Terrible coup de grêle sur les vignes bordelaises

C’est une énième catastrophe climatique qui a touché hier soir le vignoble bordelais lors d’un épisode bref mais d’une grande intensité. Ce matin, l’heure est à l’évaluation des dégâts.

Des voitures cabossées et des végétaux, dont les vignes, hachés. C’est le paysage de désolation qu’a laissé derrière lui l’orage de grêle qui a frappé hier soir, à la tombée de la nuit, Bordeaux et le vignoble bordelais. Le ciel s’est fait menaçant et des grêlons pouvant parfois atteindre la taille de balles de golf se sont abattus. S’il est encore difficile de mesurer avec précision ce matin l’étendue des dégâts, « plusieurs milliers d’hectares ont été touchés, dans le Médoc, à Macau, Blaye, Bourg, Saint-André-de-Cubzac, Galgon ou encore Fronsac, détaille Christophe Chateau, Directeur de la Communication au Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux. Ce qui est très difficile, c’est la répétition d’événements graves de ce type, avec certaines propriétés durement touchées, dont des parcelles grêlées à 100 %. »

A pied d’œuvre sur le terrain, la Chambre d’Agriculture de la Gironde sillonne actuellement le vignoble pour appréhender les ravages de cette grêle, des premières estimations chiffrées étant « probablement attendues cet après-midi ou dans la soirée. »

Cet événement résonne douloureusement d’actualité alors que se tient actuellement à la Cité du Vin, dans le cadre de la Bordeaux Wine Week, le Symposium « Act for change » dédié à l’avenir du vin et des spiritueux à l’horizon 2030.

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Cinq bonnes raisons de venir à « Good Wines Only »

Ce mardi 21 juin (18h-23h) à la guinguette « La Belle Saison » (Bordeaux), Terre de Vins et Les Crus Bourgeois du Médoc convient les amateurs à une soirée alliant vins, gastronomie et musique, en présence de 74 domaines de cette grande famille médocaine. Un événement à ne pas manquer !

La diversité à portée de verre

Pas moins de 74 domaines, venus de sept appellations d’origine contrôlées médocaines (Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc, Moulis-en-Médoc, Margaux, Pauillac, Saint-Estèphe) et représentant les trois niveaux hiérarchiques du classement (Cru Bourgeois, Cru Bourgeois Supérieur, Cru Bourgeois Exceptionnel) seront présents à cette grande et belle soirée. Issus de terroirs diversifiés et encépagements différents, proposant leur millésime 2018 ou 2019, ils promettent une belle mine de découvertes !

Une qualité encadrée et attestée

La promesse « Good wines only » n’est pas faite à la légère. Pour intégrer le classement des Crus Bourgeois, comprenant 249 domaines et révisé tous les cinq ans, les propriétés doivent satisfaire à des conditions définies par un cahier des charges strict. Parmi elles, une dégustation à l’aveugle et, pour les niveaux Supérieur et Exceptionnel, l’examen de la conduite du vignoble et de la stratégie de promotion et commercialisation. Un sticker d’authentification garantit l’appartenance à la famille des Crus Bourgeois, et proposera bientôt de nouveaux contenus grâce au QR Code (vidéos, réalité augmentée pour se projeter dans le vignoble médocain…)

Un engagement de développement durable

Allant au-delà de la préoccupation environnementale, les Crus Bourgeois ont fait le choix de s’engager dans une vision plus globale de développement durable, autour des aspects environnementaux, sociaux et économiques, avec en ligne de mire le classement 2025.

Des rapports qualité-prix imbattables

Charmeurs dès leur prime jeunesse mais aussi dotés d’une belle capacité de vieillissement pour ceux qui recherchent plus de complexité, la famille des Crus Bourgeois affiche, en plus d’une accessibilité de goût, une gamme de prix intéressante pour le consommateur, avec globalement des tarifs compris entre 8 et 30 €.

Des échanges privilégiés

Le temps de cette soirée, les amateurs pourront aller de table en table pour discuter en face-à-face avec les propriétaires et représentants des propriétés présents, et en apprendre plus sur les vins, les terroirs, et la grande famille des Crus Bourgeois.

Vous pouvez encore prendre votre entrée à Good Wines Only en cliquant sur ce lien.

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Cœur de Lune, le nouveau crémant d’Alsace de Bestheim

A la cave Bestheim, le crémant d’Alsace a le vent en poupe. La gamme s’élargit pour accueillir une nouvelle cuvée « Cœur de Lune » entièrement habillée du bleu de la nuit et de feuilles de vigne.

On l’attend d’un jour à l’autre la nouvelle cuvée de Crémant d’Alsace créée par les « Chasseurs du Lune », le surnom des vignerons de la commune de Bennwihr (Haut-Rhin), l’ancrage de la cave Bestheim.  Comment se différencie-t-elle des autres ? Sûr que son aspect visuel est entièrement neuf, mais cela ne suffit pas. C’est dans le verre qu’on découvre son style original, avec des arômes de fleurs blanches et de fruits comme on les aime en ce début d’été, les abricots et les premières pêches. En bouche, le style est extrêmement frais et droit, grâce à l’utilisation exclusive des cépages auxerrois et pinot blanc, sans la rondeur et la souplesse qu’apportent souvent le chardonnay. La qualité de ces deux cépages emblématiques de l’Alsace a peut-être été un peu négligée. Les autres secrets de la cuvée sont une absence de fermentation malo-lactique (pour garder l’acidité et la fraîcheur) et un élevage prolongé de 18 mois sur lattes qui apporte de la profondeur de saveur et de la longueur.

Un habillage exceptionnel

Pour mettre en valeur sa nouvelle cuvée, les vignerons de Bestheim ont choisi de faire une impression de grande qualité sur un sleeve en hélioflex au rendu brillant et velouté. Les différents films utilisés permettent de créer une dimension tactile et une expérience visuelle dynamique des feuilles de vigne, lorsqu’elles sont éclairées par la lumière spéciale du clair de lune.  Le résultat est un habillage unique qui donne envie d’aller voir la vigne et d’en caresser les feuilles. En fait une expérience de cet ordre est offerte par la cave Bestheim, qui propose une chasse au trésor dans son vignoble du grand cru Marckrain, juste au-dessus de la cave de Bennwihr. https://www.bestheim.com/fr/landing/368-oenotourisme

Gamme estivale

La nouvelle cuvée est vendue au prix de 10 euros. Les amateurs de bulles seront heureux de la comparer avec les autres cuvées de la cave Bestheim, en particulier la cuvée extra brut, vendue au même prix, mais mise en bouteille sans aucune liqueur de tirage, au terme d’un élevage particulièrement long de quatre années. A découvrir aussi pour célébrer l’été, le sylvaner des Chasseurs de Lune 2020, un vin frais et délicat (6,75€ ) et l’étonnant muscat des Chasseurs de Lune 2018 aux parfums si nuancés (8 €).


Vous pouvez encore participer au jeu organisé avec la Cave de Bestheim et tenter de remporter de nombreux lots, en cliquant ici.

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Un chardonnay du Sud pour le chablisien Laroche

Le Domaine Laroche fort déjà d’une belle gamme de chardonnay en Chablis vient de lancer en Vin de France un nouveau chardonnay qui vient du sud.

Depuis 2014, le domaine Laroche de Chablis (groupe AdVini) a lancé à l’initiative de son directeur général Thierry Bellicaud un partenariat avec le musée d’Orsay de Paris. Ce mécénat permet d’accueillir en visites privées à l’Orangerie les clients du domaine bourguignon et de la Maison Champy, la plus vieille maison de négoce de Beaune rachetée par le groupe en 2016. Forte d’une équipe fidèle avec un maître de chai entré dans la maison il y a 40 ans, José Ramalho, et d’un directeur technique, Dimitri Bazas à ce poste depuis plus de 20 ans, l’entreprise a même décroché en 2020 le label Entreprise du Patrimoine Vivant devenant ainsi la première maison de Bourgogne à l’obtenir.

Après une immersion dans les Nymphéas de Monet et les tableaux floraux de Caillebotte, une dégustation dans les salons privé du Musée d’Orsay permettait de retrouver les effluves florales dans les verres. Grégory Viennois, directeur technique de Laroche en a profité pour présenter la nouvelle cuvée de la Maison, un chardonnay 2021. Il a été déclaré en Vin de France car est issu majoritairement du terroir de Limoux « même si il peut y entrer des raisins de la Vallée de l’Orb au nord de l’Hérault, où le groupe a déjà un pied avec le Mas La Chevalière, précise Grégory Viennois. Nous avons concentré notre approvisionnement sur ce terroir froid limouxin propice au chardonnay et qui a déjà l’habitude des vendanges manuelles, mais nous n’excluons pas d’autres provenances ». « Il s’agissait aussi de bouger les repères et de casser les codes sans télescoper les autres vins de la gamme », précise Thierry Bellicaud. Ce chardonnay Réserve a été vendangé de nuit à la main, vinifié sur lies et élevée pour 20 % en barriques et demi-muids six mois avant une homogénéisation en cuve inox. Il est clairement sous influence bourguignonne et même chablisienne avec un chardonnay floral, sur la rondeur et des arômes de chèvrefeuille, de fruits blancs, d’amandes et de noisettes grillées (11,50€). Il rejoint ainsi la gamme de blancs en Chablis (Saint Martin et Vieille Voye), Chablis Premiers Crus (Les Vaudevey, Les Vaillons, Les Montmains, Les Beauroys,Côte de Léchet, Les Vaucoupins, Les Fourneaux, Mont de Milieu,Montée de Tonnerre, les Fourchaumes) et Chabllis Grands Crus (Les Bougerots,Le Clos, Les Blanchots, cru de prédilection de la maison avec également La Réserve de L’Obédience).

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Grande dégustation des 10 crus du Beaujolais

À destination des professionnels, l’Organisme de gestion des crus du Beaujolais organise une Grande Dégustation des lieux-dits des 10 crus du Beaujolais ce lundi 4 juillet à Paris, à la Fabrique Événementielle, à destination des prescripteurs. Un événement Terre de Vins/InterBeaujolais.

Découverte et valorisation

Le Beaujolais n’en finit pas de se (re)découvrir. Après un titanesque travail d’identification des sols, ayant abouti à l’élaboration de cartes géologiques uniques en leur genre et mettant en exergue la diversité géologiques du vignoble, le Beaujolais entend bien la faire déguster. Les vignerons ont toujours pressenti l’impact de leur terroir sur les cuvées, et en Beaujolais, les différences sont nombreuses sur des territoires plutôt réduits.
« On a envie de montrer que nos crus du Beaujolais ont eux aussi des terroirs très différents », explique Jean-Marc Lafont, président de l’ODG des crus. Certains crus sont d’ailleurs engagés dans une démarche de reconnaissance de leurs climats et lieux-dits, voire premiers crus. « Au-delà de la valorisation des terroirs et des crus, c’est aussi une démarche fédératrice qui unit et réunit les vignerons du Beaujolais autour d’une qualité reconnue », précise Jean-Marc Lafont.

Lieux-dits, climats et vieux millésimes

Le nombre de lieux-dits impliquent nécessairement des typicités pour chaque cuvée qui en est issue. On en dénombre environ 300 répartis sur les aires d’appellation des crus, dont certains déjà célèbres, comme La Madone à Fleurie, ou encore les Charmes ou la Côte du Py à Morgon. Chaque appellation (soit : Morgon, Fleurie, Régnié, Chiroubles, Juliénas, Saint-Amour, Brouilly, Côte-de-Brouilly, Moulin-à-Vent et Chénas) présentera en moyenne entre 4 et 6 cuvées représentatives de ses lieux-dits emblématiques.
Une master-class sera animée par Fabrice Sommier, meilleur ouvrier de France en sommellerie et Master of Port, de 11h30 à 12h30, sur « la mosaïque des sols des crus du Beaujolais ».

En plus de pouvoir déguster la diversité et la qualité des lieux-dits des crus du Beaujolais, ne manquez pas l’espace dédié aux vieux millésimes, afin de prendre la mesure du potentiel de garde du gamay sur les terroirs qui s’y prêtent.

Inscription réservée aux professionnels  : mmurguia@terredevins.com

Lundi 4 juillet de 11h à 16h
La Fabrique Evenementielle
52ter rue des Vinaigriers
75010 Paris

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Symposium Act for Change : fixer un cap à 2030

A l’occasion de la Bordeaux Wine Week, un symposium “Act for change” aura lieu aujourd’hui et demain à la Cité du Vin. L’ambition de ces rencontres et conférences est donnée par Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium : “Bordeaux est un phare, il est important que ce phare fixe un cap, à horizon 2030”.

Durant deux jours, experts et acteurs majeurs de la filière viti-vinicole se confronteront aux défis posés par notre ère. “Le monde viticole est un écosystème confronté à de nombreux enjeux” convient Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. Comme attendu, les enjeux environnementaux seront au centre des débats, notamment lors de la Table Ronde organisée autour de Rupert Joy avec la participation de Marta Mendonça, responsable du Protocole de Porto, Jérémy Cukierman, Gilles Brianceau et Nathalie Ollat. En concluant, l’édile souligne : “La canicule de ces derniers jours soulève notre vulnérabilité, le chemin est encore long”.

Pour autant, ce deuxième chapitre du symposium “Act for Change” a vocation à s’intéresser à l’ensemble des grands changements auxquels la filière sera confrontée. Rodolphe Lameyse développe ce point : “L’un des objectifs de ces deux journées sera assurément de mieux cerner les attentes du consommateur, en termes de goût mais surtout de sens conféré au vin”. Deux conférences aborderont ce thème, l’une par le biais de l’aspect organoleptique de la question, l’autre touchant à l’emballage des vins et spiritueux.

La vigne, le vin, représentent un poids majeur pour l’économie de la Métropole” assure Brigitte Bloch. Un angle plus “business” sera ainsi proposé aux participants de ce symposium, notamment à travers les problématiques de commercialisation et de distribution, recueillant l’avis d’experts tel que Fabrice Bernard, Président de Millesima. Dernier axe d’étude, l’innovation et la digitalisation permettront d’aborder de nouvelles projections pour la filière, qu’elles prennent place à la vigne, avec notamment un focus sur l’agroécologie, ou bien derrière nos écrans.

Consécutivement à ces conférences, Vinexposium mettra en œuvre ses “Vinexpo Meetings”, rencontres privilégiées réservées à 40 producteurs et 120 acheteurs au cœur du Hangar 14.

A quelques jours du lancement de la Bordeaux Wine Week et de l’ouverture du symposium, Christophe Navarre, Président du CA de Vinexposium résume l’ambition de ces deux jours : “Anticiper pour gagner !”

Les conférences et débats sont ouverts à tous, dans la limite de 250 personnes. Tarifs et inscriptions à retrouver en cliquant ici.

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Besserat de Bellefon ou l’art de la crémosité

Le champagne Besserat de Bellefon, c’est la petite pépite qui monte, qui monte… En témoigne cette nouvelle « Réserve Collection », qui rassemble quatre millésimes découverts par Nathalie Doucet et son chef de caves au moment de l’inventaire qui a précédé la filialisation de la Maison, désormais pleinement autonome au sein du Groupe Lanson BCC.

Pour obtenir une belle crémosité dans le champagne, il existe plusieurs techniques. D’abord le choix des terroirs, certains étant réputés plus crémeux, onctueux, enveloppants que d’autres comme Ambonnay dans les noirs ou le bien nommé Cramant dans les blancs. Une deuxième option consiste à pratiquer une demi-mousse, que l’on appelait autrefois en Champagne « Crémant ». En mettant un peu moins de sucre au tirage, on obtient une effervescence plus légère, des bulles plus fines. Cette technique fit le succès de la cuvée des Moines de Besserat de Bellefon dans les années 1930 dont s’inspire aujourd’hui toute la gamme de la Maison. La présidente Nathalie Doucet explique : « Sur le marché asiatique, où l’effervescence du champagne est parfois perçue comme agressive, cela présente beaucoup d’intérêt ». On notera que cette appellation « Crémant » a été abandonnée par les Champenois dans les années 1980. « L’interprofession a accepté de céder le terme aux autres vins effervescents en échange de l’abandon de la mention « méthode champenoise » confie le chef de caves Cédric Thiébault.

Il existe enfin une troisième technique, celle du vieillissement qui affine elle aussi la bulle en réduisant au fil des années la pression tout en donnant, outre la texture, des arômes évoquant la crème pâtissière. Au XIXe siècle d’ailleurs, le terme « Crémant » désignait souvent les vieux champagnes plutôt que des demi-mousses. Ce vocable regroupait ainsi les cuvées les plus chères et les plus recherchées des maisons. Le lancement de La Réserve Collection de Besserat de Bellefon s’inscrit dans cette tradition en nous offrant toutes les nuances d’un long vieillissement à travers quatre millésimes très anciens : 1990, 1992, 1986 et 1985. Des champagnes dont l’effervescence est encore belle, juste un peu plus crémeuse que celle des millésimes plus récents. On expliquera ce maintien par l’étonnante qualité des capsules dotées de joints en liège employées à l’époque, et peut-être aussi par un dégorgement relativement tardif pour des vieux millésimes (mars 2019). Les assemblages réunissent essentiellement des grands crus avec une dominance de pinot noir et de chardonnay, et une petite proportion de meunier issue des premiers crus. Le blocage de la fermentation malolactique, une norme dont la maison ne s’est jamais écartée, leur a gardé beaucoup de fraîcheur prouvant une fois de plus tout l’intérêt de ce process sur les très longues gardes.

1990 est un millésime qui parle à tout le monde, une sorte de patriarche devant lequel tout amateur doit s’incliner. « Les gelées printanières laissaient augurer une récolte assez maigre. Cela s’est soldé au contraire par un rendement généreux à 11.900 kilos, une vendange précoce et des raisins très sains et très mûrs. » Le nez allie la pâte de coing et le pruneau, la bouche a gardé des notes salines et iodées (270€).

1992 lui est pourtant supérieur alors que le millésime n’est pas resté dans les annales. Il s’agit de la première année où, à la suite de la crise de surproduction engendrée par la Guerre du Golfe, l’interprofession a décidé d’en profiter pour améliorer la qualité en abaissant le rendement au pressurage. Le nez est miellé, laissant apparaître quelques notes de champignon, la bouche est vive, avec un côté granny-smith, une pointe de cannelle, et une fin gourmande sur la crème moka (198€).

1986 non plus n’est pas référencé parmi les très grands millésimes. Là-encore, le vieillissement a permis de combler le fossé. Alors qu’il n’a jamais connu d’élevage en fût, on a l’impression d’y déceler des notes boisées. Le goût de cédrat, cet agrume à la fois frais et doux, est très séducteur. Les fruits exotiques sont aussi à la fête, en particulier l’ananas cuit qui achève de créer cette trame délicieusement acidulée (234€).

1985 est le point culminant. On n’avait sans doute pas connu d’hiver aussi froid depuis celui qui provoqua les famines de la fin du règne de Louis XIV, au point d’endommager certains ceps. La vendange réduite (6800 kilos) a donné des raisins concentrés, riches. Cette cuvée intense, miellée, avec ses arômes de cèdre et de zeste confit, son amertume de pêche de vigne, en est le reflet parfait (234€).

https://boutique.besserat.com

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Primeurs : Figeac, La Conseillante et Pavie-Macquin sont de sortie

Un très beau trio de la rive droite de Bordeaux a dévoilé le prix de son millésime 2021 : Château Figeac, Château La Conseillante et Château Pavie-Macquin.

Château Figeac, 1er Grand Cru Classé de Saint-Émilion, vient de sortir au prix de 189 € HT, en hausse de +3,85%, signe qu’au-delà de “l’effet millésime”, la propriété de la famille Manoncourt, qui fait partie des grands favoris pour accéder au statut de ‘A’ lors du prochain classement qui sera dévoilé en septembre prochain, ne cesse de gagner en valorisation et en attractivité. Toujours à Saint-Émilion, sur le terroir du plateau calcaire, un autre 1er Grand Cru Classé, Château Pavie-Macquin, sort pour sa part au prix de 67,20 € HT, identique au millésime 2020. Enfin, on reste sur la rive droite mais côté Pomerol pour le château La Conseillante, très belle propriété de la famille Nicolas dont les vins ne cessent de faire l’unanimité auprès des dégustateurs. Le 2021 est mis en marché au prix de 182 € HT, identique à l’année dernière.

Le n°77 de Terre de Vins “spécial Primeurs” est depuis le 18 mai 2022 dans les kiosques.

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Pommery : une nouvelle exposition consacrée à la « rêverie »

Il y a le rêve, mais il y a aussi la rêverie, cet état de semi-conscience où l’esprit plus libre se livre à toutes les associations d’idées, un état prisé par les artistes qui y puisent souvent leur inspiration. Le domaine Pommery à Reims pour sa 16ème nous invite à en explorer les labyrinthes.

@Ballade Studio@Ballade Studio@Ballade Studio@Ballade Studio@Ballade Studio

Avec « Rêveries », Nathalie Vranken ne pouvait choisir meilleure manière de rendre hommage à l’esprit vagabond de Jeanne Pommery qui a façonné ce champagne de légende. Comme toujours dans les expositions de la Maison, le génie des artistes est d’avoir su jouer avec les différents espaces, escalier infini, crayères aux allures de cathédrale, cellier à la charpente métallique façon Eiffel, la richesse du patrimoine du domaine ne pouvait que les inspirer et leur talent nous en révèle des facettes insoupçonnées.

Ainsi, devant ce château insensé digne de la Belle au bois dormant dont l’architecture reprend les codes des Tudor (sans jeu de mot !), Lilian Bourgeat a installé un banc surdimensionné (2,5 fois la taille d’un banc normal). Le visiteur qui veut jouir du spectacle onirique de la bâtisse est donc obligé de se hisser au sens propre comme au sens figuré à la hauteur du rêve fou et démesuré sorti de l’imagination de Madame Pommery pour mieux rêver avec elle. Le banc n’est-il pas aux yeux de tous les poètes le lieu par excellence de la rêverie ? Même s’il n’est pas en pierre, on songe immédiatement aux vers de Théophile Gauthier : « Au fond du parc, dans une ombre indécise, il est un banc, solitaire et moussu, où l’on croit voir la Rêverie assise ».

On se souvient que dans l’univers fantastique du romancier Lovecraft, pour rejoindre les « contrées du Rêve », le rêveur doit descendre deux escaliers. Le premier comporte 70 marches, c’est celui du sommeil léger. En bas, deux gardiens jugeront s’il est apte à descendre les 700 autres marches qui mènent au sommeil profond, un espace dangereux où les secondes du monde éveillé peuvent durer des années, et d’où l’on ne revient pas toujours. Chez Pommery, l’escalier de 116 marches qui conduit aux caves en est le parfait symbole. Le caractère onirique de cette descente est ici figuré par les mobiles en forme de fleurs géantes multicolores de Hsiao-Chi Tsai et Kimiya Yoshikawa qui ornent le plafond…

Nous voici donc immergés dans les caves et la sculpture en marbre « Nightmare » de Javiez Pérèz d’un oreiller encore marqué par l’empreinte de la tête de celui qui y a dormi, placé au beau milieu d’un caveau, nous fait imaginer sans peine l’effet produit sur celui qui se réveillerait dans ce souterrain. L’étrangeté des formes, l’immensité des lieux, ses ombres, le vide, lui procurerait l’impression de déambuler dans un mauvais rêve.

Faire ressortir cette immensité inquiétante, c’est tout l’enjeu de l’œuvre d’Anne-Flore Cabanis « Direction et Aplomb » constituée de sangles tendues et parallèles qui montent depuis la base de la crayère jusqu’à l’ouverture de l’essor. La profondeur abyssale de ce puit creusé dans la craie (30 mètres) devient ainsi beaucoup plus perceptible. Le visiteur a l’impression de se trouver au pied d’un gigantesque gratte-ciel, les lignes verticales formant comme des lignes de fuite se rejoignant vers l’infini, tout là-haut, là où brille, comme l’espoir au bout de la nuit et des mauvais songes, la lumière du jour. La disposition en croix de ces fils indiquant les quatre points cardinaux fait figure de point de repère dans le labyrinthe des caves. Les rêves ne sont-ils pas eux aussi des labyrinthes à l’intérieur des quels on se sent parfois enfermés et où on cherche désespérément une boussole ?

Enfin, on retiendra « The memory hole ». L’œuvre de Skki se compose de néons. Elle est située fort à propos dans la crayère où trône l’ancien bas-relief de Navlet de la fête de Bacchus. Le dessin des tubes incandescents suit les traces d’humidité sur les parois. Dans l’obscurité de cette cave, le clignotement de ces lumières glauques évoque une ambiance post rave party où l’on aurait quelque peu abusé du champagne et où la réalité qui nous entoure ne nous parvient plus que par flashs successifs, pour devenir de plus en plus flou. Ce moment fatal où avant de basculer dans le trou noir (et qu’est-ce qu’une crayère sinon un trou noir ?) tout se met à tourner au ralenti, tout comme la musique diffusée ici par l’artiste.

Tarif : 24 € – Jusqu’au 8 novembre

www.champagnepommery.com

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Une canicule à effet modéré dans le vignoble du Sud-Ouest

Le Sud-Ouest est particulièrement concerné ces jours-ci par la canicule, l’une des plus précoces jamais enregistrées avec des températures maximales à plus de 35 º qui ne redescendent  pas à moins de 20° la nuit. Quel peut être l’impact sur les vignes?

Après le gel et la grêle, cet épisode de forte chaleur peut-il nuire au vignoble? « Bien sûr, les fortes chaleurs augmentent l’évapotranspiration de la plante et du sol mais heureusement, nous avions quelques réserves hydriques en sortie d’hiver, estime Eric Serrano, directeur de l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin) de Toulouse. A ce jour, il n’y a pas d’impact majeur mais on peut avoir des risques d’échaudage sur les cépages les plus précoces comme le gamay, le sauvignon, le malbec… On peut l’éviter notamment en retardant l’effeuillage ».

Les indices de Winkler et Huglin qui cumulent les températures moyennes enregistrées au-dessus de 10°C, la durée d’ensoleillement corrélés à la teneur en sucres des raisins sont parmi les plus élevés de ces dix dernières années dépassant même 2003 qui n’était monté en température record que début août. « La floraison s’est plutôt  bien passée hormis quelques secteurs touchés par la grêle de début juin mais la chaleur pourrait jouer sur le volume des baies et sur une précocité phénolique ».

Pour le groupe coopératif Plaimont, pas d’inquiétude non plus mais il a été conseillé aux viticulteurs de reporter l’effeuillage d’une semaine et d’arroser les plantiers (jeunes vignes). « La sécheresse accompagnée de chaleur la nuit est surtout inquiétante au moment de la véraison car elle fait perdre l’intérêt aromatique de nos cépages pyrénéens, précise le directeur Olivier Bourdet-Pees. Les mansengs, le colombard et le tannat détestent ça, ils chutent en acidité et les feuilles se retournent ». 

Des tisanes qui soulagent

Jacques Fourès, œnologue-conseil spécialisé en biodynamie, confirme que les vignes de plus de 15-20 ans surtout celles travaillées en bio n’auront pas de problème « car le système racinaire étant plus développé et les sols décompactés par l’activité microbiologique, l’eau est bien rentrée ces dernières semaines ». Et de préciser que l’on peut atténuer le stress de la vigne en pulvérisant des tisanes de camomille, d’achillée millefeuille pour un stress plus fort et même de l’hélichryse (immortelle) sur des sols très secs. « Cela peut aider la plante à survivre et à attendre la pluie ».

Michel Maestrojuan du domaine Entras (32) utilise plutôt la valériane qui protège des conditions extrêmes. Il a également évité de traiter ces jours-ci et a limité l’utilisation du soufre qui peut brûler le feuillage par un effet loupe de la pulverisation. « La canicule, moins problématique que la sécheresse qui limite l’emmagasinement de l’azote par la plante, a néanmoins l’avantage de sécher les premières taches de mildiou. Mais la principale conséquence est pour l’homme : pour la première fois en juin, nous avons avancé d’une heure le début du travail en vigne pour que les équipes commencent à travailler à 6h du matin et souffrent moins de la chaleur ».

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