Le VS Hennessy se pare de teintes irisées

Le cognac d’entrée de gamme du célèbre négociant fait l’objet d’une série limitée imaginée par une figure montante de la mode streetwear en France : Stéphane Ashpool 

Un dégradé de bleu, de jaune et de vert. Pas d’étiquette mais une sérigraphie aux reflets irisés. Le célèbre VS d’Hennessy se pare de couleurs enjouées. Le cognac d’entrée de gamme le plus apprécié et le plus vendu à la surface du monde fait l’objet d’une nouvelle série limitée. Le flacon de 70 cl ne sera distribué qu’en France, à partir de la mi-juin 2023, au prix conseillé de 52 euros. On le trouvera à la Samaritaine à Paris, à la boutique du négociant à Cognac, chez une sélection de cavistes et sur la boutique en ligne Clos 19.

Cette série limitée a été conçue par une figure montante de la mode en France : Stéphane Ashpool, 41 ans, le créateur de la marque de prêt-à-porter Pigalle Paris en 2008.

Il habille aussi les athlètes des JO
Tout sourit à ce créateur branché, né d’un père sculpteur et d’une mère danseuse. Grand fan de basket, Ashpool évolue à la croisée du sport et des cultures urbaines, notamment au sein du collectif « Pain O chokolat ». En 2015, il fut désigné Grand prix de l’Association nationale pour le développement des arts de la mode (Andam). Ses créations streetwear griffées couture ont du succès. Après avoir séduit le rappeur Drake et la chanteuse Rihanna, Ashpool habillera les athlètes français aux JO 2024. En mars dernier, la marque Le Coq Sportif l’a nommé directeur artistique des tenues olympiques et paralympiques hexagonales.

Interrogé par le magazine en ligne The Good Life, le créateur confesse avoir beaucoup appris lors de sa collaboration avec Hennessy. « Je ne savais pas que le cognac était fait de raisin », dit celui qui a découvert un univers finalement très proche de ses centres d’intérêt. Hennessy est une marque influente, dans l’air du temps, partenaire mondial de la NBA (la ligue américaine de basket). Le négociant ne courtise pas seulement les musiciens et rappeurs : depuis une dizaine d’années, il a su investir toutes les cultures urbaines (graff, design et art contemporain).

Le bonheur des collectionneurs
En 2012, Hennessy demandait à Leonard McGurr, alias Futura, grand nom du graffiti aux USA, de redessiner l’étiquette de sa bouteille de VS. Ainsi débutait une bien des collaborations et une série limitée annuelle. Ces flacons colorés font le bonheur des collectionneurs. Un exemple : la bouteille conçue par Shepard Fairey en 2014 se négocie aujourd’hui environ 100 dollars en ligne ! Il est vrai que Fairey, figure majeure du street-art, est connu dans le monde entier pour un portrait sérigraphié en quatre couleurs de Barack Obama (« Hope », 2008).

Dans chaque pays, les bouteilles ne restent en rayon que quelques semaines. Elles sont toujours bien présentées, bien emballées, dans les meilleurs points de vente. Ici, le numéro 1 du cognac n’invente rien. Il reprend et améliore ce que Mouton Rothschild avait imaginé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en conviant Miró, Chagall ou Picasso à personnaliser ses étiquettes. Oui, dans le petit monde des vins et des spiritueux, le flacon importe beaucoup !

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Terre de vins met les Primeurs à l’honneur        

Le nouveau numéro de Terre de vins passe en revue le millésime 2022 à Bordeaux. 450 vins ont été dégustés par la rédaction pour dresser le portrait de ce millésime extrême et très qualitatif.

C’est désormais un rendez-vous bien installé : chaque printemps le magazine « Terre de Vins » consacre une grande partie de son numéro de mai à la campagne des Primeurs, qui permet au vignoble bordelais de dévoiler « en avant-première » les vins – encore en cours d’élevage – de la vendange précédente. Les dégustateurs du magazine ont arpenté les deux rives du Médoc au Libournais en passant par le Sauternais pour passer au crible quelque 450 vins et ainsi prendre le pouls d’un millésime 2022 marqué par des conditions climatiques extrêmes et qui, au final, se révèle très qualitatif, avec même des réussites exceptionnelles.

De Bordeaux à la Provence, en passant par l’Uruguay
En dehors de cet important volet consacré aux Primeurs, ce numéro 85 de Terre de vins dévoile un sommaire bien fourni : un entretien « sur le divin » avec Lilian Barton, la plus irlandaise des propriétaires médocaines ; des rencontres avec le vigneron et éleveur Armand Heitz, en Bourgogne, et Elise Losfelt, cheffe de caves du champagne Charles Heidsieck ; une escale gourmande dans l’Aude, sur la plage de Gruissan ; une escapade entre Var et Bouches-du-Rhône, autour des plus beaux chais érigés en Provence ; une « world escapade » en Uruguay, vignoble sud-américain où le cépage Tannat est roi ; et comme toujours, une superbe sélection de cuvées, entre chardonnays de toutes les régions, pépites ardéchoises, gros plan sur l’appellation Bellet, et verticale d’Ermitage blanc de Michel Chapoutier. Le tout se complète d’un cahier spécial dédié aux vins blancs de l’Entre-deux-Mers, comme une invitation à savourer l’installation des beaux jours.

Terre de vins n°85, 148 pages, 6,90 €.
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Le Château de Saint Martin s’étend en Côtes-de-Provence

Encore un domaine qui repousse les frontières de son vignoble. Le château de Saint-Martin à Taradeau dans le Var vient de s’étendre avec le rachat du domaine de Matourne à Flayosc, également en Dracenie à une quinzaine de kilomètres.

La propriété appartenait depuis les années 70 à un vigneron d’origine allemande, Jurgen Spaethe aujourd’hui décédé. La famille d’Adeline de Barry, 11e génération sur la propriété héritée des Rohan Chabot, s’est donc porté acquéreur d’une trentaine d’hectares avec les deux rachetés aux voisins dont une douzaine de vignes « Le vignoble est complètement à restructurer et la cave est en très mauvais état », avoue la vigneronne de Saint-Martin. Mais les vins bénéficiaient d’une petite notoriété sur les rouges de garde, 80 % de la production notamment en cabernet-sauvignon et syrah, étaient vinifiés en rouge. « Nous allons pour l’instant rapatrier les raisins pour les vinifier à Taradeau et réfléchir à l’utilisation des deux bastides du domaine qui avaient été transformées en gîtes ».

Expériences en vignes
Ce cru classé de Provence d’une centaine d’hectares de vignes produit environ 300 000 bouteilles en propriété à 60% rosés, 30% rouges et 10% blancs et à peu près autant en négoce vins et raisins. Le vignoble était déjà labellisé HVE « et nous sommes désormais certifié Terra Vitis qui est basé sur un périmètre plus large, notamment au niveau humain, et un cahier des charges exigent» détaille Adeline de Barry. La vigneronne collabore avec l’agronome Mathieu Archambault en vignes depuis une dizaine d’années. « Nous travaillons beaucoup sur la sélection des plantes, nous utilisons l’homéopathie pour lutter en particulier contre le stress hydrique et nous sommes en train d’expérimenter depuis avril 2022 l’utilisation de la physique quantique qui fonctionne comme une carte mémoire contre le gel, l’esca, la sécheresse et la diffusion de musique génodique pour renforcer les défenses immunitaires de la vigne ».

©DR

Bientôt en famille
Le vin représente environ les deux tiers du chiffre d’affaires de l’entreprise familiale baptisée Maison Edme de Rohan Chabot, le grand-père d’Adeline et le seul homme à avoir dirigé le domaine au milieu du XXe siècle; un tiers relève des spiritueux avec la Liquoristerie de Provence rachetée en 2017 par Adeline rejoint par son mari Renaud de Barry. Des quatre enfants du couple, les deux fils dont Erwann, fondateur du site de vente de vins Twil et du négoce La Belle Collection, pourraient rejoindre l’entreprise varoise dans deux ans. L’une des filles, Andrane, photographe, participe déjà à la communication de la maison. « Tant que je serai là, Saint Martin ne sera jamais à vendre, martèle Adeline de Barry. Ce sont mes tripes! L’idée est que mes enfants développent l’entreprise pour arriver à faire vivre plusieurs familles ».

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[Primeurs] Château Beychevelle 2022 et les sorties de ce début de semaine

Château Beychevelle, 4ème Grand Cru Classé de Saint-Julien et « star » du Médoc, vient de dévoiler le prix de son millésime 2022 en Primeurs. D’autres propriétés des deux rives sont également sorties en ce début de semaine.

Château Beychevelle 2022, qui a reçu la note de 96-97 de la part de la rédaction de « Terre de Vins », sort au prix de 95,40 € TTC. En 2021, il était sorti au prix de 68,80 € HT, en 2020 au prix de 67,40 € HT, en 2019 au prix de 61,60 € HT, en 2018 au prix de 70 € HT.

Les autres sorties récentes :
– Château du Tertre (4ème Grand Cru Classé – Margaux) : 42 € TTC
– Château Prieuré-Lichine (4ème Grand Cru Classé – Margaux) : 42 € TTC
– Château La Tour Carnet (4ème Grand Cru Classé – Haut-Médoc) : 31,10 € TTC
– Château Fombrauge (Saint-Émilion Grand Cru Classé) : 30,20 € TTC
– Château Berliquet (Saint-Émilion Grand Cru Classé) : 63 € TTC
– Château Bouscaut rouge (Pessac-Léognan – Cru Classé de Graves) : 30 € TTC
– Château Bouscaut blanc (Pessac-Léognan – Cru Classé de Graves) : 35,30 € TTC
– Château Haut-Bergey (Pessac-Léognan) : 23 € TTC
– Château de La Dauphine (Fronsac) : 20,40 € TTC
– Château de Sales (Pomerol) : 28,55 € TTC
– Château Charmail (Cru Bourgeois Exceptionnel – Haut-Médoc) : 19,40 € TTC
– Château Bellegrave (Pauillac) : 25,80 € TTC
– Château du Glana (Saint-Julien) : 25,20 € TTC
– Château Chasse-Spleen (Moulis) : 33,60 € TTC
– Château Fonréaud (Listrac-Médoc) : 17,30 € TTC

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La grêle sinistre le Var

Des orages de grêle ont sinistré plusieurs secteurs du Var ce week-end, Flassans, Gonfaron, Le Luc, La Roquebrussane vendredi 12, Bandol samedi 13 et Vidauban dimanche 14. Les secteurs et les vignerons sont très diversement impactés.

Les averses de grêlons ont transformé sur certains secteurs le paysage provençale de printemps en véritable photo hivernale avec un manteau blanc entre les pieds effeuillés. L’impact est très hétéroclite selon les communes mais souvent sur une même zone. « On aurait dit qu’il avait neigé en plein mois de mai tant le vignoble était blanc et certains vignerons, surtout à Flassans, ont été durement touchés, commente Eric Pastorino, président des Vins de Provence. C’est la conséquence de la masse froide qui descend de l’Europe du Nord et qui rencontre des sols chauds en Provence. Nous avons toujours eu des épisodes de grêle par ici, en particulier en mai et en août, mais nous avons l’impression que ces dernières années, leur intensité s’est accrue ». « Sur certaines parcelles, il n’y a plus rien, admet Nicolas Garcia, directeur du syndicat des Côtes-de-Provence. Et ce qui nous inquiète le plus, c’est que Météo France prévoit encore des risques d’orages pendant au moins une semaine ».

Plus d’une centaine d’hectares auraient été impactés sur Gonfaron, un peu plus sur Flassans mais l’estimation du syndicat est en cours. Eric Paul, président de l’IGP Var, estime que quelques dizaines de vignerons très disséminés dans le département ont été touchés, « C’est la pire période pour la vigne car en ce moment, les pampres sont plus fragiles et l’impact de la grêle peut nécroser les ceps. Ça peut se voir encore deux ans après mais il n’y a pas grand chose à faire. S’assurer est un moyen de se préserver mais ça ne résout pas tout au vu du prix, comme les filets anti-grêle qui se développent peu car ils coûtent très cher ».

De Gonfaron à Bandol
A la coopérative des Terres Ailées de Gonfaron, la technicienne du vignoble, Christelle Salomon, après avoir fait un tour des parcelles, estime qu’environ 70 hectares ont été très impactés « avec une perte des inflorescences, un feuillage marqué voire complètement disparu, des rameaux cassés à 30 cm du sol et un risque d’incidences sur le vignoble, même l’an prochain ». Une trentaine d’hectares ont subi un impact moindre, les dégâts concernent une quinzaine de vignerons. Eric Pastorino tente de se consoler en se satisfaisant de l’apport d’eau généré, « même si une telle intensité ne favorise pas la pénétration dans les sols. Bien sûr, l’idéal est de recevoir une fine pluie pendant 4 à 5 heures comme nous l’avons eu le premier mai tout en étant conscient que ça ne suffit pas à recharger les nappes phréatiques ». Et de relancer la question de révision de la moyenne olympique dans les contrats d’assurance qui n’incitent pas les vignerons à y souscrire.

Une quinzaine de structures sur Bandol ont également été touchées par un orage violent de grêle d’une quinzaine de minutes samedi qui s’est abattu surtout sur le nord de La Cadière d’Azur et sur le nord-ouest du Castellet, en particulier sur La Suffrène, Bastide Blanche, La Bégude, Baraveou… « Nous avons rarement eu un épisode sur autant de surfaces même si il n’a concerné qu’une petite partie de l’appellation, estime Cédric Gravier, président de l’appellation. Et ça ne nous a pas apporté beaucoup de pluies, au maximim 30-40 mm. Maintenant, il va falloir traiter la vigne aux engrais foliaires et aux cicatrisants pour éviter les risques de maladies car il y a beaucoup de plaies sur les bois ».

©La Suffrène

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La route des châteaux : nouvelle offre oenotouristique en Beaujolais

Désormais, la vie de château en Beaujolais prend toute sa mesure, avec un nouveau parcours regroupant les châteaux les plus emblématiques de la région, tant au niveau patrimonial que viticole.

Œnotourisme prestige
Le prestige de cette offre réside non pas dans ses tarifs, accessibles à tous, mais dans sa richesse patrimoniale, esthétique et œnologique.
Dix châteaux se sont unis pour offrit aux visiteurs une nouvelle route des vins, parcourant l’ensemble du vignoble, du Mâconnais aux Pierres Dorées, en passant par la majorité des crus.

Partis du constat en 2021 que qu’aucune offre dédiée aux lieux à l’architecture remarquable n’existait, les Châteaux de Corcelles et de la Chaize ont initié ce projet, destiné à répondre à une demande explicite des visiteurs et mettre en valeur l’incroyable patrimoine du Beaujolais.

Visite de chais, dégustations de cuvées, découverte des bâtiments et jardins : chaque château vous plongera dans son histoire et ses merveilles, avec un bonus fidélité : après une première visite dans chaque lieu, votre deuxième passage vous permettra de bénéficier d’un avantage exclusif pour chacun : accès à un endroit habituellement fermé au public, dégustation d’un vieux millésime, bouteille offerte : la surprise se cache dans chaque domaine.

Les dix châteaux participants et leurs spécificités
Tous ont déjà des offres oenotouristiques séduisantes, et chacun en a choisi une en particulier pour intégrer le carnet de route. Tous proposent une visite commentée, avec présentation de l’histoire, découverte du patrimoine et/ou de l’architecture du lieu (bâtiments et/ou jardins) ainsi qu’une dégustation, que chacun décline selon ses spécificités.

Vous découvrirez au Château des Jacques aux sublimes cuvées les secrets de vinification de leurs sublimes cuvées ; le Château de la Chaize vous ouvrira les portes de ses merveilleux jardins dessinés par Hardouin-Mansard (l’un des architectes du château de Versailles) ainsi que de son chai historique rénové.

Côté panoramas et dégustations plaisirs, arrêtez-vous au Château de Juliénas, au Château de Bellevue, le bien-nommé, et au Château de Poncié. Ce dernier vous éclairera aussi sur l’agroforesterie et l’agriculture biologique, et tous vous initieront à leurs secrets de vinification.

Le Château des Ravatys complètera la dégustation de ses cuvées avec une perspective sur la diversité du vignoble Beaujolais, face au Mont Brouilly que vous pourrez admirer depuis le clos.

Le Château de Nervers met l’accent sur le côté arty et historique, au travers de trois présentations costumées et théâtralisées, qui vous permettront de découvrir les lieux et l’histoire de la famille, avec dégustation d’un vin à chaque étape.

Enfin le Château de Champ-Renard retracera l’histoire patrimoniale du Beaujolais, vous faisant traverser les époques par la visite des bâtiments médiévaux (cachot, salle de justice et salle des gardes), jusqu’aux salons rénovés du 19è siècle, ainsi que le Château de Corcelles et sa forteresse médiévale.

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Jacky Blot n’est plus

Il aimait à rire autant qu’il aimait sa Loire. Jacky blot, l’incontournable vigneron de Montlouis-sur-Loire, est décédé. Il marchait sur sa soixante-seizième année.

Figure emblématique des vins de Loire, Jacky Blot est mort, pour l’expression consacrée, des suites d’une longue maladie. Le monde du vin est en deuil, habitué à ses moustaches dissimulant une joie de vivre et à ses superbes quilles. Pour le simple amateur, Jacky Blot était une référence, une valeur sûre que l’on retrouvait sur tant de belles cartes de vins. L’ancien courtier en vins avait repris le Domaine de la Taille aux Loups au début des années 1990 pour délivrer de magnifiques millésimes de Montlouis-sur-Loire et de Vouvray. Il était de cette génération de vignerons qui a considérablement fait progresser la qualité des vins de Loire, dans une vision biologique et sans sucres résiduels. Cet artiste du chenin s’était aussi distingué sur les terroirs de la Butte à Bourgueil avec la reprise de ce domaine en 2002. La Loire vinicole luit doit beaucoup.
L’équipe de Terre de vins fait part de ses sincères condoléances à sa famille et plus largement à ses proches.

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Fermages du Domaine de Chevalier entre qualité et audace

Le domaine de Chevalier, cru classé de Pessac Léognan, est dirigé par Olivier Bernard depuis 40 ans. Le savoir-faire du château a été mis à profit dans des fermages proches du château, tous situés dans la même appellation. Conversation sur les raisons de ces baux qui ont bien souvent représenté des défis.

Racontez-nous comment fonctionne le fermage du Domaine de la Solitude qui appartient à la Congrégation de la Sainte Famille et pour lequel vous avez un attachement particulier.
Lorsque j’ai signé ce bail en 1993, j’avais 33 ans et ce bail était de 40 ans. Cela me paraissait une éternité. En 2023, il nous reste 10 ans. Or, nous avons des investissements lourds à faire sur cette propriété en replantation et en bâtiments. Fallait-il investir chez un bailleur alors que vous savez que vous allez perdre votre investissement dans 10 ans ? C’est cette discussion que nous avons eue avec les sœurs propriétaires et en 2016, nous avons signé un nouveau fermage pour 40 ans et qui va nous amener jusqu’en 2056. La Solitude, c’est tout un ensemble à respecter, y compris la communauté de vie des religieuses qui y sont. C’est un sujet majeur.

Il y a un saut qualitatif important à la Solitude depuis quelques années et notamment sur le 2022. Pourquoi ?
Cette propriété était tenue de façon économique et pas suffisamment de façon qualitative. Il a fallu tout reprendre petit à petit : chai, bâtiments agricoles et vignoble. Et puis les vignes du domaine de la solitude sont enclavées dans la forêt. C’est donc un terroir un peu frais et donc tardif. Le challenge pendant des dizaines d’années a été de faire murir le raisin. Nous sommes aidés ces dernières années par le réchauffement climatique et donc les vins sont montés en qualité car nous avons des optimums de maturité qui sont atteints. « Donnez-moi un grand fruit et je vous ferai un grand vin » (NDLR : une devise qu’Olivier Bernard a fait sienne) : nous l’avons maintenant. Parallèlement à cela nous sommes partis vers le bio. Le premier millésime certifié bio sera 2023. J’ai la certitude que les raisins bio vont plus loin dans l’expression du terroir. Cette démarche bio concerne toute la SC du domaine de Chevalier : la Solitude, Lespault Martillac, Soubian, Poumey, et Clos des Lunes.

Qu’est-ce qui vous a poussé, il y a 15 ans, de prendre en fermage Lespault Martillac ?
C’est une pépite : un dôme de graves sur Martillac, avec un sol très profond et chaud. Et puis il y a des vieilles vignes qui avaient été bien plantées. Sauf que maintenant, avec le réchauffement climatique je mettrai un peu plus de cabernet sauvignon, même si les merlots s’en sont très bien sortis en 2022. Quant au blanc de Lespault, historiquement, il y a une vieille vigne de sauvignon blanc sur un terroir chaud. Pourtant, bien conduit, le sauvignon peut faire des vins incroyables, qui s’ouvrent plus vite bien sûr, et qui perdent leur caractère variétal au profit de vins assez gras, sur les fruits exotiques. Le sémillon participe au charme, mais il lui faut du temps dans la bouteille. C’est lui qui va enrober. Il est très complémentaire du sauvignon et je vois un retour en force légitime du sémillon.

Et les autres fermages ?
Il y a Poumey que nous avons repris en 2020. Il appartient depuis 1988 à la ville de Gradignan qui a voulu sauver le dernier vignoble de la commune. Une dizaine d’hectares dont on sent qu’il y a un potentiel. Et puis Soubian, 10 hectares sur Léognan. L’arrière grand-père avait fait une piste d’atterrissage pour son avion, au milieu des vignes, dans les années 30. Son fils arrachera les vignes après les gelées de 1956. Nous replantons sur un terroir de graves profondes sur argiles graveleuses : très intéressant.

Avez-vous fini par convaincre avec Clos des Lunes, ce Bordeaux sec fait sur le terroir de Sauternes ?
Si je n’ai pas convaincu, on a fini par me suivre ! La surface dédiée au blanc sec s’étend. Je pense être en partie responsable de cela. Si j’ai pu apporter ma pierre à l’édifice, dans la reconnaissance de cette région et sur sa rentabilité, en montrant que des vins blancs secs de qualité se vendaient bien, je serai très content de ce résultat. Pour moi, le terroir de Sauternes fait partie des cinq plus grands terroirs de blanc au monde. Aujourd’hui toutes les appellations du monde qui font du liquoreux font du sec qui porte le nom de l’appellation, sauf à Sauternes. J’avais milité pour créer une appellation qui s’appelle vin blanc sec de sauternes. C’était sans doute trop tôt.

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Champagne Tasting : une 6ème édition étincelante

L’événement 100% Champagne vient de refermer ses portes après avoir vécu une journée effervescente, dans une ambiance solaire et majestueuse au cœur du Palais Brongniart ce samedi 13 mai. L’événement a accueilli près de 1600 visiteurs.

Un plaisir partagé par les exposants des 60 maisons de Champagne et champagnes de vignerons représentés qui se sont réjouis de retrouver un public plein d’entrain et avide de faire déguster leurs cuvées et échanger autour des divers terroirs et révéler leur savoir-faire dans une ambiance chaleureuse et communicatrice.


Cinq master class de prestige

Veuve Clicquot – L’art du Vieillissement
Comme l’a souligné Bruno Dagnée, œnologue de la Maison, lors de la master class, deux éléments sont fondamentaux dans le vieillissement, la structure et l’acidité, des qualités qui font la spécificité du pinot noir, cépage par excellence des champagnes de garde.
Henriot – Un demi siècle de transmission des terroirs fondateurs
Alice Tétienne, cheffe de caves de la Maison Henriot, nous a présenté la cuvée Héméra. Outre 2005, 2006 et 2008, nous avons eu le privilège de déguster un millésime très ancien : 1964.
Ruinart – Champagne & variations climatiques : l’exemple du chardonnay
La question du réchauffement climatique est décidément au cœur des préoccupations des Champenois, puisque dans la master class consacrée au champagne Ruinart et animée par Louise Bryden, œnologue de la Maison, on s’est intéressé à son impact sur le chardonnay, ce cépage au cœur de l’identité de la marque.
Moët et Chandon – Une histoire de lumière – Les Grands Vintage par Moët & Chandon
Avec Benoît Gouez, le chef de caves de la Maison Moët & Chandon, nous nous sommes interrogés sur l’impact du réchauffement climatique sur la qualité des champagnes, en examinant trois millésimes solaires, 2015, 2006 et 1999.
Lombard – Blanc de Blancs et Terroirs de Champagne : l’impact du sol sur le goût en accord avec Caviar Prunier
Le chef de caves de la Maison Lombard, Laurent Vaillant, nous a présenté trois chardonnays, tous issus des sols crayeux de la Côte des blancs, Le Brut Nature Cramant Grand Cru, le Brut Nature Cramant Grand Cu lieu-dit « Les Bauves », et le Brut Nature Le Mesnil-sur-Oger Grand Cru.


Deux ateliers découverte avec le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne

Le premier atelier animé par Geoffrey Orban permettait de découvrir les nouveaux « Caractères » : Vif, fruité ou intense. Des petites pictogrammes qui permettent aux amateurs de mieux identifier les champagnes répondant à leurs goûts et à leurs besoins. Le second ateliers aidaient à comprendre les rosés et leurs Caractères. Deux ateliers pour démontrer l’aspect ludique de la dégustation, lorsque l’on confronte ces caractères à nos idées reçues.

Un concours de dégustation : Chateaunet Challenge


Le « Chateaunet Challenge » permettait aux visiteurs de tester leurs talents de dégustateurs à l’aveugle. Cinq cuvées étaient à identifier:
– Champagne Charles Heidsieck – Brut Réserve
– Champagne Moutard-D’Angin – « La Croix aux Curés » (monoparcellaire 100% pinot blanc)
– Champagne De Barfontarc – Blanc de Noirs Brut (100% pinot noir)
– Champagne Delavenne Père & Fils – Rose Marne
– Champagne Moutard – « Champ Persin » Blanc de Blancs (100% chardonnay)

Quant aux dégustateurs, à l’issue du dépouillement, ils se répartissent dans un Top 5 à découvrir en cliquant sur ce lien.

A vos agendas !

Vous avez manqué la 6ème édition ? Vous souhaitez vivre de nouveau un moment exceptionnel autour du champagne ? Restez connectés et découvrez la prochaine édition en mai 2024.

Photos ©A. Viller

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[Champagne Tasting] Ce que l’on retiendra des cinq master classes

Au-delà des champagnes d’exception qui ont été dégustés en master class à Champagne Tasting ce 13 mai, on appréciera la profondeur des échanges. Au cœur des préoccupations cette année : l’impact du réchauffement climatique sur l’évolution stylistique du champagne. A travers la dégustation des millésimes les plus chauds que l’appellation a connus, les participants ont pu se faire une idée de leur qualité et de leur capacité à vieillir. De quoi se rassurer sur le potentiel de la dernière vendange 2022 particulièrement solaire !

©A. Viller

Chez Veuve Clicquot, on cultive avec une rare virtuosité l’art du vieillissement, que ce soit dans les vins de réserve du Brut sans année qui ont, excusez du peu, cinq ans d’âge moyen, dans les millésimes, ou dans la Grande Dame. En 2014, la Maison a même expérimenté l’immersion de bouteilles dans la mer Baltique pour bénéficier d’une oxygénation encore plus ténue… Il est vrai aussi qu’avec le pinot noir, cépage iconique de la marque jaune qui constitue la majorité de l’assemblage de son millésime, elle bénéficie d’un atout de taille. Comme l’a souligné Bruno Dagnée, œnologue de la Maison, lors de la master class, deux éléments sont fondamentaux dans le vieillissement, la structure et l’acidité, des qualités qui font la spécificité du pinot noir, cépage par excellence des champagnes de garde. La dégustation de « Cave privée 1990 », nous en a donné la preuve éclatante. Dégorgé en 2008 et servi en magnum, on a pu apprécier la crémosité de sa bulle, ses savoureuses notes de rancio, et le caractère toasté qui signe toutes les cuvées de la Maison Veuve Clicquot. Pour Mathieu Doumenge, « on a la preuve, si on en doutait encore, que le champagne est un véritable vin. Cave privée 1990 est un champagne taillé pour la table ! Nous avons beaucoup parlé accords avec Bruno. Si cette cuvée peut se suffire à elle-même, elle serait également magnifique sur un vieux comté, idéal pour mettre en valeur cette salinité qui ponctue la fin de bouche. Le rosé 1989 a été mon coup de cœur, avec une robe légèrement tuilée et des notes de rose fanée et d’épices qui suggèrent eux aussi plein d’accords, on pense à la cuisine asiatique, au gibier, personnellement, j’imaginerais bien une bécasse ! Là-encore, l’effervescence, malgré le temps, est toujours présente et constitue un soutien discret qui énergise le vin tout au long de sa dégustation ».

©A. Viller

Alice Tétienne, cheffe de caves de la Maison Henriot, nous a présenté la cuvée Héméra. Outre 2005, 2006 et 2008, nous avons eu le privilège de déguster un millésime très ancien : 1964. La fraîcheur éblouissante, les doux accents d’orange confite mais aussi l’effervescence encore étonnamment vive alors qu’il ne s’agit pas d’un magnum, nous ont conquis. « Il y a une tradition quand on devient chef de caves, c’est de déguster tout ce qu’il y a en cave, de manière à connaître l’histoire, à appréhender le style de la maison. Lorsque je suis arrivée en 2020, j’ai eu la chance extraordinaire de faire cet exercice avec la famille Henriot et de pouvoir déguster toutes les années depuis 1921 à aujourd’hui. Il y a eu de grands moments d’émotion et certains vins que nous avons trouvé remarquables. La chance de la Maison Henriot est d’avoir conservé sa cave relativement intacte pendant tout ce temps, ce qui signifie que nous avons beaucoup de flacons sur certains millésimes. L’idée nous est donc venue de partager ces cuvées « Mémoire » avec le public en en commercialisant une part. Un autre atout était d’avoir des bouteilles qui n’avaient pas été dégorgées, les lies ralentissant le vieillissement pour le rendre plus noble. De plus, le fait de devoir les dégorger avant de les proposer à nos clients nous a donné l’opportunité de déguster et vérifier chaque flacon, ce qui constitue une vraie garantie pour l’acheteur. Nous avons voulu leur donner un habillage particulier pour marquer cette différence : une bouteille qui a vieilli dans nos caves pendant plusieurs décennies et qui a été validée par le chef de caves au moment du dégorgement, ce n’est pas la même expérience qu’une bouteille du même millésime qui a été mise sur le marché il y a quarante ans ! »

©A. Viller

Avec Benoît Gouez, le chef de caves de la Maison Moët & Chandon, nous nous sommes interrogés sur l’impact du réchauffement climatique sur la qualité des champagnes, en examinant trois millésimes solaires, 2015, 2006 et 1999. « Au XXe siècle, on a débuté les vendanges une seule fois au mois d’août en 1976. Depuis 2003, c’est arrivé huit fois ! » L’une des grandes questions qui se pose réside dans la diminution de l’acidité : celle-ci est-elle susceptible de diminuer la fraîcheur des vins ? « Je ne suis pas un obsédé de l’acidité. Je ne pense pas que l’on puisse résumer une personne à sa taille ou à son poids, de la même manière, on ne peut pas résumer un champagne à son acidité et à son dosage. Certes, on observe qu’en moyenne décennale, depuis 1988, il y a une inflexion, les vendanges sont plus mûres, ce qui signifie plus de sucre, d’arômes, de structure, moins d’acidité, mais tout en restant dans des équilibres analytiques confortables. Les vignerons du Sud de la France envient quand même nos PH ! Ce qui fait la fraîcheur, ce n’est pas seulement l’acidité. Lorsque vous dégustez par exemple ce 2015, prêtez attention aux beaux amers de la finale. L’intérêt de ces millésimes est de pouvoir jouer non seulement sur les acidités, mais aussi sur l’amertume qui résulte du surcroît de maturité phénolique. On a davantage d’extraction à la vendange même si on continue à presser de manière très délicate. Dans ces amers, certains sont grossiers, il faut les écarter, mais d’autres sont nobles, salivants et peuvent être combinés à l’acidité résiduelle pour donner cette impression de fraîcheur. »

©A. Viller

La question du réchauffement climatique est décidément au cœur des préoccupations des Champenois, puisque dans la master class consacrée au champagne Ruinart et animée par Louise Bryden, œnologue de la Maison, on s’est intéressé à son impact sur le chardonnay, ce cépage au cœur de l’identité de la marque. On a ainsi pu découvrir comment une maison innovait et prenait des risques, quitte à ne pas sortir la cuvée sur laquelle elle a travaillé avec la vendange 2017… Le commentaire de l’un des auditeurs, chef d’entreprise, résume le niveau : « un moment hors du temps grâce à l’intervention d’une jeune femme exceptionnelle et d’une dégustation cinq étoiles! »
Cette master class de prestige a été l’occasion, pour les amateurs de champagne, de découvrir en avant première l’une des nouvelles cuvées qui sortira en juin.

©A. Viller

Accorder caviar et blanc de blancs, cela peut sembler aller de soi. Mais c’est méconnaître la diversité des chardonnays champenois et celle des caviars. Le chardonnay peut prendre des accents pâtissiers, beurrés, avoir un caractère exubérant sur des notes de fruits exotiques, développer une certaine richesse… Ce sera délicieux, mais pas forcément en phase avec le caractère salin, iodé et fumé des précieux œufs d’esturgeon. Aussi, le chef de caves de la Maison Lombard, Laurent Vaillant, nous a présenté trois chardonnays, tous issus des sols crayeux de la Côte des blancs, Le Brut Nature Cramant Grand Cru, le Brut Nature Cramant Grand Cu lieu-dit « Les Bauves », et le Brut Nature Le Mesnil-sur-Oger Grand Cru. Chacun a une expression différente, mais avec en commun beaucoup de minéralité, de verticalité, de pureté, de salinité, une fraîcheur bien tranchée et de jolies notes d’agrumes. Pour les accompagner, Tigrane Pétrossian de la Maison Prunier, a choisi le Caviar Tradition issu d’esturgeons Baeri et un caviar Osciètre « plus crémeux, finement iodé, tout à fait en connivence que ce soit en texture et en goût ».

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