux au Musée des Douanes :
TULLIBARDINE – Whisky
ANAË – Gin
GIN MIRA – Gin
ARMAGNAC DARROZE – Armagnac
ARMAGNAC DELORD – Armagnac
CHÂTEAU DE LAUBADE – Armagnac
DOMAINE DU HOUR – Armagnac

LABALLE – Armagnac
LES CHAIS DES PERSENADES – Armagnac
MARQUESTAU & CO – Armagnac
RHUM TROIS RIVIÈRES – Rhum
DELAMAIN – Cognac
DISTILLERIE DES MOISANS – Cognac & autres Spiritueux
DISTILLERIE MOUTARD – Spiritueux

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Billetterie Weezevent

Informations pratiques
• Le Palais de la Bourse – 17, place de la Bourse – 33000 Bordeaux
• Le Musée National des Douanes – 1, place de la Bourse – 33000 Bordeaux
• Bordeaux Patrimoine Mondial – 2-8, place de la Bourse »
Samedi 10 décembre de 10h à 18h30*
Dimanche 11 décembre de 10h à 18h*

L’espace spiritueux sera ouvert de 14h à 18h30 le samedi et de 14h à 18h le dimanche
(* fermeture des portes 45 minutes avant la fin des sessions)


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[L’avent du vin N°7] : Canard Duchêne X Da Rosa Jr

Vous n’avez pas envie de passer la journée du 24 aux fourneaux pour accoucher d’une dinde aux marrons bourrative ? Et si cette année on faisait simple et raffiné ? En trois clics, grâce à cette jolie collaboration entre la Maison Da Rosa et Canard-Duchêne, votre réveillon apéritif est livré

La première qualité des Brut sans année réside dans leur capacité à être au niveau des accords de remarquables tout terrains. Leurs assemblages en font en effet des mille feuilles, entre les arômes plus évolués des millésimes anciens et les notes plus fraîches et fruitées des millésimes récents, sans parler de la diversité des nuances qu’apportent la palette étendue de crus qui les composent. Vous en voulez la preuve ? Testez le nouveau coffret apéritif composé par Canard-Duchêne en collaboration avec la Maison Da Rosa Jr autour de sa cuvée Léonie et qui associe aussi bien produits de la mer que les produits de la terre : manchego, poulpe de Galice, tarama à la truffe, pastrami de Wagyu. Chaque élément vient ainsi révéler une facette insoupçonnée de la cuvée !

Retrouvez-le produit sur :
➡️
canard-duchene.fr
Prix : 64 €

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