3,603 millions d’euros : record battu à la vente des Hospices de Nuits

À l’instar de ceux de Beaune, les hospices de Nuits organisaient hier leur vente aux enchères annuelles des vins de leur domaine. Pour la première fois, les 3 millions d’euros ont été dépassés, preuve de leur montée en puissance.

L’ambiance était joyeuse et enthousiaste hier au château du Clos de Vougeot où se tenait la vente des vins des Hospices de Nuits Saint Georges. Moins connus que leur alter ego de Beaune, ils n’en ont pas moins une histoire encore plus ancienne. Eux aussi ont bénéficié au fil des siècles de dons de vignes ayant permis de constituer au fil du temps un domaine de 12 hectares constitué par les plus beaux Terroirs de Nuits, y compris un superbe monopole, le premier cru Les Didiers et ses très vieilles vignes de 80 ans. Dynamisée depuis quelques années par Maître Cortot et l’expert vin Aymeric de Clouet, la vente ne cesse de gagner en notoriété. Les grandes maisons bourguignonnes étaient présentes tout comme des acheteurs particuliers bien décidés à acquérir une pièce, l’élevage et la mise en bouteille devant ensuite être réalisés en Bourgogne.

Un engouement confirmé
Les organisateurs de la vente s’attendaient à une vente record au vu d’un millésime 2022 « le plus exceptionnel depuis des décennies avec une qualité au sommet et des volumes importants » comme le précisait en amont de la vente Aymeric de Clouet. La première pièce mise aux enchères, un Nuits Saint Georges Les Murgers, cuvée Guyard de Changer mise à prix 20 000€ à ainsi trouvé preneur pour 26 000€ donnant le la de la vente. Animée avec beaucoup d’humour par Maitre Cortot, les enchères ont été soutenues.

Avec à la clé un montant total de vente record de 3,603 millions d’euros (hors frais) contre 2,486 millions d’euros en 2022 soit une progression de 45% ! Cela fait suite à une année 2022 qui avait déjà connu une hausse de 30% par rapport à 2021. Une situation de rattrapage car les prix des vins de Nuits, de qualité pourtant excellente, étaient encore récemment sous-cotés. Une brèche dans laquelle amateurs et professionnels se sont donc engouffrés. Parmi les acheteurs majeurs de la vente cette année, les maisons Bichot et Delaunay. Les fonds collectés vont permettre de financer de nombreux projets de l’hôpital et la maison de retraite de Nuits Saint Georges. Autre motif de réjouissance, la pièce de charité a été adjugée 63.630 euros. Une excellente nouvelle pour l’association Les blouses roses qui en était destinataire. De quoi apporter encore davantage de soutien aux malades tout au long de l’année. 

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Livres et vins au féminin

C’est à Buisson, petit village vauclusien de 300 âmes, que Mariette Allemand et Antonia Mazas ont ouvert leur bistrot. Cuisine colorée et jolies bouteilles composent le quotidien du service. Le 8 mars, elles proposaient une soirée Livres & Vins au féminin.

Lectures d’autrices et dégustation de vin d’une vigneronne accompagnées de planches apéritives gourmandes. Le menu du Bistrot de Buisson était tentant, ce 8 mars. Mariette et Antonia voulaient célébrer cette journée dédiée aux droits des femmes de façon non conventionnelle. Elles avaient convié Maud Leroy, créatrice des Éditions des Lisières situées à Curnier dans la Drôme, et Élodie Daumas, vigneronne du domaine Saint Apollinaire à Puyméras, pour une soirée lecture-dégustation.

©MP Delpeuch

Les Côtes du Rhône d’Élodie Daumas ont accompagné l’accord culinaire et littéraire. La cuvée Poisson, déclinée dans les trois couleurs, ne s’est pas noyée dans les plats d’Antonia. Au contraire, le blanc 2022, composé de grenache et clairette, concentré de fruits blancs, tendu, à la finale légèrement végétale a soutenu le tempura de crevettes, le tataki de thon et le roulé de saumon fumé. Le rosé, aux éclats d’agrumes, ciselés de pamplemousse, frais et minéral a matché avec les blinis de crème d’asperge à la truffe d’été et les falafels crème de pesto. Sur l’inoubliable terrine de la Maison Reynaud à Buis les Baronnies, le Poisson rouge 2021 a frétillé (grâce au cinsault assemblé au grenache et à la syrah). Cerise, mûre et myrtille célébrant une bouche gourmande aux tanins soyeusement enrobés. Trois belles découvertes de ce domaine certifiée AB, précurseur de la biodynamie dès 1967, sur ce territoire nord vauclusien.

©MP Delpeuch

Les sens ont été rassasiés de belle littérature et de poésie avec des extraits d’œuvres de Souad Labbize, Lætitia Gaudefroy Colombot et Pinar Selek. Cette militante et autrice turque, qui lutte contre les violences faites aux femmes, a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Une mise en perspective avec l’actualité aux saveurs plus acides.

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Charles III en visite au château Smith Haut Lafitte

Le roi d’Angleterre Charles III accomplira sa première visite d’État en France les 27 et 28 mars. Une visite de Bordeaux est au programme, mais aussi de différents sites girondins, dont une propriété viticole. C’est le château Smith Haut Lafitte, Cru Classé de Graves, qui a été choisi par le monarque.

Entre Bordeaux et l’Angleterre, c’est une vieille histoire d’amour qui remonte au moins à Aliénor d’Aquitaine et son mariage avec le futur Henri II Plantagenêt en 1152. Cette « entente cordiale » de plus de 800 ans va de nouveau être célébrée le 28 mars prochain, à l’occasion de la première visite d’État du roi Charles III en France. Invité par Emmanuel Macron à l’occasion des obsèques de la reine Elizabeth II, Charles III (qui ne sera officiellement couronné avec son épouse Camilla que le 6 mai prochain) a décidé d’inclure un détour par la Gironde lors de son déplacement officiel. Comme le rappellent nos confrères de Sud-Ouest, sa dernière visite à Bordeaux remonte au 9 mai 1977 à l’occasion de l’ouverture de l’exposition « Peinture britannique de Gainsborough à Bacon ». Le Prince de Galles en avait alors profité pour faire une escale au château Latour à Pauillac.

Une mise en avant de leur engagement environnemental

Cette année, ce n’est pas à Pauillac que le roi va se rendre mais à Martillac, sur les terres du château Smith Haut Lafitte. La propriété de Florence et Daniel Cathiard a été choisie pour accueillir le monarque, face à deux autres châteaux qui étaient également sur les rangs. « C’est un immense honneur pour nous », s’enthousiasme Florence Cathiard. « Au-delà du privilège de recevoir le roi d’Angleterre, nous recevons une figure historique qui fait partie de mes icônes. J’ai toujours apprécié sa personnalité, ses engagements, son amour de la nature. J’avais eu brièvement l’occasion de le rencontrer il y a plusieurs années, par des relations communes, à l’issue de son dernier match de polo. Nous avions parlé de son amour des plantes, du travail paysager qu’il a réalisé dans les magnifiques jardins de sa propriété de Highgrove. Lorsqu’il était encore Prince de Galles, il était un peu en marge de la famille royale, il défendait ses opinions, et j’ai toujours apprécié cela chez lui ».

Difficile pour Florence et Daniel Cathiard de savoir quels sont les critères exacts qui ont fait pencher la balance en faveur de Smith Haut Lafitte, « mais j’imagine que notre engagement environnemental, le fait que l’on soit en bio, que l’on ait mis en place un système de recyclage de nos émanations de CO2, la façon dont nous gérons tout notre domaine comme un écosystème, a joué en notre faveur. Nous avons eu beaucoup de visites en amont, on avait compris qu’une personnalité importante devait peut-être nous rendre visite mais nous n’avons su que tout récemment que ce serait le roi. »

En attendant la Fête du Bontemps

Lors de sa visite en Gironde, Charles III doit également visiter Bordeaux et se rendre à Landiras, sur le site ravagé par les incendies l’été dernier. Pour ce qui est du déroulement précis de son passage à Smith Haut Lafitte, Florence Cathiard est tenue à une stricte confidentialité : « tout est millimétré et vous comprendrez que je ne peux rien trahir. Le protocole est très strict. J’espère en tout cas que nous aurons la possibilité de lui faire déguster autre chose que du thé… »

Cette visite royale est une superbe nouvelle pour la famille Cathiard au début d’une année 2023 qui s’annonce particulièrement faste. Alors que Florence et Daniel lancent tout juste sur le marché leur vin californien, trois ans après avoir investi en Napa Valley, ils s’apprêtent également à accueillir, lors de la semaine des Primeurs, la « Fête du Bontemps » qui remplace la traditionnelle « Fête de la Fleur » : plus de 850 invités sont attendus pour cette grande soirée de gala qui réunira des professionnels du vin venus du monde entier pour découvrir le millésime 2022 à Bordeaux.

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[Cavistes Dating] Comme une veille de speed-dating

Ce lundi, au Cercle national des armées, à Paris, 40 cavistes français rencontrent un joli panel de propriétés françaises le temps de rendez-vous business en face-à-face orchestrés par Terre de vins. Hier, ils se retrouvaient pour le traditionnel dîner inaugural de l’événement au très prestigieux Crillon*****. Prise d’ambiance, entre raffinement et convivialité


Rien n’entrave une tradition conviviale ! Même pas quelques péripéties causées par un mouvement national de grève. Ce dimanche soir, les cavistes français participant à Cavistes Dating ont répondu présents à l’invitation de Terre de vins pour la grande soirée inaugurale de cette 7e édition de la manifestation, sous les lustres et les dorures de l’hôtel de Crillon*****, place de la Concorde. Comme à son habitude, le directeur général de Terre de vins Rodolphe Wartel a ouvert le dîner en remerciant chaleureusement les participants à ce speed-dating, « présents malgré les obstacles qui peuvent survenir, que ce soit le Covid ou les grèves. Une relation solide se crée entre les cavistes et Terre de vins année après année, nous en sommes ravis ! » Si ce moment a été rendu possible, c’est aussi grâce au soutien des partenaires de cette soirée : les vins du Luberon en free-tasting et en compagnons de talent de la table, et Campari France en after.

Le Lubéron à l’honneur

Ce dîner était aussi l’occasion pour tous les heureux convives de faire une petite révision en règle sur la jeune appellation Luberon, reconnue en 1988, véritable « trait d’union entre la Provence et la Vallée du Rhône », comme le rappelle son vice-président Sylvain Morey (Domaine La Bastide du Claux). Avec ses vignes perchées entre 200 et 500 mètres d’altitude, totalement intégré dans un parc naturel, ce spectaculaire terroir calcaire s’étend sur 3 400 hectares exploités par une soixantaine de caves particulières et une dizaine de caves coopératives. L’appellation produit des vins en trois couleurs, avec, fait distinctif localement, une forte proportion de blancs (20-25%). Lors de ce dîner, les convives ont pu apprécier toute la diversité des nectars locaux. En entrée, les blancs L’Odalisque 2021 du Domaine Bastide du Claux et Amo Blanco 2019 du Domaine Le Novi ont accompagné des queues de gambas rôties au saté, syphon à l’orange sanguine, courges et noisettes. Les rouges Source 2020 du Mas des Infermières et Gouverneur Saint-Auban 2020 du Domaine de La Citadelle ont pris le relais sur le plat, un carré de veau rôti, fricassée de champignons de saison, aubergine fumée et croustillant de parmesan. La cuvée blanche Illuminé 2021 des Vignobles Mont-Thabor et le Blanc 2021 du Château La Canorgue ont sublimé une brousse de chèvre frais, cédrat. Enfin, en apothéose de ce délectable dîner, une tarte au chocolat noir, cœur caramel et noisettes torréfiées, a été mise en valeur par Gardarèm 2019 de Marrenon et Hautes Collines 2018 du Château La Verrerie.

La soirée s’est clôturée en beauté sur les jolies notes des alcools de Campari France, autour des porto Graham’s, whisky Alfred Giraud, whisky Highland Park et rhum Trois Rivières.

Photos @Jean-Charles Gutner

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Château Tour des Termes : « Une vision moderne passe par une stratégie social média »

Aux côtés de son père, Aurélie Anney préside aux destinées du Château Tour des Termes, ce Cru Bourgeois Supérieur de Saint-Estèphe. Sa personnalité, son âge comme sa formation apportent du sang neuf notamment sur le champ des réseaux sociaux. Pour Terre de vins, l’hyperactive confie sa stratégie.

Vous avez rejoint la propriété́ familiale avec votre bagage (étude et expérience), comment avez-vous fait votre place ?

Mon père Christophe Anney souhaitait se concentrer sur la vinification et la gestion du domaine au quotidien, il m’a convaincue de le rejoindre en 2018 pour diriger la marque sur le plan commercial et marketing. Après avoir obtenu un MBA et avoir acquis une expérience suffisante au sein des groupes Thiénot et H. Cuvelier & Fils, j’ai pu faire ma place au sein de l’équipe en apportant des compétences complémentaires basées sur une vision nouvelle et moderne notamment en développant une stratégie digitale.

A ce propos, on vous voit beaucoup communiquer sur les réseaux sociaux, comment vous y prenez-vous et pourquoi y attachez-vous une telle importance ?

Une vision moderne passe une stratégie social média. J’y attache beaucoup d’importance car nous avons une grosse clientèle particulière et côté professionnel, nous travaillons essentiellement avec les cavistes et restaurateurs. Cela nous permet d’aller au contact direct de nos clients, prospects et journalistes. Nous communiquons sur le quotidien de notre travail, celui d’être viticulteur. Cela passe par des publications pédagogiques sur nos travaux à la vigne et au chai, et par des posts qui informent notre clientèle nos déplacements et présences aux salons. Rester en contact avec nos followers renforce notre image et permet d’interagir avec eux, entretient un lien vivant. Enfin, le fait de partager les publications de nos partenaires commerciaux en France et à l’export, sur le Château Tour des Termes créé une bonne synergie.

La communication est liée au champ commercial, quels sont justement vos déplacements, vos salons, en somme votre stratégie ?

Notre stratégie est de renforcer le marché́ français via nos déplacements sur les salons afin de développer notre clientèle particulière, d’où l’importance de communiquer via les réseaux sociaux. Car si on accroît la demande, les cavistes et les restaurateurs auront confiance en notre marque. Cela commence par une cohérence en termes de prix de vente et une distribution maitrisée. Nos vins vendus en direct à la propriété sont, à quelque chose près, au même prix que chez nos partenaires cavistes. Nous en faisons déjà beaucoup, environ une dizaine par an, en comptant les salons professionnels (Wine Paris et Prowein). En tant que Vignerons Indépendants, nous nous déplaçons à Rennes, Clermont-Ferrand, Lyon, et Strasbourg. Avec Vinifrance, nous faisons les salons de Limoges, Thonon-les-Bains et Vinidômes. La fidélité́ de nos clients sur les salons est assez impressionnante, certains reviennent chaque année, et nous finissons, après 20 ans de salon, par entretenir un lien amical. De plus, nous faisons partie de la famille des Crus Bourgeois et nous avons lancé́ les évènements « Good Wine Only » pour aller à la rencontre des particuliers. Souvent en partenariat avec Terre de Vins, ces dégustations collectives sont un franc succès. Elles ont eu lieu à Bordeaux et à Lille, la prochaine aura lieu à Paris et sera un grand évènement. Enfin, nous participons aux Journées Portes Ouvertes du Médoc, organisées par le Conseil des Vins du Médoc. Elles ont lieu le weekend du 1er avril prochain, en proposant des visites, dégustations gratuites et un service de restauration le midi avec le vin compris dans le menu. Nous recevons une bonne centaine de personnes par jour. Afin de renforcer cette stratégie, nous avons pour projet d’investir dans de nouvelles formules de prestations pour développer l’œnotourisme au Château Tour des Termes.

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Le salon Raw Wine débarque enfin à Paris !

Référence mondiale en matière de vins produits de manière peu ou pas interventionniste, le salon Raw Wine se tient pour la première fois à Paris les 12 et 13 mars prochain. Une occasion exceptionnelle de découvrir de grands vins du monde entier.

Dire qu’Isabelle Legeron est une femme remarquable est un euphémisme. La fondatrice des salons Raw Wine fut la première française à devenir Master of Wine en 2009. Energique et pleine d’idées, Isabelle s’est installée à Londres il y a plus de 10 ans. C’est là qu’elle a souhaité créer un salon sur le modèle de ceux qui existaient alors déjà notamment dans la Loire mais qui étaient absents de la capitale britannique. « Dès le départ, j’ai souhaité que Raw Wine soit un salon ouvert aux professionnels mais aussi aux particuliers car ce sont eux qui achètent in fine le vin. Après avoir organisé 31 salons différents en une décennie, cette spécificité est toujours bien ancrée, un tiers de nos visiteurs étant des particuliers » explique Isabelle. Pendant 2 jours à l’espace Claquesin de Malakoff, ce ne sont pas moins de 156 producteurs qui vont faire découvrir leurs cuvées en provenance du monde entier. « Si la France et l’Italie ont toujours constitué les 2 pôles principaux en matière de volume et d’expérience, de nombreux autres pays ont émergé sur la scène internationale » précise-t-elle avec enthousiasme. 55 vignerons français et 33 vignerons italiens seront ainsi présents. Tous les vins présentés sur le salon respectent une charte de qualité : a minima bio ou biodynamiques à la vigne, vendanges manuelles, fermentations naturelles (spontanées), absence de filtration stérile et taux de sulfites total inférieur à 70 mg/L quel que soit le type de vin. Si beaucoup de vins sont nature, Isabelle n’est pas dogmatique et prône plutôt pour l’accompagnement que le bannissement par principe. Elle s’attache d’ailleurs à aider les producteurs à améliorer leurs vins tout en favorisant les rencontres avec les distributeurs du monde entier.

15 pays présents

Les dégustations auprès des vignerons permettront de faire un véritable voyage dans le monde entier. Espagne, Autriche, Allemagne, Grèce seront bien représentés aux côtés de pays moins connus mais néanmoins riches de cépages et terroirs particulièrement intéressants comme la République tchèque, mais aussi la Hongrie, la Slovénie, la Slovaquie. Plus inattendu, les visiteurs auront l’opportunité de se familiariser avec des vins de Suède et de Serbie. Sans oublier évidemment la Géorgie, pays avec lequel Isabelle entretient des liens tout particuliers. Elle y a réalisé un film pour la télévision anglaise, y a produit du vin, y possède même une maison ! « C’est absolument extraordinaire de voir le développement des vins natures dans le pays produits de manière traditionnelle en qvevri (jarres). Alors que seuls 1 ou 2 personnes en faisaient il y a une décennie, ils sont aujourd’hui plus de 200 et il est aujourd’hui difficile de se procurer ces jarres ! » nous explique Isabelle. Des animations et dégustations permettront en outre de mieux comprendre les vins de la famille Amoreau à Bordeaux ainsi que les vins d’Amérique du Nord. Et après New York, Berlin, Los Angeles, Montréal, Toronto, Paris et Copenhague, le salon Raw Wine continuera de se développer à l’international avec, normalement, des éditions en Chine et au Japon dès 2024.

Salon Raw Wine, les 12 et 13 mars 2023
Espace Clacquesin, 18 avenue du Maréchal Leclerc, 92240 Malakoff
Ticket professionnel à partir de 15€, ticket particulier à partir de 45€
www.rawwine.com/fairs/paris-2023

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Collectif Négrette en collerette

Une dizaine de vignerons de Fronton ont engagé une de leur cuvée dans la démarche de valorisation du Collectif Négrette, cahier des charges à l’appui.

Le collectif Négrette de l’appellation Fronton porte désormais collerettes en faux cols sur ses plus beaux flacons de rouges. Une dizaine de vignerons se sont réunis pour mettre en avant le cépage identitaire de l’AOP après avoir identifié avec l’IFV les terroirs les plus intéressants et pour l’accompagner d’une montée en gamme. « Nous avons d’abord effectué un inventaire de nos meilleures cuvées, issues de sélections parcellaires avec des rendements ne dépassant pas 35 hl/ha, composées à 70 % minimum de négrette, pas trop boisées mais avec un élevage d’au moins 14 mois et plutôt bien valorisées. détaille Frédéric Ribes l’un des initiateurs de la démarche. Par ailleurs, les vignerons du groupe doivent tous être engagés dans une démarche environnementale (bio ou en conversion, HVE). Nous dégustons régulièrement ensemble à l’aveugle, en tournant sur les différents domaines, en échangeant nos avis et en confrontant nos points de vue » .

©F. Hermine

Une valorisation volontaire

La démarche, basée sur le volontariat, a été lancée avec le millésime 2019. Une cuvée phare, aux volumes en général confidentiels, a été identifiée pour chaque domaine et une nouvelle dégustation collective avec quelques sommeliers a validé le choix avant que le vigneron n’en fasse la promotion à l’extérieur. Il peut ensuite coiffer sa capsule de la collerette blanche et noire. Le collectif organise des événements spécifiques pour les prescripteurs, envoie des échantillons, édite un livret des cuvées choisies. « C’est un véritable engagement et un bel outil de communication, notamment chez les cavistes et dans les restaurants gastronomiques, insiste Frédéric Ribes. Nous finançons nous-mêmes notre démarche avec une cotisation d’environ 30 centimes par bouteille, dégressif selon les volumes concernés, mais le Collectif Négrette bénéficie aussi de l’aide des techniciens du syndicat et de la communication de l’appellation ».

Il n’y a pas eu de promotion 2021 faute d’un niveau suffisant sur ce millésime mais de nouveaux vignerons pourraient intégrer prochainement le groupe pour les 2022 : Cédric Faure de La Viguerie de Beulaygues et Nicholas Smith du Domaine Bois de Devès mais également en réflexion Clamens, Lescure, Bellevue la Forêt. Font déjà partie du Collectif, Plaisance Penavayre (AB), Le Roc (en conversion bio), Bouissel (AB), Boujac (AB), Belaygues (en conversion), Joliet (HVE), Labastidum (en conversion), Laurou (AB) et Domaine Gabi de Vinovalie (HVE).

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Au Carreau du Temple, Ruinart et Eva Jospin s’apprêtent à faire un carton !

On connaissait l’artiste Eva Jospin pour sa collaboration avec la Maison Christian Dior, c’est désormais l’univers de la Maison Ruinart qu’elle vient enchanter. Pour qui a déjà visité les crayères labyrinthiques sculptées dans la craie de la plus ancienne marque de champagne, la rencontre avec cette plasticienne de talent était écrite d’avance. Elle a donné lieu à une exposition (Promenade(s) en Champagne) que vous pourrez découvrir ce weekend au Carreau du Temple à Paris.

Dans la famille Jospin, on connaît évidemment Lionel, le premier ministre à la mine sévère. Mais le clan se distingue aussi par ses nombreux artistes. Son demi-frère, Maurice Jospin, était un fameux jazzman, sa sœur Noëlle Châtelet, épouse du philosophe François Châtelet, a mené une triple carrière de sociologue, romancière, et comédienne. Quant à sa fille Eva Jospin, née de sa première union avec Elisabeth Dannenmuller, elle fait partie des artistes plasticiens les plus en vue de la capitale. Passée par l’Ecole des Beaux-Arts, ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, elle a développé une œuvre très originale s’appuyant sur un matériau singulier, le carton, avec lequel elle réalise de magnifiques sculptures. En collaboration avec Ruinart qui lui a donné pour l’année 2023 « carte blanche » pour créer une œuvre inspirée de son univers, elle exposera tout le weekend au Carreau du Temple à Paris.

Lors de l’inauguration qui s’est tenue mercredi autour d’un repas imaginé par le chef Arnaud Donckele, Frédéric Dufour, le président de la Maison, a confié que s’il peut arriver que le choix de l’artiste suscite des débats enflammés dans les équipes, celui d’Eva Jospin a immédiatement fait l’unanimité tant son approche est en symbiose avec celle de la marque. L’un des leitmotivs de l’œuvre d’Eva réside en effet dans ses sculptures de palais abandonnés sur lesquels la nature reprend ses droits, à la manière de ces ruines envahies de lianes et d’arbres que l’on retrouve si souvent dans les jardins et les tableaux romantiques. Eva met ainsi en évidence la façon dont l’usure du temps peut donner une patine aux anciens monuments et paradoxalement les embellir en les nimbant de mystère. N’est-ce pas justement le même phénomène que l’on voit à l’œuvre dans le vin lorsqu’on le fait vieillir ? En savourant ainsi le Dom Ruinart 2010, on s’aperçoit que l’usure du temps, loin d’altérer comme on pourrait s’y attendre les arômes, les sublime, les polit, pour les faire évoluer vers des notes plus confites, plus grillées, plus rondes… 

© Adrien Dirand

Comment ne pas songer aussi à l’univers onirique des crayères lorsque l’on contemple les escaliers infinis qui relient les palais oubliés créés par Eva Jospin ? Ils rappellent inévitablement ces centaines de marches sculptées dans la craie qui descendent dans la profondeur des caves. L’emploi du carton, comme le souligne l’artiste elle-même, fait lui aussi écho à l’univers de ces galeries souterraines à travers le jeu d’ombres et de lumières que forment ses alvéoles. Quant aux centaines de strates de ce matériau qui s’empilent dans ses sculptures, elles évoquent les coteaux champenois, constitués d’une multitude de couches sédimentaires qui nourrissent les vignes. 

Il n’est pas jusqu’à la technique employée par l’artiste qui ne résonne avec le savoir-faire des viticulteurs champenois. En effet, lorsqu’Eva Jospin reconstitue la forêt de pins qui domine le vignoble historique de la Maison à Taissy, elle travaille au scalpel pour découper une à une dans le carton les branches avant de les relier entre elles. Le labeur du vigneron taillant sa vigne au sécateur pendant les longs mois d’hiver n’est guère éloigné.

Pour célébrer sa rencontre avec la Maison Ruinart, outre plusieurs sculptures en carton, Eva Jospin a également imaginé une Carmontelle. Elle rend ainsi hommage au siècle des Lumières qui a vu cette technique ancêtre du cinéma voir le jour au même moment où le champagne Ruinart était fondé (1729). Sur cette frise que l’on déroule, Eva a voulu souligner le dialogue étonnant en Champagne entre le sous-sol et la surface. La cathédrale de Reims a ainsi son pendant dans l’immense cathédrale souterraine que forment les crayères, les minces striures en filigrane venant nous rappeler celles laissées par les pics des carriers sur les parois en craie des essorts. Symétriques, ces deux mondes sont réunis par le fascinant entrelacs des racines et des branches de vignes. 

© BFOUGEIROL

Dans cette exposition, la finesse des dessins, leur sens du détail, se rapprochent de l’art de la dentelle et épousent sans peine le style délicat des vins d’une Maison où le chardonnay est roi. Rappelons ici que l’on doit cette orientation à son ancien président, Bertrand Mure. A une époque où les champagnes étaient davantage marqués par la puissance du pinot noir, ce patron visionnaire avait voulu proposer un vin plus aérien dont il s’amusait à dire que l’on devait pouvoir le déguster dès 9 heures du matin !  La cuvée « blanc de blancs » de la Maison en est la plus belle expression. Pour en apprécier toute la quintessence, le mieux est évidemment de la déguster en jéroboam, un format qui ralentit l’oxygénation et garde au champagne la fraîcheur et l’éclat de ses notes d’agrumes. Eva Jospin a conçu pour cette cuvée d’exception un coffret tout aussi exceptionnel, en édition limitée (il en existe seulement 25, prix 3500€). L’intérieur composé de lamelles de carton soigneusement découpées et assemblées offre un écrin sophistiqué reprenant la forme d’une crayère.

Exposition du 10 au 12 Mars, Réservation sur : www.ruinart.com

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Trois candidats sur les rangs pour le rachat de Cos Labory

Le discret Grand Cru Classé 1855 de Saint-Estèphe n’a jamais autant fait parler de lui. L’officialisation de sa vente excite les esprits. A cette heure, trois candidats font leur proposition. 

On approche de la fin d’une histoire, celle de la famille Audoy à la tête du Grand Cru Classé 1855 de Saint-Estèphe et ses 18 hectares. François Audoy et son épouse en avaient hérité en 1959 via le beau-père de François, George Weber. « Nous n’avons pas de successeurs alors nous avons pris la décision de nous séparer du domaine », explique sobrement Martial Audoy, l’un des quatre frères propriétaires du cru dont trois travaillent au Château Cos Labory. La vente est entre les mains d’une agence et les candidats se proposent dont le plus proche voisin, Michel Reybier, propriétaire de l’iconique Cos d’Estournel. « Je suis en effet sur le coup mais rien n’est fait », confirme-t-il à Terre de Vins« Il n’y a encore rien de signé, les enveloppes s’ouvrent, on en est là, ce sera au plus offrant, il y a trois candidats à l’heure où je vous parle et ils sont confidentiels », ajoute Martial Audoy.

Toutefois la finalité de la vente ne sera pas seulement suspendue au prix si l’on en croit les vendeurs. « On espère bien que Cos Labory reste Cos Labory, on ne veut pas que la marque disparaisse », souligne Martial Audoy. Pour rappel, le classement 1855 est un classement de marques, le vignoble n’est pas classé. Ainsi, les châteaux Lafon-Rochet ou Cos d’Estournel, pour ne citer que les Grands Crus Classés 1855 voisins, pourraient englober les hectares et mettre en sommeil la marque Cos Labory. À l’inverse, le propriétaire d’un domaine non classé à Saint-Estèphe, en acquérant le Cos Labory, pourrait intégrer une partie de ses vignes dans le Grand Cru Classé 1855 pour l’agrandir. Les enjeux fonciers de cette vente sont importants à l’ombre du clocher stéphanois. « Ce sera à nous de choisir le devenir de Cos Labory et ensuite nous quitterons les lieux », synthétise Martial Audoy.

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Château Lagrange, l’anti-crise de la quarantaine

Le 3ème Grand Cru Classé de Saint-Julien fête cette année les 40 ans de son passage sous le pavillon du groupe japonais Suntory. Un anniversaire symbolique qui est marqué par la fin de trois ans de travaux et annonce de belles célébrations.

De l’art de se hâter lentement et de faire parler de soi sans coup d’éclat : et si c’était ça, le secret de la quarantaine épanouie ? C’est en tout cas une certaine façon d’être un géant qui avance à pas de loup, une caractéristique qui s’applique aussi bien au géant japonais Suntory (plus ancienne société de fabrication et de distribution de boissons alcoolisées au Japon, fondée en 1899) qu’au château Lagrange, 3ème Grand Cru Classé 1855 dont l’histoire remonte au moins au XVIIème siècle. En 2023, cela fait exactement 40 ans que le destin de ces deux institutions sont liés : depuis que Suntory a fait l’acquisition de Lagrange en 1983 auprès de la famille Cendoya, qui en était propriétaire depuis 1925, et a entrepris, patiemment, de remettre sur le devant de la scène ce vaste domaine de Saint-Julien.

Le XXème siècle, avec son lot de conflits, de soubresauts politiques et de crises économiques, n’avait pas épargné Lagrange. En quatre décennies, les dirigeants de Suntory – qui, malgré sa taille, demeure un groupe familial – ont beaucoup investi pour redresser la propriété, à commencer par le vignoble qui a fait l’objet d’une profonde restructuration.

Reportage photos d’octobre 2022 au Chateau Lagrange.

L’arrivée de Matthieu Bordes à la direction générale en 2006 a donné un coup d’accélérateur à cette « opération renaissance » de Lagrange : montée en qualité et en régularité des vins (y compris du blanc, qui s’est imposé comme une valeur sûre du Médoc), remise à plat de la stratégie de distribution, rénovation de l’outil technique et modernisation des pratiques, engagement environnemental, œnotourisme… L’équipe s’est considérablement étoffée et s’investit tous azimuts pour continuer de hisser Château Lagrange au sommet de la hiérarchie des grands vins de Bordeaux.

Le quarantième anniversaire de l’acquisition par Suntory a été le prétexte de trois ans de travaux et d’un investissement de 15 millions d’euros pour restaurer les façades, rénover l’offre d’hébergement (14 chambres) à destination des professionnels et groupes d’amateurs en visite au château, pour installer les membres de l’équipe dans de nouveaux bureaux et pour inaugurer une nouvelle boutique doublée d’une salle de dégustation, épicentre de l’offre œnotouristique (voir détail ici). Les chambres du château sont également en cours de rénovation, toujours à destination des professionnels et grands amateurs. Les prochaines étapes de ce grand chantier impliqueront la restructuration complète du parc du château et de ses voiries, la création d’un bâtiment supplémentaire au centre viticole ainsi qu’une nouvelle rénovation du cuvier. Avec sa superficie de 118 hectares – dont 110 en production actuellement – divisés en 103 parcelles (pour 102 cuves), le vignoble de Château Lagrange exige toujours plus de précision et de quête du détail. Matthieu Bordes, qui sait que la vie des grands vins demande une constante remise en question, est prêt à relever le défi des prochaines années. En attendant, 2023 sera un temps de célébration, avec plusieurs temps forts destinés aux fidèles de la propriété. On n’a pas 40 ans tous les jours.

Reportage photos d’octobre 2022 au Chateau Lagrange.

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