[Médoc] Le bio de blanc de Fourcas Hosten

Alors que la petite trentaine d’étiquettes de vin blanc du Médoc ne connait pas la crise, le Château Fourcas Hosten sort son premier millésime de cette couleur en bio.

Le Château Fourcas Hosten est d’abord un vin rouge de Listrac dont le vignoble d’une cinquantaine d’hectares entoure une chartreuse du XVIIIème. C’est l’histoire du Médoc dans toute sa splendeur et son classicisme mais les propriétaires Laurent et Renaud Momméja ont continué de nourrir les pages de ce domaine, d’une part en choisissant de planter du sauvignon blanc, du sauvignon gris et du sémillion en 2012 et 2013 et d’autre part en faisant le pari de l’agriculture biologique. Ainsi, le millésime 2020 actuellement mis à la vente est le premier millésime blanc certifié.

Ce vin est composé de 67% de sauvignon blanc, de 18% de sauvignon gris et le reste de sémillon, trois cépages s’épanouissant sur des sols argilo-calcaires. « Ce millésime est d’abord marqué par un hiver pluvieux et doux qui accélère le débourrement, expliquent les propriétaires. La vigne impose un rythme particulièrement soutenu jusqu’à la floraison. Une courte fenêtre météo aux conditions clémentes favorise une très belle fleur, rapide et parfaitement homogène. Enfin, une pluie salvatrice intervenue mi-août interrompt la sècheresse estivale et permet de déstresser la vigne pour une parfaite maturation des baies ». Il faudra neuf matinées pour aller chercher la parfaite maturité du raisin. Après un élevage et quelques bâtonnages sur lies fines, il en ressort un vin soyeux et équilibré où un léger gras vient porter des notes d’agrumes et de pêches de vignes. Un vin qui nous convainc que les blancs du Médoc vont poursuivre leur ascension. En attendant l’obtention de l’appellation…

Le Blanc de Fourcas Hosten 2020 AB : 28€.

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[Pauillac] Du mercato à Pichon Baron

Pierre Montégut, directeur technique du Château Suduiraut, vient d’être également nommé directeur technique du Château Pichon Baron, l’iconique second Grand Cru Classé 1855 de Pauillac. Il succède à Jean-René Matignon et répond à nos questions sur le pourquoi du comment de ce mercato.

Pierre Montégut, comment Christian Seely, le directeur général d’AXA Millésimes, vous a-t-il proposé ce poste et votre accord a-t-il été immédiat ? 

Jean-René Matignon avait prévenu Monsieur Seely de son départ et celui-ci m’a confié cette proposition lors de l’entretien annuel. Devant l’importance du challenge, il y a eu un temps de réflexion bien sûr. Mais c’est aussi un challenge très motivant d’emmener ces deux très belles propriétés toujours plus loin dans la quête de la qualité. Les équipes sont bien en place, motivées et pour ma part, la passion pour les grands vins est toujours intacte et forte.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours jusqu’à votre poste de directeur technique au Château Suduiraut ? 

J’ai réalisé ma formation d’ingénieur à Bordeaux et mes stages à Léoville Las Cases m’ont marqué dans cette recherche de qualité et d’innovation au service du vin. Il y a eu ensuite une partie de carrière consacrée aux blancs secs et liquoreux dans la Loire, à Vouvray d’abord puis en Anjou sur les terroirs de Bonnezeaux, Savennières et Quarts-de-Chaume de 1992 à 1998. Ensuite, je suis parti sur Buzet, avec quatre domaines pour 200 hectares à diriger pour le compte de la cave. Et depuis 2004, une fantastique aventure commence au Château Suduiraut.

Comment allez-vous marcher dans les pas de Jean-René Matignon, en poste durant 36 ans, comment va s’opérer la transition ? 

La transition s’opère en douceur et de très bonne manière. Jean-René m’accompagne depuis le mois de janvier et ce jusqu’à la fin du mois d’avril. Depuis 18 ans, nous avons partagé et échangé sur notre métier et sur les vins de façon informelle ou formelle lors de séminaires techniques. Les tournées de promotion autour du monde ont forgé une belle amitié et une grande complicité. Je connais aussi très bien les équipes en place. C’est donc avec respect et plaisir que je compte continuer ce travail formidable réalisé par Jean-René.

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Champagne Montaudon ou la revanche du fruit

Profitant de la présentation de sa nouvelle plateforme de marque au salon Wine Paris, Terre de vins est allé déguster ce champagne aux valeurs originales. Alors que le luxe est souvent synonyme d’exclusion, d’élitisme, d’initiation, Montaudon nous propose un vin fédérateur, accessible, venu du cœur…

Les connaisseurs de champagne en ont tous fait l’expérience. Lors d’un repas dominical, ils ont voulu partager avec leurs parents néophytes leur dernière trouvaille : une cuvée non dosée de quelque grand cru exposé face nord dont la minéralité les avait éblouis. Le retour de bâton a été sévère : trop acide, tranchant, un vrai jus de citron !  Face à cette incompréhension, ils ont vécu un moment de solitude terrible. La découverte du champagne ne peut pas commencer par une piste noire qui ne procure de plaisir qu’aux palais entraînés. C’est pourquoi en famille, si vous voulez éviter les disputes, ne parlez jamais de politique et choisissez des cuvées rassembleuses, comme Montaudon !

On ne peut pas plaire à tout le monde ? Sauf lorsqu’on a du talent. Il en faut pour composer ces cuvées généreuses, qui assument ce côté plus gourmand que gourmet et un positionnement « popular premium ». Des champagnes un peu ronds, comme le Brut Tradition (18,90€), avec un dosage de 11 grammes, légèrement au-dessus de la moyenne : c’est un peu le beurre dans la blanquette de veau, on ne préfère pas savoir la quantité exacte, parce qu’on adore et que cela pousse l’expression du fruit ! Alors qu’ailleurs on met surtout l’accent sur la complémentarité du pinot noir et du chardonnay, ici on s’intéresse d’abord à la balance entre le pinot noir (la maison privilégie celui de la Côte des Bar) et le meunier (plutôt de l’Aisne). Les deux cépages représentent 80 % de l’assemblage. Quand le premier apporte de la structure mais peut être parfois un peu anguleux, le second procure davantage de rondeur, de charme, surtout les années où la maturité est difficile à obtenir sur le pinot noir. On garde une pointe de chardonnay pour l’élégance (20 %), mais on a veillé à ne pas choisir les plus exubérants parce qu’ils ne sont là qu’en support.

L’objectif est aussi de restituer le fruit dans son intégralité, notamment en ne se limitant pas à la cuvée et en intégrant une petite proportion de tailles. On retrouve là la même différence qu’entre le pain blanc et le pain complet. Ce dernier est peut-être moins pur, moins aérien, mais il est plus charnu, riche et gourmand. De fait, à la dégustation de la base 2019, on appréciera les beaux amers et la jolie matière de ce vin auquel les cépages noirs ont donné un peu de tanin. L’acidité n’est pas marquée, mais la fraîcheur n’en reste pas moins présente et se manifeste autour d’arômes éclatants de pamplemousse et de pêche blanche.

Une qualité qui séduit de plus en plus à l’export. « Lorsque le champagne fait son entrée dans un pays, le marché s’ouvre par les grandes marques internationales et les premiers prix. Une fois à maturité, il se segmente et arrive le cœur de marché avec les champagnes de bon rapport qualité/prix où nous nous situons. De nombreux pays atteignent cette phase, comme les Etats-Unis, l’Europe proche. Un renversement est donc en train de se produire, alors que 80 % de nos ventes étaient autrefois réalisées en France, en 2021, l’export a représenté deux tiers de nos volumes ! » explique le directeur Sébastien Briend. La maison revendique le fait d’être un champagne accessible, d’un point de vue gustatif, mais aussi physiquement, c’est pourquoi elle ne snobe pas la grande distribution, où elle figure dans le top 10. Ambitionnant de rejoindre le top 5 d’ici 2025, elle vient de se doter d’une force de vente grâce à un partenariat avec Eclor, filiale de distribution d’un autre groupe coopératif, Agrial, leader du cidre en France (Loïc Raison, Ecusson, Kérisac). L’entreprise s’occupe ainsi déjà du placement de toute une gamme de boissons à bulles, y compris de crémants. Il ne lui manquait qu’une belle locomotive champenoise !

http://champagnemontaudon.com

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Jeu Champagne Palmer & Co, découvrez le nom du gagnant

Du 11 au 20 février 2022, vous pouviez jouer avec Terre de Vins et Champagne Palmer & Co pour gagner 6 bouteilles de champagne rosé.

Voici le nom de la gagnante tirée au sort parmi les candidats ayant répondu correctement aux questions :

MORLOT Jean-Michel (68)

DUBOIS Céline (95)

VILAIN Delphine (91)

SAGETT Maria (77)

GARECHE Teddy (17)

VILAIN Jacky (85)

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Les spis au salon de l’agriculture

La Fédération Française des Spiritueux tiendra pour la première fois un stand au salon de l’Agriculture pour parler des produits français d’origine agricole au grand public comme aux professionnels.

La Fédération des Spiritueux sera pour la première fois au salon de l’Agriculture (du 26 février au 6 mars), « puisque nous sommes à 100% issus de l’agriculture, d’un fruit, d’une plante, d’une céréale avec près de 3 millions de tonnes de matières premières utilisées par la filière » , rappelle le président Jean-Pierre Cointreau qui tient également à rappeler que les spiritueux représentent la première filière de l’Union européenne avec près de 100 000 emplois et qu’elle exporte dans 150 pays dans le monde. « Dans cette période où la période Covid semble s’éloigner, il était important de raviver la flamme et les énergies autant chez les producteurs que chez les consommateurs et le Salon de l’Agriculture avec ses 600 000 visiteurs est une belle occasion d’être plus visible, de faire connaître les engagements de la filière et de recréer du lien avec toutes les régions puisque nous sommes présents dans tous les territoires de l’Hexagone et des DROM, notamment avec les rhums ». Ceux-ci sont d’ailleurs toujours très présents sur le Salon. Ce sera également l’occasion d’être aux côtés des instances agricoles des différents territoires également présents sur le Salon.

Pédagogie et mixologie

Le stand de 200 m2 sera scindé en deux parties, un côté professionnels pour les échanges et les discussions techniques et un autre destiné au grand public pour expliquer les origines, les savoir-faire, le procédé de distillation, les 44 catégories de spiritueux et promouvoir la consommation responsable. Sur les murs « qui vont être expressifs », l’illustration de la diversité de la filière, les principaux chiffres, des images et vidéos pédagogiques, quelques anecdotes et une carte de localisation des différentes origines des produits français. Des animations pédagogiques sont également prévues « avec quelques dégustations si le contexte le permet toujours » précise Jean-Pierre Cointreau. Ce sera également l’occasion de parler mixologie et spiritourisme, les deux principaux axes de développement actuels de la filière.

Selon les chiffres de fin 2021 (Nielsen fin novembre), « il apparaît que la valeur des spiritueux vendus en GD augmente ce qui confirme la tendance à la premiumisation sur la plupart des catégories,  les rhums en tête mais également les alcools blancs, les liqueurs et les whiskies, souligne Jean-Pierre Cointreau. L’augmentation en valeur (+4,4 %) et une certaine stabilisation en volume (+1,7%) est une tendance constante ces dernières années. Pour ce qui est du CHR qui a souffert des fermetures à répétition, notamment les discothèques, on devrait être sur des chiffres comparables à 2020 (- 1,8% en volume). ». Le rhum apparait particulièrement dynamique en 2021 tout comme les alcools blancs, le cognac restant « flamboyant à l’export » sans oublier que la France reste le cinquième marché de cet alcool brun essentiellement tourné vers l’international.

Hall 2.2 C 040
www.spiritueux.fr
www.spiritourisme.com

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Meilleur Sommelier des Amériques : Valeria Gamper décroche le titre

La sommelière argentine a remporté ce samedi 19 février la finale du concours ASI de Meilleur Sommelier des Amériques. Elle devient la quatrième femme à décrocher ce titre, qui la qualifie d’office pour le concours ASI de Meilleur Sommelier du Monde en 2023.

Ils étaient 20 sommeliers sur la ligne de départ, le 16 février. Représentant 11 pays, venus d’Amérique du nord, d’Amérique centrale et d’Amérique du sud, ils étaient réunis au Chili pour décrocher le titre convoité de Meilleur Sommelier des Amériques. Après une première série d’épreuves, ils n’étaient plus de sept demi-finalistes, et enfin trois finalistes, opposés ce samedi 19 février : deux candidats venus d’Argentine, Valeria Gamper et Martin Bruno, et un candidat venu du Canada, Hugo Duchesne, se sont affrontés à Santiago et c’est Valeria Gamper qui a décroché le titre à l’issue des épreuves de la finale (Hugo Duchesne décroche la deuxième place et Martin Bruno,la troisième). Valeria devient ainsi la quatrième femme, après Elyse Lambert en 2009, Véronique Rivest en 2012 et sa compatriote argentine Paz Levinson en 2015, à être sacrée Meilleure Sommelière des Amériques.

Cette victoire vient couronner un parcours de haut vol, qui a déjà vu cette sommelière chevronnée décrocher notamment le titre de Meilleure Sommelière d’Argentine en 2019. Elle lui permet par ailleurs de se qualifier automatiquement pour le concours ASI de Meilleur Sommelier du Monde, qui se tiendra à Paris en février 2023 et dont le programme a été dévoilé la semaine dernière, en ouverture de Wine Paris & Vinexpo Paris. L’Argentine présentera un autre candidat sous la bannière du pays.

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Saint-Émilion : Mariette Veyssière, la gardienne de Quintus

Nouvelle régisseuse de Château Quintus, propriété de Domaine Clarence Dillon à Saint-Émilion, Mariette Veyssière pilote, à 34 ans, un vignoble passé à 42 hectares depuis l’acquisition de Grand Pontet à l’automne dernier. Un défi de taille pour cette technicienne à l’expérience déjà impressionnante.

Dans l’Antiquité romaine, « Quintus » était le nom que l’on donnait au cinquième enfant de la famille. Après Haut-Brion rouge et blanc, La Mission Haut-Brion rouge et blanc, l’acquisition du château Tertre Daugay en 2011 par le Prince Robert de Luxembourg faisait entrer un cinquième « enfant » dans la famille Clarence Dillon, entraînant rapidement un changement de nom pour ce grand cru classé de Saint-Émilion. Deux ans plus tard, en 2013, la nouvelle entité Château Quintus absorbait un autre grand cru classé (qui perdait son classement au passage), Château L’Arrosée, avec l’ambition de constituer, patiemment, une nouvelle marque saint-émilionnaise qui trouverait sa place au côté de ses prestigieux aînés de Pessac-Léognan.

Au cours des dix dernières années, les équipes de Quintus ont consacré tous leurs efforts à la connaissance précise des terroirs de ce vignoble entre plateau et coteaux, aux 360° d’orientation, lorgnant vers de prestigieux voisins (Canon, Bélair-Monange, Angelus, pour n’en citer que quelques-uns…) afin d’opérer une sélection drastique qui a donné naissance à trois vins : Château Quintus, Dragon de Quintus et le Saint-Émilion de Quintus. Patiemment, le style des vins s’est précisé, le nom de Quintus s’est installé, sous la protection du dragon de bronze imaginé par le sculpteur Mark Coreth, qui trône là où se trouvait autrefois la tour de guet qui veillait sur Saint-Émilion.

Grand-Pontet enrichit la palette

En septembre dernier, Domaine Clarence Dillon officialisait l’acquisition d’un autre grand cru classé de Saint-Émilion, Château Grand-Pontet, avec l’intention de l’intégrer à Quintus. Dans le même temps, une nouvelle régisseuse était nommée à la tête de la propriété, pour conduire cet ensemble qui s’élève désormais à 42 hectares : Mariette Veyssière. À 34 ans, cette technicienne chevronnée n’est ni une débutante dans le monde du vin, ni une nouvelle venue de l’univers Clarence Dillon. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur agronome et du Diplôme National d’Œnologue, Mariette a grandi sur la rive droite, dans une famille de professionnels du vin dont elle incarne la cinquième génération (son grand-père et son père étaient maîtres de chai chez Jean-Pierre Moueix). Après des premières expériences à Haut-Brion, La Mission Haut-Brion, Latour ou encore Petrus, Mariette rejoint Château Quintus en 2013 en tant que responsable qualité, au côté du régisseur de l’époque François Capdemourlin. En 2016, elle devient responsable viticole et QSE (Qualité Sécurité Environnement), pour finalement prendre les rênes de la propriété en 2021.

Avec l’acquisition des 14 hectares de Grand-Pontet, Château Quintus dispose désormais d’une palette de terroirs rarissime à Saint-Émilion. La première mission de Mariette Veyssière va être de s’approprier tous ces éléments afin de les combiner de la façon la plus harmonieuse : « nous voulons nous donner le temps de créer l’alchimie parfaite entre ces grands terroirs, afin de donner à Quintus une identité unique. Nous devons encore apprendre à bien les comprendre, et la grande force de Domaine Clarence Dillon est de savoir prendre son temps pour bien faire les choses. Avec dix années de recul à Quintus, nous mesurons déjà le chemin parcouru, avec notamment un palier franchi en 2016 et qui est allé crescendo en 2018, 2019 et 2020. Nous voulons continuer sur cette lancée pour continuer de faire progresser les vins de Quintus ». Cela se fera bien sûr dans la même philosophie que celle qui a présidé à la conduite de Château Quintus depuis une dizaine d’années, avec une attention forte au respect de la biodiversité : les études de la flore et de la population d’insectes du vignoble, la confusion sexuelle, l’enherbement pour lutter contre l’érosion du sol, l’attention à la Ceinture Méditerranéenne située à proximité, mais aussi le remaniement progressif du matériel végétal sont quelques-unes des actions menées par l’équipe ces dernières années, et que Mariette Veyssière entend bien continuer.

Pour l’heure, Château Quintus entame son deuxième acte, qui vise à l’amener, à terme, jusqu’à un niveau de prestige approchant celui de ses « grands frères » de la rive gauche. Pas question, dans l’immédiat, de parler classement de Saint-Émilion, ni même d’investissements colossaux en matière d’installations techniques. Mais l’on sait que les ambitions affleurent, et incitent à voir loin. Sous la direction de Mariette Veyssière, l’horizon est riche de promesses.

« Terre de vins » aime :
Château Quintus 2019, Saint-Émilion Grand Cru.
Sur une « trilogie » 2016-2018-2019 attestant des progrès faits à la propriété, 2019 apparaît comme le vin le plus accompli. Dans la finesse de sa définition, son nez floral (aux légères touches d’herbe médicinale), son fruit à point, juteux et corsé, il apparaît tout de suite suave et tendu, élégant. La chair ferme et élancée décline de fines épices et s’électrise autour d’une jolie tension, salivante et vivace. Beaucoup de fraîcheur et une certaine allure.

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Escape wine au Château La Tour des genêts

Enfermé durant une heure trente dans une cave, à Mazan au cœur du Ventoux, pour découvrir une cuvée secrète. Voici un escape game original, pour amateurs et néophytes, où le jeu en vaut la bouteille.

S’il y avait un conseil à donner, en prémisse à cette immersion vinicole, il serait d’y aller en groupe. Non pour se rassurer d’être enfermé dans une cave, mais pour mutualiser vos neurones. Petits et grands, en famille ou entre copains, chacun peut contribuer à cette (en)quête.

Jean-Baptiste et Nathan Rogier, 27 et 24 ans, sont les jeunes vignerons qui ont créé le jeu pour développer l’œnotourisme au domaine. Ils sont passionnés de jeux de rôle grandeur nature et leur cave de 300m² est un terrain idéal pour développer leur imagination. Coffres, ballons, mustimètre, codes, planisphère, ils ont concocté des énigmes, disséminé des indices, conçu un vrai parcours scénographié pour débusquer la recette du vigneron et élaborer, au final, une cuvée en AOC Ventoux.

Inutile de trop détailler le divertissement, gardons le suspens. Vos méninges vont turbiner à cent à l’heure, mais vous allez aussi prendre un vrai plaisir, tout en découvrant le savoir faire vigneron.

Le jeu terminé, les deux frères proposent une dégustation de leur gamme sur la terrasse de la cave, avec vue sur le Ventoux. Prolixes en explications, visiblement heureux et fiers de poursuivre l’aventure de leurs parents, ils ont le sens de la convivialité et de la créativité.

Terre de Vins a aimé

Parmi les quatre cuvées, en AOC Ventoux, « Fushia » 2019 (9€) est une sélection parcellaire. L’assemblage grenache-syrah, s’exprime sur les fruits noirs, avec quelques notes florales. En bouche, l’équilibre s’appuie sur le même registre porté par une belle fraîcheur.

Durée du jeu 1h30 + 30 min de dégustation. De 4 à 8 personnes, de 35 à 50 € selon le nombre de joueurs.
Uniquement les samedis, 4 créneaux d’horaire, de 10h à 19h
Sur réservation : Www.chateautourdesgenets.business.site

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[Entretien] Daniel Picouly «J’aime l’ivresse de la modération»

L’auteur de L’Enfant léopard sort en ce début d’année Les Larmes du vin chez Albin Michel. Une autobiographie avec, pour fil rouge, le vin, mais surtout les expériences qu’il crée. Entretien.

Vous avez choisi le vin pour parler de vous. Pourquoi ce choix original ?

Tout est parti d’un discours sur le vin et la littérature que l’on m’avait demandé de prononcer dans le Bordelais. Mais je ne connaissais rien au vin ! J’ai donc appliqué l’adage du conférencier : si tu ne connais pas le sujet, parle de toi. Et ça a fonctionné, cela résonnait auprès du public. Cet épisode s’est réveillé lorsque j’ai été intronisé au Clos Vougeot [lire encadré]. On m’a demandé de parler du vin devant 580 connaisseurs. Encore une fois, je me suis aperçu que le sujet amenait de nombreuses anecdotes. Et qu’en parlant du vin, on se livre davantage.

Vous vous qualifiez de « cancre des cépages», d’« analphabète des appellations ». Pourquoi ce sentiment d’imposture? N’êtes-vous pas plus connaisseur que vous ne le croyez ?

Non, je ne suis pas un connaisseur. Je ne veux pas me présenter comme tel. J’ai eu la chance de côtoyer des amis qui sont de vrais connaisseurs. Lors d’une soirée passée avec des vignerons à Pommard, le maître de maison sortait des bouteilles, et chacun devait se débrouiller pour retrouver de quoi il s’agissait, jusqu’au millésime. Je regardais, et je me taisais ! Ce degré de connaissance, il faut une vie pour pouvoir l’exprimer honnêtement. Je le dis dans le livre : on peut acquérir la langue du vin ; mais chez moi, cela sonnerait faux.

Est-ce aussi une manière de décomplexer vos lecteurs ?

Les retours vont en ce sens ! J’éclaire le rapport au vin d’une manière qui convient à beaucoup : s’autoriser à rester du côté du ressenti, à le vivre d’une manière personnelle. Je ne rejette pas la langue du connaisseur, mais il ne faut pas qu’elle exclue.

Le milieu du vin est-il trop snob ?

Dans le livre, je m’amuse de la fameuse dégustation de de Funès, dans La soupe aux choux.  C’est la caricature du vin qui met à distance. Il faut accepter ceux qui y viennent de manière différente, avec leur ressenti, leur histoire, sans les culpabiliser. Je pense notamment aux jeunes, qu’il faut aller chercher. Je crains qu’ils ne se détournent du vin autrement.

Vous parvenez d’ailleurs à associer des souvenirs de jeunesse au vin. C’est que la passion est née tôt chez vous ?

Le vin est venu par la famille, comme souvent. Je viens d’un milieu populaire, j’étais du côté des vins de table. Dans les années 1960, c’était aussi l’émergence d’un nouveau mode de consommation, festif. Chez nous, le kir était un rituel, un moment de partage. En Bourgogne, quand ma mère partait entretenir sa foi dans les églises, mon père et moi allions entretenir notre foie au bistrot d’à côté [rires].

Votre passion pour le vin rime aussi avec modération. N’est-ce pas contradictoire ?

Je cite Virginie Despentes en début d’ouvrage. Comme elle, je ne crois pas à l’ivresse qui inspire. Je pense que cela donne l’effet inverse. J’aime rester au plus près du vin, mais dans une relation amicale, affective, et c’est cela qui me permet d’écrire ce que je veux écrire. Ce que j’aime, c’est l’ivresse de la modération ! Il peut y avoir un très grand plaisir à rester modérer. Le vin teste aussi votre capacité à résister à quelque chose de bon. C’est une crête, avec une tentation des deux côtés, et vous restez sur ce chemin. J’ai constaté que quand on ne veut plus boire, on ne vous regarde pas comme un rabat-joie, ou quelqu’un qui n’y connaît rien au plaisir de la vie, mais comme quelqu’un qui a réussi à « pacifier la bête ». J’ai découvert tout cela en écrivant ce livre.


Prochain discours à Vougeot

Les Larmes du vin prend pour point de départ le discours prononcé en 2015 par Daniel Picouly au Château du Clos de Vougeot, en Bourgogne, à l’issue de son intronisation au sein de la prestigieuse confrérie des Chevaliers du Tastevin. Confrérie qui a, de manière symbolique, convié Daniel Picouly à parrainer son prochain concours des vins de Bourgogne, le Tastevinage. Ce sera le 25 mars prochain au Château du Clos de Vougeot. L’écrivain y prononcera un nouveau discours.

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