Sillonner le vignoble bordelais en taxi anglais, why not avec Wine Cab ?

Depuis 2015, Antoine Beucher a décidé de proposer une expérience oenotouristique différente dans les vignes bordelaises. Avec en vedette, des taxis anglais, mais pas uniquement…

En les croisant dans une rue de Bordeaux ou au détour d’une parcelle médocaine ou du côté de Saint-Emilion, on pourrait croire à une hallucination. Les Anglais seraient-ils revenus en Aquitaine pour continuer la guerre de Cent Ans ? Fort heureusement, il n’en est rien. Et si ces symboles londoniens sillonnent aujourd’hui la région, c’est parce qu’Antoine Beucher a voulu proposer une approche nouvelle aux touristes en goguette dans la région après avoir été déçu des visites privées classiques avec chauffeur. En croisant un taxi anglais à Paris, c’est le déclic. Lui qui travail depuis 30 ans dans le secteur de l’événementiel tient son concept original. Lucide, il sait qu’il lui faut toutefois proposer une expérience globalement atypique et exceptionnelle. Il va donc aller démarcher de très beaux domaines, de la propriété familiale de qualité au grand domaine réputé au patrimoine magnifique. Selon les formules, les passagers de ses taxis vont pouvoir réaliser de 1 à 4 dégustations, sur une demi-journée ou une journée entière. Château Giscours, château du Taillan, château Prieuré-Lichine, château Soutard ou bien encore château la Gaffelière sont quelques-unes des étapes proposées. Avec, chaque fois, un peu plus que la seule dégustation classique. Dégustation à la barrique ou d’échantillons, participation au tri des raisins pendant les vendanges…

Des rétro tours

Actuellement, Wine Cab dispose de 3 taxis anglais. Initialement, Antoine Beucher souhaitait utiliser un bus à impériale. Moins pratique ! Les participants qui sont pris en charge à Bordeaux, ont le choix entre différents circuits tant sur la rive gauche que sur la rive droite. Découverte de Saint-Emilion ou du Médoc, de vignobles bio ou dirigés par des femmes, il y en a pour tous les goûts. Quand il ne conduit pas lui-même ses clients, Antoine confie cette tâche à 3 chauffeurs dont 2 ont le WSET 2, diplôme généraliste sur le vin leur permettant d’apporter de la matière sur le vignoble, la typicité des vins de la région. Les Américains adorent, ils représentent d’ailleurs près de la moitié des clients. Rares demeurent les Français à tester l’expérience, certainement du fait des tarifs plutôt élevés mais justifiés au regard des prestations (à partir de 450€ pour 2 personnes). Les entreprises sont également ciblées avec des offres spécifiques intégrées à des séminaires dans la région. Dans ce cas, Wine Cab mobilise, outre les taxis anglais, des 2CV et des combi VW. La nostalgie bat son plein et cela fonctionne. Et pour conserver un souvenir, un roadbook avec les photos prises le jour J sur le parcours par le chauffeur, avec un polaroïd évidemment.  

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[Cognac] Hennessy, la Maison qui aime les artistes

Depuis une décennie, Hennessy a souhaité engager un dialogue avec des artistes de tous horizons pour leur donner la possibilité d’exprimer leur propre perception du savoir-faire historique, de la philosophie et du style des cognacs maison.

Lorsqu’on lui pose la question du nombre de collaborations artistiques initiées depuis 10 ans par Hennessy, Khoa Dodinh, son Directeur artistique, semble presque surpris. « Nous en avons eu près d’une centaine, avec une grande diversité ». Des designers, des sculpteurs, des peintres, des architectes, la liste est longue et les noms souvent prestigieux. De Tom Dixon à Franck Gehry, de Nick Knight à Zhang Huan, ce sont autant de rencontres qui ont été à l’origine de ces collaborations. Avec un mantra, celui de prendre le temps nécessaire pour laisser les artistes s’imprégner des spécificités de la Maison afin d’en restituer une interprétation unique. Entre l’initiation d’un projet et sa réalisation s’écoule généralement une année et demi voire deux années. « Il ne s’agit pas d’une commande pour une commande mais bien de venir enrichir la marque et son histoire. Chacune de ces individualités, fortes de leur langage et de leur univers viennent à la rencontre du nôtre où la création tient une place centrale », insiste Khoa. « Cette démarche intellectuelle anime nos maîtres de chai ainsi que toutes les équipes qui travaillent chez nous ». La convergence de l’univers des spiritueux et de celui de l’art tient dès lors souvent de l’alchimie. « Nombre des artistes impliqués ont ainsi témoigné avoir pu se révéler à une autre dynamique créative ». Les œuvres créées intègrent ensuite les collections de Hennessy qui réalise par là même un acte de mécénat. Evidemment, celles-ci sont ensuite déclinées sur différents supports de communication pour pouvoir rayonner plus largement auprès d’un large public.

Le peintre Zheng Enli mis à l’honneur cette année

A l’occasion du nouvel an chinois placé sous le signe du tigre, Hennessy a révélé il y a quelques jours sa nouvelle collaboration avec Zheng Enli, célèbre artiste contemporain chinois. Depuis 5 ans en effet, un programme spécifique met à l’honneur des personnalités chinoises du monde de l’art qui livrent leur vision de la rencontre du cognac et de cette fête primordiale du calendrier asiatique. Après une rencontre à Shanghai il y a 3 ans et totalement séduit par son univers pictural d’une richesse incroyable, Khoa a invité Zheng Enli à venir à Cognac pour découvrir pendant une semaine l’identité de la Maison. Pendant plusieurs mois, des échanges vont ainsi avoir lieu avec l’artiste lui permettant de réaliser in fine une magnifique peinture, éclatante de couleurs dorées et ambrées symbolisant avec force l’éclat et la profondeur des grands cognacs. Avec une dimension encore plus large pour le projet puisque les carafes portant l’évocation de cette œuvre ont été réalisées par la maison Bernardaud. Des carafes en porcelaine d’un litre qui serviront d’écrin précieux à la cuvée Paradis, toutes décorées à la main pour rappeler l’œuvre de Zheng Enli. Un triptyque unique mêlant rencontre de la tradition séculaire portée par deux grands noms du savoir-faire français et ouverture culturelle vers la Chine où la porcelaine constitue également un élément fondamental de l’artisanat du pays.

Trois coffrets différents, de 64€ pour le VSOP by Zheng Enli à 8800€ pour le Paradis by Zheng Enli en carafe en porcelaine) permettront à un large public de découvrir et de se connecter à l’œuvre de Zheng Enli.

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Pomerol : château Fayat affirme son identité

Toute jeune marque créée en 2009 seulement, le château Fayat a connu de nombreuses évolutions au cours de la décennie passée qui lui ont permis de préciser son style et de gagner en définition.

Quand on voit tous les projets que les équipes du château Fayat ont menés depuis une dizaine d’années et ceux encore en cours, on ne peut qu’être admiratif de la volonté sans faille de donner toutes ses lettres de noblesse à ce nouveau venu du Pomerolais. La famille Fayat (à la tête de l’un des plus grands groupes de construction français) est ancrée depuis 1969 dans le vignoble avec le château La Dominique à Saint-Emilion. On la retrouve également rive gauche avec le château Clément Pichon. Le château Fayat fait donc office de dernier né, issu en 2008 de la réunification de 3 propriétés qui avaient été acquises entre 1983 et 2006. La marque château Fayat a été lancée sur le millésime 2009. A l’époque, un travail de cartographie précis des terroirs va être mené afin de pouvoir orienter la réorganisation du vignoble. Ce dernier était alors constitué d’une part de très vieillies vignes datant de 1902 qui n’étaient plus très productives. Ajoutez à cela que la densité de plantation était de 5500 pieds à l’hectare, très insuffisant pour pouvoir limiter la production de chaque cep et en obtenir ainsi la quintessence. Un grand chantier d’arrachage a donc été conduit pour reconstituer une partie des 14 hectares répartis sur 32 parcelles différentes et 6 types de sols. Adoption d’une haute densité de plantation (9000 pieds/ha), réflexion globale sur la qualité des porte-greffes qui étaient utilisés sur les merlots avec recours à de nouveaux types pour une meilleure adéquation au terroir, renforcement du cabernet franc depuis 5 ans avec du matériel végétal issu de sélection massale (historiquement, on en trouvait sur la propriété mais leur qualité n’était pas satisfaisante) et introduction cabernet sauvignon sur des sols de graves rappelant étrangement ceux de Léognan…

Une attention à tous les niveaux

La proportion de cabernet franc va croissante à l’instar de ce qui s’observe beaucoup dans cette partie de la rive droite. Comme le rappelle Emeric Bossuet, le Directeur d’exploitation du château, « ce cépage apporte une vraie signature en allongeant notamment les vins ». A terme, il devrait représenter 12% de l’encépagement quand le cabernet sauvignon sera porté pour sa part à 4%. Outre ces évolutions fondamentales à la vigne, des expérimentations nombreuses sont réalisées pour l’élevage des vins. Et si le grand vin (60% de la production) est encore élevé à 80% dans du bois (neuf pour la moitié et le reste en barriques d’un vin), ce dernier passe également en amphores qui vont exprimer davantage de minéralité dans les vins. Et puis, de manière plus marginale, une part du vin est élevé en wineglobes, ces contenants en verre inertes, et donc en milieu réducteur, qui permettent d’obtenir un fruité particulièrement ciselé et précis. Des flextanks sont aussi testés. Ces sortes d’œufs en polymères végétaux reproduisent la micro-oxygénation apportée par une barrique mais évidemment sans apporter aucun goût de bois à l’ensemble. A la dégustation, l’évolution du style des vins est parfaitement perceptible. En 11 millésimes, ceux-ci se sont densifiés avec des milieux de bouche beaucoup plus pleins, denses avec un surcroît de complexité aromatique et de velouté de matière. Les vins sont plus aboutis et cohérents. 2015 joue ainsi sur une puissance encore fougueuse quand 2016 tire davantage vers une élégance subtilement acidulée. 2019 est d’un équilibre superbe, bâti pour une très belle garde. Mais c’est peut-être 2018 qui impressionne le plus avec un velouté délicieux, une matière dense mais sensuelle et un fruité vibrant. Un écho au 2012 qui, sans avoir son étoffe, offre un actuellement un plaisir immense de dégustation articulé autour de tanins suaves, de fines notes tubéreuses et d’un éclat évident.

Un vrai renouveau donc pour ce vignoble majoritairement urbain, entre Libourne et Pomerol comme le rappelle la toute nouvelle étiquette adoptée pour le millésime 2019. Celle-ci figure aussi un oiseau, symbole de toutes les actions à destination de la protection de la biodiversité qui sont menées : plantation d’arbres fruitiers, installation de nichoirs, enherbement et protection d’une colonie de chauve-souris.

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« Bordeaux est passé au vert, le temps est venu de le faire savoir »

La quatrième édition des Trophées Bordeaux Vignoble Engagé a lancé ses inscriptions la semaine dernière, jusqu’au 4 mars. Pour l’interprofession bordelaise, cet événement est une opportunité de mettre un coup de projecteur sur les mutations du vignoble girondin en matière de développement durable.

Le coup d’envoi de la 4ème édition des Trophées Bordeaux Vignoble Engagé a été donné il y a quelques jours. Organisé par Sud-Ouest, le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) et Terre de Vins en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de Gironde, Kedge Business School, la Région Nouvelle Aquitaine et le Crédit Agricole d’Aquitaine, cet événement a pour but de récompenser les initiatives prises en faveur du développement durable par les actrices et les acteurs de la filière vin bordelaise, saluer les innovations, les audaces, les engagements en faveur de la pérennisation du vignoble face aux enjeux environnementaux et climatiques.

Pour le CIVB, l’engagement en faveur du développement durable est un axe fort qui se retrouve à travers l’organisation de ces Trophées. « Bordeaux est entré dans l’Histoire pour ses grands vins depuis des centaines d’années », souligne Christophe Château, directeur de la communication de l’interprofession, « mais Bordeaux est aussi une région très investie dans l’innovation, et l’un des axes principaux de l’innovation aujourd’hui est l’amélioration des pratiques en matière de développement durable et de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Il semblait nécessaire au CIVB de féliciter les entreprises viticoles, les négociants et toutes les structures qui inventent un avenir plus vertueux pour nos vignobles. Cela se décline sur les différentes catégories de prix (Empreinte, Innovation et avenir, Vivre ensemble, Faune et flore, Nature et respect) et nous permet de mettre en lumière les belles pratiques et les belles initiatives« .

D’après Christophe Château, les Trophées Bordeaux Vignoble Engagé sont aussi un moyen de montrer qu’il n’y a pas qu’une seule voie, mais plusieurs voies possibles en matière de développement durable : « on ne souhaite pas opposer les modèles, on veut montrer toutes les pistes possibles d’amélioration des pratiques, pour donner envie à ceux qui n’ont pas encore franchi le pas d’y aller. Ce faisant, nous voulons tordre le cou à l’image dépassée d’un vignoble bordelais ‘pollueur’, à l’heure où toute la filière se remet en question. »

« Fédérer une communauté active »

Après trois éditions des Trophées, le CIVB se félicite d’un effet boule de neige, qui a entraîné une forte reconnaissance : « l’idée de ces Trophées est de fédérer une communauté, on au total 15 prix attribués dans 5 catégories ainsi que deux prix spéciaux ; cela s’élève au bout de quatre ans à une soixantaine d’entreprises mises en lumière, qui forment une communauté active, un socle de communication positive qui va susciter une émulation auprès de l’ensemble de la filière, pour tirer tout le monde vers le haut. Nous avions lancé les trophées avant de mettre en place notre stratégie RSE, et maintenant ils s’intègrent complètement dans cette philosophie qui dépasse les seuls sujets environnementaux mais intègrent aussi le social et l’humain« .

Les Trophées Bordeaux Vignoble Engagé constituent donc, pour la filière bordelaise, une caisse de résonance porteuse d’avenir : « Bordeaux passé au vert, le temps est venu le temps de le faire savoir« , conclut Christophe Château.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 4 mars en suivant ce lien : www.trophees-bve.fr

Le jury se réunira dans le courant du mois d’avril, et le palmarès sera dévoilé le 17 mai 2022 dans le cadre d’une cérémonie qui se déroulera à la Cité du Vin de Bordeaux. N’attendez pas pour vous inscrire !

Contact : trophees-bve@terredevins.com / 05 35 31 21 62

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[Saint-Valentin] Fève & Raisin

J-3 avant la Saint-Valentin, et Terre de Vins vous propose aujourd’hui, une dernière idée cadeau gourmande ! Fève & Raisin est un site e-commerce spécialisé en chocolat bean to bar et vin.

Le chocolat bean to bar est un processus de fabrication artisanal de petite échelle. Les artisans sélectionnent et travaillent directement la matière première, la fève de cacao brute, pour concevoir leurs tablettes de chocolat et exprimer les arômes des différentes variétés de cacao. Pour cela, les circuits courts sont privilégiés, les fèves de cacao sont sourcées directement auprès des plantations ou des coopératives. La proximité des chocolatiers avec les producteurs permet une rémunération équitable et en toute transparence.

Les accords vin et chocolat

Le vin et le chocolat sont très liés: à la fois par des notions de terroir, de fermentation mais aussi par une palette d’arômes en grande partie commune. A travers nos box, nous apportons un nouveau regard sur ce mariage en proposant des accords harmonieux entre le chocolat et le vin, sans faire appel aux grands classiques. (Vins doux, liquoreux, fortifiés…)

Une box « Fève & Raisin »

La box est composée de 2 tablettes bean to bar haut de gamme et de 2 bouteilles de vin rouge


fiche explicative et de dégustation détaillée des 4 produits1 roue des arômes (guide de dégustation)
49,90€ TTC

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Les vignerons indépendants : chevaliers blancs de la Champagne

Incorruptibles, tel est le mot qui vient immédiatement à l’esprit lorsqu’on entend leur nom. Constamment dans leurs vignes et dans leurs caves, ils n’ont que la qualité en tête. Quant aux enjeux économiques, ils les mépriseraient presque. Comme en 2020, où la fédération s’était insurgée contre un système de fixation du rendement qui fonctionne en Champagne comme une variable d’ajustement au marché, quitte à gâcher parfois des récoltes au potentiel unique. Pour célébrer ces chevaliers blancs de la Champagne, mis à l’honneur le 20 mars au Peninsula lors du dîner d’inauguration de Cavistes dating organisé par Terre de vins, opérer une sélection de blancs de blancs tombait donc sous le sens !

Aspasie Blanc de blancs

Avec un prénom pareil, comment ne pas tomber immédiatement amoureux ?  Le nez printanier est un bouquet de muguet et de fleurs d’acacia… La bouche est légèrement saline, on savoure la vivacité des agrumes qui ont cependant le bon goût de ne pas tomber dans le citrique, ce qui écraserait les arômes floraux toujours aussi entêtants. Le vin est soyeux, frais, avec quelques notes croquantes de poire et de mangue. La fin de bouche offre un duo enchanteur de citron et de vanille. Pour ce champagne si délicat qu’on ose à peine l’accorder, on tentera des beignets de fleurs d’acacia. (HVE, Vegan, 32€)

Cordoin Didier-Laurent « Réserve » (80 % Chardonnay, 20 % Meunier) – 17,40€

Il y a d’abord cette robe qui évoque le cuivre éclatant d’une trompette. Elle sied parfaitement à ce champagne tout en fanfare. Le nez évoque l’abricot, la pêche, des fleurs suaves comme l’aubépine, mais aussi des odeurs de pins qui nous transportent sur les plages des landes. La bouche est fraîche, légèrement ferrugineuse avec une salinité bien présente. On retrouve le registre des résineux, mais sans que ce côté boisé ne vienne alourdir l’ensemble. Les fruits jaunes mûrs, peut-être apportés par la pointe de meunier, n’ont pas disparu et donnent une pointe de gourmandise. Pour retrouver cette ambiance de résineux, tout en faisant honneur à la minéralité de la cuvée, on la dégustera sur un poisson fumé aux pommes de pin ).

Alfred Tritant « L’instant blanc » – 38€

L’instant blanc de Tritant a la fugitive beauté des moments de bonheur volés. C’est une cuvée qui vous prend par surprise tant il est vrai qu’on n’attend pas les chardonnays sur le terrain de la puissance. Or cette cuvée n’en manque pas ! Elle se déploie autour de saveurs intenses de miel d’acacia, de pâte de coing, d’abricots secs, suivis d’une note torréfiée qui marque la fin de bouche. L’amertume qui prend la forme d’arômes d’écorce d’orange est parfaitement maîtrisée. Une fois reposé son verre et la dernière goutte avalée, on reste avec cette sensation d’une bouche tapissée par la craie. S’agissant de l’accord met/vin, on pourrait presque quitter le terrain très convenu en matière de blanc de blancs des produits marins pour aborder des plats qui fassent d’avantage honneur à cette richesse. Pourquoi pas une escalope de poulet à la crème à l’orange ?

Palg de Vitry « Le Blanc des Lys » (60 % chardonnay 40% pinot blanc) – HVE, 55 à 60€

Un champagne royal à la blancheur d’hermine… Le nez s’ouvre évidemment sur le lys, mais aussi la pomme verte. La bouche est beurrée, toute en velours, et glisse comme une caresse. La finale légèrement toastée tourne autour de la noisette et du raisin sec. On reste cependant dans un univers de fraîcheur, où les notes citronnées et légèrement iodées ont la part belle. Elles nous rappellent les qualités extraordinaires que peuvent conférer à un champagne l’emploi d’un complément de pinot blanc (40%). Ici au contraire les fruits de mer s’imposent comme une évidence : des Saint-Jacques donneront bien le change par leur texture douce, leur chair fine et délicate que relèveront les notes d’agrumes du vin.

Michel Gonet « Cœur de Mesnil 2010 » – 52€

On ne travaille pas un monocru du Mesnil comme n’importe quel chardonnay. Ces vins issus de terroirs où la craie est presque affleurante ont dans leur jeunesse une acidité et une droiture qui les rendent austères et peu abordables. Mais pour qui sait les attendre, ils vous offrent avec l’âge ce que l’on fait de plus beau en Champagne. Les hommes comme les vins, ne sont pas égaux face à la vieillesse. Les rides de ce millésime 2010 sont magnifiques. Le nez reste fruité malgré l’âge révélant des notes de poire bien juteuse et d’ananas, l’évolution est venue habiller l’ensemble avec des arômes de miel, de gelée de coing et une pointe d’eau de vie de prune du grand-père très étonnante. En bouche, quelle intensité, quelle salinité ! On retrouve ce profil crémeux, les notes d’amande, la puissance et ce côté miellé que suggéraient le nez mais avec derrière une trame minérale de coquilles d’huîtres pilées. En guise d’accord, des huîtres chaudes en crumble de noisette résumeraient parfaitement cette combinaison entre la fraîcheur de l’océan et la richesse apportée par l’évolution.

Colin « La Croix Saint Ladre 2016 » – 55,90 €

On connaît les deux aspects du terroir de Vertus. Au sud, les sols sont plus épais, et nous emmènent déjà vers des profils crémeux proches du Sézannais, même si la frontière est encore loin. Au Nord, sur ces terres qui jouxtent le Mesnil, la roche mère est déjà beaucoup plus proche et le vin plus minéral. La parcelle de La Croix Saint Ladre se situe justement sur une veine de craie située dans cette zone. Le nez de poivre blanc et de jasmin évolue au fil de la dégustation vers les fruits secs. La bouche mentholée frappe par sa droiture et ce côté citron vert qui tire le vin de bout en bout. Si le litchi et l’ananas rappellent les premiers arômes de vins clairs, cette cuvée millésimée 2016 a déjà de belles notes d’évolution un peu fumées. On appréciera aussi cette pointe de cèdre qui lui confère un certain chic. Avec le printemps qui s’annonce, on devrait d’ici deux mois voir apparaître les premières morilles, cuisinez-les avec des ris de veaux et dégustez l’ensemble accompagné de ce joli chardonnay, vous passerez une soirée délicieuse.

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[Cognac] Hedonist Spirits mise sur le rhum

C’est encore du territoire charentais que sort cette gamme de rhums de la maison Hedonist Spirits. Au programme, le très branché Gun’s Bell et du sur-mesure les sélections Hee Joy…

« Les rhums d’Hedonist Spirits, c’est la célébration voluptueuse de la tradition anglaise et du savoir-faire charentais », prévient Jean-Marc Larhantec, le président et fondateur. Il était publicitaire fada de spiritueux. Depuis 2011, il fait des spiritueux en étant fada de publicité. Basée à Bordeaux, la maison Hedonist Spirits a pris le temps de se mettre en place, de penser ses produits. Ce seront des rhums soigneusement sélectionnés dans des distilleries du côté des Caraïbes puis élevés en fûts de cognac…

De Jamaïque, Trinidad, Guyana, République Dominicaine ou de Barbade, les eaux-de-vie pénètrent ensuite le territoire charentais pour affiner leurs personnalités. Il en ressort deux marques, d’abord Gun’s Bell, un rhum décomplexé, affranchi des manières pour se consommer en cocktail. Depuis près de 18 ans, Jean-Marc Larhantec s’est toujours amusé à mélanger des produits pour séduire ses invités. Gun’s Bell est une nouvelle illustration de cette créativité avec un rhum aux notes toastées, dont la puissance aromatique va supporter la mixologie. Plus précisément, c’est un assemblage de rhums blancs en provenance de Trinidad, des Barbade, de Jamaïque et de République Dominicaine. Il est ensuite réduit dans des chais en Charente-Maritime puis placé quelques mois dans des fûts de chêne américain qui ont connu un important bousinage. Jean-Marc Larhantec a voulu aller chercher les notes de cannelle et de coco propres à cette essence de chêne américain. Dans un autre registre afin de compléter la gamme, Hee Joy va au contraire chercher la singularité des terroirs du rhum. Au programme, des origines bien marquées avec des élevages d’une grande précision, d’abord dans des fûts neutres puis dans des vieilles barriques de cognac. On peut évoquer le Hee Joy Jamaïca réduit à 41,3% qui délivre des notes de fruits exotiques intenses pour un très bel équilibre en bouche. C’est un rhum à déguster sec ou on the rock tout comme le Dominican Republic qui titre 41,6% pour une complexité aromatique qui nous emmène sur des notes épicées, des fruits secs et une pointe vanillée. La vallée spiritueuse de Cognac à Bordeaux continue sa diversification à l’image de cette belle gamme de rhums. Hee Joy, Don’t make it bad. Bien au contraire.

Gun’s Bell (70 cl): 28,90€
Hee Joy VSOP Jamaïca (70cl): 49€
Hee Joy VSOP Dominican Republic (70cl): 48€

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Château Malleret : devenu « exceptionnel » en 10 ans

Ce magnifique château s’est imposé en l’espace de quelques années seulement comme une référence, devenant en 2020 l’un des 14 « crus bourgeois exceptionnels ». Un classement qui vient couronner une décennie d’efforts.

A seulement 20 kilomètres au nord du centre de Bordeaux, le château Malleret apparaît au visiteur avec toute sa majesté héritée à travers les siècles. Bâtiments remontant au XVIème siècle pour leur partie la plus ancienne, vignoble existant ici depuis plus de 200 ans et représentant 60 ha sur les 350 ha du domaine composé également d’un magnifique parc planté au XIXème siècle. Le lieu est admirable, fascine, d’autant que son identité est intimement liée à celle du cheval qui y tient une place centrale. Le haras est mondialement réputé pour élever des cracks, les installations dernier cri en témoignent. Mais surtout, c’est le plateau de graves superbes qui donne tout son potentiel à Malleret. Pourtant, lorsque Paul Bordes en a pris en charge la gestion de l’exploitation, tout était à construire. « A l’époque, j’avais noté en préambule de l’audit que j’avais réalisé à mon arrivée : « domaine à l’abandon » », aime-t-il rappeler. Comme pour donner encore plus de force à tous les chantiers qui ont été entrepris. Les investissements nécessaires n’avaient pas été réalisés si bien qu’il fallait repenser globalement l’avenir de la propriété. Dans ce parcours, long et périlleux, un homme va jouer un rôle déterminant. Il s’agit de Stéphane Derenoncourt, célèbre consultant vigne et vin. Lui et son équipe bien sûr, en particulier Hannah Fiegenschuh et Simon Blanchard, vont participer au réenchantement de cette belle endormie.

Respecter l’identité et la vérité d’un terroir

Le lieu peut assurément produire de grands vins. Encore fallait-il que les moyens suffisants soient alloués et une approche adéquate mise en œuvre. La vigne avant tout. Sans elle, point de salut. De vieilles parcelles vieillissantes ont donc été arrachées. Le roi cabernet sauvignon, qui trouve sur cette terre chaude de graves günziennes et de graves fines un terroir d’élection, a été replanté. Il constitue aujourd’hui la majorité de l’encépagement (65%) complété par du merlot (31%) et du petit verdot. A cette occasion, la densité de plantation a été sensiblement augmentée, passant de 6000 pieds à l’hectare à près de 10 000. L’un des moyens simple d’augmenter la concurrence racinaire permettant d’aller renforcer une certaine puissance dans les vins qui n’est pas l’apanage de ce type de terroir. L’enherbement va venir également jouer un rôle similaire avec la création d’un mulch entre les vignes, couvert organique de surface de sols particulièrement sujets au tassement. Plus récemment (2021), le domaine a entamé une conversion vers le bio et introduira (presque logiquement) des chevaux dans les vignes.

Parallèlement, une nouvelle cuverie a été inaugurée en 2017, démultipliant le nombre de cuves et leurs capacités pour permettre une approche véritablement parcellaire de la vinification. Pas moins de 54 cuves pour 55 hectares en production. Et surtout des volumes de 40hl à 140hl, bien loin des anciennes cuves de 300hl qui ne pouvaient que lisser les expressions spécifiques des différentes parcelles. Ces ensembles de mesures s’apparentent à une véritable révolution, portée avec enthousiasme par les équipes. Avec, une décennie plus tard, la récompense ultime. Celle d’être reconnu cru bourgeois exceptionnel. La qualité des vins en témoigne. Leur progression est très nette. Encore démonstratifs et un peu patauds au début des années 2010, ils ont gagné en précision, en élégance, en droiture. Désormais fidèles à leur terroir aérien, ils offrent des équilibres précis et une fraîcheur admirable. Le château de Malleret 2019 rouge avec ses tanins poudrés et son milieu de bouche délié, est à ce titre un parfait exemple. Le Baron de Malleret, second vin, joue davantage sur un fruité plus immédiat. Quant aux blancs, vinifiés pour la première fois en 2019, ils font honneur au sauvignon (monocépage pour cette cuvée) avec une grâce et une fraîcheur brillamment révélées. En somme, Malleret est un modèle de remise en question et une illustration du dynamisme retrouvé de Bordeaux.

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