Smith Haut Lafitte se lance dans le NFT

Le célèbre château classé en Pessac Léognan n’en finit pas de monter la qualité de ses vins et se situe maintenant dans le top de l’appellation. Toujours à l’affût d’innovations, tant en termes de vinification que de communication, le voici qui va proposer, ce 14 septembre, 90 magnums 2020 estampillés NFT (Non Fungible Token).

Commençons par le 2020 de Smith Haut Lafitte, Terre de vins l’avait noté 98/100 lors des dégustations des primeurs et propulsé en coup de cœur. Un superbe produit donc. Le magnum sera particulièrement soigné et classieux puisqu’il sera gravé à l’or fin, numéroté, signé à la main par le propriétaire et présenté dans un coffret en pin radiata. Ce magnum, objet physique, pourra rester précieusement stocké au château ou dans un entrepôt sécurisé. Des conditions qui garantissent davantage la bonne qualité du produit en cas de revente, surtout lorsqu’on sait qu’un grand cru classé peut changer de main, et donc de cave, jusqu’à sept fois. Sans déplacer la bouteille, le système NFT permet de changer de propriétaire.

La détention du l’objet numérique, le jumeau pourrait-on dire, impliquera des avantages exclusifs comme la visite de la propriété pour les premiers acheteurs. Quatre chanceux parmi les acquéreurs, seront sélectionnés pour une visite privée du domaine, suivie d’un déjeuner privilégié avec les propriétaires, Florence et Daniel Cathiard, dans leur château personnel.

Ces 90 magnums NFT seront mis en vente au prix de 900€ TTC

Intercellar.io à la manœuvre
InterCellar est une place de marché Web3 de Vins & Spiritueux qui propose l’achat et le stockage de grandes bouteilles par l’intermédiaire de jumeaux numériques. Le site est en langue anglaise, signe d’une volonté d’être vu à l’international. Cette plate forme avait géré il y a peu, le lancement des 150 magnums du château Malartic Lagravière, lui aussi cru classé en Pessac Léognan. La plateforme a été créée par Louis de Bonnecaze, ancien négociant en vins bordelais et fondateur du Wine Bottle Club.

Les magnums seront disponibles en livraison mais aussi en échange sur intercellar.io d’ici la fin de l’année 2023

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[Concours des Vins 9/12] Domaine des Masques & Château Lagrézette 

La cinquième édition du concours des vins organisé par Terre de vins a de nouveau été l’occasion pour des milliers de professionnels du vin de soumettre leur nectar à l’exercice de la dégustation à l’aveugle. Ce sont 2283 flacons qui ont ainsi été présentés pour un total de 444 médailles d’or. Parmi ces médaillés, la rédaction de Terre de vins a élu 24 « superchampions », des vins « coups de cœur » que nous vous présentons durant tout l’été. Aujourd’hui, direction la Provence et le Sud-Ouest !

DOMAINE DES MASQUES (13)

C’est une drôle de propriété que nous allons vous faire découvrir aujourd’hui. Drôle de par son nom aussi intrigant qu’ancestral. En effet “masques” est tiré du provençal “masquos” signifiant les sorcières et désignant ces créatures dont la légende a perduré dans la région jusqu’au début du XXème siècle. C’est donc sur ces terroirs argilo-calcaires, éboulis-calcaires et marnes qu’est née cette propriété comprenant aujourd’hui 25 hectares de vignes jonchées à 500 mètres d’altitude sur le plateau du Cengle, au pied de la montagne Sainte-Victoire. Cette surface viticole, autrefois de 5 hectares, a été atteinte suite à l’acquisition des lieux en 2003 par Carl et Sophie Mestdagh tombés sous le charme du relief local “Quand l’on est monté sur le plateau nous avons vraiment eu les larmes aux yeux mon mari et moi, nous nous sommes dit, c’est là que nous allons poser nos valises, c’est là que nous allons créer ce vignoble”. Amoureux des lieux donc, ils ont décidé d’en perpétuer la tradition viticole mais pas seulement. Cinq hectares d’oliviers permettent la production d’une huile d’olive biologique mais surtout, Sophie Mestdagh a tenu à faire vivre la légendes des “masquos”, ces sorcières guérisseuses qui utilisaient les plantes médicinales poussant sur les terres du domaine pour créer des remèdes. Ainsi deux huiles essentielles sont produites à partir des deux hectares de plantes aromatiques cultivées dans ce petit coin de paradis qui n’a pas fini de faire vivre sa légende. 

La cuvée médaillée : Émotion 2022, Rosé, IGP Méditerranée, 14 € (CAB)
Un rosé à la couleur rose pâle et brillant. Un nez très délicat aux parfums de fleurs blanches (acacia, verveine, fleur d’oranger) et d’agrumes mais aussi des notes épicées (anis étoilé, vanille, réglisse). L’attaque en bouche est franche, puissante et élégante. Les arômes épicés se révèlent encore plus en fin de bouche. Un rosé idéal pour accompagner un cocktail dînatoire.

Accord mets-vin
Samoussas aux figues, courgettes et noisettes. 

©Georges FLAYOLS

CHÂTEAU LAGRÉZETTE (46)

Unique lauréat du vignoble du Sud-Ouest parmi les coups de cœur de ce concours, le Château Lagrézette est une propriété au passé bien chargé. C’est au début du XVIème siècle que la bâtisse, classée au monuments historiques depuis 1982, voit le jour, construite par Pierre de Massault. Mais s’il y a un seul nom à retenir et associer à ce château lotois, c’est bien celui d’Alain-Dominique Perrin. L’homme d’affaires pose ses valises à Lagrézette en 1980 et décide, après restauration des lieux, d’y planter 60 hectares de vignes. Le château qui était déjà entouré de quelques vignes bascule alors dans une nouvelle dimension qui ne cesse d’étoffer avec la construction d’un chai souterrain en 1992. Rénovée en 2011, la pièce maîtresse de la propriété construite sur trois niveaux permet une vinification de pointe de la récolte au vieillissement. Le résultat ? De superbes vins en appellation Cahors, puissants et élégants, qui rappellent que le Sud-Ouest est bel et bien une terre de grands vins.  

La cuvée médaillée : Château Lagrézette 2020, Rouge, Cahors, 30 € 
S’il y a, comme souvent pour cette référence de l’appellation, une matière sombre et ample, on trouvera aussi une certaine modernité. On peut déjà entrevoir à l’aération un nez assez gourmand sur la confiture de cassis et le tabac brun. Le vin parle certes par sa mâche et sa densité traditionnelle mais s’affranchit de l’austérité. Souplesse et potentiel combinent bien. L’équilibre parfait.

Accord mets-vin
Épaule d’agneau au thym.

©Photo DR

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Une rentrée à Phélan Ségur aux airs de fête 

Les parfums de raisins frais commencent à s’inviter dans la campagne médocaine. Dans cette ambiance unique, le Château Phélan Ségur, fidèle à sa réputation, multiplie les actions. Comme nous l’explique Véronique Dausse qui préside aux destinées de ce cru stéphanois.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille des vendanges ?
À quelques jours des vendanges, le vignoble est sain, nous avons été moins touchés par le mildiou que le reste de Bordeaux. La vendange s’annonce plus généreuse que les deux derniers millésimes. À ce jour, pas de pression de botrytis. Depuis les fortes chaleurs de la semaine dernière, nous observons une nette progression de la maturité. Le vignoble est vert et « fonctionne bien ». Pour limiter l’évapotranspiration, nous avons travaillé les sols par des travaux superficiels. Nous faisons également des tontes rases dans les parcelles enherbées. Nous suivons la météo avec vigilance. Le seul risque est la grêle. Nous sommes sereins. Nous faisons un nouveau tour du vignoble demain matin avec notre consultant Julien Viaud – Labo Rolland. Nous ne pensons pas commencer les vendanges avant le milieu de la semaine prochaine, ce qui est une date habituelle pour nous.

Êtes-vous également au chai sur les starting-blocks ?
De fait. Parallèlement, nous mettons en œuvre la préparation de nos levures indigènes parcellaires du millésime. Nous récoltons les grappes de chaque parcelle qui serviront à les produire. Un laboratoire partenaire est en charge de les analyser et de les reproduire. C’est une méthode que nous appliquons depuis 2020. L’objectif étant d’exprimer au plus près le terroir et la personnalité du millésime. Le résultat sur les derniers millésimes est saisissant : éclat, pureté aromatique, relief et singularité. Tout est histoire d’identité. Nous œuvrons à rendre Phélan Ségur unique non seulement par son terroir mais également par la façon dont nous exprimons ce terroir. Il nous est donc apparu évident que vinifier nos raisins avec leurs propres levures devaient apporter un supplément d’âme à nos vins.

Qu’en est-il en terme d’événements ?
Nous venons de boucler notre 20ème participation au Marathon des Châteaux du Médoc. 8500 coureurs ont traversé le Parc. Nous avons servi nos vins en verres « en verre ». Une banda animait l’après-midi. Nous sommes une étape historique du parcours. Nous avons également reçu des marathoniens quelques jours avant pour des visites, dégustations, déjeuners et dîners. À la rentrée et jusqu’à la fin des vendanges, l’activité réceptive s’intensifie. Au Château Phélan Ségur, la gastronomie a toujours eu une place au premier rang. En effet, la propriété fut l’une des premières à accueillir un chef à demeure. Si la dégustation reste le temps fort, l’expérience est transcendée lors d’un repas servi dans les salons privés ou dans le parc du Château.

L’arrivée du nouveau propriétaire semble avoir accéléré encore davantage ce goût de la réception, avec désormais « Un Air de fête »…
Parmi les temps forts en effet de la propriété, depuis 3 ans, Philippe Van de Vyvere, propriétaire du Château Phélan Ségur, invite négociants, courtiers, fournisseurs, clients et amis de la propriété pour la traditionnelle soirée « Un Air de Fête ». Cette « pause festive » est un remerciement adressé à nos fidèles clients et partenaires pour leur soutien et engagement envers la propriété, notamment pour le succès de notre campagne 2022 et l’accompagnement au quotidien de nos fournisseurs et prestataires qui tiennent un rôle important dans le fonctionnent de notre propriété. Nous avons la chance d’avoir un chef à demeure. Nous avons décidé d’adapter nos installations à un réceptif plus immersif. Nous reconstruisons une cuisine sous la direction artistique d’Axel Vervoordt. Elle comportera « La Table du Chef », un lieu de rencontre entre les vins et la gastronomie.

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Vendanges en Champagne épisode 2 : des vignerons sur le fil…

Après une première semaine où les vendangeurs ont dû subir une chaleur torride, la deuxième semaine s’annonce plus humide laissant planer le danger du développement soudain de la pourriture, en particulier dans les noirs. Mais pour l’heure, la qualité ne semble pas menacée, et si les degrés sont parfois faibles, l’aromatique est magnifique.

En Champagne, les vendanges se poursuivent. La première semaine a été marquée par de fortes chaleurs, avec des pics enregistrés à 32 degrés, rendant le travail des 120.000 vendangeurs mobilisés ardu. On déplore quatre décès la semaine dernière parmi les cueilleurs. Si le parquet de Châlons a ouvert plusieurs enquêtes, on n’a cependant pas encore établi un lien direct avec les conditions climatiques. Alice Tétienne, la cheffe de caves de la Maison Henriot, nous confirme la pénibilité particulière du travail cette année. « Sans couper, le simple fait de marcher dans les vignes pour faire mes tournées de parcelles, était déjà harassant, j’imagine donc l’épreuve pour les vendangeurs qui portent des caisses, poussent des brouettes et font un effort physique. Je suis contente que nous n’ayons débuté pour notre part la vendange qu’hier, même si le motif était d’abord celui de la maturité. Nous n’avons eu qu’une seule journée de chaleur. Nous faisons tout pour soulager les saisonniers, en leur fournissant des chapeaux et de l’eau en abondance tout en veillant à ce qu’elle reste toujours fraîche. Nous sommes sans arrêt derrière eux pour s’assurer qu’ils s’hydratent. Enfin, nous travaillons plus tôt, pour bénéficier des heures où la température est acceptable. L’appel est à 6 h 30, dès les premières lueurs du jour, pour qu’à 6 h 45 contre 7h15 habituellement, nous soyons dans les parcelles. Ce sont des demi-heures précieuses… »

© wearethegoodchildren Vendanges au vignoble Henriot

La qualité exceptionnelle du chardonnay se confirme. Chez A.R. Lenoble qui cultive notamment des vignes à Chouilly, Antoine Malassagne nous confie : « Nous n’avons pas de pourri. Les degrés se situent entre 10 et 10,8 et les acidités se tiennent bien ». Pour les pinots noirs aussi les résultats sont très satisfaisants, même si les chaleurs de la semaine dernière ont commencé à flétrir un peu les grappes. « A Bisseuil, ils sont magnifiques. J’ai même fait un rouge où le niveau de sucre était à 12,2 g. En revanche, les raisins commencent à se dessécher et il ne faut plus tarder. » Le cépage le plus problématique reste le meunier, plus fragile et très sensible à la pourriture. Alice Tétienne explique : « On a le cocktail idéal pour le développement du botrytis. Les contaminations ont démarré à la mi-août. Elles sont un peu partout. Avec la succession des chaleurs de la semaine dernière et des pluies de cette semaine, les conditions sont idéales pour qu’elles explosent. Parfois, c’est la surprise, on a l’impression qu’une grappe est jolie, on la coupe à cœur et en l’ouvrant on découvre un foyer à l’intérieur. » La charge importante permet heureusement de trier sans complexe. On observe enfin quelques secteurs touchés par les piqures de la mouche drosophile.

Les différentes manières dont les vignes ont été conduites jouent un rôle crucial. Alice Tétienne raconte : « Nous travaillons sur un cru avec deux vigneronnes qui se sont partagées toutes leurs parcelles en deux. La première, pour éviter une suralimentation en azote favorable à la pourriture a choisi d’enherber pour créer une concurrence. Elle a pris aussi le parti d’effeuiller. La seconde a désherbé mécaniquement et n’a pas effeuillé. Sur les vignes enherbées et effeuillées, on ne trouve aucune trace de pourriture, sur les vignes désherbées et non effeuillées, quelques foyers sont présents. En revanche, si les profils de jus ne se ressemblent pas, ils sont tous les deux intéressants et utiles, l’un étant plus expressif, l’autre plus vif. » Même constat chez Cédric Moussé dans la vallée de la Marne. « Sur notre domaine, nous cultivons 85 % de meunier. J’ai la chance d’avoir une équipe à l’heure qui trie et une chambre froide avec une soufflerie qui évite que le raisin ne parte en fermentation et ne s’oxyde. Je m’aperçois aussi que la viticulture bio qui recourt au cuivre et à la silice (3ème année de conversion) a endurci les pellicules de nos baies. La différence avec les parcelles en viticulture conventionnelle est à couper au couteau ! Lorsque l’on goûte les baies, c’est croquant, ce n’est pas mou et en dessication. »

S’il est un regret souvent partagé par les vignerons et les maisons, c’est celui de ne pas avoir osé faire des vendanges en vert pour favoriser la concentration et davantage de degrés. Alice Tétienne souligne : « Il s’agit d’une culture peu développée en Champagne parce que l’on a à l’esprit qu’une vendange en vert sert d’abord à favoriser la maturité phénolique. Or, chez nous, on ne la recherche pas. On observe donc effectivement que pour le pinot noir et le meunier, les degrés ne sont pas très élevés. Malgré tout, lorsque je regarde la maturité aromatique, je suis éblouie. Il y a du caractère, c’est beau, c’est fruité, c’est gourmand. Quelle chance extraordinaire d’avoir une aromatique pareille avec des rendements aussi élevés ! Si pour l’aromatique il n’y a donc pas de regret à avoir, il est vrai que pour les degrés, on sent que la vigne donne tout ce qu’elle peut mais est incapable d’aller plus loin. On a rentré quand même du 8,5 pour les meuniers, malgré une ascension impressionnante ces derniers jours. Pour la vendange en vert, on a peut-être raté le coche. Tous les indicateurs nous montraient qu’on pouvait se permettre d’en faire une : une belle montre, une floraison qui s’est bien déroulée, on a très vite vu qu’il y avait de la charge et que les grappes étaient grosses. On aurait pu être plus courageux. »

© wearethegoodchildren Vendanges au vignoble Henriot

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Les Châteaux Vernous et Haut-Logat quittent le navire de l’Alliance des Crus Bourgeois

Les deux Médoc des vignobles Pierre Jean Larraqué se retirent du classement des Crus Bourgeois pour intégrer un autre regroupement.

L’étiquette du Château Vernous en Médoc ne mentionnera pas le classement des Crus Bourgeois dès le millésime 2021 en livrable. Pour le Haut-Médoc Haut-Logat, la suppression s’opère sur le millésime 2022. La mention sera remplacée par Alliance des Récoltants, justement fondée en juillet 2020 par Pierre Jean Larraqué. « Dans un contexte où les consommateurs sont en perte de repères dans les linéaires et en demande d’information, et ceux malgré les nombreuses classifications, l’Alliance des Récoltants apporte une réponse à leurs attentes en proposant une offre claire et visible avec une PLV phygitale », explique le communiqué qui fait notamment référence à une étude récente de Wine intelligence Landscape expliquant que 44% des consommateurs de vin déclarent être perdus au moment de faire leur choix quand 55% souhaitent se renseigner au moment de l’acte achat. Toujours est-il, Pierre Jean Larraqué annonce dans la foulée avoir acquis un nouveau chai sur la commune de Saint-Estèphe afin que ses vins en Haut-Médoc et en Saint-Estèphe y soient vinifiés et élevés avec pour objectif d’intégrer l’Alliance des Récoltants. Aujourd’hui ce regroupement compte une soixantaine de châteaux répartis sur l’ensemble du bordelais.

A noter que les vignobles Pierre Jean Larraqué se composent de trois entités, à savoir le Château Vernous, le Château Barre Gentillot en Gaves de Vayres et enfin le Château Le Virou en Blaye Côtes de Bordeaux.

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[Bourgogne] Récolte généreuse mais en ordre dispersé

Les vendanges battent leur plein en Bourgogne. Si les volumes sont réjouissant, les écarts de maturités peuvent rendre les choses compliquées. Explications.

En octobre 2021, alors que les vignerons de Bourgogne vinifiaient, moroses, la maigre récolte que les gelées et le mauvais temps leur avaient laissé, une même réflexion revenait : « Il nous faudrait pas une, mais deux belles récoltes pour refaire les stocks ! ». Vœu exaucé. Après les beaux volumes de 2022, la vendange 2023 s’annonce, encore une fois, très généreuse.

Vers des rendements proches de 2022 ou 2018

« Il y a eu d’énormes sorties de grappes au printemps. Depuis, aucun accident majeur n’a amputé le potentiel de récolte », résume Christine Monamy, responsable des observatoires au BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne). «Certes il y a eu quelques cas de brûlures en juillet et en août, lors des fortes chaleurs. Et des dégâts de grêle dans certains villages, notamment dans le Mâconnais, à Rully, à Meursault ou encore dans le Chablisien. Mais tous ces phénomènes, très localisés, ne devraient pas avoir d’impact sur les rendements moyens. On se dirige plutôt vers des volumes proches de 2022 ou 2018. »

Une excellente nouvelle qui n’empêche pas les vignerons de garder la tête froide : Si le raisin est là, il mûrit de manière peu homogène. « D’habitude on a une logique géographique : le Mâconnais d’abord, puis plus on remonte au nord, plus c’est tardif. Cette année est très particulière : certains raisins sont mûrs en Côte de Nuits alors des vignerons attendent toujours en Mâconnais par exemple », constate Christine Monamy. Un casse-tête pour beaucoup d’exploitations, qui doivent multiplier les contrôles de maturité et s’adapter au jour le jour.

Maîtrise des rendements ou non : telle est la question

Deux facteurs expliquent ce phénomène. D’une part « une pluviométrie essentiellement orageuse, donc ultra localisée. C’est pour cela que l’on observe des évolutions de maturité complètement différentes entre des villages voisins ». De l’autre : « des choix de maîtrise des rendements très différents selon les vignerons. Face à la profusion de grappes cette année, certains ont décidé de restreindre les quantités, avec des vendanges en vert par exemple, d’autre on laissé ce potentiel de récolte intacte. Dans ce cas, le mûrissement est plus difficile ».

Un choix qui pourraient également entraîner des différences qualitatives, entre des vins plus mûrs et concentrés et d’autre plus frais et légers. Réponse après les vinifications.

Un peu plus tardif que 2022
La vendange 2023 a commencé avec les premiers crémants fin août. Côté vins tranquilles, les machines et sécateurs ont fait leur apparition aux alentours du 5 septembre dans la partie sud de la région (Mâconnais, Côte chalonnaise, Côte de Beaune et Côte de Nuit). La partie nord (Chablisien) débutera plutôt à partir de ce lundi 11 septembre. Soit, en moyenne, 10 jours de plus qu’en 2022, millésime exceptionnellement précoce.

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Gabriel Picard : nouveau Président de la FEVS

Elu pour 3 ans comme Président de la Fédération des Exportateurs de Vins & Spiritueux de France, Gabriel Picard s’est prêté au jeu des questions-réponses.

Comment se portent les exportations françaises de vins et spiritueux ?
Les premiers mois de 2023 montrent que les exportations françaises de vins et spiritueux se normalisent avec une stabilité en valeur à environ 8,6 milliards € (-1%). L’élément qu’il faut suivre sans doute plus particulièrement est la baisse des volumes. Elle s’explique en partie par les difficultés économiques que connaissent les consommateurs sur différents marchés. Nous sommes donc dans une phase d’atterrissage après plusieurs années de forte croissance :  nos exportations ont progressé de 23% entre 2019 et 2022. Tout ceci, dans un environnement économique global qui demeure complexe et tendu, sur le plan politique comme économique.

Quelles sont les principales régions exportatrices de vins et spiritueux en France ? Quelles sont celles qui ont le plus progressé ces dernières années ?
Si l’on regarde les deux dernières années, 2021 et 2022, toutes les régions ont bénéficié du développement des exportations, mais à des degrés divers. S’agissant des vins, la Champagne et les Crémants, la Bourgogne et la Provence, sont les régions qui ont connu les progressions les plus fortes. Les vins de cépage français ont connu également une forte progression. Mais encore une fois, toutes les régions ont progressé ces deux dernières années avec une progression globale de 25% en valeur.

Pour les spiritueux, c’est certainement Cognac qui a marqué les exportations de spiritueux depuis 2 ans mais la vodka ou les liqueurs demeurent des produits également très dynamiques.

Il faut bien sûr relire ces performances à la lumière de l’inflation réapparue en 2022. Mais il reste clair qu’avec une progression globale de 23%, il y a une hausse de valeur supérieure à l’effet inflation.

Quels sont les principaux marchés à l’étranger pour les entreprises viticoles et de spiritueux ?
Le triptyque reste assez constant : les Etats-Unis demeurent, de loin, notre premier marché, à plus de 4,5 milliards €. Le second est le Royaume-Uni qui, depuis deux ans, a déjoué toutes les craintes qu’on pouvait avoir à la suite du Brexit. Le troisième est la Grande Chine (Chine + Hong-Kong), même si les périodes de confinement qui ont duré jusqu’à la fin de l’année 2022 ont pesé sur la demande des consommateurs. En Europe, l’Allemagne reste un marché important.

Quels sont les marchés export les plus dynamiques en termes de croissance ?
Sur les premiers mois de l’année 2023, parmi les marchés qui connaissent les plus fortes progressions, on peut citer Singapour ou le Japon. La Corée du sud, la Thaïlande ou la Malaisie sont aussi dynamiques : la performance de la Thaïlande ou de la Malaisie souligne l’intérêt d’un accord commercial qui, en réduisant les droits de douane, permettrait à nos entreprises d’exploiter pleinement le potentiel de ces pays. Plus près de nous en Europe, l’Espagne ou l’Italie connaissent des progressions très positives.

La petite taille est-elle aujourd’hui un handicap pour exporter ?
Je ne le pense pas car cela dépend d’abord de l’état d’esprit de l’exportateur et des marchés qu’il vise. Il n’y a pas une stratégie unique et donc il n’y a pas une réponse unique. De petits opérateurs peuvent prospérer avec des marchés ciblés, parfois de niche, avec des partenaires locaux qui cherchent des produits originaux, atypiques ou exclusifs. A l’inverse, dans d’autres cas, des distributeurs plus importants voudront travailler avec des interlocuteurs capables de leur proposer un catalogue de produits plus large ou des services complémentaires (logistiques, marketing, etc…). Dans ce cas, la taille peut devenir un atout.

Quels sont aujourd’hui les principaux freins à l’export pour les entreprises de vins et spiritueux ?
Comme indiqué, c’est avant tout une prise de conscience de la nécessité d’y aller et un état d’esprit ! Ensuite, pour exporter, le premier enjeu est de pouvoir accéder à un marché. Ce sont donc souvent les droits de douane qui constituent une première barrière. A titre d’exemple, si les vins et spiritueux étrangers sont peu présents sur un marché aussi important que l’Inde, c’est parce que les protections tarifaires sont très élevées et dissuasives. C’est pour cela aussi que les négociations commerciales demeurent essentielles.

Les autres barrières sont techniques : règles d’étiquetage, normes produits, publicité, etc. sont autant d’éléments qui n’interdisent pas l’exportation mais peuvent vite la rendre onéreuse et donc, en pesant sur le prix au consommateur, empêcher le développement réel des exportations. C’est ce qu’on appelle les « mesures non tarifaires » et nous constatons malheureusement qu’elles ont tendance à se développer. Là encore, les négociations, multilatérales ou bilatérales, sont essentielles pour lever ces freins.

Enfin, il faut aussi veiller à ne pas se créer de freins en franco-français ou en euro-européens : là encore, nos propres règles en matière d’étiquetage, de réemploi ou le morcellement chaque fois plus accentué de notre offre par la multiplication des règles – souvent inutiles – des cahiers des charges, sont autant de freins à la compétitivité de notre offre française à l’export. Là aussi, une forme de modération serait la bienvenue !

Vous avez été élu pour 3 ans comme Président de la FEVS. Quelles sont vos priorités quels seront les grands jalons de votre mandat ?
Je crois que qu’il faut capitaliser sur ce qui fait l’ADN de la FEVS tout en allant plus loin :

L’ADN de la FEVS, c’est la facilitation de l’export. Faire tout ce qui est nécessaire pour éliminer ou réduire les barrières au commerce, qu’elles soient tarifaires ou non tarifaires. Lors de mon élection à la présidence de la FEVS, j’ai particulièrement mis en avant la nécessité de lutter contre de nouveaux obstacles qui viennent fragmenter les marchés, comme récemment, la législation irlandaise en matière d’étiquetage sanitaire, qui remet en cause trente années de construction du Marché Unique. Il faut veiller à ce que des préoccupations légitimes qui relèvent de la responsabilité sociétale de nos entreprises ne conduisent pas à des mesures disproportionnées voire protectionnistes.

L’autre élément clé c’est mieux faire comprendre aux Pouvoirs publics (membres du Gouvernement, Parlementaires, élus locaux) mais également au grand public, l’importance stratégique de l’export, en utilisant l’exemple des vins et des spiritueux. Il faut que tous soient conscients de cette extraordinaire richesse, de ce capital que représentent nos productions pour la France. C’est une force économique, c’est une force territoriale, c’est une force culturelle et même diplomatique. Finalement, ce sont les Français eux-mêmes qui l’ignorent. Je veux porter ce message haut et fort : l’export, c’est le rayonnement de nos entreprises, petites ou grandes, ce sont des savoir-faire anciens perpétués et modernisés, des emplois et bien sûr de la création de valeur, ici en France, non délocalisable. Nous devons collectivement être fiers de ce patrimoine commun, qui vit indiscutablement par et grâce à l’export.

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« Poétique de la terre » : quand Mailly Grand Cru aborde la vinification sous bois

Mailly Grand Cru sort une toute nouvelle cuvée qui marque le tournant pris par la coopérative dans son approche de la vinification sous bois, utilisé non pas pour enrichir le vin, mais pour souligner et mieux mettre en valeur les traits caractéristiques du pinot noir de ce grand cru de la face Nord de la Montagne. Nous sommes allés rencontrer Sébastien Moncuit, le chef de caves, pour en savoir davantage.

Vous êtes issu d’une famille de vignerons de la Côte des blanc, et vous travaillez dans une maison spécialisée dans les pinots noirs…
La transition a été facilitée par l’élégance des pinots noirs de Mailly, moins solaires par exemple que ceux de Bouzy, compte tenu de l’exposition générale au Nord. Les anciens disent que nos chardonnays pinotent et que nos pinots noirs chardonnisent. Notre cuvée l’Intemporelle qui allie les deux cépages reflète très bien cela. Les pinots noirs y sont majoritaires, mais se marient bien parce qu’ils sont printaniers, floraux, un peu exotiques… La force de Mailly, c’est d’être capable de produire des pinots noirs qui n’ont pas une expression de fruits rouges mais plutôt de fruits jaunes, de mirabelle.

Vous sortez aujourd’hui une nouvelle cuvée « Poétique de la terre », quelle est au juste son originalité ?
Cela faisait quatorze ans que nous n’avions pas sorti une nouvelle cuvée. L’idée est de continuer à approfondir l’exploration de l’ADN du pinot noir de Mailly à travers le travail du bois. Jusqu’ici, celui-ci n’intervenait que comme épice dans nos assemblages, alors qu’il représente dans cette cuvée la majorité soit 63 %, dont 50 % de vins vinifiés en fût et 13 % de vins élevés en foudres. Nous avons choisi la base 2016, dont le velouté et le côté généreux se prêtaient bien à l’expérience. Nous disposions déjà de fûts lorsque je suis arrivé en 2013 mais nous utilisions des barriques âgées. Le problème, c’est que si elles participent à la complexité des vins, elles ont aussi tendance à les fatiguer, en donnant un côté vineux qui ne correspond plus au style contemporain recherché par la clientèle. Cela confère un caractère très oxydatif, un peu bodybuildé, qui sature vite le consommateur. Quelques grandes maisons travaillent avec de vieux fûts, mais elles réduisent le passage du vin à un temps très court. Alors que dans les barriques plus jeunes, la micro-oxygénation est équilibrée par les propriétés anti-oxydantes des tanins encore présents dans le bois. Enfin, on peut facilement nettoyer une cuve. Un fût c’est plus compliqué, et lorsqu’il est ancien, il y a davantage de risques microbiologiques qui peuvent ensuite conduire à des déviations.

Vous dites chercher par le bois à souligner les traits naturels du pinot noir de Mailly pour mieux les mettre en évidence, expliquez-nous…
Le pinot noir de Mailly se distingue par sa capacité à combiner une fraîcheur naturelle, liée à l’acidité du terroir, et une forme de retenue dans les maturités qui lui donne toujours une petite tanicité structurante en fin de bouche. Elle ressemble à l’amertume tonique du schweppes. Tout l’intérêt de fûts jeunes, c’est qu’ils permettent justement de souligner cette petite amertume rafraîchissante grâce aux tanins du bois qui n’ont pas été lessivés par de trop nombreuses vinifications. Aussi, plutôt que de chercher le côté vanillé et sucrant, nous sélectionnons des bois plus structurants, rigides, longilignes, et une chauffe qui débouche sur des notes grillées.

Le bois accentue par ailleurs le caractère épicé, typique également de Mailly. Le terroir, à la suite de l’effondrement du cirque, a été chahuté dans tous les sens et nous avons quelques cuvettes froides. La maturation y est plus lente ce qui donne des notes végétales nobles, comme le fenouil, la chlorophylle. En vieillissant, elles se transforment en arômes épicés tels que le gingembre, le poivre, la cannelle. Les épices viennent en effet davantage de l’univers du végétal que de l’univers du fruit. Cette expression nécessitant une longue maturation, elle nous a donné l’idée de « variations » avec un deuxième dégorgement et une deuxième sortie dans les années à venir.

Enfin, dernière dimension, je travaille le bois dans un esprit champenois d’assemblage. Pour élargir la palette des notes disponibles, je multiplie les schémas. Certains vins sont simplement vinifiés sous-bois, d’autres qui ont été vinifiés en inox vont être élevés dans des foudres. Avec le réchauffement climatique et la dimension plus aléatoire des vendanges, on est de plus en plus vigilant à travailler les vins de réserve. Or, la conservation en cuve en inox génère le risque d’une réduction qui referme complètement les vins, là où le bois les amène à occuper un espace supplémentaire. A l’inverse, je trouve aussi très intéressant de faire des élevages en inox après des vinifications sous bois. Cela assouplit le côté marquant du bois neuf. De cette manière, alors que l’on avait quelque chose de saturant, d’omniprésent, on arrive à un profil pointu, précis, un univers toasté et délicat. Là-encore, on vient souligner une caractéristique de Mailly qui, en vieillissant, a naturellement tendance à prendre des notes briochées, de boulangerie, de pain au lait…

Prix: 95 €

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La Cité du vin fait sa rentrée

Pendant que certains prenaient des vacances d’été bien méritées, les équipes de la Cité du vin, elles, n’ont pas chômé ! Elles ont concocté une offre culturelle riche et variée jusqu’à la fin de l’année. Nous vous en disons plus.

Après un été au beau fixe, avec près de 97.000 visiteurs cumulés accueillis sur juillet et août (+ 7 % par rapport l’été 2019), faisant de ce millésime estival 2023 le deuxième plus beau depuis l’ouverture, et un taux de satisfaction record (plus de 90% des visiteurs recommanderaient la visite à leurs proches), la Cité du Vin continue à œuvrer pour honorer son titre d’incontournable de la ville de Bordeaux. Pour la période septembre-décembre 2023, elle propose à nouveau une belle palette de rendez-vous riches en saveurs, en destinations viticoles et en apprentissage.

Quelques temps forts
Le week-end du 16 septembre, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, la Cité du Vin vous convie à un voyage en Suisse. Plus précisément, c’est le vignoble de Lavaux (Suisse), avec  ses spectaculaires terrasses classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui sera mis à l’honneur le temps d’une après-midi spéciale, autour d’une conférence à 15h30, suivie d’une dégustation commentée à 17h30. Au diapason de la Coupe du monde de Rugby, lors de laquelle Bordeaux est l’une des villes hôtesses, deux événements lieront vin et ovalie le temps d’une soirée : le 29 septembre à 19h30, à la veille du match Géorgie-Fidji, une soirée exceptionnelle au Belvédère rendra hommage à la culture géorgienne (dégustation mets & vin et musique), en compagnie de la Fédération géorgienne de rugby, et le 10 octobre à 19h, la Cité du Vin recevra Gérard Bertrand, ancien rugbyman et vigneron, pour un Grand entretien. Pour ceux désireux d’en apprendre plus sur l’architecture de la Cité du Vin, des visites guidées architecturales seront organisées pour les journées nationales de l’architecture, le samedi 14 octobre à 14h30 et 16h, et le dimanche 15 octobre à 14h30. Enfin, à l’approche de la fin d’année, Véronique Sanders, présidente du Château Haut-Bailly, Grand Cru classé de Graves, sera accueillie le 5 décembre à 19h lors du second Grand Entretien de la saison.

Sur grand écran
Pour accompagner les soirées d’automne, la Cité du vin a prévu des projectionssur des thématiques diverses. Le 3 octobre à 19h, le documentaire Vignes sur le fil sera projeté dans le cadre du cycle « L’environnement et le vin » lancé au printemps dernier, et s’intéressera à l’adaptation des vignerons face au réchauffement climatique. Une rencontre suivra la projection pour échanger sur le sujet. Le 17 octobre à 19h, la série Des vignes et des Hommes s’envolera pour Santorin, ou encore pour La Rioja le 28 novembre. Le 8 novembre à 19h, le Ciné Gourmand reviendra pour une soirée où mets, vins, cinéma et animations artistiques se rencontreront avec un menu réalisé par Chef Jésus et Gabriel Gette, autour de la comédie sentimentale indienne The Lunchbox.

Vendanger le savoir
Orchestré avec l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, le cycle de conférences Les Vendanges du savoir, voué à rendre accessibles à tous les connaissances et avancées scientifiques sur la vigne et le vin, sera de retour cette saison, avec deux rendez-vous. Le 14 novembre à 19h, Didier Merdinoglu, chercheur en génétique, proposera d’étudier l’Histoire de la culture de la vigne dans la conférence « La vigne, de sa domestication à son amélioration génétique ». Le 12 décembre à 19h, Fabrice Redois, maître de conférences en géologie, hydrogéologue agréé et expert pour l’INAO, s’intéressera aux eaux souterraines qui coulent sous les vignes dans la conférence « De l’eau sous terre, au vin dans le verre ».

Côté dégustation
Toujours incontournables, les très instructifs et ludiques ateliers afterworks du jeudi soir donneront rendez-vous aux novices comme aux amateurs pour découvrir toute la diversité viticole et de savoureux accords mets-vins, avec une première séance à 18h30 et une seconde à 20h30. Au programme : vins de Corse le 21 septembre, vins de Bordeaux « Nouvelle vague » le 28 septembre, vins du monde et chocolat (en partenariat avec l’Agence de l’Alimentation Nouvelle-Aquitaine  AANA) le 5 octobre, vins du monde et bouchées innovantes (en partenariat avec l’AANA) le 12 octobre, vins de Bulgarie le 19 octobre, vins mystères d’Halloween le 26 octobre, vins blancs du monde et fromages (en partenariat avec l’AANA) le 2 novembre, vins du monde et charcuteries (en partenariat avec l’AANA) le 9 novembre, vins du Beaujolais le 16 novembre, vins du monde et Truffe (en partenariat avec l’AANA) le 23 novembre, vins mutés le 30 novembre, vins du monde et accords festifs (en partenariat avec l’AANA) le 7 décembre, vins d’Ukraine le 14 décembre, vins doux le 21 décembre, vins effervescents le 28 décembre.

En journée, deux ateliers sont également à retrouver toute l’année à la Cité du Vin : initiation à la dégustation à 15h en version multilingue, pour apprendre les bases de la dégustation, et Bordeaux 360° à 16h30 les samedis et jours fériés (en français), pour découvrir en immersion les vignobles de la région bordelaise à travers 4 films et des images spectaculaires à 360°.

Le 21 octobre à 18h, un atelier Grands Crus de Bordeaux sera également proposé dans le cadre du « Fascinant Week-end Vignobles et Découvertes ».

Plus d’informations sur le site web de la Cité du Vin.

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Comment Martell accélère sa transition environnementale

« Dans dix, vingt ou trente ans, le consommateur nous jugera sur nos pratiques d’aujourd’hui », répète inlassablement le PDG César Giron. La maison, deuxième acteur économique du cognac, détaille sa feuille de route RSE

Cognac, septembre 1868. Le négociant Martell écrit à l’un de ses agents à l’autre bout du monde : « Nous sommes en pleine vendange. La chaleur excessive que nous éprouvons depuis quelques jours fait malheureusement bouillir le raisin sur pied. Après les fortes gelées d’avril, nous ne pouvions compter que sur une récolte médiocre mais avec une température aussi élevée, le rendement sera encore inférieur à ce que nous supposions la semaine dernière. »

Que nous apprennent ces mots anciens, rédigés à la plume d’oie et délicatement couchés sur papier jauni ? Que les caprices de la nature ont toujours préoccupé les viticulteurs et les négociants charentais. Aujourd’hui, l’urgence climatique les exhorte à s’y intéresser plus encore. Dans les 83 000 hectares du pays du cognac, la transition environnementale n’est pas une option. C’est une exigence.

Tant l’amont viticole que l’aval industriel et commercial
César Giron, le PDG de Martell, deuxième acteur économique de la filière, le répète souvent : « Dans dix, vingt ou trente ans, le consommateur nous jugera sur nos pratiques d’aujourd’hui. Le monde du cognac, produit de luxe, symbole d’excellence, doit être pionnier en la matière. »

Question : la maison Martell, fleuron du groupe Pernod-Ricard, est-elle justement exemplaire ? Réponse : pas plus, pas moins que les autres grandes marques (ici plus collègues que concurrentes) mais avec de réelles spécificités que l’entreprise a détaillées en juin dernier, lors d’un voyage de presse à Cognac et à Cherves-Richemont. Y était conviée une dizaine de journalistes français de la presse généraliste et spécialisée.

Qu’a-t-on appris de neuf et d’intéressant ? Que la feuille de route RSE du négociant concerne tant l’amont viticole que l’aval industriel et commercial.

Vitiforesterie et cépages résistants
L’amont tout d’abord. Martell a fait de ses domaines (450 ha certifiés CEC en 2016 et zéro herbicide depuis 2019) un « labo expérimental à ciel ouvert », où les « trouvailles et bonnes pratiques ont vocation à être partagées avec les 1 200 viticulteurs partenaires de l’entreprise », souligne Adeline Loizeau, directrice des approvisionnements.

Ici, le négociant y teste la viticulture dite « régénératrice ». Il a notamment dédié une parcelle de 8 ha à l’étude de la « vitiforesterie », où 1 500 arbres et arbustes d’une trentaine d’essences favoriseront un « écosystème vivant et équilibré ». Le vrai plus : tous les végétaux (vignes et arbres) ont été installés en même temps, dans un agencement spatial inédit.

Martell s’est aussi engagé dans un programme de recherche variétale, en obtenant et en plantant depuis 2016 la bagatelle de 280 cépages moins sensibles à l’oïdium et au mildiou que l’ugni blanc. Cette année et l’an prochain, une vingtaine d’autres variétés aux plus grandes résistances polygéniques (notamment au black-rot, une maladie du bois) seront éprouvées.

« L’ère du mass market a vécu »
Évoquons désormais l’aval industriel et commercial. « Terre de Vins » a déjà présenté les efforts de Martell pour une distillation plus vertueuse. Nous ne connaissions pas, en revanche, la volonté du maître de chai Christophe Valtaud de valoriser les trésors de l’AOC et de promouvoir des assemblages issus d’un seul et même cru : « L’ère du mass market a vécu. Le vrai luxe, demain, sera de proposer des produits rares et uniques », a-t-il déclaré.

Enfin, Frédéric Potier, en charge du packaging et de l’innovation, a expliqué comment Martell et ses fournisseurs verriers et cartonniers privilégient l’écoconception des flacons et de leurs emballages. « Le poids de la carafe XO a fondu de 35 % et celui de la bouteille Noblige d’environ 10 %. Enfin, nous avons décidé de supprimer le plus tôt possible les étuis des gammes VS et VSOP. Aujourd’hui, 60 % de ces références sont déjà expédiées sans », a-t-il indiqué.

Last but not least, Martell a réaffirmé son soutien à l’armateur breton Towt, qui construit un premier cargo à voile. Le cognac devrait bientôt hisser la grand-voile. Première cargaison à destination de New York prévue en 2024.

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