La bienvenue au bordeaux moderne « 88-89 »

Signe des temps, la maison de négoce A. de Luze entend renouveler l’image des vins de Bordeaux avec le lancement de la cuvée 88-89, un vin parcellaire éco-conçu en édition limitée. Son prix est de 12 euros et la cuvée sera présentée à l’occasion du salon Wine Paris & Vinexpo Paris. 

La maison de négoce s’appuie d’abord sur son histoire, ses 110 collaborateurs à travers le monde, ses 200 châteaux partenaires et ses 500 références catapultées dans près de 75 pays. « Notre héritage est précieux, la soif de découverte du Baron Alfred de Luze continue de nous inspirer au quotidien, souligne Marie Huchon, responsable marketing de la maison. Comme au premier jour, la passion et la curiosité pour les vignobles de Bordeaux, de France et du monde, restent les maîtres-mots de notre maison qui aspire à être toujours plus moderne et durable ». Dans cet esprit est lancée la cuvée 88-89, ce nom évoquant l’adresse des premiers pas d’Alfred de Luze au 88-89 quai des Chartons. Bousculant les codes par sa modernité, éco-conçue, cette cuvée provient d’une parcelle située dans l’Entre-Deux-Mers. Accessible, pleine de fraîcheur et signée Bordeaux par ses cépages et son terroir, 88-89 a du sens et devrait répondre à une réelle demande. « Le bon vin, le bon endroit, au bon moment », ajoute Marie Huchon à propos de cuvée labellisée bio et tirée à 6000 exemplaires. Circuit court oblige, l’étiquette en papier recyclé a été pensée par l’artiste bordelaise Alice Bottigliero, illustrant la résilience, le travail et le dévouement au terroir…

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Vin jaune, un nectar méconnu

Ce premier week-end de février a lieu la Percée du Vin Jaune. L’occasion d’évoquer ce vin blanc atypique, sublime pour accompagner un bon comté mais capable de désarçonner les dégustateurs non avertis. [Décryptage]

« Quand on me sollicite pour du vin jaune, je me permets de toujours demander au client s’il en a déjà goûté » nous confie Clément caviste à Puteaux (92). Une précaution qui a son importance : « on m’en a déjà rapporté, la cliente pensait que le vin jaune était sucré : en le goûtant, elle a cru à un défaut ». Levons donc, cette équivoque. 

Un vin élevé sous voile…
Le vin jaune est issu de Savagnin, cépage presqu’exclusivement cultivé dans le Jura. Vendangé surmûri, il est vinifié comme un vin blanc sec… ce qu’il est. Il tire ensuite sa singularité de son élevage, « sous voile » : en fût, dans un chai aéré, sans ouillage, on laisse se développer un voile de levures sur la partie du vin en contact avec l’air. C’est à l’issue de cette période d’élevage, qui s’étire sur six ans et trois mois, que l’on s’autorise à soutirer le fût, c’est la fameuse percée du vin jaune. Celle qui aura lieu ce week-end à Arbois.

Le vieillissement sous voile permet le développement d’arômes oxydatifs, en particulier le sotolon, un composé aromatique très puissant à l’origine des saveurs de curry, de noix et de noisette, associées, pour d’autres vins blancs secs, à des défauts. Ainsi, ce goût prononcé déroute les amateurs surtout s’ils se fient à sa couleur : jaune soutenu, plutôt caractéristique des vins doux. 

… allié de la gastronomie
« Souvent, lorsqu’on me demande du vin jaune, c’est pour cuisiner une poularde aux morilles. » Ce plat, remis au goût du jour par le chef aux trois étoiles Georges Blanc, inspire de nombreux cuisiniers, et surtout popularise le précieux nectar. Grâce à cette recette, à la fois gastronomique et facile à réaliser, les amateurs apprennent à connaître le vin jaune et toutes ses subtilités. 

Dans la sauce, avec les morilles, le vin jaune fait l’unanimité. L’apprécier dans le verre s’avère plus difficile. C’est dans ce cas de figure que le conseil et la pédagogie d’un caviste sont déterminants : « Pour s’habituer progressivement au goût, je conseille d’accompagner la poularde au vin jaune, d’un Savagnin du Jura, également élevé sous voile ». Il diffère du vin jaune par son temps d’élevage plus court ; entre quelques mois et trois ans, soit une période suffisante pour acquérir les saveurs qui se fondront avantageusement avec celles de son aîné, tout en étant atténuées. Autre avantage, non négligeable pour les néophytes, il est plus accessible en prix. 

Une première étape, parfois nécessaire, pour apprécier ensuite la puissance du vin jaune accompagné d’un beau comté, l’accord jurassien par excellence. 

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[Cuisine et vin] Ananas parfum gingembre, passion, coco citron vert

Trophée 2022 du Tour des Cartes Occitanie en catégorie restaurant gastronomique, prix 2020 du Tour des Cartes national pour son offre de spiritueux, le restaurant SKAB repose sur un parfait équilibre : le chef propriétaire Damien Sanchez, son épouse Séverine en salle, et le sommelier Stéphane Stoetze. Pour « Terre de vins », ils proposent trois recettes avec accords mets-vins à retrouver dans le numéro 92 actuellement en kiosques.

[Pour 8 personnes] 

Ananas poché au gingembre : éplucher et tailler 2 ananas en 8 tronçons. Les pocher sous vide dans un sirop d’eau, sucre et jus de gingembre, à 90°C, pendant 20 minutes. Réaliser un caramel à sec, ajouter de la purée de fruit de la passion, beurre et vanille, puis, à froid, de la brunoise de mangue. Dresser une tranche d’ananas avec le caramel onctueux à l’intérieur, surmonter d’une arlette en pâte feuilletée vanillée, en forme de disque troué, accompagner de petits morceaux de diplomate et moelleux coco, gelée d’ananas, cannelloni passion farci coco et un sorbet coco citron vert

Accords intuitifs 
Le chef et son sommelier se sont accordés facilement pour ce dessert rafraîchissant avec l’ananas au gingembre, et si léger en sucre : des vins blanc secs pour terminer. Le muscat sec 2020, Vin de pays du Var, du château La Calisse de Patricia Ortelli est bio, subtil, vif, il livre tilleul et verveine. Alsacien, Stéphane Stoetzel connaît le domaine Fleck depuis ses débuts en sommellerie et apprécie leur régularité et leur conduite bio. Leur Gewürztraminer 2013, demi-sec, en AOC Alsace, offre des effluves de fruits blancs à noyau, sa bouche crémeuse et complexe se fond dans ce dessert exotique et élégant.

SKAB
30000 Nîmes 
04 66 21 94 30
restaurant-skab.fr

©Aurélio Rodriguez pour « Terre de vins »

©Aurélio Rodriguez pour « Terre de vins »


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Les AOC plaident pour un plan d’action national fort et structurel

Alors que jeudi soir, deux syndicats agricoles donnaient le feu vert à la levée des barrages routiers, le Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône et la CNAOC plaident pour la filière vin et réclament un plan d’action structurel.

S’ils ont eu moins de visibilité, ils sont tout aussi déterminés. Les vignerons se sont bien mobilisés ces derniers jours sur les barrages. Eux aussi font face à une augmentation des coûts de production, à l’accumulation de normes administrative, aux évolutions incessantes des règles environnementales dans un contexte climatique déboussolé. Ils vivent également une crise morale face à un manque de lisibilité des politiques publiques.

Le Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône se mobilise aux côtés de la structure syndicale nationale, la CNAOC, pour faire avancer les négociations. Ils veulent des réponses concrètes à cette crise généralisée, par exemple avec la mise en place de mesures conjoncturelles pour accompagner la filière, à savoir l’arrachage temporaire et définitif et un fond d’urgence pour les exploitations touchées par les aléas en 2023. Ils réclament également des mesures structurelles pour soutenir la trésorerie des entreprises viticoles. Cela passe par la simplification administrative (dématérialisation, guichet unique), la facilitation des  transmissions des exploitations agricoles (pacte Dutreil agricole), le soutien au recrutement de main d’œuvre, l’amélioration de l’assurance récolte (moyenne olympique), la cohérence des normes environnementales avec l’activité, ou encore la garantie de prix objectifs de leurs productions. 

La loi Egalim les concerne également. Le Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône souhaite porter auprès des pouvoirs publics l’impérieuse nécessité de l’appliquer sur les transactions vrac, dans un cadre interprofessionnel, pour les appellations qui le souhaitent.

Satisfait que toutes les régions viticoles en souffrance soient désormais ciblées et rassuré que les aides obtenues ne privilégient pas une seule région viticole, le Syndicat reconnaît les premières avancées. Pour lui, « ce ne sont que des réponses partielles  aux préoccupations que nous portons depuis de nombreuses années. Les annonces ne sont pas à la hauteur des attentes des vignerons . Nous lancerons prochainement en Vallée du Rhône une plateforme nationale de propositions de mesures concrètes qui sera axée sur la simplification et la transmission. Nous souhaitons la présenter au Gouvernement dans les prochaines semaines ».

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Des barriques de Sauternes certifiées pour une seconde vie

Depuis une dizaine d’années, les barriques de Sauternes, après élevage, étaient prisées par les alcooliers, car celles-ci diffusent une aromatique et un gras qu’on ne trouve pas ailleurs et qui apportent une qualité supplémentaire aux spiritueux haut de gamme (rhum, whisky, gin, …).  Afin d’authentifier et de garantir la provenance de ces barriques, l’ODG Sauternes-Barsac vient de mettre en place une certification, « la première en France » : Sauternes Cask.

Il s’agit de « valoriser les barriques plutôt que d’en faire un élément de décoration » explique Vincent Craveia propriétaire du château Roumieu à Barsac et partie prenante dans ce nouveau système. Mais il estime plus ambitieux et pragmatique de revendre ces barriques qui ont fait leur œuvre avec le Sauternes en « faisant entrer cette revente dans l’économie du château, car il y a un marché ». Avec « une espérance de diviser par deux le coût de la barrique pour le château » complète Pierre-Baptiste Fontaine directeur de l’ODG. On peut ainsi « espérer amortir le coût de l’élevage », précise Vincent Craveia : un aspect qui n’est pas négligeable. Une seconde vie pour ces nobles barriques qui, de plus, continuent de bien servir l’image du Sauternes. Mais, si les opérateurs en spiritueux ne pouvaient jusqu’à présent que marchander les barriques sur le marché sans garantie de provenance et d’authenticité, dès janvier 2024 la donne change. 

Rassurer en certifiant
« L’idée de ce Sauternes Cask est de garantir aux opérateurs de spiritueux que la barrique qu’ils achètent a bien contenu du Sauternes, pour au moins un élevage, sur l’aire d’appellation Sauternes-Barsac, et qu’elle soit vendue par un producteur habilité à produire du Sauternes », se félicite Vincent Craveia. Un sceau (« sticker » inviolable) est apposé sur chaque barrique certifiée. Sur ce scellé de garantie, on trouve un QR code qui renvoie à diverses informations relatives à la barrique. Il permet d’authentifier le numéro de la barrique et le respect des deux contrôles qui sont effectuées à un intervalle de 6 mois minimum, par un organisme indépendant (QB vérification) notamment pour vérifier que la barrique est bien pleine de Sauternes, qu’elle en est imprégnée, au départ et au bout de 6 mois minimum. 

700 barriques sont actuellement en cours d’authentification. Une trentaine de propriétaires se sont engagés dans cette certification pour laquelle l’ODG a été très accompagnante et rapide. Il s’agissait « de créer une certification qui soit sérieuse sans pour autant qu’elle ne soit ni contraignante ni qu’elle créé une charge administrative pour les opérateurs vignerons » tient à préciser le Directeur de l’ODG. Un dispositif qui ne passe donc pas par le cahier des charges de l’appellation et qui est piloté par l’ODG seule, en s’appuyant sur un organisme indépendant. 

Une initiative de plus pour cette appellation où le dynamisme et la solidarité se prouve régulièrement. 

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Le cœur d’Henri Maire bat toujours à Arbois

La prochaine Percée du Vin Jaune qui va se dérouler, ce week-end, pour la troisième fois à Arbois est l’occasion de faire un zoom sur la maison emblématique jurassienne Henri Maire devenue Maire & Fils depuis son entrée dans le groupe Boisset.

« Sur les 2000 hectares de vignoble jurassien, près de 800 sont à Arbois, la première appellation en volume. C’est dire si nous sommes au cœur du Jura et c’est ici qu’est née la maison Henri Maire dont la famille était vigneronne depuis le 17ème siècle » raconte Jacques Hauller, le nouveau directeur de l’entreprise rebaptisée Domaine Maire & Fils depuis son intégration dans le groupe bourguignon Boisset en 2015. La maison emblématique d’Arbois a prospéré durant des décennies au XXe siècle, passant de 2,6 hectares hérités en 1939 par Henri Maire à environ 300 au début du XXIe siècle en passant par le développement du négoce. Le visionnaire arboisien avait innové avec des méthodes de vente à domicile et par correspondance qui avaient fait connaître ses vins dans tout l’Hexagone. Après son décès en 2003, la société a été reprise par sa fille Marie-Christine, puis revendue à un fonds d’investissement luxembourgeois avant d’arriver finalement dans l’escarcelle de Boisset en 2015. « Jean-Claude Boisset qui affectionne particulièrement le Jura a toujours été admiratif du parcours d’Henri Maire qu’il estime assez similaire au sien et il est très attentif à l’activité jurassienne du groupe » confie Jacques Hauller aux commandes depuis 2018. 

Un vignoble restructuré
Le groupe bourguignon a initié un programme d’investissement de 10 millions d’euros sur cinq ans. Il a d’abord offert à la maison jurassienne une rénovation ambitieuse du bâtiment d’en Bouchailles à l’extérieur d’Arbois avec une nouvelle façade en rouge et gris, des panneaux voltaïques sur le toit qui permettent de couvrir la moitié des besoins, et une nouvelle salle de dégustation des crémants en plus des trois salles actuelles. Le caveau des Deux Tonneaux au centre d’Arbois a bénéficié en parallèle d’un lifting complet. Le vignoble qui comprend cinq domaines (Sorbief, La Croix d’Argis, Montfort, La Grange Grillard et Brégand cultivé en bio) s’étend aujourd’hui sur 234 hectares en production, certifiés HVE depuis le millésime 2020 avec une majorité enherbée, l’aménagement de jachères fleuries, l’utilisation de fumures de moutons dans les sélections parcellaires, la plantation de 350 m. de haies et 500 arbres en collaboration avec la Chambre d’Agriculture et la Fédération de chasse, l’implantation de huit ruches au Sorbief. 

Maire & Fils ©F. Hermine

Priorité au pinot noir et au chardonnay sans oublier le savagnin
« Arbois a toujours été un joli terroir pour les rouges mais les blancs et les bulles ont fortement augmenté depuis cinq ans » : environ 30% des surfaces en chardonnay et pinot noir sont désormais réservés à l’élaboration du crémant du Jura dont la demande est en hausse (environ 600 000 bouteilles par an sur un total Jura d’environ 2,5 millions de cols). « Au vignoble qui avait été négligé par les derniers acquéreurs, il a fallu restructurer certaines parcelles, remplacer les manquants avec la replantation de 8-10 hectares par an pendant cinq ans. Bien sûr, l’ADN de Boisset est basé sur le négoce mais le foncier est la base du travail ». A terme avec le potentiel qui reste à planter, le vignoble devrait atteindre 260-270 hectares pour un ensemble de 350 en comptant bois et forêts. L’encépagement a été poussé en pinot noir (70 ha sur les 270 que compte la région, d’où une forte identité sur ce cépage) et en chardonnay (90 bientôt 100) mais également en savagnin qui va rapidement grimper de 40 à 45 ha. Poulsard (22 ha) et trousseau (19 ha) n’ont pas été abandonnés « mais sont en léger recul avec une production à petits volumes, plutôt dédiée à des cuvées haut de gamme ». 

Le vin jaune, pointe de la pyramide
Maire & Fils a par ailleurs accru le travail parcellaire, notamment pour les vins dits de « spécialité » (Côte de Grillard, Sorbief, La Vigne aux ânes, Combes-Leubet, En Geillon, Château-Chalon). Dans la gamme, on retrouve également le macvin (surtout en blancs, 8 bouteilles vendues sur 10), le vin de paille et évidemment les vins jaunes en Côtes-du-Jura, Arbois, Château-Chalon, L’Etoile. « Le jaune ne pèse pas plus de 3% de notre production avec une quarantaine d’hectares mais il devrait augmenter un peu car nous avons replanté du savagnin pour ça ».  Depuis trois ans, une sélection des deux meilleurs fûts (sur le parc de 200 à 300 de vin jaune) permet de proposer une cuvée numérotée à destination d’importateurs pointus et de restaurateurs. « Il ne faut pas délaisser le vin jaune qui est le vin d’élite du Jura, particulièrement à Arbois, avec une forte identité, estime Jacques Hauller. Même si le potentiel de croissance se situe ailleurs, le vin jaune reste la pointe de la pyramide avec une belle notoriété ». On ne risque pas de l’oublier en ce week-end de Percée.

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[Concours meilleur caviste de France] Pré-sélections : ce qui attend les candidats

Après la phase d’inscription en ligne, ouverte jusqu’au 31 mars 2024 sur www.meilleurcavistedefrance.fr, les aspirants au titre de Meilleur caviste de France auront encore quelques semaines pour se préparer à la première épreuve de pré-sélections, qui se déroulera le lundi 13 mai (11h-12h). Nous vous expliquons en quoi elle consiste.

Pour espérer succéder à David Morin, sacré en 2022 et devenir Meilleur caviste de France 2024, les candidats à la compétition biennale créée par le Syndicat des Cavistes Professionnels (SCP) et organisée par Terre de vins devront franchir une à une d’exigeantes phases de sélection. Première d’entre elles, la pré-sélection digitale, qui prendra la forme d’un questionnaire en ligne d’une durée d’une heure, mêlant QCM et questions ouvertes appelant une réponse rédactionnelle. 

Savoir transversal
Concocté avec rigueur par des cavistes aguerris, au premier rang desquels le président du SCP Patrick Jourdain et les vainqueurs 2018 Cyril Coniglio et 2022 David Morin, la pré-sélection vise à évaluer de façon transversale les connaissances des cavistes en matière de vins, spiritueux et autres alcools de qualité, la pertinence de leur conseil, mais aussi leurs bons réflexes quant à la tenue d’un commerce spécialisé, notamment concernant les contraintes législatives et réglementaires. Leurs réponses seront corrigées par un jury composé du président du SCP, des vainqueurs des éditions précédentes, de représentants des chaînes de cavistes, de membres de Terre de vins et d’un représentant des partenaires. Seront retenus les 40 meilleurs candidats de France et DOM-TOM, sous réserve qu’ils aient atteint la note minimale requise à l’issue des épreuves de présélections (note médiane calculée en déduisant de l’ensemble des notes des candidats les cinq plus hautes et les cinq plus basses notes). 

Jusqu’au podium
Une fois cette première marche franchie, les qualifiés auront jusqu’à octobre pour se préparer à la suite de la compétition. Le dimanche 20 octobre, les 40 sélectionnés se retrouveront pour s’affronter lors des phases qualificatives en deux temps. Le matin, les deux traditionnelles épreuves écrites (questionnaire et dégustation à l’aveugle, chacune sur 100) permettront de dégager les quinze meilleurs candidats, qui s’affronteront l’après-midi en demi-finale lors de deux nouvelles épreuves orales (quiz et épreuve mystère de mise en situation, chacune sur 20). Les notes obtenues l’après-midi seront cumulées à celles déjà obtenues le matin pour établir le classement des huit meilleurs. Ces huit finalistes s’affronteront en finale, le lundi 21 octobre, autour de quatre épreuves en présentiel (quiz de rapidité et de connaissances, dégustation à l’aveugle commentée de différents produits, présentation orale d’un produit sélectionné par l’organisateur, simulation de vente/conseil sur un choix personnel) et une en amont (client mystère, pour évaluer les qualités d’accueil et de conseil des finalistes), toutes notées sur 20. A l’issue de cette journée sous tension, le nom du champion des cavistes sera dévoilé, ainsi que ses dauphins, cavistes d’argent et de bronze, et du meilleur jeune caviste de France (moins de 30 ans).

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On en sait plus sur la photo retrouvée de la Veuve Clicquot !

Dans la vie d’un chineur, il y a des moments de grâce. C’est ce qu’a vécu Philippe Robiaud, un ingénieur à la retraite, lorsqu’il s’est aperçu que la photo d’une famille bourgeoise du XIXe siècle qu’il avait achetée par hasard dans une braderie, représentait la Veuve Clicquot entourée de sa descendance en 1857 ! Alors que cette pièce unique pourrait bientôt être cédée à la Maison rémoise, nous avons voulu en savoir plus…

C’est une découverte très émouvante qu’a fait Philippe Robiaud, amateur d’antiquités, voici plus de quarante ans alors qu’il parcourait un lot de photographies sur un trottoir à la Braderie de Lille : un cliché de la Veuve Clicquot accompagnée de son gendre Louis-Marie de Chevigné, de sa petite fille Marie Clémentine, elle-même aux côtés de son époux Louis de Rochechouart et de leur fille Anne, la future duchesse d’Uzès. « Ce n’est qu’au bout de dix ans, en 1990, que ma femme a découvert que la vieille dame représentée n’était autre que la Veuve Clicquot, en tombant dans un magazine sur un portrait d’elle. » Il s’agit d’une rareté à plusieurs titres. Il existe très peu de représentations de la Veuve Clicquot (1777-1866), hormis un dessin de Charlier et deux peintures réalisées par Léon Cogniet entre 1860 et 1862. La Maison possède également une autre photographie, plus tardive et sans les membres de sa famille. Le support de ce nouveau cliché a presqu’autant de valeur. « La Société française de photographie m’a indiqué qu’il s’agissait d’un panotype, un procédé photographique inventé en 1852 très peu utilisé. On n’en compte plus aujourd’hui dans le monde qu’une centaine d’exemplaires ! Le résultat était souvent très sombre et il fallait que les sujets restent parfaitement immobiles un long moment. D’ailleurs, lorsque vous regardez la photo, vous observez que la petite fille qui a dix ans, un âge où on a du mal à tenir en place, est solidement immobilisée par les mains de sa mère et de son arrière-grand-mère. » Comment ce panotype s’est retrouvé dans un lot de photos des années 1950 sans aucune relation, on l’ignore. Mais il est probable qu’il ait servi de modèle à Cogniet pour réaliser ses célèbres peintures. « L’expression des visages est assez proche, la petite fille allongée à ses pieds sur le tableau de Cogniet a sensiblement le même âge. Je me suis aperçu très récemment en prenant une photo du dos du panotype que figurait une date presqu’invisible à l’œil nu, 1857, ce qui concorde puisque Cogniet a réalisé ses peintures entre 1860 et 1862. J’ai pu observer aussi que la photo avait des trous aux quatre coins. Elle a donc été punaisée. Personne ne détériore ainsi une photo sinon pour la fixer temporairement afin de la reproduire. »

Au-delà de ces détails techniques, ce panotype nous raconte une histoire. Il y a d’abord celle de Madame Clicquot, née Ponsardin. Sa vie est un roman. Élevée dans un établissement religieux, elle en est retirée par son père le Baron Ponsardin, riche industriel du textile, qui la cache le temps de la Terreur chez une couturière. En 1898, elle épouse François Clicquot, au fond des caves de sa maison de champagne, parce que la cathédrale était fermée. Elle y aurait reçu dans la pénombre, la bénédiction d’un prêtre réfractaire. En 1805, son époux François est emporté par une fièvre maligne. Contre l’avis de sa famille, la jeune veuve qui n’a que 27 ans décide de prendre en main l’entreprise de feu son mari. Le contexte des guerres napoléoniennes ne lui facilite pas la tâche, et même si son premier associé l’abandonne, elle tient bon et sera la première à expédier une cargaison de champagne en 1814 à Saint-Petersbourg, profitant de la chute de l’empereur. La marque domine désormais le marché russe et son nom devient légendaire, au point déjà à l’époque de faire l’objet de nombreuses contrefaçons. 

Ne vous fiez pas à la mine austère de son gendre Louis-Marie de Chevigné. Cet aristocrate est l’auteur de contes gentiment licencieux, d’abord publiés sous un pseudonyme, et dont on dit que sa belle-mère, scandalisée par leur contenu, aurait cherché à racheter les exemplaires. En vérité, la Veuve Clicquot adorait son gendre, non pour ses conseils calamiteux dans les affaires dont elle savait qu’il fallait se défier, mais pour sa personnalité fantasque qui égayait son quotidien. Pour le soutenir, elle allait jusqu’à expédier aux critiques littéraires, aux côtés des ouvrages du poète, quelques flacons de champagne pour les aider à mieux les apprécier ! Si le comte Louis-Marie de Chevignée est un doux rêveur, c’est peut-être aussi pour oublier une enfance marquée par une série de drames : la mort de son père pendant les guerres de Vendée, un chouan qui combattait aux côtés de Charette, l’exécution de sa sœur fusillée comme « Brigande » par les révolutionnaires, sans parler du sort tragique de sa mère emprisonnée avec ses enfants, qui périra d’épuisement dans sa geôle… La chance de sa vie ? La rencontre de Clémentine Clicquot qui tombe éperdument amoureuse de cet aristocrate désargenté, au point de menacer sa mère de rentrer au couvent si elle refuse leur mariage. La veuve finira par succomber elle-même au charme de cet authentique chevalier. Car Louis-Marie de Chevigné est bel et bien un chevalier. En 1870, âgé de 78 ans, il en fait encore la preuve. Le gouverneur Blücher le fait arrêter l’accusant d’avoir fait dérailler un train de prisonniers prussiens. Il lui réclame une amende de 400.000 francs. Notre héros refuse arguant que vu son âge avancé, sa vie ne vaut pas autant. On l’envoie méditer deux semaines en prison. Convoqué à nouveau devant l’officier allemand qui le menace du peloton d’exécution, il s’exclame que s’étant depuis leur dernière entrevue rapproché de quelques jours de plus de son trépas « la somme vaut encore moins« .

Quant à l’arrière-petite-fille, la duchesse d’Uzès, elle connaîtra elle aussi un destin hors normes. Comme son arrière-grand-mère, elle perd très jeune son mari, un veuvage qui dans cette société patriarcale lui permet de vivre sa vie comme elle l’entend. Elle s’engage ainsi en politique, aux côtés des légitimistes, allant jusqu’à financer le général Boulanger dont elle espérait qu’il soutiendrait les Orléanistes. Elle se passionne pour l’automobile, devenant en 1898 la première femme à passer le permis de conduire et la première femme également à écoper d’une amende pour excès de vitesse, pensez-donc, 15 km/h au lieu de 12 dans le bois de Boulogne ! Pendant la Première Guerre mondiale, elle finance l’action du chirurgien Maurice Marcille afin de créer les premiers camions équipés de tables opératoires et d’appareils de radiologie. En opérant les soldats blessés au plus près des lignes, on sauvera bien des vies. La duchesse est aussi passionnée de chasse à courre, elle sera la première femme lieutenant de louveterie. C’est enfin une artiste accomplie autrice de nombreuses sculptures…

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Domaine Les Pallières, l’écrin total

C’est un lieu niché au bout du monde que la famille Brunier préserve amoureusement. Une terre où elle élève des Gigondas aux personnalités captivantes.

Dans cet écrin de verdure de 130 hectares, 25 sont dévolus à la vigne. Distribuée en restanques, datant de l’époque où le cheval façonnait les paysages, elle profite d’une exposition nord-est. L’on comprend aisément que les frères Brunier, Daniel et Frédéric, dont la réputation du Vieux Télégraphe n’est plus à faire, ont eu un coup de cœur. En 1998, ils s’associent à leur ami importateur américain Kermit Lynch, pour acquérir le domaine Les Pallières à la famille Roux.

Maison, bâtiments agricoles, cave forment un hameau. Il y a même une chapelle construite par un lointain ancêtre qui laisse présager d’un train de vie confortable. Ici, coule une source, assez vaillante pour alimenter trois bassins. Inépuisable, même en période de canicule, elle assure le ravitaillement pour tous les travaux agricoles. Il y a peu, un troupeau de 60 chèvres Rove complété l’image d’Épinal d’une époque, pas si lointaine, où les vignerons vivaient de la polyculture, presque en autarcie. « Mon bonheur, c’est de construire ici. C’est un bijou », assure Daniel Brunier. Vingt ans après la construction de la cave et alors que son fils Édouard et ses neveux Manon et Nicolas reprennent les rênes des domaines, il a fait rénover l’écurie pour en faire un caveau. Le menuisier Philippe Mathieu a conservé intact la personnalité rustique et humble du lieu, en y associant une touche contemporaine. Ici, on peut déguster toute la gamme depuis les Ventoux jusqu’aux Châteauneuf-du-Pape. Chaque vin à sa propre personnalité avec la signature du terroir dont il est issu. Ils ont pour fil conducteur une liberté maîtrisée, dont l’élevage révèle les subtilités sans les masquer. Exemple avec deux cuvées en AOC Gigondas et un ovni revendiqué rosé, aux allures de blanc.

©MP Delpeuch

Terre de Vins a aimé
Au petit bonheur Vin de France rosé 2022 – 15 €
Un blanc de noir composé de clairette, grenache, cinsault, vinifiés et élevés en foudre de 20 hl et en demi-muids venus de Châteauneuf. La robe est blanche, à peine rosée. Bien ouvert, c’est un paysage de fruits secs, d’herbes folles, de foin d’été, de fleur d’acacia où la touche subtile du bois est rémanente. Sa bouche mêle légère tension et rondeur.

Les Terrasses du Diable Gigondas rouge 2021 – 32 €
85 % de grenache, dont 40 % non égrappé et 15 % de mourvèdre, qui culminent à 400 mètres d’altitude, élevés 20 mois en foudre. C’est un bouquet capiteux de roses anciennes. Les premières notes de pruneau et de figue apparaissent et s’associent aux tanins encore marqués. Il faut l’oublier avec sérénité.

Racines Gigondas rouge 2021 – 42 €
Des vieilles vignes de grenache (80 %), syrah, cinsault et clairette complantés. À l’aération, il offre un univers de garrigue. Le cinsault et la clairette apportent une touche de vitalité, la syrah les épices et une finale un peu végétale. Son caractère est tout en relief. Il s’arrondira avec le temps.

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Cognac : 2023, l’année de tous les extrêmes

Avec une récolte record de 12,8 millions d’hectolitres (du jamais vu depuis trente ans) et des expéditions en chute de 22,2 % l’an passé, la filière cognac fait face à une situation inédite

Il dit avancer avec « prudence et détermination ». La semaine dernière, Florent Morillon présentait ses vœux à ses collègues viticulteurs et négociants charentais. Le nouveau président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) n’a rien caché d’une actualité difficile. Si 2004 sera « une année dense et exigeante », 2003 fut celle de tous les extrêmes, avec des vendanges pléthoriques et des expéditions en berne.

On savait la récolte abondante. Elle est exceptionnelle, avec une production de 12,8 millions d’hectolitres, dont 12,2 de vins blancs à distiller dédiés au cognac. Les spécialistes ont pointé les déclarations, compté et recompté : les volumes sont les plus importants constatés depuis trente ans ! Ils ont été produits sur 4 419 exploitations et une surface de 86 182 hectares. Le rendement exprimé en alcool pur par hectare (une mesure prisée dans la région) s’élève à 13,59, bien au-dessus de la moyenne. Il était de 12,86 en 2022.

Une sacrée logistique
Ce niveau élevé de production satisfera sans problème les besoins du négoce, à la baisse au regard de la conjoncture délicate. Il permettra aussi de « reconstituer de manière accélérée la réserve climatique », se félicite le BNIC. (La réserve climatique est un volume d’eau-de-vie placé sous inox, non soumis au vieillissement sous bois. C’est une « poire pour la soif » à croquer en cas de coup dur, gel ou grêle).

Enfin, les volumes excédentaires sont dirigés vers des débouchés industriels comme les jus et sucre de raisin, « sans perturber les autres régions viticoles françaises, ce dont nous pouvons être fiers », a insisté Florent Morillon.

Évidemment, gérer une telle récolte impliquait une sacrée logistique ! Les distillateurs craignaient de ne pouvoir terminer leur travail dans le délai imparti, avant le 31 mars. Puis la crue de la Charente en décembre et les inondations en Saintonge ont compliqué la donne. Aussi, l’administration a accordé une rallonge de dix jours à la campagne légale de distillation. Les alambics charentais pourront chauffer jusqu’au 10 avril !

Loger les eaux-de-vie nouvelles tient aussi du casse-tête. Où stocker les fûts ? La place manque dans les chais, d’autant que l’habituelle rotation a été ralentie par le recul des sorties. Voilà l’autre fait majeur d’une année 2023 inédite : les expéditions de cognac à la surface du globe ont chuté de 22,2 % en volume et de 14 % en valeur. Elles s’établissent à 165,3 millions de bouteilles (contre 212,5 en 2022) et ont généré un chiffre d’affaires global de 3,346 milliards d’euros (contre 3,9 en 2022).

Moins 45% en Amérique 
La chute la plus marquée (moins 45,4 %) concerne le marché nord-américain. Elle s’explique par l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la fin des aides fédérales à la consommation des ménages. Elle est aussi liée à un phénomène de surstockage chez les grossistes et distributeurs aux États-Unis, qui avait trop commandé à la fin de la crise sanitaire, à une époque où la relance était trop vigoureuse.

Selon le BNIC, la situation « se stabilise depuis cet automne ». Les opérateurs perçoivent un « frémissement » aux USA, où la courbe s’infléchit à défaut de se redresser. En décembre, les expéditions vers l’Amérique du Nord ont repris un peu de vigueur. Le rebond est-il imminent ? L’hypothétique reprise en 2024 se fera à un « rythme irrégulier », prévient le BNIC, qui se déclare « extrêmement prudent face à un contexte géopolitique compliqué ».

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