L’amour du pinot noir aux vignobles Brumont

Antoine Veiry, beau-fils et successeur d’Alain Brumont, a offert aux pinots noirs de Montus et Bouscassé des cuvées parcellaires parce qu’à Madiran,il n’y a pas que des grands tannats.

«  Quand on aime le pinot noir et que l’on est vigneron en dehors de la Bourgogne, c’est un rêve de pouvoir le vinifier un jour » avoue Antoine Veiry qui prend progressivement la relève de son beau-père aux châteaux Montus et Bouscassé en Madiranais après avoir fait ses armes notamment chez Joseph Drouhin en Bourgogne et en Oregon. Alain Brumont avait retrouvé de vieux écrits datant de plus de 200 ans du prieuré de Madiran sur le pinot, ce qui lui avait donné l’envie d’en planter à la fin des années 90 pour montrer que cette région au nord du Béarn n’était pas qu’une terre de tannat. « A l’époque, personne n’y croyait; beaucoup pensaient que le climat ici était trop chaud mais le cépage profite des grandes amplitudes thermiques et des maturités longues dues à la proximité des Pyrénées ». Il se plaît pourtant sur les pentes Est et Nord des terroirs frais d’argile et de galets roulés, où les Brumont-Veiry plantent d’ailleurs de plus en plus de blancs.

Des vinifications séparées

Le premier millésime du « pinot noir d’Alain Brumont » est sorti en 2008, un assemblage de trois terroirs élevé en barriques à 60% neuves.  « C’était un vin assez puissant et démonstratif, reconnaît Antoine. Et lorsque je suis revenu au domaine en 2017, j’ai voulu expérimenter des vinifications séparées pour les profils différents de Montus et Bouscassé. Pour faire de grands pinots noirs, il ne suffit pas d’un terroir et d’une bonne exposition, il faut aussi avoir un cycle le plus long possible et savoir le vinifier (au ph plutôt qu’à la maturité) pour qu’il soit digeste jeune tout en pouvant faire un vin de garde ». Aujourd’hui le domaine compte quatre parcelles, trois de 2-3 hectares à Bouscassé, un hectare à Montus qui produisent désormais deux cuvées parcellaires en Vin de France, toujours proposées en millésimes décalés prêts à boire sur un profil entre Bourgogne et Oregon. Antoine estime avoir atteint le potentiel maximum de pinot noir sur les vignobles Brumont et replante désormais du tannat en sélection massale et du blanc.

©F. Hermine

Château Bouscassé Pinot noir 2017 (18€) : Vinifié a 25-30% en grappes entières, élevé un an en foudres de 800 l. Des arômes de fruits rouges, kirsch, épices, thym. Un beau volume sur une trame minérale et fraîche, des tanins soyeux. (Le 2018 sort bientôt)

Château Montus Pinot noir 2018 (3500 bouteilles – 50€) : C’est le premier pinot noir de Montus vinifié par Antoine Veiry. 25 a 30% de grappes entières, élevage moitié en barriques neuves, moitié en 600 l. d’un vin.  Une couleur de clairet, des arômes de fruits rouges et noirs, une note poivrée, une trame fine et délicate.

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Martell fait appel au chef Alexandre Mazzia

La maison de cognac annonce avoir noué un partenariat de quatre ans avec le célèbre chef trois étoiles installé à Marseille.

Alexandre Mazzia, le chef propriétaire du restaurant AM à Marseille, trois macarons au Guide Michelin, vient d’être recruté par le groupe Pernod-Ricard pour « façonner l’identité gastronomique » de la maison de cognac Martell. Le chef étoilé « l’orchestrera au château de Chanteloup », à Cherves-Richemont près de Cognac, « ainsi qu’à l’international », annonce le négociant dans un communiqué diffusé le lundi 13 mars 2023. Le partenariat doit « s’inscrire dans la durée ». Il a été signé pour une durée de quatre ans.

Il est précisé qu’un chef exécutif, formé par Alexandre Mazzia, « officiera à demeure à Chanteloup », la maison d’hôtes du négociant, ancienne demeure de la famille Martell, où environ un millier d’invités de marque et de clients importants sont reçus chaque année.

“Amener le cognac autrement”

Selon nos informations, le chef Pascal Nebout, qui officie en ces lieux depuis 2012, et le maître d’hôtel Sylvain Storz garderont leurs postes et leurs prérogatives. Ils devraient très prochainement se familiariser aux techniques d’Alexandre Mazzia dans les cuisines du restaurant AM à Marseille.

Le chef triplement étoilé déclare : « La maison Martell incarne nombre de mes valeurs. Je suis fier et honoré d’écrire ensemble une vision unique et profonde, pour amener le cognac autrement, en préservant l’intégrité de ce savoir-faire exceptionnel. »

César Giron, Pdg de Martell Mumm Perrier-Jouët (MMPJ), l’entité cognac et champagne du groupe Pernod-Ricard, ajoute : « Alexandre Mazzia et Christophe Valtaud, maître de chai, vont collaborer étroitement pour apporter une approche singulière de l’excellence de la table à Cognac et créer une expérience unique. » Il précise que les déjeuners et dîners à Chanteloup devront « avant tout transmettre des émotions ».

Alexandre Mazzia, 46 ans, est né et a grandi au Congo, où il a été marqué par la saveur des épices. Il a aussi été basketteur de haut niveau avant de se lancer en cuisine. Il a ouvert son restaurant AM en 2014 ; a décroché sa première étoile en 2015 ; a été désigné cuisinier de l’année par le « Gault & Millau » en 2018 ; a trouvé un deuxième macaron en 2019 puis un troisième en 2021.

Il est aussi partenaire des JO de 2024 à Paris

Selon le Guide Michelin, Alexandre Mazzia est « un véritable chef artiste en mouvement perpétuel, portant la petite portion au rang d’art ». Le chef est aussi partenaire des Jeux olympiques de Paris 2024. Il s’apprête à relever un défi de taille : créer une cuisine adaptée aux athlètes et aux exigences qu’impose le sport de haut niveau.

Le communiqué de Martell révèle qu’Alexandre a des attaches avec les deux Charentes : enfant, il partageait son temps, l’été, entre une maison familiale à Courcoury, près de Saintes, et le bateau de son grand-père pêcheur à l’île de Ré.

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L’entretien exclusif d’Elise Losfelt, nouvelle cheffe de caves de Charles Heidsieck

Alors que la Maison Charles Heidsieck nous annonçait voici deux semaines la nomination d’Elise Losfelt en tant que cheffe de caves, nous avons voulu rencontrer celle qui sera désormais la gardienne du style de ce très cher Charlie. Entre deux dégustations avec son prédécesseur Cyril Brun, elle a accepté de nous recevoir pour évoquer son parcours.

Comment t’es venue l’idée de faire carrière dans le monde du vin ?

A la suite de ma grand-mère, ma mère a repris les rênes du château de l’Engarran en 1984. La première mise en bouteille ne datait que de 1976. Ingénieure agronome, elle avait mené jusque-là une carrière dans la recherche sur les tomates à l’INRA, mais elle n’était pas œnologue. A l’époque, l’Engarran était une petite entreprise familiale, et comme toute entrepreneure, lorsqu’elle rentrait le soir, elle continuait à y penser. On parlait donc évidemment beaucoup de vin à la maison. Cela m’a marquée. Aussi, évidemment, lorsque j’étais enfant et que l’on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais : « comme Maman ! ».

Tu as toujours persévéré dans cette voie ?

L’adolescence est passée par là, le besoin de se distinguer de ses parents. J’ai voulu suivre mon chemin, lequel était guidé par une curiosité scientifique très forte. J’avais envie lorsque l’on me parlait du fonctionnement des arbres, des animaux, de comprendre et que l’on m’en dise toujours davantage. J’aimais aussi beaucoup les mathématiques. Tout cela m’a amené à l’Agro-Paris. En 2008, alors que je m’apprêtais à entrer en troisième année, est survenue la crise des subprimes. Je me suis rendue compte qu’il existait tout un monde que je ne connaissais pas, celui des marchés financiers, et qu’il avait un impact majeur sur l’économie réelle. Cela m’a conduite à me spécialiser en économie et gestion. J’ai commencé un stage dans une entreprise spécialisée dans les investissements financiers. Elle hébergeait une startup qui travaillait dans la recherche macro-économique et publiait des newsletters. L’idée était de donner un peu plus de vue globale à des opérateurs dont la démarche n’était souvent dictée que par les algorithmes. Intellectuellement, j’étais très épanouie. Mais c’était à Paris, j’étais devant mon ordinateur toute la journée, et ceux qui travaillaient avec moi voyaient bien que je ne tenais pas en place, j’avais tout le temps besoin de sortir, de prendre l’air. J’avais aussi besoin de toucher ce que je faisais. J’ai décidé de reprendre des études pour faire le master vigne et vin à l’Agro-Montpelier et devenir œnologue. Après avoir ouvert puis fermé la porte à cette carrière, j’ai voulu la rouvrir cette fois en grand.  Dès les premiers cours et surtout dès le premier stage à Majorque, j’ai eu cette sensation incroyable d’être parfaitement à ma place, alignée…

Tu es originaire d’un vignoble plutôt tourné vers le vin rouge avec des cépages comme le Carignan et la Syrah qui ont l’accent du sud, comment es-tu arrivée chez Moët & Chandon ?

Le champagne était effectivement aux antipodes de ma culture, mais j’ai postulé sur les conseils de ma sœur qui travaillait chez LVMH. J’ai ainsi été recrutée en tant qu’œnologue communicante. Pendant trois ans, j’ai fait beaucoup de tours du monde. L’expérience était fabuleuse ! Toutefois, ce qui m’intéressait, c’était la technique. C’est parce que je suis nourrie techniquement, que je suis ensuite en mesure de partager, que mon travail de communicante peut être nourri. L’opportunité de devenir responsable des vinifications s’est alors présentée. Ce poste très transverse m’a amené à travailler avec les chefs des caves des quatre maisons, avec une mission d’expertise sur tout le process, du démarrage des fermentations des moûts jusqu’au dégorgement. Même si je faisais partie du panel de dégustateurs, je ne procédais pas aux assemblages. J’ai vu ma mère faire les siens, prendre ses décisions, se gratter la tête et parfois ne pas en dormir la nuit. Je me rendais compte que mon poste était très épanouissant techniquement, mais qu’il commençait à me manquer quelque chose. J’avais envie de mettre davantage les mains dans le moteur, d’aborder le terrain de la création. La vie est incroyable car c’est justement à ce moment-là que j’ai été contactée pour devenir cheffe de caves de Charles Heidsieck.

Qu’est-ce qui t’attirait chez Charles Heidsieck ?

Ce que j’en voyais, c’était d’abord le vin. A l’aveugle, dans les dégustations techniques des cuvées concurrentes que nous faisions chez Moët & Chandon, le Brut réserve se démarquait à chaque fois, et nous semblait toujours hors catégorie. C’est un champagne que l’on reconnaît systématiquement parce qu’il ouvre une autre dimension… Pour l’anecdote, le jour où j’ai rencontré mon mari, je représentais Moët & Chandon à un salon à Paris. Un ami et collègue, qui savait que j’étais célibataire, s’était mis en tête de me présenter quelques-uns de ses amis. J’avais appris que pour les initiés qui en faisaient la demande, Charles Heidsieck sur le stand voisin avait ramené une bouteille de Blanc des millénaires 1995. L’affluence sur notre stand s’étant calmée, nous sommes allés profiter de cette aubaine. C’est ainsi le premier champagne que j’ai dégusté avec mon mari ! Nous en avons racheté plus tard pour annoncer nos fiançailles à nos parents et mon mari pour plaisanter m’a dit au moins deux ou trois fois : « tu verras, un jour tu seras cheffe de caves de Charles Heidsieck ! » Je n’en croyais pas un mot et lorsque le cabinet de recrutement m’a dit que la maison qui m’avait contactée était Charles Heidsieck, je suis tombée de ma chaise.

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Cognac Hine : Portrait d’un enthousiaste

La prestigieuse maison de cognac Hine, nichée sur les bords du fleuve Charente à Jarnac, continue d’écrire son histoire sous l’impulsion de son nouveau directeur général Thibaut Delrieu. Portrait d’un enthousiaste.

Il est d’un autre port que Jarnac-Charente et d’une toute autre dimension : Toulon. Rien ne le lie aux eaux-de-vie de cognac, ni aux vins de Provence. Millésime 1975, Thibaut Delrieu effectue son parcours scolaire qui le mène à des études d’ingénieur agro en région parisienne, plus précisément à Cergy-Pontoise en les murs de l’ISTOM – une école spécialisée dans l’agronomie des régions chaudes.

L’ingénieur commercial

Mais une opportunité va conduire le technicien sur le champ du commerce. C’est à Cuba, alors que Thibaut effectue son stage de fin d’études dans l’industrie du tabac, qu’il est approché par le groupe Pernod-Ricard. « Cette société montait une joint-venture pour Havana Club et il me propose de bosser pour eux, non pas dans la technique, mais dans le commerce, j’ai saisi l’occasion, en coopération car c’était l’heure du service militaire », souligne-t-il. Pour Thibaut Delrieu, l’amour dure deux ans du côté de La Havane au terme desquels il rentre en France pour offrir ses services à la maison de négoce bordelaise Calvet. Après huit années dans cette maison phagocytée par Les Grands Chais de France, Thibaut atterrit en 2007 dans le groupe Rémy-Cointreau. Paris puis Miami où « l’ingénieur » est directeur commercial de la zone Amérique – hors Etats-Unis. « J’avais le Canada, les Caraïbes et l’Amérique latine, j’ai aussi vécu pas mal de temps au Brésil et là j’ai été approché par le groupe Belvédère – futur Marie Brizard », raconte l’intéressé. Nous sommes en 2015, Thibaut Delrieu signe en bas à droite et se retrouve en poste à Sao-Paulo dans la distribution. Quatre ans plus tard, alors que le groupe Marie Brizard Wine & Spirits connaît des difficultés, Delrieu se remet en question et décide de changer d’air. Commence l’aventure Hine au mois de septembre 2019. Naturellement au poste de directeur commercial. Hine, Thibaut Delrieu connaît cette institution jarnacaise via ses années passées chez Rémy-Cointreau. « J’avais un énorme respect pour cette maison atypique que nous ne considérions pas comme concurrente, cela faisait partie des joyaux de l’univers du cognac », confie Thibaut. Et de l’intérieur, ce préjugé favorable se confirme à l’endroit de la maison détenue par la famille Guerrand-Hermès. Le directeur commercial découvre une maison unique dont le potentiel, à ses yeux, n’est pas entièrement exploité : « Il y avait un problème de perception de notre différenciation ».

Le challenge Hine

En d’autres termes, Hine n’est pas assez connue à sa juste valeur. « Oui on a un VSOP, oui on a un XO mais on a surtout beaucoup d’autres choses que l’on ne trouve pas ailleurs, à commencer par nos Early Landed, ces cognacs vieillis en Grande-Bretagne », ajoute Thibaut Delrieu. L’autre atout est l’accent mis sur les cognacs parcellaires produits sur le domaine de Bonneuil, en Grande Champagne. Enfin, la magnifique collection de cognacs millésimés complète la gamme Hine. Alors le plan d’action est tout tracé quand, le 2 janvier de cette année 2023, Thibaut Delrieu succède à François Le Grelle à la direction générale de la pépite jarnacaise. « Nous avons opéré une transition longue avec François, nous avons pris le temps de bien faire les choses, la stratégie passe désormais par une réorganisation clairement définie des équipes » explique-t-il. Une nouvelle ère s’écrit chez Hine avec une communication plus forte sur les Early Landed, les parcellaires et les millésimés. « Il faut exister par là, on ne va pas se mesurer avec notre VSOP ou notre XO à des machines de guerre comme Hennessy, il faut être malin », ajoute Thibaut. En ce sens, une nouvelle identité visuelle va être présentée sur le salon Prowein. Aujourd’hui, les cognacs Hine s’exportent à 95%, un chiffre qui se décline par 30% aux Etats-Unis, 30% en Chine et 40% en Europe-Afrique-Duty-free avec une très belle visibilité en France chez les cavistes et les restaurants. « C’est un marché très équilibré, nous allons maintenir ça et s’attacher comme je l’ai dit à communiquer, valoriser et enfin se pencher davantage sur les questions environnementales, du vignoble à la décarbonisation de la distillation, car on est à la rue dans la région », résume le nouveau visage de Hine.

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Terre de Vins fête le printemps en blanc        

Le nouveau numéro du magazine Terre de Vins arrive quelques jours avant le printemps et, fidèle à ses habitudes, il fait la part belle aux vins blancs. Découvrez le sommaire.

Avec l’arrivée des beaux jours vient comme une envie de fraicheur et c’est tout naturellement que le numéro 83 de Terre de Vins, actuellement dans les kiosques, accompagne les envies de ses lecteurs. Le dossier spécial vins blancs du magazine a sélectionné 120 cuvées dans l’ensemble des régions françaises : Bordeaux, Sud-Ouest, Languedoc, Rhône, Provence, Corse, Bourgogne, Loire, Jura, Savoie, Champagne… La part grandissante du vin blanc dans les nouvelles tendances de consommation se confirme, et ce numéro offre aux amateurs un bel éventail de pépites.

Également au sommaire de ce numéro : une escapade rhodanienne dans les Côtes du Vivarais ; une saga dans le Ventoux autour des familles propriétaires du château Pesquié ; des sélections de pépites du challenge Millésime Bio, en appellation Bourgueil, en Vacqueyras et en Castillon-Côtes-de-Bordeaux ; une verticale de Château Beychevelle, 4ème Grand Cru Classé de Saint-Julien ; une escale en gourmande en Isère, à l’Hôtel des Bains, vainqueur du Tour des Cartes dans la catégorie Brasseries, Bistrots et Restaurants Bistronomiques.

De Patrick Timsit à Raimonds Tomsons

Le Tour des Cartes, concours organisé par Terre de Vins qui récompense chaque année les meilleures cartes des vins en France, est d’ailleurs à l’honneur avec le palmarès détaillé de la 7ème édition et une interview exclusive de son parrain, le comédien Patrick Timsit qui proclame son amour pour le vin. Le Tour des Cartes, un événement qui met en lumière le travail remarquable des restaurateurs et sommeliers pour la défense du vin à table. On ne saura, à cet égard, manquer de saluer la victoire du Letton Raimonds Tomsons, sacré Meilleur Sommelier du Monde le 12 février et Paris et qui figure lui aussi dans les colonnes de ce numéro.

« Terre de Vins » n°83, 92 pages, 6,90 €.
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Château des Bormettes, la vie en (trois) couleurs

Il n’est pas le plus médiatique des domaines de Provence et pourtant, le château des Bormettes produit sans tambour ni trompette des cuvées de très belle qualité, révélatrices d’un terroir superbe et faisant honneur aux 3 couleurs locales.

Comment rester insensible au charme des lieux posés sur ce merveilleux littoral varois du côté de La Londe-les-Maures ? Ici, forêts et maquis tutoient les criques déchiquetées d’un massif rocheux pourpré venant mourir dans des eaux turquoise et cristallines… Et depuis des siècles, la vigne trouve ici un terrain idéal pour s’épanouir. Si les origines du domaine remontent au Xème siècle, la chartreuse date pour sa part de 1588. Henri IV n’était pas encore roi ! Bien entendu, l’histoire fut, comme souvent, chaotique et ce n’est qu’au milieu du XIXème siècle que l’histoire moderne des Bormettes va s’écrire. Propriété de la famille Goulin depuis 1929, les vignes s’étendent ici d’un seul tenant sur 75 hectares bercés des influences bienfaitrices d’une Méditerranée omniprésente. Depuis près de 40 ans, Fabrice Faré et son épouse Hélène préside à la destiné du domaine, investissant au cours des 15 dernières années plusieurs millions d’euros pour doter les lieux des meilleures infrastructures et outils. Outre la cuverie modernisée et de nouveaux pressoirs achetés, c’est un grand plan de restructuration du vignoble qui a été initié en 2012 et qui ne devrait être achevé qu’en 2024 ! Sur ces sols essentiellement composés de schistes et de quartz, les grands cépages traditionnels régionaux s’épanouissent parfaitement. Cinsault, grenache, rolle et syrah côtoient d’autres variétés (mourvèdre, carignan, clairette, petit manseng mais aussi bientôt caladoc et ugni blanc), véritable terrain de jeu pour des équipes créatives.

Belle définition et identité

Sans surprise, la production du domaine (environ 300 000 bouteilles par an) s’articule essentiellement autour des vins rosés. Ils s’avèrent particulièrement bien définis, élégants, ne cherchant pas à forcer une élégance qu’ils ont naturellement. Du simple Côte & Mer 2022 (9€) aux fruits rouges éclatants, frais et doté d’une belle mâche salivante à l’Instinct parcellaire rosé 2022 (15€) au nez discret de pêche blanche et d’abricot particulièrement plein et fluide, la gamme est d’une cohérence redoutable. Les prix contenus pour cette qualité sont à l’image des équipes, discrets et efficaces. Blancs et rouges ne sont pas en reste et un grand soin préside à leur naissance. Parmi nos coups de cœur, citons notamment la cuvée Instinct Parcellaire La Fonderie rouge 2019 (, superbe assemblage de syrah et de mourvèdre exhalant des fruits rouges gourmands et offrant un tanin poudré. C’est un vin ciselé, expressif, doté d’une trame acide fine renforçant l’impression de fraîcheur. Côté blanc, la cuvée Hélène 2020 (100% rolle – 13€) est faite pour être mariée à la table avec sa très belle densité de bouche et ses notes salines appétentes. Mention spéciale pour la cuvée Le p’tit martien 2021 (10€), un vin de France en 100% petit manseng, tout de fruits jaunes et d’élan réglissé, franc et éclatant. Le Sud-Ouest en Provence ! Une gamme globalement composée comme une ode à la diversité des vins de Provence dont la côte n’en finit plus de monter, notamment hors rosés.

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Rosé Day revient … à Nice !

Ils sont une cinquantaine de domaines à avoir répondu présents à cette cinquième édition du Rosé Day organisé par Terre de vins, cette année à Nice le 27 mai prochain.

Après la citadelle de Saint-Tropez, le Rosé Day va se dérouler le samedi 27 mai dans un autre cadre non moins enchanteur, celui du jardin Albert 1er de la métropole niçoise, entre la place Massena et la Promenade des Anglais. Une cinquantaine de domaines et vignerons de toute la Provence mais également avec quelques invités de Bordeaux, du Languedoc… se retrouveront ainsi au cœur de Nice dans l’un des plus anciens parcs de la ville pour faire déguster leurs plus belles cuvées de rosés.

Ils offriront aux invités de 17h à 00h de voyager sur toute la palette des arômes et des couleurs, et de déguster des vins entre les pelouses, les fontaines, les œuvres d’art, le théâtre de verdure et le kiosque à musique, sous les palmiers, les acacias, les marronniers, les ormes, les mimosas, qui émaillent ce magnifique jardin presque bicentenaire.

La dégustation sera libre jusqu’à 22h, payante de 22h à minuit (5€ le verre) au comptoir mis en place pour l’occasion. Les fonds récoltés seront reversés à une association provençale. Une offre de restauration grâce à la présence de traiteurs locaux accompagnera les festivités avec la Méditerranée en fonds d’écran.

Un rendez-vous majeur en musique pour les amateurs de rosés qui pourront siroter leur breuvage de prédilection en compagnie des accords de Synapson, un groupe de synthpop réunissant deux amis d’enfance, Alexandre et Paul, devenus DJ et remixeurs.

La billetterie du Rosé Day est ouverte, vous pouvez prendre votre entrée en cliquant ici.

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Concours Mondial de Bruxelles : le rosé reprend des couleurs en terre occitane

Pour offrir une vraie vitrine internationale aux rosés, dont la consommation mondiale a augmenté de 40% entre 2002 et 2018, le Concours Mondial de Bruxelles a lancé une session dédiée autour de 1150 échantillons. Terre de Vins s’est glissé au milieu des dégustateurs les 7, 8 et 9 mars au siège des vins Pays d’Oc IGP, dans l’Hérault.

Mardi 7 mars 2023, domaine de Manse, à Lattes. Deux bus bondés arrivent sur le tarmac du vaisseau amiral des Vins Pays d’Oc IGP. Rapidement, les langues se délient, en version originale. Ils sont plus de 50 jurés, œnologues, acheteurs, journalistes et formateurs du monde entier à venir déguster 1150 échantillons de rosés sur trois matinées. « C’était une telle évidence de faire cet événement ici dans le Languedoc où le label IGP Pays d’Oc pèse 28% de la production totale de rosé en France », confie Benoît Roumet, ambassadeur France du Concours Mondial de Bruxelles. Depuis la création du label en 1987, la tendance est exponentielle avec des volumes en hausse de 32% en 10 ans et multipliés par 342% en 20 ans ! C’est d’ailleurs légitimement la région hôte qui a présenté le plus grand nombre de rosés  (15% des 1150 échantillons) pendant ce concours juste devant la Provence (10%). Côté européen, on a retrouvé en force les régions italiennes des Pouilles et des Abruzzes mais aussi l’Alentejo au Portugal et la Castilla-Y-Leon en Espagne. Dans la liste des dégustateurs, quelques noms prestigieux comme Elisabeth Gabay. La Master of Wine anglaise est reconnue comme l’une des plus grandes expertes en rosés au monde : « Aujourd’hui, je peux dire que 70% de mes travaux portent sur le rosé. Il y a 6 ans, quand j’ai écrit mon premier livre sur le sujet, le monde du rosé était moins présent dans les médias, maintenant il y a tellement de diversité et surtout de qualité que la donne a changé. »

©Y. Palej

La consommation en hausse de 40% entre 2002 et 2018

Avec son fils, Ben Bernheim, lui aussi dégustateur sur le Concours, elle produit même un rosé en… Slovaquie (cuvée Sen) avec le vigneron Vladimir Magula. « On adore ce qui se passe dans les pays émergents et notamment en Europe de l’Est, explique Ben Bernheim dans un français parfait (il a fait ses études vers Nice). Le rosé ne doit plus être l’apanage de quelques grandes régions qui ont eu tendance à standardiser le style. J’ai par exemple terminé ma session par des rosés mexicains de 2019 et j’ai été bluffé par leur qualité et leur tenue dans le temps. » La technologie, le réchauffement climatique et le nouveau courant de consommation des millenials poussent le rosé dans le bon sens. Entre 2002 et 2018, la consommation mondiale est passée de 18,3 millions d’hectolitres à 26 millions, ce qui représente une hausse de près de 40 %. Et le rosé résiste plutôt bien à la crise. Cependant, les lignes sont encore difficiles à bouger. Le diktat de la couleur claire notamment. « J’ai remarqué pendant la dégustation que dès qu’un rosé sortait d’une certaine trame, ou qu’il présentait une originalité, il était retoqué ou déconsidéré et c’est bien dommage, prolonge Elisabeth Gabay. Les acheteurs, les importateurs et les médias (journalistes, dégustateurs, influenceurs…) ont un rôle très important à jouer. Il y a encore pas mal d’éducation et de formation à faire dans ce milieu. ».

©Y. Palej

Sur la table du jury n°2, l’expérimenté dégustateur allemand Thomas Brandl relativise : « J’ai été étonné par la grande diversité des rosés, que ce soit par la couleur, le style et l’élevage, et même si nous avons médaillé pas mal de vins du Languedoc, de Provence ou des Pouilles, on a aussi primé quelques vins surprenants comme un rosé de Roumanie ou un autre élevé en barrique venu d’Espagne. » Il y a donc, semble-t-il, de la place pour d’autres identités. « Ce qui est sûr, c’est que le rosé a besoin d’être justement considéré et que les producteurs doivent jouer le jeu, le consommateur ne doit pas être le seul moteur, ajoute le dégustateur allemand. C’est un vin qui peut aujourd’hui très bien accompagner tout un repas, la tendance est vraiment à des rosés de gastronomie, on en a médaillé beaucoup sur ce critère. » Les résultats du Concours seront dévoilés le lundi 20 mars pendant le salon Prowein de Düsseldorf.

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[Cavistes Dating] Le podium du Meilleur Caviste de France 2022 au rendez-vous

Le Meilleur caviste de France 2022 David Morin et ses deux dauphins Alexis Zaouk et Laëtitia Gautheron sont tous trois présents à cette 7e édition du speed-dating cavistes-propriétés, organisé ce lundi 13 mars au Cercle National des Armées par Terre de Vins. Nous avons recueilli leurs impressions. 

David Morin, La Cave de Villiers-sur-Marne (94) – Meilleur Caviste de France 2022

David Morin, vous participez à Cavistes Dating depuis la toute première tenue de l’événement en 2017. Pourquoi répondre fidèlement présent à chaque édition ?

« Je réponds présent depuis le départ à l’invitation de Cavistes Dating car c’est une manifestation très utile tant pour nous, que pour les domaines, qui peuvent rencontrer un panel de 40 cavistes hexagonaux. Ce rendez-vous nous permet de découvrir des régions viticoles ou des vignerons vers lesquels on ne serait pas forcément allés spontanément. Les rendez-vous de vingt minutes en face-à-face sont l’occasion pour un temps d’échange et de découverte privilégiés. C’est appréciable de constater que les producteurs sont à l’écoute de nos doléances, ce qui leur permet aussi de mieux cerner la réalité du marché. Cavistes Dating nous permet d’avoir un beau stock de nouvelles adresses dans notre portefeuille. Chaque année, je rentre rapidement après l’événement au moins trois vignerons rencontrés lors du speed-dating, et je garde les adresses d’autres vignerons que j’ai appréciés. Si un vin n’est pas rentré à la cave la première année, il rentre souvent l’année d’après.  Au-delà des rendez-vous business, Cavistes Dating c’est aussi le plaisir de se réunir entre cavistes, d’échanger et de parler de la profession. »

Alexis Zaouk, La Cave d’Alex, Nanterre (92) – Caviste d’argent 2022

Quelles sont vos attentes et recherches en participant à nouveau à Cavistes Dating cette année ?

« J’espère découvrir des nouveautés et pourquoi pas des petites pépites ! Comme on découvre seulement le jour J le nom des vignerons qu’on va rencontrer, on aborde les rendez-vous sans préjugés. Cela permet de moins aller sur des grands noms et plus sur des régions et petites choses qui manquent de lumière, mais méritent tout autant une reconnaissance. J’ai d’ailleurs plusieurs fois référencé ce genre de petites pépites après Cavistes Dating. J’ai beaucoup travaillé par exemple avec le Domaine Cassagne et Vitailles en Languedoc, j’ai aussi redécouvert l’an dernier  les champagnes Bruno Paillard. A chaque édition à laquelle j’ai pu participer, j’ai toujours passé des commandes. Je trouve aussi que ce timing début mars est idéal pour nous cavistes parisiens, pour proposer des nouveautés pour le printemps avant la période estivale lors de laquelle Paris se vide. »

Laëtitia Gautheron, Le Vingt-Deux, Montreuil (93)

Pourquoi participer pour la première fois à Cavistes Dating ?

« Cavistes Dating propose une formule que je trouve intéressante. Cette manifestation permet des découvertes sur des choses vers lesquelles je ne serais pas forcément allée de moi-même. Le timing de vingt minutes par rendez-vous oblige aussi à gagner en efficacité, là où j’ai en général tendance à passer beaucoup de temps avec les vignerons que je rencontre. Non seulement cet événement permet une meilleure communication avec les domaines, mais aussi avec les autres cavistes participants, avec qui il est possible de discuter dans un cadre plus privilégié qu’un salon par exemple. J’étais carrément impatiente de découvrir ça ! »


Comme les trois titrés du Concours du meilleur caviste de France, la quarantaine d’autres cavistes participants à cette 7e édition de Cavistes Dating ont pu découvrir des pépites venues des quatre coins de l’Hexagone, lors de quelque 300 rendez-vous en face-à-face ou en free-tasting. Rendez-vous en 2024 pour une 8e édition de Cavistes Dating. 


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ABATTÉ, tourné dans le vignoble des Côtes de Bourg sur France 3

Le court-métrage ABATTÉ, tourné dans le vignoble des Côtes de Bourg, sera diffusé le 15 mars à 01h04 
dans l’émission «Libre Court » sur France 3
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Le court-métrage ABATTE du réalisateur Pierre-André Gilard, tourné en 5 jours au cœur de l’AOC, sera bientôt diffusé sur France 3. Il raconte l’histoire de Cassandre, une jeune vigneronne, qui va se faire surprendre par un orage de grêle et  qui va perdre sa récolte. Cette tragédie va donner un autre sens à sa vie…. Le court-métrage met en relief la solidarité dans ce vignoble singulier du Bordelais.

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