Regard sur le marché bourguignon au lendemain de la Saint-Vincent Tournante

Au lendemain d’une Saint-Vincent Tournante euphorique qui a presque doublé le nombre de ses visiteurs par rapport à l’édition 2023 (75 000 visiteurs à Chambolle et Morey-Saint-Denis pour 40 000 à Couchey), l’intérêt pour les prestigieuses appellations bourguignonnes est intact mais comment se porte leur marché ?

Il connaît une légère baisse qui n’a rien d’abyssale mais qui est à prendre en compte, nous confie Pierre Gernelle, directeur général de la Fédération des Négociants Éleveurs de Grande Bourgogne. Il s’agit de bien distinguer la baisse du volume qui atteint environ 10% de la baisse en valeur, en pente plus douce : moins 5 %. Les raisons de cette tendance sont aussi bien le contexte économique inflationniste que le manque de disponible lié à la récolte historiquement basse de 2021. L’impact est d’ailleurs plus prononcé sur la grande distribution qui subit l’inflation de plein fouet. Des signaux positifs sont aussi là et permettent de garder confiance : « les deux belles récoltes de 2022 et 2023 ont reconstitué les stocks et à l’heure où le millésime 2022 entre sur le marché, on retrouve enfin de bonnes marges de manœuvre » explique Pierre Gernelle. « Pas d’euphorie attendue pour 2024 mais pas de cassure non plus, on s’attend à une sorte de faux plat. Une autre bonne nouvelle, après la hausse des cours vertigineuse en 2021 est la détente de ces derniers en 2022, les niveaux de prix retrouvent plus de logique, et sont davantage compétitifs et attractifs.  Il faut rester vigilant face à la santé économique de nos principaux pays importateurs qui ont donc réduit légèrement leurs transactions et à l’importance de conquérir de nouveaux marchés. Les actions de promotion et de communication autour des vins de Bourgogne sont nombreuses et efficaces : Wine Paris &Vinexpo Paris, rendez-vous incontournable du secteur, sera l’occasion de prendre la température et d’avoir confirmation que l’intérêt est toujours là. Les Grands Jours de Bourgogne, les dynamiques Cités des vins contribuent à maintenir vivace le rayonnement du Bourgogne. Ce travail d’image n’est pas à négliger et il porte de beaux fruits. » La qualité comme la générosité des millésimes 2022 et 2023 sont des atouts évidents et rassurants pour l’avenir. Une autre chance pour le marché bourguignon est d’être modérément marqué par la déconsommation ambiante, celle-ci concernant d’abord le vin rouge, le vin blanc et le crémant représentant plus de 60% des appellations bourguignonnes. Le marché du crémant voit sa valeur diminuer de seulement 5%…que vivent les bulles ! Les appellations régionales (les Hautes-Côtes par exemple) ou le Chablis voient leur cours se stabiliser alors que leur qualité progresse nettement pour la joie des consommateurs éclairés. Cette Bourgogne abordable est une carte intéressante à jouer, la fédération s’emploie à mieux la faire connaître. Prudence et dynamisme maintiendront le marché bourguignon serein.

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Prix Taittinger : Louis Dupuy-Roudel remporte le tournois

Depuis plus de cinq décennies, le prix culinaire international « Le Taittinger », révèle les nouveaux talents de la gastronomie. Pour cette édition 2024, le sujet de composition choisi était « Le lieu jaune et deux homards », un poisson et des crustacés universels que l’on trouve presque partout dans le monde. Le vainqueur est un chef français mais qui exerce en Suède : Louis Dupuy-Roudel.

Louis Dupuy-Roudel a remporté hier le prix Taittinger présidé cette année par Eric Fréchon. Ce jeune chef de 26 ans à peine, natif de la ville de Lyon, cité gastronomique s’il en est, a déjà un beau parcours derrière lui. Formé à l’Institut Lyfe, il est passé par le domaine de Clairefontaine, la Maison Decoret, Paul Bocuse, Le Hameau de mon père avant de gagner finalement les rivages de la Suède au restaurant Persona, ouvert par Louis Cespedes, lui-même candidat au Prix Taittinger il y a deux ans. Vitalie Taittinger, présidente de la Maison Taittinger nous confie : « Louis Dupuy-Roudel a fait un travail extrêmement précis et ciselé. Non seulement le plat était très réussi visuellement, mais ce qui m’a surtout émerveillé c’est cette restitution de la mer. Là où il s’est vraiment détaché des autres je trouve, c’est que quand tu dis homard et lieu jaune, beaucoup de chefs abordent le sujet sous l’angle de la texture. Et parfois tu perds le côté salin et iodé, tout ce qui est vivant autour de la mer. Lui est resté vraiment dans cette énergie marine. On pouvait sentir l’iode mais de façon très fondue. Il n’y avait absolument rien d’agressif. Tout était dans la nuance. Les déclinaisons, des quenelles de homard, étaient remarquables, un peu gourmandes et régressives, à la fois très sophistiquées et en même temps très simples, très abordables à comprendre. » Et lorsqu’on demande à Vitalie quel vin accompagnerait pour elle le mieux cette création, elle répond évidemment Comtes de Champagne 2013. « Il aurait été parfait. Dans le Comtes, on a à la fois cette droiture, cette minéralité, cette petite touche saline qui forment un socle pour accepter tous les sucs du poisson qui étaient dans cette sauce si légère,si belle et si souple.« 

© Jean-Blaise Hall

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IGP Cévennes, Identité Géographique Engagée

Nichée entre le piémont sud-est du Massif Central et les Costières de Nîmes, le territoire de l’IGP Cévennes continue de grandir, notamment en surface viticole bio.

De part et d’autres d’Alès, de Sommières à Anduze en passant par Sauve ou Monoblet, le territoire de l’IGP abrite près de 80 exploitations dont une vingtaine de caves coopératives. Environ 1800 hectares de vignoble en IGP, qui se superposent en partie sur l’AOP Duché d’Uzès à l’est et l’appellation Languedoc Sommières au sud. Depuis quelques années, le syndicat est réputé pour avoir un fonctionnement digne d’une véritable appellation. Des rencontres avec les consommateurs locaux, des soirées dégustation et surtout des domaines motivés et engagés dans démarche de transition agroécologique très forte, certainement l’une des plus poussées dans le monde des IGP françaises. “85% de nos domaines sont engagés en bio”, nous confie leur responsable œnotourisme et communication Éléonore Anger à Millésime Bio. Un nombre conséquent toujours croissant puisque le syndicat s’est fixé pour objectif d’être à 100% d’exploitations en démarche environnementale en 2027 “ce sera un engagement obligatoire pour faire de l’IGP Cévennes, avec un enjeux encore plus important qui sera celui du 100% bio dans le future” ajoute la responsable de l’IGP.

Autre action en faveur de l’environnement, le Groupement d’Intérêt Écologique et Économique porté par la fédération gardoise des IGP Gardoise. “Le GIEE organise de nombreuses formations sur des thématiques environnementales comme les cépages résistants, l’enherbement, les haies ou la protection des oiseaux et c’est dans le territoire de l’IGP Cévennes que les études terrains ont lieu” s’exprime Éléonore Anger. “In-former” les producteurs pour mieux agir, une belle initiative du syndicat. Venus en force à Millésime Bio avec pas moins de 10 exploitations, les domaines s’organisent autour d’un syndicat bourré de bonnes idées, comme celle de proposer au comédien Lionnel Astier, alésien de naissance, de devenir l’ambassadeur du territoire !

Une liberté qui plaît
Interrogé à Millésime Bio, Michaël Bourrassol, du domaine des Luces à Saint-Cézaire de Gauzignan, nous confiait sa joie d’appartenir à la famille des vignerons cévenols. “Une liberté agréable de pouvoir cultiver des cépages différents comme les résistants ou le gewurztraminer et de faire des vins de monocépage”. Avant d’ajouter que “L’IGP est motrice et jouit d’une belle réputation pour le commerce”. Le domaine des Luces (12 hectares) est certifié bio depuis 2022 mais il est engagé dans l’agroécologie depuis déjà une dizaine d’années. Implantation de ruches et couverture végétale présente une bonne partie de l’année pour y apporter azote et carbone sont des pratiques qui ont conquis le paysan – “cela nourrit les sols, en plus de nourrir mes abeilles” ! 

Une IGP qui se développe et bientôt un évènement grand public proposé dans une grande ville de France, affaire à suivre… 

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L’alliance serre la vis 

A l’horizon du prochain classement de l’alliance des Crus Bourgeois du Médoc, les instances dirigeantes annoncent hausser le niveau d’exigence. 

Il sera publié en 2025. D’ici là, le prochain classement est somme toute suspendu à davantage encore de rigueur. C’est l’annonce faite par le Conseil d’Administration de l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc ce mercredi 31 janvier 2024. C’est-à-dire ? « D’abord, un renforcement du critère environnemental avec une obligation de certification environnementale niveau 2 pour obtenir la classification Cru Bourgeois et une certification supplémentaire de niveau 2 & 3 pour l’obtention d’une mention Cru Bourgeois Supérieur et Cru Bourgeois Exceptionnel », explique le communiqué. Aussi, d’autres règles évoluent. En vue de la prochaine hiérarchie, chaque candidat devra désormais présenter son cru à la dégustation à l’aveugle, quel que soit le rang auquel il candidate et sans bénéficier d’antériorité. Tous les millésimes seront jugés ainsi, l’évaluation sera donc opérée sur les millésimes 2017 à 2022. Cette nouvelle exigence répond à une conjoncture difficile que l’Alliance veut commuer en un collectif plus resserré et une qualité des vins toujours plus haute : « Cette montée en exigence et le contexte économique engendrent mécaniquement une baisse attendue du nombre de participants. Une baisse quant au premier classement toutefois relative de 20% sur les volumes et les surfaces ; des chiffres encourageants et positifs dans un tel contexte économique. Cela retranscrit l’attachement et la confiance portés par les vignerons à leur marque collective ». Les Crus Bourgeois s’adaptent et anticipent, forts d’un classement révisable tous les cinq ans. Aujourd’hui, l’alliance compte 250 châteaux, soit 180 Crus Bourgeois, 56 Crus Bourgeois Supérieurs et 14 Crus Bourgeois Exceptionnels.  

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Cépages résistants : la solution pour un vignoble durable ?

A Millésime bio, la masterclass animée par le Meilleur jeune caviste de France 2022 Alexis Zaouk a permis un premier décryptage de quelques cépages résistants à découvrir sur le salon.

Pour faire face aux maladies (mildiou, oïdium, blackrot) et aux aléas climatiques (manque d’eau, ensoleillement et/ou froid intense), on peut travailler sur de nouvelles techniques en vigne et en cave mais on peut aussi chercher de nouveaux cépages capables de répondre à ces problématiques. 45 variétés résistantes ont été inscrites au catalogue des cépages français depuis leur autorisation en 2018 (132 à l’échelle européenne). C’est le souvignier gris qui est aujourd’hui le plus planté (350 hectares sur les 1200 actuels d’hybrides)

Ces hybrides ont intégré à ce jour le cahier des charges d’une quinzaine d’IGP mais pas d’AOP hormis le voltis autorisé depuis fin 2022 dans l’AOP Champagne. « Ce ne sont pas des OGM mais des hybridations par pollinisation qui nécessitent souvent 12 à 25 ans de recherche et 6 ans de test en production, explique Alexis Zaouk, meilleur jeune caviste de France en 2020 (La Cave d’Alex a Nanterre) qui a planché sur le sujet pour la conférence proposée dans le cadre de Millésime Bio. L’idée est de féconder ensemble deux cépages, l’un intéressant pour le goût et l’aromatique, l’autre pour utiliser le moins de produits possible dans les vignes ». Le procédé n’est pas nouveau puisqu’au milieu du XXe siècle sur un vignoble français de 1,2 millions d’hectares, 400 000 étaient des hybrides résistants, le reste en vitis vinifera, l’espèce de vigne couramment plantée en France. La marge de progrès reste néanmoins importante, la filière française ayant davantage travaillé jusqu’à présent sur les porte-greffes et les clones que sur les nouvelles variétés.

©F. Hermine

Le Vin de France blanc Reflet 100% floréal 2023 de Sequentis (17) 12% vol. (environ 10€)
Un hybride de villaris aromatique et de muscadinia résistant élevé 6 mois en cuve inox. Jaune doré, très floral sur des notes d’agrumes, de fruits exotiques, citron confit, fruits de la passion, ananas. Il devrait intégré bientôt l’AOP Touraine. Avec un fromage de chèvre. Stand A4-1526

Le Vin de France blanc 100% rivairenc 2021 d’Ampelhus (34) 11,5% vol. (environ 15-16 €)
Un ancien cépage languedocien résistant aux fortes chaleurs et au manque d’eau grâce à ces grosses baies mais délicat et peu productif. Vinifié en cuve inox. Jaune rosé couleur champagne, des arômes de fruits mûrs  (coing, mirabelle), groseille, amande, gras et ample sur une trame légèrement épicée. Avec une viande blanche à la crème. Stand B2-703

Le Vin de France rosé L’Affranchi en artaban-muscaris 2023 du Domaine la Clausade (34) 13% vol. (12€)
Un assemblage de deux hybrides vinifié en cuve et sans ajout de sulfites. De couleur abricot clair, des arômes d’agrumes et petits fruits rouges sur une trame souple et sapide. Avec un poisson grillé. Stand B1-40

L’IGP Val de Loire rouge Cocagne 100% grolleau 2022 du Fief noir (49) 11,5% vol. (15€)
Une vinification 6 mois en cuve béton pour ce cépage tardif d’Anjou, vigoureux et naturellement très résistant grâce aux peaux épaisses de ses baies faisant barrage aux fortes températures. Le grolleau fait partie des 6 cépages qui doivent intégrer l’AOP Touraine. De couleur cerise clair, des arômes de griottes, d’épices douces, poivré, très digeste sur une finale acidulée. Avec une assiette de charcuteries. Stand B2-742

Le Vin de France 100% piquepoul noir 2022 d’Ampelhus (34). 13,5% vol. (17€)
Une vinification en cuve inox pour ce cépage languedocien abandonné (mais que l’on retrouve également à Chateauneuf-du-Pape, résistant à la sécheresse et aux fortes températures. De couleur grenat clair, floral et fruité sur des arômes de fraise, groseille, cerise, souple, sanguin et gourmand. Avec une viande rouge grillée. Stand B2-703

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Le ministre de l’Agriculture annonce 80 millions d’euros d’aides pour les viticulteurs

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé mercredi que le gouvernement mettait sur la table 80 millions d’euros supplémentaires pour soutenir « l’ensemble des régions viticoles qui sont en crise« .

En pleine crise agricole, le ministre a expliqué sur Sud Radio que l’Etat prendrait en charge « les intérêts d’emprunt sur l’année 2024 » pour soulager la trésorerie des vignerons en difficulté. L’enveloppe de 80 millions d’euros doit permettre « de couvrir les aléas qu’ont rencontrés un certain nombre de régions (…) ça couvre l’ensemble des régions viticoles qui sont en crise, évidemment« , a expliqué le ministre. Il a notamment évoqué la prise en charge des pertes de production liées à la maladie du mildiou, qui a particulièrement sévi dans le Bordelais en 2023. Les viticulteurs reprochaient aux assureurs de ne pas prendre en charge ce genre d’aléas. Le gouvernement s’était par ailleurs dit à l’automne prêt à financer une campagne d’arrachage temporaire de vignes pour résorber la surproduction le temps que la consommation reparte. Marc Fesneau a indiqué que le financement de cette campagne pourrait s’élever à 150 millions d’euros destinés à subventionner les viticulteurs qui arrachent leurs vignes. Cette mesure sera soumise à l’aval de la Commission européenne. Cela pourrait concerner « jusqu’à 100.000 hectares » (sur près de 800.000 hectares de vignes en 2020), selon lui. Mardi, lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait indiqué que le « fonds d’urgence » promis aux viticulteurs serait débloqué « avant la fin de la semaine« .

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Un ambassadeur du Muscadet pour l’anniversaire de la Folle Journée de Nantes

Top départ aujourd’hui, du festival de musique La Folle Journée de Nantes qui célèbre cette année son 25è anniversaire. L’occasion de mettre un accent supplémentaire sur son partenaire le vignoble de Muscadet et la cuvée du festival qui l’accompagne, le Château de Cassemichère 2020. 

Pour cette édition exceptionnelle, le thème choisi n’est pas Mozart, la danse ou le piano, mais les origines de la musique. Il met en lumière les traditions musicales qui ont nourri l’inspiration des compositeurs au fil des siècles et dans tous les pays du monde. Depuis l’origine du festival, il y a une autre tradition qui est bien respectée, celle de s’accompagner d’une cuvée officielle de Muscadet, le vin de Nantes, qui incarne le partenariat avec le vignoble pendant toute la durée du festival. 

Le Muscadet du festival
Après la dégustation du 30 novembre 2023 organisée au château de la Frémoire à Vertou, siège de la Fédération des Vins de Nantes, c’est le Muscadet Sèvre et Maine 2020 cuvée 1601 du Château de la Cassemichère qui a triomphé sur la vingtaine d’échantillons en compétition. Le domaine iconique du Muscadet situé à La Chapelle-Heulin, au sud-est de Nantes, a présenté un muscadet issu d’un élevage prolongé sur lie de 18 mois et d’un léger passage en barriques de chêne. Le vin allie à la fois fraîcheur et rondeur avec une bouche légère et savoureuse, suivie d’une très belle persistance gourmande. 

©I. Bachelard

Le château de la Cassemichère, berceau du Muscadet
Le vigneron Philippe Ganichaud viendra présenter le lundi 29 janvier cette cuvée lors de l’inauguration de cet original festival de musique classique, qui fête son anniversaire à la Cité des Congrès de Nantes. Comme un clin d’œil au thème « origine » de La Folle Journée, le château de la Cassemichère se revendique comme le site originel du Muscadet. Sa cuvée 1601 fait référence à l’année d’origine du château.

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Famille d’Exéa, premier domaine labellisé Planet-Score

Le domaine audois Famille Exéa (Millésime Bio Stand A4-1725) est le premier domaine viticole à avoir décroché le nouveau label Planet-Score qui mesure l’engagement environnemental dans l’agro-alimentaire. 

Créé il y a deux ans à l’initiative de scientifiques et d’associations, Planet-Score se veut un référentiel complet permettant de synthétiser l’ensemble des démarches d’un domaine ou d’une marque en matière de démarches environnementales. L’objectif est d’offrir une meilleure traçabilité et une transparence des produits pour les consommateurs. « Les études ont démontré qu’ils se préoccupent surtout des usage de pesticides, de l’impact sur la nature, sur le climat, du bien-être animal, explique Sabine Bonnot de Planet-Score. Nous demandons donc aux entreprises volontaires de nous fournir en toute confidentialité leurs données pour évaluer leur trajectoire, établir une échelle à trois facteurs (pesticides, biodiversité et climat) estimé sur cinq niveaux de vert à rouge avec un score général ». 300 marques se sont déjà lancées dans la démarche qui ne fait que commencer dans la filière vins et spiritueux. Une quinzaine d’entreprises en phase d’évaluation ont commencé à jouer le jeu de la transparence avec Planet-Score qui va leur « restituer leurs trajectoires avec de la nuance sans tabou ni greenwashing et leur fournir des repères et des recommandations pour mettre en place des améliorations ». 

Une traçabilité de la vigne au verre
Famille d’Exéa est à la tête de 240 hectares de vignes sur quatre domaines (Châteaux de Sérame, d’Argens, Tour de Montrabech et Abbatiale de Leingoust) produisant le long du canal du Midi des vins bios en AOP Minervois, Corbières et en IGP Pays d’Oc. C’est le premier producteur à afficher le nouveau label sur ses bouteilles de vins bios Château Tour de Montrabech. Il a fourni des données telles que la taille du vignoble, des parcelles, le pourcentage de haies, de murets, l’itinéraire technique de fertilisation, d’irrigation, de phytosanitaires, la couverture des sols… « Quand les données sont certifiés par d’autres organismes comme Ecocert pour le bio, Demeter pour la biodynamie, HVE, nous nous en servons car il est inutile de doublonner, précise Sabine Bonnot. Nous utilisons les vertus de chaque label pour dégager des marges de progrès. On retranscrit ensuite les informations dans un référentiel avec des nuances selon le secteur d’activité, la région pour obtenir une grille de lecture simple et claire de la vigne au verre». Exéa s’est donc vu attribuer un B global, A pour les pesticides (les vignes sont certifiées Demeter) et le climat, un B+ pour la biodiversité. « Nous avons planté depuis 2021 5000 arbres et arbustes par an mais ils sont encore petits, détaille Anne Besse, présidente de Famille Exéa. Nous prévoyons de poursuivre les plantations d’espèces endémiques et nous allons réfléchir à réduire la taille de nos parcelles notamment en replantant des arbres de toutes tailles dans les parcelles existantes. Nous étudions également la possibilité de semer des céréales africaines moins gourmandes en eau dans nos champs, de planter de nouvelles haies pour les chauve-souris… » Sans compter les autres productions du domaine (oliviers, amandiers, ruches, potager en permaculture). 

La famille d’Exéa s’est également attachée à réduire l’empreinte de ses packagings avec l’utilisation de papier recyclé sans aluminium ni dorure pour ses étiquettes, de cartons recyclés, de bouteilles légères de moins de 500 g, en supprimant les capsules. Elle travaille également à une meilleure gestion de l’eau en cave. Autant d’actions qui ne peuvent qu’améliorer le Planet-score. Le prix par référence est calculé selon la taille et le chiffre d’affaires de l’entreprise  (à partir de 3€ par an jusque’à quelques milliers pour des entreprises comme Nestlé ou Carrefour). Le label obtenu peut être affiché sur les bouteilles et les fiches techniques envoyées aux acheteurs. « Je suis convaincu que la traçabilité va dans le sens de l’histoire et nous voulons aller encore plus loin dans l’économie circulaire, le développement durable  et la préservation de l’environnement » conclut Anne Besse.

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Les viticulteurs du cognaçais suivent le mouvement 

La colère gronde à tous les coins de l’Hexagone. Le ras bol n’épargne pas les agriculteurs de la Charente-Maritime. Kévin Dumont, Secrétaire Général de la section Jeunes Agriculteurs du département, annonce de nouvelles actions. 

Vous êtes naturellement solidaires du mouvement national mais avec quel discours ?
Cette solidarité est positive, le message est bon, tout le monde comprendra que ça va mal, que le coupe est pleine.  

Sur votre territoire, des actions ont été violentes, notamment auprès des locaux de la MSA de Saintes, quel est votre message quant à l’expression de la colère ? 
On essaye de tempérer les choses mais la colère est telle que c’est compliqué de calmer les ardeurs. On assumera jusqu’au bout les actes qui ont été faits, il n’y aura pas de problèmes à ce niveau-là. 

Mais quelles sont vos revendications ?
En Charente-Maritime, elles reposent déjà et surtout sur la dignité de l’agriculture. On se fait constamment taper sur les doigts par les riverains. Il n’y a pas une journée où il ne se passe pas quelque chose dans le département. On se fait critiquer parce qu’on fait de la poussière avec le tracteur, on travaille le soir ça ne va pas, les traitements, les moissons, le bruit, les lumières, l’autre jour nous avons travaillé sur le gel, de fait en pleine nuit, et bien des gens se sont manifestés pour se plaindre. Et puis les revenus ne sont pas là, les charges augmentent toujours plus, les prix sont au plus bas, c’est dur pour tout le monde. 

Une partie des agriculteurs du département cultive de la vigne pour l’élaboration du cognac, malgré la crise, on sort de 15 à 20 ans d’une très belle conjoncture, comment s’organisent les viticulteurs face à la colère ?  
Les viticulteurs du cognaçais suivent le mouvement. Ils nous rejoignent. C’est sûr que les éleveurs sont davantage dans la panade que les viticulteurs. Mais ils sont complètement solidaires. 

Quelles sont vos prochaines actions ?
Lundi soir nous avons fait une action symbolique vue du ciel avec un message réalisé par des tracteurs. Toute la semaine, des opérations escargots sont prévues un peu partout. Et on prévoit quelque chose sur Saint-Jean-d’Angély…

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Les domaines regardent du côté de la consigne 

Plusieurs membres de France Consigne étaient présents sur le salon Millésime Bio afin de renseigner les vigneronnes et vignerons sur le réemploi des bouteilles. Le système suscite de plus en plus d’envie. 

Comment on fait ? C’est la question que posent beaucoup de vigneronnes et de vignerons, comme Sébastien Bordenave-Coustarret au salon Millésime Bio qui se tient jusqu’à ce soir à Montpellier. Le vigneron du Jurançon est venu jusqu’au stand de France Consigne, pour savoir s’il peut adopter ce geste pour son domaine.

D’autres, comme Pierre Fabre, ont déjà franchi le pas. Il fait partie des précurseurs pour Consign Up, coopérative basée à Toulouse vers laquelle peuvent se tourner les domaines des appellations du Sud Ouest. “J’ai démarré en 2020. Cela fait un moment que cela m’attirait. Je trouvais notamment aberrant de dire que refondre des bouteilles recyclées était plus écolo que de les réutiliser”, insiste le vigneron basé sur l’appellation Gaillac dans le Tarn. Depuis qu’il a adopté la consigne, Pierre Fabre assure que rien n’a changé dans ses habitudes. “J’ai conservé les mêmes modes de distribution. Je précise juste aux clients qu’ils peuvent ramener les bouteilles à des points de collecte consultables sur le site France Consigne”. Pierre Fabre ne voit dans ce système que des avantages : “Cela nous ouvre des portes vers des clients qui recherchent ça. Et pour la même qualité de bouteille, c’est-à-dire des bouteilles de bonne qualité, cela coûte 20 à 25% moins cher que des neuves.” Le domaine Gayrard de Pierre Fabre ne s’approvisionne cependant pas uniquement en bouteilles consignées. “Il n’y a pas assez d’acteurs sur le marché pour avoir suffisamment de bouteilles dans le circuit”, prévient-il. Cependant, cela pourrait changer. “Nous sommes de plus en plus contactés par des domaines viticoles qui veulent se renseigner sur la façon de développer la consigne”, confie Jodie Martin, responsable développement filière pour Consign Up. Bien souvent, les viticultrices et viticulteurs redoutent un procédé trop compliqué, ajoute une tâche dans leur quotidien déjà bien chargé. “Ils n’ont pas le temps de collecter ou de laver, précise encore Jodie Martin. Notre rôle c’est de les rassurer, et de leur dire : on est là pour ça.” 

©E. Centis

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