[Wine Paris] Mathilde de Caix-Lurton donne le ton

Récemment désignée Directrice générale des Vignobles André Lurton (600 hectares à Bordeaux), Mathilde de Caix-Lurton intègre le groupe familial avec beaucoup d’ambition. Un « retour aux sources » après un brillant parcours international.

Château Bonnet, Château La Louvière, Château Couhins-Lurton, Château de Rochemorin, Château de Cruzeau, Château de Barbe-Blanche. Sous la bannière des Vignobles André Lurton, ce sont près de 600 hectares de vignes qui se déploient, dont 300 pour le seul Château Bonnet, propriété « historique » de cette branche de la famille à partir de laquelle le patriarche André Lurton a fondé l’une des plus belles success stories du vignoble bordelais (dont la création de l’AOC Pessac-Léognan, en 1987, n’est pas le moindre accomplissement). Suite au décès d’André Lurton en 2019, c’est son fils Jacques qui a pris la présidence du groupe familial et poursuivi l’œuvre entamée. Aujourd’hui, les Vignobles André Lurton impulsent une nouvelle ère avec l’arrivée de Mathilde de Caix-Lurton – petite-fille d’André, fille de Christine Lurton et nièce de Jacques – au poste de Directrice générale.

Mathilde de Caix-Lurton arrive au sein du groupe riche d’une expérience internationale. Diplômée d’une école de commerce parisienne ainsi que du DUAD, elle a fait ses classes dans le monde du vin à Bordeaux, en Californie et à Londres, avant de travailler au côté de son oncle François Lurton pendant plusieurs années, d’abord en Amérique du Sud (Argentine, Chili) puis en Espagne. Son parcours, aussi bien technique que stratégique, l’a naturellement amenée à être aussi bien au contact du terrain, des vignes, que des problématiques commerciales. En 2021, elle intègre les Vignobles André Lurton au côté de son oncle Jacques, d’abord en tant que Directrice déléguée, puis depuis le 1er janvier, en tant que Directrice générale, prenant la relève de Pascal Le Faucheur.

Château Bonnet en figure de proue

« En intégrant les Vignobles André Lurton, j’ai fait la découverte d’une entreprise familiale extraordinaire que je connaissais de l’extérieur, mais dont j’ai appris à connaître les grandes valeurs humaines« , explique Mathilde de Caix-Lurton. « Nous travaillons dans un dialogue constant avec Jacques, qui est bien sûr le président et reste le chief winemaker du groupe ; pour ma part je prends en main la partie opérationnelle, les grands projets et développements, les décisions commerciales« . Justement, lorsqu’il s’agit de détailler la feuille de route qui est la sienne, Mathilde détaille : « nous avons l’ambition de devenir un familial de référence à Bordeaux, avec Château Bonnet en figure de proue. Château Bonnet est un lieu magique de 300 hectares à Grézillac dans l’Entre-deux-Mers, nous pouvons y explorer un grand nombre de voies en matière de développement durable, de responsabilité sociétale des entreprises, de pratiques vertueuses comme l’agroécologie, mais aussi de nouveaux cépages – nous y avons planté de l’albariño, du colombard… Nous voulons faire encore mieux vivre ce vignoble et en faire notre rampe de lancement pour de nouvelles cuvées comme notre « sans soufre » qui a été produit pour la première fois en 2021« 

Jamais en retard d’une innovation (ils ont été parmi les premiers à Bordeaux à tenter la capsule à vis sur leurs bouteille), les Vignobles André Lurton se retroussent les manches face à un marché du vin mondialisé. Mathilde de Caix-Lurton, qui a travaillé en Amérique du Sud comme en Espagne, sait que la concurrence internationale est rude mais croit aux atouts des vins de Bordeaux : « nous avons des arguments pour repartir à la conquête des amateurs, il nous faut porter une image de renouveau des vins de Bordeaux, avec le sourire ». Pour cela, les Vignobles André Lurton disposent d’une large palette. À côté du « navire amiral » Château Bonnet, on trouve aussi bien un cru classé de Graves comme Château Couhins-Lurton, et une pépite dotée d’une marque forte comme Château La Louvière (propriété « chouchou » d’André Lurton), qui a vocation à ouvrir davantage ses portes via l’œnotourisme. Rochemorin, Barbe-Blanche et Cruzeau ne sont pas en reste, comme en attestent de nouvelles micro-cuvées monocépages : la première, récemment dévoilée, est Tracé Carménère, un 100% carménère issue du vignoble de Cruzeau, produit à hauteur de 700 bouteilles et déployant un profil très original (prix indicatif 45 €). Un 100% cabernet franc du château Barbe-Blanche et un 100% petit verdot de Rochemorin doivent bientôt être dévoilés, en attendant, plus tard, un 100% malbec. Les projets sont donc nombreux au sein des Vignobles André Lurton, et Mathilde de Caix-Lurton croit à la force du collectif, avec 180 personnes travaillant au sein du groupe : « l’humain est notre plus grande force, c’est ce qui va nous permettre de continuer à grandir, et à fédérer autour de nous, pour le bien des vins de Bordeaux« .

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[Wine Paris] La Bordeaux Wine Week se dévoile

Alors que le salon Wine Paris & Vinexpo Paris se termine aujourd’hui, l’équipe de Vinexposium se projette déjà sur les prochaines échéances. La Bordeaux Wine Week, qui se tiendra du 16 au 26 juin à Bordeaux, sera l’occasion de remettre la capitale girondine sur la carte des grands événements professionnels du vin.

Depuis 2019, Bordeaux est orpheline de Vinexpo. La capitale girondine, berceau originel du grand rendez-vous professionnel du vin, a dû s’effacer devant Paris, qui a accueilli dès 2020 la fusion de Vinexpo et Wine Paris en un seul grand salon, dont la deuxième édition se déroule depuis lundi à la Porte de Versailles. Pour autant, Bordeaux n’a pas dit son dernier mot : après avoir annoncé en fin d’année dernière l’organisation d’une Bordeaux Wine Week, Vinexposium en a détaillé ce matin le programme, par la voix de son Directeur général Rodolphe Lameyse. Ce dernier était entouré de Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, Brigitte Bloch, vice-présidente de Bordeaux Métropole, Lydia Hérauld, conseillère régionale déléguée à la viticulture, Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux Gironde, et Bernard Farges, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux.

La Bordeaux Wine Week s’articulera autour de plusieurs événements grand public et professionnels : le week-end des Grands Crus du 16 au 19 juin et le Bordeaux Wine Festival (Bordeaux Fête le Vin) du 23 au 26 juin pour la partie grand public, le symposium « Act For Change » les 20-21 juin et les WOW! Meetings les 22-23 juin pour la partie professionnelle. Pour Rodolphe Lameyse, l’enjeu de ces rendez-vous est de permettre à la filière vin de se projeter sur les enjeux de 2030. Ainsi le symposium « Act For Change » se tiendra à la Cité du Vin autour de 4 conférences thématiques : le goût du vin – ce sera quoi un bon vin en 2030 ? ; les conséquences du dérèglement climatique ; les innovations de demain en matière de vitiviniculture et agroécologie ; le développement du e-commerce et du « hyper local » d’ici 2030. Autant de questions environnementales, sociétales, économiques et stratégiques qui concernent toute la filière. Les WOW! Meetings, qui se tiendront au Hangar 14 sur les quais de Bordeaux, mettront en relation opérateurs et acheteurs dans le cadre de rendez-vous d’affaires entièrement dédiés aux vins et spiritueux engagés dans une certification environnementale, une tendance désormais incontournable du marché.

Cet équilibre entre événement professionnel et grand public vise à faire de ce nouveau rendez-vous bordelais un incontournable et à replacer Bordeaux comme la « capitale mondiale du vin », comme le souligne Patrick Seguin. Brigitte Bloch, de son côté, rappelle l’engagement de la métropole au côté d’une filière qui génère 60 000 emplois et irrigue tout le territoire, en insistant sur la nécessité de connecter les vignerons aux cavistes et restaurateurs bordelais dans le cadre de cette manifestation. Enfin, Pierre Hurmic souligne la volonté de la mairie de Bordeaux de s’engager auprès d’une filière qui a amorcé sa transition environnementale : « il faut mettre en avant l’engagement du vignoble bordelais face aux enjeux environnementaux et sociétaux, vers la certification bio, la réduction des produits phytosanitaires, la défense de la biodiversité…« 

En savoir plus sur la Bordeaux Wine Week

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[Wine Paris] Bruno Paillard : un nouvel habillage pour parler aux cavistes

Lorsque l’on atteint le statut de « grande maison » et que l’on commence à tutoyer une certaine perfection stylistique, le travail se focalise sur les détails où le diable mais aussi le véritable luxe se cachent. Chaque micro-changement devient alors un événement. Tel est le cas du nouvel habillage de la maison Bruno Paillard présenté à Wine Paris qui redessine, sans rien trahir, la plateforme de marque.

La restauration représente 80 % des ventes du champagne Bruno Paillard. Une spécialisation qui a exposé de plein fouet la maison à la crise du covid. Alice Paillard, la présidente, explique : « Nous n’avons jamais mis tous nos œufs dans le même pannier, nous exportons ainsi 80 % de nos bouteilles dans une cinquantaine de pays. Mais lorsque le covid a frappé, ce sont les restaurateurs du monde entier qui ont fermé. Alors que la Champagne était à -18 % d’expéditions, nous étions à -35%. En revanche, la reprise a été elle aussi beaucoup plus violente, avec une augmentation de 80 % en 2021 par rapport à 2020 et de 30 % par rapport à 2019. La hausse des ventes de l’appellation n’était au même moment que de 8 % ! De manière générale, notre positionnement très précis de champagne de niche nous amène toujours, y compris lors des autres crises historiques qu’a pu connaître la région, à avoir des mouvements amplifiés par rapport à la tendance du marché. »

Au moment de succéder à la tête de la maison en 2018, Alice avait déjà la volonté de diversifier sa distribution vers le monde des cavistes. En restant sur les circuits prescripteurs, elle entendait ainsi respecter le positionnement de la Maison. « Avec le covid, ce qui était identifié comme une pièce manquante de l’échiquier est très vite devenu une décision indispensable à une saine gestion ». C’est en grande partie l’objectif de ce nouvel habillage qui vient épurer le look de la gamme. Car autant dans le monde de la restauration, l’apparence de la bouteille importe peu et les sommeliers sont d’abord attentifs à la qualité du vin, autant les cavistes, sans perdre de vue ce dernier aspect, savent que l’esthétique du flacon qui figurera sur leur rayonnage entrera aussi en ligne de compte pour séduire le client.

On aurait pu imaginer qu’une maison de création aussi récente – elle n’a que 40 ans – serait déjà dotée d’un habillage relativement moderne. En réalité, même à l’époque de la fondation, l’ancien habillage pouvait sembler suranné, renvoyant par ses ornements à ceux du début du XXe siècle. « Ce n’est peut-être pas un hasard. Lorsque mon père a créé sa marque, il a probablement eu envie par ce moyen de lui donner une forme d’assise, de légitimité dans un univers peuplé de maisons très anciennes. Quelque part, aujourd’hui, nous faisons le chemin inverse ! »

Ces ajustements cosmétiques ne doivent cependant pas remettre en cause l’identité de la marque. « Lorsque l’on revoit l’habillage, avant de décider ce que l’on va changer, on doit commencer par se demander ce que l’on veut garder.  A quoi est-ce que je tiens ? A cette coiffe longue qui assume le côté maison même si la mode est aux coiffes courtes, à cette étiquette biseautée couleur crème, parce qu’elle constitue un repère visuel pour nos amateurs et on sait le temps que cela peut prendre d’ancrer dans la mémoire d’un client ce type de détail lorsqu’il cherche sa bouteille. ». Le travail s’est donc effectué davantage sur la typographie et le logos pour gagner en clarté « Bruno Paillard, c’est un nom assez long, je me rendais compte qu’on le voyait mal. » Le nouveau logos, baptisé « tissé BP », inscrit les initiales de la maison à l’intérieur d’un lien qui prend la forme d’un coquillage fossilisé retrouvé sur une parcelle de Cumières. « Son mouvement circulaire, non fermé, évoque aussi l’usage dans nos assemblages d’une réserve perpétuelle initiée en 1985 ». L’étiquette a perdu ses angelots mais a conservé les feuilles de vignes. Elles rappellent le caractère vigneron de la maison, propriétaire de 30 hectares, qui lui procurent deux tiers de ses approvisionnements. Discrétion et élégance obligent, elles n’apparaissent désormais qu’en filigrane.  Enfin, dernier effort de lisibilité, la mise en avant du dosage sur l’étiquette et non sur la contre étiquette. Une belle manière de souligner un point fort de la maison dont toute la gamme ne dépasse pas l’extra-brut.

www.champagnebrunopaillard.com

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[Wine Paris] Les vins du Rhône reviennent sur le devant de la scène

Philippe Pellaton, président de l’interprofessionnel des vins de la vallée du Rhône, a profité de Wine Paris pour faire un point d’étape « après deux ans en sous régime », un millésime en retrait de 5% à 2,6 M hl (la deuxième plus petite récolte après 2017) et avant la finalisation de la feuille de route 2030 pour cet été.

La répartition par couleur sera l’un des principaux axes de travail 2021 d’Inter Rhône. La tendance est à une augmentation des blancs et « nous devons prendre la parole sur ce sujet en cours de restructuration technique et œnologique pour définir des profils types d’AOP blancs du Rhône, notamment en hiérarchisant les moments de consommation » commente le président Philippe Pellaton. La couleur devrait, pour ce millésime, atteindre 14% de la production gonflée par l’arrivée des 70 000 hl du Diois qui a rejoint l’interprofession en 2019. Le Diois offre également un potentiel de développement en bulles dans une impasse structurelle avec seulement deux appellations possibles (clairette-crémant de Die et la petite AOP de Saint-Peray). La production totale en blanc de 150-200 000 hl devrait ainsi rapidement arriver à 300 000 hl avec un potentiel important en Côtes-du-Rhône, Luberon, Ventoux et Costières de Nîmes. Les rosés, en revanche, apparaissent en stagnation autour de 430 000 hl.

Un bureau à Shanghai

Inter Rhône entend par ailleurs rééquilibrer les ventes France et Export pour tendre d’ici une décennie à un 50-50, l’international plafonnant actuellement autour de 35%. « C’est une voie de développement volume et valeur importante, en particulier au grand export, avec les blancs déjà bien valorisés en Amérique du Nord, et les rouges en Asie où les expéditions sont encore confidentielles (actuellement 40 a 50 000 hl dont 25 000 en Côtes-du-Rhône et Villages sur 800 000 hl exportés). L’ouverture d’ici quelques semaines d’un bureau de représentation à Shanghai (seul le CIVB dispose également d’un tel dispositif en Chine) devrait aider à doper ce marché. »

Une com Villages renforcée

Inter Rhône entend également mieux communiquer et valoriser les appellations intermédiaires entre Côtes-du-Rhône et crus qui pourraient également monter en puissance en volume (250 000 hl en production). Ils bénéficieront cette année d’un événement en région (Lyon), de l’organisation de Cinê Vignes en plein air dans les villages et d’une communication plus didactique et pédagogique. Les Côtes-du-Rhône régionaux et Villages profiteront le 11 juin prochain d’un nouvel événement populaire sur les bords du Rhône en cours d’organisation tandis que les 22 Côtes-du-Rhône Villages en nom de commune seront mis à l’honneur par leur nouvel ambassadeur Florent Pietravalle, chef étoilé de La Mirande à Avignon. Côté crus, ce sera un événement à Paris pour le second trimestre sur une journée en deux temps (grand public et professionnels).

Autre axe de travail, le développement durable avec une démarche RSE engagée par Inter Rhône qui devrait aboutir dans quelques mois à une labellisation. « Elle servira de dynamique en interne auprès des salariés comme en externe auprès des adhérents. Cette démarche (nous sommes la seule interprofession à l’avoir engagée) participe à la premiumisation, la valeur ajoutée provenant aussi de l’engagement environnemental (12% du vignoble engagés en 2021), mais également de la responsabilisation et de l’affirmation de notre rôle d’acteur économique majeur dans la région ».

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Un Coteaux champenois signé Devaux et Michel Chapoutier

« En Chanzeux » tel est le nom de la cuvée rouge de pinot noir des Riceys issue de la rencontre entre le négociant Michel Chapoutier et la coopérative Devaux. Michel Parisot, le chef de caves, revient sur la genèse de ce projet qui nous propose une autre approche des terroirs champenois.

Comment est né ce projet de Coteaux champenois ?

A travers l’histoire de ses rosés, la commune des Riceys a depuis longtemps cette culture des vins tranquilles de couleur. Encore au lendemain de la Seconde Guerre, alors que le champagne n’était pas aussi dynamique, les habitants misaient davantage leur avenir sur eux que sur les effervescents. N’oublions pas aussi que le négoce bourguignon, avant que le village ne rentre dans l’appellation Champagne, venait jusqu’ici lorsqu’il avait besoin de raisins supplémentaires. On sent bien qu’il s’agit d’un secteur frontalier entre les deux appellations.

Pendant des années, j’ai d’abord cherché la parcelle qui pourrait convenir le mieux. Les vignerons produisaient des Coteaux champenois de manière épisodique, lorsqu’ils trouvaient l’année belle et mûre. Pour ma part, j’ai toujours considéré que l’on ne pouvait faire du coteau que si on dédiait entièrement une parcelle à cette production en adaptant les pratiques viticoles qui sont différentes de celles que l’on adopte pour un vin effervescent. Il faut en particulier réduire les rendements. Cela ne peut pas se faire en une année, la vigne ne le supporterait pas. D’où les différentes versions de cette cuvée. En 2015, nous étions encore à 10.000 kilos, en 2017 à 7000, et en 2019 à 3000 ! Si on utilisait aujourd’hui cette parcelle pour du champagne, cela donnerait des effervescents lourds, parce que la concentration est très différente de ce que l’on recherche pour un vin de base champenois. Les degrés d’acidité sont moindres et les degrés d’alcool trop élevés : 13,5 en 2019 ! Nous sommes sur un profil bourguignon et plus du tout champenois.

Comment décririez-vous ce terroir ?

Cette parcelle est orientée plein sud, sur un secteur réputé des Riceys qui s’appelle Chanzeux. La pente est si marquée que les enjambeurs ne passent pas. Avec cette exposition et cette inclinaison, le matin, la rosée disparaît en peu de temps, la vigne sèche vite, on a donc peu de problèmes sanitaires ce qui facilite la culture en bio. Ajoutez à cela le climat plus continental de la Côte des Bar par rapport au reste de la Champagne, avec des étés plus chauds et secs qui favorisent encore cette concentration. Quant au sol, on va trouver un peu d’argile, ce qui donne davantage de puissance, de structure. Clairement, ce n’est pas un terroir à chardonnay.

Quelles sont les spécificités de la vinification, et comment décririez-vous ces vins ?

Nous procédons à des macérations longues. 2019 est éraflé à 100 % mais à partir de 2020, nous avons réincorporé de la vendange entière, ce qui donne un aspect floral. La proportion est aujourd’hui de 15 % et nous n’irons pas beaucoup plus loin, parce que cela peut amener aussi des notes végétales. C’est l’intérêt des échanges que nous avons avec Michel Chapoutier, puisque ce projet est issu d’une joint-venture avec ce négociant de la Vallée du Rhône où ce type de vinification est de plus en plus appliqué. Chapoutier nous apporte aussi beaucoup sur le travail sous bois. Nous avons choisi au départ d’utiliser des fûts de 400 litres. Le vin manquait encore de concentration pour supporter un marquage supérieur. Au fur et à mesure que nous avons descendu les rendements, nous avons pu revenir à des fûts de 300 litres. Nous ne faisons pas de collage, pas de soutirage après malo, rien qui pourrait choquer les vins.

On retrouve dans cette cuvée les arômes typiques des rosés des Riceys de réglisse et de feu de cheminée refroidi, même s’il s’agit d’un rouge. La chauffe légère du bois donne une touche de vanille. Souvent le coteau, lorsqu’il est élaboré avec des parcelles de plus gros rendement et de maturité moindre, a un côté groseille un peu verte, cela fait des vins sur la fraîcheur, je recherchais un profil plus bourguignon, avec des fruits rouges concentrés. J’associerais bien ce vin avec des ris de veau. J’ai déjà tenté l’expérience pour un Vosne-Romanée. Cela marche très bien parce qu’il y a cette élégance dans les deux cas alors que la puissance est quand même moindre qu’un Pommard par exemple.

45 € Disponible mi-mars

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Estandon en bio et inno

Cette année, l’union coopérative provençale Estandon a misé sur le bio et sur l’innovation.

Avec pas moins d’une demi douzaine de références bio déclinée en trois gammes, l’union coopérative du Var a sérieusement étoffé sa palette de vins de Provence. Hormis le coteaux varois Terres de Saint-Louis (qui garde son nom pour le conventionnel), rebaptisé Terres d’Estandon pour le bio et une nouvelle bouteille pour le côtes-de-provence Le Temps des Vignes, il s’agit de nouveaux assemblages en IGP Méditerranée et Var et en AOP Côtes-de-Provence et Coteaux Varois en Provence. Un contenu identique packagé pour trois circuits différents, GD, CHR et Export designé avec une agence anglaise. Dans la gamme, Estandon s’est également offert un premier vin issu de raisins en biodynamie (12€), Symbiose, élaboré avec la coopérative de Correns. « Nous avons également deux références en CAB (Conversion en Agriculture Biologique) mais avec un label inconnu des consommateurs, les ventes ne sont pas convaincantes », reconnait le directeur Philippe Brel. Les nouvelles références sont écoconçues avec bouteille allégée, bouchon en liège de Provence (2,5 millions de bouchons par an utilisés par Estandon), verre non extra blanc, capsule en produits biosourcés (cane à sucre, maïs), cartons issus de forêts gérées durablement (FSC)….

Un tiers en bio

Au total, le bio représente environ un tiers des apports pour le millésime 2021 (12 % il y a encore deux ans). « Une belle prouesse si on se souvient qu’il ne pèse que 5,8 % des ventes en GD, 9% pour la Provence même si dans nos caveaux, il atteint jusqu’à 20 %, souligne Philippe Brel. Le problème reste le consentement à payer plus cher pour le consommateur ». Certaines coopératives ont pris clairement le virage du bio telles Correns et Roquebrussanne, les deux principaux fournisseurs, mais également les coopératives de Bras et Rougiers. 182 producteurs en 2020, plus de 200 sur le millésime 2021 sont également labellisés HVE. « Nous accompagnons surtout les viticulteurs avec notre programme Sols Vivants sur le partage des bonnes pratiques. Plus d’une vingtaine de viticulteurs sont impliqués directement dans les expérimentations de couverts végétaux, d’agroforesterie, et nous proposons de plus en plus de formations en pratiques environnementales comme la taille douce ».

De l’apéro au digestif

Estandon joue également l’innovation. Toujours en rosé (90% de la production à l’instar des appellations provençales en général) avec depuis cet automne un nouveau coteaux-varois haut de gamme élevé en fûts de différentes chauffes, Ceux de 1906 (faisant référence à la récolte des vignerons du début du XXe), qui se déguste frais à l’apéritif ou chambré au digestif (24,50€) et un IGP Méditerranée Black Rosé sans millésime et en bouteille bordelaise noire sérigraphiée et capsule à vis pour une incitation à la mixologie (8,90 €). « Nos clients achètent d’abord un nom, et une marque doit garantir une qualité tout en sachant innover ». La marque sera également proposée en cannette, toujours en rose et noir.

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[Wine Paris] L’Armagnac met le cap vers 2030

L’armagnac bouge, et le fait savoir. L’eau-de-vie gasconne profite du salon Wine Paris & Vinexpo Paris pour faire découvrir toute sa richesse et sa diversité aux professionnels. Et peaufine son projet « Ambition Armagnac 2030 » pour se projeter vers l’avenir.

Dans l’espace « Be Spirits » du salon Wine Paris & Vinexpo Paris, tout le dynamisme du monde des spiritueux s’affiche avec une grande liberté, entre produits innovants, habillages audacieux et communications « disruptives ». Du rhum au whisky, du gin à la vodka, les « spi » ont le vent en poupe. Mais les appellations traditionnelles françaises ne sont pas en reste. Ainsi l’armagnac, plus ancienne eau-de-vie de France, montre ses muscles et décline son art de vivre gascon sur un stand convivial judicieusement posté à proximité de l’infinite bar où les visiteurs peuvent constater qu’il se décline aussi très bien en cocktail. Présentant une quarantaine de marques différentes, Olivier Goujon, directeur du BNIA (Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac) et Maeva Vidonne, responsable communication & promotion, font pulser la thématique « Armagnac Style » en jonglant entre pédagogie (comment ça fonctionne, un alambic armagnacais ?) et valorisation de la diversité des produits, passant des augustes flacons millésimés aux plus jeunes eaux-de-vie résolument sexy. Sans renier ses racines ni son identité, l’armagnac a dépoussiéré son image, et il est aujourd’hui irrigué par une nouvelle génération qui contribue à le re-positionner, à l’heure du craft, comme un spiritueux incontournable, ancré, identitaire, porteur d’histoire(s) et d’émotions.

Pour accélérer cette dynamique, le BNIA a récemment lancé le projet « Ambition Armagnac 2030 », une grande consultation publique invitant « l’ensemble des forces vives de notre territoire » (opérateurs de l’appellation, tonneliers, verriers, politiques locaux, acteurs du tourisme, etc.) à répondre à quatre grandes questions qui permettront de tracer la feuille de route des dix années à venir. « Cette consultation porte sur quatre grands axes », détaille Olivier Goujon. « La durabilité des pratiques ; la performance organisationnelle entre tous les acteurs du territoire ; l’attractivité du produit et de l’appellation ; qualité et savoir« . La synthèse de cette consultation sera dévoilée le 23 juin prochain par l’interprofession et permettra de définir trois plans stratégiques qui seront autant d’actions à mettre en chantier par le prochain président du BNIA, dont l’identité sera officiellement dévoilée en fin d’année.

Une nouvelle Maison du Vignoble à l’été 2022

Entre-temps, l’Armagnac aura ouvert, dès l’été 2022, les portes de sa nouvelle « Maison du Vignoble » à Eauze (Gers), un pôle viticole faisant office de showroom, de lieu de dégustation et de point de départ des explorations du territoire armagnacais, aboutissement de 30 ans de réflexion et de travail en collaboration avec le Floc de Gascogne et les Côtes de Gascogne. Signe que, même s’il met parfois du temps pour mûrir ses projets, l’Armagnac est résolument monté dans le train de la modernité.

En témoignent certains flacons dégustés sur le stand du BNIA, qui réalisent le tour de force d’être à la fois totalement authentiques dans leur identité, très précis et originaux dans leur définition, et innovants dans leur présentation : la gamme tout juste relookée de la maison Arton en est une très belle illustration (sublime « Pièce Unique » 2011, 100% ugni blanc fût n°24), tout comme l’excellente Folle Blanche 2009 Brut de Fût de Récapet (famille Lurton), la « Pure Insolence » édition limitée 100% Folle Blanche de Château Garreau ou le « Biologic » 7 ans de la maison Darroze, qui vient confirmer aussi que l’armagnac bio est une tendance qui a le vent en poupe. On en reparlera.

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[Wine Paris ] Les nouvelles tendances mondiales Vins & Spiritueux

Selon la dernière étude IWSR, les boissons alcoolisées tendent à confirmer qu’elles restent l’un des biens de consommation les plus résistants, notamment en temps de crise. Certaines tendances amorcées avant Covid se sont accélérées en 2020, notamment le commerce électronique, la premiumisation et la consommation à domicile qui a fortement augmenté pendant les confinements et qui semble perdurer après la réouverture des CHR.

Dans les spiritueux, toutes les catégories affichent de belles performances, en particulier la vodka haut de gamme, les spiritueux à base d’agave (téquila mescal), le gin surtout Premium, le rhum en cocktails, les malts, le cognac…

Les Ready-to-Drink (RTD) apparaissent comme la catégorie qui tire le mieux son épingle du jeu, d’abord aux Etats-Unis mais également en Asie du Sud-Est, au Japon, en Chine et en Europe où l’impact est moindre mais avec un fort potentiel de développement et de valorisation. La premiumisation générale, amorcée depuis déjà plusieurs années, pourrait être remise en cause par l’inflation, la hausse du coût des matières sèches, et la concurrence accrue par les RTD, même si les consommateurs continuent à se faire plaisir avec des bouteilles plus chères chez eux comme pendant les confinements. IWSR met par ailleurs en exergue la forte hausse du e-commerce qui prend des parts de marché chaque année et perdure au-delà de la pandémie surtout aux Etats-Unis où il était quasi inexistant, en Grande-Bretagne où il était déjà très développé avec les livraisons à domicile mises en place par la GD ou en France avec le click’ n collect.

« Au début des confinements, on a constaté une hausse de la consommation d’alcools à la maison puis une hausse progressive de la modération qui a profité aux low et no-alcools, en particulier dans les pays anglo-saxons avec de nombreux produits innovants et très marquetés, même si les consommateurs ne comprennent pas toujours les produits, commente le directeur des analyses d’IWSR Thorsten Hartmann. Ils sont adoptés non seulement par les abstinents permanents (religion) ou ponctuels (pendant la grossesse ou le dry January) mais également par des consommateurs habituels de spiritueux qui veulent tester pour boire moins d’alcool tout en gardant le même rituel et le même profil de goût. D’où une consommation mixte à 80-90% de hardseltzers et de spiritueux ». Paradoxalement, IWSR souligne qu’alors que l’OMS pendant la pandémie s’inquiétait de la hausse de la consommation d’alcool, celle-ci a plutôt baissé au global de 7 à 8% grâce à l’auto-regulation et au développement des no-alcools sur les spiritueux contrairement aux low-wines (entre 0,5 et 7% d’alcool) qui ont toujours mauvaise presse bien que 40% de consommateurs en aient déjà acheté au moins une fois et qu’ils suscitent la curiosité.

Tendance Développement Durable et e-commerce pour les vins

Côté Vins, la consommation a repris dans de nombreux pays,  et il a même remplacé la bière pendant les confinements sur les marchés anglo-saxons ou aux Philippines. On voit apparaître un souci du « mieux pour la planète » notamment de la part des jeunes consommateurs mais également des investisseurs avec un intérêt accru pour les vins locaux au détriment des vins importés. Les jeunes consommateurs sont également de plus en plus sensibles à la communication sur le développement durable, aux soutien à des communautés associatives et artistiques. Mais les principaux intérêts pour le vin sont suscités par les médailles apposées sur les bouteilles, aides précieuses à la vente, devant l’historique du vignoble, les aspects bio, nature et écofriendly contrairement aux critères sans sulfites, neutralité en carbone, biodynamie et vegans se révélant moins motivants et même contre-productifs. L’attrait du bio est certes important mais limité dans la mesure où les marques principales les plus visibles et à plus fortes parts de marché ne le sont pas. Emergent aussi les canettes à surveiller de près tant la croissance est exponentielle sur certains marchés (Amérique du Nord) et ne pas en proposer pourrait rapidement devenir un handicap pour un metteur en marché. On constate également pour le vin un fort développement du e-commerce surtout aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne contrairement à l’Allemagne où la GD s’est peu engagée dans le click n’ collect et les livraisons à domicile sauf pendant le confinement, les consommateurs allemands restant très conservateurs. Partout ailleurs, la tendance perdure après la pandémie.

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[Escapade Armagnac] Château de Gensac, au triple galop

La Gascogne est riche d’un patrimoine architectural foisonnant. Du cœur du Gers aux portes des Landes, châteaux médiévaux et bâtiments plus contemporains jalonnent les paysages de l’Armagnac. C’est à l’ombre de leurs voûtes, parfois pluriséculaires, que vieillissent patiemment les précieuses eaux-de-vie.

Une Escapade à retrouver en intégralité dans Terre de vins hors-série Spiritueux ou sur notre kiosque digital.

Épisode 1 : Château de Gensac

Au triple galop
La Gascogne a toujours attiré des investisseurs venus de toute l’Europe et d’encore plus loin, tombés amoureux de ses paysages, de son art de vivre, de ses produits. C’est le cas de Jan Schuermann. Ce Suisse, qui a fait carrière dans la gestion d’entreprises alimentaires à Zurich, a décidé de reprendre il y a quatre ans ce domaine historique, qui appartenait à son parrain. Changement de vie pour Jan et sa famille, qui sont venus s’installer dans le château, dont les parties principales remontent au XIIIe siècle, et les tours adjacentes – ainsi que la chapelle, rénovée et privatisable – au XIVe. L’ensemble de la propriété couvre 300 hectares, dont 25 de vignes ; parmi elles, 7 hectares sont exclusivement réservés à la production d’armagnac. Production de céréales, de pruneaux, chênes truffiers complètent la production agricole, à laquelle il faut ajouter une activité de pension pour chevaux (dont la passion est ici contagieuse, jusque sur les étiquettes). Gensac, c’est donc tout un petit écosystème, fort d’un héritage de plus de six cents ans, mais qui n’est pas incompatible avec la modernité : Jan Schuermann a totalement relancé la gamme de Gensac, sur les vins en Côtes-de-Gascogne, mais aussi sur l’armagnac. « Il faut sortir l’armagnac de son côté cadeau, sacralisé sur le millésime, pour en faire une marque de consommation : quand on a fini une bouteille de 15 ans, on doit avoir envie de reprendre la même », explique-t-il. Le packaging, moderne, élégant, regarde vers l’univers du rhum, et le produit joue la carte d’un élevage en douceur pour un style aromatique, rond et gourmand. Le 15 ans, flagship du domaine, se distingue par son crémeux et son volume de bouche, entre notes vanillées, champignon frais, miel et mirabelle, soutenu par une fraîcheur mentholée (63 €). À découvrir aussi, une jolie gamme de vins de liqueur.

32100 Condom
05 81 68 13 91 – Site internet

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[Wine Paris] Vignobles Paul Mas, être accessible avant tout

Créée en 2000 par Jean-Claude Mas, l’entreprise aligne aujourd’hui 15 propriétés sur plus de 800 hectares au total depuis son vignoble historique de Montagnac en passant pas Pézenas, les Grès de Montpellier, Terrasses du Larzac, Limoux, Boutenac et pointe jusqu’en Roussillon. Une succès story qui s’exporte à 90 % et s’égrène dans 72 pays.

Du plaisir en trois couleurs avec la gamme L’Artisan en IGP Pays d’Oc avec une stratégie de prix très serré (moins de 10 €) où la carte cépage joue à fond. Un chardonnay gourmand et généreux, un pinot noir aromatique avec un profil aérien, un grenache noir à l’équilibre tendre. Une fois équipé pour l’apéro, on passe à un contenant exclusif, la flûte gothique développée avec Véralia, pour une gamme où se rencontrent cépages et assemblage dont un rosé Jardin des Roses (syrah, grenache gris et cinsault) en AOP Languedoc avec la rose Traviata ornant l’étiquette : un profil tout méditerranéen.

Démarche identitaire avec Ma Clairette au succès grandissant sur le marché britannique mais bientôt en rayons en France, un cépage implanté dans son fief historique d’Aspiran : sa dégustation fait (re)découvrir ce cépage ancien et patrimonial, un profil floral minéral, droit et net.

Pour compléter cette offre formatée pour la grande distribution, Le Grand Pioch, viognier 2020 en IGP Pays d’Oc confirme le goût de Jean-Claude Mas pour des viogniers riches.

Sur les domaines, on retrouvera chez les cavistes et sur le circuit traditionnel, en Roussillon, le rosé du domaine de Lauriga, un grenache gris en IGP Côtes catalanes (moins de 7 €) doté d’une belle robe pétale, un nez fin et un palais réussi sur les effluves de zestes et de rose. Sur ce dernier domaine, dès la fin du printemps, l’offre œnotouristique démarre avec des formules de découverte du terroir (quad), évènements musicaux et ouverture de trois beaux gîtes.

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