Un plan d’arrachage “sanitaire” voté par le CIVB

Ce lundi, le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) a voté en faveur d’un plan d’arrachage sanitaire de 9 500 hectares de vignes, qui débutera après les vendanges de 2023.

L’instance paritaire apportera 19 millions d’euros, dont 5 millions provenant de ses fonds propres et les 14 millions restants provenant d’un emprunt, qui pourrait être garanti par l’État, contracté sur 20 ans avec un taux de 4,5 %, a précisé Fabien Bova, directeur général du CIVB. Conséquence de cet apport, ce dernier s’accompagnera notamment d’une baisse de 20 % du budget marketing du CIVB.

Ce vote intervient après l’annonce du Ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, qui promettait le mois dernier une contribution de l’État à hauteur de 38 millions d’euros. La Région apportera quant à elle une dizaine de millions d’euros, prélevés sur les fonds Feader. En tout, l’enveloppe globale s’élèvera à 57 millions d’euros.

Le plan d’arrachage a été présenté par Bernard Farges comme un “instrument de lutte sanitaire”, notamment contre la Flavescence dorée, maladie dont la propagation est favorisée par les 1 800 hectares actuellement en friche dans le vignoble bordelais. Les différentes mesures ont été développées en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et les services de l’Etat, et ont été rendues possibles grâce à une adaptation réglementaire dans la dernière modification de la PAC en fin d’année 2022.

Les primes à l’arrachage, d’un montant de 6 000 €/ha, seront attribuées aux vignes « qui n’auront pas produit en 2023, ou ayant produit en 2023 en attente d’être arrachées, mais exclut les vignes qui n’avaient déjà pas produit en 2022, sauf cas de force majeure : grêle ou autre aléa imprévisible » a précisé Bernard Farges. Les modalités d’attribution des primes devront encore être précisées, mais Alliance Forêt Bois pourrait également apporter une contribution financière de 2 000 €/ha, notamment via le Label Bas carbone.

Le plan, s’il a été voté à l’unanimité et accueilli favorablement sur son principe, a été critiqué par certains vignerons quant à son ampleur. Olivier Metzinger, viticulteur à Rions et membre du collectif Viti33, a déclaré que le CIVB n’a pas pris la mesure du « désastre absolu et massif qui est en cours ». Selon les chiffres de l’interprofession elle-même, près de 40 000 hectares de vignes sont cultivées « à perte ». Le plan d’arrachage ne couvre donc qu’une partie de ce chiffre et certains viticulteurs estiment qu’il faudra trouver une solution pour les 30 000 hectares restants.

Malgré les critiques, Allan Sichel, président du CIVB a tenu a rappelé que « l’instance œuvrait au mieux pour répondre aux exigences environnementales et économiques de la filière« . Les détails de la mise en œuvre du plan devront être précisés dans les prochaines semaines.

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[REPLAY] « Vino Veritas » : dans les coulisses des Primeurs

La saison des Primeurs bat son plein à Bordeaux, qui fait découvrir son millésime 2022 en avant-première à la planète vin. L’émission « Vino Veritas » vous invite à découvrir les coulisses de ce temps fort du vignoble bordelais.

À partir du 24 avril, Bordeaux accueille la Semaine des Primeurs, pour faire goûter en avant-première le millésime 2022, que l’on qualifie déjà de millésime de l’extrême : gel, chaleur, sécheresse, vendanges précoces… Cette campagne des primeurs a aussi un parfum de retrouvailles, car c’est la première totalement « déconfinée » de l’après Covid-19. Quelque 6000 professionnels, acheteurs venus du monde entier et journalistes, sont attendus. Quelles promesses ? Qualité, quantité, business, défi climatique… Xavier Sota et Mathieu Doumenge reçoivent deux invités pour en parler : Frédéric Castéja (maison Borie Manoux) et Mikaël Laizet (œnologue conseil au laboratoire Rolland et Associés).

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Fleurie : destination premier cru

A l’image des appellations Brouilly et Côte de Brouilly en 2019, Fleurie vient de franchir une nouvelle étape dans son objectif de valorisation en votant le dépôt d’un dossier à l’INAO pour obtenir le classement en 1er cru.

Engagement collectif
C’est lors de l’assemblée générale de l’appellation le 28 mars dernier que les vignerons de Fleurie ont voté pour le cahier des charges, ainsi que la liste des lieux-dits, qui seront prochainement présentés à l’INAO pour un classement en Premiers Crus.

L’adhésion est massive : 85% des vignerons ont voté favorablement à cette initiative, permettant d’enclencher la rédaction du dossier qui sera déposé d’ici la fin du printemps de cette année, avant de rentrer dans le circuit de l’instruction par l’INAO.

Ce cahier des charges s’engage notamment sur le rendement qui ne devra pas dépasser 52 hl/ha, contre 56 pour les Fleurie qui ne seront pas 1er crus, une mise en marché au 1er septembre et non au 1er février, une première récolte après la 5è feuille, un degré minimum à 11,5° au lieu de 10,5, ainsi que l’interdiction d’utiliser des désherbants chimiques pour les vignes plantées à plus de 1,20m.

Choix des lieux-dits
Fleurie compte 48 lieux-dits, mais ce sont les 7 ayant obtenu les meilleures notes qui seront proposés au classement en 1er cru.

Ce choix a été réalisé selon des critères reprenant toutes les actions de valorisation entreprises jusqu’à aujourd’hui, ainsi que de leur renommée historique. On compte parmi les critères la surface revendiquée comme les cartes géologiques, les notes de dégustation compilées des dernières années, l’usage du lieu-dit dans les revendications de récolte, la littérature contemporaine et historique, etc.

Les 7 grands gagnants sont Les Moriers, Poncié, Les Garants, La Madone, La Roilette, Grille-Midi et la Chapelle des Bois, représentant à eux tous 27% de l’appellation.

Fleurie vient donc s’ajouter à Brouilly, Côte de Brouilly, Juliénas et Moulin-à-Vent aux crus du Beaujolais qui ont déjà entamé cette démarche de reconnaissance en premier cru.

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Hannelore Chamaux-Rima, nouvelle Directrice Générale de Champagne Castelnau

Christophe Juarez, directeur général de Terroirs & Vignerons de Champagne, a annoncé la nomination de Hannelore Chamaux-Rima au poste de directrice générale de Champagne Castelnau. Elle rejoint ainsi son comité exécutif aux côtés des autres directeurs généraux du groupe, Marie Gicquel pour Champagne Abelé1757 et Stéphane Decaux, en charge des partenariats. Christophe Juarez conserve la responsabilité de Champagne Nicolas Feuillatte.

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[Bourgogne] Morey et Chambolle annoncent le programme de leur Saint-Vincent

La 80e Saint-Vincent Tournante aura lieu à Morey-Saint-Denis et Chambolle-Musigny les 27 et 28 janvier 2024. Les organisateurs annoncent déjà un programme alléchant.

Les 27 et 28 janvier 2024, la Saint-Vincent Tournante – grande fête des vignerons de Bourgogne – se déroulera au cœur de la Côte de Nuits, dans les prestigieux villages de Chambolle-Musigny et Morey-Saint-Denis. Et malgré les neuf mois qui nous sépare de cette 80e édition, la gestation de l’événement a déjà bien avancé.

Des dons des domaines en dégustation libre
Ainsi le point d’orgue des festivités, à savoir la dégustation de vins dans les caveaux des deux villages, s’annonce généreuse. Seront servies deux cuvées spéciales Saint Vincent : « un chambolle-musigny-village et un morey-saint-denis village, tous deux du millésime 2022 », annoncent les organisateurs. Et ce n’est pas tout. « Au printemps 2019, une vingtaine de passionnés et de professionnels se sont réunis en une Commission Vins, pour solliciter des dons de bouteilles. Près de 70 domaines, présents sur les deux villages, proposeront donc leurs appellations régionales, villages, premiers crus et ce, depuis le millésime 2017 ».

Pour participer, une seule condition : se procurer un kit de dégustation au tarif de 20 euros. Là encore, l’organisation est en avance : ces pass sont disponibles en pré-réservation sur le site de l’événement depuis ce samedi 15 avril. On peut aussi s’y procurer un billet coupe-file.

Chambolle, le retour aux sources
La Saint-Vincent Tournante est aussi l’occasion pour les villages-hôtes de proposer une ambiance festive, faite de décorations (dont les fameuses fleurs en papier), stands gastronomiques, concerts et dîners de gala. En la matière, les organisateurs annoncent d’ores et déjà qu’il s’agira d’un « événement écoresponsable » axé autour du thème « Arts et Vin ».

En 1938, la première Saint-Vincent Tournante s’était déjà déroulée à Chambolle-Musigny. Pour sa part, le village de Morey-Saint-Denis avait marqué les esprits en 1973 en lançant pour la première fois un verre gravé spécialement pour la Saint Vincent Tournante, coutume depuis conservée.

Informations et avancée des préparatifs sur www.saintvincent2024.fr ainsi que sur les réseaux sociaux.

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La Calisse en extension et transmission

Le doublement de surface du Château La Calisse de Patricia Ortelli s’accompagne de l’arrivée de la nouvelle génération sur ce domaine des Coteaux-Varois-en-Provence.

La Calisse n’est pas à vendre – il est toujours bon de le rappeler par les temps qui courent, et elle vient même de doubler sa surface, passant de 14 à 28 hectares. Le domaine de Patricia Ortelli à Pontévès dans le Haut Var s’est agrandi  des parcelles voisines, à moins d’un kilomètre, sur le même coteau à 400 m d’altitude. Les vignes y avaient été arrachées dans les années 60 pour en faire des pâturages à moutons et à vaches avec quelques chèvres. Elles seront donc facilement convertibles en bio comme tout le domaine.

Tout planter
C’est au total une vingtaine d’hectares qui ont été rachetés dont une quinzaine va être replantée en AOP Coteaux Varois en Provence. Ils entreront à terme dans les cuvées de La Calisse. Pas de changement d’encépagement prévu, grenache, syrah, cabernet sauvignon, rolle, grenache blanc et clairette pour maintenir une production à part égales entre les trois couleurs, une répartition pour le moins atypique en Provence où rouges et blancs dépassent rarement quelques pour-cents.

©DR

A côté des 200 oliviers (pour une production familiale confidentielle), La Calisse compte actuellement huit cépages avec la syrah majoritaire dans les rouges avec le cabernet sauvignon, le grenache plutôt pour les rosés et le rolle réservé aux blancs. « Les rolles de départ provenaient de sélections massales du château de Bellet, berceau du cépage en provenance de Sardaigne et de Corse, annonce fièrement la vigneronne. Aujourd’hui, les sélections massales viennent de chez nous ; pour les rouges, nous allons surtout replanter des syrahs et des cabernets sauvignons après les grenaches ».

Une nouvelle génération au domaine
Autre actualité, l’arrivée du fils, Étienne, 39 ans, aux côtés de sa mère depuis trois ans après des études d’ingénieur et une première vie à Paris notamment comme créateur d’escape games. Il a repassé un BTS vitiœno pour rejoindre le domaine à plein temps tout en étant basé à Aix avec sa famille : « La Calisse, c’est toute ma jeunesse. J’étais déjà là au moment des plantations et je me souviens avoir arrosé les vignes quand j’avais huit ans. ; à l’époque, nous n’avions que 6 hectares ». Patricia Ortelli avait acheté le domaine aux enchères sur un coup de tête en juin 1991. Elle l’avait entièrement restructuré et d’emblée converti en bio, l’un des premiers de la région.

Avec l’agrandissement du domaine a été lancée la construction d’une deuxième cave de vinification en pierres à un kilomètre de la première, au milieu des vignes. Elle devrait être opérationnelle pour la vendange 2024. « Nous n’allons pas changer de process, la cave sera toujours équipée principalement de cuves inox pour préserver la pureté du terroir » précise la néo vigneronne. Seule la fermentation des blancs se fait en barriques. Aux 40 cuves actuelles viendront s’ajouter une trentaine de nouvelles, de petites capacités. « Mais avec l’arrivée d’Etienne, je vais pouvoir aller plus souvent à la plage » ironise Patricia Ortelli. Un vœu pieux auquel ne croit absolument pas son fils.

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[Entretien] Château Lestage-Darquier Grand Poujeaux : un cru de poche

Dans la famille Cordonnier, nouvellement propriétaire du Château Lestage-Darquier Grand Poujeaux en Moulis-en-Médoc, nous donnons la parole au fils, Théophile, qui ne cache pas ses ambitions pour ce cru de poche. 

2022 est un millésime singulier pour vous avec le Château Lestage-Darquier Grand Poujeaux, pouvez-vous nous rappeler la genèse du projet ?
C’est à la fois un désir de développement et une histoire de relations humaines. Lestage-Darquier Grand Poujeaux a attiré notre attention à la fois par la grande qualité de ses terroirs de graves, l’opportunité d’y déployer notre projet agro-forestier et le potentiel de développement d’un cru de 3,5 hectares haut-de-gamme un peu confidentiel. Mon père connaissait par ailleurs les Bernard depuis longtemps, la sympathie et le respect mutuels étaient évidents. Nous avons d’ailleurs intégré leur fils et leur gendre dans notre équipe.

La sélection parcellaire, le bio, l’agroforesterie, autant d’efforts mais quelle est la signature recherchée ?
Avec un terroir d’un tel niveau il était très intéressant d’inverser les proportions habituelles de sélection pratiquées dans notre appellation, qui maximisent le volume de grand vin. Ne retenir que 30 % des parcelles acquises dans le Château Lestage-Darquier Grand Poujeaux nous permet de sortir du lot. Nous voulons aussi clairement utiliser nettement plus de cabernet sauvignon que dans l’assemblage traditionnel d’Anthonic, notre autre propriété, à forte dominante de merlot. Mais nous désirons conserver notre âme, à savoir une matière au service de l’élégance, un élevage dédié au fruit, une fraîcheur qui témoigne de nos pratiques au vignoble.

Pouvez-vous nous en dire davantage concernant la particularité de l’élevage?
L’élevage de 40% en amphores et de 60% en demi-muids neufs s’est imposé comme une évidence pour un positionnement hautement qualitatif et en rupture avec les codes classiques. Notre recul sur l’élevage en amphores Tava de 750 litres depuis 2019 nous a clairement montré son adaptation au profil des vins bio. Nos essais jusqu’à 40%, en amphore se sont révélés pertinents. Nous avons aussi la certitude que le meilleur complément est un élevage en demi-muids neufs. Ces barriques de 500 litres, soit le double de la traditionnelle barrique bordelaise, permettent en effet de parier sur l’apport de bois neuf sans aucun risque d’excès.

Quel est le positionnement de ce cru ?
Le positionnement est venu naturellement. Il correspond à la conjonction de nos choix qualitatifs très exigeants et d’une petite production de 14 500 bouteilles. Notre gamme laissait la place à un produit placé en haut du panier de l’appellation et nos clients ont très rapidement adhéré au projet. 85 % du volume produit est à ce jour déjà vendu en primeur. Restait à trouver l’unité graphique. Nous avons confié l’étiquette à mon frère Pierre-Louis Cordonnier, l’artiste Picor. Il a travaillé main dans la main avec notre importateur américain, De Maison Selections, dès la genèse du projet au printemps 2022. Il a puisé dans la thématique des deux aigles se disputant une grappe de raisin, blason d’Anthonic créé il y a tout juste cent ans. L’aigle victorieux prend son envol !

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[Châteauneuf-du-pape] Le domaine André Brunel inaugure son chai de vinification

C’est un bel outil qui va offrir de nouvelles perspectives à Fabrice Brunel. Le vigneron optimise sa production et sa visibilité tout en conservant ses valeurs et son savoir-faire.

Dj, sonorisation, mise en lumières, le nouveau chai du domaine André Brunel avait des airs de boite de nuit pour son inauguration. Ambiance décontractée à l’image de Fabrice, le représentant de la cinquième génération de vigneron présente sur Châteauneuf-du-pape. Les premières traces de ses descendants remontent à 1749. C’est en 1954 que Lucien créé la marque « Les Cailloux ». Son fils André, le père de Fabrice, a développé le domaine et la commercialisation en bouteilles, au début des années soixante dix. Outre l’achat de vignes en Côtes du Rhône et en Vin de France, il lance sa société de négoce. La première cuvée « Centenaire » en Châteauneuf-du-pape, sera vinifiée en 1989, elle lui ouvrira le marché américain.

Ingénieur en électronique, Fabrice arrive sur le domaine fin 2012. La continuité n’empêche pas l’évolution. Certifiée HVE3, le domaine joue la carte environnementale, à la vigne et à la cave. Justement, ce nouveau chai bénéficie des dernières technologies telles des panneaux solaires ou un générateur d’azote pour minimiser l’utilisation d’eau. Adjacente à l’ancienne cave, la cuverie inox thermorégulée fabriquée en France, offre une capacité de 3000 hectolitres supplémentaires, dont 1000 de stockage. Outre le confort apporté, elle permettra des vinifications parcellaires plus précises, afin de personnaliser les cuvées issues des 20 hectares de Châteauneuf du Pape, 50 en Côtes du Rhône et 30 en Vin de France.

©MP Delpeuch

Cette inauguration fut l’occasion pour Terre de Vins de déguster deux vieux millésimes de la cuvée « Centenaire ». Le rouge 2010 propose un nez légèrement animal, riche de fruits compotés, conjuguant concentration et précision, sur de jolis tanins délicats enrichis de notes fumées.

Le millésime 2015 blanc, où la roussanne domine le grenache à hauteur de 80 %, poire, abricot sec, miel, offrent de l’onctuosité dans une fraîcheur maintenue portée par la salinité et la minéralité.

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[Publi-info] Et si vous découvriez les Grands Crus autrement ?

Accroche : Envie d’une escapade à la découverte des Grands Crus de Bordeaux ? Rendez-vous du 9 au 11 juin 2023, pour un moment privilégié, à la rencontre des propriétaires et de leurs millésimes, sous le signe de la convivialité !

Pour la 17ème année consécutive, l’Union organise le Week-end des Grands Crus de Bordeaux, un événement d’exception réunissant les amateurs du monde entier. Rythmé par plusieurs temps forts, le point d’orgue de ce Week-End aura lieu le samedi 10 juin au Hangar 14. Plus de 100 propriétés membres de l’Union des Grands Crus de Bordeaux seront présentes pour vous faire déguster leur millésime 2020 ainsi qu’un second de leur choix.

Pour l’occasion, le H14 se transforme en Halles gourmandes du Sud-Ouest. Des Chefs soigneusement sélectionnés vous feront découvrir des accords mets et vins inédits.

La Dégustation sera rythmée par un accompagnement musical afin de passer un moment sous le signe de la convivialité.

À bientôt, autour d’un verre de Grand Cru !

Réservez vos places sur ugcb.net
Tarifs
Professionnels du vin – étudiants : 30€/pers*
Normal : 50€/pers

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La Provence en quête de nouveaux cépages adapté au réchauffement climatique

Les vins de Provence ont mis en œuvre un plan de bataille afin d’étudier toutes les pistes d’évolutions de l’encépagement pouvant aider le vignoble à s’adapter au réchauffement climatique.

« Nous réfléchissons à différentes possibilités pour décaler les maturations par des tailles plus tardives, des ombrages par la végétation, par des arbres dans les rangs, des panneaux voltaïques mobiles, explique Constance Cunty, ingénieur agronome à l’IFV (Institut Français de la Vigne et du vin). Les essais sous filets ont déjà démontré un décalage d’une dizaine de jours et une diminution de la contrainte hydrique. La gestion des sols comme le paillage, la mycorhization, les biochars (des matières carbonées inertes issues de marcs de raisins) permettent aussi d’améliorer la capacité de rétention ». La conduite de la vigne offre déjà une large palette d’outils mais le groupe IFV-Centre du Rosé-Inrae s’est également penché sur le matériel végétal en étudiant les anciennes variétés autochtones de Provence, des cépages étrangers ou des nouveaux hybrides résistants créés à partir de cépages locaux comme le rolle et le cinsault. Au Conservatoire des cépages de l’abbaye de La Celle dans le Var, une dizaine de pieds par variété de cépages résistants ont été plantés pour suivre leur évolution et leur comportement en situation de stress hydrique.

Les Vifa au microscope
L’IFV a déjà constaté une évolution de l’encépagement depuis quelques décennies. Grenache, cinsault et syrah représentent désormais les trois quarts du vignoble (dans les années 60, plus de 80 % étaient en carignan, ugni blanc et clairette), le rolle continue de progresser tandis que le cabernet sauvignon, beaucoup replanté entre les années 70 et 90, est de plus en plus délaissé car peu adapté aux rosés. Les essais ont démarré en 2016 avec le rousseli (ou roussanne du Var) et le caladoc résistants à la sécheresse et aux maladies. Fin 2021, caladoc, rousseli et cinq cépages étrangers (moschofilero et Verdejo pour blancs et rosés, Calabrese, xinomavro et agiorgitiko pour les rouges) ont intégré le cahier des charges des Côtes-de-Provence. Par ailleurs, les travaux d’intégration des Vifa (Variété d’Intérêt à Fin d’Adaptation) ont commencé à partir de 2019, les premières plantations en 2022. En 2023, ils s’étendront sur 8,25 hectares en 23 parcelles de 14 exploitations réparties dans toute l’aire d’appellation. Un travail analogue a été entamé par l’IGP Var avec trois cépages (sauvignac, floréal, souvignier gris) qui devraient être intégrés rapidement au cahier des charges.

C’est au total plus d’une trentaine de cépages qui ont été répertoriés avec leurs critères détaillés pour déterminer les replantations idéales en Provence. Parmi les critères majeurs qui entrent en ligne de compte, la faiblesse du degré alcoolique, une forte acidité, une faible intensité colorante, une tolérance à la sécheresse, une bonne résistance au mildiou et à l’oidium, une intensite aromatique…. mais également un beau potentiel de production et la disponibilité du matériel végétal.

Alimenter ensemble une banque de données

L’important est de recenser qui plante quoi 

Nathalie Pouzalgues, chargée de projets au Centre du Rosé.

Le challenge est de collecter des données fiables en homogénéisant les méthodes d’observation pour savoir ce que le cépage a dans le ventre et d’alimenter ensemble une banque de données en ligne accessible à  tous les viticulteurs. Car si on ne change rien, l’acidité et la sensation de fraîcheur vont diminuer dans nos vins, le taux d’alcool va augmenter et la typicité en serait bouleversée ».

Le Centre du Rosé analyse un million de vins du monde chaque année; ils affichent un degré moyen de 12,4 % vol tandis qu’il avoisine les 13,5 en Provence. « Pour y remédier il faut plutôt faire du préventif que du curatif et jouer sur l’encépagement, la conduite du vignoble et des méthodes biologiques plutôt que de se tourner vers des solutions chimiques » insiste Nathalie Pouzalgues. Le groupe de travail n’en est qu’au début de l’aventure puisqu’il faudra attendre 10 ans de suivi des parcelles plantées avant que l’Inao ne choisisse de valider ou non. « On s’est quand même assuré de leur intérêt au préalable, rassure la chargée de mission. Le processus est long mais le risque de devoir abandonner ces nouveaux cépages est faible ».

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