Beaucastel sort de terre

Le château de Beaucastel, propriété historique de la famille Perrin à Châteauneuf-du-Pape, est actuellement en pleine transformation : de nouveaux chais sont en construction, qui doivent être livrés pour la vendange 2024. Un projet audacieux dont le bâti est intégralement réalisé avec la terre de Beaucastel.

Le nom de Beaucastel est intimement lié à l’Histoire de Châteauneuf-du-Pape. Ce domaine, dont les origines remontent certainement au XIVème siècle, prend son envol en 1549 avec Pierre de Beaucastel. En 1909, il est acquis par Pierre Tramier, qui le confiera ensuite à son gendre Pierre Perrin. Aujourd’hui, c’est la cinquième génération de Perrin (incarnée par Marc, Pierre, Thomas, Cécile, Charles, Matthieu et César) qui veille sur ce vignoble de 130 hectares, épicentre d’un empire viticole s’étendant sur d’autres appellations de la Vallée du Rhône et jusqu’à Miraval, avec Brad Pitt.

1200 candidatures pour un projet audacieux

« Chaque génération de notre famille a laissé sa trace. Notre grand-père Jacques et son épouse Marguerite, quand ils ont repris le domaine après la Seconde Guerre mondiale et amorcé le passage vers le bio. Puis leurs fils Jacques et François, qui ont repris le flambeau en 1978 et ont considérablement développé le vignoble familial. Aujourd’hui, c’est à notre génération de mettre sa pierre à l’édifice. Ces nouvelles installations techniques sont notre grande œuvre en commun », explique Charles Perrin, qui est, au sein de la famille, l’une de ces forces motrices de ce projet fou : « l’idée était de « renverser la table » en dotant Beaucastel de nouveaux équipements qui se fondent totalement dans le paysage, soient mieux adaptés aux exigences modernes de la vinification, et soient surtout totalement écoresponsables ». Un concours d’architecte lancé fin 2017 a donné lieu au dépôt de 1200 dossiers, dont 362 complets – parmi lesquels 5 Prix Pritzker. Après une short list finale de 10 candidats, c’est finalement l’architecte indien Bijoy Jain (Studio Mumbai) qui a été choisi.

« Il s’agit de sa toute première réalisation pour le vin », précise Charles Perrin. « Ce qui nous a impressionné dès le départ a été l’implication de son équipe : ils venaient à dix, passaient des heures dans les vignes, arpentaient la région jusqu’au Ventoux… Nous voulions, pour ce chai, quelque chose de sensible, qui laisse une trace forte mais qui soit aussi capable de disparaître si demain Beaucastel devait être englouti. 80% des déchets dans le monde étant produits par le bâtiment, il nous fallait un projet le plus vertueux possible sur le plan environnemental ».

« Mettre le terroir à la verticale »

Ainsi est née l’idée de creuser, là où se trouvaient les installations existantes, un immense carré de 50 mètres de côté et de 12 mètres de profondeur, et d’en récupérer la terre afin que chaque strate compactée soit un élément de construction du nouveau chai. « Plus des trois-quarts de ce que nous avons déconstruit est reconstruit. Avec ce chai, on a mis le terroir à la verticale. C’est un projet très expérimental qui a demandé trois ans pour avoir les inaugurations », souligne Charles Perrin. La colonne vertébrale de ces installations, conçues en partenariat avec Studio Méditerranée à Nice et dont le gros œuvre a été confié à la branche marseillaise du groupe Fayat, est d’être les plus sobres possibles sur le plan environnemental : « partout dans le monde et surtout dans notre région, l’eau va être un sujet majeur des décennies à venir », poursuit Charles Perrin. « En moyenne on utilise 4 litres d’eau pour faire 1 litre de vin. C’est pourquoi nous avons creusé de grands bassins de stockage pour l’eau, 3000 m3 à 13 mètres de profondeur, à une température constante de 13°C. Ils nous permettent d’être quasiment autonomes en eau et nous offrent aussi une solution naturelle de climatisation : nous avons placé des ‘puits provençaux’ dans le chai qui permettent de faire circuler le vent jusqu’aux bassins et initier un rafraîchissement naturel du chai. Nous visons aussi à être le plus autonomes possible pour la production d’électricité, avec des panneaux solaires notamment. Ces nouveaux chais représentent quelque chose de totalement inédit, sans compromis. Au-delà de leur aspect technique ils véhiculent une vraie philosophie, et une atmosphère de compagnonnage. Nous espérons que quand nos petits-enfants les utiliseront pour faire du vin, ils seront fiers de ce que nous leur avons laissé. »

Les installations finales couvriront une surface totale de 7000 m2, avec une cuverie mieux adaptée, un meilleur contrôle des températures, davantage de place et de confort de travail – sachant que les travaux sont organisés de façon à ne pas perturber la production de vin dans les chais existants, ce qui représente aussi un tour de force… L’objectif est une inauguration pour les vendanges 2024.

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Le premier Sparkling Wine Forum aura lieu en Champagne le 20 juin !

S’il n’est de champagne que de Champagne, les vins effervescents partagent cependant de multiples problématiques et il importe de décloisonner la recherche. En choisissant pour son premier grand colloque les défis que cette filière doit relever face au dérèglement climatique, EFFEVENT, la société qui organise également le salon du VITeff, ne pouvait guère trouver de thème plus rassembleur.

Princes des bulles, ce sont les Champenois qui auront l’honneur d’accueillir ce premier grand colloque consacré à la recherche sur les vins effervescents. Il se tiendra au Village By CA de Reims-Bezannes sous le haut patronage de l’OIV dont le président, le professeur Luigi Moio, figure d’ailleurs parmi les conférenciers. On le sait, le réchauffement climatique pose de nombreuses questions aux élaborateurs de vins effervescents, à la fois du point de vue viticole mais aussi vinicole, sur des vins où l’acidité et le maintien de la fraîcheur jouent un rôle primordial. Ainsi seront notamment évoqués : « la recherche sur les nouveaux portes-greffes résistants à la sécheresse, les cépages hybrides, les modes de conduite de la vigne, le matériel viticole et vinicole de pointe, la recherche et développement appliqués aux technologies permettant de mieux maîtriser la fermentation malolactique dans un contexte de pH élevé induit par le réchauffement climatique, etc. »

Au menu, pas moins de 20 interventions et deux tables rondes qui mettront en lumière, côté français, les derniers travaux des chercheurs de l’Université de Reims, de Neoma Business School, mais aussi, de Bourgogne et d’Alsace. Grâce la collaboration de la société italienne VINDEA, spécialisée dans l’information technique pour les professionnels de la vigne et du vin, les laboratoires étrangers seront également, dès cette première édition, très représentés avec la présence de Monika Christmann, directrice de l’Institut d’œnologie de l’Université des sciences appliquées de Geisenheim en Allemagne et de des chercheurs des Universités de Tarragone et Valencia (Espagne) ou encore de Milan et Piacenza (Italie).

On le sait, trop souvent la recherche universitaire et la recherche des entreprises privées, préfèrent travailler chacun de leur côté. C’est l’autre grande réussite de ce colloque. « Moët Hennessy dévoilera comment assembler savoir-faire, science et technologie pour répondre au défi de l’évolution climatique. Le groupe évoquera les enjeux de sa stratégie de recherche incarnés notamment par le nouveau centre Robert-Jean De Voguë à Oiry. » A côté de ces grands groupes, on verra aussi des startups et des PME innovantes, présenter par exemple la manière dont elles développent chenillards et enjambeurs électriques autonomes en lien avec le Comité Champagne, mais aussi les nouveaux systèmes de surveillance de la qualité des raisins grâce à l’Intelligence Artificielle…

250 places disponibles – Billetterie ouverte : https://my.weezevent.com/sparkling-wine-forum-reims-2023

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[Aude] Anne de Joyeuse accorde ses violons contre l’esca

Pour lutter contre l’esca, champignon responsable de la maladie du bois, Anne de Joyeuse expérimente la diffusion de musique dans une des parcelles de l’un de ses coopérateurs. Un point sera fait d’ici quelques années pour déterminer son efficacité.

Comment lutter contre l’esca sans utiliser l’arsénite de sodium dont l’usage a été interdit en 2001 ? C’est en se posant la question que les techniciens viticoles de la cave Anne de Joyeuse ont orchestré l’expérimentation d’une solution alternative : la musicothérapie. « On a entendu parler des travaux du scientifique et physicien Joël Steinheimer et nos équipes se sont penchées dessus », explique Maxime Rieutor, responsable marketing et communication au sein de la coopérative. Le scientifique a mis en évidence que lors de la synthèse des protéines dans le vivant, les acides aminés émettent des séquences de signaux quantiques qui constituent une mélodie spécifique à chaque protéine. En transposant ces gammes inaudibles en gammes audibles, on pourra alors influer sur le taux de synthèse des protéines. « La stratégie est de stimuler la fabrication des protéines de synthèse des bois et d’inhiber celles responsables du développement du champignon », complète Maxime Rieutor. Les mélodies de protéines sont baptisées « protéodies » par son inventeur. Un procédé qui a déjà été utilisé avec réussite sur des parcelles de cabernet sauvignon du domaine du Château Pape Clément, propriété de Bernard Magrez, ou au sein de la cave Robert & Marcel dans la Loire. Certains l’utilisent même pour améliorer la qualité du lait d’un troupeau de vaches ou pour multiplier la production de tomates tout en réduisant l’arrosage.

Le boitier couvre environ 15 ha de vigne

Dans le cas d’Anne de Joyeuse, le dispositif expérimental se présente sous la forme d’un boitier, mis en place par la société Génodics, et qui diffuse sur un rayon approximatif de 200 mètres soit environ 15 ha de couverture. « Le résultat va être suivi sur plusieurs années et nous réfléchissons déjà à la mise en place d’essais de diffusion de ces ondes pour atteindre d’autres objectifs comme la réduction du mildiou par exemple », ajoute le responsable marketing et communication. Dans les faits, l’esca est un champignon qui s’attaque aux vaisseaux de sève et les bouchent, ce qui entraîne la nécrose des ceps de vigne et le dessèchement des feuilles. « Cela touche les vieilles vignes mais aussi certaines qui n’ont que 20 ans, il était temps d’agir tout en continuant à œuvrer dans le respect de notre philosophie enclenchée depuis 1994 », prolonge-t-il. Pour rappel, en 2000, Anne de de Joyeuse est la première cave certifiée Agriconfiance avant de créer, en 2007, le label « Protect Planet » et d’afficher aujourd’hui des surfaces à 95% en HVE. Ces derniers mois, la coopérative a creusé des fosses pédologiques sur cinq terroirs différents afin de mieux comprendre les échanges entre le sol et le vivant, puis a largement répandu la confusion sexuelle sur le village de Preixan en partenariat avec les élèves du BTS Viti-oeno du Lycée Charlemagne à Carcassonne.

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Les irish whiskeys paradent pour la Saint Patrick

Les marques de irish whiskey profitent de la Saint Patrick pour mettre en avant leurs références de plus en plus nombreuses dans l’Hexagone.

L’origine du whisky est encore en débat, les plus anciennes traces écrites sont écossaises mais on aurait produit du « uisce beatha » (eau-de-vie en gaëlique) bien avant en Irlande, de tradition orale. A défaut de pouvoir trancher, chacun s’en attribue la paternité. Et ce n’est pas l’histoire de Saint Patrick qui va arranger les choses puisque le religieux irlandais, Maewyn Succat de son vrai nom, était en fait un esclave écossais qui serait revenu évangéliser l’Irlande où il aurait apporté le premier alambic. On fête donc la date anniversaire de la mort, un 17 mars 461, la première commémoration ayant eu lieu bien plus tard à Boston en 1737 où de nombreux Irlandais avaient immigré après la grande famine. La première Saint Patrick en Irlande sera fêtée à Waterford en 1903. Pour l’occasion, on s’habille en vert, souvent associé à l’orange du drapeau irlandais. Le vert comme un autre symbole du jour, le trèfle à trois feuilles (shamrock) d’abord religieux pour évoquer la Sainte Trinité puis devenu plus généralement le symbole de l’Irlande.

Parades et promos

La Saint Patrick est désormais une véritable fête nationale irlandaise accompagnée de parades et de musiques celtiques et célébrée partout dans le monde à grand renforts de dégustations de whiskey, of course.

Le whisky Paddy organise une tournée des pubs (elle se faisait du temps de Paddy O’Flaherty en calèche) dans neuf villes de France avec une parade de musiciens en kilt, des jeux et animations dans une sélection d’établissements. La marque en profite pour faire découvrir une autre tradition irlandaise, le « paddy & a pint », un shot de whisky bu avec une pinte de bière. Jameson met en avant son Original en GD et chez les cavistes et propose jusqu’au 18 mars au Trinquet Village (Paris 16e) une expérience Jameson BBQ Winter, façon feu de camp urbain encadré par le chef égérie Valentin Raffali et le fumoir nomade Marché Noir … avec viandes à la ficelle et légumes grillés, sauces au Jameson, masterclasses. La Maison du Whisky revisite une carte de quatre cocktails à base de whiskey pendant deux semaines dans son bar de la rue Tiquetonne à Paris (2e), le Golden Promise. Le Comptoir Irlandais, Whisky Paris, La Vignery, V&B… mettent en avant depuis quelques jours des promotions sur leurs irish références.

La sélection de Terre de vins :

Bushmills 16 ans (40 %) de la plus ancienne distillerie. Un single malt à triple distillation vieilli en fûts de sherry oloroso,  bourbon et affiné en fûts de porto (89,90 €)
Jameson, le whiskey le plus vendu dans le monde dont le 18 ans (40 %) vieilli en fûts de bourbon et xeres (105 €)
Paddy, le plus populaire, un « blended whiskey » (40 %), issu de l’assemblage de 3 whiskeys différents (16,15 € la 70 cl, 22 € en l.)
Teeling, la première création depuis un siècle à Dublin. L’un des meilleurs single grain (46 %), essentiellement à base de maïs et vieilli en fût californien de cabernet sauvignon mais en double distillation. (53 €)
Waterford avec sa dernière cuvée single malt Argot (47 %) légèrement tourbée dans sa belle bouteille bleu roi striée. Créé à partir de céréales en particulier d’orge issues de fermes partenaires par Mark Reynier, le chantre des whiskies de terroir, et vieilli dans quatre type de fûts (59,90 €)                
Redbreast 12 ans (46 %), marque pionnière du single pot still à partir d’orge maltée et non maltée, la plus reconnue. Un whiskey incontournable distillé trois fois et élevé en fûts de xérès oloroso et bourbon  (64 €)
Writer’s Tears (40 %) Copper pot. Le plus joli nom de whiskey uniquement à base d’orge maltée et non maltée, assemblage de pure pot still et de single malt en triple distillation. (42 €)

Avec ou sans e
Et d’ailleurs pourquoi whiskey? L’initiative du e revient à Paddy qui en 1966 souhaitait se démarquer du scotch whisky écossais. Les autres distilleries irlandaises lui emboîtèrent le pas même si une loi européenne autorise désormais les deux orthographes. Selon la définition établie en 1980 par le Irish Whiskey Act, le whiskey doit être à base de céréales distillées, notamment de l’orge, avec un vieillissement dans des fûts en bois et effectué sur le sol irlandais. Il bénéficie d’une IGP depuis 2015. Si il est traditionnellement en triple distillation (contre la double en Ecosse), donnant des eaux-de-vie plus douces et rondes, celle-ci n’est pas obligatoire. Il existe d’ailleurs trois types de whiskey : le pot still à base d’orge en alambic traditionnel, le plus courant, le single malt à partir surtout d’orge ou de seigle produit par une seule distillerie, et le single grain, mélange de céréales en particulier de maïs en distillation continue, sans compter le blended, assemblage de whiskeys d’une ou plusieurs distilleries.

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RUBI CRISTAL® by Bourrassé , le bouchon technique en liège le plus avancé de sa génération [Publi-info]

Bourrassé maitrise de façon intégrale tout le cycle de transformation du liège, de sa récolte jusqu’à la
mise sur le marché :

2 ème acheteur mondial de liège en forêt ;

préparateur ;

fabricant de bouchons ;

créateur de la plus large gamme de solutions de bouchage.
Chaque étape est maîtrisée et s’inscrit dans le strict respect d’un cahier des charges.
Dans le souci constant de l’excellence, Bourrassé fait de la maîtrise du profil aromatique, sa cible
permanente. Cette maîtrise offre des solutions toujours plus fiables et qualitatives :

Un obturateur organoleptiquement neutre ;

Un accompagnement harmonieux et respectueux du vin ;

Une perméabilité adaptée ;

Des performances constantes et maitrisées.

Parmi sa gamme de bouchons techniques, RUBI CRISTAL ® est le bouchon technique le plus avancéde sa génération.

Il bénéficie de la désaromatisation par le procédé CO 2 supercritique dernière génération : process CRISTAL ® ;

CRISTAL ® parachève la maitrise du profil aromatique pour une garantie zéro goût à l’unité ;

Notre formulation basée seulement sur deux ingrédients : microgranulés à plus de 96% et process CRISTAL ® ;

Sa neutralité absolue et sa fabrication par moulage individuel assurent une homogénéité de process bouteille à bouteille pour un accompagnement juste et précis ;

Décliné pour 3, 5 et 10 ans avec des perméabilités maitrisées, RUBI CRISTAL® s’adapte au profil de chaque vin.

RUBI CRISTAL ®, un partenaire œnologique qui allie naturalité et performances.
Crédits photos : RESSICAUD, rh2010/Fotolia, photocreo Bednarek/ AdobeStock

Contact
B.P. 23 – Route de Lacomian
40230 TOSSE (FRANCE)
Tél : 05 58 49 99 20
france@bourrasse.com
Tél : 00 33 558 49 99 26
export@bourrasse.com

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A l’Hôtel de la Marine, la cuvée RD 2008 de Bollinger hisse la grand voile

Ce qui est formidable chez Bollinger, c’est l’insatiable curiosité de son équipe de vinificateurs dirigée par un ancien chercheur du Comité Champagne. Pour les journalistes du vin dont l’angoisse, en dehors de celle de Chat GPT, est un jour de ne plus avoir rien à raconter, chaque nouvelle rencontre avec le chef de caves Denis Bunner, est une aubaine. Aussi, lorsqu’il vous invite à l’Hôtel de la Marine pour vous présenter le dernier opus de la cuvée RD, vous ne vous faites pas prier deux fois…

Si Bollinger a choisi l’hôtel de la Marine à Paris pour lancer sa cuvée RD 2008, c’est d’abord pour rendre hommage à son fondateur. On parle en effet beaucoup de Lilly Bollinger, tant et si bien que cette figure iconique de la maison a presqu’éclipsé celle de l’amiral Athanase de Villermont. Ce natif de Cuis sur la Côte des blancs, s’engagea à l’âge de 16 ans dans la marine. A 17 ans, il connut son premier naufrage, à 19 ans, il participa à la guerre d’indépendance américaine et à la bataille navale de Chesapeake, qui permit de casser le blocus anglais. Lorsque la Révolution éclata, il rejoignit l’armée des princes, où il fut témoin de la défaite de Maastricht. Accueilli par Catherine II en Russie, il devint capitaine dans sa flotte et prit part à une expédition en Perse.  La Restauration lui offrit un retour en grâce en France, Louis XVIII le nommant sous-gouverneur du Collège royal de la marine. Après cette brillante carrière et alors qu’il avait déjà 66 ans, il fonda la Maison Bollinger en association avec Joseph Jacob Bollinger qui deviendra son gendre.

Pour ce nouvel opus 2008, on notera d’abord l’introduction d’une innovation, celle d’un nouveau flacon, caractérisé par le diamètre réduit de son goulot et déjà employé pour la Grande Année et Special Cuvée. En effet, chez Bollinger, si la vinification sous bois est plutôt oxydative, on veille soigneusement pendant tout le vieillissement à limiter l’oxygénation du vin, surtout lorsque l’on travaille sur des cuvées comme RD dont le dernier opus a reposé 14 ans en cave. Bollinger en a mesuré l’impact : sur dix ans, ce goulot plus étroit réduit d’environ 14 % la quantité d’oxygène qui s’introduit dans la bouteille. Une baisse non négligeable même si elle n’égale pas celle entraînée par l’usage du bouchon de liège à la place de la capsule, qui divise quant à elle par cinq cette quantité en passant de 0,5 mg à 0,1 mg. 

Bien-sûr, on ne saurait cantonner la construction d’un grand vin à la maîtrise de l’oxydation, mais celle-ci n’en joue pas moins un rôle de premier ordre comme nous le rappelle Denis Bunner, le chef de caves, puisque c’est cette micro-oxydation qui va permettre de créer ces arômes torréfiés et toastés tant prisés par les amateurs de champagnes. « Une fois que l’on a réussi à obtenir au bout de 14 ans ces notes très fragiles, encore faut-il parvenir à les conserver malgré l’oxygénation qui se produit au dégorgement. D’où l’emploi de la technique du Jetting. Mais celle-ci n’empêche pas le nouveau bouchon, sous l’effet de la compression, de relarguer ensuite de l’oxygène pendant une durée d’environ 50 jours à raison de 2 à 3 mg. S’ouvre alors une période oxydative pendant laquelle le vin va consommer l’oxygène. Elle dure environ six mois. Au cours de celle-ci les notes grillées s’atténuent laissant place à des notes plus fruitées. Les notes grillées et toastées ne se redéploieront telles qu’elles se manifestaient au moment du dégorgement que douze mois plus tard, une fois que le vin se sera remis du choc oxydatif et qu’il sera entré à nouveau dans une phase plus réductive. Dès lors, on comprend l’importance de connaître la date de dégorgement que Madame Bollinger, la première en Champagne, a eu l’intelligence d’inscrire sur l’étiquette. »

© Paul Blind

Un paramètre supplémentaire existe pour obtenir ces notes torréfiées : la fraîcheur de l’année. « Il faut des millésimes comme 2008 qui ont une capacité anti-oxydante élevée. Souvenons-nous : la période estivale avait été froide, et même un peu arrosée. Heureusement, le vent d’Est avait sauvé la vendange en séchant les raisins alors que l’on commençait à s’inquiéter du départ de foyers de botrytis. » Ces conditions climatiques ont donné un niveau d’acidité très élevé de 8 grammes. Sans atteindre le record de 1996, cela donne une fraîcheur considérable. Mais celle-ci résulte aussi de deux autres paramètres. D’abord les grands amers, qui construisent la fin de bouche et viennent renforcer cette sensation. Ils font partie du style Bollinger et sont liés à ces 71 % de pinot noir si bien révélés par la vinification sous bois. Ils apportent ce côté presque tannique et ces notes d’écorce d’agrume. Le dernier élément est la salinité, laquelle est également très rafraîchissante. Elle résulte de la sélection de terroirs exclusivement crayeux, en premiers et grands crus.

Autour de cette colonne vertébrale de fraîcheur, toute une chair s’est développée, faite de notes de pêche de vigne, de mirabelle, de gingembre… Ainsi, les amateurs de Bollinger qui aiment aussi la gourmandise de la marque ne seront pas déçus, d’autant que cette dernière est également servie par la texture, à travers une « fine pellicule légèrement grasse, presque huileuse qui rappelle celle des arachides ». Comme on a justement une aromatique intense de fruits secs au nez, la Maison Bollinger a imaginé une expérience gastronomique originale autour de la noisette. Elle a sélectionné la meilleure, celle des grands crus que l’on trouve dans l’IGP du Piémont des Langues. Pour rester en Italie, la maison a fait appel au chef doublement étoilé, Gian Piero Vivalda, qui a composé un menu en jouant avec les différents degrés de réduction, chaque plat s’accordant avec un contenant : bouteille, magnum, jéroboam… Le must ? Les coquilles Saint-Jacques à la noisette…

© Paul Blind

Prix: 400 €

www.champagne-bollinger.com

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Kim Jones habille le XO Hennessy de titane et d’alu

Le directeur artistique chez Dior et Fendi a conçu deux carafes en séries limitées mais aussi une paire de baskets pour le leader mondial du cognac.

Appelons cela l’esprit groupe… Chez LVMH, où les mots création et innovation résonnent comme des mantras, le styliste et designer britannique Kim Jones a prêté main-forte à ses collègues. Le directeur artistique des maisons Dior et Fendi, joyaux du géant du luxe, a conçu une collection de flacons en séries limitées pour un autre fleuron de l’entreprise : Hennessy.

Il a habillé la carafe Extra Old (XO) de titane et d’aluminium. Les deux modèles seront commercialisés à partir du 17 mars 2023, au comptoir Hennessy de la Samaritaine à Paris et à la boutique du négociant à Cognac (Charente).

25 000 € le “Masterpeace”

Le premier modèle, intitulé « Masterpiece », n’a été produit qu’à 200 exemplaires et coûte 25 000 euros. « Une enveloppe en titane spécialement développée pour l’occasion recouvre entièrement la carafe comme une seconde peau. Ses plis évoquent la manière dont, au début du XXe siècle, les bouteilles Hennessy étaient enveloppées à la main dans du papier de soie afin de protéger leurs étiquettes fragiles en papier parchemin », détaille un communiqué.

La carafe « Masterpiece » est présentée sur un « plateau de chêne ondulé » et vendu avec un fusil de service bien utile pour puiser le cognac XO dans son écrin.

Les carafes Hennessy XO « Masterpiece » et édition limitée par Kim Jones seront commercialisées à partir du 17 mars 2023, à La Samaritaine à Paris et à la boutique du négociant à Cognac. ©Jas Hennessy & Co

Le second modèle, toujours en série limitée, se veut plus abordable : 225 euros. Il montre les mêmes drapés que « Masterpiece » mais ici, la seconde peau est en aluminium. Kim Jones dit avoir été « intéressé par l’héritage Hennessy, derrière lequel des artisans ont passé tant d’années à créer ce cognac particulier ».

Last but not least : le styliste a aussi supervisé la création de chaussures aux couleurs brunes et ambrées du cognac. La paire de baskets « HNY Low », modèle sneakers, forme vintage, est en nubuck. Les initiales KJ et l’emblème d’Hennessy (le bras armé) ornent discrètement le talon. La semelle évoque les vignes : elle dessine des pampres et le sigle XO. Le prix des baskets et les modalités de vente n’ont pas encore été communiqués.

“Résolument contemporaine”

Laurent Boillot, cité à la rubrique « actualités » du site LVMH, déclare : « Nous sommes ravis d’embarquer pour une nouvelle odyssée mêlant l’élaboration du cognac et la couture avec Kim Jones, un des plus grands créateurs de notre époque. Inspiré par la personnalité emblématique d’Hennessy XO, Kim a développé une collection résolument contemporaine destinée à marquer la culture d’aujourd’hui et de demain. »

La qualité de cognac Extra Old (XO) a été inventée en 1870 par Maurice Hennessy et Emile Fillioux. XO est à Hennessy ce que le compact-disc est à Philips, la radio à Marconi ou le piano moderne à Erard : une référence iconique ! Sa renommée a d’ailleurs échappé à ses créateurs. Le sigle XO est devenu un bien commun : une distinction de vieillissement utilisée par tous les négociants de la place de Cognac mais aussi les producteurs d’armagnac, de calvados et de rhum. Aujourd’hui, en Charente, les lettres XO désignent un assemblage d’eaux-de-vie de Cognac dont la plus jeune a au moins dix ans d’âge.

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2022, année record pour les exportations de vins de Bourgogne

Jamais les ventes de vins de Bourgogne à l’étranger n’auront été aussi élevées que l’an passé, le tout dans un contexte de baisse des volumes et de hausse des prix. Une situation qui pourrait légèrement se détendre en 2023.

1,5 milliard d’euros ! Le chiffre donnerait presque le tournis et permet de quantifier clairement l’engouement mondial que connaît la Bourgogne depuis de nombreuses années. Et cela n’est pas vraiment près de s’arrêter car comme l’explique Pierre Gernelle, Directeur général de la Fédération des Négociants Éleveurs de Grande Bourgogne, « l’attrait est toujours grandissant pour les vins de Bourgogne avec une demande qui excède structurellement l’offre ». Et d’ajouter : « nous sommes présents sur des marchés qui pour le moment acceptent cette valorisation », tout en reconnaissant bien volontiers que l’année 2022 était exceptionnelle. « Au cours de cette année post-Covid, nous avons ressenti une soif de vins de Bourgogne notamment dans la restauration et ce partout dans le monde. Il y a eu comme une forme d’euphorie, les consommateurs voulant se faire plaisir et acceptant les hausses de prix ». Un motif de vigilance pour toute une filière, bien consciente que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Le millésime 2022 qui va arriver sur le marché devrait, compte tenu de ses volumes sensiblement plus importants, permettre un certain apaisement sur le marché. « Nous voyons s’amorcer, sur quelques appellations, une légère détente des cours » explique Pierre Gernelle. Plutôt une stabilisation, donc, qu’un véritable retour à des prix plus mesurés.

Des disparités

L’analyse du détail des données statistiques communiquées par le BIVB permettent de constater des situations diverses selon l’origine des vins, leur typicité ainsi que les destinations d’export. Les crémants de Bourgogne ont très bien performé avec des ventes en hausse de 17,1% sur un an (à 57 millions d’euros) quand les rouges ne progressaient que de 13,3%. S’ils représentent 28% des volumes vendus à l’étranger, ils comptent en revanche pour près de 49% de la valeur. Et dans cet ensemble, la catégorie la plus dynamique en termes de valorisation s’avère être celle des Villages et premiers crus de la Côte de Nuits qui ont bondi de 27,3% en valeur (+9,4% en volume) quand, dans le même temps, les grands crus de la Côte de Nuits connaissaient quant à eux une évolution plus mesurée avec une diminution de valeur de 0,8% due à des baisses de volumes de 6,3%. Autre grands gagnants, les villages et premiers crus de la Côte de Beaune dont les exportations ont bondi de 20,2% en valeur (pour une hausse des volumes de 2,4%). Et si Les vins blancs demeurent globalement 2 fois moins valorisés que les rouges, toutes les régions ont connu une nette progression de la valorisation côté exportations. 2 catégories se distinguent toutefois : les villages et premiers crus de la côte châlonnaise (+27,4% en valeur pour +3% en volume) ainsi que les Régionales Bourgogne (+15,7% en valeur en dépit d’une baisse de 16,9% en volume !).

Sans surprise, les Etats-Unis demeurent le principal marché (20,7% des volumes, 19,3% de la valeur) suivis par le Royaume-Uni (14,8% des volumes, 15,5% de la valeur) et le Japon (7,8% en volume, soit moins que le Canada, mais 9,1% en valeur).

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La bouteille à moins de 10 € : Artésis 2021

Maison Ogier (84)
Artésis 2021
AOC Côtes du Rhône
9,50 €
 

C’est quoi ? 

Créée en 1859, la Maison Ogier fait partie de ces institutions châteauneuvoises à la réputation bien ancrée. Filiale du groupe Jeanjean, elle possède les domaines du Clos de l’Oratoire des Papes à Châteauneuf-du-pape et Notre-Dame-de-Cousignac en Ardèche. Forte d’une centaine d’hectares, elle a tissé des partenariats avec des vignerons engagés, ayant une identité forte pour le grenache. Dans une démarche environnementale allant vers la certification AB, le négociant-producteur prône une sélection de terroirs, l’intervention minimaliste dans les vignes, l’apport d’engrais organiques, tout en contenant les rendements et en recherchant plus de typicité. Crus méridionaux et septentrionaux, Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages, Ventoux sont dans sa gamme.

Pourquoi ? 

Artésis est issue de vignes certifiées AB, situées sur des terrains à dominante de galets et de sables, vendangées précocement. Son assemblage grenache blanc, roussanne, viognier, bourboulenc a subi un pressurage direct très lent, afin d’extraire le moins possible de tanins des pellicules et de conserver la délicatesse des moûts, avant un élevage sur lies de 4 mois.

Avec quoi ?

Pomme Granny, agrumes, pêches jaunes, abricots s’ouvrent d’emblée dans une franche et gourmande expression. La vivacité enrôle le palais, sur une fraîcheur vivifiante, soutenue par une belle tension. Les amers s’inclinent dans une longue finale sapide et saline. On l’imagine avec des fruits de mer, des gambas au lait de coco, accompagnées d’un riz à la mangue.

Maison Ogier
84230 Châteauneuf-du-Pape

04 90 39 32 41 –  www.ogier.fr

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La Grande Dégustation Primeurs fait son retour à Bordeaux

Jeudi 4 mai 2023, pour la deuxième année consécutive, Terre de vins et La Grande Cave convient les amateurs à découvrir en exclusivité le millésime 2022 en primeurs, à l’occasion d’une Grande Dégustation qui réunira une trentaine de propriétés au Palais de la Bourse de Bordeaux.

L’année dernière, pour la première fois, Terre de vins proposait en partenariat avec le site de vente de vins en ligne La Grande Cave (Famille Castéja) de faire déguster en primeurs les vins du millésime 2021 au grand public, dans le cadre d’une Grande Dégustation d’un genre inédit : en effet, la dégustation des primeurs est un exercice traditionnellement réservé aux professionnels – acheteurs et journalistes – qui jugent de la qualité des vins du millésime toujours en cours d’élevage avant que ces derniers soient mis en vente, plusieurs mois avant leur mise en bouteille. Le succès de la première édition de cette Grande Dégustation a confirmé que, pour les grands amateurs, l’expérience est intéressante et même passionnante. Elle est donc reconduite le jeudi 4 mai au Palais de la Bourse de Bordeaux, réunissant une trentaine de propriétés bordelaises qui feront déguster leur millésime 2022 en exclusivité.

Un millésime 2022 qualitatif et porteur

Pour Fanny Vendege, de La Grande Cave, cet événement est « une occasion unique d’ouvrir au grand public les portes d’un univers confidentiel. Nous sentions qu’il y avait cette attente de la part de notre clientèle, qui est composée d’amateurs avertis. Même s’ils n’ont pas forcément l’habitude de déguster des vins en primeurs, qui par définition ne sont pas aboutis, le fait de pouvoir approcher cet exercice est pour eux très intéressant, sans oublier la possibilité d’échanger avec les propriétaires et représentants des châteaux. Ils peuvent aussi comparer entre eux plusieurs vins d’un même millésime, mais aussi prendre de la perspective grâce à la dégustation des primeurs mais aussi d’un millésime livrable : une façon de comparer un vin en cours d’élevage et un vin déjà en bouteille ». La Grande Dégustation offre, en outre, la possibilité aux visiteurs de participer à une master class de grand prestige : l’année dernière, c’est le château Lafite-Rothschild, Premier Grand Cru Classé 1855, qui s’était prêté au jeu. Une autre propriété de tout premier plan est attendue cette année pour une nouvelle master class…

Cette Grande Dégustation est aussi un bon moyen de remettre en avant l’intérêt pour les amateurs de grands vins de Bordeaux de privilégier les achats en primeurs : « pour l’achat de grands crus, même dans un contexte de hausse des prix, il est toujours plus intéressant d’acheter les vins en primeurs, car ils vont forcément prendre de la valeur ensuite – encore plus pour ce qui est des top marques de Bordeaux. Le millésime 2022 s’annonçant très qualitatif et porteur, il sera donc plus judicieux que jamais d’acheter en primeurs, d’autant que les volumes vont être restreints. L’achat en primeurs permet en outre de bénéficier de conditionnements sur mesure, et d’avoir une garantie sur les conditions de conservation de vins avant livraison. Enfin, dans le cas de La Grande Cave, il se double d’un accompagnement de nos conseillers dans la sélection des vins, soutenue par les vidéos produites par la rédaction de Terre de vins. »

Vous pouvez prendre votre billet en cliquant sur ce lien.

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