Prix Taittinger : Louis Dupuy-Roudel remporte le tournois

Depuis plus de cinq décennies, le prix culinaire international « Le Taittinger », révèle les nouveaux talents de la gastronomie. Pour cette édition 2024, le sujet de composition choisi était « Le lieu jaune et deux homards », un poisson et des crustacés universels que l’on trouve presque partout dans le monde. Le vainqueur est un chef français mais qui exerce en Suède : Louis Dupuy-Roudel.

Louis Dupuy-Roudel a remporté hier le prix Taittinger présidé cette année par Eric Fréchon. Ce jeune chef de 26 ans à peine, natif de la ville de Lyon, cité gastronomique s’il en est, a déjà un beau parcours derrière lui. Formé à l’Institut Lyfe, il est passé par le domaine de Clairefontaine, la Maison Decoret, Paul Bocuse, Le Hameau de mon père avant de gagner finalement les rivages de la Suède au restaurant Persona, ouvert par Louis Cespedes, lui-même candidat au Prix Taittinger il y a deux ans. Vitalie Taittinger, présidente de la Maison Taittinger nous confie : « Louis Dupuy-Roudel a fait un travail extrêmement précis et ciselé. Non seulement le plat était très réussi visuellement, mais ce qui m’a surtout émerveillé c’est cette restitution de la mer. Là où il s’est vraiment détaché des autres je trouve, c’est que quand tu dis homard et lieu jaune, beaucoup de chefs abordent le sujet sous l’angle de la texture. Et parfois tu perds le côté salin et iodé, tout ce qui est vivant autour de la mer. Lui est resté vraiment dans cette énergie marine. On pouvait sentir l’iode mais de façon très fondue. Il n’y avait absolument rien d’agressif. Tout était dans la nuance. Les déclinaisons, des quenelles de homard, étaient remarquables, un peu gourmandes et régressives, à la fois très sophistiquées et en même temps très simples, très abordables à comprendre. » Et lorsqu’on demande à Vitalie quel vin accompagnerait pour elle le mieux cette création, elle répond évidemment Comtes de Champagne 2013. « Il aurait été parfait. Dans le Comtes, on a à la fois cette droiture, cette minéralité, cette petite touche saline qui forment un socle pour accepter tous les sucs du poisson qui étaient dans cette sauce si légère,si belle et si souple.« 

© Jean-Blaise Hall

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IGP Cévennes, Identité Géographique Engagée

Nichée entre le piémont sud-est du Massif Central et les Costières de Nîmes, le territoire de l’IGP Cévennes continue de grandir, notamment en surface viticole bio.

De part et d’autres d’Alès, de Sommières à Anduze en passant par Sauve ou Monoblet, le territoire de l’IGP abrite près de 80 exploitations dont une vingtaine de caves coopératives. Environ 1800 hectares de vignoble en IGP, qui se superposent en partie sur l’AOP Duché d’Uzès à l’est et l’appellation Languedoc Sommières au sud. Depuis quelques années, le syndicat est réputé pour avoir un fonctionnement digne d’une véritable appellation. Des rencontres avec les consommateurs locaux, des soirées dégustation et surtout des domaines motivés et engagés dans démarche de transition agroécologique très forte, certainement l’une des plus poussées dans le monde des IGP françaises. “85% de nos domaines sont engagés en bio”, nous confie leur responsable œnotourisme et communication Éléonore Anger à Millésime Bio. Un nombre conséquent toujours croissant puisque le syndicat s’est fixé pour objectif d’être à 100% d’exploitations en démarche environnementale en 2027 “ce sera un engagement obligatoire pour faire de l’IGP Cévennes, avec un enjeux encore plus important qui sera celui du 100% bio dans le future” ajoute la responsable de l’IGP.

Autre action en faveur de l’environnement, le Groupement d’Intérêt Écologique et Économique porté par la fédération gardoise des IGP Gardoise. “Le GIEE organise de nombreuses formations sur des thématiques environnementales comme les cépages résistants, l’enherbement, les haies ou la protection des oiseaux et c’est dans le territoire de l’IGP Cévennes que les études terrains ont lieu” s’exprime Éléonore Anger. “In-former” les producteurs pour mieux agir, une belle initiative du syndicat. Venus en force à Millésime Bio avec pas moins de 10 exploitations, les domaines s’organisent autour d’un syndicat bourré de bonnes idées, comme celle de proposer au comédien Lionnel Astier, alésien de naissance, de devenir l’ambassadeur du territoire !

Une liberté qui plaît
Interrogé à Millésime Bio, Michaël Bourrassol, du domaine des Luces à Saint-Cézaire de Gauzignan, nous confiait sa joie d’appartenir à la famille des vignerons cévenols. “Une liberté agréable de pouvoir cultiver des cépages différents comme les résistants ou le gewurztraminer et de faire des vins de monocépage”. Avant d’ajouter que “L’IGP est motrice et jouit d’une belle réputation pour le commerce”. Le domaine des Luces (12 hectares) est certifié bio depuis 2022 mais il est engagé dans l’agroécologie depuis déjà une dizaine d’années. Implantation de ruches et couverture végétale présente une bonne partie de l’année pour y apporter azote et carbone sont des pratiques qui ont conquis le paysan – “cela nourrit les sols, en plus de nourrir mes abeilles” ! 

Une IGP qui se développe et bientôt un évènement grand public proposé dans une grande ville de France, affaire à suivre… 

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L’alliance serre la vis 

A l’horizon du prochain classement de l’alliance des Crus Bourgeois du Médoc, les instances dirigeantes annoncent hausser le niveau d’exigence. 

Il sera publié en 2025. D’ici là, le prochain classement est somme toute suspendu à davantage encore de rigueur. C’est l’annonce faite par le Conseil d’Administration de l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc ce mercredi 31 janvier 2024. C’est-à-dire ? « D’abord, un renforcement du critère environnemental avec une obligation de certification environnementale niveau 2 pour obtenir la classification Cru Bourgeois et une certification supplémentaire de niveau 2 & 3 pour l’obtention d’une mention Cru Bourgeois Supérieur et Cru Bourgeois Exceptionnel », explique le communiqué. Aussi, d’autres règles évoluent. En vue de la prochaine hiérarchie, chaque candidat devra désormais présenter son cru à la dégustation à l’aveugle, quel que soit le rang auquel il candidate et sans bénéficier d’antériorité. Tous les millésimes seront jugés ainsi, l’évaluation sera donc opérée sur les millésimes 2017 à 2022. Cette nouvelle exigence répond à une conjoncture difficile que l’Alliance veut commuer en un collectif plus resserré et une qualité des vins toujours plus haute : « Cette montée en exigence et le contexte économique engendrent mécaniquement une baisse attendue du nombre de participants. Une baisse quant au premier classement toutefois relative de 20% sur les volumes et les surfaces ; des chiffres encourageants et positifs dans un tel contexte économique. Cela retranscrit l’attachement et la confiance portés par les vignerons à leur marque collective ». Les Crus Bourgeois s’adaptent et anticipent, forts d’un classement révisable tous les cinq ans. Aujourd’hui, l’alliance compte 250 châteaux, soit 180 Crus Bourgeois, 56 Crus Bourgeois Supérieurs et 14 Crus Bourgeois Exceptionnels.  

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Cépages résistants : la solution pour un vignoble durable ?

A Millésime bio, la masterclass animée par le Meilleur jeune caviste de France 2022 Alexis Zaouk a permis un premier décryptage de quelques cépages résistants à découvrir sur le salon.

Pour faire face aux maladies (mildiou, oïdium, blackrot) et aux aléas climatiques (manque d’eau, ensoleillement et/ou froid intense), on peut travailler sur de nouvelles techniques en vigne et en cave mais on peut aussi chercher de nouveaux cépages capables de répondre à ces problématiques. 45 variétés résistantes ont été inscrites au catalogue des cépages français depuis leur autorisation en 2018 (132 à l’échelle européenne). C’est le souvignier gris qui est aujourd’hui le plus planté (350 hectares sur les 1200 actuels d’hybrides)

Ces hybrides ont intégré à ce jour le cahier des charges d’une quinzaine d’IGP mais pas d’AOP hormis le voltis autorisé depuis fin 2022 dans l’AOP Champagne. « Ce ne sont pas des OGM mais des hybridations par pollinisation qui nécessitent souvent 12 à 25 ans de recherche et 6 ans de test en production, explique Alexis Zaouk, meilleur jeune caviste de France en 2020 (La Cave d’Alex a Nanterre) qui a planché sur le sujet pour la conférence proposée dans le cadre de Millésime Bio. L’idée est de féconder ensemble deux cépages, l’un intéressant pour le goût et l’aromatique, l’autre pour utiliser le moins de produits possible dans les vignes ». Le procédé n’est pas nouveau puisqu’au milieu du XXe siècle sur un vignoble français de 1,2 millions d’hectares, 400 000 étaient des hybrides résistants, le reste en vitis vinifera, l’espèce de vigne couramment plantée en France. La marge de progrès reste néanmoins importante, la filière française ayant davantage travaillé jusqu’à présent sur les porte-greffes et les clones que sur les nouvelles variétés.

©F. Hermine

Le Vin de France blanc Reflet 100% floréal 2023 de Sequentis (17) 12% vol. (environ 10€)
Un hybride de villaris aromatique et de muscadinia résistant élevé 6 mois en cuve inox. Jaune doré, très floral sur des notes d’agrumes, de fruits exotiques, citron confit, fruits de la passion, ananas. Il devrait intégré bientôt l’AOP Touraine. Avec un fromage de chèvre. Stand A4-1526

Le Vin de France blanc 100% rivairenc 2021 d’Ampelhus (34) 11,5% vol. (environ 15-16 €)
Un ancien cépage languedocien résistant aux fortes chaleurs et au manque d’eau grâce à ces grosses baies mais délicat et peu productif. Vinifié en cuve inox. Jaune rosé couleur champagne, des arômes de fruits mûrs  (coing, mirabelle), groseille, amande, gras et ample sur une trame légèrement épicée. Avec une viande blanche à la crème. Stand B2-703

Le Vin de France rosé L’Affranchi en artaban-muscaris 2023 du Domaine la Clausade (34) 13% vol. (12€)
Un assemblage de deux hybrides vinifié en cuve et sans ajout de sulfites. De couleur abricot clair, des arômes d’agrumes et petits fruits rouges sur une trame souple et sapide. Avec un poisson grillé. Stand B1-40

L’IGP Val de Loire rouge Cocagne 100% grolleau 2022 du Fief noir (49) 11,5% vol. (15€)
Une vinification 6 mois en cuve béton pour ce cépage tardif d’Anjou, vigoureux et naturellement très résistant grâce aux peaux épaisses de ses baies faisant barrage aux fortes températures. Le grolleau fait partie des 6 cépages qui doivent intégrer l’AOP Touraine. De couleur cerise clair, des arômes de griottes, d’épices douces, poivré, très digeste sur une finale acidulée. Avec une assiette de charcuteries. Stand B2-742

Le Vin de France 100% piquepoul noir 2022 d’Ampelhus (34). 13,5% vol. (17€)
Une vinification en cuve inox pour ce cépage languedocien abandonné (mais que l’on retrouve également à Chateauneuf-du-Pape, résistant à la sécheresse et aux fortes températures. De couleur grenat clair, floral et fruité sur des arômes de fraise, groseille, cerise, souple, sanguin et gourmand. Avec une viande rouge grillée. Stand B2-703

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Les viticulteurs du cognaçais suivent le mouvement 

La colère gronde à tous les coins de l’Hexagone. Le ras bol n’épargne pas les agriculteurs de la Charente-Maritime. Kévin Dumont, Secrétaire Général de la section Jeunes Agriculteurs du département, annonce de nouvelles actions. 

Vous êtes naturellement solidaires du mouvement national mais avec quel discours ?
Cette solidarité est positive, le message est bon, tout le monde comprendra que ça va mal, que le coupe est pleine.  

Sur votre territoire, des actions ont été violentes, notamment auprès des locaux de la MSA de Saintes, quel est votre message quant à l’expression de la colère ? 
On essaye de tempérer les choses mais la colère est telle que c’est compliqué de calmer les ardeurs. On assumera jusqu’au bout les actes qui ont été faits, il n’y aura pas de problèmes à ce niveau-là. 

Mais quelles sont vos revendications ?
En Charente-Maritime, elles reposent déjà et surtout sur la dignité de l’agriculture. On se fait constamment taper sur les doigts par les riverains. Il n’y a pas une journée où il ne se passe pas quelque chose dans le département. On se fait critiquer parce qu’on fait de la poussière avec le tracteur, on travaille le soir ça ne va pas, les traitements, les moissons, le bruit, les lumières, l’autre jour nous avons travaillé sur le gel, de fait en pleine nuit, et bien des gens se sont manifestés pour se plaindre. Et puis les revenus ne sont pas là, les charges augmentent toujours plus, les prix sont au plus bas, c’est dur pour tout le monde. 

Une partie des agriculteurs du département cultive de la vigne pour l’élaboration du cognac, malgré la crise, on sort de 15 à 20 ans d’une très belle conjoncture, comment s’organisent les viticulteurs face à la colère ?  
Les viticulteurs du cognaçais suivent le mouvement. Ils nous rejoignent. C’est sûr que les éleveurs sont davantage dans la panade que les viticulteurs. Mais ils sont complètement solidaires. 

Quelles sont vos prochaines actions ?
Lundi soir nous avons fait une action symbolique vue du ciel avec un message réalisé par des tracteurs. Toute la semaine, des opérations escargots sont prévues un peu partout. Et on prévoit quelque chose sur Saint-Jean-d’Angély…

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Famille d’Exéa, premier domaine labellisé Planet-Score

Le domaine audois Famille Exéa (Millésime Bio Stand A4-1725) est le premier domaine viticole à avoir décroché le nouveau label Planet-Score qui mesure l’engagement environnemental dans l’agro-alimentaire. 

Créé il y a deux ans à l’initiative de scientifiques et d’associations, Planet-Score se veut un référentiel complet permettant de synthétiser l’ensemble des démarches d’un domaine ou d’une marque en matière de démarches environnementales. L’objectif est d’offrir une meilleure traçabilité et une transparence des produits pour les consommateurs. « Les études ont démontré qu’ils se préoccupent surtout des usage de pesticides, de l’impact sur la nature, sur le climat, du bien-être animal, explique Sabine Bonnot de Planet-Score. Nous demandons donc aux entreprises volontaires de nous fournir en toute confidentialité leurs données pour évaluer leur trajectoire, établir une échelle à trois facteurs (pesticides, biodiversité et climat) estimé sur cinq niveaux de vert à rouge avec un score général ». 300 marques se sont déjà lancées dans la démarche qui ne fait que commencer dans la filière vins et spiritueux. Une quinzaine d’entreprises en phase d’évaluation ont commencé à jouer le jeu de la transparence avec Planet-Score qui va leur « restituer leurs trajectoires avec de la nuance sans tabou ni greenwashing et leur fournir des repères et des recommandations pour mettre en place des améliorations ». 

Une traçabilité de la vigne au verre
Famille d’Exéa est à la tête de 240 hectares de vignes sur quatre domaines (Châteaux de Sérame, d’Argens, Tour de Montrabech et Abbatiale de Leingoust) produisant le long du canal du Midi des vins bios en AOP Minervois, Corbières et en IGP Pays d’Oc. C’est le premier producteur à afficher le nouveau label sur ses bouteilles de vins bios Château Tour de Montrabech. Il a fourni des données telles que la taille du vignoble, des parcelles, le pourcentage de haies, de murets, l’itinéraire technique de fertilisation, d’irrigation, de phytosanitaires, la couverture des sols… « Quand les données sont certifiés par d’autres organismes comme Ecocert pour le bio, Demeter pour la biodynamie, HVE, nous nous en servons car il est inutile de doublonner, précise Sabine Bonnot. Nous utilisons les vertus de chaque label pour dégager des marges de progrès. On retranscrit ensuite les informations dans un référentiel avec des nuances selon le secteur d’activité, la région pour obtenir une grille de lecture simple et claire de la vigne au verre». Exéa s’est donc vu attribuer un B global, A pour les pesticides (les vignes sont certifiées Demeter) et le climat, un B+ pour la biodiversité. « Nous avons planté depuis 2021 5000 arbres et arbustes par an mais ils sont encore petits, détaille Anne Besse, présidente de Famille Exéa. Nous prévoyons de poursuivre les plantations d’espèces endémiques et nous allons réfléchir à réduire la taille de nos parcelles notamment en replantant des arbres de toutes tailles dans les parcelles existantes. Nous étudions également la possibilité de semer des céréales africaines moins gourmandes en eau dans nos champs, de planter de nouvelles haies pour les chauve-souris… » Sans compter les autres productions du domaine (oliviers, amandiers, ruches, potager en permaculture). 

La famille d’Exéa s’est également attachée à réduire l’empreinte de ses packagings avec l’utilisation de papier recyclé sans aluminium ni dorure pour ses étiquettes, de cartons recyclés, de bouteilles légères de moins de 500 g, en supprimant les capsules. Elle travaille également à une meilleure gestion de l’eau en cave. Autant d’actions qui ne peuvent qu’améliorer le Planet-score. Le prix par référence est calculé selon la taille et le chiffre d’affaires de l’entreprise  (à partir de 3€ par an jusque’à quelques milliers pour des entreprises comme Nestlé ou Carrefour). Le label obtenu peut être affiché sur les bouteilles et les fiches techniques envoyées aux acheteurs. « Je suis convaincu que la traçabilité va dans le sens de l’histoire et nous voulons aller encore plus loin dans l’économie circulaire, le développement durable  et la préservation de l’environnement » conclut Anne Besse.

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Un ambassadeur du Muscadet pour l’anniversaire de la Folle Journée de Nantes

Top départ aujourd’hui, du festival de musique La Folle Journée de Nantes qui célèbre cette année son 25è anniversaire. L’occasion de mettre un accent supplémentaire sur son partenaire le vignoble de Muscadet et la cuvée du festival qui l’accompagne, le Château de Cassemichère 2020. 

Pour cette édition exceptionnelle, le thème choisi n’est pas Mozart, la danse ou le piano, mais les origines de la musique. Il met en lumière les traditions musicales qui ont nourri l’inspiration des compositeurs au fil des siècles et dans tous les pays du monde. Depuis l’origine du festival, il y a une autre tradition qui est bien respectée, celle de s’accompagner d’une cuvée officielle de Muscadet, le vin de Nantes, qui incarne le partenariat avec le vignoble pendant toute la durée du festival. 

Le Muscadet du festival
Après la dégustation du 30 novembre 2023 organisée au château de la Frémoire à Vertou, siège de la Fédération des Vins de Nantes, c’est le Muscadet Sèvre et Maine 2020 cuvée 1601 du Château de la Cassemichère qui a triomphé sur la vingtaine d’échantillons en compétition. Le domaine iconique du Muscadet situé à La Chapelle-Heulin, au sud-est de Nantes, a présenté un muscadet issu d’un élevage prolongé sur lie de 18 mois et d’un léger passage en barriques de chêne. Le vin allie à la fois fraîcheur et rondeur avec une bouche légère et savoureuse, suivie d’une très belle persistance gourmande. 

©I. Bachelard

Le château de la Cassemichère, berceau du Muscadet
Le vigneron Philippe Ganichaud viendra présenter le lundi 29 janvier cette cuvée lors de l’inauguration de cet original festival de musique classique, qui fête son anniversaire à la Cité des Congrès de Nantes. Comme un clin d’œil au thème « origine » de La Folle Journée, le château de la Cassemichère se revendique comme le site originel du Muscadet. Sa cuvée 1601 fait référence à l’année d’origine du château.

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Le ministre de l’Agriculture annonce 80 millions d’euros d’aides pour les viticulteurs

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé mercredi que le gouvernement mettait sur la table 80 millions d’euros supplémentaires pour soutenir « l’ensemble des régions viticoles qui sont en crise« .

En pleine crise agricole, le ministre a expliqué sur Sud Radio que l’Etat prendrait en charge « les intérêts d’emprunt sur l’année 2024 » pour soulager la trésorerie des vignerons en difficulté. L’enveloppe de 80 millions d’euros doit permettre « de couvrir les aléas qu’ont rencontrés un certain nombre de régions (…) ça couvre l’ensemble des régions viticoles qui sont en crise, évidemment« , a expliqué le ministre. Il a notamment évoqué la prise en charge des pertes de production liées à la maladie du mildiou, qui a particulièrement sévi dans le Bordelais en 2023. Les viticulteurs reprochaient aux assureurs de ne pas prendre en charge ce genre d’aléas. Le gouvernement s’était par ailleurs dit à l’automne prêt à financer une campagne d’arrachage temporaire de vignes pour résorber la surproduction le temps que la consommation reparte. Marc Fesneau a indiqué que le financement de cette campagne pourrait s’élever à 150 millions d’euros destinés à subventionner les viticulteurs qui arrachent leurs vignes. Cette mesure sera soumise à l’aval de la Commission européenne. Cela pourrait concerner « jusqu’à 100.000 hectares » (sur près de 800.000 hectares de vignes en 2020), selon lui. Mardi, lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait indiqué que le « fonds d’urgence » promis aux viticulteurs serait débloqué « avant la fin de la semaine« .

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Château Petit Val : déplacer des montagnes

Dix ans après son rachat par Olivia et Jean-Louis Alloin, cette propriété s’est façonnée une place à part, n’hésitant pas à faire bouger les lignes attendues d’un Saint-Émilion Grand Cru grâce à l’infatigable énergie de son directeur David Liorit. Et ce n’est que le début.

C’est un trio bouillonnant, passionné, qui met autant d’enthousiasme dans ses échanges « familiaux » que dans la façon dont il invente, depuis dix ans, une histoire singulière sur la rive droite du vignoble bordelais. Dix ans, c’est le temps qu’il a fallu pour amener « à l’âge de la maturité » ce château Petit Val qui passe tranquillement du statut de « trublion de Saint-Émilion » à celui de prétendant sérieux au classement pour l’édition 2032. Dix ans de travail, d’efforts et surtout d’audace de la part d’Olivia Alloin, Jean-Louis Alloin et David Liorit.

De 6 à 18 hectares à dix ans
Tout commence donc en 2014 lorsque Olivia et Jean-Louis ont un coup de cœur pour cette petite propriété d’alors 6 hectares, située au nord de Saint-Émilion, dans un vallon – d’où son nom. Olivia a des racines alsaciennes, Jean-Louis des racines beaujolaises ; ils sont tous deux passionnés de la terre (ils possèdent aussi un élevage bovin dans l’Allier) et de la vigne. C’est sur cette appellation libournaise chère à leur cœur qu’ils jettent leur dévolu, après avoir mandaté David Liorit, rencontré sur un autre projet, pour leur dénicher « la » pépite. Ce dernier, qui a fait ses classes au côté de Stéphane Derenoncourt et a conduit un vignoble à Cahors, est un technicien du vin qui ne manque ni d’idées, ni d’énergie pour les réaliser. Entre David et les Alloin, l’alchimie prend : ensemble, ils vont s’employer à faire grandir la propriété, en surface, en qualité de production et en notoriété. Côté foncier, les sols argilo-sableux originels sont complétés en 2015 de parcelles argilo-calcaires à Saint-Laurent-des-Combes, puis tout récemment de 2 hectares sur le plateau calcaire de Saint-Émilion, sans oublier quelques acquisitions du côté de Castillon – portant la superficie totale à 18 hectares aujourd’hui, et une jolie palette de terroirs complémentaires. Côté vin et notoriété, une longue séquence de travaux est entamée en 2017 pour moderniser et améliorer le cuvier, afin de répondre aux exigences qualitatives mises en place par David Liorit. Ces travaux s’étendent à un deuxième chai d’élevage, une grande salle polyvalente (autrefois dédiée au stockage) et un espace boutique / réceptif tout récemment inauguré, avec salons privatisables et grand éventail de millésimes proposés à la vente. Cette saison verra le lancement d’une nouvelle offre de visites, pour développer l’activité œnotouristique.

Une gamme audacieuse
La gamme, elle, s’est considérablement étoffée au fil des années, s’articulant sur des « classiques » et s’élargissant à quelques étiquettes audacieuses. La force de Petit Val est de ne rien s’interdire, une force d’autant plus mesurable que la propriété gère elle-même la totalité de sa commercialisation : elle est donc au contact de son marché, de ses clients directs, elle entend leurs attentes et observe leurs goûts. Privilégiant, pour son saint-émilion-grand-cru, la mise en vente de millésimes prêts à boire, Château Petit Val a encore en stock des 2014, 2015, 2016… et vient juste de mettre en vente son 2018. Autour de la cuvée « classique », on trouve donc une cuvée « premium », Muse du Val, un rosé, un blanc 100% riesling (clin d’œil aux origines alsaciennes d’Olivia Alloin), un rouge 100% cabernet franc élevé en amphores et sans sulfites ajoutés, et le petit dernier de la famille, un 100% malbec qui permet à David Liorit de renouer avec ses années cadurciennes. Il ne fait pas de doute que cette famille est d’ailleurs appelée à s’agrandir encore – il se murmure que quelques plants soigneusement sélectionnés de syrah, grenache et mourvèdre seraient en passe de trouver refuge à Saint-Émilion… Puisqu’on vous dit qu’au château Petit Val, on ne s’interdit rien ! C’est sans doute cela, la clé du succès.

La dégustation
ROSE DU VAL 2023
Bordeaux rosé
15 €
50% merlot 50% cabernet franc, pressurage direct. Couleur rose intense. Nez de violette, rose, guimauve, cerise confite, agrumes, berlingot, touche amylique. Bouche encore sur un côté perlant (la mise en bouteille date de mi-décembre, qui s’estompe vite. Joli équilibre entre la gourmandise et le caractère acidulé, une aromatique flatteuse sur le petit fruit rouge. C’est un rosé plutôt taillé pour la table, doté d’une jolie mâche et tenu par une belle acidité.

ORFÈVRE DU VAL 2020
Vin de France
69 €
Une curiosité, et aussi une rareté (1700 bouteilles environ) ! Un blanc 100% riesling – 30 ares plantés en échalas, travaillés au cheval, sur sols calcaires et sablo-argileux. Élevage mixte entre barrique, œuf mêlant bois et inox, wineglobes… On a la signature variétale du cépage avec une note d’hydrocarbure, une très légère note oxydative, poire et citron confit. Bouche tendue mais charnue, avec une pointe de sucrosité (environ 5 g de résiduel), on retrouve le côté citron confit, on a une note presque orientale et muscatée (eau de fleur d’oranger, eau de rose).

MARGO « Cuvée de cœur » 2021
Saint-Emilion
26,40
100% cabernet franc, 100% amphores (6-7 mois d’élevage), pas de sulfites ajoutés. Un peu de réduction au premier nez. À l’aération il se départit de son côté réduit, il garde du fruit noir, une touche chocolatée. La bouche est campée sur le profil à la fois mûr, juteux et légèrement rustique du cabernet franc. Il assume son grip dans les tannins, le profil côtelé, une aromatique qui convoque la ronce, la baie sauvage, le tour de poivre vert. La fraicheur de menthe sauvage en finale lui va bien ! Une cuvée de 800 bouteilles environ, dont les ventes sont reversées à une association caritative.

CHÂTEAU PETIT VAL 2018
Saint-Emilion Grand Cru
36,90 €
70% merlot 30% cabernet franc. Sur l’évolution connue du millésime 2018, on découvre un nez de fruit noir bien mûr, aux nuances de jus de viande, pruneau, légère touche cendrée. On discerne une fleur mauve sénescente, du bois noble, de l’orange sanguine, de la confiture de cerise noire. Une certaine concentration de fruit se devine. Bouche droite, nette, une matière pleine et affutée, plus monolithique que sphérique, avec des tannins sculptés, une bonne longueur, une finale réglissée conclue par une légère note grillée et torréfiée.

MUSE DU VAL 2018
Saint-Emilion Grand Cru
85 €
50% merlot 50% cabernet franc, sélectionnés sur des coteaux argilo-calcaires et sur la dalle calcaire, des rendements 35 hl/ha. Vinification intégrale dans une barrique debout à fond ouvert, en camion frigorifié. Petite production. Nez plongeant, encre de Chine, densité réglissée, fleur capiteuse, musc, crème de mûre. La bouche est d’une définition précise, juteuse, vibrante, sertie de tannins juteux et pressants. La longueur est savoureuse, on a de la structure et de la persistance, une matière texturée, une bonne maîtrise de l’alcool. C’est un vin à la fois riche, plein et fin.

VALENTINA 2020
Saint-Emilion Grand Cru
28 €
« Valentina », un nom trouvé en hommage à la fille de David Liorit. C’est un 100% malbec (clin d’œil à la période de David à la tête du Mas des Etoiles à Cahors), surgreffé à la place du petit verdot sur une parcelle de 50 ares, sol sablo-argileux. Vinification intégrale, début d’élevage en jarres, puis élevage 24 mois en fûts d’un vin (Muse du Val). Après des essais en 2018 et 2019, 2020 est le premier millésime vraiment concluant sur cette cuvée. Nez de violette, fruit noir un peu sauvage, touche de pierre chaude, la palette se déploie en chocolat au lait sur coulis de cerise, note de cuir… Bouche crémeuse, ample mais aérienne, belle matière digeste et fine, on a de l’épice, de la gourmandise, un petit coup de griffe dans le tannin, c’est bien ajusté, avec une dimension savoureuse, légèrement entêtante en finale.

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Les domaines regardent du côté de la consigne 

Plusieurs membres de France Consigne étaient présents sur le salon Millésime Bio afin de renseigner les vigneronnes et vignerons sur le réemploi des bouteilles. Le système suscite de plus en plus d’envie. 

Comment on fait ? C’est la question que posent beaucoup de vigneronnes et de vignerons, comme Sébastien Bordenave-Coustarret au salon Millésime Bio qui se tient jusqu’à ce soir à Montpellier. Le vigneron du Jurançon est venu jusqu’au stand de France Consigne, pour savoir s’il peut adopter ce geste pour son domaine.

D’autres, comme Pierre Fabre, ont déjà franchi le pas. Il fait partie des précurseurs pour Consign Up, coopérative basée à Toulouse vers laquelle peuvent se tourner les domaines des appellations du Sud Ouest. “J’ai démarré en 2020. Cela fait un moment que cela m’attirait. Je trouvais notamment aberrant de dire que refondre des bouteilles recyclées était plus écolo que de les réutiliser”, insiste le vigneron basé sur l’appellation Gaillac dans le Tarn. Depuis qu’il a adopté la consigne, Pierre Fabre assure que rien n’a changé dans ses habitudes. “J’ai conservé les mêmes modes de distribution. Je précise juste aux clients qu’ils peuvent ramener les bouteilles à des points de collecte consultables sur le site France Consigne”. Pierre Fabre ne voit dans ce système que des avantages : “Cela nous ouvre des portes vers des clients qui recherchent ça. Et pour la même qualité de bouteille, c’est-à-dire des bouteilles de bonne qualité, cela coûte 20 à 25% moins cher que des neuves.” Le domaine Gayrard de Pierre Fabre ne s’approvisionne cependant pas uniquement en bouteilles consignées. “Il n’y a pas assez d’acteurs sur le marché pour avoir suffisamment de bouteilles dans le circuit”, prévient-il. Cependant, cela pourrait changer. “Nous sommes de plus en plus contactés par des domaines viticoles qui veulent se renseigner sur la façon de développer la consigne”, confie Jodie Martin, responsable développement filière pour Consign Up. Bien souvent, les viticultrices et viticulteurs redoutent un procédé trop compliqué, ajoute une tâche dans leur quotidien déjà bien chargé. “Ils n’ont pas le temps de collecter ou de laver, précise encore Jodie Martin. Notre rôle c’est de les rassurer, et de leur dire : on est là pour ça.” 

©E. Centis

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