Château Petit Val : déplacer des montagnes

Dix ans après son rachat par Olivia et Jean-Louis Alloin, cette propriété s’est façonnée une place à part, n’hésitant pas à faire bouger les lignes attendues d’un Saint-Émilion Grand Cru grâce à l’infatigable énergie de son directeur David Liorit. Et ce n’est que le début.

C’est un trio bouillonnant, passionné, qui met autant d’enthousiasme dans ses échanges « familiaux » que dans la façon dont il invente, depuis dix ans, une histoire singulière sur la rive droite du vignoble bordelais. Dix ans, c’est le temps qu’il a fallu pour amener « à l’âge de la maturité » ce château Petit Val qui passe tranquillement du statut de « trublion de Saint-Émilion » à celui de prétendant sérieux au classement pour l’édition 2032. Dix ans de travail, d’efforts et surtout d’audace de la part d’Olivia Alloin, Jean-Louis Alloin et David Liorit.

De 6 à 18 hectares à dix ans
Tout commence donc en 2014 lorsque Olivia et Jean-Louis ont un coup de cœur pour cette petite propriété d’alors 6 hectares, située au nord de Saint-Émilion, dans un vallon – d’où son nom. Olivia a des racines alsaciennes, Jean-Louis des racines beaujolaises ; ils sont tous deux passionnés de la terre (ils possèdent aussi un élevage bovin dans l’Allier) et de la vigne. C’est sur cette appellation libournaise chère à leur cœur qu’ils jettent leur dévolu, après avoir mandaté David Liorit, rencontré sur un autre projet, pour leur dénicher « la » pépite. Ce dernier, qui a fait ses classes au côté de Stéphane Derenoncourt et a conduit un vignoble à Cahors, est un technicien du vin qui ne manque ni d’idées, ni d’énergie pour les réaliser. Entre David et les Alloin, l’alchimie prend : ensemble, ils vont s’employer à faire grandir la propriété, en surface, en qualité de production et en notoriété. Côté foncier, les sols argilo-sableux originels sont complétés en 2015 de parcelles argilo-calcaires à Saint-Laurent-des-Combes, puis tout récemment de 2 hectares sur le plateau calcaire de Saint-Émilion, sans oublier quelques acquisitions du côté de Castillon – portant la superficie totale à 18 hectares aujourd’hui, et une jolie palette de terroirs complémentaires. Côté vin et notoriété, une longue séquence de travaux est entamée en 2017 pour moderniser et améliorer le cuvier, afin de répondre aux exigences qualitatives mises en place par David Liorit. Ces travaux s’étendent à un deuxième chai d’élevage, une grande salle polyvalente (autrefois dédiée au stockage) et un espace boutique / réceptif tout récemment inauguré, avec salons privatisables et grand éventail de millésimes proposés à la vente. Cette saison verra le lancement d’une nouvelle offre de visites, pour développer l’activité œnotouristique.

Une gamme audacieuse
La gamme, elle, s’est considérablement étoffée au fil des années, s’articulant sur des « classiques » et s’élargissant à quelques étiquettes audacieuses. La force de Petit Val est de ne rien s’interdire, une force d’autant plus mesurable que la propriété gère elle-même la totalité de sa commercialisation : elle est donc au contact de son marché, de ses clients directs, elle entend leurs attentes et observe leurs goûts. Privilégiant, pour son saint-émilion-grand-cru, la mise en vente de millésimes prêts à boire, Château Petit Val a encore en stock des 2014, 2015, 2016… et vient juste de mettre en vente son 2018. Autour de la cuvée « classique », on trouve donc une cuvée « premium », Muse du Val, un rosé, un blanc 100% riesling (clin d’œil aux origines alsaciennes d’Olivia Alloin), un rouge 100% cabernet franc élevé en amphores et sans sulfites ajoutés, et le petit dernier de la famille, un 100% malbec qui permet à David Liorit de renouer avec ses années cadurciennes. Il ne fait pas de doute que cette famille est d’ailleurs appelée à s’agrandir encore – il se murmure que quelques plants soigneusement sélectionnés de syrah, grenache et mourvèdre seraient en passe de trouver refuge à Saint-Émilion… Puisqu’on vous dit qu’au château Petit Val, on ne s’interdit rien ! C’est sans doute cela, la clé du succès.

La dégustation
ROSE DU VAL 2023
Bordeaux rosé
15 €
50% merlot 50% cabernet franc, pressurage direct. Couleur rose intense. Nez de violette, rose, guimauve, cerise confite, agrumes, berlingot, touche amylique. Bouche encore sur un côté perlant (la mise en bouteille date de mi-décembre, qui s’estompe vite. Joli équilibre entre la gourmandise et le caractère acidulé, une aromatique flatteuse sur le petit fruit rouge. C’est un rosé plutôt taillé pour la table, doté d’une jolie mâche et tenu par une belle acidité.

ORFÈVRE DU VAL 2020
Vin de France
69 €
Une curiosité, et aussi une rareté (1700 bouteilles environ) ! Un blanc 100% riesling – 30 ares plantés en échalas, travaillés au cheval, sur sols calcaires et sablo-argileux. Élevage mixte entre barrique, œuf mêlant bois et inox, wineglobes… On a la signature variétale du cépage avec une note d’hydrocarbure, une très légère note oxydative, poire et citron confit. Bouche tendue mais charnue, avec une pointe de sucrosité (environ 5 g de résiduel), on retrouve le côté citron confit, on a une note presque orientale et muscatée (eau de fleur d’oranger, eau de rose).

MARGO « Cuvée de cœur » 2021
Saint-Emilion
26,40
100% cabernet franc, 100% amphores (6-7 mois d’élevage), pas de sulfites ajoutés. Un peu de réduction au premier nez. À l’aération il se départit de son côté réduit, il garde du fruit noir, une touche chocolatée. La bouche est campée sur le profil à la fois mûr, juteux et légèrement rustique du cabernet franc. Il assume son grip dans les tannins, le profil côtelé, une aromatique qui convoque la ronce, la baie sauvage, le tour de poivre vert. La fraicheur de menthe sauvage en finale lui va bien ! Une cuvée de 800 bouteilles environ, dont les ventes sont reversées à une association caritative.

CHÂTEAU PETIT VAL 2018
Saint-Emilion Grand Cru
36,90 €
70% merlot 30% cabernet franc. Sur l’évolution connue du millésime 2018, on découvre un nez de fruit noir bien mûr, aux nuances de jus de viande, pruneau, légère touche cendrée. On discerne une fleur mauve sénescente, du bois noble, de l’orange sanguine, de la confiture de cerise noire. Une certaine concentration de fruit se devine. Bouche droite, nette, une matière pleine et affutée, plus monolithique que sphérique, avec des tannins sculptés, une bonne longueur, une finale réglissée conclue par une légère note grillée et torréfiée.

MUSE DU VAL 2018
Saint-Emilion Grand Cru
85 €
50% merlot 50% cabernet franc, sélectionnés sur des coteaux argilo-calcaires et sur la dalle calcaire, des rendements 35 hl/ha. Vinification intégrale dans une barrique debout à fond ouvert, en camion frigorifié. Petite production. Nez plongeant, encre de Chine, densité réglissée, fleur capiteuse, musc, crème de mûre. La bouche est d’une définition précise, juteuse, vibrante, sertie de tannins juteux et pressants. La longueur est savoureuse, on a de la structure et de la persistance, une matière texturée, une bonne maîtrise de l’alcool. C’est un vin à la fois riche, plein et fin.

VALENTINA 2020
Saint-Emilion Grand Cru
28 €
« Valentina », un nom trouvé en hommage à la fille de David Liorit. C’est un 100% malbec (clin d’œil à la période de David à la tête du Mas des Etoiles à Cahors), surgreffé à la place du petit verdot sur une parcelle de 50 ares, sol sablo-argileux. Vinification intégrale, début d’élevage en jarres, puis élevage 24 mois en fûts d’un vin (Muse du Val). Après des essais en 2018 et 2019, 2020 est le premier millésime vraiment concluant sur cette cuvée. Nez de violette, fruit noir un peu sauvage, touche de pierre chaude, la palette se déploie en chocolat au lait sur coulis de cerise, note de cuir… Bouche crémeuse, ample mais aérienne, belle matière digeste et fine, on a de l’épice, de la gourmandise, un petit coup de griffe dans le tannin, c’est bien ajusté, avec une dimension savoureuse, légèrement entêtante en finale.

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100 ans de biodynamie à Millésime Bio

Pile-poil un siècle après le cours aux agriculteurs de Rudolf Steiner, la biodynamie connaît toujours une croissance du nombre de producteurs certifiés. Demeter et Biodyvin, les deux labels indépendants qui régissent la pratique, sont présents en force à Millésime Bio, avec plus des 200 domaines exposants.

1924-2024, bref retour historique
Il y a 100 ans en Pologne, Rudolf Steiner, philosophe autrichien du XIXème siècle, donnait son fameux cours aux agriculteurs. Une série de 8 conférences à destination des paysans qui subissaient déjà les effets de l’industrialisation de l’agriculture. Bien que les origines de la pratique reviennent toujours au célèbre fondateur de l’anthroposophie, le mot biodynamie et ses procédés actuels ne sont pas de lui, c’est le résultat des travaux de centaines de femmes et d’hommes au cours du XXème siècle. Notons par exemple ceux d’Alex Podolinsky sur les préparations dans les grands espaces australiens ou l’invention du calendrier des semis par Maria Thun dans les années 60. Dans les années 1970, le vigneron François Bouchet expérimente les pratiques dans les vignes, c’est le début de l’aventure dans le vignoble !

L’organisation Demeter est fondée au début des années 30 et arrive en France en 1979 sous forme associative, le syndicat biodyvin est quant à lui créé en 1995. Près de 800 domaines sont certifiés ou en conversion en ce début d’année 2024.

Des cahiers des charges parmi les plus exigeants du marché
Souvent critiquée pour ses préparations sous influence du cosmos, on oublie de préciser que la biodynamie est avant tout une pratique bio reconnue par l’État français en 1982, soit trois ans avant le tout premier cahier des charges officielles d’une agriculture biologique certifiée. Demeter et Biodyvin sont deux organisations qui s’appuient sur le cahier des charges bio, en y ajoutant pléthore de règles strictes qui évoluent au fil des années.

Biodyvin prône le moins d’interventionnisme pour ses domaines, à la fois à la vigne qu’au chai” nous confie Justine Saurel du domaine Montirius (Hall B2 | Stand 434). Avant d’ajouter “Rien n’étant interdit dans les faits mais les règles du syndicat sont claires, les vigneronnes et vignerons doivent justifier de l’utilisation d’intrants œnologiques pour faire leur vin”, une décision défendue devant les membres du bureau qui a pour effet l’élaboration de vins au plus proche des terroirs.

Demeter s’appuie sur un cahier des charges conséquent, de plus de 180 pages avec là aussi des prérogatives strictes” nous indique Matthieu Boesch du domaine Léon Boesch (Hall B2 | Stand 642). Si les préparations y sont obligatoires, les domaines adhérents doivent également inclure des programmes d’intégration de biodiversité dans et autour de leurs parcelles cultivées (à hauteur de 10% de la surface cultivée). Gestion des déchets, volet sociétal et écologique ajoutés, l’organisation interdit notamment le fret aérien pour le transport de matières premières. Question vinification, moins d’une vingtaine d’additifs oenologiques sont autorisés, notamment le levurage ou la pasteurisation. 

Des règles strictes, dans les vignes et dans les chais, qui présentent aujourd’hui de nombreux bénéfices pour les domaines et les consommateurs, des sols en meilleure santé et des vins souvent récompensés !

Une table ronde “BIO-Dynamie : les meilleurs labels environnementaux?” est organisée le mercredi 31 janvier à 10h en salle de conférence et animée par notre journaliste Willy Kiezer.

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Les Vins de Bordeaux s’incarnent dans une nouvelle campagne

En ce début d’année 2024, les Vins de Bordeaux lancent une nouvelle campagne de promotion s’articulant autour des visages de femmes et d’hommes qui font vivre le vignoble girondin au quotidien. Une communication « à taille humaine » qui s’apparente à une opération reconquête dans un contexte pour le moins tendu.

Enfin de grands sourires à Bordeaux ! Entre ventes en berne, vignes arrachées et séquelles d’un #BordeauxBashing qui, bien que moins virulent qu’il y a quelques années, a laissé des traces profondes, le vignoble bordelais veut contrecarrer la sinistrose en envoyant un message positif. Pour changer son image auprès du grand public, séduire de nouveaux consommateurs et redonner un souffle d’espoir à tous ses acteurs, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) a planché sur une nouvelle campagne de promotion qui vient d’être dévoilée. Sous le slogan « Ensemble, tous singuliers » (« Join The Bordeaux Crew » à l’international), cette campagne conçue avec l’agence So Bang met en avant les visages authentiques de femmes et d’hommes qui font vivre le vignoble girondin – au total, une centaine de personnalités (vignerons et négociants, cavistes, chefs, barmans, etc.) choisies à l’issue d’un casting auprès de l’ensemble de la filière.

Les mots d’ordre de cette campagne : « bousculer » (redonner envie aux consommateurs d’aujourd’hui et de demain), « rassembler » (une communication construite par, pour et avec la filière) et « raconter » (une saga autour des singularités de Bordeaux, incarnée par ses femmes et ses hommes). L’engagement environnemental, l’arrivée d’une nouvelle génération, la passion des terroirs, la diversité et l’évolution des styles de vins produits dans le Bordelais sont autant de messages qui figurent au cœur de la campagne, et dont les visuels ont été pensés comme des affiches de cinéma. Ces derniers valorisent aussi bien les différentes appellations ou sous-régions du vignoble, que la diversité de couleurs produites et les grands labels environnementaux, à commencer par le Bio et « Bordeaux Cultivons Demain ».

Cette campagne prend vie dès ce début d’année 2024 à travers des campagnes digitales, socle de la construction de la communauté. Elle se dévoilera également avec de l’affichage, dans la presse, lors d’événements et festivals grand public (comme La Tournée des vins et Terroirs de Bordeaux en France en mars, Bordeaux Fête le Vin à Bordeaux en juin, et les fêtes du vin à l’international), des rencontres professionnelles (Wine Paris & Vinexpo Paris en février), etc. Cette stratégie multicanale est déployée en France, au Royaume-Uni, en Belgique, aux États-Unis, puis au Japon et en Chine en 2025. Un film sera également dévoilé le 5 février.

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3 questions à Nicolas Richarme, président de SUDVINBIO

La traditionnelle représentation du salon Millésime BIO a lieu en ce moment au Parc des Expositions de Montpellier. Au détour d’une allée, nous avons posé quelques questions à son Président Nicolas Richarme.

Comment démarre cette édition 2024 et quels sont les objectifs ? 
Quelques heures après l’ouverture du salon, la direction et moi étions déjà contents du succès de l’évènement. Plus de visites que l’an dernier au même stade, la première journée a donc bien fonctionné. En 2023, nous avions accueilli environ 10 000 visiteurs sur les trois jours de représentation. Cette année, nous espérons 10% de plus malgré le contexte de blocage des agriculteurs, que nous soutenons au passage. La courbe d’inscriptions en ligne était très bonne, sauf ces trois dernières journées, certaines personnes ont dû avoir peur des manifestations.

Quelles sont les nouveautés cette année ?
Pour cette 31ème édition, la grande nouveauté est l’accès aux conférences pour les personnes non inscrites au salon. La raison ? Énormément de travail pour nos équipes et leurs conférenciers pour les organiser, il serait dommage de ne pas en faire profiter le plus grand nombre. L’édition 2024 accueille également une cinquantaine d’exposants producteurs d’autres alcools, notamment la bière, le cidre, les spiritueux et les gins. Enfin, nous avons créé des espaces dédiés aux vins en vrac et aux vins biodynamiques, pratique qui fête ses 100 ans cette année.

Comment voyez-vous les prochaines éditions ?
Notre salon est spécifique, international et au sein d’une région, cela nous met à part. En revanche, nous pensons qu’il y a trop de “off”, on doit surveiller cela. Au fur et à mesure des années, le nombre de salons autour de Millésime Bio a augmenté de façon considérable, ils ont profité et profitent de notre notoriété et cela impacte aujourd’hui notre visitorat. Il faut bien comprendre que Millésime Bio n’est pas là pour faire de l’argent, tous les fonds générés sont reversés à dans la communication et la promotion de l’agriculture biologique. Nous ne sommes pas là pour interdire quoi que ce soit mais on peut quand même le dire “les off nous mettent un peu de bâtons dans les roues”.

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Les Baux bios

2023 est le premier millésime bio pour l’appellation Baux-de-Provence, 11 domaines qui sont désormais tous certifiés dont 7 présents sur le salon Millésime bio. L’AOP est parmi les premières de France (avec Calvi) à pouvoir revendiquer le tout bio. Mais la démarche n’est pas nouvelle dans l’appellation.

C’est le domaine des Terres Blanches qui avait initié le bio dans les vignes dès sa création à la fin des années 60, à l’initiative du propriétaire de l’époque Noël Michelin. A l’époque, le label bio n’existait pas mais le vigneron avait banni de son vignoble les engrais chimiques, les désherbants et les insecticides. « En pleine période d’expansion des produits phytosanitaires, c’était audacieux de défendre ce mode de culture et on garde d’autant plus précieusement cet héritage que nous ne sommes qu’en Baux de Provence », insiste le responsable commercial Simon Nouguier. Noël Michelin a d’ailleurs été l’un des artisans de l’appellation devenue AOC en 1995 et le premier président du syndicat.

Ont suivi le Mas de Gourgonnier, La Vallongue, Château Romanin quand Jean-Pierre Peyrot avait confié le vignoble à Jean-André Charial, le chef de Baumanière, « Les domaines se sont convertis progressivement pour préserver ce cadre magique et idyllique des Baux mais beaucoup étaient déjà en lutte raisonnée » rappelle Caroline Missoffe (Mas de la Dame) présidente de l’appellation. Le dernier à avoir sauté le pas a été le Mas Sainte Berthe. Le maître de chai Christian Nief voulait se garder la possibilité de traiter l’oïdium en cas de besoin et préférait ne pas être certifié mais à son départ en retraite, le propriétaire, la famille Rolland, a rejoint la dynamique collective. Le dernier arrivé dans l’appellation, le Domaine Metiiot, est passé d’emblée en AB. Dalmeran qui a changé de propriétaire en 2021 n’envisage pas de changer de modèle : « Puisque nous déclarons toute notre production en Baux et que tout le monde est en bio, il faut continuer à conforter et promouvoir cette belle identité » estime Julie de Germay la nouvelle propriétaire avec son mari Nicolas.

©F. Hermine

Des blancs en croissance sur un terroir de rouges
Ce premier millésime 2023 a été « plus productif au global que le 2022 grâce aux pluies de juin et parce que nous sommes parvenus à bien gérer les attaques de mildiou. C’est une très belle récolte pour les blancs et les rosés, il manquera peut-être un peu d’équilibre sur l’acidité pour les rouges mais ce sera quand même un beau millésime ».

Le 100% bio de l’appellation ne manque pas de susciter l’intérêt des consommateurs mais aussi des acheteurs comme ceux qui défilent sur les stands des sept domaines présents sur Millésime Bio. « On profite de plus en plus de l’image globale bio de l’appellation, aidés en cela par l’œnotourisme qui génère des ventes croissantes au domaine » précise Simon Nouguier. « Nos visiteurs nous posent encore beaucoup de questions, en particulier sur les intrants dans les vignes, sur le cuivre, les sulfites, commente Caroline Missoffe. En général, ils s’intéressent plus aux pratiques au vignoble qu’en cave ». 

L’AOP produit sur 233 hectares et 8 communes 53% de rouges (75% en 95) 39% de rosés, 8% de blancs, ces derniers étant en hausse depuis la rentrée de la couleur en AOP avec le millésime 2010. « Depuis l’an dernier, beaucoup de domaines replantent du blanc notamment de la roussanne, du rolle et grenache blanc, Chez nous, on constate que nos plus gros clients ont baissé leurs achats de rosés au profit des blancs. Nous avons un beau terroir de rouges mais les blancs commencent à gagner du terrain » conclut Caroline Missoffe.

Sont présents sur Millésime Bio :
Domaine des Terres Blanches et Domaine de la Vallongue HB2-634
Domaine Dalmeran HB3-1312
Domaine de Metifiot HB1-212
Château Romanin H4- 1613
Domaine de Lauzières HB3- 1337
Mas de Gourgonnier HA4-1423

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[Entretien] Preston Mohr, nouveau directeur général de Wine Scholar Guild 

Taxés d’arrogants à l’étranger mais très critiques sur eux-mêmes, les Français n’ont pas de meilleurs ambassadeurs que les étrangers convertis à leur cause. Preston Mohr, natif du Minnesota, nouveau directeur général de Wine Scholar Guild en est persuadé : le vin ne se résume pas à la dégustation, il s’accompagne d’un art de vivre et d’une histoire qu’il faut enseigner. Entretien. 

Qu’est-ce qui, dans votre parcours, vous a mené en France ? Comment le vin est devenu une passion ? 
Je suis arrivé pour la première fois en France en 2003 dans le cadre d’un échange universitaire. L’art de vivre m’a marqué. Déterminé à revenir, j’ai obtenu un nouveau visa en 2005 en tant qu’enseignant en langue vivante. Très vite, en parallèle, j’ai travaillé pour une entreprise de locations saisonnières. Outre le quotidien qui consistait à gérer les arrivées et les départs, j’ai rencontré des milliers d’étrangers, américains, canadiens, australiens qui cherchaient à en savoir plus sur la gastronomie et le vin français. Cette expérience m’a inspiré la création de Paris by the Glass en 2009. Il s’agissait d’organiser des tours de vignobles et des visites de boulangeries, de fromageries etc. afin de faire découvrir la cuisine et le vin français aux touristes étrangers. C’est ce qui m’a amené à m’intéresser davantage au vin. J’ai d’abord passé le WSET jusqu’au niveau quatre en 2011 puis, j’ai fait un master aux Etats-Unis spécialisé en hôtellerie et tourisme. Je n’y suis resté que deux ans. Entre-temps, j’avais acquis la nationalité française et comme la France me manquait, je suis revenu en 2019. En 2021, Julien Camus m’a proposé le poste de directeur marketing de WSG. Très intéressé par la mission d’enseignement, j’ai accepté. Depuis janvier 2024, je suis devenu directeur général.  

Qu’est-ce qui distingue la formation dispensée par Wine Scholar Guild ? 
L’entreprise existe depuis 2005, créée dans un contexte de sentiment anti-français aux Etats-Unis (la France avait refusé de soutenir les Etats-Unis en Irak), elle s’appelait à l’origine French Wine Society avant de s’ouvrir à d’autres vignobles européens et de devenir la Wine Scholar Guild. 

Nos programmes, en particulier les « essentials », contrairement à d’autres formations, ne s’intéressent pas qu’au vin. Derrière chaque vin, il y a des vignerons, une histoire et une culture. C’est en familiarisant nos étudiants avec cet environnement qu’ils savent ensuite décrypter les étiquettes. Cette culture européenne nous la véhiculons également en mettant l’accent sur les accords met-vin.  

Ensuite, nos diplômés peuvent s’appuyer sur notre réseau grâce à un support digital. Les discussions sont animées par nos responsables de programmes qui peuvent, le cas échéant, apporter des mises à jour et surtout promouvoir les échanges entre les étudiants. 

©Wine Scholar Guild

Quels sont vos projets pour WSG ? 
Nous préparons actuellement deux nouveaux projets pour 2025. Nous élargirons notre offre avec le cursus German Wine Scholar qui s’ajoutera donc aux formations sur les vins français, espagnols et italiens. Et nous avons un projet de diplôme de dégustation afin de reprendre les bases de la dégustation géo-sensorielle.

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Cépages endémiques de Fronton et de Gaillac : assemblage ou pas ?

Aujourd’hui on peut affirmer que la plupart des AOP ou IGP du Sud-Ouest assoient leur singularité sur un patrimoine ampélographique largement réapproprié et fer de lance de leur communication. Fronton et Gaillac, toutes les deux détentrices de cépages endémiques, questionnent les voies à emprunter pour dessiner un vin identitaire et repérable, entre assemblage ou production valorisant le mono-cépage.

Fronton, hors négrette point de salut ?
Le retour en grâce de la négrette, s’il ne date pas d’aujourd’hui, montre indéniablement un intérêt croissant auprès de la quarantaine de domaines indépendants du frontonnais pour ce cépage distinctif et puissamment différenciateur. D’autant qu’il semble acquis que ce cépage autochtone pourpre et particulièrement aromatique coche aujourd’hui un certain nombre de cases pour cavistes, bistrotiers et restaurateurs en mal de vins gourmands de lieu ou comme le dit Jérôme Gagnez, de canons de comptoir très bien fait et tout à fait originaux. La prise en compte de l’importance de ce patrimoine ampélographique a d’ailleurs occasionné chez certaines vigneronnes et certains vignerons de Fronton l’impérieuse nécessité de créer, à l’initiative de Frédéric Ribes, le Collectif Négrette en 2019 (2). Il regroupe une dizaine de vignerons qui se sont réunis pour mettre en avant le cépage identitaire de l’AOP après avoir identifié avec l’IFV les terroirs les plus intéressants. On imagine qu’il encourage les bonnes pratiques pour révéler la grandeur et la singularité de ce cépage qu’il soit élevé en barrique, en cuve ou en amphore. La dégustation réunissait des vins issus de négrette et des vins d’assemblage issus de négrette et, selon, de cabernet franc, cabernet sauvignon, gamay ou syrah. Si, une certaine impatience, habitait les dégustateurs, réunis dans la grande salle en sous-sol de la Maison des Vins de Fronton, à l’idée de retrouver la négrette, on a pu souligner la qualité globale des 52 vins dégustés (1), dont quelques Vins de France et une poignée d’intéressants blancs de Bouysselet, aspirant sérieux à la qualification d’AOP Fronton blanc. Il en est ressorti que l’association du grand cépage local avec la syrah ou encore le cabernet sauvignon s’avéra souvent judicieuse et très équilibrante. Loin de tirer un enseignement définitif, force est de constater que le caractère (bien) trempé de la négrette convenait aux dits cépages et que les traits distinctifs du local de l’étape était même souvent réhaussés par les cépages complémentaires. On pourra cependant parier sur le fait qu’un apport plus mesuré du bois permettra l’émergence de grandes cuvées issu de la belle et seule négrette. 

Coups de cœur Terre de vins

Château Bouissel – Le Bouissel Fronton 2019

Château Boujac – Kelina Fronton 2022

Lionel Osmin – Bouysselet 2020

(*) La moyenne des prix des bouteilles s’établissait autour de 13 euros TTC, avec des prix compris entre 6 et 23,5€.

Gaillac à la quête des vins de lieux
La dégustation sise dans la belle bâtisse rose et bruissante d’un Tarn tout proche aura révélé la voie royale que constitue pour les dynamiques AOP Gaillac et IGP Côtes du Tarn la réappropriation du patrimoine ampélographique du gaillacois. Une palette aussi large que passionnante tant cette « bibliothèque » offre de lectures possibles des différents terroirs pour les 300 exploitations ou domaines. Vous retrouverez chez de nombreux vignerons, souvent également présents dans l’association Terres de Gaillac (2), un engagement jubilatoire pour promouvoir en blanc le loin de l’œil, l’ondenc, le mauzac ou encore en rouge le braucol (ou fer servadou), le duras ou le prunelart. Les « universels » gamay ou merlot semblent désormais connaitre un certain désamour. Une mosaïque de singularités qui fait aujourd’hui tout l’intérêt de des AOP Gaillac ou Gaillac Premières Côtes et de l’IGP Côtes du Tarn présentent sur ce territoire de terrasses, de coteaux, de plateaux et de plaines d’une superficie de 6 800 hectares. La force d’une AOP réside bien entendu dans sa compréhension des terroirs pour leurs associer les bons cépages. A la suite de l’emblématique Robert Plageoles et aujourd’hui dans le sillage de Terres de Gaillac, les gaillacoises et les gaillacois travaillent à cette adéquation pour livrer des vins parfaitement identitaires. La vérité de la dégustation des 94 cuvées, dont 30% provenait de mono-cépage locaux, démontra l’étendue des possibles en blanc sec, en moelleux comme en rouge (*). Parmi les cuvées qui retenaient notre attention une large majorité provenait de mono-cépage avec un large plébiscite du braucol, souvent associé à la syrah et en blanc du loin de l’œil parfois associé au mauzac. Des vinifications, des extractions et des élevages adaptés ont largement rebattu les cartes de l’AOP permettant l’émergence de vins de lieu distinct, aux marqueurs ampélographiques parfaitement identifiables. On ne peut que ce réjouir de cette Histoire – plusieurs fois millénaires, dit-on – en train de se réécrire ! 

Coups de cœur Terre de vins

Domaine Labarthe – blanc sec AOP Gaillac Premières Côtes 2022

Domaine Rotier – Renaissance AOP Gaillac Moelleux 2019

Domaine Barreau – L’ancestral – AOP Gaillac rouge 2018

(*) Les prix des vins dégustés allaient de 6,50 à 23,50 (nous ne tiendrons pas compte du vin de voile à plus 50€) pour une moyenne située aux alentours de 13 euros.

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La nouvelle ère de Château Dassault

Nouvelles installations techniques, surface foncière élargie, vignoble restructuré, vins plus précis : le grand cru classé saint-émilionnais de la famille Dassault se donne les moyens d’entrer résolument dans la cour des grands.

En 1955, le grand industriel Marcel Dassault se prend de passion pour une propriété de Saint-Émilion, le château Couperie. Il en fait l’acquisition et la rebaptise de son patronyme. Pour Marcel Dassault et sa famille, ce vignoble est d’emblée bien plus qu’un investissement ou une diversification : c’est un point d’ancrage, matérialisé par sa demeure Second Empire et son parc classé de 5 hectares. Au fil des générations (la troisième est actuellement aux commandes, incarnée notamment par Laurent Dassault pour ce qui relève des activités viticoles du groupe sous la bannière Dassault Wine Estates), cet attachement et cette implication ne se sont jamais démentis. Ils ont d’abord été salués par une entrée au classement des crus de Saint-Émilion, dès 1969. Puis plus récemment, par une série de décisions fortes qui témoignent de la volonté familiale de positionner ce domaine encore plus sur le devant de la scène.

Un vignoble patiemment agrandi, une palette de terroirs enrichie
Le premier signal fort est l’agrandissement de l’assiette foncière de la famille Dassault à Saint-Émilion. Celle-ci, longtemps restée concentrée sur les 24 hectares initiaux de Château Dassault, s’est étendue en 2002 au château La Fleur (6,5 hectares en Saint-Émilion Grand Cru), puis en 2013 à un autre cru classé voisin, le château Faurie de Souchard (12,5 hectares) et enfin en 2016 au château Trimoulet (15 hectares qui viennent s’intégrer dans La Fleur). « Au cours des dix dernières années seulement, la superficie de la famille a doublé », souligne le directeur général Romain Depons, qui forme avec la directrice commerciale Valérie Befve le tandem opérationnel de Dassault Wine Estates. « Cela nous donne un ensemble très cohérent avec d’un côté, les 22 hectares de Château La Fleur en Saint-Émilion Grand Cru, et de l’autre, les désormais 39 hectares de Château Dassault en Grand Cru Classé ». En effet, à la faveur du dossier de classement 2022, les vignes de Faurie de Souchard ont été intégrées dans le parcellaire de Dassault, ce qui a permis de gagner à la fois en volume de production et en diversité de terroirs.

Cet agrandissement, qui était envisagé dès l’acquisition de Faurie de Souchard, constitue l’un des axes de la stratégie développement de Dassault Wine Estates. La restructuration d’une partie du vignoble, entamée en 2015 et destinée notamment à augmenter les proportions de cabernet franc et cabernet sauvignon (respectivement à hauteur de 30% et 10% d’ici 4 ou 5 ans, le solde bien sûr en merlot), est un autre axe majeur, en concordance avec les effets du changement climatique mais aussi une exploration plus fine des sols de Dassault – répartis entre la matrice sablo-argileuse « historique » du domaine et les facettes argilo-limoneuses, voire calcaires de Faurie de Souchard.

Un nouveau cuvier, fruit de quatre ans de réflexion et de travaux
« Pour accompagner cet effort consenti au vignoble, nous devions nous doter d’un outil technique plus performant pour la vinification et l’élevage de nos vins », avance Romain Depons. Ainsi, en 2018, a été lancé un appel d’offres pour l’édification d’un nouveau cuvier, à l’issue duquel a été choisi le cabinet bordelais A3A (Guy Troprès et Caroline Marly). « La famille Dassault souhaitait un bâtiment d’abord tourné vers l’efficacité et l’amélioration de la qualité des vins, offrant un grand confort de travail à nos équipes et incluant une dimension environnementale, économe en énergie et en impact carbone, mais sobre sur le plan architectural », précise Romain Depons. Le projet, quelque peu retardé par la pandémie de Covid-19, connaissait son premier coup de pioche en janvier 2021, pour une livraison à la veille des vendanges 2022.

Se déployant sur trois niveaux et 3500 m2, ce nouveau chai, lumineux, spacieux, affiche toutes les caractéristiques techniques attendues aujourd’hui dans un Grand Cru Classé. Plus de 40 cuves inox gravitaires et thermorégulées, d’une contenance allant de 61 à 71 hl, sont dédiées à la vinification, dans un écrin de béton et d’acier qui confine à l’épure (mais où se nichent quelques détails élégants, comme le grand pilier cylindrique abritant l’ascenseur et les poutres métalliques dont profilage pourrait presque être un clin d’œil à l’aviation). Sous nos pieds, à 7 mètres de profondeur, éclairé d’un puits de lumière, le chai d’élevage présente une capacité au sol de 700 barriques – on y trouve aussi 4 amphores, 3 foudres de 20 hl, des barriques de 500 litres, témoignant de l’évolution des choix de contenants pour « composer » l’élevage des vins, auxquels s’ajoutent deux grandes cuves béton figurant au rez-de-chaussée. Enfin, au niveau supérieur, une vaste salle de dégustation offrant un panorama circulaire sur le vignoble et sur une sculpture originale de Bernar Venet, pouvant faire office de salle de réception avec double terrasse, complète ces installations de haut vol.

Les astres semblent donc alignés pour accompagner la progression de Château Dassault, qui a déjà le classement 2032 en ligne de mire – pour y maintenir son rang et aussi pour y emmener avec lui le château La Fleur, qui va bénéficier de son agrandissement mais aussi des anciennes installations de Dassault. L’équipe dirigeante a, pour continuer sur cette belle dynamique, changé aussi d’œnologue-consultant depuis le millésime 2023, sollicitant Thomas Duclos du laboratoire ŒnoTeam. Avec une telle accélération, on devrait rapidement franchir le mur du son.

La dégustation – double verticale 2018-2021
Intéressante évolution de Château La Fleur sur ces quatre millésimes : si le 2018 présente un profil assez concentré, où le merlot ultra majoritaire (92%) décline des arômes de prune et de pruneau ainsi qu’un boisé encore marqué, le 2019 séduit par son parfum plus floral, son équilibre entre finesse et jutosité. Une jolie bouteille qui se présente très bien actuellement. Le 2020 à ce stade semble plus fermé mais prometteur, arborant une concentration maîtrisée, une belle ossature qui devrait lui garantir un bon potentiel de garde. Le 2021, en retrait par rapport au trio précédent, se signale par son fruit à noyau croquant, son jus digeste et souple. Il sera rapidement prêt à boire. Notre recommandation d’achat : Château La Fleur 2019, Saint-Émilion Grand Cru, env. 30-35 €.

Château Dassault affiche un « effet millésime » assez similaire à La Fleur, tout en plaçant les curseus un peu plus haut. Le 2018 présente un fruit noir dense, confiture de mûre, figue séchée, touche d’herbes médicinales et de chocolat noir. La bouche est droite, articulée sur des tannins fermes, conclue par des notes de torréfaction. Le 2019 arbore un nez pulpeux, gourmand, un joli crémeux teinté de notes racinaires. La bouche est sapide, juteuse, escortée d’un joli grain de tannins et portée par une jolie acidité. On franchir un palier avec le 2020, à la palette aromatique riche (fruit noir dense aux accents orientaux, encens, datte, liqueur de café…) La bouche est en équilibre entre une chair musculeuse, des tannins vifs et une belle énergie qui étire le vin et lui confère une bonne persistance. Sans surprise,le 2021, à la forte proportion de cabernet(s), se révèle plus élancé, campé sur d’agréables notes de baies sauvages et des tannins mordants. Notre recommandation d’achat : Château Dassault 2020, Saint-Émilion Grand Cru Classé, env. 45-50 €.

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Un voyage au cœur de Pomerol, terre de grands vins

Le lundi 12 février 2024, de 18h à 21h, une trentaine de propriétés de l’appellation bordelaise Pomerol vous donnent rendez-vous à l’InterContinental Paris – Le Grand (Paris 9ème), pour la septième édition de cet événement devenu incontournable. Pourquoi vous ne pouvez pas le manquer ? Explications. N’attendez plus pour réserver votre place ici ! 

Pour aller à la rencontre d’une prestigieuse pépite 
Voisine de Saint-Emilion, sur la rive droite bordelaise, Pomerol est l’une des plus petites appellations bordelaises, avec ses quelque 800 hectares. Plantées sur un plateau descendant en terrasses successives vers la vallée de l’Isle, au confluent de la Dordogne, les vignes jouissent de conditions idéales. Au cœur de la centaine de vignobles,  le plus souvent familiaux et de petite taille, elles sont cultivées par des vignerons passionnés à la façon d’un jardin, dans une philosophie d’artisanat haut-de-gamme. À la clé : des nectars rouges haute-couture, avec à chaque millésime seulement quelques milliers de caisses de vin à la vente. 

Pour découvrir des vins pour toutes les envies
Certes rares et précieux car produits en quantités très limitées, les vins de Pomerol n’oublient pas pour autant d’afficher un profil  gustatif accessible à tous, novices comme amateurs. Dominant les assemblages, l’emblématique cépage merlot (qui représente 80 % de l’encépagement de l’appellation, aux côtés des cabernets franc et sauvignon) est à l’origine de vins souples et fruités, veloutés à souhait. Jouant la carte de la gourmandise, ces nectars sont abordables dès leur prime jeunesse, tout en se doublant d’une remarquable finesse et d’une complexité portée par une belle structure, permettant d’encaver ces vins de nombreuses années. 

Savourer une soirée sous le signe de la convivialité
Sans les hommes derrière les bouteilles, la dégustation n’aurait pas la même dimension ! Désireux de faire découvrir leur terroir, leur savoir-faire et leurs vins, les propriétaires ou les représentants des propriétés seront présents en personne pour échanger avec les participants. Avec l’envie de démystifier une appellation encore parfois perçue comme inaccessible, et de répondre, dans une œuvre pédagogique, à toutes les interrogations qui surgiraient à l’esprit des amateurs présents. 

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[Millésime BIO] Une master-class « Hybrides, résistants : les cépages de demain » animée par Alexis Zaouk

Ce mardi 30  janvier, le meilleur jeune caviste de France 2020 et caviste d’argent 2022 au Concours du meilleur caviste de France (La Cave d’Alex, Nanterre) animera de 11h30 à 12h30 (salle 2) cette master class thématique (traduite en anglais), entre apprentissage théorique et dégustation.

Comment as-tu eu l’idée d’animer cette master-class ? 
La Fédération des Cavistes Indépendants (FCI) dont je suis membre est partenaire depuis deux ans de Millésime BIO. Dans le cadre de ce partenariat, le salon nous propose à chaque édition des thèmes de conférences et master-class à animer. Je ne connaissais pas du tout cette thématique, c’est pour ça que je l’ai choisie !

Comment as-tu abordé la préparation de cette master-class ?
J’ai tout découvert. J’ai commencé mes recherches sur ces cépages nés de la fécondation de deux cépages, un très résistant aux maladies et aléas, l’autre plus fragile mais choisi pour ses aptitudes organoleptiques. Je suis allé rencontrer des vignerons qui cultivent ces cépages et j’ai dégusté leurs vins.  

Comment se déroulera cette master-class ? 
Elle débutera avec un peu de théorie, pour expliquer ce que sont ces cépages, pourquoi et où on les retrouve en France. Ensuite, place à la dégustation de cinq vins : un rivairenc blanc du domaine Ampelhus, un floréal blanc du domaine Sequentis, un rosé issu d’artaban et de muscaris du domaine de La Clausade, et enfin deux rouges, un du domaine du Fief noir issu de cépage grolleau et un issu de piquepoul noir du domaine Ampélhus. A travers cette heure, mon but n’est pas de  convaincre les gens, mais de faire découvrir cette thématique en transmettant ce que j’ai appris, et peut-être de donner envie aux gens d’ensuite approfondir ce sujet.

Prolongeras-tu ensuite cette thématique auprès de tes clients à la Cave d’Alex ?
Oui, je me suis ouvert à ce nouveau monde et j’ai référencé certains de ces vins, comme ceux du domaine Sequentis. Dans la continuité, j’organise une soirée dégustation à thème sur ce sujet le jeudi 8 février de 19h à 21h pour le faire découvrir à ma clientèle, autour de la dégustation de cinq vins et d’un cocktail dînatoire avec des tapas (sur inscription sur www.lacavedalex.fr, 45€).

Inscriptions à la master class en suivant ce lien

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