[Grande dégustation Primeurs] Les Primeurs à portée de verre

Hier soir, au Palais de la Bourse de Bordeaux, Terre de Vins offrait, en partenariat avec La Grande Cave, l’occasion aux particuliers de vivre de l’intérieur ce temps forts du millésime généralement réservé aux professionnels. Une 2e édition qui a largement enthousiasmé, avec 471 participants au rendez-vous, amateurs comme professionnels du vin en activité ou en devenir.

A l’image des plus grands chocs de la Ligue 1, « nous jouons à guichet fermé depuis hier » exposait ce jeudi soir en préambule de cette grande dégustation Rodolphe Wartel, le directeur de Terre de Vins, à la trentaine de propriétés venues présenter leur 2022 et un autre millésime à leur convenance. Réjouissant, ce plébiscite du public constituait aussi une véritable responsabilité pour les propriétaires et représentants des propriétés participants. « Ce n’est pas un exercice de style aisé concède Frédéric Castéja, le directeur général de la maison de négoce Borie-Manoux et du site internet La Grande Cave, spécialisé sur Bordeaux et les Primeurs. Nous comptons sur vous pour faire œuvre pédagogique dans l’explication des primeurs, la découverte de ce 2022 hors-norme et son devenir. »

La diversité à l’honneur
La grande force de cette dégustation, c’était de réunir en un seul et même lieu, le temps d’un soir, une belle palette de terroirs bordelais des deux rives. Amateur de longue date et membre de jurys de dégustation, Christian profitait ainsi de cette soirée pour voyager d’une rive à l’autre. « J’essaie de déguster par secteur », expliquait-il, méthodique, notant au passage « la déjà grande accessibilité » de ce 2022 malgré son jeune âge, « notamment sur les terroirs de la rive droite de Pomerol et Saint-Emilion largement pourvus en merlot ». Quant à elle étudiante en Master Management des Vins & Spiritueux à l’école KEDGE Bordeaux, et officiant actuellement dans un domaine de Saint-Emilion, Léa venait vérifier les échos entendus au sujet de ce millésime. « On entend beaucoup dire que ce 2022 est formidable. Je voulais goûter la rive gauche et la rive droite pour voir si c’était le cas partout », explique-t-elle.

Projection facilitée
Parmi les amateurs, on pouvait aussi croiser des novices en matière de Primeurs, à l’image d’Aura, venue avec son mari Nicolas, quant à lui déjà connaisseur. « Je n’ai dégusté qu’une seule fois une bouteille achetée en Primeurs, racontait-elle. Cette dégustation est très instructive grâce à la présence d’une diversité de terroirs et d’un millésime livrable de chaque domaine pour se faire une idée de ce que deviendra le vin une fois achevé. » Pour favoriser la projection, les propriétaires avaient choisi avec soin des millésimes similaires en termes de profil, à l’image du grand cru classé de Saint-Emilion château Grand Corbin Despagne, qui proposait en parallèle de son 2022, un de ces millésime livrable « un autre vin puissant permettant d’avoir une idée de ce que donnera ce 2022 », expliquait Marie Loustalan Prevost.

Présents à domicile
Cette dégustation inédite était une occasion rêvée pour (re)placer Bordeaux dans le cœur et sous les radars des consommateurs locaux. « On montre nos vins aux distributeurs bordelais et du monde entier, mais ils sont très consommés en Gironde et en Nouvelle-Aquitaine, rappelait Marc Perrin, du château Carbonnieux, qui faisait hier découvrir le cru classé de Graves en rouge et blanc. C’est primordial de montrer un beau millésime comme 2022 en premier sur ses terres ». Et le plébiscite était bel et bien au rendez-vous.

Photos @Adrien Viller


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[Publi-info] Safer : mobiliser ses proches pour financer en partie son installation

En évitant d’immobiliser l’ensemble de ses ressources dans l’achat du foncier lors de son installation, Julien a préservé les moyens d’assurer le développement de la commercialisation de ses produits. A Villié-Morgon au cœur du Beaujolais dans le Rhône, Julien a un rêve : produire son propre vin. Ses moyens financiers sont limités : il contacte un conseiller spécialisé de la Safer pour qu’ensemble ils puissent trouver une solution lui permettant de ne pas immobiliser son apport financier dans l’achat des terres.

Un accompagnement sur mesure
Le conseiller lui propose plusieurs propriétés totalisant un peu plus de 8 ha, regroupant l’essentiel des divers crus du Beaujolais : Chiroubles, Brouilly, Morgon et Fleurie et Beaujolais. Il n’achète directement qu’une toute petite partie des vignes en AOP Morgon. Il loue le reste des terres à deux groupements fonciers viticoles dont il est aussi actionnaire. Il mobilise sa famille pour la création du premier groupement foncier et ses amis pour le deuxième. Le surplus est cédé à trois investisseurs qui achètent ces vignes dans le but de les lui louer

Un projet fondé sur des bases solides
L’apport financier de différents bailleurs permet l’installation du jeune viticulteur sans immobiliser une partie trop importante de ses ressources dans l’achat du foncier. Ces bailleurs et porteurs de parts sont autant d’ambassadeurs pour la notoriété du Beaujolais et la commercialisation de ses vins.

Un savoir-faire reconnu
Depuis 60 ans, nous nous engageons, élus et collaborateurs de la Safer, pour nos territoires, nos terroirs et nos producteurs. Chaque jour, nous conseillons, accompagnons et sécurisons les porteurs de projets dans leurs transactions foncières : vente, achat, investissement, … La viticulture contribue au dynamise économique, elle façonne nos paysages et participe à l’attractivité de notre région. Nous accompagnons 250 nouveaux viticulteurs par an à s’installer et réalisons 1300 transactions en faveur de la viticulture pour une superficie de 4500 ha.

www.safer-aura.fr

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Cellar in the sea : Veuve Clicquot sous les mers

La Maison Veuve Clicquot organise un exceptionnel voyage en mer Baltique où elle a immergé des bouteilles en 2014 pour étudier le vieillissement dans des conditions atypiques, semblables à celles des bouteilles qui avaient été retrouvées non loin de là en 2010 après 170 ans !

Il n’y aura que quelques élus pour ce voyage très confidentiel qu’organise la Maison Veuve Clicquot du 22 au 25 juin prochain. Au total, ce sont 14 chambres doubles qui pourront accueillir a maxima 28 personnes au cours de ce périple qui s’annonce exceptionnel à bien des égards. En effet, l’histoire remonte en 2010. C’est à cette époque que 47 bouteilles de Veuve Clicquot sont retrouvées au fond de la mer Baltique. Elles font partie d’un lot de 168 bouteilles de champagne qui avaient coulé avec le navire qui les transportaient dans ces eaux glaciales du sud de l’archipel d’Åland, entre la Suède et la Finlande. Une découverte inespérée qui a bien entendu fait naître de grands espoirs sur la qualité de ces vins. Comment ceux-ci avaient pu évoluer dans ces conditions si particulières ? Eau faiblement saline, absence de lumière, température froide et constante, pression spécifique due aux profondeurs. Eh bien, le résultat fut particulièrement enthousiasmant pour les équipes de la Maison à commencer par le chef de caves de l’époque, Frédéric Demarville. Des vins émouvants, encore très vibrants qui ont donc conduit à mettre en œuvre une réflexion plus poussée sur cet élément encore mystérieux qu’est le vieillissement des vins.


Au plus près de l’expérimentation
En 2014, la Maison Veuve Clicquot a donc lancé « Cellar in the sea », un test in situ et sur le très long terme pour pouvoir régulièrement analyser le processus unique de vieillissement des champagnes sous la mer. Pour ce faire, 4 cuvées ont été sélectionnées : le brut carte jaune en bouteille, le brut solaire carte jaune en magnum, le rosé vintage 2004 et le demi-sec. Tous ces vins ont été immergés au large de l’archipel d’Åland, à 40 mètres de profondeur, dans une eau en permanence à 4° et dans l’obscurité totale. En parallèle, les mêmes bouteilles ont été stockées dans les crayères de la Maison à Reims. Les bouteilles de chaque lot vont ainsi pouvoir être comparées régulièrement dans le temps et des échantillons envoyés aux universités œnologiques de Reims et Bordeaux pour étudier scientifiquement l’impact du vieillissement sous-marin. A ce jour, l’expérimentation n’a eu lieu qu’une fois. Les participants à ce voyage exceptionnel pourront donc assister au second opus en compagnie du chef de caves, Didier Mariotti. Leur périple commencera à Reims avec notamment un dîner de gala autour de la Grande Dame à l’hôtel du Marc, demeure privée de la Maison Veuve Clicquot. Le voyage les conduira ensuite en avion puis sur un bateau historique (la goélette Albanus) sur l’île de Silverskår, lieu du séjour. Une dégustation comparative des bouteilles immergées avec celles conservées à Reims sera proposée, les bons plongeurs ayant même la possibilité d’aller sous l’eau observer le site actuel de stockage. Le tout ponctué d’animations autour du Midsummer et de repas conçus par de grands chefs locaux : Filip Gemzell (chef étoilé), Mathias Dahlgren​ (chef étoilé), Titti Qvarnström et Gustav Erickson. Une échappée rare et exclusive.

Prix sur demande et réservation sur : www.veuveclicquot.com/en-int/cellar-in-the-sea-experience

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Film hommage à Pierre Galet, maître de l’ampélographie

Pierre Galet, immense scientifique qui a été l’un des plus grands contributeurs aux connaissances actuelles sur les cépages du monde entier, est enfin honoré dans un film documentaire de Clotilde Verriès dont l’avant-première aura lieu à Montpellier le 10 mai prochain.

Le grand public ne connaît pas bien son nom. Et pourtant, quel grand homme ! Sans Pierre Galet, nous balbutierions encore dans l’étude des cépages du monde entier. La réalisatrice Clotilde Verriès a réalisé un admirable travail avec ce documentaire intitulé « De la liane sauvage à la vigne de l’avenir ». A travers des images de longs moments d’interview de Pierre Galet ponctués de nombreux témoignages de personnes l’ayant côtoyé (dont beaucoup d’élèves), il nous est donné à mieux comprendre la vie riche de cet homme truculent qui a consacré sa vie à la vigne. Le documentaire permet de comprendre le rôle que Pierre Galet va jouer dès ses études d’ingénieur agro en tant que contrôleur des vignes. Il observera déjà à cette époque « les fleurs, les poils sur la plante, la disposition des vrilles sur les rameaux ». Naîtra ainsi son premier livre dans lequel il va imaginer un système facilitant la reconnaissance des cépages avec le type de bourgeonnement et la forme des feuilles. Un pas de géant, notamment pour les pépiniéristes à qui il va envoyer cet outil, car à cette époque ceux-ci n’avaient aucun moyen réel d’identification.

Une vie de recherche et de transmission
Tout au long de sa vie, Pierre Galet n’aura eu de cesse de perfectionner et vulgariser la connaissance des cépages. Il mettra en place différents systèmes d’identification dont le plus abouti consistant à déterminer un cépage spécifique en fonction des écarts angulaires et de la longueur des nervures. Une technique encore utilisée aujourd’hui par les élèves de Pierre Galet qui expliquent le transmettre à leur tour à leurs élèves, en Italie ou en Allemagne. Car les enseignements de Pierre Galet se sont diffusés dans le monde entier, par ses cours évidemment mais aussi ses nombreux ouvrages publiés tout au long de sa vie et traduit dans de nombreuses langues. Cet infatigable travailleur n’a eu de cesse de sillonner la planète pour comprendre toute la magie du genre Vitis, de Chypre en Afghanistan en passant par l’Afrique. Le documentaire est souvent émouvant, notamment lorsque Pierre Galet consulte ses premiers herbiers ou quand il explique à 95 ans, au crépuscule de sa vie, travailler sur « un petit livre de 2000 pages sur les vitacées » qu’il s’amuse à écrire en trois langues, français, anglais et latin parce que dit-il « il aime cette langue » ! Disparu en décembre 2019 à presque 99 ans, Pierre Galet restera à jamais le plus grand ampélographe.

Avant-première mercredi 10 mai à l’institut Agro Montpellier (inscription gratuite mais obligatoire avant le 5 mai à midi)

https://eduter.sphinx.educagri.fr/SurveyServer/s/litan5

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Dans le Loir avec le pineau d’Aunis

Rendez-vous en terroir méconnu avec le Loir, le vignoble le plus septentrional du Val de Loire, et son cépage phare : le pineau d’Aunis !

Avec son lot d’appellations peu connues, la Loire a de quoi séduire les amatrices et amateurs les plus éclairés. Le vignoble du Loir en est un exemple parfait, représenté fièrement par les AOC Coteaux du Vendômois et Coteaux du Loir, deux terroirs de prédilection pour le cépage pineau d’Aunis. À noter que le vignoble est également le plus proche de Paris, non pas à vol d’oiseau (200 kilomètres) mais en TGV, avec seulement 41 minutes de trajet au départ de la capitale.

A chaque vignoble son cours d’eau
Sous-affluent du fleuve royal, le Loir se jette dans la Sarthe au nord d’Angers mais avant cela, la rivière aura parcouru plus de 300 kilomètres en provenance du Perche. A partir de Vendôme, ce sont dans ses boucles et sur ses coteaux que se trouvent les quelques centaines d’hectares (moins de 300) de vignes répartis sur trois AOC : Coteaux du Vendômois, Coteaux du Loir et Jasnières la plus célèbre, nichée entre les deux premières.

Si la Loire est dominée par une production de vins blancs, les vins rouges et rosés occupent une place particulière dans cette région. Hormis Jasnières et son unique chenin, Coteaux du Vendômois et du Loir proposent plus de 70% de rouges et rosés et le pineau d’Aunis à plus que son mot à dire…

Le pineau d’Aunis
L’Anjou à son cabernet franc et nous, nous avons le pineau d’Aunis” nous confie Ariane Lesné, la présidente de l’AOC Côteaux du Vendômois lors de Val de Loire millésime. Cépage authentique de la région, le pineau d’Aunis est originaire de Dampierre à côté de Saumur sur le lieu-dit Aunis. Cultivé depuis plus de 1000 ans dans la vallée du Loir, bassin où il est le plus implanté du Val de Loire, depuis 1920 dans les Coteaux du Vendômois.

Un cépage difficile à cultiver et qui demande beaucoup de rigueur à la vigne”, s’exprime Pierre-François Colin du domaine Patrice Colin. Acteur emblématique du Loir, le domaine Patrice Colin produit rouges et rosés avec le pineau d’Aunis. “Il offre une forte identité, le cépage avec le plus de rotundone, c’est pourquoi il a ce côté très épicé qui lui est reconnaissable”. Un cépage difficile à cultiver à et dompter au chai lors de la vinification, où les vins peuvent être assez “végétal” les années fraîches.

Discret comme un loir, cette métaphore pourrait parfaitement coller à la région la plus au nord du Val de Loire. Au total, ce sont près de 210 hectares de pineau d’Aunis qui sont cultivés dans le secteur, principalement au sein de l’appellation Coteaux du Vendômois.

3 pépites sélectionnées par Terre de Vins :

©W. Kiezer

Lors de la dégustation “pineau d’Aunis” organisée au Val de Loire millésime 2023, nous avons dégusté une vingtaine de vins rouges et rosés, dont certains ne nous ont guère laissé indifférents.

Cuvée Gris 2022 – AOC Coteaux du Vendômois – Domaine Colin (AB – Demeter)
100% pineau d’Aunis. Un rosé expressif et au rapport qualité / prix imbattable. Ses notes poivrées vous feront apprécier toute la palette aromatique du cépage phare du Loir.
Prix au domaine : 9,00 €

Cuvée Grandgousier 2020 – AOC Coteaux du Vendômois – Domaine de Montrieux (AB)
Présidente de l’appellation, Ariane Lesné offre un très joli pineau d’Aunis, d’une finesse étonnante.
Prix au domaine : 20 €

Cuvée Intuition 2008 – AOC Coteaux du Vendômois – Domaine Colin (AB – Demeter)
Dégustée à Val de Loire millésime, cette cuvée révèle l’énorme potentiel de garde du pineau d’Aunis. 2008 fut une excellente année, Intuition est un excellent vin !
Prix au domaine : non disponible à la vente

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Le palmarès du Concours des Vins Terre de vins

L’édition 2023 du Concours des vins « Terre de Vins » a rendu son verdict : 742 cuvées médaillées, dont 444 médailles d’or.

La dégustation des 2 283 échantillons présentés s’est déroulée hier au Château Montchat à Lyon.  Une légère baisse par rapport à l’année dernière (2 483 échantillons), imputable certainement au faible millésime 2020 et 2021. 

La rédaction de Terre de vins procèdera, parmi les médailles d’Or les mieux notées, à une sélection de ses « Coups de Cœur » qui sera dévoilée ultérieurement dans notre magazine et sur terredevins.com chaque semaine à la rentrée.

Retrouvez le palmarès complet en cliquant ici

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[J-9 Champagne Tasting] Le Château de Bligny, joyau d’une famille d’experts de la Champagne

En Champagne, on parle volontiers des Maisons. Les châteaux, eux, renvoient plutôt à l’univers bordelais. Il existe toutefois une exception : le château de Bligny et ses trente hectares sis sur la Côte des Bar. Si on y a restauré dans son fameux clos la tradition des cépages oubliés, il s’agit également d’un domaine qui se veut à la pointe de l’innovation et que l’on ne manquera pas de venir découvrir le 13 Mai prochain au Palais Brongniart à l’occasion de Champagne Tasting.

Avant de devenir l’un des quartiers les plus bobos de la capitale, le XIème arrondissement était au XIXe siècle un fief ouvrier. On y trouvait de nombreux ateliers artisanaux dissimulés dans les grandes arrières cours. C’est dans l’une d’elles qu’est installé le loft privatisable du chef coréen Pierre Sang. Un lieu que tout prédisposait à accueillir le déjeuner de presse du Château de Bligny, une pépite elle aussi bien cachée au fin fond de la Côte des Bar, rachetée en 1999 par la famille Rapeneau.

Cette dynastie qui officie depuis cinq générations dans l’appellation a acquis une remarquable expertise, consacrée récemment par l’élection de Christophe Rappeneau à la Présidence de l’Association viticole champenoise, un organisme créé en 1898 en charge de la recherche collective. A l’heure où de nombreuses menaces pèsent sur le vignoble champenois, cette responsabilité n’a rien de symbolique : « Le réchauffement climatique nous incite à chercher des cépages à débourrement plus tardif pour éviter les problèmes de plus en plus récurrents liés au gel printanier. Il s’agit aussi d’obtenir des variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium pour ne plus avoir besoin de traiter, comme l’exige par exemple les nouvelles ZNT. Nous avons autorisé cette année le voltis dans le cahier des charges de l’appellation, mais nous avons 400 autres cépages en cours d’expérimentation. C’est un travail de longue haleine incontournable pour préserver notre avenir. Pour autant, il ne doit surtout pas s’opérer au détriment de l’excellence du champagne. Les nouveaux cépages devront donc être encore meilleurs à la dégustation que le chardonnay, le pinot noir et le meunier. Dans les essais que nous avons effectués sur le voltis, on s’aperçoit qu’il est un peu différent du chardonnay, mais qu’en association avec lui, le résultat obtenu est supérieur ! A la fin du XIXe siècle, c’est le phylloxéra qui a été à l’origine de la création de l’AVC, aujourd’hui nous vivons une épidémie qui lui ressemble par bien des aspects, celle de la flavescence dorée. Elle aussi est remontée en Champagne depuis le Sud et exige de notre part une prospection annuelle afin d’arracher systématiquement les plants contaminés. Par ailleurs, nous ne gagnerons qu’en jouant collectif avec les autres appellations. Nous nous sommes donc groupés avec le Beaujolais et la Bourgogne pour monter la nouvelle serre Qanopée à Oger afin de disposer d’un milieu stérile pour fournir des pieds mères  indemnes. »

Un président se doit de montrer l’exemple. Le Château de Bligny n’hésite donc pas à mettre en œuvre les dernières innovations promues par l’AVC. C’est ainsi que la famille vient de replanter au lieu-dit Beauregard deux hectares en vignes semi-larges. « Elles sont moins gélives parce que les pieds sont plus hauts. La suface du feuillage est plus restreinte ce qui permet de réduire la quantité d’intrants. La largeur offre la possibilité de passer avec des tracteurs classiques plutôt que des tracteurs enjambeurs, plus coûteux et moins stables. Quant au personnel, il peut tailler ou vendanger debout, sans avoir à se baisser ou s’asseoir. Il y a aussi moins de pieds à tailler, au point de gagner trente pourcents sur la main-d’œuvre. Les seuls inconvénients ? L’échaudage, des rendements inférieurs de 5 % et un système de conduite qui s’adapte bien au pinot noir et au chardonnay, mais guère au meunier qui dès que l’on monte devient beaucoup moins productif. »

Reste à déguster dans les années à venir les cuvées qui en seront issues, en espérant conserver la magnifique minéralité qui fait tout le charme des champagnes du château, apportée par le fameux calcaire kimmeridgien de la Côte des Bar. Nous avons été éblouis par le rosé, dont la nouveauté cette année est de sortir également en magnum (4000 en tout qui viennent d’être mis sur le marché). Les 12 % de vins rouges sont issus de l’année de base et non de vins de réserve, l’idée étant de préserver au maximum le fruit. Un vin qui fait merveille sur le Ragoût de petits pois, kimchi, œuf parfait, pickles d’oignons rouges de Pierre Sang, sa belle acidité venant trancher le gras de l’œuf tandis que les notes de pamplemousse rose relèvent le côté végétal des petits pois.

Prix Magnum Grand Rosé : 80 €

https://champagnechateaudebligny.com

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[Bouteille à moins de 10€] Dans le Cosmos avec le Château de Gragnos

Voici un rosé élaboré sur l’appellation Saint-Chinian, sur les terres du Languedoc-Roussillon au Château de Gragnos. C’est entre collines et garrigues qu’Alain et Patricia Limauge, ont fait le choix de créer un espace dédié à la biodiversité avec pas moins de sept cépages représentés : carignan, syrah, grenache, mourvèdre, muscat, merlot, viognier, roussanne et récemment, quelques plants de marsanne ont vu le jour.

Les vignes, qui s’épanouissent sur des sols argilo-calcaires et de grès, bénéficient d’un ensoleillement optimal dans un environnement préservé de 70 hectares, dont 30 de vignes. Un site exceptionnel où règne la biodiversité : entre garrigues, espaces forestiers bois et arbres fruitiers (amandiers, oliviers…) la nature est mise l’honneur dans cette propriété qui est en deux années de conversion biologique. La proximité de la mer permet aux cuvées de ce domaine d’être dotées d’un grand potentiel organoleptique tout en conservant beaucoup de fraîcheur.

La cuvée Cosmos est un rosé élaboré à partir de grenache et de mourvèdre. Élaborée sans intrants et vinifiée en cuve inox afin de conserver toutes les qualités aromatiques de ces cépages, la robe arbore un subtil rose saumoné et offre un nez sur les agrumes et les petits fruits rouges, groseilles, puis s’ouvre sur des arômes de fraise et de violette. Un vin qui se révèle croquant et pimpant en bouche, avec des notes gourmandes de fruits rouges relevées par une belle fraîcheur.

Idéal à l’apéritif ou sur un tartare de saumon et pamplemousse rose !

La Combe de Gragnos – Cuvée Cosmos 2022 – 9,95 €

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Val de Loire, vignoble du futur ?

Question ou affirmation, c’est en tous cas notre ressenti après Val de Loire millésime 2023. Comme chaque année Interloire, qui regroupe les fédérations de Touraine, de l’Anjou-Saumur et du Pays-Nantais, a organisé son événement presse Val de Loire Millésime, où une cinquantaine de journalistes du monde entier sont réunis pour recevoir les actualités du vignoble. Au menu, master class, dégustations et immersions dans les terroirs, pour révéler toute la richesse de ce vignoble étendu sur plus de 800 kilomètres.

Un réseau hydrographique conséquent
Annoncée par Pierre-Jean Sauvion de la commission communication du vignoble, la troisième région viticole de l’hexagone possède le plus grand réseau hydrographique français, un avantage de marque rarement mis en avant. “C’est une chance d’avoir 25% du réseau hydrographique français, ce que d’autres régions viticoles pourraient nous envier.” Également producteur, Pierre-Jean Sauvion reconnaît que les centaines d’affluents et de sous-affluents du plus grand fleuve de France créent de nombreux microclimats très intéressants pour les vignobles ligériens.

Un réchauffement climatique qui a “du bon”
Presque irréel voire triste à dire, le réchauffement climatique n’apporte pas que son lot de mauvaises nouvelles et c’est le cas dans le vignoble ligérien, où les hausses des températures sont idéales pour la maturité de certains cépages. Et sans renier des aléas de plus en plus difficiles à prévoir et à encaisser, plusieurs vigneronnes et vignerons nous ont confié l’avantage de la hausse des températures moyennes pour la maturité du pineau d’Aunis ou du cabernet franc, ce dernier étant le cépage phare de la Loire. Le réchauffement diminue les risques de pourritures avant les vendanges et lui apporte de la rondeur et l’éloigne du style “trop” végétal qui lui est souvent reproché.

Une démarche environnementale forte
Connu pour être un pionnier de la biodynamie en France, notamment sous l’impulsion de Nicolas Joly de la Coulée de Serrant, le vignoble du Val de Loire propose aujourd’hui 70% de domaines engagés dans une démarche environnementale, qu’elle soit bio (29% de domaine certifiés – 11 000 hectares), en biodynamie, avec Terra Vitis ou le label HVE… Fier de cet engagement, Interloire s’est fixé comme objectif d’atteindre 100% des domaines certifiés d’ici à 2030, un objectif clairement atteignable et assumé par son président Lionel Gosseaume.

Une large palette de vins
Et pour terminer, parlons quand même du vin… Les 2700 vignerons dont 540 domaines gérés par des femmes, 410 négociants et les 16 caves coopératives produisent des vins blancs, rouges et rosés sans oublier les bulles et les vins doux, sur 33 appellations d’origine contrôlée.

Rosés tendres, représentés par la AOC Cabernet d’Anjou et ses 6400 hectares, les effervescents (Crémant de Loire, Vouvray, Saumur Fines Bulles) où la Loire est la deuxième productrice de bulles après la Champagne, et bien-sûr blancs, rouges et rosés secs avec 24 cépages autorisés. La région viticole produit tous les styles de vins possibles, de quoi largement satisfaire les palais des amatrices et amateurs du breuvage d’Héraclès.

La Loire, vignoble royal par le passé, idéal pour le futur ?

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Carbonnieux renouvelle l’amitié Franco-Américaine

Avant de devenir le troisième président des Etats-Unis, Thomas Jefferson est ambassadeur en France de 1785 à 1789. Passionné par le monde du vin, il voyage dans le vignoble français et plante au fil de son parcours des noix de pécan qu’il conserve au cours de son voyage dans du sable humide. 236 ans après, les pacaniers girondins souffrent gravement de la sècheresse de 2022 et beaucoup meurent. Celui du château Carbonnieux était à remplacer.

Planté le 25 mai 1787, au Château Carbonnieux, le pacanier, dominant le faitage du château n’a pas survécu à la sècheresse de 2022. Il n’a plus que son tronc et ne lui reste qu’une seule branche. Les autres « se soient effondrées en septembre 2022, et après avoir été foudroyé il y a 30 ans et essuyé toutes les tempêtes » s’attriste Eric Perrin l’un des trois enfants co-propriétaires . Le changement climatique aura eu raison de sa force.

Entretenir la flamme
Il fallait donc le remplacer, et, c’est chose fait, en présence de son Excellence Madame Denise Campbell Bauer, ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique en France. La replantation ne pouvait pas être la seule raison. Filer le thème de l’amitié Franco-Américaine en est une autrement plus solide. La Gironde n’a jamais manqué une occasion de la célébrer : pour preuve le monument aux américains, dressé à la pointe du Verdon sur Mer. Un Monument de 70 m de haut commémorant le départ de La Fayette en 1777 et l’intervention américaine en 1917, mais que les allemands ont détruits en 1942, quatre années seulement après sa construction. Il faut souligner qu’en scellant une alliance avec les Etats-Unis par le traité de Paris du 6 février 1778, la France reconnaissait l’indépendance des Etats-Unis 5 ans avant qu’elle soit effective et devenait ainsi le premier et donc le plus ancien allié des Etats-Unis.

La replantation à Carbonnieux a fortement été impulsée par Bernard Dalisson, Directeur du Centre régional de la Propriété forestière d’Aquitaine, et président de l’Association des pacaniers de Thomas Jefferson. L’homme s’est passionné pour ces arbres mais développe aussi un projet de replantation de pacaniers en France, dans des sites qui ont un lien avec La Fayette et la première guerre mondiale, afin de célébrer l’amitié Franco-Américaine. Un projet qui a le soutien de l’ambassade des Etats-Unis. A ce jour, 70 pacaniers ont ainsi été plantés.

Cette noix est « un objet de troc, et est restée incontournable lors du repas de Thanksgiving avec la fameuse tarte aux noix de pécans » tient à dire Bernard Dalisson. Et d’ajouter « qu’un pacanier a été planté un peu avant celui de Carbonnieux, à Riocaud, dans ce petit village de Gironde, où est né le père de Paul Revere qui a été un des artisans de la lutte contre les Britanniques et de la révolution américaine ». Une raison supplémentaire de faire du pacanier le symbole de l’amitié Franco-Américaine.

Madame Denise Campbell Bauer n’a pas manqué de souligner que la mort de ce pacanier était un signe important du changement climatique. Mais « être là, à Carbonnieux, est très symbolique puisque ce château a connu l’enfance de l’amitié Franco-Américaine » a-t-elle ajouté, tout en tenant à remercier Bernard Dalisson et la famille Perrin de cette belle initiative.

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