Corse-Calvi bientôt tout bio

L’appellation Corse-Calvi, forte d’une dizaine de vignerons particulièrement dynamiques et dotés d’un bel esprit de famille, ne cesse de se renouveler, en vignes et en caves ; elle devrait être entièrement certifiée en bio d’ici 2023.

L’appellation Calvi au Nord-Ouest de Corse profite d’un nouveau dynamisme avec l’arrivée de jeunes vignerons à la tête de plusieurs domaines. A commencer par le président Paul-Antoine Suzzoni, à peine trentenaire, qui reprend progressivement le Clos Culombu et qui ne manque pas d’idées pour fédérer. Il a de qui tenir le fils d’Étienne comme Marc-Andria Acquaviva, le fils de Pierre au Clos Alzipratu, Marina Acquaviva, fille d’Achille au domaine A Ronca, Marc Paolini, fils de Cathy au Clos Landry, Marc-Antoine Villanova qui vient tout juste de s’installer au domaine Camellu après son père Bernard. Hormis Camille-Anaîs Raoust au Domaine Maestracci qui a déjà pris la suite de ses parents et la famille Orsini qui a succédé au patriarche disparu en 2018, les autres permettent pour l’instant à leurs parents de prendre un peu de recul et surtout du temps pour transmettre. Mais l’envie de renouveau est déjà là. Preuve en est la construction de plusieurs caves plus modernes et mieux équipées, notamment en froid et pour une diversité d’élevages.

L’appellation devrait également d’ici 2023 être entièrement certifiée en bio. Même les derniers arrivés qui n’ont pas hérité d’un domaine familial suivent la même philosophie : les frères Grisoli au Château Prince Pierre Napoléon Bonaparte qui ont lancé la conversion bio dès les premières plantations en 2017 et L’Enclos des Anges de Richard et Marjorie Spurr installés depuis une douzaine d’années et également en conversion. Culombu et Maestracci sont déjà certifiés en biodynamie (Demeter), Prince Pierre devrait l’être en 2022. On voit également de plus en plus de moutons qui entretiennent les vignes l’hiver dans le paysage de Balagne. Paul-Antoine avoue préférer la biomasse par enherbement naturel ou semis de vesces et féveroles riches en azote afin de lutter contre l’érosion l’hiver et à enfouir aux beaux jours pour éviter la concurrence. Mais toutes les méthodes participent à l’évolution vers le bio.

Sélections massales et conservatoire de cépages

L’appellation est avant tout une grande famille qui compte une dizaine de membres sur un périmètre restreint autour de Calvi, Calenzana et Feliceto, entre les montagnes dont le majestueux Monte Grossu qui domine à plus de 1930 m la baie calvaise, et la côte de la Balagne au camaïeu d’eaux turquoises et émeraudes. Elle bénéficie encore d’un gros potentiel de plantation en surfaces. Elle comptait 2000 hectares de vignes dans les années 60, 300 aujourd’hui, concentrées principalement dans les vallées du Reginu et de Figarella. “Il y a 50 ans, à Galeria au sud de l’AOC, il y avait des vignes mais les terres en coteaux ont souvent été échangées contre des plaines mécanisables” raconte Paul-Antoine (photo ci-dessous). Une étude de terroir devrait permettre de développer les sélections parcellaires, d’évaluer différentes méthodes culturales telle l’agroforesterie déjà pratiquée chez Alzipratu, Culombu, l’Enclos des Anges, Landry, Camellu et Prince Pierre, et de définir les essences de haies à replanter qui auront vocation à faire brise-vent et à accueillir les insectes sans être en concurrence avec la vigne pour les pluies.
Contrairement à Patrimonio qui a interdit complètement la possibilité d’irrigation dans son cahier des charges, Calvi “la tolère sous dérogation et il est vrai que le goutte à goutte se développe mais le principal est de sauver la récolte les années de sécheresse – qui arrivent de plus en plus souvent, et que le vin soit bon” estime Paul-Antoine.

Forte de l’esprit d’entraide qui règne dans ce vignoble de Balagne au Nord-Ouest de l’île, l’idée d’un conservatoire de cépages autochtones a été lancé. L’appellation s’est mise en quête d’un ampélographe capable de réaliser un audit des vignes avant de lancer des sélections massales. “Le CRVI – le Centre de Recherche Viti-vinicole Insulaire de Corse – procède déjà à des sélections massales mais sur les nouveaux cépages [après l’aleaticu, le minustellu, le carcaghjolu neru, le biancu gentile, le codivarta et le genovese, sont rentrés récemment dans les cahiers des charges le biancone, le brustianu, le cualtacciu, le muriscu, le muscateddu, le rossula bianca, le vintaïu] ; pour les cépages existants, nous voulons être sûrs d’avoir le meilleur matériel possible pour faire, par exemple, la différence entre des sciaccarellu à gros grains pour les rosés et des sciaccarellu plus noirs et plus intéressants pour élaborer les rouges”. Le conservatoire pourrait être installé sur une parcelle de Culombu, le plus grand vignoble avec Orsini et Alzipratu, mais il restera à trouver un vigneron pour s’en occuper.

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Les sommeliers ont déjà ressenti l’enthousiasme des clients

La météo n’a pas rendu facile cette réouverture des terrasses. Mais l’attente était forte et l’envie de partager un repas au restaurant s’est accompagnée d’un choix de vins plus qualitatifs.

Des Ardennes à La Rochelle, de la Bretagne à la Haute-Savoie, les conditions météo n’ont pas permis le même volume d’activités pour les restaurateurs qui ont relancé leur activité en terrasse ce 19 mai. Dans la fraîcheur et entre deux averses, Eric Arnaud (Le Concept, à Charleville-Mézières) a réussi a servir une trentaine de clients sous les arcades de la place ducale. « Il faudra le retour du soleil pour exploiter la terrasse non couverte ! Mais au moins nous avons retrouvé des clients heureux qui nous ont permis d’afficher complet au déjeuner et ce sera la même chose pour le dîner. » Avec une équipe réduite, le président des sommeliers de Champagne-Ardennes a adapté son offre en réduisant le nombre des plats et celui des vins au verre. « Pour un midi, nous avons vendu plus de bouteilles et les gens ont mis plus de prix. Une tendance qui devrait s’amplifier en soirée. »

Après une averse matinale, les terrasses de La Rochelle ont pu accueillir une clientèle nombreuse comme le souligne Julien Chiron, chef sommelier du groupe développé par Grégory Coutanceau. « Les Flots et L’Entracte ont affiché complet à midi alors que le rooftop de Vivre[s], à Rochefort, a servi une cinquantaine de personnes. C’est un bon démarrage. Après ces longs mois de fermeture, les clients ont tourné le dos à leur frustration en se faisant plaisir au travers d’une montée en gamme pour le vin. Parmi les belles bouteilles servies pour ce premier déjeuner, il y avait des côte-rôtie de Cuilleron ou encore un condrieu de Georges-Vernay. » Ici la carte des vins est présentée sur tablette tactile et sa présentation a été simplifiée afin de permettre à chacun d’accéder à la région ou à la couleur du vin souhaitées.

« C’est le ciel qui décide ! »

Cet enthousiasme, Isabelle Mabboux, cheffe sommelière de l’Impérial Palace à Annecy, ne l’a pas vraiment connu. La pluie et à peine plus de dix degrés au thermomètre ont eu raison de l’appétit des clients. « Seule la brasserie attenante au casino a pu assurer une cinquantaine de couverts en terrasse, essentiellement des joueurs. À La Voile, où nous proposons une carte composée de quelques plats canailles inspirés par des produits de la région comme les filets de perche ou les cuisses de grenouille, il faudra attendre un ciel plus clément pour ouvrir notre terrasse. Mais les prévisions ne sont pas rassurantes… »

Sous le ciel breton de Dinard finalement coopératif, Cédric Maupoint, qui s’est éloigné de Paris et des palaces pour profiter de la vue sur Saint-Malo, a vécu son premier service 2021 à L’Hôtel de la vallée. « Comme notre terrasse n’est pas chauffée, c’est le ciel qui décide. Une vingtaine de clients a pris place au déjeuner et tous ont choisi des vins au verre dans notre sélection qui propose trois blancs, trois rouges, deux moelleux et deux champagnes. Depuis mon arrivée, après le premier confinement, je travaille sur la carte et comme nous sommes tournés vers la mer elle se compose de 70 % de vins blancs avec une attirance naturelle vers la vallée de la Loire. Mais je vais laisser aussi plus de place à la vallée du Rhône septentrionale. »

Au Château de Berne, dans l’arrière-pays varois, le soleil était au rendez-vous et clients de l’hôtel ou de passage ont bien profité de la terrasse. Et si la table étoilée ne sera ouverte qu’au dîner, ils ont donné un relief particulier à cette renaissance. De quoi donner le sourire à Anaïs Beaudouin, la nouvelle cheffe sommelière. « L’esprit de plaisir était présent à toutes les tables, de l’apéritif jusqu’au digestif. Et si les vins du domaine ont toujours la préférence, beaucoup ont poussé la curiosité plus loin et c’était une très bonne surprise », souligne la jeune femme qui planche sur une carte marquée par une présentation originale. « Vingt couverts sont prévus pour le premier dîner et des plaids seront mis à la disposition de nos visiteurs s’il fait encore un peu frais… »

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En terrasse chez les lauréats du Tour des Cartes Occitanie

Les lauréats du Tour des Cartes Occitanie 2020 ont rouvert aujourd’hui, dans cette région où la terrasse et l’extérieur constituent un art de vivre une bonne partie de l’année, en ville comme au bord de la mer. En ce jour T comme Terrasse, retrouvons les lauréats de la première édition, avec un beau soleil et du vent sur l’Occitanie !

À Nîmes, Michel Hermet, président du jury de cette première édition, grand prix du Tour des Cartes national 2020 en catégorie restaurant bistronomique, a préparé son Wine Bar Le Cheval blanc, son grand patio protégé à l’intérieur, et une terrasse avec vue sur les arènes. « Le patio est complet à midi, la carte est prête avec nos spécialités midi et soir ! Tartare, tête de veau, brandade… Il y a du vent, mais on va installer l’extérieur et on peut servir non-stop. » Parfait pour accompagner sa belle carte de vins, aux centaines de références.

À Montpellier, Brasserie BG, premier prix en catégorie restaurant traditionnel, également récompensé en catégorie bar à vin en 2017 et 2020, a accueilli ses premier convives à midi sur sa terrasse au bord du bassin Jacques Cœur, dans le quartier moderne de port Marianne. Alexandre Beaugrand a profité du confinement pour rajouter une centaine de références à sa carte, de quoi faire rêver les amateurs avec désormais plus de 500 étiquettes. « Nous sommes complets pour plusieurs jours, il y a même une table qui a réservé midi et soir ! »
À Montpellier toujours, Glouglou, lauréat en catégorie bar à vin, est installé sous une voute de vieilles pierres, dans les rues étroites du vieux Montpellier. Eric Bernabeu va fonctionner avec sept tables en terrasse, pouvant accueillir au maximum 16 personnes. « Ce n’est pas beaucoup, mais ça permet de reprendre. Je suis vraiment content de rouvrir. »

À Sète, La Ola, premier prix dans la catégorie restaurant de plage, si spécifique à la région, est le plus ancien de la ville dans son genre, avec une carte des vins très axée Languedoc. Pascale Jones-Hersog, sa directrice, est heureuse : « Nous sommes déjà complets pour les jours à venir, ça va être animé ! ». La Ola propose aussi une formule panier pique-nique pour deux, depuis début mai, qui va continuer. Le restaurant de plage, avec une nappe sur le sable.
À Sète côté ville, The Marcel, lauréat en catégorie restaurant gastronomiques, n’a pas cessé de travailler durant le confinement, avec des propositions à emporter pour son comptoir aux Halles de Sète, au Rio, au restaurant gastronomique et « L’Expérience The Marcel », dans ses six suites d’artiste avec dîner gastronomique servi façon “Room Service”. La réouverture commence aujourd’hui pour le Rio, en terrasse, 7j/7, de 11h à 21h. Le mercredi 9 juin, le groupe The Marcel ouvre le comptoir aux Halles tous les midis, et le restaurant étoilé avec le chef Fabien Fage en cuisine, tous les soirs du mardi au samedi de 19h à 23h (nouvel horaire du couvre-feu) et le samedi et le dimanche pour le déjeuner. 

À Béziers, le Chameau Ivre, prix spécial de la carte d’exception rouvre dès aujourd’hui la terrasse de son bistrot cave et bar à vin. Philippe Catusse, caviste d’exception aux 3 500 références, et Yohann Roussière, chef et sommelier, ouvrent au déjeuner et préparent apéro, tapas et plats à emporter pour le soir. Après ce premier service, Philippe Catusse constate que « les gens attendaient ça depuis des mois, on a dû refuser des réservations ! On est restés ouverts pour garder le lien avec les clients et l’équipe, tout le monde est content. Je trouve que les rapports humains ont changé… Le vin ça se regarde, ça se touche… Chez un caviste, pas derrière un écran ! »

À Rivesaltes, Poivre Rouge, lauréat catégorie restaurant de chaîne, retrouve ses clients dès aujourd’hui, sous les parasols rouges. Eddy Clément, son manager, est fin prêt avec son équipe : « On est contents ! Nous avons gardé le contact avec tous les collaborateurs durant tout le confinement, nous sommes une grande famille. »

À Frontignan, le Poisson Rouge, prix spécial du jury pour sa carte de vins exceptionnelle dans sa catégorie, avec 200 références du Languedoc et de la France entière, annonce sur son Facebook qu’il va retrouver ses clients en mai : réouverture à l’horizon !

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