Tari-Roulleau : la vente de La Bégude est signée

Le domaine de La Bégude de la famille Tari a été vendu à l’homme d’affaires rennais Christian Roulleau. Le nouveau propriétaire du vignoble de Bandol va étendre le vignoble, construire un autre chai et développer une activité œnotouristique.

Le domaine de la Bégude, grande propriété viticole de Bandol (83) passe sous pavillon breton. Ou plus exactement son propriétaire depuis 25 ans, le bordelais Guillaume Tari, l’un des fils de Pierre Tari à la tête du château Giscours jusqu’à la fin des années 90, l’a vendu à Christian Roulleau, millionnaire rennais (fondateur de Samsic, groupe de multi-services aux entreprises). Mais celui-ci est surtout détenteur depuis 2019 du château Dauzac, grand cru classé de Margaux, et depuis 2021 de Maison Montagnac, négociant sur la place de Bordeaux et en vins de Bourgogne (pour 51 % des parts). La rumeur courait depuis déjà plusieurs fois mais cette fois, la signature annoncée par les deux parties est officielle; la vente  s’est conclue pour 35 M€. Un recours a toutefois été déposé par la famille rivale des Tari, les Albada Jeigersma, exploitant de Giscours dans la continuité de l’imbroglio juridique qui les oppose depuis près d’un quart de siècle.

Un développement œnotouristique annoncé

« La famille Tari, Guillaume et sa femme Soledad, se sont particulièrement bien occupé de La Bégude et Guillaume restera à nos côtés pendant trois ans pour transmettre son savoir, a précisé Laurent Fortin, actuel directeur général de Dauzac qui prend également la direction de La Bégude en embauchant un directeur technique Vincent Bouyer et un directeur commercial Robert Oustric. « Nous voulons aller encore plus loin dans l’excellence, faire croître la notoriété du domaine et mettre en place un véritable projet œnotouristique en aménageant des chambres d’hôtes dans les deux bastides, sans doute avec un centre de vinothérapie. Nous allons développer l’organisation des mariages et séminaires en profitant des bassins de population des grandes métropoles comme Aix, Marseille et Toulon qui sont à nos portes » précise Laurent Fortin.

Une agroforesterie naturelle

Sur les 300 ha qui arrivent dans le portefeuille Roulleau, une trentaine d’ha de vignoble réparti en 125 parcelles sont déjà en production. Le nouveau propriétaire ambitionne d’atteindre d’ici 5 ans plus d’une cinquantaine d’ha de vignes mais également d’amandiers et d’oliviers. Il sera toujours conduit en bio (le domaine l’est depuis 2003), voire en biodynamie dont il est déjà proche avec un travail de longue date en agroforesterie. « Le domaine, le plus au nord et le plus en altitude de l’appellation, – jusqu’à plus de 400 m, est dans une bulle agronomique avec une agroforesterie naturelle  puisque nous sommes arrivés en 1985 sur un territoire abandonné et nous y avons créé des vignes au milieu de la forêt et non l’inverse, raconte Guillaume Tari. Il abrite de nombreuses espèces protégées, notamment l’aigle de Bonelli. Nous avons tenu à préserver la flore endémique qui résiste toujours mieux aux excès, notamment à la sécheresse. Nous sommes ainsi protégés des vents brulants…mais avec beaucoup de chevreuils et de sangliers ».  Les nouvelles parcelles seront donc clôturées comme le reste de la propriété qui dispose également d’un conservatoire de mourvèdres.

Toujours en rouge majeur

La Bégude sera prochainement doté d’un nouveau chai, rien d’ostentatoire à la bordelaise mais plutôt le projet intégré aux bâtiments qui était déjà dans les cartons de la famille Tari mais revu et corrigé pour après la vendange 2023. Le domaine produit environ la moitié de sa production en rouge, 40 % en rosé et 10 % en blancs. Pas de changement d’orientation prévu : « Nous gardons la typologie et maintiendrons ce fort pourcentage de rouges qui fait aussi la particularité du domaine, assure Laurent Fortin. On ne change rien dans la continuité mais nous allons sans doute développer la cuvée Le Cadet de la Bégude ». Elle avait été lancée en 2017 en rouge et rosé en IGP Méditerranée.

Christian Roulleau devrait a priori calmer son appétit viticole. « Il ne s’agit pas de collectionner les propriétés, assure Laurent Fortin. Nous avons juste eu l’opportunité de trouver une pépite avec un patrimoine végétal à nul autre pareil et les deux familles partagent la même passion et les mêmes valeurs ». Quant à la famille Tari qui a gardé 200 ha sur le domaine bandolais, elle s’installe dans une vieille ferme du XVIIIe de l’autre cote de la propriété. « J’ai toujours rêvé d’avoir le temps d’aller déguster ailleurs; ce que je ferai quand la greffe aura pris avec la famille Roulleau ». Lors de ses périgrinations, gageons que Guillaume Tari pourrait s’intéresser à un nouveau projet viticole.

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Un très beau millésime annoncé à Vacqueyras et Châteauneuf du pape

Prise de température des crus Vacqueyras et Châteauneuf du pape aux domaines de La Monardière et L’Abbé Dîne. Des situations géographiques différentes mais un même optimisme pour un millésime qui s’annonce beau.

Au domaine de La Monardière, Damien Vache a rentré ses blancs le 22 août. Il est plutôt satisfait car : «  nous avons pas mal de raisins, ce qui est logique après l’année précédente où nous avions eu beaucoup de gel, la vigne donne plus. Le rendement est très correct grâce à la pluie du 15 août, jusqu’à 100 millimètres, qui a énormément fait du bien, pour la qualité et la quantité. La pluie a gonflé les baies et la vigne a respiré. Les maturités montent doucement comme les degrés, sans blocage. Sur nos 20 hectares, 18 ne craignent pas la sécheresse. Seules les jeunes vignes ont plus souffert ». Le vigneron est donc plutôt serein, les syrahs aux belles maturités sont quasiment récoltées, les grenaches suivront cette semaine. Sauf si la pluie décale le programme. Un mal pour un bien, finalement.

A Courthézon, Nathalie Reynaud exploite 4 hectares en appellation Châteauneuf du pape. Le 23 août, les cépages grenaches et roussannes étaient en cave avec quinze jours d’avance. L’épisode pluvieux de la mi-août avec de la grêle, a fait quelques dégâts sur ses Côtes du Rhône blancs, mais épargnants ses parcelles en Châteauneuf. « Nos vignes ne sont pas irriguées et toutes les appellations comme les Châteauneuf du pape ont soufferts de la sécheresse. Cette vendange ressemble à 2019 où j’avais récolté seulement 35 %, j’espère un peu plus cette année. Le millésime s’annonce très bon, il y a déjà de la gourmandise, des tanins. Il ne faut surtout pas se presser ». Les syrahs sont en cuve, elles titrent à 15 degrés et sont dans un état sanitaire parfait selon la vigneronne. Pour les grenaches et les mourvèdres, Nathalie Reynaud va attendre encore 15 jours. « Ils sont de toute beauté. Cela augure un beau millésime mais il faudra travailler les vins car les raisins ont soufferts, il faut être vigilant car il y a aussi des degrés. Toutefois, Jean-Philippe Trolley, mon œnologue qui a remplacé Philippe Camby est très confiant ».

L’impression est générale, les rendements seront finalement un peu plus élevés qu’escompté et les degrés sont à la hausse, similaires à 2020 à date équivalente.

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«L’épopée des vignerons», une plongée dans l’histoire du vin sur France 3

Diffusé ce mercredi soir, le documentaire long-format retrace l’Histoire de France à travers la vie de ses vignerons. Interviews de viticulteurs et images d’archives maillent ce sujet captivant et inédit. Entretien avec Emmanuelle Nobécourt, sa réalisatrice.

Pourquoi retracer l’histoire des vignerons ?

Sur France 3, la ligne éditoriale comprend de grands documentaires patrimoniaux sur les métiers qui ont fait la France : les mineurs, les marins, les pêcheurs … Il fallait absolument retracer l’histoire des vignerons, car elle aussi est constitutive de la culture française. 

Dès l’introduction, vous avancez que « l’épopée du peuple vigneron, c’est aussi la notre ». C’est à dire ?

Le métier de vigneron est un bon prisme pour comprendre l’histoire de France. C’est une profession agricole, mais pas que : les vignerons transforment, commercialisent, doivent s’adapter aux évolutions de la société, aux crises, aux guerres… Leur histoire fait comprendre comment tout est intrinsèquement lié entre climat, économie et société. Ce qui résonne aussi avec notre actualité. 

Vous donnez la parole à de grands noms du vignoble (Jean-Michel Cazes, Marc Hugel, Véronique Drouhin…) ainsi qu’à de nouveaux installés. Comment avez-vous choisi ces interlocuteurs ?

Il fallait montrer des régions différentes, mais aussi la diversité économique du vignoble, des grands groupes aux petits vignerons. La préférence allait aussi à des viticulteurs qui avaient été témoins de  l’histoire de leur vignoble, via leurs parents, leurs grands-parents… Le plus dur était de caler le tournage sans les parasiter pendant des moments comme les vendanges. J’ai du renoncer à certains viticulteurs car ils étaient vraiment sous l’eau. 

Qu’est-ce qui vous a le plus marquée dans ce tour de France viticole ?

La diversité et la beauté de la France m’enchantent. On est allés d’une réalité, d’un décor à l’autre. J’ai été par exemple très impressionnée par les coteaux de Condrieu. C’est spectaculaire. L’Alsace aussi est sublime de beauté. Voir jusqu’où les hommes peuvent aller pour planter la vigne, ça me fascine. Avec ces témoignages et ces archives, on se rend compte de ce représente une bouteille de vin, du travail derrière, de sa valeur. 

Est-ce un message ?

Mon but, c’est qu’à ma petite échelle, le documentaire permette d’avoir un regard un peu différent sur le vin. Quand on voit les rayons dans les supermarchés, avec des centaines de bouteilles, et qu’on achète ça au hasard… Il faudrait davantage réfléchir à ce qu’il y a derrière : une aventure humaine, des personnes qui travaillent et qui se donnent du mal. Quand on achète une bouteille de vin, c’est un lien entre l’homme et la terre qu’on va chercher, une histoire, pas un breuvage à 15 degrés qui va vous retourner la tête. Et je pense que cela vaut pour les autres produits agricoles.

On voit dans le film que ce travail acharné des vignerons leur a permis de surmonter toutes les crises.  Pensez-vous qu’il en sera de même avec celle du dérèglement climatique, que vous traitez en conclusion ?

Ils se sentent en tout cas très concernés. Ils explorent beaucoup de pistes, n’abandonnent pas. Les vignerons ont prouvé leur capacité de résilience. Ils peuvent aussi compter sur la vigne, une plante  incroyablement résistante. Mais on ne pourra plus, à mon sens, être dans la méga consommation, on devra boire autrement. Peut-être moins chercher le vin bon marché, et se concentrer sur le plaisir à boire, pas à engloutir. 

L’épopée des vignerons, sur France 3, le mercredi 7 septembre 2022 à 21h10

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Pomerol : Château Lécuyer change de mains

Propriété discrète de 3,40 hectares à Pomerol, le château Lécuyer ouvre une nouvelle page en voyant sa société l’exploitation passer sous le contrôle de Ronan Laborde, propriétaire du château Clinet et président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux.

À Pomerol, les transactions sont suffisamment rares pour être remarquables et remarquées. On observe donc avec attention la reprise du château Lécuyer par Ronan Laborde, propriétaire du château Clinet et président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux (qui a donné hier le coup d’envoi des vendanges 2022 dans son vignoble familial). Il ne rachète pas les 3,40 hectares de vignes à proprement parler, ces dernières restant détenues par un GFV (Groupement Foncier Viticole) d’une centaine d’actionnaires, mais reprend la société d’exploitation, qui était conduite depuis un peu moins de 20 ans par Emeric Petit du château Tournefeuille à Lalande-de-Pomerol.

“Nous avons finalisé hier un processus de reprises entamé depuis quelques mois”, explique Ronan Laborde. “C’est pour nous une très belle opportunité de nous étendre sur l’appellation Pomerol, les 3,40 hectares de Lécuyer se divisant en quatre parcelles dont trois sont voisines de Clinet et de Ronan by Clinet. C’est donc un secteur que l’on connaît bien, avec une majorité de merlot et un peu de cabernet franc, des vieilles vignes. La propriété produit chaque année entre 15 000 et 18 000 bouteilles vendues en primeurs : nous entendons donc conserver la marque, qui va nous permettre d’élargir notre gamme entre notre second vin Fleur de Clinet et notre premier vin Château Clinet, en apportant notre savoir-faire pour continuer de la faire grandir”.

L’information de cette opération a été initialement rapportée par le site Anthocyanes.

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[Nouveau numéro] Rentrée studieuse pour « Terre de Vins »

Le nouveau numéro de “Terre de Vins” arrive en kiosques cette semaine. Les Foires aux Vins y occupent une place de choix, mais aussi un entretien avec la comédienne Isabelle Carré, à l’affiche du film “La Dégustation”.

Rentrée oblige, les Foires aux Vins sont à l’honneur dans le nouveau numéro de “Terre de Vins” : 16 enseignes ont été passées au crible par le comité de dégustation du magazine, lequel a sélectionné quelque 150 cuvées à dénicher aussi bien en grande distribution que chez les chaînes de cavistes ou sur le web. En couverture de ce n°79, la comédienne Isabelle Carré, qui est depuis quelques jours à l’affiche du film “La Dégustation” d’Ivan Calbérac. Dans un entretien, elle nous fait partager son goût du vin, de la culture et son amour des mots.

Également au sommaire : un décryptage des enjeux autour du classement de Saint-Émilion, qui doit être révélé ce 8 septembre ; un gros plan sur la Foire aux Seconds Vins organisée le 15 octobre par “Terre de Vins” ; une rencontre avec Michaël Delafosse, maire de Montpellier bien décidé à faire de sa ville une authentique “capitale du vin” ; un focus sur le domaine Roger Coulon en Champagne ; une saga familiale au domaine Hostens-Picant, en appellation Sainte-Foy-Côtes-de-Bordeaux ; une sélection de pépites en franc de pied ; une verticale du château des Jacques en Beaujolais ; une escapade sur la rive droite du Rhône Nord, de Côte Rôtie à Saint-Péray ; un sujet cuisine au Duende, établissement nîmois salué par le concours “Le Tour des Cartes”.

Dans ce numéro se glissent enfin un cahier spécial dédié à l’appellation Cairanne, dans le Rhône méridional, ainsi qu’une mise en avant des 830 vins médaillés et des coups de cœur de la rédaction dans le cadre du dernier concours des vins “Terre de Vins”. Bref, tous les ingrédients d’une rentrée studieuse !

“Terre de Vins” n°79, 124 pages, 6 euros.
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Maison Ginestet : la bonne tenue des exportations de grands vins

La célèbre maison de négoce bordelaise fondée en 1897 organisait en cette rentrée 2022 une grande dégustation de vins hors Bordeaux concomitamment à Paris, Shanghai et Tokyo. L’occasion de revenir sur le dynamisme actuel du marché export.

Maison Ginestet est l’un des acteurs majeurs du négoce bordelais avec un chiffre d’affaires l’an passé de 107 millions d’euros. Sur le segment des grands crus et vins assimilés, la France demeure le premier marché (25% de son chiffre d’affaires 2021). Toutefois, les exportations dans 60 pays s’avèrent particulièrement soutenues. Romaine Courtier, responsable achat vins hors Bordeaux dans l’entreprise, rappelle évidemment que « les événements actuels en Russie ont déstabilisé le marché européen quant à l’achat de grands vins mais l’on constate malgré tout une vraie fidélité des marchés historiques avec lesquels nous travaillons ». Et de poursuivre, « les niveaux actuels de commandes demeurent élevés, notamment sur quelques marchés clés. Parmi eux, les Etats-Unis qui bénéficient pleinement de la parité euro-dollar historique depuis 20 ans. Mais on pourrait aussi citer la Chine continentale, dynamique en raison de la fermeture des importations depuis Hong Kong ». Cette tendance a été marquée en début d’année 2022 surtout par une hausse significative des prix moyens sur ces marchés comme l’indique Business France avec notamment 35% de hausse sur les Etats-Unis ou 23% de hausse sur le Japon. L’importance de certains marchés pour les négociants peut en outre s’expliquer par leur implantation locale ancienne. Maison Ginestet est, par exemple, historiquement présente sur les marchés japonais et thaïlandais depuis les années 1990 et compte globalement 8 commerciaux en Asie (sur une équipe de 35). La reprise du tourisme en Asie du Sud-Est explique en outre la vigueur des marchés comme le Vietnam, les Philippines ou bien encore Singapour. « Depuis 2 ans, nous constatons également l’émergence de la Corée du Sud dont les consommateurs très avisés s’intéressent de plus en plus aux grands vins. Ce pays représente désormais plus de 15% de notre chiffre d’affaires sur la zone Asie Pacifique », renchérit Romain.

Des vins de Bordeaux, mais pas uniquement

Progressivement depuis plusieurs années, la Place de Bordeaux s’est intéressée à des références produites en dehors de la région. Bien évidemment, la voie avait été ouverte par des cuvées iconiques comme Opus One ou Masseto qui sont distribuées respectivement depuis 2004 et 2009. Et si le cœur de métier des négociants demeure le rayonnement des vins de Bordeaux, le nombre de références hors Bordeaux dans leurs catalogues s’étoffe. Maison Ginestet porte ainsi aujourd’hui 35 références de grande qualité, à l’image du Clos des Goisses de Philipponnat. La notoriété de ce dernier s’est encore accrue ces derniers mois depuis que Ginestet et 3 autres négociants bordelais participent à sa diffusion. L’intérêt du négoce bordelais pour ces nouvelles références permet de faciliter l’accès, y compris sur le marché français, à des vins jusqu’ici peu distribués. Parmi les pépites à découvrir et soutenues par Maison Ginestet, on pourrait citer le Brunello di Montacino Riserva 2016 de Poggio Antico, merveille de velouté de texture, le Chadwick 2020 de Viñedo, modèle de cabernet sauvignon hautement élégant en provenance du Chili ou bien encore le superbe Georges de Latour 2020 de Beaulieu Vineyards, cabernet sauvignon d’une plénitude folle rappelant tout le potentiel qualitatif de la Napa Valley californienne.

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La Bourgogne perd Louis-Fabrice Latour

Le dirigeant de la maison Louis Latour, figure phare de la Bourgogne viticole, s’est éteint  dans la nuit du 5 au 6 septembre 2022, à l’âge de 58 ans.

Au cœur des années 1970, un garçon prend place, impressionné, dans le bouillonnement des ventes aux enchères des Hospices de Beaune. Louis-Fabrice Latour a 10 ans. Aux côtés de son père, il découvre alors la magie d’un vignoble auquel il va dédier sa vie.

« Nous avons toujours été fidèles à la vente,  pas seulement par à-coups. Mon grand-père, mais aussi mon oncle Jean ont consacré la moitié de leur existence professionnelle aux Hospices », confiait-il à Terre de Vins en 2020. La fidélité : un principe de vie pour celui qui prend la suite de son père en 1999, devenant le représentant de la 11e génération de Latour.

Fidélité à cette maison [lire encadré], ainsi qu’à ses nombreux collaborateurs. Louis-Fabrice tient au style familial  de l’entreprise, à cette gestion qui encourage les carrières et récompense la longévité, avec, entre autres, la remise de médailles du travail. Les salariés le lui rendent bien. Il y a quelques mois encore, alors que le gel menaçait, beaucoup se portaient volontaires pour venir, en pleine nuit, allumer des bougies dans les parcelles.

Fidélité à son vignoble, bien sûr. Louis-Fabrice Latour s’implique, comme l’a toujours fait sa famille, dans les instances professionnelles. Au point que ses pairs lui confient, en 2016, la tête de l’interprofession (le BIVB, Bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne). Un rôle prenant, qu’il souhaite consacrer à l’avenir du vignoble. « En période prospère nous avons le temps de nous poser […]L’axe numéro 1, c’est gérer et restaurer durablement le potentiel de production. Il nous faut identifier et favoriser des pratiques viticoles durables», nous confiait-il dès son entrée en fonction.En 2020, il rempile pour un second mandat, qu’il doit quitter l’année suivante, pour raisons de santé.

Fidélité à sa terre, enfin. Et plus particulièrement celle de la colline de Corton, qui a fait la renommée de la maison. Louis-Fabrice Latour voue une affection particulière à ce terroir de grands crus, où ses ayeux se sont installés début XVIIIe. Aussi, en mai 2022, il tient à célébrer le retour de la Croix de Charlemagne, ouvrage détruit quelques mois auparavant par accident, au cœur des vignes. « Mon message est un message de territoire. Il y n’y a pas de grand terroir sans soin apporté au territoire. Ainsi, sur cette colline, la profession défend le bois, la biodiversité, surveille les carrières… C’est aussi pour ça qu’il était important que cette grande croix revienne parmi nous », s’émeut alors Louis Fabrice Latour, applaudi par les vignerons de la colline. L’une de ses dernières apparitions publiques. Son décès, dans la nuit du 5 au 6 septembre 2022, laisse Corton, la Bourgogne et le monde du vin en deuil.

L’équipe de Terre de Vins présente ses condoléances à la famille Latour et à toute l’équipe de la maison Latour.


LA MAISON LATOUR, DE LA BOURGOGNE AU VAR

La propriété familiale, deux fois centenaire, est située à Beaune et possède 50 hectares en Bourgogne. Elle élargit ses perspectives viticoles depuis les années 1970 : d’abord en Ardèche, puis dans le Var. En 2003 et 2008, Louis-Fabrice Latour rachète respectivement le domaine Simonnet-Febvre (Chablis) et la maison Henry Fessy (Beaujolais). En 2012 enfin, le chef d’entreprise tente l’aventure en sud Beaujolais, dans la région des « pierres dorées ». Mais la maison ne perd jamais de vue ses origines, en produisant, dans toutes ces régions, du pinot noir et du chardonnay.

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Cognac en avance !

Les vendanges débutent déjà dans les deux Charentes. Le rendement agronomique attendu est dans la moyenne, de l’ordre de 110 hectolitres par hectare.

Les vendanges débutent dans les 78 000 hectares du vignoble du cognac, avec environ deux semaines d’avance. Le ban a été donné ce lundi 5 septembre 2022, lors d’une réunion d’information du syndicat UGVC à Châteaubernard, près de Cognac. On y a appris que l’ugni blanc (le principal cépage des vins de distillation) avait plutôt bien résisté à la sécheresse. La récolte, sans être abondante, sera dans la « moyenne décennale », avec un rendement attendu de l’ordre de 110 hectolitres par hectare.

Le même jour, le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) diffusait un communiqué invitant les viticulteurs charentais à vendanger sans tarder pour « préserver l’équilibre entre l’acidité et le degré alcoolique nécessaire à la vinification de vins aptes à la production de cognac ».

“Une année surprenante et compliquée”

Le BNIC écrit : « 2022 est une année exceptionnelle du point de vue climatique et agronomique. […] L’état sanitaire […] est bon, mais l’impact de la chaleur commence à se faire sentir. Il apparaît aujourd’hui important de vendanger rapidement […], en commençant par les parcelles les plus exposées à la sécheresse (jeunes vignes et cépages précoces) et celles ayant souffert de la grêle » du 20 juin.

L’Organisme de défense et de gestion de l’appellation cognac a fixé le rendement maximal autorisé à 14,73 hectolitres d’alcool pur par hectare (hl AP / ha). Ce chiffre doit limiter les caprices de la nature et permettre d’atteindre l’objectif de production moyenne de 11,61 hl AP/ha, indispensable à la satisfaction des besoins du négoce et des marchés internationaux (984 331 hl AP à mettre sous bois).

Christophe Veral, le président du BNIC, a déclaré : « Cette année restera comme une année surprenante et compliquée, mais nous avons tout en main pour réussir une belle vendange qui permettra au cognac de continuer à relever ses défis sur les marchés. Notre engagement demeure inchangé : croissance, durabilité, qualité. Et vendanger tôt, cette année, ce sera bien un gage de qualité. Nous sommes tous dans les starting-blocks. Je souhaite de bonnes vendanges à tous nos viticulteurs avec une pensée pour tous ceux qui ont subi des aléas climatiques. »

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Pays d’Oc rebat les cartes !

« La plus belle carte de visite d’un vigneron, c’est quand il est cité par un chef ou un sommelier » c’est avec ces mots que Florence Barthès Directeur Général du syndicat des Vins de Pays d’Oc et de l’Interprofession éponyme inaugure, ce lundi 5 septembre, l’édition 2022 du Tour des Cartes Occitanie.

En effet, pour la troisième année, l’IGP Pays d’Oc s’approprie le concours national des meilleures cartes de vins, Le Tour des Cartes, pour l’appliquer à l’Occitanie, la région qui porte le label aux 58 cépages. Plus de 300 cartes ont été collectées par Terre de Vins, selon 5 catégories : Bar à vins, restaurant de plage, restaurant de chaîne, restaurant traditionnel, restaurant gastronomique ; puis notées et enfin soumises, ce jour, dans un salon du Jardin des Sens à Montpellier, à un jury multi disciplinaires.

Jacques Mazerand, chef du restaurant le Mazerand à Lattes et président du Club des Chefs d’Oc, a endossé la casquette de président de ce jury composé de Gauthier Zahonéro propriétaire de la Plage des Lézards à Palavas (Lauréat 2021), Sébastien Martinez chef exécutif vins du Jardin des Sens depuis 2008, Florence Barthès, directeur général de l’IGP Pays d’Oc, Christophe Felez sommelier du même label et Sylvie Tonnaire rédacteur en chef de Terre de Vins.

Il faudra patienter jusqu’au 3 octobre prochain pour connaître les résultats qui seront dévoilés lors de la soirée de gala au domaine de Manse à Lattes, siège social des Vins de Pays d’Oc.

Photos @Pays d’Oc

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Vendanges : Pomerol Séduction passe à table

Hier, l’association réunissant neuf belles propriétés pomerolaises organisait son premier “déjeuner de vendanges” collectif à l’heure des premiers coups de sécateurs. L’occasion de prendre le pouls de ce millésime placé sous le signe de la chaleur et de la précocité.

Lorsque les membres du groupe Pomerol Séduction ont fixé la date de leur premier “déjeuner de vendanges” collectif – réunissant quelques proches, clients et journalistes en vue de prendre le pouls du millésime – au lundi 5 septembre, ils ne se doutaient certainement pas que la plupart d’entre eux seraient déjà réellement en pleines vendanges. Même si les millésimes récents tendent à indiquer, de façon générale, une tendance vers la précocité, cette année 2022 semble battre tous les records en la matière. Ainsi, sur les neuf propriétés qui composent cette association destinée à porter haut les couleurs de l’appellation libournaise, presque toutes ont déjà commencé à rentrer des raisins. “Nous avons démarré vendredi 2 septembre, ce qui constitue le début de vendanges le plus précoce que l’on ait jamais connu“, explique Christophe de Bailliencourt, co-propriétaire du château Gazin et président de Pomerol Séduction. “Tout nous porte à croire que nous allons enchaîner le ramassage des merlots sur une dizaine de jours, puis suivre directement avec les cabernets. Malgré les excès climatiques de ce millésime, les signaux sont positifs sur le plan qualitatif, avec notamment un état sanitaire des vignes absolument parfait. L’interrogation se porte surtout sur les volumes, qui risquent d’être modestes. Bref, de l’optimisme, mais de la prudence“.

Un sentiment partagé par Vincent Priou, directeur général du château Beauregard – qui accueillait les festivités d’hier. “On bat clairement des records de précocité sur les dates de vendanges, avec même 5 à 6 jours d’avance sur le millésime 2003 qui était le plus tôt pour nous jusque-là“, confirme-t-il. “Nous avons commencé par des jeunes vignes de merlot, à Beauregard comme à Petit-Village de l’autre côté de la route. Il est probable que nous aurons fini les merlots en milieu de semaine prochaine, donc cela va sans doute aller vite. Ce millésime est une nouvelle fois très particulier, avec un niveau de précipitations exceptionnellement bas. Heureusement que la vigne est très résiliente, que l’on a eu les petites pluies suffisantes à la mi-août pour éviter les blocages. Et on a surtout beaucoup adapté notre conduite de la vigne par rapport à ce que nous faisions en 2003… Les premiers jus sont aromatiques, assez frais, c’est très prometteur“. Mais à Beauregard comme partout ailleurs, ce sont les rendements qui préoccupent. Marielle Cazaux, directrice générale du château La Conseillante, nous explique : “nous avons tout juste démarré ce lundi matin, donc il est trop tôt pour tirer des conclusions mais d’après ce que l’on a mesuré, on a -20% de volume en moins par rapport à la moyenne des dernières années. Les baies sont petites, même si nous avons laissé pas mal de grappes sur pieds pour ‘diluer’ un peu et éviter trop de concentrations. Le millésime se présente assez bien, avec des pépins mûrs, qui ont du goût, des alcools pas aussi élevés que ce que l’on pouvait craindre, des pH à 3,70 mais peu de malique.”

Vignes saines et quête d’équilibre

La différence, une nouvelle fois – et cela semble être le scénario qui va se répéter de plus en plus – se fera sur la capacité des terroirs à “encaisser” les excès climatiques de l’année, qu’il s’agisse des coups de froid printaniers, des risques de grêle et bien sûr des épisodes de chaleur et de sécheresse en été. “Cela se joue même sur l’adéquation entre le sol, le porte-greffe, le matériel végétal, l’orientation des vignes”, précise Jean-Baptiste Bourotte, à la tête du Clos du Clocher. “On voit qu’il y a de grands écarts qui se creusent en fonction de tous ces paramètres, sur un millésime aussi excessif. Les jeunes vignes ou les vignes mal enracinées ont pu souffrir par endroit, mais les vignes bien situées sur des terroirs qui ‘tamponnent’ ont très bien résisté. 2003 était mon premier millésime, et je constate une grande différence en 2022, due au fait que la vigne s’adapte mais que nous adaptons aussi notre conduite. Pour le reste, il faut se féliciter que l’on n’ait pas eu de pression mildiou ni de botrytis, ce qui nous rend assez serein. Notre crainte était celle d’un décalage entre les maturités technologiques, qui sont là depuis un certain temps, et les maturités phénologiques, mais finalement tout semble s’ajuster, on a des pépins mûrs, des anthocyanes avec un bonne extractibilité“. Sur un millésime aussi chaud et sec, l’enjeu est celui de la qualité des tannins et de l’équilibre sur les acidités, comme l’explique Stéphany Lesaint du château Mazeyres : “on vendange tôt pour essayer justement de garder cette acidité. Les peaux sont assez épaisses, donc il va falloir prendre tout cela en compte au moment de la vinification“.

C’est la recherche d’équilibre entre la qualité des tannins, l’acidité et l’alcool qui sera plus que jamais le secret de ce millésime“, explique Ronan Laborde, propriétaire de Château Clinet et président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. “Nous commençons à vendanger ce mardi 6 septembre, ce qui est un record pour nous aussi – les débuts les plus précoces étaient en 2011, un 9 septembre. On va donc attendre pour se prononcer sur les volumes comme sur la qualité finale, mais nous avons de bonnes raisons d’être optimistes”. Eric Monneret, directeur général du château La Pointe, conclut : “on est encore passé sur le fil du rasoir cette année, avec les 25 mm de pluie qui sont tombés à la mi-août et qui ont permis de relancer la machine afin de ne pas avoir de blocage. Tous les matins il y avait de la rosée. Après la floraison, on espérait de beaux rendements en 2022 mais maintenant rien n’est moins sûr… On sait que Pomerol est un cas d’école par rapport aux effets du changement climatique et sur l’appellation, certains terroirs s’en tirent mieux que d’autres. L’âge des vignes intervient aussi, les pratiques culturales… A nous de nous creuser la tête pour apporter les bonnes réponses. Il y a eu une dérogation cette année pour permettre à certains d’irriguer au besoin, nous-mêmes nous avions fait la demande pour une parcelle de 62 ares mais nous n’y avons finalement pas eu recours.

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