[Entretien] Cyril Brun Sparkling winemaker de l’année : Charles Heidsieck à l’honneur

Pour la seconde fois de sa carrière, Cyril Brun est élu Sparkling Winemaker de l’année lors de l’International Wine Challenge. Chef de caves de la Maison Charles Heidsieck qui fête cette année le bicentenaire de la naissance de son fondateur, l’heureux vainqueur revient sur son parcours et les secrets du style de son Brut réserve, en ce moment disponible dans une édition collector.

Comment êtes-vous arrivé dans le monde du champagne ?

Je suis un enfant du vignoble : mes parents étaient vignerons à Aÿ. J’ai fait mes études d’œnologie à Reims. J’ai préféré rejoindre l’univers des maisons plutôt que de continuer sur l’exploitation familiale parce que, même si on est sur quelques très beaux crus, on n’aura jamais la même diversité pour composer des cuvées. C’est un peu comme passer d’un trio à un orchestre philharmonique. En 2000, j’ai rejoint Veuve Clicquot où j’ai travaillé comme œnologue et responsable innovation et développement. Je me suis découvert là-bas une vraie fibre pour la création. En 2015, j’ai suivi Cécile Bonnefond chez Charles Heidsieck, pour un très beau poste où l’enjeu sur les vins, déjà superbes, était énorme. Parmi la liste de course que j’avais alors en tête, figurait champagne Charlie. Nous avons relancé la cuvée cette année mais elle est l’aboutissement d’un projet démarré dès mon arrivée, complètement dans l’essence de la création, même si c’est aussi une réinterprétation.

Sur quels critères est-on élu Winemaker de l’année ?

Le jury est large et va juger la qualité des vins qui sont en marché. Au-delà, la constance et la progression sont pris en compte. Pour l’histoire, j’avais été pressenti comme gagnant en 2015 et 2016 mais j’avais préféré refuser parce que ce n’était pas mes vins. Pour mon premier trophée en 2019, j’ai d’ailleurs tenu à rendre hommage à mon prédécesseur, même si mes cuvées commençaient à arriver sur le marché.

Vous avez notamment été récompensé pour votre Brut réserve. Celui-ci connaît aujourd’hui une édition avec un habillage spécial afin de célébrer le bicentenaire de la naissance de votre fondateur. Qu’est-ce qui caractérise cette cuvée ?

Nous sommes sur la base 2017, celle où j’estime que nous avons abouti à la signature que nous recherchions et qui servira désormais de standard. La cuvée dépasse les 50 % de vin de réserve et intègre une proportion de vin sous-bois (8 %) sans pour autant avoir de tonalité boisée. Dans le style, nous sommes presque hors catégorie par rapport aux bruts non millésimés classiques. La première chose qui frappe, c’est la robe, extrêmement dorée, qui donne déjà un sentiment de maturité. Le nez se caractérise par des notes grillées/toastées et de fruits gorgés de soleil. La bouche est soyeuse, crémeuse, conformément à ce que l’on espérait à l’assemblage et qui correspond au style Charles Heidsieck. Nous ne souhaitions pas cependant tomber dans le côté lourd et un peu trop rassasiant, que l’on boive deux coupes et que l’on se sente saturé… Il fallait pour cela obtenir un air frais en fin de bouche. Même si nous augmentions la texture, nous devions conserver cette sensation de fraîcheur.

Equilibre entre fraîcheur et texture, on sent l’ancien de Veuve Clicquot qui parle…

Quinze ans ferme, cela ne s’oublie pas !

Chez Veuve Clicquot cependant le cépage iconique est le pinot noir. Chez Charles, vous mettez davantage en avant le chardonnay, très présent dans ce non vintage (40%), même s’il intègre aussi les deux autres cépages…

Quand on pense au chardonnay, on songe immédiatement à la Côte des blancs. Pour nous, il s’agit d’une source importante, mais à la différence de notre Blanc des millénaires dont l’approche est très monolithique, dans le non vintage, nous aimons jouer davantage sur la diversité. Ici nous avons des vins plus atypiques, nous allons rechercher la tension sur Villers-Marmery où les vins sont acidulés au sens noble du terme, à l’opposé nous avons Montgueux, plus généreux, gras et exotiques, avec ce côté tropical des chardonnays très mûrs. Entre les deux, il y a le Sézannais, dont on apprécie la texture. Enfin, la Côte des blancs reste présente, la minéralité précise du Mesnil, la dimension florale de Cramant, les agrumes d’Avize, le charnu et la puissance d’Oger, ou encore le côté caméléon de Vertus, un cru très vaste où on trouve de tout.

Brut Réserve Collector 50 €

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Benoît Viot prend la tête du Pic Saint-Loup

Fraîchement élu nouveau président de l’appellation Pic Saint-Loup, Benoît Viot, du domaine Le Chemin des Rêves à Saint-Gély-du-Fesc, remplace Régis Valentin, vigneron du Château de Lancyre.

Benoît Viot, 56 ans, prend la présidence de l’une des appellations les plus prestigieuses du Languedoc. Après des études de pharmacie et avoir occupé des postes à responsabilité dans une multinationale pharmaceutique, Benoît Viot se reconvertit vigneron au début des années 2000. En 2003 il crée, avec son épouse, le Chemin des Rêves, un domaine de 22 hectares aujourd’hui très reconnu sur l’appellation. Appellation d’origine contrôlée indépendante depuis 2017, l’AOC Pic Saint-Loup comptabilise aujourd’hui 1400 hectares de vignes déclarés, 73 caves particulières et 3 caves coopératives.

Quelles sont les grandes priorités de l’AOC ?

En qualité de président et avec le bureau de l’ODG, nous allons continuer le travail qui est de maintenir la qualité des vins produits en appellation Pic Saint-Loup. C’est un travail minutieux de dégustation et de contrôle que je vais continuer de faire pour l’AOC. Nous allons entretenir un bon relationnel avec les négociants qui ne sont pas forcément présents sur le territoire, toujours pour protéger ce fleuron du Languedoc. L’objectif est de ne jamais mettre en bouteille un vin qui ne reflète pas l’identité de l’AOC.

Comment voyez-vous l’appellation en 2022 ?

Il faut faire rentrer la nouvelle génération qui émerge. Dans certains domaines, c’est aujourd’hui la 5ème ou la 8ème génération qui prend la place et ces jeunes, qui ont entre 25 et 35 ans, ont des idées à revendre. Ma mission est d’apporter ce nouveau jus et ce dynamisme qui renouvellent notre vignoble. Je pense notamment à Marie Cavalier du Château de Lascaux ou Victorine et Thibaut Fraisse du domaine de Villeneuve. Ce qui est intéressant avec cette génération, c’est qu’elle est partie voir ailleurs, apprendre des pratiques au contact d’autres domaines, vignobles ou pays, et elle peut nous apporter des bonnes idées.

Quels sont les projets que vous souhaitez mettre en place ?

Avec l’équipe, je souhaite remettre en marche des commissions de travail. Des réunions qui avancent sur des projets qui ont pour but de faire avancer le vignoble. A titre personnel, c’est important pour moi d’intégrer la nouvelle génération dans ces commissions pour qu’ils échangent et se forment.

Nous allons travailler sur de multiples projets comme la connaissance pédologique des meilleurs terroirs de l’appellation. Travailler sur une hiérarchisation de terroirs ou de crus. L’objectif est d’apporter toujours plus de finesse dans le verre et c’est possible que si l’on connaît les liens entre sols et cépages. Je souhaite aussi avancer sur le sujet des vins blancs, qui ont également une vraie identité à proposer sur notre terroir.

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Château Desmirail: les 30 ans de Denis Lurton

Ni le Château Desmirail, ni Denis Lurton n’ont 30 ans mais à eux deux ce sont bien 30 bougies qu’ils soufflent. 30 millésimes entre un homme et un Grand Cru Classé 1855 de Margaux que le destin a scellés. Voici l’occasion de connaître un peu mieux cette histoire.

Denis est peut-être le plus discret des Lurton, cette grande famille bordelaise que l’on retrouve sur les deux rives. Denis est le fils de Lucien Lurton, on retrouve notamment parmi ses frères et sœurs Gonzague au Château Durfort-Vivens, Henri au Château Brane-Cantenac ou Bérénice qui vient de céder la majorité des parts du capital du Château Climens à la famille Moitry (Patrimonia Développement). Denis a grandi à Brane-Cantenac, où vivent ses parents. Dès l’adolescence, il travaille dans les vignes et dans les chais mais le brillant étudiant enfile les années de Droit jusqu’au concours d’avocat. C’est une autre robe que celle du vin que Denis revêt. Il plaide au Barreau de Bordeaux quand une autre passion l’anime : le théâtre, la comédie, les planches… Après quelques millésimes dans ce nouveau rôle à Paris, il finit par revenir à ses premiers décors, la vigne, le Médoc, les chais. Parmi les propriétés que lèguent ses parents, Denis prend la charge du Château Desmirail, 3ème Grand Cru Classé 1855 de Margaux. Nous sommes en 1992. Il (re) devient vigneron et, malgré les équipes en place, s’attachera durant les 30 prochains millésimes à se réserver une parcelle de vigne qu’il travaille lui-même pour garder le contact avec le terroir. Pour le style, Denis est un classique, les 35 hectares du vignoble reflètent l’effet millésime avec des vins sur la délicatesse. Pas de maquillage, ni de storytelling, on ne se la raconte pas à Desmirail. Denis Lurton souffle, les vins parlent.

En trente ans, de nombreux investissements ont été réalisés pour faire sortir de terre un outil technique en accord avec les ambitions d’un Grand Cru Classé. Desmirail intègre l’Union des Grands Crus en 2009. Le cabernet-sauvignon, le merlot, le petit-verdot et le cabernet franc du domaine servent aussi à produire le second vin : Initial de Desmirail. Enfin, le discret propriétaire a ouvert les portes de son château pour montrer aux amateurs ce que les Grands Crus Classés ont dans le ventre. C’était en 2012 et les projets ne cessent au Château Desmirail avec prochainement des balades en calèche tirée par la jument fétiche de la propriété, Iris, ou encore des expositions d’art sont à venir, en lien avec l’épouse de Denis, Laurence Bastide, qui préside aux destinées de la galerie d’art, le Petit Atelier à Bordeaux.

Terre de Vins souhaite un très bel anniversaire au Château comme à Denis Lurton.    

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Les millenials et la bouteille en verre

La Fédération des Industries du Verre vient de présenter les résultats d’une étude commandée à l’institut CSA sur le rapport des millenials à la bouteille en verre, enjeu stratégique pour la filière.

Les tensions actuelles sur la production de bouteilles en verre touchent tous les vignobles. Les délais se sont fortement allongés ce qui pénalise les vignerons. Et pourtant, les usines tournent à plein régime dans cette industrie à feu continu où les fours produisent 24h/24h tous les jours de l’année. Après une forte baisse de la demande en 2020 dans le sillage du ralentissement mondial de l’économie dû au COVID, l’année 2021 a été celle d’un niveau historiquement haut pour la production de verre en Europe. Et la tendance se poursuit cette année. Tous les voyants sont donc au vert même si des incertitudes fortes existent compte tenu des tensions inflationnistes depuis quelques semaines. Très consommatrice de gaz naturel (80% de l’énergie utilisée), l’industrie verrière subit les hausses stratosphériques de prix (multipliés par 5 sur un an) qui vont nécessairement se répercuter sur les clients. Ces problématiques conjoncturelles n’empêchent toutefois pas l’industrie du verre de s’interroger sur son avenir et notamment sur le rapport de la nouvelle génération à la bouteille de verre. D’où l’étude qui a été menée par CSA en mai dernier sur un panel représentatif de 755 personnes consommatrices de vin ou de bière. Ses résultats montrent un intérêt toujours très fort pour ce contenant avec cependant des attentes spécifiques, notamment en termes environnementaux.

La bouteille en verre plébiscitée

On aurait pu s’attendre à ce que les jeunes consommateurs de vins et bières (âgés ici de 20 à 40 ans) plébiscitent largement des contenants d’apparence plus moderne comme le Bag-in-Box ou la canette. Ce n’est pas tout à fait le cas. 26% d’entre eux ont acheté des BIBs l’an passé, 17% des canettes quand ils sont 93 % à avoir acheté du vin ou des bières en bouteille en verre. Là où l’étude est éclairante, c’est sur la perception de ces différents contenants par cette nouvelle génération. A une écrasante majorité (86%), leur préférence va à la bouteille en verre, reléguant BIBs (8%) et canettes (6%) loin derrière. La note moyenne d’image décernée à chaque contenant vient confirmer cette tendance (8,1/10 contre 5,4/10 et 4,2/10). Bien sûr, les attentes sont fortes vis-à-vis des bouteilles en verre, 82% des personnes interrogées souhaitant qu’elles soient conçues de manière à limiter l’empreinte carbone. Une majorité souhaite en outre que les bouteilles en verre présentent un bouchon refermable (60%) et qu’elles soient élégantes (58%). Autant de pistes de développement pour soutenir la croissance du secteur. Mais c’est bien l’environnement qui s’inscrit comme l’enjeu numéro un. L’industrie verrière a déjà entamé sa mue avec une stratégie progressive de décarbonation s’appuyant entre autres sur l’utilisation d’énergies décarbonées comme le biogaz ainsi que sur le recyclage (qui permet de limiter de 20% les émissions liées à la décarbonatation). Des fours électriques ont également été construits pour accompagner ce changement de paradigme. La sensibilité des jeunes consommateurs aux enjeux de développement durable encourage ce mouvement, même si nombre d’entre eux ne connaissent pas les atouts de ce contenant. Seuls 55% savent qu’une bouteille en verre est recyclable entièrement et indéfiniment et 45% qu’une bouteille usagée permet de refaire une bouteille neuve de qualité et de performances équivalentes. A l’heure où les canettes ou les bouteilles en plastique recyclé font beaucoup parler d’elles dans le monde du vin, la bouteille en verre a donc encore de beaux jours devant elle si l’industrie répond aux défis portés par les jeunes consommateurs.

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Peut-on encore créer une maison de champagne en partant de rien ?

Créer leur maison de champagne, en partant de rien, sans vigne, sans réseau, sans capital, Guillaume et Pauline Bonvalet l’ont fait. Ils nous ont raconté leur aventure !

Dans le monde des maisons de champagne, les créations ex-nihilo de nouveaux entrants se comptent sur les doigts de la main. La raison ? Il s’agit d’une industrie lourde qui, compte tenu des durées de vieillissement, immobilise longtemps les capitaux. Le raisin est rare et cher tandis que les vignerons livreurs, fidèles depuis des générations aux grandes marques, ne changent pas d’écurie sur un coup de tête. Sans parler du Comité Champagne, très rigoureux dans l’attribution des cartes de négociant-manipulant.

L’histoire de Guillaume et Pauline Bonvalet nous montre cependant que l’aventure est encore possible. Originaire de l’Oise, Guillaume débarque à Reims adolescent où il tombe devant l’une des premières affiches de l’instant Taittinger. Un coup de foudre ! Il n’aura désormais qu’une obsession, créer un jour sa propre maison. Comme il n’a aucune connexion dans le milieu, il passe ses étés à travailler chez les négociants à la palettisation, au tirage, au dégorgement… Il intègre une école de commerce puis Saint-Cyr, avant de rejoindre les équipes de grandes maisons comme Taittinger ou Laurent-Perrier à des postes de commerciaux mais sans jamais perdre le lien avec la partie technique : « J’ai toujours demandé à faire des intégrations qui passent au minimum par deux semaines dans les caves ».

En 2012, il se lance enfin en tant que marque d’acheteur, en élaborant son champagne chez un vigneron qui lui prête ses caves. « J’ai sorti mes 2000 premières bouteilles en 2014. Mon bureau, c’était ma voiture ! Je m’occupais de la commercialisation, des livraisons, du service après-vente, tout ! Certains clients me prenaient pour le livreur, et me disaient je connais Monsieur Bonvalet ! Je leur répondais : vous avez de la chance, on ne le voit pas beaucoup… Financièrement, c’était difficile, je me souviens avoir fait des ventes jusqu’à 21 heures le soir de Noël. Une fois, j’avais chargé 300 bouteilles dans ma vieille Megane pour aller en Belgique avec mon épouse, nous en avions jusque sur les genoux. Notre valise personnelle, pour pouvoir tenir, avait été décomposée, les chaussettes étaient dans la boîte à gants… Je vendais partout, cela m’est même arrivé dans des toilettes publiques, à un monsieur interpelé par mon tea-shirt floqué ! Il est aujourd’hui notre plus vieux client…» Les volumes progressent jusqu’à ce qu’en 2017 l’espace dévolu chez le viticulteur ne soit plus suffisant.

Guillaume décide alors de devenir un véritable négociant-manipulant. Avec Pauline, ancienne de chez Mars et Loréal, ils montent un projet d’investissement de trois millions d’euros pour créer un bâtiment de production à Pierry. L’idée est audacieuse, d’un côté l’élaboration du champagne Bonvalet, de l’autre une distillerie ultra moderne capable de travailler à façon pour les vignerons sur des petits volumes et d’élaborer leur vodka, leur fine ou leur ratafia à part, sans les mélanger, préservant ainsi, pour ceux qui en bénéficient, la certification bio… La distillerie permet également de rencontrer de nouveaux vignerons qui peuvent devenir à terme des livreurs pour la marque de champagne.

Le couple met sur la table ses économies : « là où d’autres à notre âge investissaient dans l’achat de leur appartement, nous avons tout placé, environ 150.000 euros, dans notre entreprise. » Derrière, il faut convaincre les banques, et pour la distillerie construite dans un second temps, de nouveaux actionnaires. Pauline se revoit à la maternité alors qu’elle venait d’accoucher présenter en visio-conférence son prévisionnel. « Les premières banques s’esclaffaient en plein entretien nous prenant pour des fous. C’était aussi l’histoire du chat qui se mange la queue. D’un côté le CIVC nous demandait de prouver que nous avions les financements pour notre cuverie avant de nous donner la carte NM, de l’autre les banques nous demandaient la carte NM pour obtenir des financements. Finalement le CIVC a accepté, chose exceptionnelle, de nous accorder une carte provisoire. »

Le bâtiment capable de produire 200.000 bouteilles finit par sortir de terre. Mais les débuts, en plein covid, sont difficiles. Guillaume explique : « Pour lancer mon activité de NM, j’avais créé une nouvelle société qui n’avait généré aucune activité les années précédentes, je ne pouvais donc pas m’appuyer sur les PGE. Il y a eu des nuits difficiles. Heureusement, les ventes sont reparties. Pour ce premier semestre 2022, nous sommes déjà à 35.000 bouteilles vendues ! »

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Nouveau Château Laffitte Carcasset : un projet dépasse les attentes

Ce jeudi 7 juillet est une date importante pour l’appellation Saint-Estèphe avec l’inauguration du nouveau Château Laffitte Carcasset. Avec ce nouvel outil, ce domaine entend challenger les meilleurs. Son directeur général Pierre Maussire ne cache pas ses ambitions.

En ce jour d’inauguration, dans quel état d’esprit êtes-vous ainsi que vos équipes ?

Nous sommes enthousiastes et surtout impatients de faire découvrir le château à nos clients et aux visiteurs. Les équipes sont aussi très motivées par ce nouvel outil de production, bien pensé où il est facile d’évoluer. 

L’idée première était de remettre la chartreuse au cœur du projet, êtes-vous satisfait du résultat ? 

Non seulement ce projet fait revivre le château mais il sauvegarde le patrimoine de Laffitte Carcasset. Les artisans locaux ont effectué un travail remarquable de restauration. Nous sommes très satisfaits du résultat, je dois même dire que le projet d’Olivier Chadebost a dépassé nos attentes. 

Côté vin, côté technique, quel est l’apport du nouveau Laffitte Carcasset ?

Ce chai est une révolution pour la production des vins de Laffitte Carcasset, la précision et le fruit sont les grands gagnants ! Le choix inédit d’utiliser différentes cuves (en inox, en béton, tronconiques et tronconiques inversées) permet de vinifier sur mesure, en fonction des cépages, des terroirs, des niveaux de maturités… Nous avons également développé un algorithme de pilotage automatique des températures de fermentation. On gagne en respect du fruit et cela nous permet de limiter notre consommation d’énergie.Un générateur d’azote nous permet de travailler les vins à l’abri de l’oxygène et de les soutirer sans pompe ce qui limite l’oxydation des arômes et nous permet d’utiliser toujours moins de sulfites.

Enfin, quelles sont désormais vos ambitions oenotouristiques ?  

Accueillir, accueillir et encore accueillir ! Les 5 chambres d’hôtes sont déjà bien remplies, nous recevons des clients, des œnotouristes, des journalistes, ça démarre très fort ! Nous avons déjà plusieurs mariages pour l’année prochaine et Rémy, notre tout nouveau responsable de l’œnotourisme, a hâte de faire découvrir la propriété au plus grand nombre.

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Les cépages résistants séduisent

Ils s’appellent Artaban, Floréal, Muscaris, Souvignier gris ou encore Coliris et Selenor, depuis 2017 des cépages résistants aux maladies peuvent être plantés et commercialisés sur le territoire français. Et dans un contexte toujours plus fort de réduction des doses de produits phytosanitaires, ces résistants séduisent et s’installent, aussi bien dans les cahiers des charges d’IGP que dans les parcelles des domaines.

Issus de croisements entre des vignes européennes et d’autres espèces portant les gènes de résistances (américaines et asiatiques), ces cépages proviennent de programmes d’études français et étrangers longs et coûteux. Il faut entre 12 et 20 ans pour arriver à l’obtention d’un nouveau cépage, entre la création de la variété des premiers pépins à sa mise en production.

Initiés dans les années 1970, les programmes d’obtention ont permis de créer des dizaines de cépages résistants comme en Allemagne avec le souvignier gris et le muscaris, et plus récemment en France par l’intermédiaire de l’INRAE et son programme Resdur* 1 avec les cépages Vidoc, Artaban, Floréal et Voltis, et Resdur 2 avec les Coliris, Lilaro et Sirano et Selenor. Ces cépages ont tous des qualités organoleptiques spécifiques et permettent une réduction de près de 95 % des pulvérisations de fongicides en conditions de production (d’après les résultats du réseau Oscar).

*Résistance durable

Intégration dans le vignoble

En juillet 2018, le comité national des IGP a validé la possibilité d’introduire ces cépages dans leurs cahiers des charges. Et après examen, l’INAO a donc donné son accord pour l’intégration de ces nouveaux cépages dans le cahier des charges de 15 IGP dont les Identités géographiques Protégés Cévennes, Gard, Pays d’Oc, Atlantique ou encore Val de Loire. Concernant les appellations, aucune AOC n’a encore amorcé un projet d’intégration dans un cahier des charges. D’après le laboratoire Dubernet, 45 variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium sont inscrites au catalogue français (définitif ou temporaire) et 132 au niveau européen.

De nombreux domaines ont également franchi le cap en plantant des cépages résistants. L’un des pionniers en France est le domaine de Revel (14 hectares) dans le département du Tarn-et-Garonne, qui a planté du Souvignier gris en 2010 pour une première récolte en 2015. Aujourd’hui certifié bio, Mickael Raynal, le vigneron, assure que le cépage résiste à 100% aux maladies comme l’oïdium et le mildiou.

“Le premier projet de cette envergure en France”

A Mauguio à côté de Montpellier, le domaine de la Clausade a planté 17,5 hectares de cépages résistants en 2019. Créé ex nihilo par Olivier Sébé, c’est le premier projet de cette envergure en France. Le domaine a planté des résistants allemands, suisses et français, plus précisément du Vidoc et de l’Artaban pour l’élaboration des rouges et rosés puis du Souvignier gris, du Soreli, du Muscaris et du Floréal pour les vins blancs. 15 000 bouteilles ont été produites en 2021 et le domaine souhaite sensibiliser le consommateur à la démarche. Hugo Robert, le responsable commercial du domaine, annonce clairement l’objectif environnemental de la toute jeune exploitation : “Nous souhaitons ne plus utiliser de pesticides.” Le domaine sera certifié bio en 2022.

Un petit vignoble picard planté de résistants

En Picardie, même objectif mais pas tout à fait de la même envergure. C’est à Corcy dans l’Aisne qu’un petit vignoble a également été créé ex nihilo, avec la plantation en 2021 de 3 hectares de cépages résistants. Comme au domaine de la Clausade, Bertrand Renard l’un des associés assume la démarche environnementale : “On voulait du bio mais tout en se passant des traitements, y compris le cuivre”. Et c’est encore une fois le Souvignier gris qui y est majoritairement planté avec plus de 50 % de l’encépagement, suivi du Muscaris, du Floréal et du Voltis. RDV dans quelques années pour les premières cuvées.

Sur les 1200 hectares de cépages résistants plantés dans le vignoble français, c’est le cépage allemand Souvignier gris qui est le plus représenté avec 365 hectares cultivés suivi du Floréal et du Soreli.

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Un mariage franco-italien tout en rosé

C’est un mariage en rosé qu’ont annoncé les vins de Provence et ceux du Valtenèsi avant de partir en voyage de noces en Europe du Nord.

L’alliance franco-italienne des vins de Provence et du Valtenèsi doit permettre de partir à la conquête des marchés allemand, belge et néerlandais. Ce rapprochement de communication va permettre aux deux vignobles de récupérer auprès de l’Union Européenne, dans le cadre de la promotion des productions agricoles, une enveloppe de 680 000€ par an sur trois ans pour organiser diverses actions auprès du grand public et des professionnels (affichages, manifestations, master classes, festivals.)… « Nous avions également pensé à travailler avec la filière huile d’olive, précise le président de l’interprofession provençale, Eric Pastorino, mais finalement, nous avons choisi d’assumer notre rôle de leader pour chercher une alliance avec une autre appellation rosé qui ne soit pas une copie de nos vins. Il fallait qu’elle produise déjà des vins qualitatifs avec une volonté de monter en gamme et qu’elle fasse de cette couleur une priorité ». C’est donc le cas du Valtenèsi en Italie du Nord qui élabore de plus en plus de rosés de pressurage contrairement à la plupart des rosés italiens de saignée et il bénéficie également des magnifiques paysages près du lac de Garde. Après différents échanges et une dégustation à Milan avec des sommeliers italiens, les deux régions n’ont pu que constater une belle entente et ont entrepris de trouver une identité commune entre lac et mer avec le slogan « Bien plus qu’une couleur » qui sera traduit sur les différents marchés cibles.

Afin de sensibiliser le public, et en particulier les milléniales, au caractère unique des vins rosés de Provence et du Valtènesi, la campagne  communique sur les quatre principaux piliers typiques des deux régions : Les paysages à couper le souffle, l’art de vivre, le savoir-faire unique et l’exigence.

Club ou jumelage de rosés à l’étude

Alors que les Vins de Provence représentent 152 millions de bouteilles de vin rosé produites chaque année, le Consorzio Valtènesi n’en pèse que 2 millions. Les vins n’ont pas forcément le même nuancier de couleurs (« mais ce n’est pas le sujet, insiste Eric Pastorino), ceux de Provence, servis dès l’apéritif, étant également plus aromatiques et fins, principalement sur des arômes de fruits blancs, tandis que les italiens qui ne peuvent être commercialisés avant le 14 juillet de l’année suivant la vendange sont davantage des vins de gastronomie, plus minéraux, servis notamment avec les poissons de lac et des plats à la crème. Eric Pastorino ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il avance la volonté de créer une association internationale de rosés avec d’autres régions viticoles étrangères. « Puisque nous exportons 40 % de nos vins et que nous sommes leader en termes de qualité, nous avons toute légitimité pour aller chercher d’autres appellations avec la même philosophie comme les Hamptons sur la côte Est américaine. Il s’agirait d’organiser des actions communes, façon jumelage de vignerons ou ´club de rosés’, en misant autant sur les vins que sur les paysages ». Et de vanter le mérite des opérations transversales y compris avec d’autres produits agroalimentaires comme savent si bien le faire les Italiens, plus délicates dans l’Hexagone.

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[Nouveau numéro] La vie en rosé avec Tony Parker

Le nouveau “Terre de Vins” arrive cette semaine dans les kiosques et, été oblige, il fait la part belle aux rosés à travers une sélection de 200 cuvées. Le champion de basket Tony Parker, passionné de vin et investisseur en Provence, livre une interview exclusive.

Retraité des parquets depuis 2019 après une carrière sportive couronnée de succès, Tony Parker s’est récemment associé à l’homme d’affaire Michel Reybier dans le cadre du domaine de La Mascaronne en Provence et de la maison de champagne Jeeper. Une nouvelle aventure qui n’a rien d’un coup de tête mais témoigne d’une volonté de prolonger “sur le terrain” une passion du vin qui ne date pas d’hier, comme “TP” l’explique dans un entretien exclusif donné à “Terre de Vins”. Cette interview est l’une des surprises du sommaire de ce nouveau numéro qui, saison estivale oblige, fait la part belle aux rosés : 200 cuvées ont été sélectionnées par le comité de dégustation, de la Provence à la Loire en passant par le Rhône, le Languedoc, la Champagne et bien sûr Bordeaux. Et puisqu’il est question de Bordeaux, les clairets sont aussi à l’honneur à travers quelques pépites qui réhabilitent cet héritier du “french claret” dont étaient friands les Anglais. Une petite histoire du champagne rosé, un focus sur les rosés d’Anjou et une sélection de pétillants naturels (rosés, bien sûr) viennent compléter la palette des 50 nuances de rose qui compose ce magazine.

De la Loire à l’Alsace

Mais le rouge est aussi à l’honneur ! À travers une verticale du château Grand Corbin Despagne, grand cru classé de Saint-Émilion figurant parmi les pionniers du bio sur l’appellation ; et à travers quatre belles cuvées bio en Côte de Brouilly. Escapades et gourmandises sont au programme, en douceur le long de la Loire, et en Alsace à l’Auberge de l’Ill, où le chef Marc Haeberlin et le grand sommelier Serge Dubs font des merveilles. Une balade dans le vignoble de Moselle Luxembourgeoise et une rencontre avec Rachel et Guillaume Hubert, au château Peynbonhomme-les-Tours en Blaye-Côtes-de-Bordeaux, complètent le menu de ce numéro qui sera le compagnon idéal des prochaines semaines que nous vous souhaitons ensoleillées.

“Terre de Vins” n°78, 132 pages, 6 euros.
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Sète, port d’attache du Picpoul de Pinet

La mairie de Sète et son office de tourisme, l’AOP Picpoul de Pinet et le comité des éleveurs d’huîtres de Méditerranée travaillent ensemble à associer territoire, terroir et produits emblématiques de l’étang de Thau.

“Nous voulons installer le réflexe : avec une huître de l’étang de Méditerranée, je veux un verre de Picpoul, avec un verre de Picpoul, je veux une huître de l’étang de Méditerranée”, résume Pascal Roques, pour le Comité Régional de Conchyliculture de Méditerranée (CRCM).

“Les 353 producteurs de l’AOP Picpoul de Pinet travaillent leurs vignes avec vue sur l’étang de Thau, le Mont Saint-Clair et la ville de Sète. Nos vins, au profil net, précis, caractérisé par son peps, sa fraîcheur et une qualité constante et fiable. En année normale nous produisons 12 millions de bouteilles dont les deux tiers sont exportés (dont un tiers au Royaume-Uni, notre premier marché, de très loin). Nous voulons donc enraciner notre communication sur notre littoral avec des panneaux signalétiques à l’entrée de chacune des six dommunes de l’AOP Picpoul de Pinet : Pinet, bien sûr, Mèze, Castelnau de Guers, Montagnac, Pomerols et Florensac. De l’autre côté de l’étang, Sète, l’île Singulière est notre port d’attache”, précise Laurent Thieule, président de l’AOP Picpoul de Pinet.

Le Picpoul sera associé aux grands événements de la vie de Sète et des bords de l’étang de Thau cet été :


le festival de Thau à Mèze du Lundi 11 au Lundi 25 Juillet, dont l’AOP Picpoul de Pinet est un partenaire historique avec sa tente emblématique.une dégustation exceptionnelle sur le parvis des halles de Sète qui réunira les producteurs conchylicoles et viticoles, le 4 août,les joutes nautiques de Sète et notamment la Saint-Louis le 22 août, où le Picpoul de Pinet sera sur la table de Monsieur le Maire, précise celui-ci, François Commeinhes.

A plus long terme, l’AOP, le CRCM, la mairie et l’office de tourisme relèvent tous les avantages d’un travail de communication ancrée dans son terroir : la mer, le littoral et l’étang. “Nous fêterons en 2023 les dix ans de l’accession de Picpoul de Pinet au statut d’AOP et Sète y sera bien sûr associée”, explique Laurent Thieule. “En outre, nous nous associons à la mairie de Montpellier pour appuyer son dossier de candidature de capitale européenne de la Culture en 2028 avec le volet de nos paysages maritimes et la complémentarité de nos deux produits incontournables : le Picpoul et l’huître”, précisent le maire de Sète François Commeinhes et ses adjoints, Francis Hernandez et Blandine Authié.

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