« L ‘Odyssée du vin » de Jérémy Cukierman

A l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage, entretien avec Jérémy Cukierman, Master of Wine.

Pourriez-vous revenir sur votre initiation au vin et votre parcours qui vous a mené jusqu’au titre de Master of Wine ?
J’ai commencé ma carrière dans la communication en étant acheteur média, sans n’avoir aucune vocation à faire ce métier-là. J’ai pu rencontrer une bande de joyeux drilles aux profils épicuriens, l’un étant fils de guide gastronomique, un autre ayant monté un restaurant avec une sacrée carte des vins… Nous avons alors commencé à arpenter les régions viticoles, les bonnes tables. J’ai dépensé sans compter, j’y passais mes week-ends, jusqu’à me demander s’il ne fallait pas envisager un changement de cap. Avec deux de mes acolytes nous avons monté une agence événementielle spécialisée dans le vin, un système de vente sur allocation et des points de vente sur Paris. Au bout de six années, j’ai voulu en savoir encore davantage et me suis investi dans la formation du WSET. J’ai passé les différents niveaux étudiants, puis celui d’instructeur me permettant d’enseigner dans le cadre de ce diplôme. J’ai pu côtoyer lors de ces différentes épreuves des Masters of Wine qui m’ont encouragé à m’engager dans ce nouveau défi. J’ai passé quatre années et demi en apnée avec un rythme de travail très intense. En mars 2017, au terme d’une préparation de longue haleine, j’ai décroché la timbale. Entre temps, j’avais pu commencer à écrire sur le vin, j’avais lancé mon premier livre et débuté des activités de consulting. Grâce au titre de Master of Wine, j’ai pu avoir de nouvelles opportunités notamment au sein de la Kedge Wine School.

Vous aviez déjà écrit plusieurs ouvrages avant celui-ci, qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre ce nouveau projet ?
C’est un retour à mes premiers amours. Mon dernier livre traitait des enjeux climatiques, avec une approche un peu plus technique. Ce que j’aime avant tout, c’est raconter des histoires et c’est ce que j’ai voulu faire dans le cadre de ce nouveau projet. Il me tenait à cœur de transmettre ces récits de voyage, de rencontre et d’émerveillement. Les angles d’attaque sont multiples, géologiques, historiques, émotionnels. Pascaline Lepeltier, qui a rédigé la préface, a raison lorsqu’elle dit que c’est sûrement mon livre le plus personnel.

Le monde du vin recelle de talents, de personnalités, de styles, comment avez-vous entrepris votre choix des vignerons et propriétés qui jalonnent ce nouvel ouvrage ?
Ça s’est fait au feeling… Je suis un passionné des vins de voile, c’était une évidence de les évoquer. J’aime parler des grands oubliés, les vins doux ou fortifiés. Les insoumis, défricheurs, ou ceux qui adoptent une approche différente me plaisent aussi. La sélection s’est ainsi faîte, au gré de mes envies !

La notion de lieu a une part centrale dans votre ouvrage. Au-delà d’une dimension purement terroiriste, l’esthétique est souvent mise en avant. Quelle part occupe-t-telle selon vous dans le goût que l’on porte au vin ?
Quand on boit un vin, on boit une histoire qui débute par la terre sur laquelle il voit le jour. Le vin est un formidable moyen de transport et faire voyager les gens constituait mon envie initiale. J’ai pu remarquer qu’un grand terroir avait toujours quelque chose de très esthétique. Le travail formidable des photographes qui ont collaboré à cet ouvrage permet aussi de raconter ces lieux.
L’image dit parfois bien plus que les mots et vient en parfait complément du texte.

Votre livre est un voyage initiatique à travers les régions viticoles du monde entier, s’il ne devait en rester qu’une, laquelle garderiez-vous ?
On me pose souvent cette question et je suis toujours incapable d’y répondre (rires). Mon premier amour, ce sont les vins du Rhône septentrional. Comme je l’ai dit, je suis fou des vins doux et fortifiés. Les « vins de temps », ce qui demandent de la patience, m’animent aussi tout particulièrement. J’ai une passion pour les vins italiens et lutte fermement contre le Bordeaux bashing parce qu’un vieux Bordeaux reste exceptionnel. Enfin, je garde une fascination pour les grands climats bourguignons même si nous sommes contraints d’en acheter de moins en moins… Il y a plein d’autres choses à citer… La Loire est loin d’avoir dit son dernier mot. Je suis fasciné par un certain nombre de régions émergentes qui sont tenues par des conditions extrêmes et qui arrivent à produire des vins d’exception. Je pense au Roussillon, au Swartland en Afrique du Sud ou à Sauternes pour d’autres raisons.

Comme on vient de le dire, votre ouvrage porte une dimension très internationale du vin. Selon vous, quelle place occupent aujourd’hui les vins français dans ce panorama ?
La France reste une référence et conserve une forme de fascination particulière aux yeux des
passionnés de vin, d’ici et d’ailleurs. Pour autant, les vignerons étrangers connaissent mieux leurs
terroirs et exploitent leurs ressources avec davantage de personnalité, sans chercher à copier un
style français. Notre pays conserve malgré tout une part de romantisme à l’international…

Vous citez de grands noms du vin dans votre ouvrage, si vous deviez organiser un dernier dîner avec certains d’entre eux, quel serait le casting ?
Difficile question… Pour que le dîner soit haut en couleur et que nous buvions parmi les plus grands Chardonnay, j’emmènerai évidemment Jean-Marie Guffens. Antoine Foucault sera là aussi parce qu’il est à part, sa manière de vivre le vin est très intense. Bernard Faurie et Christophe Abbet apporteront un peu de poésie à la soirée. Lily Bollinger racontera son histoire et Katia Nussbaum son engagement environnemental, sans faille.

Votre voie porte, vous êtes un prescripteur de la filière, comment appréhendez-vous ce rôle ?
Avec le plus de déontologie et d’humilité possible, en ayant toujours en tête l’intérêt du lecteur, du consommateur et les enjeux de la filière. J’essaye toujours de valoriser ceux qui font de belles choses, avec du respect. L’idée est aussi de transmettre la curiosité pour le monde du vin, qui est sans fin…

En 2021 vous sortiez Quel Vin pour demain ? Le vin face aux défis climatiques. Quelle perception avez-vous de ces enjeux au regard des derniers millésimes souvent tourmentés ? Quels sons de cloches marquants émanent de vos voyages, de vos échanges aves les vignerons ?
Le ciel continue à souffler le chaud et le froid, et de plus en plus. La bonne nouvelle est qu’il y a de moins en moins de climato-sceptiques, même si j’en croise encore quelques uns… On est dans le dur, il faut être clair, le vin va continuer à changer. Pourtant, je reste positif, le changement climatique va nous pousser à être plus intelligent encore. Il y a une vraie prise de conscience des vignerons, les stratégies d’adaptation se multiplient. L’Homme peut être très inventif dans l’adversité.

Enfin, dernière question, s’il ne devait rester qu’une bouteille citée dans votre livre ?
Je vais être très spontané et citer un domaine qui a été, pour moi, une immense découverte. Le domaine Per Se en Argentine, dans la région de Gualtallary revisite complètement le Malbec dans un lieu absolument magnifique. On est très loin des caricatures boisées, concentrées, pour aborder des notes florales, aériennes, très élégantes. Un vrai choc de dégustation !

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La viticulture régénérative à la Nages

La famille Gassier, Michel, quatrième génération de vignerons, et sa femme Tina, rejoints par leur benjamine Isabel, s’emploie à mettre en œuvre une agriculture régénérative dans le domaine de 70 hectares au nord des Costières de Nîmes.

Le château de Nages en Costières de Nîmes est désormais conduit en tandem par deux générations de Gassier. La pétillante Isabel, la benjamine de la famille, est revenue il y a deux ans avec dans ses malles des tas d’idées et la volonté sans faille de vouloir mettre en place au domaine une agriculture régénérative. Elle convainc son père, ingénieur agronome qui a lui aussi vécu plusieurs années aux Etats-Unis comme conseiller viticole avant de revenir en terre gardoise. Il s’agit d’adopter un « mélange d’agroécologie, d’agroforesterie et de bio avec une approche globale », comme la définit la jeune femme. Après des études vitiœno à Changins en Suisse, elle était parti travailler pendant cinq ans comme responsable de vignobles bio à Sonoma et Nappa Valley. « Les points clés sont basés sur la conservation des sols par la séquestration du carbone, la préservation de la qualité de l’eau dans les parcelles, la biodiversité végétale et animale, la restauration des écosystèmes, toute une démarche RSE sans oublier le volet social et sociétal »

Isabel a fait ses armes avec le regretté Philippe Cambie, le brillant œnologue de la vallée du Rhône, et Philip Coturri, véritable légende et pionnier de la viticulture bio outre-Atlantique. « J’aime la terre et j’aime  faire pousser des choses. Là-bas, j’ai appris à travailler avec les insectes – l’université des Davis à un pôle R&D à la pointe en la matière. L’idée est de miser sur l’apport de prédateurs qui deviennent des auxiliaires de culture afin de ne pas utiliser d’insecticides : on met des coccinelles pour manger les cochenilles farineuses, des petites guêpes parasitoïdes qui pondent dans les œufs de pyrales, des champignons pour tuer des fourmis… on joue sur la concurrence ».

Du carbone dans les vignes
Isabel est pressée de rentrer au domaine familial, certifié bio depuis déjà une douzaine d’années, et au cœur d’une zone Natura 2000. Elle commence, en collaboration avec son père, par généraliser les couverts végétaux en les plantant des le mois d’août et non en fin de vendanges, pour maximiser la minéralisation des sols après les premières pluies avant de les coucher au printemps. Elle s’attelle à replanter des vignes avec des porte-greffes vigoureux et résistants à la sécheresse même si ils sont à moindre rendements. « Il faut repenser en amont les plantations et ne pas bricoler, insiste Isabel. Augmenter le taux de carbone dans les sols est primordial – on fait depuis cet été notre propre compost à partir de tailles, de fruits broyés, de marc pressé ». La jeune vigneronne veut s’employer à morceler le vignoble en parcelles plus petites et les intercaler avec des bandes boisées ou fleuries, à installer des nichoirs à mésanges et à chauve-souris, planter des haies avec des essences indigènes méditerranéennes, expérimenter des agrumes dans le vignoble… « Nous voulons également combiner le pâturage aux couverts végétaux, semer des engrais verts, crucifères-graminées-légumineuses, plutôt sur galets, qui vont permettre d’accueillir des moutons avec un avancement rapide et à périmètre réduit pour qu’ils ne trient pas et qu’ils tondent tout ». Des prairies leur seront également réservés pour les abriter ainsi que des chevaux.

Vers un « greener world »
Pour certifier cette nouvelle conduite, les Gassier ont opté pour le label Greener World, « parce qu’il aide à suivre les pratiques en vigne et à trouver des leviers d’amélioration avec un audit annuel. Il nous aide aussi à ne pas être que viticulteur mais à rester agriculteur puisque nous avons également une activité d’arboriculteur (abricots, pêchés, poires) » souligne Isabel. « Le champs de cette agriculture régénérative est tellement vaste qu’il est intéressant d’avoir un cadre, précise Michel Gassier qui aime rappeler qu’il est bon de se  poser des questions à l’approche d’un passage de témoin générationnel. Ce sont des engagements concrets qui impliquent des changements de pratiques et une obligation de résultats en restant pragmatique et pas seulement une obligation de moyens avec un système à points. Nous devons aussi expliquer la démarche aux équipes pour qu’ils partagent nos engagements, et même à nos voisins, éleveurs et arboristes, dont nous récupérons les déchets organiques ». Pour partager leur conviction, les Gassier ont créé un sentier éducatif entre vignes, bois et verger et envisagent par ailleurs un conservatoire de cépages locaux avec quelques résistants à étudier. De quoi avoir raisins et projets sur la planche.

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Sable de Camargue, nouvelle appellation d’origine rosée !

Depuis le 18 octobre dernier, l’IGP puis l’AOC sable de Camargue obtient le graal avec la reconnaissance européenne d’appellation d’origine Protégée, 14 ans après sa première demande officielle. Présentation de l’appellation.

©Syndicat des Vins Sable de Camargue

Dernière née des appellations d’origine contrôlées et protégées sur le territoire français, les 3 000 hectares de vignes reposent sur un terroir sableux, très sableux dont l’origine remonte à seulement quelques milliers d’années seulement. Avec peu voire pas d’argiles et de limons, les sols pauvres, perméables et superficiels font la spécificité du terroir de la nouvelle AOP.

Un vignoble implanté sur des milliers de tonnes de sables détritiques charriés par le mythique Rhône qui, des Alpes jusqu’à la grande bleue, l’a transporté pour progressivement dessiner le paysage dunaire de la Petite Camargue à Sète. Sur 3 départements et 8 communes, 89 domaines dont 68 coopérateurs, 12 vignerons et 9 négociants, représentent fièrement l’appellation.

Grâce à la présence de ce sable, le territoire des Sable de Camargue n’a jamais été impacté par le phylloxéra. Un terroir délimité par cette maladie et qui revendique aussi la présence de franc de pied, (presque) unique en France.

Gris de gris, le vin des sables
100% de la production est dédiée aux vins rosés dits “gris et gris de gris”. Élaborés à base de grenache gris, ces vins sont annoncés comme “très différents” des autres rosés classiques. Une fierté complètement assumée par le nouveau président du syndicat Frédéric Arragon “Nos vins sont uniques et nous souhaitons devenir le Châteauneuf du Pape des rosés”. Une comparaison émanant de la superficie de l’aire d’appellation, peu ou proue la même que la voisine star rhodanienne.

©Laurent Rebelle

A peine mûre mais déjà verte
Tout récemment classée AOP, le syndicat Sable de Camargue peut déjà se féliciter du nombre de domaines engagés dans une démarche environnementale. “95% des producteurs sont majoritairement bio (90%) puis en HVE et nous avons également interdit l’utilisation d’herbicides de synthèse dans notre cahier des charges” a annoncé le président lors de la conférence de presse de présentation officielle du jeudi 26 octobre. Un engagement des vignerons envers leur territoire, qui se voit également sur la gestion de l’eau “nous entretenons les centaines de kilomètres de roubines (les canaux creusés) présentes autour des parcelles et qui servent à la gestion des eaux” puis du sol “des engrais verts sont semés après les vendanges, couverts végétaux que les brebis et moutons viendront tondre à la fin de l’hiver”.

Rhône, Languedoc ou indépendante, reste à savoir vers quels bureaux interprofessionnels l’appellation souhaite prendre la direction !

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163ème vente des Hospices de Beaune : quantité et qualité

C’est l’un des événements phares de l’année viticole. Chaque mois de novembre, les amateurs du monde entier ont les yeux tournés vers la Bourgogne. Cette année, la vente se déroulera le dimanche 19 novembre et promet de belles enchères qui permettront de financer les différents projets des hospices civils de Beaune (qui gèrent notamment les hôpitaux de Beaune et de Nuits-Saint-Georges).

Pour la 3ème année consécutive, c’est la maison Sotheby’s qui est chargée de son organisation. Pour attirer un maximum d’acheteurs, des présentations ont été réalisées dans le monde entier, notamment aux Etats-Unis et en Asie. Le record de ventes de l’an passé sera-t-il battu ? La barre sera haute puisque 31 millions d’euros avaient été récoltés, du jamais vu. En tout cas, qualité et quantité seront au rendez-vous. Les 60 hectares du domaine viticole des Hospices de Beaune a permis cette année de produire 753 pièces (fûts de 228 litres), en légère diminution par rapport à l’an passé (802 pièces) mais constituant toutefois des volumes importants. 574 pièces de rouges et 179 blancs couvrant l’ensemble des climats du domaine. De Pouilly-Fuissé à Pommard, de Beaune à Volnay, ce sont ainsi 51 cuvées qui pourront être acquises, sur des villages, des 1ers crus et des grands crus. Ludivine Griveau, régisseur du domaine, a rappelé toute la difficulté du millésime 2023 « yoyo » (3ème année de conversion bio du domaine qui sera certifié l’an prochain), « alternant entre sécheresse et humidité importante, précocité et retard ». Des vignes très productives qu’il a fallu canaliser pour maîtriser les rendements et produire « de très grands vins dans les climats les plus prestigieux et des vins plus faciles d’accès ailleurs ». 

La recherche médicale mise en lumière
Le thème retenu pour cette édition et ayant guidé le choix des associations bénéficiaires de la vente de la pièce de charité est « le bien vieillir ». Ce sont donc l’Association Française pour la Recherche Médicale (AFRM) et l’association Initiative de Recherche pour une Longévité en Bonne Santé (IRLB) qui se partageront les fonds issus de la vente d’une pièce exceptionnelle de Mazis-Chambertin grand cru vendangé en toute fin de campagne, le 19 septembre dernier. Espérons que celle-ci déchaîne toutes les passions pour qu’un montant record puisse, là aussi, soutenir ces deux structures qui oeuvrent toute l’année en finançant des projets visant à lutter notamment contre les maladies neuro-dégénératives comme les maladies d’Alzheimer, de Parkinson ou de Charcot. Chacune sera soutenue par un parrain ou une marraine qui auront la lourde tâche d’animer et de faire monter les enchères. Si la personnalité qui sera associée à l’IRLB n’est pas encore connue, c’est Thierry Lhermitte qui sera présent côté AFRM, lui qui en est le parrain depuis plus de 20 ans et dont l’engagement sur ces questions n’est plus à démontrer. « Investir dans la vie, qu’y a-t-il de plus précieux ? » tient-il à rappeler. Un message universel qui, espérons-le, trouvera le plus large écho possible. 

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Dom Pérignon rosé 2009, l’accord parfait entre le fruit et le style

Fasciné par le pinot noir, le chef de caves Vincent Chaperon continue d’explorer la singularité du champagne rosé. Pour le millésime 2009 du Dom Pérignon rosé, il mêle ses émotions à la science de l’assemblage et à l’évolution des pratiques viticoles.

« J’ai une petite affinité pour le rosé », sourit Vincent Chaperon. Originaire de Pomerol, le chef de caves du champagne Dom Pérignon, nommé en 2018, a même commencé par travailler sur les vins rouges à son entrée chez Moët & Chandon au début des années 2000. Il aime « la radicalité » du champagne rosé. « Tout est spécifique dans cette cuvée : l’approche viticole, le millésime, le travail de vinification dans l’assemblage du blanc et du rouge, qui apporte sa structure, sa puissance. Sans perdre de vue le style harmonieux de Dom Pérignon. » Comment cela se traduit-il dans ce rosé 2009 ? 

Un vin audacieux
C’est d’abord la recherche de l’équilibre que le chef de caves s’est évertué à trouver, « en poussant, dans le rosé, l’expression du pinot noir, tout en restant Dom Pérignon ». Ce jeu de « stretching », d’étirement entre la puissance d’un côté et l’élégance de l’autre, donne son tempérament à la cuvée. La dégustation est d’autant plus intéressante que l’œnologue passionné propose de comparer les millésimes 2009 et 2008. « Ils divisent le monde en deux », entre un 2008 « plus confiné », à la sucrosité « plus marquée », et un 2009 plus téméraire et puissant (lire par ailleurs). Le partage de cette expérience sensorielle incite naturellement Vincent Chaperon à donner sa vision de l’évolution du champagne rosé, qu’il vit comme « une exploration ». 

Dom Pérignon rosé est né il y a 63 ans. 2009 est le 26ème millésime sorti depuis, et le sixième depuis le début du XXIème siècle. « L’aventure sur le rosé progresse encore. Il y a une professionnalisation qui va de pair avec une évolution climatique et des pratiques culturales. » Pour l’ingénieur agronome de formation, la connaissance plus fine des terroirs de champagne apporte plus de richesse et « de complexité » aux cuvées rosées, en choisissant les lieux-dits les plus adaptés afin d’élaborer les vins rouges. 

Le chef de caves chérit l’approvisionnement des rouges piochés dans les cœurs de terroir d’Hautvillers, d’Aÿ et de Bouzy, aux identités « très différentes », très présents dans ce Dom Pérignon rosé 2009. « Bouzy est sûrement le plus magique, car un des plus compliqués. » Le terroir, identifiable, peut vite marquer un vin, au risque de prendre le pas sur les autres. Un jeu d’équilibriste, encore. « Je travaille avec un pool et j’élabore plus de rouge que nécessaire, parfois le triple voire le quadruple, pour pouvoir choisir. » En plus de cette connaissance agronomique des terroirs, les gestes viticoles sont influencés par l’évolution du climat. La taille est révisée et la canopée, gérée différemment. Cette année, par exemple, en raison de la chaleur, les viticulteurs ont moins rogné et mené « une vendange en vert ». « Ce qui a sûrement sauvé la récolte », assure Vincent Chaperon. 

2010, prochain millésime rosé ?
L’observation de l’évolution du climat mène à des pratiques culturales plus précises. Elle offre aussi un terrain de jeu stimulant pour le chef de caves sur les pinots noirs, cueillis à des degrés intéressants pour les vins rouges. « 14 cette année, c’est du jamais vu ! » L’expression du fruit, sa concentration, influence la proportion de vin rouge dans l’assemblage. Comme Vincent Chaperon le démontre en remontant quelques décennies en arrière. « Dans les années 1990, on était à environ 18%. En 2005-2006, nous sommes montés à 27, 28% et depuis 2008, 2009, on redescend autour de 13%. » 

La soif d’apprendre de cette cuvée et l’envie de mesurer l’impact de la nature sur son élaboration, est palpable. « Mon père était agroforestier. Avant de plonger dans les vins, je suis entré dans cet univers par la nature, par le vivant. » Dans ce monde devenu « trop rationnel », le chef de caves de Dom Pérignon dit écouter davantage son intuition. « Je suis beaucoup dans l’écoute de mes émotions. » Une façon pour lui « de prendre plus de liberté, de risque, pour faire confiance à ce que je ressens ». Il laisse échapper son enthousiasme pour le prochain millésime rosé. « 2010. Un coup de cœur. » Malgré la présence du botrytis cette année-là, le chef de caves loue « la générosité et la richesse » du millésime. On a hâte. Plonger de nouveau dans l’intensité du Dom Pérignon rosé 2009 nous aidera sans nul doute à patienter avec délice. 

Croquer le fruit
Le millésime 2009 exprime particulièrement bien « l’incarnation du fruit de la vendange ». « Je suis un fan récent de pinot noir, plaisante à peine Vincent Chaperon. Depuis vingt ans environ. Ce que j’aime dans les vins de Bourgogne, c’est ce fruit. On ressent cette sensation dans le 2009. » Aucun doute. Au nez, la puissance de ce Dom Pérignon rosé libère des notes de rose, d’agrumes, de frangipane même, et de safran avant que la bouche laisse éclater l’essence des fruits rouges (cassis, framboise, fraise), puis la gourmandise de la figue. La finale, inoubliable, laisse ensuite de très agréables amertumes d’agrumes, d’orange, de pomelo. Le fruit domine, mais l’élégance et l’harmonie du style Dom Pérignon le subliment. 

Prix : 430 euros

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Côtes du Rhône blanc : Bécassonne 2021 du Domaine Les Cailloux – André Brunel

Les Cailloux – André Brunel fait partie de ces domaines châteaunevois bien ancrés dans le vignoble depuis des décennies, voire des siècles. Au XVIIe, l’achat d’une parcelle de vigne au nord de l’appellation est acté auprès de l’évêque d’Avignon.

C’est sous l’impulsion d’André Brunel que l’exploitation va aborder sa mue. Il développe la bouteille et créé la cuvée Centenaire en 1989. Un 100 % grenache, issu de très vieilles vignes de 125 ans. Vinifiée uniquement sur les grands millésimes, c’est un must dans le club très restreint des supers cuvées de Châteauneuf-du-Pape, où l’on retrouve la cuvée Hommage à Jacques Perrin du Château de Beaucastel et la cuvée du Papet du Clos Mont-Olivet.

Son fils Fabrice suit cette lignée d’entrepreneurs. Il construit une nouvelle cave bénéficiant des dernières technologies permettant de réduire l’empreinte carbone. Elle favorise des vinifications parcellaires plus précises, pour les 20 hectares de Châteauneuf-du-Pape, 50 de Côtes du Rhône et 30 de Vin de France.

La cuvée Bécassonne 2021 (12€) est un assemblage de roussanne (50%), grenache (30%) et clairette (20%) qui poussent du côté de Bédarrides sur un coteau argileux, au sous-sol calcaire exposé à l’est et protégé des brûlures du soleil couchant par une forêt de pins. Récoltés manuellement, les raisins sont vinifiés et élevés 6 mois en cuve béton.

Place à la fraîcheur et au cocktail d’agrumes, de pomme verte où pointent l’acacia, le tilleul dans les premiers signes d’évolution. Un vrai festival propulsé sur une bouche joyeusement enrobée où les zestes cisèlent une finale saline. Pour un déjeuner gourmand, elle s’acoquinera à des moules marinières.

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Val de Loire 2030 : feuille de route bien remplie

Adaptation au changement climatique, gestion des maladies de la vigne et stabilisation des marchés sont les points clefs du plan de filière Val de Loire 2030.

Suite à la tenue des Etats généraux de l’alimentation lancés en 2017, les organisations professionnelles viticoles du Val de Loire ont été les premières à s’engager dans un plan de filière régional dénommé Val de Loire 2030, la feuille de route stratégique pour la filière qui doit accélérer sa mise en mouvement face aux grandes mutations en cours. Au cœur des vendanges, le préfet de région Pays de la Loire et préfet de bassin Val de Loire-Centre, Fabrice Rigoulet-Roze, s’est rendu dans le Saumurois pour rencontrer les élus d’InterLoire et de la filière viticole afin d’échanger sur les problématiques et grandes orientations du Plan filière 2030. La vision stratégique du vignoble de demain a pour objectifs de créer de la valeur pour les vins du Val de Loire sur l’ensemble des marchés en France et à l’export, monter en gamme, s’inscrire dans le territoire dans le respect de l’environnement et revendiquer collectivement son identité ligérienne. 

Lutter contre les maladies 
Les parcelles de vignes en friche dans le Val de Loire représentent un réel problème sanitaire car elles sont propices à la propagation des maladies dont la flavescence dorée, la jaunisse, le mildiou etc. Les membres de l’interprofession demandent un arrachage sanitaire préventif dans l’ensemble des départements, qu’ils soient concernés par la flavescence dorée ou non. Suite au Conseil de Bassin du lundi 19 Juin, un travail d’identification et de qualification de ces friches est en cours par la Confédération des vignerons du val de Loire (CVVL), avec les Chambres régionales d’agriculture et les Fédérations viticoles : 350 hectares seraient concernés.

En ce qui concerne la flavescence dorée, les membres de la commission technique d’Interloire ont fait expertiser l’impact du traitement à l’eau chaude. Ils ont confirmé que c’était un outil efficace pour lutter contre cette maladie car il garantissait la plantation de matériel végétal sain. Un état des lieux précis des capacités des pépiniéristes et une expression de leurs besoins de mise en œuvre (manque d’équipement, coût global machines et plantation, apprentissage nécessaire) est en cours de construction. La CVVL et les pépiniéristes souhaitent atteindre le 100% de matériel végétal traité à l’eau chaude d’ici 3 ans. 

Optimiser la gestion de l’eau 
Dans une filière réputée consommatrice d’eau, la 3ème région de vins d’appellation de France souhaite consolider la connaissance fine des besoins en eau de la filière, identifier les optimisations envisageables (plans d’hygiène, pratiques, outils, recyclage…) et explorer les innovations possibles notamment au chai. L’interprofession souhaite que le sujet s’inscrive dans l’agenda des travaux du collectif en lien avec les Chambres d’agriculture ainsi que les services des régions Pays de la Loire et Centre Val-de-Loire. 

Parmi les mesures fortes, le plan comprend le développement d’outils de connaissance pour un pilotage efficace de l’adaptation nécessaire aux évolutions du climat. L’amélioration de la connaissance des zones viticoles est priorisée, avec notamment l’objectif de cartographier les sols viticoles : en 2023, 58 900 ha du vignoble du périmètre d’InterLoire seront cartographiés, soit 89% de l’objectif 2030. « Nous disposons d’outils de plus en plus précis pour imaginer le vignoble de demain : le bilan hydrique journalier à la parcelle, l’Atlas Agroclimatique indiquant l’évolution d’indicateurs spécifiques aux cépages ligériens, la cartographie des équipements antigels, la plateforme météo dédiée aux données observées et prévisionnelles, le zonage climatique des AOP à échelle fine, … » explique Olivier Brault, président de la commission technique d’Interloire. 

Une dynamique collective pour stabiliser les marchés 
Cette rencontre a permis de présenter le travail fait par les membres de l’interprofession pour apporter des solutions concrètes aux opérateurs en matière de gestion des marchés : mise en œuvre volontariste des réserves interprofessionnelles, engagement fort des vignerons et négociants en faveur de la contractualisation. Pour faciliter les démarches réglementaires, un guichet unique doit rassembler tous les dispositifs déclaratifs des professionnels. 

« Cette visite a été très instructive, permettant de partager les enjeux de la filière, filière importante pour notre économie. Ces temps d’échanges sont très importants pour poser les difficultés rencontrées afin de construire collectivement les solutions adéquates. La filière pourra toujours compter sur notre soutien et la forte mobilisation des services de l’Etat », commente Fabrice Rigoulet-Roze, préfet de région Pays de la Loire et préfet de bassin Val de Loire-Centre. « Nous allons nous mettre au travail pour respecter les différents engagements et échéances pris, notamment lors du prochain Conseil de Bassin », conclut Lionel Gosseaume, Président d’InterLoire. 

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Les Vignobles Austruy fêtent les 10 ans de leur Quinta da Côrte

Philippe Austruy, propriétaire de la commanderie de Peyrassol, du château Malescasse et de Tenuta Casenuove, a métamorphosé en une décennie la Quinta de la vallée du Douro avec la collaboration de Stéphane Derenoncourt pour les vins.

Philippe Austruy est arrivé presque par hasard dans la vallée du Douro. Cet acteur majeur dans le secteur de la santé cherchait il y a dix ans à construire une maison de retraite au Portugal. Il rencontre un jour José, propriétaire d’un vignoble près de Pinhão, à 2h de route de Porto, qu’il souhaite vendre. « J’ai demandé à Stéphane Derenoncourt qui travaillait déjà sur mes propriétés de Peyrassol en Provence et Malescasse en Haut-Médoc, de venir voir l’endroit avec moi, raconte Philippe Austruy. On est tombé littéralement amoureux de l’endroit. Après le premier émerveillement dans ce paysage magnifique, Stéphane s’est baladé dans les vignes, a goûté la terre et ce schiste que l’on ne trouve quasiment nulle part ailleurs et en a vu tout de suite le potentiel mais il fallait restaurer et restructurer les vignes en mauvais état et la Quinta, dans son jus. Tout était à refaire et on est parti pour neuf ans de travaux ».

P. Austruy et S. Derenoncourt ©F. Hermine

Renaissance des portos, naissance des vins
La Quinta da Côrte avec ses 25 hectares de vignes et cinq d’oliviers est confiée aux bons soins de la vigneronne Marta Casanova avec la collaboration, côté vins tranquilles, de Stéphane Derenoncourt et de son équipe. L’œnologue consultant se souvient aussi de sa première rencontre avec « cet endroit  incroyable, sans doute le plus beau vignoble du monde mais avec des parcelles peu homogènes et compliquées à travailler, qu’il a fallu rééquilibrer. Je savais que ça allait prendre du temps mais que l’on pouvait arriver à faire des grands vins identitaires en gardant les cépages locaux et je voulais devenir l’ambassadeur de ce schiste. Le plus difficile ici est de combattre le soleil et de garder du minéral dans les vins. Après dix ans, je pense que nous sommes arrivés à faire des vins aériens, fruités, floraux et épicés ». 

Du temps des familles Pacheco & Irmaos, les précédents propriétaires, la Quinta produisait surtout du raisin et quelques lots de vins de porto vendus aux grandes maisons telles Delaforce, Croft, Taylor’s, Ramos Pinto. Elle élabore désormais ses propres portos en single quinta, et des vins tranquilles, d’abord en rouges à base principalement de touriga nacional, touriga franca et tinta cao, et depuis le millésime 2019, un Côrte blanc à partir de viosinho. 

Des travaux titanesques
Pour fêter les 10 ans de la Quinta, Stéphane et Marta ont isolé à partir de la belle vendange 2021 un lot exceptionnel pour produire un très grand rouge, le TNX (traduire Touriga Nacional sur Schistes) élevé 16 mois en barriques de 500 l. (650 bouteilles). Une expression épurée alliant puissance et élégance pour un vin frais et minéral sur des notes de fruits noirs, de graphite, eucalyptus, poivre et des tanins enrobés. 

©F. Hermine

Ces grands vins ont bénéficié de lourds investissements. Philippe Austruy tout en faisant restaurer et moderniser la cave à portos a initié la construction d’une nouvelle cave pour les tranquilles. Un chai ultra contemporain sur trois niveaux avec une vue panoramique sur la vallée du Douro, confié à l’architecte designer Pierre Yovanovitch. « Il a nécessité des travaux titanesques pendant 4-5 ans car il a fallu creuser dans la colline à une profondeur de près de 20 m pour un fonctionnement par gravité », précise Stéphane Derenoncourt. Tout est jeux d’ombres et de lumières dans ce chai en schiste, bois et béton, avec ses vastes volumes, son escalier majestueux, ses voûtes croisées d’ogives blanchies à la chaux, la salle de dégustation avec sa grande table en béton bleue, ses canapés en chêne massif…

Œnotourisme entre art et vin
En parallèle, Philippe Austruy a également confié à Yovanovitch la restauration de la ferme du XIXe qui propose désormais une douzaine de chambres d’hôtes. « Je voulais à la fois de grands vins, un espace de dégustation et un habitat touristique pour accueillir les visiteurs et les amateurs de vins dans un lieu magique marqué par l’authenticité et dans le respect de la tradition de la région, un lieu à la fois simple et raffiné, spectaculaire et fonctionnel, offrant une expérience unique » commente Philippe Austruy. A l’intérieur, de nombreuses œuvres d’art, notamment une lampe suspendue signée par le maitre verrier Matteo Gonet, une grande table en bois dessinée par la céramiste Laura Carlin. Une mosaïque, un assemblage pourrait-on dire, de meubles chinés, d’antiquités portugaises, d’œuvres d’art du XXe siècle et de créations originales au résultat éblouissant. Sur la magnifique terrasse qui embrasse le paysage classé patrimoine mondial de l’Unesco, une table d’hôtes sous les arbres. Sur un promontoire un peu plus haut, une piscine intégrée dans le schiste.

Alors que les travaux en vignes, en chais et à la ferme sont quasiment terminés, Philippe Austruy annonce de nouveaux projets. Après avoir racheté le bar du village de Vanlença do Douro perché au-dessus de la quinta, il envisage d’en faire un restaurant. Il projette également de créer une « université de la conduite de la charrue » : « Nous allons acheter chevaux et charrues pour former des jeunes à ce travail en voie de disparition. La majorité des terrasses doit être travaillée au cheval afin de ne pas détruire les restanques pour faire passer des tracteurs, Nous allons donc installer une écurie dans le village et les aider à créer leur entreprise en tant que prestataire pour le travail de la terre ». De quoi occuper les prochaines années.


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