Grande dégustation des 10 crus du Beaujolais

À destination des professionnels, l’Organisme de gestion des crus du Beaujolais organise une Grande Dégustation des lieux-dits des 10 crus du Beaujolais ce lundi 4 juillet à Paris, à la Fabrique Événementielle, à destination des prescripteurs. Un événement Terre de Vins/InterBeaujolais.

Découverte et valorisation

Le Beaujolais n’en finit pas de se (re)découvrir. Après un titanesque travail d’identification des sols, ayant abouti à l’élaboration de cartes géologiques uniques en leur genre et mettant en exergue la diversité géologiques du vignoble, le Beaujolais entend bien la faire déguster. Les vignerons ont toujours pressenti l’impact de leur terroir sur les cuvées, et en Beaujolais, les différences sont nombreuses sur des territoires plutôt réduits.
« On a envie de montrer que nos crus du Beaujolais ont eux aussi des terroirs très différents », explique Jean-Marc Lafont, président de l’ODG des crus. Certains crus sont d’ailleurs engagés dans une démarche de reconnaissance de leurs climats et lieux-dits, voire premiers crus. « Au-delà de la valorisation des terroirs et des crus, c’est aussi une démarche fédératrice qui unit et réunit les vignerons du Beaujolais autour d’une qualité reconnue », précise Jean-Marc Lafont.

Lieux-dits, climats et vieux millésimes

Le nombre de lieux-dits impliquent nécessairement des typicités pour chaque cuvée qui en est issue. On en dénombre environ 300 répartis sur les aires d’appellation des crus, dont certains déjà célèbres, comme La Madone à Fleurie, ou encore les Charmes ou la Côte du Py à Morgon. Chaque appellation (soit : Morgon, Fleurie, Régnié, Chiroubles, Juliénas, Saint-Amour, Brouilly, Côte-de-Brouilly, Moulin-à-Vent et Chénas) présentera en moyenne entre 4 et 6 cuvées représentatives de ses lieux-dits emblématiques.
Une master-class sera animée par Fabrice Sommier, meilleur ouvrier de France en sommellerie et Master of Port, de 11h30 à 12h30, sur « la mosaïque des sols des crus du Beaujolais ».

En plus de pouvoir déguster la diversité et la qualité des lieux-dits des crus du Beaujolais, ne manquez pas l’espace dédié aux vieux millésimes, afin de prendre la mesure du potentiel de garde du gamay sur les terroirs qui s’y prêtent.

Inscription réservée aux professionnels  : mmurguia@terredevins.com

Lundi 4 juillet de 11h à 16h
La Fabrique Evenementielle
52ter rue des Vinaigriers
75010 Paris

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Symposium Act for Change : fixer un cap à 2030

A l’occasion de la Bordeaux Wine Week, un symposium “Act for change” aura lieu aujourd’hui et demain à la Cité du Vin. L’ambition de ces rencontres et conférences est donnée par Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium : “Bordeaux est un phare, il est important que ce phare fixe un cap, à horizon 2030”.

Durant deux jours, experts et acteurs majeurs de la filière viti-vinicole se confronteront aux défis posés par notre ère. “Le monde viticole est un écosystème confronté à de nombreux enjeux” convient Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. Comme attendu, les enjeux environnementaux seront au centre des débats, notamment lors de la Table Ronde organisée autour de Rupert Joy avec la participation de Marta Mendonça, responsable du Protocole de Porto, Jérémy Cukierman, Gilles Brianceau et Nathalie Ollat. En concluant, l’édile souligne : “La canicule de ces derniers jours soulève notre vulnérabilité, le chemin est encore long”.

Pour autant, ce deuxième chapitre du symposium “Act for Change” a vocation à s’intéresser à l’ensemble des grands changements auxquels la filière sera confrontée. Rodolphe Lameyse développe ce point : “L’un des objectifs de ces deux journées sera assurément de mieux cerner les attentes du consommateur, en termes de goût mais surtout de sens conféré au vin”. Deux conférences aborderont ce thème, l’une par le biais de l’aspect organoleptique de la question, l’autre touchant à l’emballage des vins et spiritueux.

La vigne, le vin, représentent un poids majeur pour l’économie de la Métropole” assure Brigitte Bloch. Un angle plus “business” sera ainsi proposé aux participants de ce symposium, notamment à travers les problématiques de commercialisation et de distribution, recueillant l’avis d’experts tel que Fabrice Bernard, Président de Millesima. Dernier axe d’étude, l’innovation et la digitalisation permettront d’aborder de nouvelles projections pour la filière, qu’elles prennent place à la vigne, avec notamment un focus sur l’agroécologie, ou bien derrière nos écrans.

Consécutivement à ces conférences, Vinexposium mettra en œuvre ses “Vinexpo Meetings”, rencontres privilégiées réservées à 40 producteurs et 120 acheteurs au cœur du Hangar 14.

A quelques jours du lancement de la Bordeaux Wine Week et de l’ouverture du symposium, Christophe Navarre, Président du CA de Vinexposium résume l’ambition de ces deux jours : “Anticiper pour gagner !”

Les conférences et débats sont ouverts à tous, dans la limite de 250 personnes. Tarifs et inscriptions à retrouver en cliquant ici.

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Besserat de Bellefon ou l’art de la crémosité

Le champagne Besserat de Bellefon, c’est la petite pépite qui monte, qui monte… En témoigne cette nouvelle « Réserve Collection », qui rassemble quatre millésimes découverts par Nathalie Doucet et son chef de caves au moment de l’inventaire qui a précédé la filialisation de la Maison, désormais pleinement autonome au sein du Groupe Lanson BCC.

Pour obtenir une belle crémosité dans le champagne, il existe plusieurs techniques. D’abord le choix des terroirs, certains étant réputés plus crémeux, onctueux, enveloppants que d’autres comme Ambonnay dans les noirs ou le bien nommé Cramant dans les blancs. Une deuxième option consiste à pratiquer une demi-mousse, que l’on appelait autrefois en Champagne « Crémant ». En mettant un peu moins de sucre au tirage, on obtient une effervescence plus légère, des bulles plus fines. Cette technique fit le succès de la cuvée des Moines de Besserat de Bellefon dans les années 1930 dont s’inspire aujourd’hui toute la gamme de la Maison. La présidente Nathalie Doucet explique : « Sur le marché asiatique, où l’effervescence du champagne est parfois perçue comme agressive, cela présente beaucoup d’intérêt ». On notera que cette appellation « Crémant » a été abandonnée par les Champenois dans les années 1980. « L’interprofession a accepté de céder le terme aux autres vins effervescents en échange de l’abandon de la mention « méthode champenoise » confie le chef de caves Cédric Thiébault.

Il existe enfin une troisième technique, celle du vieillissement qui affine elle aussi la bulle en réduisant au fil des années la pression tout en donnant, outre la texture, des arômes évoquant la crème pâtissière. Au XIXe siècle d’ailleurs, le terme « Crémant » désignait souvent les vieux champagnes plutôt que des demi-mousses. Ce vocable regroupait ainsi les cuvées les plus chères et les plus recherchées des maisons. Le lancement de La Réserve Collection de Besserat de Bellefon s’inscrit dans cette tradition en nous offrant toutes les nuances d’un long vieillissement à travers quatre millésimes très anciens : 1990, 1992, 1986 et 1985. Des champagnes dont l’effervescence est encore belle, juste un peu plus crémeuse que celle des millésimes plus récents. On expliquera ce maintien par l’étonnante qualité des capsules dotées de joints en liège employées à l’époque, et peut-être aussi par un dégorgement relativement tardif pour des vieux millésimes (mars 2019). Les assemblages réunissent essentiellement des grands crus avec une dominance de pinot noir et de chardonnay, et une petite proportion de meunier issue des premiers crus. Le blocage de la fermentation malolactique, une norme dont la maison ne s’est jamais écartée, leur a gardé beaucoup de fraîcheur prouvant une fois de plus tout l’intérêt de ce process sur les très longues gardes.

1990 est un millésime qui parle à tout le monde, une sorte de patriarche devant lequel tout amateur doit s’incliner. « Les gelées printanières laissaient augurer une récolte assez maigre. Cela s’est soldé au contraire par un rendement généreux à 11.900 kilos, une vendange précoce et des raisins très sains et très mûrs. » Le nez allie la pâte de coing et le pruneau, la bouche a gardé des notes salines et iodées (270€).

1992 lui est pourtant supérieur alors que le millésime n’est pas resté dans les annales. Il s’agit de la première année où, à la suite de la crise de surproduction engendrée par la Guerre du Golfe, l’interprofession a décidé d’en profiter pour améliorer la qualité en abaissant le rendement au pressurage. Le nez est miellé, laissant apparaître quelques notes de champignon, la bouche est vive, avec un côté granny-smith, une pointe de cannelle, et une fin gourmande sur la crème moka (198€).

1986 non plus n’est pas référencé parmi les très grands millésimes. Là-encore, le vieillissement a permis de combler le fossé. Alors qu’il n’a jamais connu d’élevage en fût, on a l’impression d’y déceler des notes boisées. Le goût de cédrat, cet agrume à la fois frais et doux, est très séducteur. Les fruits exotiques sont aussi à la fête, en particulier l’ananas cuit qui achève de créer cette trame délicieusement acidulée (234€).

1985 est le point culminant. On n’avait sans doute pas connu d’hiver aussi froid depuis celui qui provoqua les famines de la fin du règne de Louis XIV, au point d’endommager certains ceps. La vendange réduite (6800 kilos) a donné des raisins concentrés, riches. Cette cuvée intense, miellée, avec ses arômes de cèdre et de zeste confit, son amertume de pêche de vigne, en est le reflet parfait (234€).

https://boutique.besserat.com

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Primeurs : Figeac, La Conseillante et Pavie-Macquin sont de sortie

Un très beau trio de la rive droite de Bordeaux a dévoilé le prix de son millésime 2021 : Château Figeac, Château La Conseillante et Château Pavie-Macquin.

Château Figeac, 1er Grand Cru Classé de Saint-Émilion, vient de sortir au prix de 189 € HT, en hausse de +3,85%, signe qu’au-delà de “l’effet millésime”, la propriété de la famille Manoncourt, qui fait partie des grands favoris pour accéder au statut de ‘A’ lors du prochain classement qui sera dévoilé en septembre prochain, ne cesse de gagner en valorisation et en attractivité. Toujours à Saint-Émilion, sur le terroir du plateau calcaire, un autre 1er Grand Cru Classé, Château Pavie-Macquin, sort pour sa part au prix de 67,20 € HT, identique au millésime 2020. Enfin, on reste sur la rive droite mais côté Pomerol pour le château La Conseillante, très belle propriété de la famille Nicolas dont les vins ne cessent de faire l’unanimité auprès des dégustateurs. Le 2021 est mis en marché au prix de 182 € HT, identique à l’année dernière.

Le n°77 de Terre de Vins “spécial Primeurs” est depuis le 18 mai 2022 dans les kiosques.

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Pommery : une nouvelle exposition consacrée à la « rêverie »

Il y a le rêve, mais il y a aussi la rêverie, cet état de semi-conscience où l’esprit plus libre se livre à toutes les associations d’idées, un état prisé par les artistes qui y puisent souvent leur inspiration. Le domaine Pommery à Reims pour sa 16ème nous invite à en explorer les labyrinthes.

@Ballade Studio@Ballade Studio@Ballade Studio@Ballade Studio@Ballade Studio

Avec « Rêveries », Nathalie Vranken ne pouvait choisir meilleure manière de rendre hommage à l’esprit vagabond de Jeanne Pommery qui a façonné ce champagne de légende. Comme toujours dans les expositions de la Maison, le génie des artistes est d’avoir su jouer avec les différents espaces, escalier infini, crayères aux allures de cathédrale, cellier à la charpente métallique façon Eiffel, la richesse du patrimoine du domaine ne pouvait que les inspirer et leur talent nous en révèle des facettes insoupçonnées.

Ainsi, devant ce château insensé digne de la Belle au bois dormant dont l’architecture reprend les codes des Tudor (sans jeu de mot !), Lilian Bourgeat a installé un banc surdimensionné (2,5 fois la taille d’un banc normal). Le visiteur qui veut jouir du spectacle onirique de la bâtisse est donc obligé de se hisser au sens propre comme au sens figuré à la hauteur du rêve fou et démesuré sorti de l’imagination de Madame Pommery pour mieux rêver avec elle. Le banc n’est-il pas aux yeux de tous les poètes le lieu par excellence de la rêverie ? Même s’il n’est pas en pierre, on songe immédiatement aux vers de Théophile Gauthier : « Au fond du parc, dans une ombre indécise, il est un banc, solitaire et moussu, où l’on croit voir la Rêverie assise ».

On se souvient que dans l’univers fantastique du romancier Lovecraft, pour rejoindre les « contrées du Rêve », le rêveur doit descendre deux escaliers. Le premier comporte 70 marches, c’est celui du sommeil léger. En bas, deux gardiens jugeront s’il est apte à descendre les 700 autres marches qui mènent au sommeil profond, un espace dangereux où les secondes du monde éveillé peuvent durer des années, et d’où l’on ne revient pas toujours. Chez Pommery, l’escalier de 116 marches qui conduit aux caves en est le parfait symbole. Le caractère onirique de cette descente est ici figuré par les mobiles en forme de fleurs géantes multicolores de Hsiao-Chi Tsai et Kimiya Yoshikawa qui ornent le plafond…

Nous voici donc immergés dans les caves et la sculpture en marbre « Nightmare » de Javiez Pérèz d’un oreiller encore marqué par l’empreinte de la tête de celui qui y a dormi, placé au beau milieu d’un caveau, nous fait imaginer sans peine l’effet produit sur celui qui se réveillerait dans ce souterrain. L’étrangeté des formes, l’immensité des lieux, ses ombres, le vide, lui procurerait l’impression de déambuler dans un mauvais rêve.

Faire ressortir cette immensité inquiétante, c’est tout l’enjeu de l’œuvre d’Anne-Flore Cabanis « Direction et Aplomb » constituée de sangles tendues et parallèles qui montent depuis la base de la crayère jusqu’à l’ouverture de l’essor. La profondeur abyssale de ce puit creusé dans la craie (30 mètres) devient ainsi beaucoup plus perceptible. Le visiteur a l’impression de se trouver au pied d’un gigantesque gratte-ciel, les lignes verticales formant comme des lignes de fuite se rejoignant vers l’infini, tout là-haut, là où brille, comme l’espoir au bout de la nuit et des mauvais songes, la lumière du jour. La disposition en croix de ces fils indiquant les quatre points cardinaux fait figure de point de repère dans le labyrinthe des caves. Les rêves ne sont-ils pas eux aussi des labyrinthes à l’intérieur des quels on se sent parfois enfermés et où on cherche désespérément une boussole ?

Enfin, on retiendra « The memory hole ». L’œuvre de Skki se compose de néons. Elle est située fort à propos dans la crayère où trône l’ancien bas-relief de Navlet de la fête de Bacchus. Le dessin des tubes incandescents suit les traces d’humidité sur les parois. Dans l’obscurité de cette cave, le clignotement de ces lumières glauques évoque une ambiance post rave party où l’on aurait quelque peu abusé du champagne et où la réalité qui nous entoure ne nous parvient plus que par flashs successifs, pour devenir de plus en plus flou. Ce moment fatal où avant de basculer dans le trou noir (et qu’est-ce qu’une crayère sinon un trou noir ?) tout se met à tourner au ralenti, tout comme la musique diffusée ici par l’artiste.

Tarif : 24 € – Jusqu’au 8 novembre

www.champagnepommery.com

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Une canicule à effet modéré dans le vignoble du Sud-Ouest

Le Sud-Ouest est particulièrement concerné ces jours-ci par la canicule, l’une des plus précoces jamais enregistrées avec des températures maximales à plus de 35 º qui ne redescendent  pas à moins de 20° la nuit. Quel peut être l’impact sur les vignes?

Après le gel et la grêle, cet épisode de forte chaleur peut-il nuire au vignoble? « Bien sûr, les fortes chaleurs augmentent l’évapotranspiration de la plante et du sol mais heureusement, nous avions quelques réserves hydriques en sortie d’hiver, estime Eric Serrano, directeur de l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin) de Toulouse. A ce jour, il n’y a pas d’impact majeur mais on peut avoir des risques d’échaudage sur les cépages les plus précoces comme le gamay, le sauvignon, le malbec… On peut l’éviter notamment en retardant l’effeuillage ».

Les indices de Winkler et Huglin qui cumulent les températures moyennes enregistrées au-dessus de 10°C, la durée d’ensoleillement corrélés à la teneur en sucres des raisins sont parmi les plus élevés de ces dix dernières années dépassant même 2003 qui n’était monté en température record que début août. « La floraison s’est plutôt  bien passée hormis quelques secteurs touchés par la grêle de début juin mais la chaleur pourrait jouer sur le volume des baies et sur une précocité phénolique ».

Pour le groupe coopératif Plaimont, pas d’inquiétude non plus mais il a été conseillé aux viticulteurs de reporter l’effeuillage d’une semaine et d’arroser les plantiers (jeunes vignes). « La sécheresse accompagnée de chaleur la nuit est surtout inquiétante au moment de la véraison car elle fait perdre l’intérêt aromatique de nos cépages pyrénéens, précise le directeur Olivier Bourdet-Pees. Les mansengs, le colombard et le tannat détestent ça, ils chutent en acidité et les feuilles se retournent ». 

Des tisanes qui soulagent

Jacques Fourès, œnologue-conseil spécialisé en biodynamie, confirme que les vignes de plus de 15-20 ans surtout celles travaillées en bio n’auront pas de problème « car le système racinaire étant plus développé et les sols décompactés par l’activité microbiologique, l’eau est bien rentrée ces dernières semaines ». Et de préciser que l’on peut atténuer le stress de la vigne en pulvérisant des tisanes de camomille, d’achillée millefeuille pour un stress plus fort et même de l’hélichryse (immortelle) sur des sols très secs. « Cela peut aider la plante à survivre et à attendre la pluie ».

Michel Maestrojuan du domaine Entras (32) utilise plutôt la valériane qui protège des conditions extrêmes. Il a également évité de traiter ces jours-ci et a limité l’utilisation du soufre qui peut brûler le feuillage par un effet loupe de la pulverisation. « La canicule, moins problématique que la sécheresse qui limite l’emmagasinement de l’azote par la plante, a néanmoins l’avantage de sécher les premières taches de mildiou. Mais la principale conséquence est pour l’homme : pour la première fois en juin, nous avons avancé d’une heure le début du travail en vigne pour que les équipes commencent à travailler à 6h du matin et souffrent moins de la chaleur ».

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Jean-Louis Trintignant : le domaine Rouge Garance orphelin

Jean-Louis Trintignant, c’est l’homme au mille et une vies : acteur, réalisateur, pilote automobile et… vigneron ! Il nous a quittés hier à l’âge de 91 ans. Cette icône du cinéma français, encore à l’affiche de Happy End de Haneke en 2019, aura joué jusqu’au bout. Le monde du vin lui rend hommage.

Fils et petit-fils de vigneron, Jean-Louis Trintignant décédé hier, est né au château Beauchêne, à Piolenc, dans le Vaucluse où son père possédait quelques pieds à Sainte-Cécile-les Vignes. Il a cependant d’abord choisi une carrière d’acteur et ce pour le bonheur de plusieurs générations de cinéphiles. Après avoir entamé de vagues études de droit, celui qui se passionnait déjà pour la poésie de Prévert a découvert sa vocation en assistant à une représentation de l’Avare de Molière en 1949. Beau ténébreux un peu timide et souvent ironique, sa voix presque monotone ne tarde pas à envoûter le public, d’abord au théâtre puis au cinéma. La gloire vient avec le fameux film de Roger Vadim Et Dieu… créa la femme, qui le propulse au rang de star internationale aux côtés de Brigitte Bardot. Il tourne ensuite pour tous les plus grands réalisateurs : Claude Lelouch, Erik Rohmer, Costa Gravas, Chabrol, Jacques Audiard… Sa filmographie impressionne même s’il la commentait avec humilité : « j’ai joué dans 130 films, cela fait au moins 100 films de trop ». En réalité, son exigence était telle qu’on lui connaît peu de rôles médiocres.

Jean-Louis Trintignant était un surprenant touche-à-tout. Comme deux de ses oncles, il a été champion de course automobile. Le vin a également toujours coulé dans ses veines. L’acteur appréciait aussi bien les petites appellations que les grands Bordeaux. En 1996, il a voulu renouer avec la tradition familiale en s’associant à un couple d’amis vignerons coopérateurs, Claudie et Bertrand Cortellini, qui rêvaient de produire leur propre vin. Ensemble, ils ont créé le domaine Rouge Garance dans les Côtes du Rhône. Assis sur les deux communes de Castillon-du-Gard et de Saint-Hilaire-d’Ozilhan, cette belle propriété de 28 hectares entièrement certifiée bio est située non loin de la résidence de Jean-Louis Trintignant à Uzès. Les étiquettes portent pour emblème un oiseau spécialement créé par Enki Bilal que l’acteur connaissait bien. L’auteur de bandes dessinées a en effet été le réalisateur du film Bunker Palace Hôtel où Jean-Louis Trintignant tient le rôle de Holm, l’architecte du refuge qui accueille les hauts-dignitaires fuyant la rébellion. Quant au nom de Garance, il s’agit d’un autre clin d’œil au cinéma, il renvoie à celui du personnage joué par Arletty dans le film de Marcel Carné « Les enfants du paradis ».

Jean-Louis Trintignant s’intéressait de près aux assemblages et se faisait en toute occasion l’ambassadeur du domaine. On trouve sur le site de Rouge Garance une très belle vidéo où défilent les images des vendanges tandis que l’acteur récite le poème de Baudelaire « Enivrez-vous » tiré du recueil Le Spleen de Paris : « Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. (…) De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » Un plaisir auquel, comme le cinéma, Jean-Louis Trintignant n’a jamais renoncé : dans une interview donnée au Journal Le Monde en 2017, malgré ses 86 ans, il confiait consommer encore du vin tous les jours. Un moment convivial qu’il adorait partager avec ses amis membres de l’Association Les Toqués des Dentelles.

Notre équipe s’associe à la peine des membres de sa famille et leur présente ses plus sincères condoléances.

www.rougegarance.com  

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Château Bois d’Arlène: Amis jusqu’à la lie

La bergerie en ruine du XIIIème siècle, encerclée de vignes, s’est transformée en un magnifique domaine. Un nouvel atout de charme pour l’œnotourisme vauclusien et l’appellation Vacqueyras.

C’est une belle histoire entre Norge Larson, un physicien de Seattle et un vigneron vauclusien Philippe Bernard. Le premier vient passer ses vacances à Sarrians où il loue un gîte au second, propriétaire du domaine La Ligière. Vingt années autour de la passion du vin forgent une belle amitié. L’enthousiasme est communicatif comme l’envie d’acheter un pied à terre pour Norge et sa femme Arlène. L’opportunité arrive un jour.

Philippe Bernard découvre la perle rare. Dix hectares de vignes, certifiées AB, dont 7 en AOC Vacqueyras et une bergerie en ruine presque à côté de La Ligière, comment refuser ? Un coup de tête mûrement réfléchi et voici notre couple d’américains propriétaires. Si Norge confie la gérance des vignes et la cave à Philippe, le projet est monté ensemble, avec l’ambition commune de réveiller la belle endormie et de la transformer en un lieu dédié à l’œnotourisme.

Le pari est réussi ! La bergerie du XIIIème siècle a retrouvé sa patine provençale et le cabanon attenant semble sorti d’une carte postale. Côté cave, la technologie et le design italien sont du plus bel effet. Construits selon le système Toyota (analyser, concevoir hiérarchiquement en éliminant le superflu), elle a la forme d’une arène. Au dessus caveau, salle de réception, salon et espace de restauration en devenir s’intègre au cœur des vignes. Élégance et sobriété pour résumé.

Côté vins, l’appellation Vacqueyras hérite aussi d’un partenaire intéressant. La cuvée L’orée du bois, blanc 2018, a développé une gamme aromatique puissante et complexe. Les fruits jaunes, les fruits exotiques et les agrumes sont compotés, comme infusés dans une matière faite de rondeur où la marmelade d’orange amère signe la finale. Cette élégance se retrouve dans le 2019 (36,70€), avec le coing pour trame. Côté rouge, Re.Né.Sens. 2019 (16,20€) offre ses fruits noirs cassis et mûre, patinés de cuir, sur une attaque franche et des tanins encore un peu serrés.

Photos : MP Delpeuch

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Soirée Blanche : le menu de Philippe Mille autour du champagne Lanson !

Demain soir, ce sera « the place to be », une soirée blanche, non pas à Saint-Tropez en compagnie de feu Eddie Barclay, mais à Reims, au domaine des Crayères où le champagne Lanson coulera à flots pour un pique-nique très chic tout en musique. Philippe Mille, le chef des Crayères, nous a confié comment il avait composé les paniers autour du Black Label.

Avec ses 3500 visiteurs attendus dans le magnifique parc de 7 hectares du domaine des crayères, la 10ème soirée blanche promet d’être grandiose. Le programme ira crescendo, en commençant par de la musique classique avant d’enchaîner sur un concert de Louis Bertignac pour évoluer enfin vers une ambiance de discothèque animée par un DJ. Le traditionnel feu d’artifice conclura les festivités.

Partenaire de l’événement, le champagne Lanson y sera à l’honneur. C’est autour de son fameux Black Label que Philippe Mille a préparé pour ses hôtes un panier pique-nique de première classe ! Le chef doublement étoilé a bien voulu nous en dévoiler le contenu et la manière dont il l’a pensé.  « L’approche des plats froids est très différente de celle des plats chauds, il faut savoir anticiper sur le goût qui ressort moins facilement. Cela nécessite d’assaisonner davantage et de mettre des parfums plus puissants. Sur la salade, nous avons choisi des légumes de saison, la courgette, la tomate, beaucoup de fleurs aussi, ce qui sera le thème d’un bout à l’autre, pour donner une connotation printanière. On part ensuite sur un mille feuilles de volaille. Elle est farcie avec de l’estragon, des champignons et des pistaches. Nous l’avons accompagnée d’une petite sauce qu’il a fallu travailler pour qu’elle conserve la texture souhaitée, une autre problématique des plats froids. Le fromage est une tomme aux fleurs des Ardennes accompagnée de pousses de salade et de quelques herbes. Le dessert à base de fruits rouges a été préparé en collaboration avec Pascal Caffet, il comporte différentes textures et un visuel de pâquerette. Pour tous ces plats, j’ai essayé de jouer avec la fraîcheur du Black Label, en accentuant le côté végétal et en veillant toujours à la présence d’un peu d’acidité. J’ai voulu aussi obtenir une puissance raisonnable qui s’équilibre avec la délicatesse du vin ».

Il n’en fallait pas moins pour faire honneur à cette cuvée, symbole à elle seule de tout le savoir-faire de la Maison Lanson. Hervé Dantan, le chef de caves, explique : « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’un vin simple. On met toujours sous le feu des projecteurs les millésimés, mais le Brut sans année est la cuvée la plus compliquée à réaliser. Chaque année, c’est un vrai challenge, parce que l’on part d’une matrice différente et qu’il faut parvenir à reconstituer le même vin.  2016, l’année de base, est un millésime difficile où la pression du mildiou au printemps a été forte mais qui, grâce à un été assez clément, a permis d’obtenir de beaux niveaux de maturité. La cuvée rassemble une centaine de villages, la moitié des raisins provenant des premiers et grands crus. Le pinot noir domine (50%), suivi du chardonnay (35%) et du meunier (15%).  On compte 40 % de vins de réserve de dix millésimes différents, pour partie élevés en foudres. Certains, qui servent d’épices, remontent au milieu des années 1990 ! La cuvée intègre même une dose de soléra. »

La proportion importante de vins de réserve et le long vieillissement en cave sont le pendant d’une méthode de vinification privilégiant le blocage de la fermentation malolactique. En effet, une telle technique procure une fraîcheur qu’il faut savoir balancer par de la maturité. On retrouve cette sophistication à la dégustation à travers une construction à deux étages, le premier constitué de notes fruitées comme la poire bien mûre et le citron confit, le deuxième aborde un registre plus grillé de biscuit, de fruits secs, de noisette et d’amande, le tout porté en bouche par cette vitalité qui est l’âme du style Lanson. En plus du flacon présent dans le panier, le Black Label mais également Le Rosé Label seront disponibles au bar dans des grands formats (magnums, jéroboams…).

www.lanson.com

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[Exclu] Nouvelle étape de développement pour le Château des Bachelards

Alexandra de Vazeilles, propriétaire vigneronne au Château des Bachelards, dans le Beaujolais, s’associe à Mathieu Gufflet pour ouvrir une nouvelle page de l’histoire du domaine.

Montée en puissance

Alexandra a repris le Château des Bachelards en 2014 avec l’ambition de produire des vins à la hauteur de la richesse des terroirs de granit rose qui font la beauté de l’AOP Fleurie. Certifié en agriculture biologique et biodynamique, le Château des Bachelards se positionne comme un havre de nature, de biodiversité, de respect de l’environnement et de célébration du vivant qui dépasse la production viticole, notamment au travers des cours de cuisine et repas gastronomiques proposés au domaine. L’envie d’aller plus loin en élargissant les capacités de la propriété à une activité de chambres d’hôtes était également en projet dans l’esprit de la propriétaire.

Conjonction de vision

Le hasard s’en est mêlé en créant la rencontre entre Alexandra de Vazeilles et Mathieu Gufflet, PDG de deux groupes distincts, EPSA d’une part et son activité hôtelière d’autre part, « Terres de Natures ». C’est dans le cadre de ce dernier qu’il a récemment acquis le Château Guiraud à Sauternes, nouvelle composante de son projet d’hôtellerie durable (comportant déjà douze établissements en France). En visitant le Château des Bachelards, ce patron vigneron dans l’âme a saisi la résonance entre le projet d’Alexandra et le sien, et réciproquement. L’adage populaire voulant que « ensemble, on va plus loin », les ont décidé à unir leurs forces afin de concrétiser leurs visions de la nature et du goût.  Alexandra de Vazeilles est très heureuse de cet écho entre leurs projets respectifs, et des qualités de son nouvel associé qu’elle qualifie de « visionnaire, intelligent et sensible », gages de réussite et d’une collaboration fructueuse.

Le château des Bachelards continue son activité avec Alexandra aux manettes du chai (qui fera l’objet de travaux de rénovation) et des vignes, et devrait accueillir dès mars 2023 ses premiers hôtes dans les chambres du château ainsi qu’à la future table.

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